Arrêt sur Images était une émission diffusée sur La Cinquième (devenue plus tard France 5) depuis 1995. Elle était présentée par Daniel Schneidermann et se consacrait au décryptage des images et du discours médiatique. L'émission était considérée comme pionnière dans son domaine, offrant une analyse critique des médias à une époque où ce type de contenu était rare à la télévision
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00:00:00J'ai promis, je te rappelle.
00:00:04Angélique !
00:00:05Retrouvera-t-il son Angélique dans toute la France ?
00:00:07Oui, à partir de son nom sur le 36-17 anniversaire.
00:00:09Angélique !
00:00:25Soutenez l'action des Restos du Coeur
00:00:27avec le nouvel album Les Enfoirés en Chœur.
00:00:57Récapitulons.
00:00:5813h30, les lumières du musical.
00:01:0016h, le sens de l'histoire.
00:01:0218h30, brise-glace.
00:01:04Bonne après-midi.
00:01:13Hello !
00:01:14Pour acheter votre maison,
00:01:16vous allez interroger votre banquier, bien sûr.
00:01:18Mais vous savez,
00:01:19AB National peut aussi vous aider.
00:01:21AB, AB National !
00:01:23Nous ne sommes pas encore très connus en France,
00:01:24mais pour les emprunts immobiliers,
00:01:26nous sommes déjà numéro 2 en Europe.
00:01:28AB, AB National !
00:01:30Parce que nos taux sont very, very très petits.
00:01:32AB, AB National !
00:01:34AB National, les gentlemen prêteurs.
00:01:36Il n'y a pas qu'à votre banquier qui puisse vous aider.
00:01:38Nos taux commencent à 3,95 %.
00:01:40Renseignez-vous au 0800 395 395.
00:01:44Qui n'a pas un jour rêvé du nouvel Opel Vontera ?
00:01:48Avec son moteur Ecotec DTI 16 soupape,
00:01:51aussi simple que performant.
00:01:54Passerait de 2 à 4 roues motrices
00:01:56sur simple pression d'une touche.
00:01:58Qui n'a pas un jour rêvé du nouvel Opel Vontera ?
00:02:01Encore plus stable,
00:02:03grâce à son nouveau châssis indépendant.
00:02:05Qui n'a pas un jour rêvé ?
00:02:07Devant la ligne du nouvel Opel Vontera.
00:02:09Opel Vontera.
00:02:11Un nouveau penchant pour l'aventure.
00:02:15Offrez-vous une soirée à l'opéra.
00:02:17La collection Rouge Opéra avec les montres Jaguar
00:02:20propose 50 intégrales d'opéra à un prix exceptionnel.
00:02:23La Flûte Enchantée, Carmen, Madame Butterfly,
00:02:27Le Barbier de Séville.
00:02:29Choisissez parmi 50 chefs-d'oeuvre
00:02:31interprétés par Renata Tebaldi,
00:02:33Luciano Pavarotti, Placido Domingo.
00:02:36La collection Rouge Opéra,
00:02:38chaque opéra en deux CD
00:02:39avec le livret complet de l'oeuvre
00:02:41à un prix exceptionnel.
00:02:43Une collection polygramme.
00:02:46La cinquième présente,
00:02:48l'Égypte.
00:02:49Un somptueux coffret vidéo en 5 volumes.
00:02:53Plongez au cœur de 3000 ans d'histoire
00:02:55et redécouvrez l'Égypte ancienne
00:02:57en suivant les archéologues dans leurs recherches.
00:03:01Sur le terrain ou en laboratoire,
00:03:03toutes les sciences et techniques de l'égyptologie d'aujourd'hui
00:03:06vous sont expliquées en 5 épisodes passionnants.
00:03:09L'Égypte, la remarquable série diffusée sur la cinquième,
00:03:12enfin disponible en vidéo.
00:03:23...
00:03:49Bonjour.
00:03:50Chaque jour à heure fixe,
00:03:51des dizaines,
00:03:52des centaines de millions de téléspectateurs
00:03:54ont rendez-vous avec les amours,
00:03:56les passions,
00:03:57les malheurs,
00:03:58les drames
00:03:59ou les tout simples tracas
00:04:00de personnages familiers.
00:04:01Alors qu'ils s'appellent
00:04:02soap,
00:04:03sitcom
00:04:04ou télénovellas,
00:04:05le défi de ces feuilletons est toujours le même,
00:04:07devenir des rendez-vous incontournables.
00:04:09Alors, comment fabrique-t-on une de ces séries,
00:04:11un de ces feuilletons ?
00:04:12Est-ce qu'on peut essayer d'expliquer
00:04:14les raisons précises des succès et des échecs ?
00:04:16Dans la deuxième partie de cette émission,
00:04:18nous nous arrêterons sur quelques images
00:04:20françaises et américaines.
00:04:21Nous le ferons d'abord avec Simone Harari.
00:04:23Vous êtes la productrice du soap français.
00:04:27C'est un soap, c'est un mot américain,
00:04:29mais c'est français.
00:04:30Cap d'épin que diffuse France 2
00:04:32chaque soir depuis la rentrée.
00:04:34L'horaire depuis la rentrée était 18h45
00:04:36et à partir de cette semaine,
00:04:38pour cause de résultats d'audience encore insuffisants,
00:04:40l'horaire va être modifié
00:04:42et ça passera à 17h25.
00:04:44Face à vous, Régine Chagnac,
00:04:46vous êtes chercheuse à l'INA,
00:04:48l'Institut national de l'audiovisuel.
00:04:50Et juste avant de commencer Cap d'épin,
00:04:52France 2, vous avez demandé d'aller un peu voir
00:04:54dans tous les pays européens
00:04:56comment ça se passait pour les feuilletons comparables,
00:04:58les feuilletons quotidiens nationaux.
00:05:00Donc vous aviez fait une étude pour France 2.
00:05:03Olivia Buffy a passé de longues heures
00:05:06à regarder Cap d'épin,
00:05:08mais aussi Les Feux de l'amour, Amour, Gloire et Beauté.
00:05:10Elle nous livrera le résultat de ces enquêtes.
00:05:12Elle est aussi allée enquêter sur le lieu du tournage
00:05:14de Cap d'épin.
00:05:16Nous allons, pour les besoins de cette émission,
00:05:18s'être initiés.
00:05:20Une initiation accélérée, mais intense.
00:05:26Tandis qu'avec Benoît Rendestin,
00:05:28nous commencerons par quelques images
00:05:30qui sont des images d'actualité,
00:05:32à commencer par cette réaction du Président
00:05:34de la République française, Jacques Chirac,
00:05:36à la décrue de la tension en Irak.
00:05:38Il faut que l'Irak reprenne
00:05:40sa collaboration sans réserve
00:05:42avec l'ONU.
00:05:44Et ce n'est que lorsque cette
00:05:46coopération sans réserve aura été reprise
00:05:48que l'on pourra dire que la crise
00:05:50est dénouée,
00:05:52comme chacun le souhaite.
00:05:54Alors ça, le son, l'image,
00:05:56c'est ce qu'on peut le voir à l'écran,
00:05:58c'est une intervention préparée.
00:06:00Oui, c'est une déclaration qui semblait vraiment très préparée,
00:06:02à la fois dans les mots choisis par le Président
00:06:04de la République, on sent bien qu'il a tout le temps
00:06:06pour faire sa déclaration, c'est à la virgule près,
00:06:08et puis également à l'image,
00:06:10avec le cadre bien serré,
00:06:12on a les drapeaux,
00:06:14tout ça est très bien préparé.
00:06:16Cadre présidentiel classique.
00:06:18Les deux drapeaux, image très présidentielle.
00:06:20Sur TF1, on avait exactement la même déclaration,
00:06:22puisqu'elle était vraiment comme il fallait.
00:06:24Ce qui était intéressant, c'est que depuis la cohabitation,
00:06:26on a souvent des réactions à deux têtes.
00:06:28La crise irakienne faisait également réagir Lionel Jospin,
00:06:30TF1 l'avait surpris.
00:06:32Je me réjouis, d'après les indications que j'ai,
00:06:34de l'évolution positive
00:06:36par laquelle l'Irak
00:06:38semble vouloir sortir
00:06:40de la crise dans laquelle
00:06:42nous sommes depuis un mois.
00:06:44On sent bien que c'est très différent
00:06:46de Jacques Chirac, l'image n'est pas
00:06:48du tout préparée, c'est une réaction
00:06:50à chaud, et France 2 avait
00:06:52également surpris le Premier ministre.
00:06:54Je me réjouis des indications
00:06:56qui semblent faire valoir
00:06:58que l'Irak
00:07:00cherche à
00:07:02sortir de la crise
00:07:04déclenchée depuis au moins
00:07:06un mois, par une évolution
00:07:08positive.
00:07:10Comme quoi l'image est très trompeuse,
00:07:12parce qu'on a exactement les mêmes mots prononcés
00:07:14par le Premier ministre, à deux moments
00:07:16différents.
00:07:18On a vraiment l'apparence
00:07:20de la spontanéité, mais
00:07:22on sait que c'est que l'apparence,
00:07:24notamment avec la conclusion du Premier ministre.
00:07:26J'espère que
00:07:28l'Irak concrétisera
00:07:30ses engagements dans les jours qui viennent.
00:07:32J'espère simplement que ce pays
00:07:34concrétisera ses engagements
00:07:36dans les jours qui viennent.
00:07:38Alors, morale de cette petite fable, sur l'apparence
00:07:40et la réalité ?
00:07:42La morale de l'histoire, c'est qu'un téléspectateur
00:07:44qui ne voyait qu'un des deux 20h, avait successivement
00:07:46Jacques Chirac et Lionel Jospin. Il pouvait penser
00:07:48que Jacques Chirac avait bien eu le temps de préparer
00:07:50sa déclaration, et que Lionel Jospin
00:07:52avait été totalement surpris,
00:07:54pris entre deux portes, entre la buvette
00:07:56et une exposition. Et en fait, on se rend
00:07:58compte qu'en écoutant vraiment les mots,
00:08:00une déclaration d'un homme politique, c'est toujours très
00:08:02préparé. Surtout sur la politique étrangère,
00:08:04où là, la moindre virgule, le moindre
00:08:06point virgule, peut avoir des conséquences
00:08:08incalculables. Oui, comme c'est trompeur,
00:08:10je suis le téléspectateur dont vous parlez.
00:08:12J'ai vu les deux à suivre, et je me suis dit
00:08:14Chirac, au moins, il a préparé son truc, il dit
00:08:16quelque chose de clair, alors que Jospin fait l'air
00:08:18de chercher ses mots dans des
00:08:20phrases, un tiroir, qu'il n'en finissait pas, et qu'il ne savait
00:08:22pas très bien ce qu'il allait dire. Heureusement que vous regardez
00:08:24à la soirée du match de temps en temps, le dimanche. Et oui, j'ai appris quelque chose.
