• il y a 4 mois
Gérard Larcher, président du Sénat, était l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC

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00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV. Bonjour Gérard Larcher.
00:12Bonjour.
00:13Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions ce matin, d'autant plus que l'on ne vous a pas entendu depuis la dissolution.
00:19Vous êtes le deuxième personnage de l'État, le Président du Sénat. Vous avez vu le Président de la République.
00:25Il vous avait consulté d'ailleurs quelques heures avant d'annoncer la dissolution.
00:30Quelques heures, non.
00:31Une heure ? Une demi-heure ?
00:33Oui.
00:34Quelques minutes ?
00:36Il vous avait pour la forme donc, disons, consulté. Gérard Larcher, le Président de la République, hier par une lettre,
00:44s'adresse aux Français et leur dit « personne ne l'a emporté ». D'abord, est-ce que vous êtes d'accord sur le diagnostic ?
00:51Dans sa lettre, le Président de la République dit tout simplement « il fait un constat, il n'y a pas de majorité »
01:00et aucun des courants n'a même approché la majorité relative.
01:07La deuxième chose qu'il dit dans cette lettre, c'est qu'il va falloir se donner un peu de temps.
01:13Un peu de temps pour voir comment ce pays, demain, peut tracer son avenir, répondre aux interrogations, aux angoisses,
01:22je dis bien le mot angoisse, des Français. Ce pays a besoin de voir sur quel chemin on va le conduire.
01:29Je dois vous dire que, puisque vous parliez de ma rencontre avec le Président de la République, j'évoquerai celle de mardi soir.
01:38J'ai plaidé pour que nous prenions du temps, que nous enjambions, je suis très clair, la période importante où nous accueillons le monde
01:49aux Jeux Olympiques et aux Jeux Paralympiques et qu'ensuite, au début du mois de septembre, soit engagée la phase qui est la conséquence
01:59de ces élections, qui d'ailleurs doit se traduire avant la fin du mois de septembre par un acte essentiel,
02:04le dépôt d'un projet de loi de finances. C'est ça le rendez-vous majeur qui sera issu de cette séquence électorale législative.
02:13Donc voilà le calendrier tel que vous le comprenez de votre rencontre avec le Président, mais également de la lettre qu'il a adressée aux Français hier.
02:22Personne ne l'a emportée, certes, mais il y a tout de même un groupe qui est arrivé en tête, le Nouveau Front Populaire.
02:28Personne n'a de majorité même relative. Donc aujourd'hui, il va falloir que l'Assemblée Nationale, le sens des responsabilités, l'emporte.
02:39J'ai lu aussi dans la lettre du Président de la République qu'il parlait d'esprit de redressement. J'espère que ça n'est pas l'esprit du en même temps,
02:47parce que c'est le en même temps qui nous a conduits aujourd'hui à une forme de dislocation de la vie politique et de la vie publique.
02:56Et le Président disait qu'il voulait une clarification. Je pense qu'en tous les cas, cette phase de clarification ne viendra pas de lui,
03:03mais viendra, j'allais dire, du Parlement.
03:05Viendra du Parlement. Quand vous dites le Parlement, on entend d'ailleurs Sénat plus Assemblée.
03:09Bien sûr.
03:10J'imagine que vous ne pensez pas uniquement Assemblée Nationale.
03:13Je pense naturellement. Heureusement d'ailleurs qu'il y a deux chambres, car il y a une chambre, le Sénat, qui incarne la stabilité institutionnelle,
03:23qui a un pouvoir constitutionnel majeur, même de véro-constitutionnel, qui a un pouvoir de contrôle et un pouvoir de continuité.
03:31Nous devrons, pour les Français, pour répondre à leurs interrogations, le Sénat pleinement dans notre diversité, j'allais dire exercer nos prérogatives.
03:40Je fais confiance aux 347 sénateurs. On est 348, mais je me fais confiance à moi-même, ça va bien.
03:47Ça, j'imagine, oui.
03:48Et donc, pour que nous assumions, pour les Français, cette responsabilité pleinement.
03:53Vous avez dit le mot angoisse. On va y revenir à propos de ce qu'on ressentit ou de ce que ressentent peut-être encore les Français.
03:59Gérard Larcher, je préfère vous poser la question tout de go. Est-ce que ça pourrait être vous ?
04:04Non.
04:05Non.
04:06Je pense que le Sénat a besoin aujourd'hui, nul n'est indispensable de son président.
04:12Vous ne serez donc pas Premier ministre, Gérard Larcher ?
04:14Non, j'ai tout entendu. On a même dessiné des profils qui paraît-il me ressemblaient.
