Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent de l'alliance entre les différents partis de gauche et d'extrême-gauche au sein du Nouveau Front Populaire et sur leur capacité à faire alliance pour présenter un premier ministre.
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00:00L'extrême-gauche, trop occupée à déverser sa haine sur les Israéliens,
00:03n'est toujours pas capable de trouver la bonne personne pour devenir Premier ministre.
00:07Voilà deux semaines que le nouveau Front populaire se déchire
00:10en tentant de se mettre d'accord sur un nom.
00:12Laurence Tubiana, qui avait été suggérée par le Parti Socialiste,
00:15a publié un communiqué.
00:17Elle annonce qu'elle renonce et ne souhaite plus faire partie des négociations.
00:21Il faut dire, Thomas Bonnet, que son nom a été accueilli fraîchement,
00:26voire très, très fraîchement, par Jean-Luc Mélenchon.
00:29Absolument. En fait, à gauche, dès qu'un nom sortait du chapeau,
00:32très vite, vous aviez les autres partis qui n'avaient pas été à l'origine de cette idée,
00:36qui s'empressaient d'aller fouiller le passé de cette personne
00:39pour trouver le moindre élément pouvant la discréditer.
00:41C'est ce qui s'est passé pour Laurence Tubiana,
00:43parce que la France Insoumise est allée voir
00:45qu'elle avait été approchée par Emmanuel Macron pour rentrer au gouvernement,
00:48ce qu'elle avait refusé.
00:49On comprenait bien qu'elle n'était pas sur la même ligne qu'Emmanuel Macron.
00:53Mais ça en était déjà trop pour la France Insoumise,
00:55qui s'est donc opposée corps et âme concernant cette nomination.
00:59Ça avait déjà été le cas pour Huguette Bellot avant,
01:02qui avait fait, elle, le consensus avec d'autres partis politiques.
01:05Bref, ce que l'on observe, c'est qu'il n'y aura pas de possibilité, visiblement,
01:08de trouver un nom qui puisse plaire à tous les partis de gauche.
01:11Et donc, on arrive vers une situation de blocage dans le Nouveau Front Populaire,
01:16qui, de toute façon, on le voit bien pour la France Insoumise,
01:18la vocation de la France Insoumise n'est pas de gouverner demain.
01:21Et donc, l'éventualité d'avoir un Premier ministre de gauche s'éloigne.
01:25C'est ça. Henri Guaino, vous avez le sentiment, vous,
01:28que Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise ne sont pas intéressés
01:32par le fait d'aller à Matignon et de gouverner le pays ?
01:34Ce n'est pas ce qu'ils veulent.
01:36Ça, ça me paraît une évidence.
01:39Mais encore une fois, moi, je ne vais pas sonder les coeurs et les reins.
01:43Il y a quand même un problème dans cette histoire.
01:45Le problème, il ne vient pas de la France Insoumise.
01:47Il ne vient pas du Front Populaire.
01:50Le problème, il vient de ce que le président de la République,
01:53le lendemain du second tour,
01:56n'a pas convoqué les responsables de la coalition
02:00qui a le plus grand nombre de sièges en leur demandant de lui fournir un nom.
02:05C'était à lui à prendre cette initiative,
02:08quitte après, s'il n'en trouvait pas un, de chercher une autre solution.
02:13S'ils en trouvaient un, de le nommer,
02:15de le laisser aller devant l'Assemblée nationale,
02:17qui prenait ses responsabilités,
02:20soit les députés, dans leur majorité, votaient la censure,
02:25soit ils ne la votaient pas.
02:27Mais s'il l'a votée,
02:29le président de la République retrouvait une marge de manœuvre.
02:32Ce spectacle est absolument invraisemblable.
02:36Ils cherchent un nom que personne ne leur a demandé.
02:38Et s'ils le trouvent, il se passe quoi ?
02:41Je veux dire, on a déréglé...
02:43Depuis la dissolution, les institutions se dérèglent de jour en jour.
02:47Il y a eu la dissolution, qui était absolument invraisemblable dans le contexte,
02:50et qui ne se justifiait pas,
02:52qui a été faite en plus dans un calendrier qui était un calendrier intenable.
02:55Ensuite, après la dissolution,
02:59il y a eu cette stratégie, cette tactique
03:04des désistements qui ressemble un peu aux apparentements de la IVe République.
03:08Après, on a eu le résultat que l'on sait,
03:11qui était un peu prévisible,
03:13compte tenu de la fracturation de la société
03:17et de la radicalisation des positions dans cette période.
03:21Ce résultat ne plaît pas.