00:08:26Cela dit, c'était pas beaucoup clair,
00:08:28dans les deux cas. C'est une autre question.
00:08:30Alors vous, vous vous êtes arrêté sur
00:08:32un invité un peu singulier, à la marche
00:08:34du siècle. La marche du siècle, dont le sujet
00:08:36était le dopage, pour cause
00:08:38de loi. Au même moment,
00:08:40il y avait d'ailleurs la discussion, le début de la discussion
00:08:42à l'Assemblée nationale, de la loi.
00:08:44Alors, quand les invités sont sur un plateau,
00:08:46comme nous, là, par exemple,
00:08:48on nous présente, et on dit,
00:08:50un tel, c'est un tel, il est là pour ça, il a telle
00:08:52fonction, etc. Alors, il y a toujours un petit truc
00:08:54qui apparaît en bas, synthétiseur,
00:08:56on appelle ça, voilà, le mot qui
00:08:58qualifie
00:09:00pourquoi la personne est invitée.
00:09:02Alors, on va
00:09:04regarder un instant quelqu'un, qui
00:09:06s'appelle Serge Simon, et on va
00:09:08voir l'évolution de sa qualification au cours de l'émission.
00:09:10Alors d'abord, première intervention, le voici.
00:09:12Monsieur Simon ?
00:09:14Oui, mais c'est exactement
00:09:16l'approche que je pense nécessaire,
00:09:18c'est-à-dire que... Serge Simon, comme vous l'avez
00:09:20remarqué, est rugbyman. Oui.
00:09:22On voit ça au costume, je suppose. Non, non, c'est inscrit en dessous.
00:09:24Pardon. Donc...
00:09:26Donc, il est rugbyman.
00:09:28Comme il dit, ça se voit au costume.
00:09:30Et puis, il se met à parler
00:09:32du dopage, et on va l'écouter.
00:09:34En fait, il a l'air vachement calé, vous allez voir.
00:09:36Quand on parle de produits dopants, on parle
00:09:38des produits qui nécessitent à eux-mêmes, dans la population
00:09:40générale, une prise en charge médicale
00:09:42dans certains cas. Je parle des stéroïdes,
00:09:44des amphétamines qui entraînent une vraie pharmacodépendance,
00:09:46de la cocaïne, je parle du PFC,
00:09:48enfin le PFC, c'est une histoire recambolaise
00:09:50où, vous ne l'avez pas cité, mais ça a été
00:09:52ça a été essayé sur les soldats américains
00:09:54pendant la guerre du Golfe, puis arrêté pour cause de nocivité.
00:09:56Voilà, donc il a l'air d'en connaître un rayon.
00:09:58C'est un vocabulaire sportif drôlement technique.
00:10:00Voilà, un peu spécifié. Alors, je me dis tout d'un coup
00:10:02finalement, est-ce qu'il est seulement rugbyman ?
00:10:04Écoutons.
00:10:06Je dis simplement qu'en tant que
00:10:08soignant, je suis médecin, je trouve aberrant
00:10:10aberrant qu'on ne puisse pas laisser
00:10:12l'accès aux soins. Et voilà, que tout éboubi,
00:10:14vous découvrez qu'il est médecin. Il est médecin,
00:10:16mais vous remarquez quand même
00:10:18que c'est toujours marqué rugbyman en dessous.
00:10:20Donc pour Kavada, il est là comme rugbyman. En fait, c'est un médecin.
00:10:22Et puis, au fil
00:10:24de l'émission, il reprend la parole à la fin
00:10:26et on l'écoute.
00:10:28J'ai fait passer une proposition d'amendement pour la loi
00:10:30puisque c'est aujourd'hui, je me permets d'en parler,
00:10:32que j'ai appelé l'injonction informative.
00:10:34Donc finalement,
00:10:36je me demande s'il n'est pas député aussi, non ?
00:10:38Il n'est pas député.
00:10:40Je sais qu'il est médecin,
00:10:42il est aussi rugbyman, mais il n'est pas député.
00:10:44Ce que je trouve très intéressant, c'est que cette série
00:10:46de révélations à tiroir sur
00:10:48pourquoi il est qui exactement, je trouve ça très intéressant.
00:10:50Parce que, vous savez, sur le plateau de télévision,
00:10:52dans les débats de société en particulier,
00:10:54vous êtes invité pour une chose. Vous êtes censé représenter une chose.
00:10:56Il y a une étiquette, c'est la vôtre, et vous n'en bougez pas.
00:10:58Et lui, il bouge tout le temps.
00:11:00Il était invité en tant que rugbyman.
00:11:02Et tout d'un coup, on découvre qu'il est médecin, peut-être autre chose.
00:11:04Peut-être bien qu'il aime bien faire la cuisine, peut-être qu'il écrit,
00:11:06peut-être qu'il fait de la musique, je ne sais pas.
00:11:08Je le disais à la fin de l'émission.
00:11:12Et finalement, il est comme nous tous.
00:11:14C'est-à-dire qu'on est multiple et complexe.
00:11:16Et à la télévision, vous êtes invité pour une fonction,
00:11:18ou une maladie, ou une perversion, je ne sais pas.
00:11:20Mais vous ne bougez pas de là.
00:11:22Surtout ne bougez pas.
00:11:24Et visiblement, au Canada, ça a perturbé qu'il soit multiple.
00:11:26J'ai trouvé ça très intéressant.
00:11:28La télévision n'aime pas tellement les gens complexes et compliqués.
00:11:30Elle n'aime pas tellement les gens comme tout le monde.
00:11:32– Oui, carrément, carrément.
00:11:34Autre image sportive, Benoît.
00:11:36– Oui, vous savez que France Télévisions a envoyé le marin Olivier de Kersauson
00:11:40pour faire des images, ce qu'on appelle faire des images,
00:11:42de la route du Rhum.
00:11:44Et donc France 3, grâce à ce bateau,
00:11:46Océan Alchimiste, non pas Alchimiste.
00:11:48– Alchimiste.
00:11:50– Quel joli nom.
00:11:52On avait des nouvelles en images de la course.
00:11:54– Malgré son avance d'hier, Laurent Bourgnon a cédé
00:11:56la tête de la route du Rhum à Paul Vatin.
00:11:58Derrière ces deux trimarans,
00:12:00celui d'Alain Gauthier continue de jouer les premiers rôles.
00:12:02Et la météo risque encore de poser des problèmes tactiques
00:12:06aux trois skippers qui tiennent pour l'instant encore les rênes de la course.
00:12:10Classement provisoire donc à environ 1600 milles de l'arrivée.
00:12:13Vatin, Bourgnon, Gauthier.
00:12:15– Ce sont des images superbes de la course,
00:12:17grâce justement au bateau d'Olivier de Kersauson.
00:12:19Moi, elle me semble quand même filmée de très très haut.
00:12:22Je ne sais pas si les caméramens de Kersauson mesurent 38 mètres.
00:12:25– Ils sont sur le mât.
00:12:26– Mais peut-être qu'ils sont effectivement sur le mât.
00:12:28Alors, elle ne ressemblait pas du tout aux autres images
00:12:30qu'on a pu voir grâce au bateau d'Olivier de Kersauson,
00:12:33qu'on va voir, qu'on découvre.
00:12:36Là, vraiment, on a les pieds dans l'eau.
00:12:38C'est très joli, ça bouge dans tous les sens.
00:12:40On voit cette fois-ci un peu de ciel
00:12:42et on se rend bien compte qu'on est effectivement à bord d'un bateau.
00:12:46C'est très utile parce qu'on voit quand même les sponsors.
00:12:48C'est quand même le but de l'opération.
00:12:49– Voilà, donc évidemment, question qui ne pouvait pas nous échapper.
00:12:52Est-ce que les caméramens de Kersauson mesurent 38 mètres ?
00:12:55Ou est-ce qu'Océan Alchimiste est le premier bateau volant ?
00:12:58– Non, ni l'un ni l'autre, je vous rassure tout de suite.
00:13:01En fait, ce qui se passe, c'est que ces images sont effectivement envoyées
00:13:05à France 3 par Océan Alchimiste,
00:13:07elles ne sont pas filmées depuis le bateau, elles sont filmées,
00:13:09figurez-vous, c'est là qu'on s'aperçoit qu'il y a un dispositif incroyable
00:13:12pour la route du Rhum, ça devient digne du Tour de France,
00:13:14depuis des avions, en tout cas un avion de la marine nationale
00:13:18qui survolent la flotte.
00:13:20Et puis les caméramans sont allés accompagner le pilote.
00:13:23Ils ont pu envoyer ces photos qui ensuite ont été montées
00:13:26à bord du bateau Océan Alchimiste et diffusées de là jusqu'à France 3.
00:13:31– Il n'y a pas de sous-marins ?
00:13:32– C'est pour l'année prochaine.
00:13:34– Mais ils sont affectés à la surveillance des sous-marins, les avions qu'ils filment.
00:13:37– Normalement, ils sont affectés à la surveillance des sous-marins.
00:13:39– Dans le cyberpère, on saura à quoi s'en tenir.
00:13:43Alors dernière image sportive, elle n'est pas filmée ni d'un avion,
00:13:46ni d'un bateau, ni d'un sous-marin.
00:13:48– Je ne sais pas si c'est une image sportive, c'est une image de Mireille Dumas
00:13:50dans la tribune du Stade de France.
00:13:51– Par extension.
00:13:52– Elle consacrait une grande émission aux héros de la Coupe du Monde
00:13:55et elle s'était donc rendue dans cette tribune avec une très belle ambiance.
00:13:59– Bonsoir, j'espère que vous allez m'entendre malgré ce brouhaha, ces cris de joie.
00:14:04Quatre mois après leur fabuleuse victoire, l'enthousiasme pour les bleus,
00:14:08comme vous pouvez le voir, reste intact.
00:14:10Les stades affichent complet.
00:14:12Les femmes, elles aussi, ont envie de continuer le grand frisson de cet été.
00:14:16– Alors moi, c'est une petite séquence qui m'a choqué un petit peu,
00:14:19enfin que j'ai trouvé bizarre, intriguée.
00:14:22Au moins, elle présentait la grande émission pendant deux heures.
00:14:25Il y a une petite phrase de Mireille Dumas qui est très jolie,
00:14:27c'est « j'espère que vous allez m'entendre ».
00:14:28On l'entend très bien, c'est bizarre.
00:14:30Deuxième petite chose, on va voir tout ce qui se passe dans cette tribune.
00:14:35On peut voir qu'à gauche de l'image, il y a vraiment une jeune fille qui crie,
00:14:38mais vraiment tout ce qu'elle peut crier, et également derrière.