04:21J'ai vocation à être président du Sénat. J'ai eu la confiance, il y a moins de neuf mois, de mes collègues sénateurs.
04:29J'entends bien l'exercer pleinement, mais contribuer à ce que le pays retrouve une perspective.
04:35Mais si ce n'est pas vous, c'est qui ?
04:37Il y a beaucoup d'autres personnalités qui ont sans doute cette qualité de rassembler, d'avoir le sens de l'État tel que le décrivait Bruno Retailleau hier dans une lettre.
04:50Bruno Retailleau qui est donc le patron des sénateurs, les républicains, Gérard Larcher, qui parle même d'un Premier ministre technique ou apolitique.
05:02Ça veut dire quoi ça ? Ça existe des personnalités qui ne soient pas politiques, qui puissent créer l'harmonie ? Ça existe ?
05:10Écoutez, il n'y a pas très longtemps, remontons à Jean Castex, il n'apparaissait pas comme le responsable majeur de telle ou telle formation politique.
05:19Revenons plus loin, à Raymond Barre, sous Valéry Giscard d'Estaing, il avait un profil plutôt d'économiste.
05:29C'est au Président de la République de choisir.
05:33Si vous dites Raymond Barre ou Jean Castex au Nouveau Front Populaire, je ne suis pas sûre qu'ils vont...
05:37Le Nouveau Front Populaire, si le Président de la République fait ce choix, je suis clair, je combattrai ce choix et je demanderai à ce que le gouvernement soit censuré.
05:47Donc ça c'est clair.
05:49Si le Président de la République appelait un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire...
05:57Oui, je m'opposerai et j'appellerai mes amis à censurer ce gouvernement, car ça ne correspond pas à la volonté profonde des Français.
06:05Ça ne correspond pas à la volonté profonde des Français ? Mais ils sont arrivés en tête ?
06:10Ils sont arrivés dans la conjonction, on le sait, on ne va pas se raconter l'histoire, de faire barrage au Rassemblement National et j'y ai contribué.
06:18J'ai même dit le lendemain que nous avions fait échec au Rassemblement National et que c'était heureux.
06:25Et je me suis engagé bien au-delà de ma famille politique pour faire échec au Rassemblement National.
06:29Pour autant, pas du Nouveau Front Populaire, vous ne dites pas pas de LFI, vous dites bien pas du Nouveau Front Populaire.
06:36Ils ont signé ensemble, pardonnez-moi, une forme de contrat.
06:41Dans ce contrat, par exemple, en matière de sécurité, je ne vois pas comment on pourra faire en même temps le besoin de sécurité des Français
06:53et quelque part la haine du flic qui est portée par LFI qui est un des co-signataires.
06:58Je ne vois pas comment on pourra faire en même temps la situation de maintenir les retraites à 64 ans.
07:04C'est indispensable pour sauver notre système de retraite par répartition et revenir à 60 ans.
07:11Nous devons dans le prochain budget faire 20 milliards de réduction des dépenses.
07:18Nous sommes sous procédure, sous procédure d'alerte de la Commission européenne.
07:23Nous devons retrouver une trajectoire d'équilibre financier.
07:26On ne peut pas avoir un projet politique qui dépense des dizaines de milliards d'euros en plus alors que nous sommes déjà avec un budget avec 154 milliards non financiers.
07:38Reprenons l'exemple des retraites.
07:40Les retraites, ce n'est pas seulement le Nouveau Front Populaire qui disait qu'il voulait remettre en cause la réforme des retraites.
07:46C'est aussi le Rassemblement National.
07:48Donc à eux deux, ça fait quand même un paquet de Français qui a voté pour des gens qui voulaient remettre en cause les retraites.
07:53Je ne suis pas sûr que ça ait été ça le premier motif.
07:56En tous les cas, la réforme de retraite est une nécessité pour sauver le système par répartition.
08:05Et donc, je réaffirme que nous avions le devoir de réformer les retraites.
08:10Donc tous ceux qui seraient issus du Nouveau Front Populaire seraient combattus par vous, non seulement du côté du Sénat mais du côté de l'Assemblée Nationale et s'exposeraient à une motion de censure.
08:21Vous venez de recevoir l'EFM, notre collègue Rachid Temal, qui est un homme de qualité.
08:28Pardonnez-moi, il a signé le Nouveau Front Populaire.
08:34Donc nous sommes en désaccord politique profond.
08:37Ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas contribuer au travail.
08:40C'est-à-dire, au fond, j'aimerais comprendre.
08:42On a l'impression que depuis quelques jours se distingue la question du gouvernement de la question du vote des textes.
