• il y a 5 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent des élections qui vont se dérouler à l'Assemblée nationale durant lesquelles les députés vont élire le président du Parlement, le vice-président et attribuer bien des postes. Mais le RN doit-il avoir des postes à responsabilités au sein du Palais Bourbon ?
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:0018h41 sur CNews et sur Europe 1, bienvenue dans la dernière partie de Punchline.
00:07Demain aura lieu l'élection du Président ou de la Présidente de l'Assemblée nationale.
00:11Une question est posée par l'extrême gauche, notamment par le Nouveau Front Populaire,
00:15mais également par une partie des macronistes.
00:18Le Rassemblement National doit-il avoir des postes importants au Palais Bourbon ?
00:23Les vice-présidentes de l'Assemblée, les présidentes de commissions,
00:26notamment, seront soumises au vote des députés en fin de semaine.
00:29Pour Sacha Houllier, ancien député macroniste, aujourd'hui député sans étiquette,
00:34le Rassemblement National doit être exclu de tous les postes à responsabilité.
00:40C'était le soir du premier tour où, pendant quelques minutes,
00:43la France entière a cru et même a craint que le Rassemblement National
00:48pouvait avoir ou une majorité absolue ou une majorité relative.
00:52Et que, face à ce risque inouï, tout le monde a pris ses responsabilités
00:56pour, dans une coalition de fêtes, le Front Républicain,
01:00s'entendre pour que ce désastre n'arrive pas.
01:03Et depuis dix jours, alors que nous avons parlé pendant quatre semaines d'idées,
01:07alors que nous avons parlé des salaires qui devaient augmenter,
01:09de la santé qui devait être accessible, de l'école qui devait être fondée,
01:12de la sécurité qui devait être réelle,
01:15et bien depuis dix jours, nous ne parlons plus, la classe politique française, que des postes.
01:19Je crois que c'est désastreux et je crois que c'est le carburant absolu du Rassemblement National.
01:24Ce que disait Sacha Ouyez également, c'est que le Rassemblement National
01:27devait être exclu de tous les postes à responsabilité.
01:30Georges Fenech, est-ce que ça ne serait pas complètement antidémocratique
01:34de ne pas nommer ou élire ces députés qui siègent à l'Assemblée ?
01:39Mais c'est prévu par le règlement de l'Assemblée nationale.
01:43Il y a des postes et des fonctions qui sont attribués en fonction,
01:47pour atteindre des représentativités de chaque groupe politique.
01:52On parlait par exemple, tiens, je prends l'exemple des commissions d'enquête,
01:56une commission d'enquête que j'en ai présidée.
01:58Les membres des commissions d'enquête, leur nombre sont déterminés,
02:03c'est le règlement, en fonction de l'importance du groupe politique.
02:08La vice-présidence, elle revient de droit aussi à un groupe qui a 140 députés aujourd'hui.
02:15Le RN l'avait déjà, avec 89 députés.
02:19Au nom de quoi M. Sachaoulié se permet de dire,
02:22au nom de quelle légitimité, tel groupe politique n'a pas sa place à l'Assemblée nationale ?
02:28En fait, c'est ce qu'il dit.
02:29Vous êtes là, on vous tolère parce que vous avez été élu,
02:32mais hors de question de vous donner la moindre responsabilité.
02:35Mais au nom de quoi se permet-il de dire cela ?
02:38Il a la légitimité pour combattre le RN, pour le critiquer,
02:43pour considérer que ses thèses ne sont pas acceptables, etc.
02:47Mais il n'a aucun droit de les exclure par une espèce de fatwa.
02:51Je parlais d'ostracisme tout à l'heure.
02:53Ce groupe politique a quand même réuni 10 millions de Français.
02:57On va les mettre sur le banc de touche.
02:59Ça, ça n'existe pas.
03:01Moi, je suis comme Marine Tondelier, je suis fatigué.
03:04Je trouve que ce genre de discussion et de névrose nationale,
03:07c'est vraiment de la toute petite politique,
03:09et c'est ce que disait pour le coup Sachaoulié dans l'extrait que vous avez montré.
03:13C'est des questions de poste qui n'ont aucun intérêt symbolique,
03:16c'est-à-dire que ce n'est pas ça qu'on devrait commenter de manière majeure,
03:19et deuxièmement, ce n'est pas comme ça qu'on lutte contre le RN,
03:22c'est contre ses idées,
03:23ce n'est pas sur les postes symboliques à l'Assemblée nationale.
03:28La comparaison qu'on pourrait faire,
03:30c'est comme si vous aviez un patient qui avait la fièvre,
03:32et un médecin qui répond
03:33« il ne faut surtout pas que le thermomètre dépasse 39 degrés ».