03:23Il ne plaît pas, on ne peut pas le mettre de côté.
03:25Les gens ont voté trois fois.
03:27Ils ont voté au moment des européennes.
03:30Ils ont voté pour les deux tours des élections législatives.
03:34On ne peut pas dire que ça ne plaît pas.
03:36Je vais attendre que les choses se décomptent
03:38et voir si on ne peut pas avoir un résultat qui nous plaît davantage.
03:43Ça n'est pas possible.
03:45Je ne raconte pas le feuilleton des derniers jours
03:47sur l'élection de Mme Bond-Pivet.
03:50Les Français ont voté dans leur majorité pour que ça change.
03:54Bon, le changement va être difficile
03:56compte tenu de la physiognomie de l'Assemblée.
04:00Mais vous remettez exactement la même figure.
04:05Le même jour, Mme von der Leyen
04:07redevient présidente de la Commission européenne.
04:10Bon, ensuite, on connaît,
04:14ça, c'est une tentation permanente.
04:18Dans des situations de ce genre, chacun fait des accords, des alliances.
04:22Ça a donné quoi, le jeu des accords et des alliances ?
04:24Ça a donné que le groupe le plus important de l'Assemblée
04:27n'a aucun représentant au bureau de l'Assemblée.
04:30Et à la fin des fins,
04:33ça a donné que le Front populaire
04:37a la majorité absolue à lui tout seul au bureau de l'Assemblée.
04:41Le bureau de l'Assemblée, ce n'est pas secondaire.
04:43C'est lui qui décide des sanctions,
04:44c'est lui qui décide de l'ordre du jour, etc.
04:46Je veux dire...
04:47Donc, c'est un échec ?
04:49Mais c'est un dérèglement, c'est plus qu'un échec.
04:51C'est un dérèglement,
04:53un dérèglement complet de nos institutions.
04:55Et le jour où les institutions sont déréglées,
04:57le jour où plus personne n'a confiance dans les institutions,
05:01où elles sont délégitimées,
05:02il reste quoi pour assurer un semblant de cohésion
05:07à la fois politique et sociale ?
05:09Je pense que ça, c'est le filtre
05:13dans lequel il faut faire passer
05:15tous les événements d'aujourd'hui,
05:16y compris ceux dont on vient de parler
05:19à propos des déclarations de M. Porte
05:22et de la France insoumise.
05:24Si les institutions n'ont plus un caractère sacré,
05:30on se dit qu'on va les respecter le plus possible.
05:33Et si elles ne gardent pas cette légitimité forte,
05:37il nous reste quoi pour vivre ensemble ?
05:4018h32 sur CNews et sur Europe 1.
05:43L'essentiel de l'actualité avec Maureen Vidal.
05:45Bonsoir, Maureen.
05:49Bonsoir, Yoann. Bonsoir à tous.
05:50À la ligne de l'actualité,
05:51vers une trêve politique durant les Jeux olympiques.
05:54Emmanuel Macron l'a affirmé ce matin
05:56alors que la France est toujours dans l'attente d'un gouvernement
05:58après les élections législatives.
06:00C'est les Jeux qui seront au cœur de la vie du pays
06:03et le monde sera en France grâce à eux, a-t-il précisé.
06:06Il manque encore entre 200 et 300 agents de sécurité privés
06:10pour les JO, marque Guillaume.
06:12Le préfet de la région Ile-de-France
06:13alerte cette question de sécurité privée,
06:16préoccupe le comité d'organisation depuis des mois.
06:18Le nombre nécessaire d'agents de sécurité
06:20est estimé entre 18 000 et 22 000,
06:22au plus fort de l'événement sportif.
06:24Préavis de grève déposé dans les aéroports parisiens
06:27pour la cérémonie d'ouverture des Jeux vendredi,
06:29le syndicat FO minoritaire du gestionnaire ADP
06:32exige davantage de concessions salariales
06:34que celles prévues dans un récent accord.
06:36Le syndicat réclame notamment que la prime de 300 euros
06:38qui sera versée à tous les employés
06:40soit portée à 1 000 euros.
06:43Deux semaines de tractation et toujours pas d'accord,
06:45donc la gauche incapable de se mettre d'accord
06:48sur un nom qu'on ne leur a pas demandé,
06:50pour reprendre vos propos Henri Guénaud.
06:53Résultat, Sandrine Rousseau
06:56est fatiguée d'attendre. Écoutez-la.
06:58Là, moi je m'impatiente.
07:00Je trouve que nous prenons trop de temps
07:02pour désigner ce Premier ministre.