00:14:42Donc c'est vraiment une tribune avec énormément d'ambiance.
00:14:44Et très bizarrement, on n'entend rien de tout cela.
00:14:46On n'entend que Mireille Dumas, comme si le micro n'avait choisi
00:14:49de nous donner que sa voix et pas du tout la tribune.
00:14:52Donc c'était quand même très intriguant.
00:14:54D'ailleurs, on va l'entendre.
00:14:55J'espère que vous allez m'entendre malgré ce brouhaha, ces cris de joie.
00:14:59Voilà, on n'entend pas la petite fille.
00:15:01Oui, alors on s'est encore une fois posé la question,
00:15:03est-ce que le son avait été pris d'un avion, d'un hélicoptère ?
00:15:06Non, mais en fait, ce qui devait advenir, c'est qu'enregistré dans le stade,
00:15:12c'était complètement inaudible, on n'entendait pas Mireille Dumas,
00:15:15et donc elle a réenregistré sa voix par-dessus, ensuite, en studio, tout simplement.
00:15:20Voilà, et elle a donc répété en studio qu'elle espérait qu'on allait l'entendre.
00:15:23Elle a répété qu'elle espérait qu'on allait l'entendre.
00:15:26Voilà, première partie un peu technique.
00:15:29On va maintenant quitter les personnages de cette sorte de pré-générique,
00:15:33Mireille, Jacques, Lionel, Olivier et les autres,
00:15:37pour d'autres personnages, Olivia, Louise, Capucine, Brice, vous les connaissez bien,
00:15:45qui sont donc les personnages de Cap d'Epin, ce soap,
00:15:48comme on dit, soap opéra diffusé sur France 2 depuis la rentrée.
00:15:52Et sur ce soap, notre Olivia à nous, Olivia Buffy, c'est Penché, donc.
00:15:57– Donc en fait, c'est la première fois depuis très longtemps
00:16:00que ce type de feuilleton quotidien de 26 minutes,
00:16:03produit en France, est diffusé en tout début de soirée.
00:16:07Alors bon, comme on l'a dit, pour des raisons d'audience,
00:16:10ça a été déplacé un peu plus tôt, mais en tout cas, pour commencer,
00:16:13pour ceux qui n'ont pas tout suivi depuis le début des 50 épisodes,
00:16:17je vais faire un petit résumé.
00:16:19Donc, Cap d'Epin, c'est le nom d'une station balnéaire au nord de la Bretagne.
00:16:23C'est là que vivent et se fréquentent plusieurs familles.
00:16:26La plus puissante d'entre elles, c'est la famille Chantreuil,
00:16:29elle possède les cosmétiques du même nom.
00:16:31À sa tête, le père Chantreuil, c'est une espèce de tyran domestique
00:16:34qui s'affronte violemment avec son fils Brice,
00:16:37qui refuse de travailler dans l'entreprise familiale.
00:16:39Dans d'autres familles, ce sont plutôt des problèmes au sein des couples,
00:16:42chez les Moliano, on n'arrive pas à avoir d'enfants,
00:16:44tandis que chez les Mathios, le problème est que le père est au chômage.
00:16:47Il y a aussi, bien entendu, des histoires d'amour,
00:16:50en particulier chez les jeunes,
00:16:52et puis des histoires aussi d'amitié, des amitiés indéfectibles,
00:16:55notamment entre Louise, la brune, à gauche,
00:16:57et Olivia, la blonde, à droite.
00:16:59Tout ce petit monde de jeunes se retrouve régulièrement au bar de la ville.
00:17:03La Voile Bleue, qui est un petit air de cafétéria à la Hélène et le Garçon.
00:17:06L'intrigue est généralement réduite au petit tracas de la vie quotidienne.
00:17:10Il y a eu un seul épisode vraiment dramatique depuis deux mois,
00:17:13la noyade d'un enfant qui finalement s'en sort, rassurez-vous.
00:17:15Et puis, surtout, il y a la référence à un drame passé,
00:17:18l'agression sexuelle dont a été victime Louise Chantreuil,
00:17:21mais qui, pour le moment, n'a été évoquée que de façon très allusive depuis le début.
00:17:25Et puis, pour qu'on comprenne bien que l'action se situe au bord de la mer,
00:17:28on a remarqué que, tour à tour, tous les héros du feuilleton
00:17:31portent des pulls rayés, façon pull marin, à tous les âges,
00:17:34y compris, on va le voir, la grand-mère.
00:17:37Voilà la grand-mère.
00:17:38C'est un peu la touche authentique du feuilleton breton.
00:17:41– Voilà, c'était le résumé des épisodes précédents.
00:17:44Et moi, j'ai envie d'abord de vous interroger sur les épisodes encore précédents,
00:17:48c'est-à-dire la jeunesse de Cap d'Éper.
00:17:51Quand France 2 vous commande ce projet, quelles sont leurs intentions ?
00:17:54Qu'est-ce qu'ils veulent ?
00:17:55– Vous avez raison, il y a un feuilleton du feuilleton
00:17:58qui s'étale sur de nombreux mois.
00:18:01Il se trouve que depuis janvier 1997,
00:18:04comme je pense que le vrai défi de la télévision,
00:18:07c'est que le genre fondamental télévisuel est la quotidienneté,
00:18:11et donc le feuilleton quotidien,
00:18:13je reviendrai sur le fait que ça feuilletonne est déterminant,
00:18:18ça fait très longtemps que je me préparais
00:18:21et que des auteurs travaillaient pour nous sur des projets.
00:18:24À ce moment-là, on avait trois projets.
00:18:26– Le fait que ça se passe en Bretagne,
00:18:28le fait qu'on voit un peu toutes les générations à l'œuvre,
00:18:30tout ça figurait dans les demandes de France 2 ?
00:18:32– Pas du tout, la demande de France 2 était beaucoup plus ouverte,
00:18:34elle était beaucoup plus sur une finalité
00:18:36qui était un programme d'avant soirée,
00:18:38donc un programme susceptible de convenir à l'heure où,
00:18:43il était en effet indiqué que c'était une heure
00:18:46où les publics variés sont présents.
00:18:49– Donc il fallait quand même toutes les générations ?
00:18:52– On ne peut pas déduire de l'âge du public l'âge des protagonistes.
00:18:57Il y a des feuilletons de jeunes qui sont regardés par des gens âgés,
00:19:00certaines émissions enfantines sur l'une des chaînes
00:19:02qui sont essentiellement regardées par des gens de plus de 50 ans.
00:19:04Il peut y avoir une dichotomie entre ce qu'on voit à l'image
00:19:07et les gens qui sont chez eux et qui regardent.
00:19:09– En tout cas, vous ne signez pas uniquement les ménagères de plus de 50 ans
00:19:13comme dans un shop américain ?
00:19:14– Non, rien de tel ne figurait, mais pour une raison très simple,
00:19:17et c'est ça peut-être la première différence entre un soap opéra
00:19:19et ce que nous avons essayé de faire, même s'il y a énormément d'analogies,
00:19:22c'est qu'ils s'appellent soap opéra parce qu'ils sont à une heure
00:19:25où ils sont sponsorisés par les lessiviers, d'où le mot de soap.
00:19:29– Qui veut dire savon en anglais.
00:19:31– Savon en anglais, et donc à une heure de début d'après-midi
00:19:35où les ménagères inactives sont chez elles.
00:19:38Et c'est une tradition qui remonte à l'après-guerre,
00:19:42qui existait en France en radio, avec les familles du raton et diverses,
00:19:48et qui existe en télévision aux Etats-Unis depuis la guerre.
00:19:51Donc en tout cas, puisque c'était pour la tranche 17h30-20h,
00:19:56puisque c'était une tranche horaire assez large qui d'emblée était celle de la chaîne,
00:20:00on était nécessairement dans des publics mélangés.
00:20:03Et je crois que c'est un point peut-être qu'on peut souligner tout de suite,
00:20:06c'est pourquoi le service public est très attentif,
00:20:11et dans les conversations régulières, constantes qu'on a avec eux,
00:20:15ils sont très attentifs au fait de ne pas être sur un public,
00:20:19mais vraiment être regardé par des publics.
00:20:22– Fédérateurs.
00:20:23– Oui, fédérateurs, c'est le mot que les techniciens du marketing emploient,
00:20:28mais qui veut dire aussi quelque chose politiquement,
00:20:30parce qu'il veut dire que les gens n'ont pas parlé entre eux,
00:20:33et que ce n'est pas une chose segmentante,
00:20:35mais en contraire une chose qui, comme dans le pays,
00:20:39au lieu de juxtaposer des gens qui ne se parlent pas,
00:20:42essayent de les réunir parce qu'au moins ils voient la même chose.
00:20:45– Essayent, mais n'y réussit pas tout à fait depuis la rentrée,
00:20:48puisque l'audience n'est pas tout à fait l'audience qui est escomptée par France 2,
00:20:52ce qui explique que l'horaire du feuilleton est changé,
00:20:54il était à 18h45, il va passer à 17h25.
00:20:57Est-ce que vous avez commencé à réfléchir sur les raisons
00:20:59pour lesquelles vous n'avez pas tout à fait réuni l'audience espérée ?
00:21:02– Je crois que, je ne partage pas votre sentiment ni votre analyse.
00:21:07– Ce n'est pas un sentiment, c'est des chiffres.
00:21:09– Oui, les chiffres justement, c'est qu'on a par rapport au premier épisode
00:21:13exactement doublé notre audience.
00:21:15– Et c'est vrai que vous deux attendez un plus fort taux,
00:21:18puisqu'ils attendaient…
00:21:19– Pour être très précis, on a démarré le premier jour
00:21:24avec une audience d'un peu moins d'un million de personnes,
00:21:26c'est-à-dire à peu près 8 et quelques de parts de marché,
00:21:29ce qui a été véritablement un choc énorme.
00:21:3340 épisodes plus loin, c'est-à-dire 8-9 semaines plus loin,
00:21:37on est quasiment à 2 millions de spectateurs,
00:21:40ce qui est plus qu'un doublement, à 13,5 parts de marché
00:21:43pour l'épisode de Dixième Mercredi.
00:21:45– Sauf que France 2, justement, attendait plutôt 19% de parts de marché,
00:21:48comme Friends, par exemple, qui avait précédé…
00:21:50– Comme le feuilleton en concurrence.
00:21:51Non mais attendez, si vous déplacez, c'est qu'ils ne sont quand même pas très contents,
00:21:54en France 2.
00:21:55Même si, effectivement, vous avez gagné des téléspectateurs
00:21:57depuis que vous êtes à l'antenne, ils ne sont quand même pas très contents.