08:48Si j'en crois vos camarades, vos collègues de la droite qu'on appelle désormais la droite républicaine.
08:56Ils plaident pour certains pour une véritable coalition avec une participation au gouvernement, avec même un Premier ministre issu des rangs LR.
09:04C'est ce que demande Xavier Bertrand.
09:06C'est ce que demande Édouard Philippe.
09:07C'est ce que demande Olivier Marlex, qui était le chef des députés Les Républicains.
09:13En revanche, ce n'est pas ce que demande quelqu'un comme Laurent Wauquiez, qui dit pas question de participer à une coalition, donc à un gouvernement.
09:19En revanche, nous pouvons participer à choisir ensemble et à voter pour des textes.
09:24Qu'est-ce qu'il faut comprendre là-dedans et quelle est votre position, gérant de marché ?
09:27Ma position, je suis pour une ligne indépendante.
09:30C'est le signe indépendante.
09:32Elle nous donne la possibilité de proposer, de voter, de soutenir ou de censurer.
09:40C'est le rôle du Parlement.
09:42Donc je pense que la proposition que nous pratiquons au Sénat, d'ailleurs, depuis un certain nombre d'années,
09:47de travailler texte par texte, d'avoir, je reprends la formule de Laurent Wauquiez, un pacte législatif sur des grands sujets,
09:57j'ai évoqué la sécurité, je pourrais parler de la justice, de la délinquance des mineurs,
10:01je pourrais parler travail et pouvoir d'achat, je pourrais parler de simplification,
10:07car c'est un sujet que nous avons entendu en permanence pendant la campagne électorale,
10:11qu'il s'agisse du budget, le temps est peut-être venu du Parlement,
10:18et d'un gouvernement qui d'ailleurs applique l'article 20 de la Constitution,
10:24c'est le gouvernement et le Premier ministre qui définit et conduit la politique du pays.
10:30Il faut peut-être qu'on se sorte de la verticalité,
10:33mais ça fait partie des choses que j'ai dit les yeux dans les yeux au Président de la République.
10:36Ça veut dire, Gérard Larcher, que le gouvernement serait au service du Parlement et non l'inverse ?
10:41Il ne s'agit pas de service, nous sommes un régime parlementaire, ne l'oublions pas.
10:46Nous serions davantage dans des propositions de loi que dans des projets de loi,
10:49c'est-à-dire les lois émergeraient du Parlement.
10:52Il y aura des propositions en tous les cas, de la majorité sénatoriale j'en suis certain,
10:58du groupe LR du Sénat j'en suis certain,
11:01mais en association avec le groupe de, aujourd'hui, de la droite républicaine,
11:07puisque tel est son nom depuis hier, qui est présidé par Laurent Wauquiez.
11:12J'ai jamais été très bonne en maths, mais enfin ne le conteniez pas.
11:15Bien sûr, mais il n'y est jamais, pardonnez-moi, il n'y est jamais.
11:19Donc il y a un grand rendez-vous qui s'appelle l'automne, qui s'appelle le budget,
11:24et nous verrons si le gouvernement est censuré ou non.
11:27À ce moment-là, vous pourriez imaginer une sorte de gouvernement, en effet,
11:30on l'a bien compris, le moins politique possible, qui puisse donc faire l'unanimité.
11:34Avec derrière un accord de texte, on l'a bien compris, sécurité, justice, délinquance,
11:38des mineurs, simplification, et évidemment budget pour pouvoir tenir tout cela.
11:42On est fin septembre.
11:45Cet accord, ces discussions arrivent à cela.
11:50Ça veut dire que ce budget, il faudra qu'il soit voté par le centre, Renaissance, Ensemble,
11:57la droite républicaine, peut-être même des voix du RN, peut-être même des voix du PS ?
12:04En tous les cas, le budget, ce sera un moment de responsabilité des parlementaires.
12:09Donner un budget à ce pays, lui tracer une perspective,
12:13lui éviter un risque majeur de déroute financière, économique et sociale.
12:18Penser qu'aujourd'hui, nos entreprises ont le sentiment d'être presque à l'arrêt.
12:22Donc, redonner la confiance, recréer de la richesse collective,
12:26ça va être la responsabilité de l'auto-devol.
12:29Voilà pourquoi je pense qu'il faut enjamber l'été.
12:32Pour le président de la République, c'est sa responsabilité
12:35faire le choix d'un premier ministre.
12:39Notre liberté, c'est de dire oui ou de dire non,
12:44et éventuellement de le censurer, c'est le parlement qui dispose.
12:47En tout cas, c'est au président de la République de décider,
12:52mais je pense que c'est l'option que j'ai défendue.