07:04Moi j'ai posé une solution
07:06qui était de faire le ticket,
07:07parce qu'en fait, là il y a
07:08Laurence Tubiana et Huguette Bello,
07:11chaque partie de ce nouveau Front populaire
07:13dit ce sera ma candidate et pas l'autre, etc.
07:16En réalité, Vincent Roy,
07:18la gauche, me semble-t-elle,
07:20est en train de montrer depuis deux semaines
07:22qu'elle n'est pas capable de gouverner.
07:24La gauche, qu'est-ce que c'est que la gauche ?
07:26La gauche aujourd'hui,
07:28le leadership à gauche,
07:30il est tenu par M. Mélenchon.
07:32La gauche, c'est-à-dire LFI et l'EPS,
07:37jouent à deux jeux différents.
07:41Le premier, l'EPS,
07:43qui s'est plutôt à la faveur
07:45du deuxième tour des législatifs,
07:48s'est plutôt refait la fraise.
07:50Il joue son statut de parti moral.
07:55Je compresse un peu.
07:56Et LFI, qui n'a pas bougé,
07:59qui a même un peu régressé,
08:00puisqu'il est à 71 sièges, je crois,
08:02lui joue l'idéologie à fond.
08:06Ça veut dire qu'ils ont deux objectifs
08:09absolument différents,
08:11et par conséquent, aucun nom ne peut émerger
08:14en l'état actuel des choses,
08:15puisqu'ils ne poursuivent pas le même but.
08:18Si on a compris ça,
08:19on comprend pourquoi aucun nom n'émerge.
08:21C'est en tous les cas très clair sur le papier.
08:24Ce à quoi on assiste, me semble-t-il,
08:28c'est la preuve aussi
08:29que le Nouveau Front Populaire
08:30n'était en fait qu'une alliance
08:32pour sauver des sièges,
08:33et que la France Insoumise
08:35et le Parti Socialiste, en réalité,
08:37n'ont pas grand-chose en commun,
08:39si ce n'est rien, Sabrina Medjéber.
08:41Oui, hormis leur programme de 150 pages
08:43sur lequel ils se sont tous mis d'accord.
08:47C'est important de le noter.
08:49Toutes les configurations...
08:50Et vous pensez vraiment
08:51que le Parti Socialiste est d'accord
08:52avec tout le programme ?
08:53Je pense que Hollande n'est absolument pas d'accord
08:55avec ce programme.
08:56Mais n'empêche qu'ils l'ont signé
08:57en raison précisément
08:58pour sauver leurs postes.
08:59Absolument, et du barrage
09:00contre le racisme social.
09:01Donc là, ils sont capables
09:02de se coaliser pour faire barrage
09:04à l'extrême droite.
09:06Et moi, je reprends
09:07ce que vous disiez tout à l'heure
09:08comme l'exemplarité étant garante
09:11de la vie collective.
09:13Et il est vrai que lorsqu'on voit
09:14cette conflictualisation
09:15des rapports intra-institutionnels,
09:19eh bien, il y a de quoi
09:20vraiment s'inquiéter.
09:22Lorsque j'entends Mme Rousseau
09:23parler de ces inquiétudes,
09:25on a vraiment l'impression
09:26qu'on est en plein culte,
09:27encore une fois,
09:28de l'adolescence.
09:29C'est-à-dire que ces personnes
09:31qui sont des députés de la nation,
09:33représentants de la nation,
09:35sont censées être capables
09:36ou en tout cas porter une verticalité
09:38dans l'exercice de leur pouvoir
09:39et être capables de porter
09:41des projets, des visions,
09:43encore une fois,
09:44dans l'intérêt général.
09:45L'intérêt général,
09:46c'est l'angle mort
09:47de toutes ces concessions,
09:51ces alliances,
09:52ces contre-alliances, etc.
09:53Et donc, le citoyen se sent
09:55du coup complètement
09:56désubstantialisé du fait
09:58de l'impéricie des politiques
10:00qui sont incapables,
10:01ne serait-ce que pour ériger
10:03un chef ou une cheffe
10:05d'un parti qui, là,
10:06est précisément
10:07le Nouveau Front Populaire.
10:09Eh bien, on est...
10:10Les Français trouvent ça
10:11absolument désolant.