00:22:00– C'est à eux qu'il faut demander.
00:22:02Le rapport que nous avons et la communication que nous avons
00:22:06est qu'ils ont quand même un point de satisfaction considérable,
00:22:08c'est d'être passés de 8 à 13,5 en parts de marché extrêmes,
00:22:12d'avoir doublé leur nombre de spectateurs, quel que soit le nombre,
00:22:17et que ceci en 8 semaines et demie, un spécialiste de l'audience,
00:22:22parce qu'évidemment, je travaille avec…
00:22:23Il me dit que si on était restés au même horaire, on serait à 18% au mois de mai.
00:22:27– Vous regrettez que l'horaire ait été changé ?
00:22:32– Ecoutez, c'est une décision qui m'échappe totalement.
00:22:34– Mais que vous regrettez ?
00:22:35– Qui est celle du diffuseur.
00:22:37Un feuilleton comme celui-là ne peut se faire qu'en osmose totale
00:22:40entre la société de production, qui est celle que je dirige, et le diffuseur.
00:22:43– Même si vous le regrettez, vous ne le direz pas.
00:22:45– Donc en tout cas, je m'adapterai à tout nouvel horaire.
00:22:48Il est certain qu'on ne fait pas exactement le même programme
00:22:50pour être diffusé à 19h ou à 17h30.
00:22:52– Alors Régine Chaniaque, vous avez enquêté dans tous les pays européens
00:22:55pour savoir un peu ce qui se passait à l'étranger.
00:22:57Est-ce qu'il y a des leçons qu'on peut tirer ?
00:22:59Est-ce qu'il y a des recettes pour arriver à imposer ce type de feuilleton au public ?
00:23:03Est-ce qu'il y a des choses qu'il faut faire, des choses qu'il faut éviter ?
00:23:05– Peut-être même avant cela, si vous êtes d'accord, je ferais bien un point d'histoire.
00:23:08Parce que finalement, on a parlé à juste titre des saupes opéra américains
00:23:14qui étaient effectivement, enfin qui sont toujours destinées à l'après-midi
00:23:18et donc essentiellement aux femmes au foyer.
00:23:21Mais je rappellerai une tradition de feuilleton qui avait beaucoup de succès en France
00:23:26pratiquement dès le début de la télévision.
00:23:28On a quand même tous en tête les feuilletons qui étaient programmés
00:23:32à peu près à la même heure que Cap d'Épin,
00:23:34c'est-à-dire avant le journal télévisé de l'époque,
00:23:37qui était par exemple Le Temps des Copains en 1961,
00:23:40Janik émis en 1963, d'après une idée de…
00:23:45– C'est une vieille tradition française.
00:23:48– Oui, mais ce que je voulais signaler, c'est qu'effectivement,
00:23:51dans les autres pays d'Europe, il n'y avait pas non plus,
00:23:55jusqu'au début des années 90, de feuilleton quotidien.
00:23:58C'est-à-dire qu'effectivement, ce qu'on est allé voir dans les autres pays,
00:24:02ce sont des feuilletons qui se sont installés à partir du début de la décennie,
00:24:09en 90 aux Pays-Bas, en 92 en Allemagne,
00:24:12et plus récemment encore en Espagne et en Italie.
00:24:15– D'accord, alors quelles sont les constantes que vous avez dégagées,
00:24:17si je peux reposer ma question, les choses qu'il faut faire
00:24:20et les choses qu'il faut éviter pour que ça marche ?
00:24:23– Alors, écoutez, je crois que le grand enseignement des pays voisins,
00:24:28c'est qu'effectivement, la constance est une bonne chose,
00:24:32c'est-à-dire que la plupart du temps, pas tout à fait dans tous les cas,
00:24:36mais en règle générale, ces feuilletons n'ont pas trouvé tout de suite leur public,
00:24:40c'est-à-dire qu'en général, ils ont obtenu des résultats inférieurs
00:24:43à ce qu'escomptait la chaîne, et je dirais inférieurs,
00:24:46pour employer un terme technique, à la part de marché moyenne de la chaîne.
00:24:50– Il faut combien de temps pour trouver son public ?
00:24:52– C'est bien sûr variable selon les pays, selon l'horaire,
00:24:55parce qu'il y a bien sûr des moments où la télévision
00:24:58est plus concurrentielle que d'autres.
00:25:01Plus vous mettez le feuilleton tôt, on y reviendra,
00:25:03et plus c'est facile, parce qu'en général, la concurrence est moins rude.
00:25:07– On vous facilite les choses alors.
00:25:09– C'est bien pour ça, c'est une des raisons de la remontée du feuilleton.
00:25:13Plus vous le mettez, je dirais, tard, c'est-à-dire proche de 20 heures,
00:25:16et plus la concurrence est rude généralement.
00:25:19– Ce qui doit se passer habituellement, c'est qu'on les teste
00:25:22plutôt sur un horaire moins stratégique.
00:25:24– Ça aurait été mieux de faire dans l'autre sens.
00:25:26– De vous tester d'abord sur l'après-midi.
00:25:28– Les Hollandais m'avaient dit, n'attendez rien avant la 9ème semaine,
00:25:31si vous avez le courage, expliquez à la chaîne
00:25:34qu'elle ne regarde pas les résultats jusqu'à la 9ème semaine.
00:25:36– Vous n'avez pas le courage ?
00:25:38– C'est la 9ème semaine où on a vraiment décollé.
00:25:42C'est très impressionnant.
00:25:44– Il faut un temps d'installation, qui est variable selon les pays,
00:25:47selon les chaînes, encore une fois, et selon l'horaire, mais qui peut aller.
00:25:50Certaines chaînes ont patienté jusqu'à 1 an, 1 an et demi,
00:25:53et il y a des feuilletons quotidiens qui progressent encore au bout de 3 ans.
00:25:58Il faut quand même le dire, ça peut être démonté très long.
00:26:01– Il y a plusieurs facteurs de succès ou d'échec,
00:26:03on va essayer de tous un peu les placer en revue.
00:26:05Il y en a un qui apparaît décisif, que le simple bon sens fait apparaître comme décisif,
00:26:08c'est le scénario, la qualité du scénario, la qualité de l'histoire, la qualité des dialogues.
00:26:13Votre équipe de scénaristes a été complètement remaniée
00:26:15par rapport à ce qu'elle était au début de l'aventure,
00:26:17en tout cas très largement remaniée.
00:26:20– Il y a eu une première équipe qui a fait l'intention,
00:26:22une autre équipe qui a fait le roman et qui a démarré les épisodes,
00:26:26qui au cours, petit à petit, a été élargie, puis est partie et a été remplacée.
00:26:31– Ça s'est mal passé, les scénaristes initiaux sont partis furieux.
00:26:34– Elles n'ont pas toujours été furieuses, mais on a gagné ensemble.
00:26:38– Peu importe, peut-être qu'on va en parler.
00:26:41Il y a de nouveaux auteurs qui sont venus en renfort,
00:26:44puis en remplacement d'une équipe qui a souhaité partir.
00:26:48Tout ça se passe absolument totalement naturellement,
00:26:51il n'y a pas eu du tout de fâcherie de la première équipe
00:26:53qui a été renouvelée par la seconde,
00:26:54avant que la seconde ne soit par une troisième.
00:26:56– Toujours est-il que l'équipe de scénaristes a été remaniée
00:26:58et que les personnages aussi du feuilleton ont changé
00:27:00par rapport à ce qui était le projet initial.
00:27:03Nous avons retrouvé un des scénaristes de la toute première équipe
00:27:06qui nous raconte un peu comment ces personnages ont été modifiés.
00:27:09– Tu crois que je n'ai pas remarqué la façon dont tu regardais la petite serveuse ?
00:27:13Je te connais bien, tu sais.
00:27:15– Quelle petite serveuse ?
00:27:17Celle qui n'a pas réussi à nous servir ?
00:27:20On ne voit pas de qui tu parles.
00:27:22– Je croyais que c'était le fils Bollard qui s'occupait de la salle.
00:27:27Écoute Anna, j'ai passé une soirée exécrable.
00:27:31Tu ne vas pas en plus me faire une scène de jalousie stupide ?
00:27:35– Jean Treuil, par exemple, ça a été un personnage
00:27:39sur lequel il y a eu beaucoup de questions
00:27:41pendant l'élaboration de la série.
00:27:44Parce qu'en fait, c'est clair qu'il fallait un méchant,
00:27:48le riche méchant dans un soupe américain,
00:27:50il a des maisons splendides, il a des filles superbes qui lui courent après.
00:27:55Il a la tête d'un empire, vraiment d'un truc énorme.
00:27:59Et il va avoir des objectifs vraiment très forts,
00:28:03alors que là, le problème, c'est que Jean Treuil,
00:28:09en fait, il a surtout envie de racheter le bateau Ivre,
00:28:13qui est comme un petit restaurant sur une plage en Bretagne.
00:28:16– C'était il y a 7 ans, et depuis ?
00:28:19– Depuis ? Je l'aime.
00:28:23– Mais t'avais 14 ans.
00:28:25Tu ne vas pas me dire que t'es restée amoureuse de lui pendant toutes ces années ?
00:28:31– La relation de Louise et la façon dont elle se mettait à rechercher Thomas
00:28:36étaient traités sur un mode beaucoup plus névrotique
00:28:40que là où c'est vraiment une volonté fleur bleue,
00:28:45parce qu'elle l'aime, parce que depuis l'âge de 14 ans,
00:28:48elle ne l'a pas oublié.
00:28:50Alors qu'avant, c'était lié à son souvenir de viol,
00:28:54et c'était un peu la clé aussi de tous ces problèmes avec les mecs.
00:28:58– Attends, ne me dis pas que tu n'es jamais vraiment tombée amoureuse ?
00:29:02– Il paraît que c'est parce que je suis trop exigeante,
00:29:04pas assez réaliste, et que je lis trop de bouquins à l'eau de rose.
00:29:07– Il y a le personnage d'Olivia aussi qui a beaucoup changé,
00:29:10qui a été de la même façon aseptisé,
00:29:14c'est-à-dire qu'on lui a un peu retiré son gros problème,
00:29:20qui était l'anorexie, et qui avait beaucoup d'incidence
00:29:27dans ses rapports avec son père, avec sa belle-mère,
00:29:31avec sa meilleure amie Louise.
00:29:36Par exemple, dans la Bible, au départ, ça aussi,
00:29:38au départ, ça devait être une clinique.
00:29:41Il y a eu le changement qui a été fait d'une clinique en thalasso,
00:29:45mais le problème, je pense, d'avoir remplacé par une thalasso,
00:29:48c'est que dans une clinique, il y a des vrais enjeux médicaux,
00:29:53c'est-à-dire qu'on sauve des vies, on meurt,
00:29:58alors que là, quand même, la thalasso, c'est quand même,
00:30:04même si on est malade, même si on y va pour des raisons de santé,
00:30:07on se fait quand même tartiner de boue et on nage dans la piscine, en gros.
