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00:00Le grand rendez-vous de l'épargne. Une émission présentée par Capital et Radio Patrimoine en partenariat avec Fortuneo.
00:08Le coup de gueule.
00:13Ce mois-ci, nous serons sur un coup de gueule. Un coup de gueule au regard de la surprise, finalement, et de l'impréparation des marchés.
00:21Ce qu'on pourrait appeler le retour du politique dans la vie à la fois économique et financière, évidemment, depuis le mois dernier.
00:29La France est devenue à nouveau le centre du monde. Alors, combien de temps ça ne devrait pas durer, tout de même ?
00:35Ne surestimons pas notre influence. Mais quand même, à travers les dernières élections européennes et surtout la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:44les conséquences ont été relativement rapides. Assez faibles sur la question des taux d'intérêt.
00:49Et d'ailleurs, ce n'est pas tellement pour nous surprendre. Vous savez que les obligations souveraines, même si les gens croient que la radicalité politique
00:57ou les changements brutaux pourraient amener à des questionnements sur la solidarité de la France, eh bien la rareté, finalement,
01:04des obligations adossées à des pays matures est si importante qu'au final, c'est rarement les taux d'intérêt qui posent problème.
01:11Par contre, les actifs risqués ont dû réintégrer une prime de risque politique qui était réduite à poids de chagrin jusqu'à maintenant,
01:19avec en conséquence un CAC 40 qui a baissé de près de 9 %, ce qui n'était plus arrivé depuis maintenant la séquence 2022,
01:27avec la suite du début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Donc à aujourd'hui, on a donc fait moins neuf sur les actifs risqués.
01:36Alors ça a entraîné l'ensemble des actifs européens vers le bas, alors de moindre importance, évidemment, puisque le pays le plus touché, c'est évidemment la France,
01:43parce que lorsqu'on dit prime de risque politique, elle sous-tend une forme de radicalité. Est-ce que les règles du jeu qui ont été les nôtres jusqu'à maintenant,
01:53et quand je dis les nôtres, c'est celles de nos entreprises, celles qui génèrent des profits, qui légitiment le fait que certains investisseurs aient envie de les acheter,
01:59on regarde leur capacité à créer plus de richesses demain qu'aujourd'hui, eh bien la radicalité politique, c'est celle d'une décision qu'on prend ou qu'on ne prend pas.
02:08Et bien évidemment, nous n'avons aucune assurance quant au fait qu'une entreprise soit en capacité à créer de la richesse, alors à périmètre constant, bien sûr,
02:15mais lorsque le périmètre n'est pas constant, eh bien nous n'en avons pas d'assurance, que ce soit en termes de fiscalité, en termes de soutien d'un secteur plutôt qu'un autre,
02:22en termes d'arbitrage, et donc ça crée une forme d'incertitude. Et donc de manière assez légitime, vous savez que les actifs risqués, on les achète,
02:30essentiellement parce qu'on a la conviction qu'ils vont créer plus de richesses demain qu'aujourd'hui, eh bien l'imprévisibilité quant aux règles du jeu
02:37fait qu'il est légitime d'avoir un biais prudent par rapport à cela. Et donc on a ouvert cette séquence. Alors, pourquoi un coup de gueule ?
02:43Pas tellement parce que le risque politique n'était pas précieux, mais parce que simplement les investisseurs paraissent se réveiller quant au fait que
02:50le politique subdétermine l'économique. Or, les tensions politiques, elles ont déjà émergé depuis presque une décennie. Or, les marchés font la sourde oreille
02:58et refusent finalement d'intégrer une prime de risque politique associée au fait que les règles du jeu peuvent brutalement changer.
03:04Or, Donald Trump ou Biden l'ont déjà démontré dans un premier temps avec des vérités en fait de remise en question de l'ouverture commerciale.
