Jonathan Laugel, joueur de rugby à 7, se livre sur les Jeux Olympiques

  • il y a 3 mois
À quelques jours du grand rendez-vous des Jeux Olympiques, Jonathan Laugel s’est installé « Dans Le Canap » pour nous en dire plus sur les Jeux Olympiques.

✅ Contrat avec la FFR, début au judo, évolution du rugby à 7 et inclusion d’Antoine Dupont, le pilier du sevens nous révèle tout.

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Transcription
00:00Je m'appelle Jonathan Logel, je suis joueur en équipe de France de rugby A7 professionnel depuis une douzaine d'années.
00:07J'ai eu la chance de jouer les Jeux Olympiques notamment et je suis ici pour vous parler du rugby A7 et vous en faire découvrir un peu plus.
00:15A l'origine de ta carrière, tu n'es pas issu dans le rugby, tu es même beaucoup plus dans le judo, un sport que tu découvres très tôt.
00:20Qu'est-ce qui te fait te lancer dans le rugby ?
00:22Alors il faut savoir que j'ai commencé le rugby, puis je l'ai arrêté, puis je l'ai repris.
00:26J'avais commencé initialement le rugby très jeune, vers 5-6 ans, et je me suis retrouvé au milieu du terrain et j'étais complètement perdu.
00:32Je suis rentré dans les bras de mon père en pleurant.
00:34Donc c'était un faux départ pour le rugby.
00:36Et après, à partir de là, je me suis un peu plus plongé dans les sports de combat, notamment le judo qui m'a beaucoup plu.
00:42Et en fait, après quelques années de judo, je me suis rendu compte que c'était un environnement qui était dans le dojo, donc relativement fermé.
00:49Et je sentais que j'avais vraiment besoin d'extérieur et d'aller dehors.
00:53Et à ce moment-là, mon père a eu la bonne idée de me relancer au rugby, avec lui et son entreprise.
00:57Et donc j'ai fait quelques entraînements ici et là, ça m'a beaucoup plu.
01:00Et puis derrière, j'ai continué le rugby.
01:02Je faisais les deux en parallèle.
01:03À un moment, il fallait choisir.
01:04Et le rugby se passait tellement bien, 2-3 fois par semaine, puis les matchs le week-end, que je voulais absolument continuer.
01:10Du coup, j'ai une couture à la télé un peu pour du rugby.
01:13Est-ce qu'il y a un joueur qui tape dans l'œil directement ?
01:15Oui, c'est vrai que les joueurs comme Jonah Lomu ou Sébastien Chabal, qui sont des joueurs qui sont très physiques,
01:22me plaisaient bien à l'époque.
01:23Je pense que c'est des joueurs spectaculaires également.
01:25Donc voilà, moi, c'est des joueurs qui me plaisaient bien.
01:27Je viens pas non plus d'une famille qui a une forte culture au rugby.
01:31Donc voilà, avoir des joueurs aussi spectaculaires, passer en force, ça me convenait bien à l'époque.
01:35Et du coup, tu commences à Montmorency, je me trompe pas ?
01:38C'est ça.
01:39Et en fait, t'es même repéré par le France Esports à Marcoucy.
01:42Comment ça se passe à ce moment-là ?
01:43Dans ta tête, il se passe quoi ? Parce que ça va quand même très vite.
01:46Oui, c'est ça.
01:47Les sélections commencent assez jeunes au rugby à 15 ans.
01:50Ça commence vers presque 14 ans où tu as des premières sélections départementales avec le Val-d'Oise.
01:54Ensuite, t'as des sélections régionales avec l'Île-de-France.
01:57Et enfin, t'as des sélections France au niveau national.
02:00Et moi, ça se passe très bien au niveau départemental avec le club, avec la sélection.
02:05Et à ce moment-là, on me propose de rentrer en sport études à 15 ans.
02:08Donc entre 15 et 18 ans, je suis en sport études.
02:10Donc seconde, première, terminale en internat avec du rugby tous les jours et des cours tous les jours.
02:15Et à l'issue de cet internat-là, on me propose de rentrer au Pôle France.
02:19Donc le Pôle France, pour avoir une bonne compréhension,
02:21c'est les 30 meilleurs joueurs du pays qui appartiennent à une certaine génération.