00:30:12Il manque parfois le piment qu'il peut y avoir dans certains soaps,
00:30:15où effectivement, on se dit, est-ce qu'il va vivre, est-ce qu'il va mourir ?
00:30:18Là, on ne se demande jamais si le patient va se noyer dans son bain de boue.
00:30:21– Ça pose une série de questions.
00:30:24Tous ces thèmes durs, graves, dont il était prévu dans le projet initial,
00:30:28qu'il soit abordé l'homosexualité, le suicide, la drogue, l'anorexie,
00:30:32pourquoi finalement les avoir totalement évacués du scénario ?
00:30:35Est-ce que c'était insupportable à 18h45 ?
00:30:38– Je crois qu'il y a deux choses qui sont différentes.
00:30:41D'abord, une partie de ce qui est évoqué par Nicolas Mercier ou par vous
00:30:47est prévue disséminée.
00:30:49– Enfin, on en est quand même à 50 épisodes.
00:30:51– On a le sentiment aujourd'hui, on avait le sentiment,
00:30:53parce que Nicolas Mercier s'est arrêté à écrire à peu près au 10ème épisode,
00:30:57on a le sentiment aujourd'hui que Gérard Chantreuil s'intéresse au bateau-ivre,
00:31:02pas parce que c'est un petit resto en bord de mer.
00:31:05On commence à sentir qu'il y a un mystère, qu'il s'est passé des choses là-bas.
00:31:09L'agression sexuelle de Louise est rappelée par des flashbacks régulièrement.
00:31:14– Une fois.
00:31:15– Non, non, enfin, pardon.
00:31:16Là, vous vous trahissez sur le nombre d'épisodes que vous avez lus,
00:31:20parce que je pense que ça a dû être entre le 25ème et le 47ème,
00:31:24ça ne peut pas arriver au 25ème épisode.
00:31:26En 20 fois, ça a dû être 10 fois.
00:31:28– Jusqu'au 25ème, on n'a aucune sensation de mystère ou de suspense
00:31:32– C'est qu'on ne l'a pas assez bien rendu.
00:31:35Non, ça je ne crois pas.
00:31:36– Il n'y a pas eu de part volonté délibérée quand même
00:31:39de gommer tous ces aspects un peu rugueux du scénario ?
00:31:42– Alors, ça c'est une chose vraiment intéressante,
00:31:44c'est entre le réel et le rêve, entre chaque pays et sa culture.
00:31:49Les Anglais, ils ont d'ailleurs un cinéma qui est assez témoin de ça,
00:31:53aiment bien un réalisme un peu rude.
00:31:56Tout se passe comme si pour des Anglais, que ce soit EastEnders
00:31:59qui ont, eux, une tradition de feuilleton quotidien depuis 40 ans,
00:32:03toujours les mêmes, seulement 3 fois par semaine.
00:32:06On va en parler tout à l'heure.
00:32:07– Oui, ma façon de réalisme un peu rude, il était dans la Bible française.
00:32:09– Non, non, pas du tout, c'est là.
00:32:11– Là, je vous assure, il y a marqué l'homosexualité cachée.
00:32:14– Oui, mais l'homosexualité, vous allez voir, pardon,
00:32:17je n'ai pas raconté la chute du feuilleton.
00:32:19– Il y a l'histoire du suicide.
00:32:21– Je sais qu'à l'échéance de l'âge, il est cassé,
00:32:23il rentre dans 15 jours à l'image.
00:32:25Non, non, tout ça est absolument intact.
00:32:28C'est des raisons et des chutes d'intrigues et d'histoires.
00:32:30On n'est pas là pour traiter un problème.
00:32:32– Vous ne pensez pas qu'il aurait fallu introduire ces thèmes plus vite
00:32:34et plus brutalement peut-être ?
00:32:36– Je crois qu'on a au contraire pêché par un excès de réalisme.
00:32:39Donc les Anglais, tout se passe comme si c'était
00:32:42« Ah, chez les autres, ça va encore plus mal.
00:32:44Finalement, moi, ça ne va pas si mal. »
00:32:45Et ils font des feuilletons qui, dans l'esprit français, je crois,
00:32:48peuvent être considérés comme glauques.
00:32:50Les Américains font des choses très sucrées, très douces,
00:32:54comme ça, très heureuses, peut-être,
00:32:57que certains qualifient de déticantes.
00:32:59– Vous allez faire du glauque, mais du glauque progressif.
00:33:01– Non, on essaye de ressembler à la vie,
00:33:03c'est-à-dire avec des moments tristes et des choses graves,
00:33:05mais surtout avec des personnages auxquels on s'attache.
00:33:08C'est peut-être toute la difficulté du fait d'être le premier feuilleton français
00:33:11depuis, vous citiez, Jannick Aimé en 1963 comme le dernier,
00:33:15depuis 35 ans dans ce cas,
00:33:17c'est de trouver le ton juste à la française,
00:33:20de quel degré de réalisme, sans passer dans le blablambeur,
00:33:23et de quel degré de rêve il faut mettre pour être un feuilleton d'aujourd'hui.
00:33:27– Mais là où les choses sont compliquées pour vous,
00:33:29c'est que vous dites à la française, c'est très bien,
00:33:31mais les téléspectateurs français, eux, ils ont les autres modèles sous les yeux,
00:33:34puisqu'ils voient les produits comparables américains.
00:33:36Et en ce moment, sur les chaînes françaises, Olivia, ils en voient deux.
00:33:38– Oui, alors il y a deux feuilletons quotidiens dans la journée,
00:33:41deux daytime soaps, comme on dit aux États-Unis,
00:33:43qui marchent très fort à la télévision française.
00:33:45Il y a les Feux de l'amour, ça c'est sur TF1,
00:33:48c'est après le journal télévisé de 13 heures,
00:33:50c'est un soap qui a été créé il y a 25 ans, déjà, à Hollywood.
00:33:53Et puis, son double sur France 2, qui est regardé dans 98 pays au monde,
00:33:58et qui est diffusé ici le matin, c'est Amour, gloire et beauté.
00:34:02Une des grandes différences par rapport à Cap d'Epa,
00:34:04c'est que tout se déroule à l'intérieur.
00:34:06Le décor semble cossu, mais il a très peu d'importance en fait,
00:34:08parce que tout est concentré sur les visages des acteurs,
00:34:10qui sont filmés en très gros plans.
00:34:12Une autre différence, c'est que dans un épisode,
00:34:143 ou 4 intrigues seulement s'entrecroisent pour faire bien monter le suspense,
00:34:18alors que dans le feuilleton français,
00:34:20on a eu droit parfois jusqu'à une dizaine de situations différentes qui s'entremêlaient.
00:34:24Amour, gloire, beauté, les termes résument bien,
00:34:27les préoccupations des héros, ils semblent loin,
00:34:29les petits tracas quotidiens vécus au Cap d'Epa,
00:34:32les personnages qui ont tous l'air très riches se nourrissent de passion,
00:34:35et il la pousse jusqu'à son paroxysme, y compris jusqu'au meurtre.
00:34:39Vous allez voir un petit échantillon sur un seul épisode diffusé cette semaine.
00:34:43Mais alors, vous êtes en train de dire que Patty est...
00:34:49Patty...
00:34:52est morte.
00:34:55Oh mon sang, c'est monstrueux.
00:34:58Mon dieu, non, c'est horrible.
00:35:01Il lui fallait des échantillons de cellules de ta mère.
00:35:04Et pour les obtenir,
00:35:07il était nécessaire de la faire exhumer.
00:35:09Qu'est-ce que tu racontes?
00:35:10Tu ne te rends pas compte à quel point la situation est explosive,
00:35:12ton comportement peut traumatiser ta famille entière.
00:35:16Tu sors avec l'homme que ta fille a épousé il y a quelques semaines,
00:35:18sincèrement, je trouve ça lamentable,
00:35:20on dirait une comédie de boulevard de mauvais cons.
00:35:24Victoria aime cet homme, et tu le sais bien, Nicky.
00:35:27Si elle découvrait le poteau rose...
00:35:29Sache que Victoria n'est pas si innocente dans tout ça.
00:35:31Elle savait que Cole me plaisait, ça ne l'a pas empêché de courir après lui.
00:35:35Alors, et bon?
00:35:36Non, non, c'est ça, oui, c'est un peu ce que vous disiez tout à l'heure,
00:35:38c'est que nous, on est un peu...
00:35:39Je ne veux pas rentrer dans la querelle,
00:35:40lequel est le meilleur que l'autre, le vôtre ou les américains,
00:35:43personnellement, je mettrais un peu sur...
00:35:46C'est très différent quand même.
00:35:47Oui, très différent, mais au niveau de la qualité, je ne suis pas...
00:35:50C'est quoi la qualité?
00:35:51Je ne suis pas vraiment un spécialiste, je ne connais pas grand-chose,
00:35:53mais j'ai regardé les feuilletons américains,
00:35:56et c'est vrai que le goût des français est beaucoup formé par les feuilletons américains.
00:36:00Et vous disiez tout à l'heure que c'est sucré, pas du tout.
00:36:03Les feuilletons américains, c'est une accumulation de désastres, d'épouvantes.
00:36:07Effectivement, le coup d'exhumer le corps de la mère pour trouver l'ADN,
00:36:10ça nous rappelle les choses ici en France, mais c'est horrible.
00:36:14L'autre qui est tombée amoureuse du mari de sa fille, vous vous rendez compte,
00:36:18mais c'est à la pelle comme ça.
00:36:20C'est à chaque fois des trucs, des rebondissements,
00:36:23des choses absolument épouvantables,
00:36:25alors que chez vous, cap des pinces, vous avez des petites historiettes.
00:36:27Alors, vous me dites que ça va venir, peut-être,
00:36:30mais c'est peut-être ce qui, je ne dis pas encore une fois, qui a raison, qui a tort.
00:36:33Mais je dis que pour les habitudes de consommateurs de feuilletons,
00:36:36peut-être qu'en France, là, en regardant cap des pinces,
00:36:39les gens, ils n'ont pas leur dose.
00:36:41Ils voudraient un petit peu plus de choses un peu saignantes, un peu glauques,
00:36:44qu'il y ait un peu plus d'action.
00:36:46Oui, moi, je crois que là, on est dans la convention,
00:36:49on est dans une théâtralisation de tragédie.
00:36:51Non, mais chez vous aussi.
00:36:53C'est une autre convention, mais c'est une convention aussi.
00:36:55Non, bien sûr que toute représentation est une convention.