10:13Donc, Mme Rousseau
10:14en est à se sentir inquiète
10:15et bientôt,
10:16on lui poserait la question
10:17« Alors, comment allez-vous faire ? »
10:19« Est-ce que vous allez jouer
10:20à plouf-plouf ? »
10:21« Un tirage au sort ? »
10:22« Un jeu de hasard ? »
10:23Enfin, non, mais on en est
10:24en tel déliquescence,
10:26un tel abaissement
10:27de la fonction politique
10:29qu'on en vient à s'interroger
10:30sur ce qui illustre parfaitement
10:32la bêtise politique, en fait.
10:34C'est la masquerade.
10:35C'est ce qui s'est passé
10:36à l'Assemblée.
10:37Moi, je souscris tout à fait
10:38à ce que disait Henri Guede.
10:40Effectivement, il dit...
10:41Henri Guede disait tout à l'heure
10:42qu'il s'est voté, grosso modo,
10:43LFI ou Rassemblement National.
10:45Les Français voulaient
10:46que ça change.
10:47Oh !
10:48Or, il faut que tout change
10:49pour que rien ne change.
10:50Rien n'a changé.
10:52Et on a pris...
10:53On aura un nouveau Premier ministre
10:54dans quelques semaines,
10:55a priori.
10:56Oui, mais attendez.
10:57Alors, de quelle couleur ?
10:58Comment ? Pourquoi ?
10:59Enfin, tout ça va pas être simple
11:00du tout.
11:01On voit qu'on s'orienterait
11:02plutôt vers une majorité...
11:03Enfin, vers la droite
11:04de la majorité présidentielle.
11:05Enfin, voilà.
11:06Or, les Français
11:08ont demandé un changement.
11:10Ils n'ont pas été écoutés.
11:11Vous savez, c'est très dangereux
11:12de ne pas écouter
11:13ce que veulent les Français.
11:15C'est très dangereux.
11:16À un moment,
11:17ça se paie très cher.
11:19Le son...
11:20Henri Guede.
11:21Oui, juste une remarque
11:22sur les divisions.
11:23Là, on voit les divisions...
11:24Enfin, on vit en division de la gauche,
11:25mais il y a quelques jours,
11:26les divisions,
11:27on les a eues au sein
11:28de la réunion
11:29des présidents de groupe
11:30à l'Assemblée
11:31puisque, contrairement
11:32au principe qui régisse
11:34la désignation du bureau
11:37et qui est une tradition
11:39assez bien respectée
11:40en général,
11:41ils n'ont pas réussi
11:42à se mettre d'accord.
11:43Et tous les échos
11:44qu'on en a montrent
11:45que ça a été une réunion
11:46extrêmement violente.
11:47C'est-à-dire que personne
11:48n'arrive à se mettre d'accord
11:49avec personne.
11:50On a l'impression
11:51qu'on est passé
11:52d'une démocratie
11:53dans laquelle on a
11:55des alliés ou des adversaires
11:57à une démocratie
11:58dans laquelle certains
11:59n'ont plus que des ennemis.
12:01Des ennemis.
12:02Ça ne se fait même pas à la main
12:03dans l'hémicycle.
12:05C'est extraordinaire.
12:06Moi, je croyais que
12:07l'histoire de la main
12:08s'était finie depuis...
12:09Je me souviens
12:10des premiers élus
12:12du Front National
12:14à l'Assemblée,
12:15dont Marion Maréchal.
12:18On prend les spectateurs
12:19les plus jeunes.
12:20Il se trouve qu'elle était
12:21sur la tribune
12:22au moment où on va voter.
12:24Moi, je lui ai serré la main
12:25parce que...
12:27Je crois que certains
12:28de vos collègues de l'époque
12:29ne l'avaient pas fait,
12:30dont Jean-François Copé.
12:31La plupart de mes collègues
12:32et de tous les autres groupes
12:33lui ont ostensiblement
12:34refusé de lui serrer la main.
12:37Après, au bout de trois ans,
12:38ça s'était arrangé,
12:39en tout cas,
12:40dans les couloirs.
12:41Mais qu'on en soit encore là,
12:43c'est-à-dire qu'on montre
12:44ce spectacle
12:45où il n'y a plus aucune
12:47courtoisie républicaine.
12:49Donc, si vous ne serrez pas
12:50la main à quelqu'un,
12:51c'est vraiment que...
12:52Il n'est pas seulement
12:53votre adversaire.
12:54Les adversaires partout
12:55finissent par se serrer la main.
12:57Là, ce sont des ennemis.
12:58À la fin du combat.
12:59Mais là, ce sont des ennemis.
13:01Mais on ne peut pas
13:03vivre en société
13:04et, a fortiori, en démocratie
13:06si nos adversaires
13:08deviennent des ennemis.