03:36Si le patient a la fièvre, le thermomètre va logiquement.
03:39C'est une question mécanique.
03:40À partir de là, c'est un peu la même chose.
03:42À partir du moment où, en effet, dans la précédente législature,
03:45le RN avait déjà une vice-présidente,
03:48alors moi, je ne suis pas spécialiste de ces questions-là,
03:50deux vice-présidences,
03:52je ne vois pas très bien comment ce serait même possible
03:55de faire l'inverse désormais.
03:58Mais encore une fois, ce n'est pas des sujets intéressants.
04:00Et si on veut lutter contre le RN,
04:02les fronts républicains, les barrages républicains lors des élections,
04:06bien sûr, ça a un sens,
04:07parce que derrière, c'est une question de politique centrale.
04:09Mais ces questions-là, qui sont vraiment essentiellement honorifiques,
04:12doivent passer au second plan.
04:14Et j'aimerais juste dire une chose...
04:16Ce n'est pas simplement honorifique.
04:17Il y a des postes de cliques...
04:18Oui, la commission des finances, c'est très important.
04:20La commission des finances avait raison, c'est très important.
04:22Mais ce que je veux dire, c'est que si vous voulez,
04:24le barrage républicain, c'est une solution de crise,
04:26ce n'est pas un programme politique à long terme.
04:29Ce qui est un programme politique à long terme,
04:30c'est de lutter, par exemple, contre les idées du RN.
04:33Ça, ça a un sens.
04:34Et ça, je pense, par exemple,
04:35que ce serait une perspective intéressante pour les années à venir.
04:38On va écouter Marine Le Pen,
04:40qui, elle, appelle à faire respecter le vote des Français.
04:44Que les choses soient très claires,
04:45nous, on ne souhaite pas ces postes pour nous-mêmes,
04:48pour une histoire d'égo.
04:49On s'en moque complètement.
04:51On souhaite ces postes parce que ces postes,
04:53c'est la conséquence du vote des Français.
04:56Et moi, je suis désolée de le dire,
04:58je suis peut-être la dernière à défendre la démocratie,
05:00mais je considère qu'il est normal
05:02que le Nouveau Front Populaire ait des postes
05:04dans le fonctionnement de l'Assemblée,
05:05qu'il est évidemment normal
05:07que le RN et ses alliés en aient,
05:09qu'il est évidemment normal
05:11que le groupe macroniste en ait.
05:14Il est normal que chacun puisse participer
05:17au fonctionnement de cette institution,
05:19parce que c'est ce que les Français ont voulu dans leur vote.
05:23Geoffroy Lejeune.
05:24C'est très compliqué d'opposer quelque chose à Marine Le Pen,
05:26de lui opposer une réponse quand elle dit ça.
05:28Honnêtement, c'est très compliqué de ne pas être d'accord.
05:30Il y a une phrase intéressante dans ce que disait Sacha Houlié,
05:32il dit que toute la France a eu peur que le RN arrive au pouvoir.
05:34J'aurais pu lui répondre non, camarade,
05:36les deux tiers de la France ont eu peur,
05:37mais il y a un tiers de la France qui le souhaitait.
05:39Et c'est vraiment ne pas prendre en compte ce tiers de Français,
05:42ce tiers d'électeurs, de bulletins exprimés
05:44au moment de tirer les conclusions de ce vote.
05:47Je vais bien prendre des leçons de démocratie
05:49de la part de gens qui respectent la démocratie comme ça,
05:51mais je trouve que ce n'est pas très cohérent.
05:53Par ailleurs, Nathan le disait un peu,
05:55mais ils ont essayé pendant 30 ans
05:57de lutter contre le RN comme ça,
05:58c'est-à-dire qu'il ne fallait pas débattre avec Jean-Marie Le Pen,
06:00il fallait combattre les idées du RN sans jamais
06:04leur donner une forme de crédibilité, de légitimité,
06:07il fallait ostraciser les candidats du RN.
06:09Ça a commencé à 0,81% avec Jean-Marie Le Pen.
06:12Aujourd'hui, c'est le premier parti de France aux européennes
06:14et personne n'a été surpris de ce résultat.
06:16Donc je pense, moi, qu'il y a une manière
06:18de lutter contre le RN, c'est de lui piquer
06:20ses idées qui sont applicables et légitimes
06:22parce que souhaitées par les Français.
06:23C'est arrivé une fois dans l'histoire de la Ve République,
06:25c'est Nicolas Sarkozy qui l'a fait, Georges y était.
06:27En 2007.
06:28Et le RN, le Front National de l'époque,
06:30passe du second tour de la présidentielle en 2002 à 10%.

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