00:36:58Il y a des choses à vendre sur ces questions.
00:37:00Non, là, on essaie, nous, d'être beaucoup plus proche de la vie
00:37:04que d'une évasion, comme ces feuilletons américains,
00:37:07sans entrer dans le glauque à l'anglaise.
00:37:10Donc, à partir du moment où c'est un défi,
00:37:12où c'est une chose difficile, où c'est un peu dans un grand écart,
00:37:15de trouver le ton juste.
00:37:17Je ne dis pas qu'on l'ait trouvé,
00:37:19mais il y a des problèmes graves qui sous-tendent le comportement de personnage.
00:37:24Et ce n'est pas tout à fait un hasard
00:37:26si Louise a une relation soulageante avec Thomas,
00:37:31puisqu'elle a été victime de cette agression sexuelle,
00:37:34et que, comme ça avait été son petit ami le même jour,
00:37:38ça représente quelque chose d'extra-temporel.
00:37:42Mais tout ça reste extraordinairement dans l'implicite.
00:37:44Non, non, vous avez raison.
00:37:46Peut-être qu'on n'a pas été suffisamment aides.
00:37:48Cela dit, vous, vous êtes un cas intéressant, quand même,
00:37:50parce que vous aimez bien certains produits de ce type.
00:37:53Par exemple, l'urgence, vous avez souvent dit ici que vous adoriez l'urgence.
00:37:55J'adore, mais l'urgence est totalement l'opposé.
00:38:00L'urgence veut quelque chose de quasi-documentaire,
00:38:03avec brodant dessus des intrigues sentimentales, etc.
00:38:06Mais ce qui accroche de l'urgence, c'est beaucoup le côté documentaire,
00:38:09et le réalisme, justement.
00:38:10C'est tourné en studio, évidemment, pour une bonne part,
00:38:13mais il y a un hyper-réalisme, au contraire, qui nous accroche totalement.
00:38:16Puis après, on est pris dans le dédale des intrigues,
00:38:18alors que là, Amour, Goire et Beauté, ou les autres,
00:38:21on sait dès le départ qu'on est dans la convention,
00:38:23et donc son corps recherche, je pense, que veut le téléspectateur,
00:38:26justement, des clichés et des conventions.
00:38:28Le bon et le méchant.
00:38:29Et les méchants l'avaient chargé à mort.
00:38:31Votre chantreuil, là, il fait des efforts pour être méchant,
00:38:33mais je trouve qu'il ne l'est pas assez.
00:38:35Il n'est pas assez odieux.
00:38:36Il faudrait vraiment...
00:38:37La chaîne, donc, il l'est trop.
00:38:39C'est une erreur.
00:38:40Il faut le charger.
00:38:41Cette fois-ci, sur ce point, je ne suis pas loin de...
00:38:44Je voudrais t'en envoyer un tout petit peu, quand même,
00:38:46parce qu'on parle beaucoup de Cap-Dépas, mais on n'en a pas vu beaucoup.
00:38:49Alors voilà, au hasard, on a pris une scène,
00:38:51une scène de ménage entre deux jeunes gens dans Cap-Dépas.
00:38:57Et merde !
00:38:59C'est quoi, ce bordel, Brice ?
00:39:02Bonjour.
00:39:03Mais t'as vu à quoi ça ressemble, ici ?
00:39:05Tout est à moi, peut-être ?
00:39:06Non, mais tu pourrais faire un effort, hein ?
00:39:09Qu'est-ce qui te prend ?
00:39:11Il me prend que j'en ai marre de vivre avec un mec
00:39:13qui est incapable de se prendre en charge deux secondes.
00:39:16Je suis pas ta mère !
00:39:17Qu'est-ce que j'ai fait ?
00:39:18T'es pas capable de laver une tasse.
00:39:21C'est au-dessus de tes forces de ranger tes fringues.
00:39:23Ou alors, quand c'est ton bordel, ça va, y a pas de problème,
00:39:25mais quand c'est le mien,
00:39:27t'es vraiment une petite princesse par moments capucines.
00:39:30Ouais, mais j'ai moins l'habitude qu'on me serve que toi, hein.
00:39:34Tu lèves pas ton cul, surtout, hein.
00:39:38Où tu vas ?
00:39:41Tu me fais chier.
00:39:42C'est ça. Tire-toi.
00:39:44Mais fais gaffe, parce que quand tu reviendras, je serai peut-être plus là.
00:39:48Rien ne m'empêche de rentrer chez mes parents, moi.
00:39:50Les dialoguistes ont pour consigne d'en rajouter,
00:39:53dans les merdes, bordels, culs, pour faire jeune ?
00:39:56Non, c'est plutôt...
00:39:59Je ne sais pas de quel épisode vous avez choisi cette scène.
00:40:02Elle est représentative de scène entre jeunes.
00:40:06Parce que la relation entre Brice et Capucine,
00:40:08elle est au débat différentes fois.
00:40:10Je veux dire, est-ce que vous pensez vraiment
00:40:12que les gens ont envie de voir ça, d'entendre ça,
00:40:14d'assister à ce type de scène ?
00:40:16Moi, je crois vraiment qu'on a essayé
00:40:18d'être... de trouver un ton assez proche de la vie.
00:40:21Alors, est-ce que vous n'avez jamais entendu
00:40:23un dialogue de ce type-là ?
00:40:25Vous, vous rentreriez chez vous à 18h45,
00:40:27est-ce que vous auriez envie de vous mettre devant ça ?
00:40:29Mais est-ce que vous auriez envie de vous mettre devant
00:40:31amour, gloire et beauté, il faut qu'on déterre le cadavre de ta mère ?
00:40:34Oui.
00:40:35C'est vraiment... Moi, je crois que c'est plutôt une heure
00:40:38de quotidien, de chronique,
00:40:40de choses dans laquelle on se retrouve et on se projette,
00:40:42qu'une heure dans laquelle on a envie de résoudre une énigme.
00:40:45J'adore urgence.
00:40:46Mais urgence passe à 9h du soir,
00:40:48et amour, gloire et beauté passent à 9h du matin.
00:40:51Et les deux sont assez représentatifs,
00:40:53deux publics très homogènes.
00:40:55Un public de prime time d'urgence
00:40:57et pas le public qui regarderait d'Eric.
00:40:59Et quand vous avez urgence versus d'Eric,
00:41:01vraiment, vous pouvez être sûr que personne n'hésite
00:41:03entre les deux.
00:41:05Et à 9h du matin, vous avez des femmes seules
00:41:07qui sont prises dans une rêverie.
00:41:08Là, vous avez des gens qui rentrent du bureau,
00:41:10des gens qui sont restés chez eux toute la journée,
00:41:12des gamins qui rentrent de l'école,
00:41:14la mère de famille qui met la table.
00:41:16On est dans une heure de carrefour,
00:41:18de croisement.
00:41:19C'est la caméra qui marche vers ces heures-là,
00:41:21ou comme les sitcoms.
00:41:23C'est donc beaucoup plus léger.
00:41:25Il y a des vannes, il y a des murs,
00:41:27c'est enlevé.
00:41:29C'est peut-être ça aussi qui manque un peu.
00:41:31En effet, je pense qu'on n'a pas été jusqu'ici
00:41:33dans un ton suffisamment léger.
00:41:35Je trouve ça extrêmement intéressant de voir pourquoi.
00:41:37Et je voudrais qu'on puisse dire un mot
00:41:39des conditions de tournage et de production.
00:41:41Juste un moment.
00:41:42Le sentiment que j'ai eu quand même,
00:41:43à regarder quelques épisodes,
00:41:44je ne les ai pas tous vus, je le confesse.
00:41:46Je ne suis pas encore devenu un accro total.
00:41:48Vous avez vu combien ?
00:41:50J'ai le sentiment que le scénario
00:41:52a été la dernière roue du carrosse
00:41:54dans cette entreprise.
00:41:56Par exemple, ce qui m'a stupéfait
00:41:58à la lecture de votre étude,
00:42:00c'est que vous avez fait cette étude
00:42:01pour le compte de France 2,
00:42:02vous intéressez un tas de choses,
00:42:03la grille,
00:42:05est-ce que la régie doit intervenir ou pas intervenir,
00:42:07le rapport producteur-diffuseur.
00:42:08Mais il n'y a pas un mot sur les scénarios,
00:42:10sur les thèmes abordés ?
00:42:11Bien sûr, vous avez raison,
00:42:12puisque ce n'était pas l'objet de l'étude.
00:42:14Ce n'est pas ça le plus important ?
00:42:16Je n'ai pas dit ça.
00:42:18Simplement, l'étude est arrivée à un moment
00:42:20où de toute façon,
00:42:21Cap d'Épin était déjà en préparation,
00:42:24puisque nous avons fait l'étude
00:42:25quand le projet avait été tout à fait développé.
00:42:28Ce qui veut dire que France 2,
00:42:29qui s'est documentée sur ce qui se faisait à l'étranger
00:42:31en matière de conditions de production,
00:42:33n'a pas cherché à savoir de quoi ça parlait ?
00:42:35Effectivement, ce n'est pas une étude sur les contenus.
00:42:37Je crois qu'il y a eu d'ailleurs,
00:42:39antérieurement.
00:42:40Bien sûr.
00:42:41C'est une étude qui plutôt...
00:42:43Il y en a eu d'autres sur les contenus ?
00:42:44Oui, je pense qu'il y a eu des études auparavant
00:42:46sur les contenus,
00:42:47mais que nous n'avons pas fait nous,
00:42:49et qui ont été sans doute moins systématiques.
00:42:53Nous, l'intérêt de notre étude,
00:42:54c'est bien le problème de l'installation
00:42:56du feuilleton dans la grille,
00:42:57et effectivement, combien...
00:42:59Il y a une question très intéressante
00:43:01qui n'a pas été encore abordée.
00:43:03Quand vous faisiez la remarque
00:43:06qu'il y avait eu effectivement des changements,
00:43:08par exemple, concernant notamment les personnages.
00:43:11Moi, je dirais que c'est même un intérêt fondamental
00:43:14de ce type de produit.
00:43:15Ce sont des feuilletons ouverts.
00:43:17On dit dans notre jargon des open feuilletons.
00:43:21Donc, on peut justement tenir compte
00:43:23des réactions du public,
00:43:25des premières réactions du public,
00:43:27pour finalement modifier et faire évoluer ces feuilletons.
00:43:31C'est totalement impossible dans la fiction
00:43:33que l'on fait habituellement en France.
00:43:36Puisqu'en France, on a quand même essentiellement
00:43:38une fiction de prime time.
00:43:40On a une grosse faiblesse.
00:43:42– L'intérêt, c'est l'évolution.