12:56Nous allons accueillir le monde, nous allons donner une image de notre pays
12:59en responsabilité collective.
13:03Nos débats sont intéressants, la démocratie c'est intéressant,
13:07mais essayons ensemble de vivre un moment qui soit un moment de rassemblement
13:14où on porte la France.
13:17Jadis, on était en vacances parlementaires,
13:23du 1er juillet au 2 octobre.
13:27On a perdu cette habitude, et d'ailleurs on l'égifère trop.
13:31Je pense qu'il faut bien sûr tenir compte du résultat électoral,
13:35former l'Assemblée nationale, et puis en septembre nous verrons
13:40à propos de l'Assemblée nationale, puisqu'on parle beaucoup d'exécutifs,
13:44de coalitions. On aura, pardonnez-moi, un premier test qui va être la semaine prochaine.
13:49L'élection du ou de la présidente de l'Assemblée nationale.
13:54Dans les commissions, est-ce qu'on a la capacité, je le dis,
13:57à ceux qui ont destin éventuellement à travailler des textes législatifs,
14:03texte par texte, d'être ouverts les uns aux autres ?
14:06On le verra dans les choix qui seront faits la semaine prochaine.
14:09Je crois que ça doit être des choix qui doivent être faits en responsabilité.
14:12Ça veut dire quoi en responsabilité ?
14:13Ça veut dire que vous vous dites que c'est à ce moment-là qu'il faut aussi...
14:16On verra si toutes les présidences de commissions sont exercées
14:20par ceux qui auraient le plus de voix un instant, ou si on s'ouvre les uns aux autres.
14:24Certains, du côté notamment du Nouveau Front Populaire, disent pas question
14:28de laisser quelques postes que ce soit au Rassemblement national,
14:31qui à l'inverse, lors de la précédente législature,
14:34avait notamment des vice-présidents comme Sébastien Chenu par exemple.
14:37Vous vous estimez qu'il faut ouvrir ces postes-là, y compris au Rassemblement national ?
14:40Pardonnez-moi, ils ont rassemblé un nombre de Français importants,
14:46je ne vois pas au nom de quoi, et ils ne siégeraient pas
14:49dans les instances de l'Assemblée nationale.
14:51Donc quand le Nouveau Front Populaire dit à propos d'Emmanuel Macron
14:55qu'il est dans un déni de démocratie, vous vous dites,
14:57ils sont dans un déni de démocratie s'ils n'acceptent pas les règles ?
15:00Mais surtout, ça va être le test de la semaine prochaine.
15:03Gérard Larcher, on verra bien ce test la semaine prochaine,
15:07mais si j'ai bien compris, les textes qui vous paraissent prioritaires
15:11et qui semblent répondre aux questions des Français,
15:14j'ai bien entendu votre liste, vous parlez spontanément de sécurité,
15:17de justice, de délinquance des mineurs, de simplification également,
15:21mais enfin sur ces trois premiers points, on ne peut pas dire
15:23que ce soit tout à fait harmonieux avec une partie de la gauche,
15:28ils ne mettraient pas ces points-là...
15:30Je ne cherche pas l'harmonie avec une partie de la gauche,
15:32moi je cherche à ce qu'on fasse avancer, avancer les dossiers
15:37qui sont les premières préoccupations des Français.
15:40Il y aura aussi la question migratoire qu'il faudra traiter.
15:43La question migratoire, donc je rajoute,
15:45question migratoire, sécurité, justice, délinquance des mineurs,
15:48ça c'est les angoisses des Français pour vous ?
15:50Et simplification aussi, économique, dans le domaine agricole,
15:54dans le domaine de l'urbanisme.
15:56Moi j'ai fait campagne électorale, je n'étais pas candidat député,
15:59mais je peux vous dire qu'ils nous ont parlé de tout cela.
16:02Simplification pour les collectivités territoriales,
16:05voilà tous les sujets qui sont sur la table.
16:07Essayons de les traiter, ça va être le rôle du Parlement,
16:10Assemblée nationale et Sénat.
16:12Ça veut dire que par exemple, vous aviez,
16:14si on reprend votre exercice démocratique tel que vous l'imaginez,
16:18sur l'immigration par exemple, vous aviez été force de proposition au Sénat.
16:22C'est vous qui aviez proposé le texte,
16:25qui ensuite a été détricoté surtout par le Conseil constitutionnel,
16:28en réalité.
16:29Oui enfin, qui n'a pas été soutenu par le Président de la République
16:33au moment où il est parti au Conseil constitutionnel,
16:36et donc il faudra reprendre.
16:37C'était dû en même temps là encore ?
16:39C'était une sorte de, on accepte à l'Assemblée, mais on...
