Sur le Vieux-Port, (LA) HORDE embrase Marseille pour la deuxième année consécutive

De retour mercredi soir sur la scène flottante, le trio qui dirige le Ballet national de Marseille a offert un programme aux esthétiques variées, sublimé par la pyrotechnie du groupe F.
On avait laissé les danseurs du BNM face à un public debout et en transe, quatre soirs de suite, fin juin à La Criée (7e). Trois semaines après avoir montré Age of Content, leur dernière création, dans le cadre du Festival de Marseille, c'est avec un programme éclectique que les 23 interprètes faisaient leur retour face aux Marseillais, s'emparant, comme l'été dernier, de la scène sur l'eau postée face à l'hôtel de ville.

Une traversée de l'histoire récente de la danse
Baptisée Célébrations, la sélection de six pièces opérée par Marine Brutti, Arthur Harel et Jonathan Debrouwer - les trois magiciens derrière le collectif (LA)HORDE - mêlait habilement créations maison et spectacles créés par d'autres pour la compagnie. Une traversée de l'histoire récente de la danse, naviguant de Lucinda Childs, 84 ans, figure américaine de la danse post-moderne, à la reine du voguing Lasseindra Lanvin. "Un rendez-vous à la fois extrêmement populaire et extrêmement pointu, résumait le trio quelques instants avant le début du spectacle, pour faire découvrir différentes esthétiques et montrer le savoir-faire exceptionnel de nos danseurs."

Exceptionnels, les talents réunis sur l'eau l'étaient indéniablement, couvés par la Lune et par la Bonne Mère. Notamment sur le tableau Mood, qui les a vus débarquer en combinaison de Barbie BDSM pour se lancer dans une chorégraphie mutine et lascive. Ou, dans un registre très différent, sur Lazarus, de l'Irlandaise Oona Doherty, stupéfiante représentation de la violence sur fond de musique d'église. Sans atteindre, à notre sens, la puissance de leur hit Room With a View, qui ouvrait l'an dernier la programmation gratuite de l'été marseillais, (LA) HORDE a sans conteste consolidé sa place dans le cœur des Phocéens.