00:43:43Depuis la rentrée, ce n'est pas seulement
00:43:44les personnages qui ont évolué,
00:43:46c'est aussi le générique de Cap dépin.
00:43:48François Arvois est allé faire décrypter
00:43:50les deux versions successives du générique
00:43:52à des lycéens de Terminal, du lycée Saint-Michel.
00:43:54C'est à Annecy.
00:43:56– L'esprit, les apparences, le silence
00:44:02n'est jamais immobile.
00:44:07Tout attend par un sens et confiance.
00:44:14Imaginez les forces en présence.
00:44:20– Lors de la présentation des personnages,
00:44:23on a d'abord une image fixe,
00:44:25avec la présentation de la famille entière.
00:44:27– Je pense donc qu'à gauche, il y a sans doute les parents,
00:44:29à droite, les enfants.
00:44:30Et au milieu, c'est peut-être la dame qui fait la cuisine
00:44:32ou ménage, je ne sais pas.
00:44:34Et qui fait peut-être l'intermédiaire.
00:44:36Peut-être qu'ils ont, comme beaucoup de familles,
00:44:39des problèmes de génération.
00:44:41Elle est peut-être un peu entre les deux
00:44:43et elle fait le lien.
00:44:45– Ils ont le sourire.
00:44:47– Tous ?
00:44:49– Pas le père.
00:44:52– La personne à gauche de l'écran, songeur.
00:44:56– On peut se dire que celui qui est à gauche
00:44:58a plutôt des soucis dans sa vie,
00:45:00alors que celle qui est au milieu est plutôt heureuse de vivre.
00:45:03Donc c'est un avant-goût de la série, en fait.
00:45:05– Les noms des familles sont présentés
00:45:08avec un article devant « les ».
00:45:11Et ça donne une espèce comme des clans, en fait,
00:45:16qui peuvent s'affronter mutuellement.
00:45:18Et également, les personnages y vont,
00:45:20des rébellions à l'intérieur, justement, de ses propres clans.
00:45:23– Ça peut laisser supposer qu'il va y avoir des conflits entre familles.
00:45:27Soit pour de l'argent ou je ne sais quoi.
00:45:31– Oublie les apparences et confiance.
00:45:38Imagine les forces présentes.
00:45:44– Dans le premier générique, c'était le nuage qui bougeait.
00:45:47Et la caméra avait toujours un plan fixe.
00:45:49Tandis que là, c'est la caméra qui bouge
00:45:51et qui suit un chemin qui nous mène à un autre personnage.
00:45:56– Moi, je dirais que la série va être plus vive
00:45:58parce qu'il y a une idée de mouvement
00:46:00qui est plus importante que sur le premier générique.
00:46:03– Et comment elle est introduite, cette idée de mouvement ?
00:46:05– Déjà par la mouette, et ensuite, la caméra qui avance comme ça sur l'eau.
00:46:09– On arrive directement dans une dispute entre le père et le fils.
00:46:13Et on le remarque aussi rien qu'à l'expression de leur visage,
00:46:16mais aussi parce qu'ils lancent des papiers.
00:46:18Et donc, ça fait un mouvement et on a vraiment l'impression
00:46:21que leur relation est conflictuelle.
00:46:24– Tu dois juste avancer, regarder sans tricher.
00:46:35– Par rapport au premier, on aperçoit des scènes de vie
00:46:39qui plongent directement le téléspectateur.
00:46:42Ça l'accroche, ça devrait l'accrocher en tout cas.
00:46:45Qui est dans la série.
00:46:47– Dans le premier générique, il y a toutes les familles, tous les âges.
00:46:52Donc là, on voit beaucoup plus de jeunes par rapport au premier.
00:46:56– Ça se passe plus comme nous.
00:46:59À l'anniversaire, on se sent plus concernés.
00:47:04Alors que dans le premier, c'est vrai que c'était figé.
00:47:08Ils présentaient vraiment comme des photos de famille.
00:47:12– Ils se sont peut-être rendus compte au fur et à mesure des semaines
00:47:15que ce genre de série n'était pas vraiment regardée
00:47:18par des gens de plus de 40 ans.
00:47:22Donc ils ont pu cibler tout de suite vers des plus jeunes
00:47:25pour encore plus les attirer.
00:47:27– Pourquoi avoir refait si vite le générique ?
00:47:30– Ce générique était raté et qu'il a fallu démarrer l'antenne.
00:47:34Donc on n'a pas pu le changer avant.
00:47:37Personne n'a souligné, d'ailleurs aucun de vos confrères n'a souligné
00:47:40que la musique du générique est une musique originale
00:47:42chantée par Françoise Hardy sur des paroles qu'elle a écrites
00:47:45et une musique d'Eric Clapton.
00:47:47Et que les autorisations de Clapton sont arrivées le jeudi
00:47:50précédant l'antenne de lundi.
00:47:53Et qu'il faut faire les images d'après la musique.
00:47:56Donc cette musique, je la trouvais magnifique.
00:47:58– La condition acrobatique est marquée par l'urgence.
00:48:00– Totalement.
00:48:01– De la même manière qu'est marquée par l'urgence le tournage,
00:48:04proprement dit, des épisodes de votre série,
00:48:07une fille est allée assister à une journée de tournage.
00:48:10– T'afficher avec moi dans la rue du Cap, ça ne te gêne pas.
00:48:12Mais une tête sur ta chemise, ça c'est insupportable.
00:48:15Cette rue de Cap des Pins, c'est en réalité abri sur Marne qu'elle se trouve.
00:48:19L'essentiel du feuilleton est tourné dans cette ville de la banlieue parisienne
00:48:22tout simplement parce que c'est là aussi que se trouvent les studios de la SFP
00:48:26transformés pour l'occasion en véritable usine à fabriquer du sope à la française.
00:48:30C'est que chaque jour et quoi qu'il arrive, les épisodes doivent être tournés
00:48:33avec des contraintes exceptionnelles.
00:48:35À Paris, je compte faire 5 épisodes par semaine, ça n'a pas été fait.
00:48:38Pas chez nous, pas en France.
00:48:40Donc c'est une première, je dirais, ça à essayer.
00:48:42– Ecoute-moi ce que je viens de dire ! – Mais je sais très bien ce que tu penses !
00:48:45– 5 épisodes de 26 minutes, c'est l'équivalent de 2 longs métrages
00:48:48à tourner en 5 jours dans des décors aussi nombreux que pour un téléfilm
00:48:51et avec les moyens d'un sitcom.
00:48:54Seule solution pour y arriver, le travail à la chaîne
00:48:57et son corollaire, la répartition rationnelle des tâches.
00:49:00– Poupée !
00:49:03– Pour un seul épisode, on a 3 réalisateurs.
00:49:06C'est-à-dire qu'il y a un réalisateur qui fait les intérieurs, les plateaux.
00:49:10Un autre réalisateur qui fait les extérieurs, Brissure Marne.
00:49:15Et il y a un réalisateur qui fait la protéine.
00:49:17On a une cadence assez infernale dans l'extérieur.
00:49:20Moins qu'en plateau.
00:49:21Nous, on doit faire, je ne sais pas, 8 séquences, 9 séquences,
00:49:24encore ça dépend, on est l'hiver maintenant, donc on a moins de soleil.
00:49:28Alors qu'en plateau, il arrive à 15 séquences par l'heure.
00:49:31– Une séquence, c'est combien ? C'est une scène ?
00:49:33– C'est une scène, oui, ça fait 2 minutes de texte.
00:49:36– Du côté des comédiens aussi, il faut savoir enchaîner les scènes,
00:49:39mais ont-ils seulement le temps de répéter ?
00:49:41– Très peu, très très peu.
00:49:44– C'est-à-dire ?
00:49:45– Très peu, c'est-à-dire qu'on se voit avant le tournage,
00:49:49on répète un peu entre nous, et on répète en tournant.
00:49:53Je crois que c'est ça qu'il faut dire.
00:49:55– Une petite heure de tournage par scène,
00:49:57et hop, on passe au lieu suivant, à quelques rues de là.
00:49:59Dans ces maisons de Briss-sur-Marne qui font office de demeure bretonne,
00:50:02les propriétaires peuvent même rester tranquillement à l'intérieur
00:50:05pendant le tournage, pourvu qu'ils se fassent discrets.
00:50:08– Il y a de la musique dans la maison ?
00:50:09– Oui.
00:50:10– Tu peux demander de couper, de faire couper, s'il te plaît.
00:50:13Vite, il faut faire vite, avant que le soleil ne disparaisse.
00:50:16Dans Cap-des-Pins, presque aucune scène extérieure ne se passe la nuit,
00:50:19trop compliquée en éclairage, donc trop chère.
00:50:24Tiens, voici la méharie de Briss, l'un des euros du feuilleton.
00:50:27Elle est transformée ici en voiture travelling,
00:50:29tandis que les camions de matériel font office de loge pour les comédiens.
00:50:35Quant au bâtiment et au parking de la SFP,
00:50:37quelques pancartes ont suffi à les métamorphoser,
00:50:40en siège des fameux cosmétiques Chantereuil, l'un des lieux clés du feuilleton.
00:50:44À l'intérieur aussi, les tournages en studio s'enchaînent,
00:50:47dans une vingtaine de décors différents.
00:50:49Pas moins de 13 scènes sont mises en boîte cet après-midi-là.
00:50:53Nous tournons des plans-séquences,
00:50:56et que, en fait, c'est un peu le travail d'acteur de théâtre.
00:51:00C'est-à-dire qu'on a...
00:51:02La chose positive, c'est qu'on peut avoir joué toute la scène,
00:51:05et donc avoir au fur et à mesure l'émotion qui monte,
00:51:08si émotion il doit y avoir.
00:51:11À l'image de Claude Jad, toute l'équipe veut continuer à y croire,
00:51:14en dépit d'un succès d'audience qui se fait encore attendre.
00:51:17Moi, j'aime Cap-des-Pins,
00:51:19parce qu'il y a une équipe formidable,
00:51:21qu'on est tous là à se défoncer pour que ça marche,
00:51:24qu'on est allumés par la presse, c'est sûr.
00:51:26C'est du 26 minutes, avec un budget de 350 000 francs.
00:51:30Donc c'est pas du téléfilm,
00:51:328 millions de francs, les 90 minutes, sur TF1, non.
00:51:36Qu'est-ce que vous dites ? Vous dites que les moyens sont suffisants,
00:51:39ou vous dites, à ce prix-là,
00:51:41on n'y arrivera jamais d'une manière totalement satisfaisante ?
00:51:43Non, je dis qu'il y a une adéquation parfaite
00:51:45entre les moyens et ce qu'on a à faire.