13:10Et la conséquence
13:11de tout ce que nous vivons
13:12depuis deux semaines
13:13et même bien plus,
13:14c'est ce sondage,
13:15le sondage d'OXA
13:16pour le Figaro.
13:17Regardez ce chiffre.
13:1882 % des Français
13:20ont une mauvaise opinion
13:21des partis politiques.
13:22Je ne sais pas
13:23qui veut en dire un mot.
13:24Bernard Cohen à Dada.
13:25Oui, mais on est passé
13:27dans le règne du Parlement
13:28et du droit
13:31avec le quinquennat à modifier,
13:33me semble-t-il.
13:34Je ne sais pas ce qu'en pense Henri Guaino,
13:35mais je crois que
13:36le passage du quinquennat
13:37a modifié notre pratique institutionnelle.
13:39Vous l'avez dit tout à l'heure.
13:40On le voit bien,
13:41cette coalition des contraires
13:43dans un régime majoritaire,
13:45alors que c'est plutôt,
13:46comment dirais-je,
13:47des régimes parlementaires.
13:48Une exacerbation des conflits
13:50et puis, au fin du fin,
13:52l'échec de cette dissolution
13:54qui a mis en valeur
13:55des différences
13:57et non pas une capacité
13:58de rassembler
13:59ce que voulait le président à l'origine
14:00quand il était intervenu
14:01un soir de deuxième tour,
14:02alors que personne ne s'y attendait.
14:04C'était de trouver une majorité.
14:05Cette majorité, on ne la trouve pas.
14:06Et ça a été dit tout à l'heure.
14:08D'habitude, les coalitions,
14:09y compris à droite ou au centre droit,
14:10on les pense en amont
14:12sur un programme de gouvernement,
14:14y compris du temps de François Mitterrand
14:16avec le programme de la gauche,
14:18le programme commun.
14:19Rappelez-vous, c'était autre chose
14:20que les sept ou huit mesures phares
14:22dispendieuses qu'on a aujourd'hui
14:24qui vont plomber notre économie.
14:26C'était quand même autre chose,
14:27le programme commun,
14:28avec des ministres communistes
14:29d'ouverture.
14:30Tout ça, c'était une autre époque
14:31et on le voit bien aujourd'hui.
14:33C'est tout simplement
14:34une coalition des contraires,
14:35des pétarades médiatiques
14:37et, bien entendu,
14:38une incapacité à gouverner.
14:39Intéressons-nous à la droite à présent,
14:41puisqu'il y a une remarque...
14:42Henri Guaino.
14:43Je trouve que c'est très intéressant
14:45ce que vous venez de dire.
14:46Il y a d'abord un dérèglement
14:48des institutions.
14:49Le quinquennat étant une des principales
14:52causes de ce dérèglement.
14:54Il y a aussi le non-cumul des mandats
14:56qui se révèle être extraordinairement délétère.
14:59Donc, on pourrait allonger la liste.
15:02Et puis, il y a le dérèglement de la société.
15:04Il y a les fractures de la société
15:06qui rendent le régime parlementaire,
15:10le cinquième pays étant un régime parlementaire,
15:12très compliqué à fonctionner
15:15parce que ces fractures
15:18provoquent de la radicalisation
15:19et, justement, interdisent au fond
15:22tous les accords minimums
15:23sur lesquels repose le fonctionnement
15:25des institutions.
15:26Et enfin, la dissolution,
15:28elle a une conséquence,
15:30c'est qu'on ne peut plus dissoudre
15:31pendant un an.
15:32Or, la menace de la dissolution
15:34oblige, on vient de le voir
15:37pendant plus de deux ans,
15:38oblige des gens qui ne veulent pas
15:40se mettre d'accord
15:41à finir par trouver quand même
15:42des accords de façon à ce que
15:45la continuité de l'État soit assurée
15:47et que le pays puisse être...
15:49Ça n'est plus un élément de chantage,
15:50c'est ce que vous voulez dire.
15:51De chantage ou de dissuasion.
15:53C'est l'équilibre des institutions.
15:55C'est une arme de dissuasion
15:57et en face, il y a la motion de censure.
15:59Donc, on ne peut pas utiliser
16:01l'arme de dissuasion n'importe comment.
16:03Là, on a supprimé la dissuasion
16:06et pendant un an, nous nous trouvons
16:08dans un régime d'assemblée
16:09dans lequel il n'y a plus rien,
16:11compte tenu en plus de sa fracturation,
16:13il n'y a plus rien pour pousser
16:15ou inciter les différents groupes
16:17à trouver des accords minimums
16:20au moins pour pouvoir fonctionner normalement.