03:14Donc ça a remis en question un certain nombre d'acteurs et de positions dominantes d'un certain nombre d'acteurs. Le Brexit aussi a fait évoluer finalement
03:21les actifs risqués anglais par rapport en fait à ce qu'on pouvait constater par le passé. Donc, alors, d'autres radicalités politiques sont finalement,
03:31n'ont pas eu grandes conséquences. Là, on parle des pays essentiellement au sein de la zone euro puisqu'on voit bien que jusqu'à maintenant,
03:37la Banque Centrale Européenne a joué le rôle de ciment des pays les uns par rapport aux autres et pour le coup a mis un peu sous les ténoirs
03:43les problématiques politiques au profit finalement d'une Banque Centrale Européenne qui depuis maintenant 14 ans s'est positionnée avec son fameux
03:50« whatever it takes », « je ferai tout ce qu'il faudra pour maintenir l'euro vivant ». Et donc à l'époque, c'était Mario Draghi qui avait prononcé ces mots,
03:58qui a défini une tendance longue de presque maintenant 15 ans. Eh bien, ont un peu mis sous les ténoirs les problématiques politiques puisque vous avez vu
04:05qu'en Italie, les droites, on va dire, populistes qui ont pris le pouvoir n'ont pas fait grand-chose, n'ont pas eu grand impact sur l'économie italienne.
04:15Donc, par voie de conséquence, ce qu'il faut avoir en tête, c'est ne soyons pas surpris, un politique peut faire une tendance et peut même la faire
04:22pendant une dizaine, une quinzaine d'années, mais aussi la défaire. Donc, en Europe, on y verra plus clair d'ici maintenant quelques semaines.
04:29Selon nous, la Banque Centrale Européenne, de toute manière, quelle que soit la direction du vote, actera le fait qu'elle sera encore là pour maintenir la solidarité européenne,
04:38ce qui fait qu'on va dire que ça pourrait être un non-événement, en tout cas sur la question des taux. On estime qu'il y a relativement peu de risques
04:45parce qu'elle sera obligée de se positionner. Mais n'oublions pas que le risque politique est le centre du jeu aujourd'hui à la France et l'Europe.
04:52Il peut venir d'ailleurs. Rappelez-vous tout de même que c'est bien le politique qui a entraîné finalement la baisse des marchés actions chinois pendant 3 ans.
04:59Je rappelle qu'on est 60% de ça des cours et des prix de février 2021 sur les actions chinoises, tout simplement parce qu'à l'époque, le pouvoir politique a décidé
05:08de mettre au pas et mettre au pli les grands acteurs privés qui étaient les grands trusts chinois de l'époque, Alibaba, etc.
05:14Donc ça, c'est le deuxième point. C'est déjà arrivé. Donc on l'oublie trop souvent. Et lorsque ça arrive, ça peut faire très très mal.
05:20Et n'oublions pas que peut-être le vrai centre du jeu, il sera de l'autre côté de l'Atlantique d'ici la fin d'année avec une élection américaine à haut risque
05:26tout simplement parce qu'on a deux sujets majeurs. En gros, le chemin des États-Unis est relativement étroit. Il faudra qu'ils fassent un arbitrage
05:32entre soit une réforme fiscale qui fait augmenter la fiscalité des entreprises, alors que ce n'est pas le cas depuis maintenant 40 ans, 50 ans.
05:38Ça pourrait mettre la pression sur les marchés d'entreprise et remettre beaucoup de choses en question, soit remettre en question l'indépendance
05:44de la banque centrale américaine en essayant de la mettre au pli pour pouvoir continuer finalement de se transformer pour l'État américain en État-providence
05:52un peu typiquement européen sur le front des dépenses, mais sans accepter une réforme fiscale pour adosser les revenus nécessaires
06:00à des dépenses sociales qui seront un peu plus élevées. Donc vous voyez, le politique est au centre du jeu. Ne soyez pas surpris, intégrons-le
06:08dans les allocations d'actifs qu'on choisit. Et ça veut dire concrètement être plus exigeant, plus réactif et plus sélectif sur les marchés actions
06:15tout simplement en s'appuyant sur des acteurs et sur des entreprises capables de vivre et de bien vivre à périmètre constant, mais aussi lorsque le périmètre change
06:23à savoir lorsque les règles du jeu sont susceptibles de changer.