00:51:47Il faut bien voir que le plus déterminant,
00:51:50ce n'est pas simplement de tourner le nombre d'épisodes que l'on tourne,
00:51:54c'est que quand on diffuse quotidiennement,
00:51:56il faut impérativement produire, tourner, post-produire,
00:52:01tout faire au rythme auquel on tourne,
00:52:03donc 5 épisodes par semaine.
00:52:05On a choisi de ne pas faire comme les Américains,
00:52:07le lundi un épisode, le mardi un épisode, le mercredi un épisode,
00:52:10parce que ça donne ces décors assez pauvres,
00:52:12avec 5-6 lieux maximum par épisode,
00:52:14tout tourner en studio.
00:52:16Nous, on a choisi une formule beaucoup plus ambitieuse,
00:52:19avec des tournages extérieurs,
00:52:21Bretagne, à Saint-Briac,
00:52:23extérieurs également à Bois-sur-Marne,
00:52:25en plus des plateaux de la SFP,
00:52:27et cela veut dire que...
00:52:29Est-ce que ce n'est pas un peu trop ambitieux dans la quantité ?
00:52:31Non, puisqu'on y arrive, puisqu'on y arrive.
00:52:33Par exemple, par rapport au scénario, c'est trop compliqué pour...
00:52:36Non, ce que ça donne surtout,
00:52:38c'est une pression terrible sur l'écriture,
00:52:40parce que la vitesse de tournage n'est pas tout.
00:52:42Quand on tournait Tribunal, par exemple,
00:52:44on tournait 2 épisodes par jour,
00:52:46ça veut dire 10 épisodes par semaine, facilement.
00:52:48Pourquoi ? Parce que les épisodes
00:52:50étaient indépendants les uns des autres,
00:52:52comme dans un sitcom,
00:52:54donc vous pouvez avoir 15 auteurs en parallèle,
00:52:56qui préparent 15 scénarios en parallèle.
00:52:58Quand vous êtes dans une histoire à trame,
00:53:00et quand vous êtes dans des épisodes à suivre,
00:53:02pour écrire un épisode,
00:53:04vous devez impérativement...
00:53:06C'est-à-dire qu'il faut une équipe de scénaristes uniques.
00:53:08Oui, mais surtout, il faut impérativement
00:53:10que les séquenciers d'avant soient faits
00:53:12par le séquencier suivant,
00:53:14et vous êtes obligés d'avoir 20 épisodes d'avance,
00:53:16puisque c'est une fois par mois seulement
00:53:18que nous allons en Bretagne.
00:53:20D'où l'impression terrible, frustrante
00:53:22que peuvent avoir les scénaristes
00:53:24de devoir en 48 heures terminer un scénario
00:53:26qu'ils aimeraient eux avoir plus de temps pour faire.
00:53:28L'impression terrible et frustrante,
00:53:30c'est qu'on va être obligés de terminer cette émission,
00:53:32puisque le temps qui nous est imparti est écoulé.
00:53:34À partir de la semaine prochaine,
00:53:36à l'ancienne horaire de Cap d'Épin,
00:53:38ce sera la série American Friends,
00:53:40d'ailleurs réclamait le retour sur le propre site internet
00:53:42que vous aviez ouvert,
00:53:44ça c'est une espèce de squat
00:53:46des fans de Friends
00:53:48sur votre site.
00:53:50Ce site que je souhaitais ardemment,
00:53:52parce qu'il n'y a pas, comme aux Etats-Unis,
00:53:54de site lié à des feuilletons,
00:53:56comme il n'y a pas de feuilletons en France,
00:53:58tout ça va de fait.
00:54:00Ça ne dit rien sur le feuilleton,
00:54:02ça ne dit rien sur nous,
00:54:04ça dit beaucoup de choses sur internet.
00:54:06Internet, c'est des communautés spontanées,
00:54:08quand on essaye avec beaucoup d'efforts
00:54:10et d'investissement d'y faire une chose,
00:54:12c'est des transformations,
00:54:14c'est de la génération spontanée,
00:54:16et donc c'est devenu autre chose.
00:54:18C'est comme si j'avais fait le site de Friends.
00:54:20J'aime beaucoup Friends.
00:54:22Nous aussi on a un site à Ressurimage,
00:54:24on a même depuis la semaine dernière, vous le savez,
00:54:26un forum sur lequel vous pouvez échanger des réactions
00:54:28sur les émissions, par exemple sur Friends ou sur Cap d'Épin.
00:54:30Si vous voulez dire que vous voulez qu'à Ressurimage
00:54:32soit remplacé par Friends, allez-y, exprimez-vous
00:54:34et engagez une discussion sur ce thème.
00:54:36On se revoit jeudi à 10h50.
00:54:38Prochain arrêt sur Images, dimanche prochain
00:54:40à midi et demi. Au revoir à tous.
00:55:06Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:55:37Mais vous savez, AB National peut aussi vous aider.
00:55:39AB, AB National
00:55:41Nous ne sommes pas encore très connus en France,
00:55:43mais pour les emprunts immobiliers, nous sommes déjà
00:55:45numéro 2 en Europe.
00:55:47AB, AB National
00:55:48Parce que nos taux sont very, very très petits.
00:55:50AB, AB National
00:55:52AB National, les gentlemen prêteurs.
00:55:54Il n'y a pas qu'à votre banquier qui puisse vous aider.
00:55:56Nos taux commencent à 3,95%.
00:55:58Renseignez-vous au 0800 3 95 3 95.
00:56:02En Suède, les nuits durent si longtemps
00:56:05qu'on se demande parfois
00:56:07si on finira par prendre son petit déjeuner.
00:56:12Pas encore, Egmar.
00:56:14Crisprols, l'un des meilleurs moments de la vie suédoise.
00:56:19Egmar, il manque un Crisprols à la cardamome.
00:56:23Bonjour Président.
00:56:24Voici le projet d'équipement conçu pour nos agents.
00:56:27Identité.
00:56:28Ordinateur VTEC.
00:56:29Nom de code.
00:56:30Génus machine.
00:56:32Caractéristique.
00:56:33Écran géant couleur.
00:56:34Connexion imprimante PC.
00:56:3663 activités.
00:56:376 niveaux de difficulté.
00:56:39Spécialité.
00:56:40Il parle 3 langues.
00:56:42Il en sait trop.
00:56:43Annulez immédiatement le projet.
00:56:44Mais Président...
00:56:45S'il tombait entre certaines mains, tout pourrait arriver.
00:56:48Génus 9000 de VTEC.
00:56:50Tu l'as entre les mains, le monde de demain t'appartient.
00:56:53Crisprols.
00:56:55Crisprols.
00:56:57Crisprols.
00:56:58Crisprols.
00:57:00Crisprols.
00:57:01Crisprols.
00:57:02Crisprols.
00:57:04Crisprols.
00:57:05Crisprols.
00:57:06Crisprols.
00:57:07Crisprols.
00:57:08Crisprols.
00:57:09Crisprols.
00:57:10Crisprols.
00:57:11Crisprols.
00:57:12Crisprols.
00:57:13Crisprols.
00:57:14Crisprols.
00:57:15Crisprols.
00:57:16Nous sommes aux côtés de ceux qui vont jusqu'au bout.
00:57:20Banque populaire.
00:57:21Nous ne sommes pas populaires sans raison.
00:57:23raison.
00:57:24La carrosserie de la nouvelle Opel Astra est taillée dans un acier haute résistance.
00:57:36Elle est entièrement galvanisée et bénéficie d'une garantie anti-corrosion de 12 ans.
00:57:43Nouvelle Opel Astra, elle remille autant qu'un poisson.
00:57:53T'as envie de muscler ton cerveau ? Bah oui, comment ? Rien de plus facile avec le grand
00:58:03jeu de la cinquième.
00:58:04Alors accroche-toi.
00:58:05Les questions défilent tous azimuts.
00:58:06Cinéma, histoire, musique, science.
00:58:07Et si tu gagnes, tu reçois des cadeaux.
00:58:08C'est pour vous par téléphone 08 36 68 14 05.
00:58:09C'est très, très virulent parce que tout y est démoli.
00:58:26Évidemment, c'est l'anarchie, mais l'argent est dénoncé, le système est dénoncé, l'autorité
00:58:33est dénoncée.
00:58:34Le travail aussi.
00:58:35Le travail est inutile.
00:58:37C'est un non-sens.
00:58:39Présenté par Yves Robert, à nous la liberté de René Clair.
00:58:44Demain, 16h55 sur la cinquième.
00:58:46Gardons la pose.
00:58:52J'ai appris la mode avec la photo.
00:58:54Je voulais affier une certaine classe sociale.
00:58:58Photo ou mode, laquelle est la plus artistique ? Papier glacé, corps féminin sublimé pour
00:59:04l'éternité.
00:59:05Pour moi, c'est naturel.
00:59:06Il n'y a que la peau de la femme qui dit que c'est la peau vivante.
00:59:12La mode et son allié objectif, l'aventure photographique jeudi 17h55 sur la cinquième.
00:59:19Qui n'a pas un jour rêvé du nouvel Opel Vontera avec son moteur Ecotec DTI 16 soupape
00:59:31aussi simple que performant et qui passerait de 2 à 4 roues motrices sur simple pression
00:59:38d'une touche.
00:59:39Qui n'a pas un jour rêvé du nouvel Opel Vontera encore plus stable grâce à son nouveau
00:59:44châssis indépendant.
00:59:45Qui n'a pas un jour rêvé devant la ligne du nouvel Opel Vontera.
00:59:49Opel Vontera, un nouveau penchant pour l'aventure.
00:59:53Dites, vous avez une idée du montant de votre prochaine facture de téléphone ?
01:00:01C'est désagréable, non ? Surtout quand vous appelez à l'autre bout de la France.
01:00:09Il était temps de faire quelque chose, non ? Et alors ? Et alors, le CET crée les forfaits
01:00:21nationaux.
01:00:22Désormais, grâce au CET, choisissez à l'avance le montant de votre facture.
01:00:27Le CET, c'est tout simplement moins cher.
01:00:32Le CET est une marve de CGTEL.
01:00:37Imaginez les plus beaux morceaux de piano dans un même album, La Lettre à Élise.
01:00:43Les chefs d'oeuvre de Beethoven, Mozart, Liszt, Chopin, Schubert, Bach, joués par les plus
01:00:48grands pianistes.
01:00:49Ce compact audio est bien plus qu'un simple CD, c'est aussi un CD-ROM qui vous permettra
01:00:55de suivre la partition complète de vos morceaux préférés.
01:00:57La Lettre à Élise, le disque de piano désormais incontournable.
01:01:04Un disque polygramme.
01:01:05Vous, oui vous, avez 3617 cotes pour connaître la vraie valeur d'un véhicule de casier.
01:01:25Barbara a paradoxalement apporté du bonheur en chantant.