02:26Nous, on était avec la génération 93.
02:28Je faisais partie de ce listing-là.
02:31Et donc, j'ai eu la chance d'intégrer le Pôle France et en parallèle de changer de club,
02:34d'aller au Racing Métro avec qui ça s'est également bien passé.
02:38Et c'est vrai qu'à ce moment-là, on vit ça comme...
02:40Enfin, ça va très vite.
02:41Tout va très vite.
02:42Moi, comme je te disais, c'est jamais quelque chose dont j'ai rêvé
02:44parce que je ne venais pas de cette culture rugby-là.
02:46Donc, je l'ai pris comme ça venait.
02:48C'est vrai que quand je suis parti de la maison pour aller à l'internat,
02:51ça a fait un peu tout drôle à la famille, moi en premier.
02:53Je me rappelle de ma mère qui était un peu surprise.
02:57Enfin, ce n'était pas non plus évident à gérer.
02:59Mais ça s'est fait.
03:00J'ai eu beaucoup de soutien de ma famille.
03:01Tous les week-ends, je faisais les allers-retours pour rentrer à la maison.
03:04Donc, ça va.
03:05Et on se sent privilégié à ce moment-là ou pas ?
03:07Parce que comme tu dis, il n'y en a pas beaucoup.
03:09C'est quand même très restreint et c'est limité.
03:11On se sent privilégié.
03:12Et on mesure la récompense du travail fourni
03:16parce que ça reste quand même un gros effort.
03:18Je pense que c'est l'une des sélections,
03:20notamment pour le Pôle espoir régional,
03:21c'est l'une des sélections les plus dures que j'ai eu à faire encore aujourd'hui
03:24avec des 5, 6, 7 étapes tous les week-ends
03:28à aller sur les terrains et donner de son mieux pour être présent.
03:31Donc, c'était très dur.
03:32Mais pour l'autant, il y a eu beaucoup de travail fourni en amont et pendant pour y arriver.
03:36Donc, oui, beaucoup de fierté.
03:38Sentir qu'on fait partie d'un petit univers privilégié.
03:41Mais aussi, voilà, la récompense du travail, d'un travail accompli.
03:44Et alors que ça se passe super bien à 15,
03:46tu joues plein de matchs super importants,
03:47tu joues même une Coupe du Monde, tu as eu 20.
03:50Tu décides de miser sur le 7.
03:52Pourquoi aussi rapidement ?
03:54Pourquoi t'es tombé amoureux du sport ?
03:56Explique-nous.
03:57Ouais, c'est un peu ça.
03:58C'est vrai qu'à cette époque-là,
03:59il faut imaginer que le rugby à 7 n'est pas le choix,
04:01le premier choix pour des jeunes joueurs.
04:03Contrairement aujourd'hui,
04:04où beaucoup de jeunes joueurs viennent se lancer à 7.
04:06À l'époque, ce n'était pas vraiment le cas.
04:09Moi, ça s'est fait tout simplement.
04:11J'étais au Pôle Espoir régional, à la Canal.
04:13Et à ce moment-là, l'entraîneur me dit,
04:14il y a un tournoi de rugby à 7 ce week-end.
04:16Tu n'as pas match avec le Racing.
04:17Est-ce que ça te tente de venir essayer ?
04:19Moi, de manière, j'étais plutôt curieux.
04:20Ça me tentait bien.
04:21Et puis, voilà, ça m'allait d'essayer.
04:23Et à ce moment-là, avec l'équipe d'Ile-de-France,
04:24on gagne ce championnat national.
04:25On devient champion de France avec l'Ile-de-France.
04:27Et l'entraîneur de l'équipe de France de rugby à 7
04:29était à ce moment-là dans les tribunes.
04:30Et quelques semaines plus tard,
04:31alors que j'étais en vacances avec mes grands-parents
04:33dans une pizzeria, on m'appelle.
04:34Il m'a dit, est-ce que tu veux venir en Roumanie
04:36dans 10 jours pour venir faire un premier tournoi
04:38avec l'équipe de France de rugby à 7 ?
04:40Et j'ai rapidement accepté.
04:42Et puis, de fil en aiguë,
04:43en fait, ça me convenait bien comme jeu.
04:47Je pense que le jeu me convenait bien.
04:48Il y a beaucoup plus d'espace.