16:41C'est pour ça que je souhaite, le dépassement ça ne peut pas être dû en même temps.
16:45Il a une forme de responsabilité très importante
16:47quand on vous entend, Gérard Larcher, le Président de la République.
16:49Vous ne comprenez toujours pas pourquoi il a mis la France dans cette situation ?
16:53Non, je pense qu'il a fait une faute, je lui ai dit.
16:55Ça n'était pas le moment.
16:58Il n'y avait pas de motif.
17:00Il aurait pu avoir un motif sur une motion de censure.
17:02Je pense que, quelque part, il nous a mis, je lui ai dit,
17:06donc je reprends la formule que je lui ai dit,
17:08il nous a mis dans le pétrin.
17:10C'est à lui de nous sortir du pétrin.
17:12J'ai pris cette comparaison avec la boulangerie,
17:14parce qu'il y a un moment, il va falloir qu'on façonne ensemble
17:17le pain futur de la France.
17:19Vous auriez dîné, vous, avec Marine Le Pen ?
17:23Écoutez, non.
17:24Non ?
17:25Non.
17:26Quand Édouard Philippe se défend en disant
17:29nous avons dîné parce que l'on se connaît peu,
17:31on a constaté à l'occasion de ce dîner,
17:33qui était cordial, que nous avions des désaccords profonds.
17:36C'est acceptable politiquement ?
17:37Écoutez, moi, en tous les cas, je n'aurais pas été dîné avec Mme Le Pen.
17:41Pas plus.
17:42Alors que je le connais très bien, on a été élus le même jour,
17:44je n'ai envie de partager des agapes avec Jean-Luc Mélenchon.
17:47Donc, ni l'un, ni l'autre.
17:49Je parlais d'Édouard Philippe à l'instant,
17:50mais il y avait aussi le ministre de la Défense qui a participé à ces dîners.
17:53Le ministre de la Défense en exercice, qui dîne avec Marine Le Pen.
17:58Écoutez, j'avoue que je ne l'aurais pas fait si j'avais eu cette responsabilité.
18:03Est-ce que ça ajoute de la confusion à la période que nous traversons ?
18:06En tous les cas, je pense que pour les Français,
18:07si tout ça devient très complexe,
18:09voilà pourquoi nous avons la responsabilité de leur dire des choses claires.
18:13Voilà pourquoi je dis ligne indépendante,
18:16clarté, travailler texte par texte,
18:20et être clair aussi dans des éventuelles alliances.
18:25Voilà pourquoi je dis nouveau front populaire.
18:28Ça n'est pas compatible avec l'intérêt de la France.
18:30On a bien compris que vous mettiez une ligne infranchissable,
18:33effectivement, à cet endroit-là,
18:35là où certains la repoussent jusqu'au bord de l'FI.
18:37Oui, ce n'est pas mon cas.
18:39Je le dis, je passe pour quelqu'un de rond, d'ouvert.
18:43Je pense que le projet qui a été présenté aux Français,
18:45ne trompons pas les Français,
18:47il est inapplicable et ce serait une catastrophe économique,
18:52financière et sociale pour les Français.
18:55Une économie bloquée, c'est demain les salariés qui n'ont plus de travail,
19:00c'est le chômage et c'est la pauvreté.
19:03Je garde un doute sur l'efficacité de ce que vous proposez.
19:08Je recevais tout à l'heure Sandrine Rousseau
19:10qui semblait de l'autre côté, dans une autre imagination du pouvoir.
19:16J'ai l'impression que vous avez tous une forme d'utopie.
19:19Est-ce que je me trompe ?
19:20Moi, je n'ai pas une forme d'utopie,
19:22je veux répondre aux problèmes concrets des Françaises et des Français.
19:25Est-ce que vous avez demandé à Emmanuel Macron
19:27s'il était prêt à accepter une cohabitation ?
19:29Mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
19:31On n'est même plus dans cette question-là ?
19:33Le sujet pour Emmanuel Macron, c'est comment il nous sort de là.
19:38Deuxième des choses, comment il accepte de gouverner autrement
19:42et notamment de confier tout simplement l'application de l'article 20 de la Constitution.
19:48Le gouvernement et le Premier ministre conduisent la politique du pays.
19:54Et on en revient donc à la Constitution, toute la Constitution.
19:56Merci Gérard Larcher d'avoir accepté de vous exprimer ce matin.
20:00Vous êtes le Président du Sénat et on l'a bien compris,
20:03vous ne serez pas Premier ministre.
20:04Vous estimez que votre place est à la présidence du Sénat.
20:08Il est 8h52 sur RMC-BFMTV.

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