04:49C'est moins frontal.
04:50Et puis après, il y a une dimension humaine
04:52qui est quand même très forte.
04:53On voyage de partout dans le monde.
04:54Et enfin, tu as cette dimension aussi olympique
04:56puisque le sport est...
04:57Forcément olympique.
04:59J'étais à Rio en 2016 et à commencer à Rio en 2016.
05:02Et donc ça, ça m'attirait beaucoup.
05:03Il y avait un but au moins.
05:04On savait où aller.
05:05Après, un peu comme la Coupe du Monde à 15.
05:07Oui, c'est ça.
05:08Et puis, c'était vraiment l'opportunité aussi pour moi
05:10de signer avec l'équipe de France de rugby à 7,
05:13qui est le plus haut niveau
05:14que je puisse atteindre dans un sport.
05:16L'équipe de France, on ne peut pas aller plus haut.
05:18Donc pour moi, c'était aussi un gros challenge.
05:21Parce qu'à ce moment-là,
05:22je n'avais pas le niveau requis
05:23pour performer avec cette équipe de France-là.
05:26Je mesurais le chemin à parcourir pour y parvenir.
05:28Mais ce n'était pas encore acquis.
05:29Je n'avais aucune certitude que j'allais le faire.
05:31Donc je signe un contrat de deux ans
05:32avec l'équipe de France de rugby à 7
05:34en me disant que pendant deux ans,
05:35je vais tout donner.
05:36Si ça marche, ça marche.
05:37Si ça ne marche pas,
05:38j'aurai quand même développé des capacités,
05:40compétences, capacités physiques
05:42qui seront pertinentes toujours pour mon poste
05:45et je pourrai toujours revenir à 15.
05:46Donc c'est pour ça que j'ai fait ce choix-là.
05:48C'est vraiment pour réussir de répondre à ce challenge-là,
05:51de relever ce challenge-là
05:52et me dire que je peux être au niveau d'une équipe de France
05:55et on va voir si j'y arrive.
05:56C'est quand même un gros pari à l'époque.
05:58Actuellement, ce serait différent
05:59parce que le sport est beaucoup plus développé.
06:01À l'époque, tu es conscient que tu tires peut-être un trait
06:05sur tout ce qui est rugby à 15 à cette époque-là.
06:07Oui, alors j'avais 19 ans
06:09quand j'ai signé mon contrat
06:10avec l'équipe de France de rugby à 7.
06:11Donc si j'avais fait de deux ans à 21 ans,
06:14je n'aurais pas été compétent non plus
06:15cramé pour le 15, je pense.
06:16Mais c'est sûr que tu te sors un peu du circuit,
06:19tu te sors un peu du système.
06:21Donc oui, ça aurait été peut-être
06:22un peu plus laborieux pour revenir.
06:24Mais je pense que j'aurais pu avoir ma chance
06:26si quelque chose s'était mal passé.
06:27Mais voilà, moi je l'ai vraiment fait
06:29avec l'idée qu'on va tenter.
06:31On va voir ce que ça donne.
06:32Je me sens bien dans le sport.
06:34J'ai un bon feeling.
06:35J'aime bien le côté espace,
06:37le jeu en lui-même,
06:39la vision des Jeux Olympiques
06:40et le fait que je suis encore une fois
06:41dans une équipe de France.
06:42Donc je ne peux pas rêver mieux.
06:44Si j'arrive à devenir titulaire là,
06:45c'est le max que je peux atteindre dans ce sport.
06:47Donc c'est quand même beau.
06:49Tu signes un contrat de deux ans.
06:50Oui.
06:51Mais ce n'est pas un contrat avec un club
06:52comme certains joueurs
06:53comme on peut voir avec Antoine Zegdar
06:54ou encore Nelson Epee
06:55qui ont des contrats avec le club.
06:56Toi, c'est un contrat avec la Fédération.
06:57Est-ce que tu peux nous expliquer
06:58ce qui différencie ton contrat
06:59de ceux avec les clubs ?
07:01Oui, exactement.
07:02Moi, à cette époque-là,
07:03je signe un contrat avec
07:04la Fédération Française de Rugby.
07:05Je suis un salarié
07:06de la Fédération Française de Rugby.
07:07Je m'entraîne quotidiennement
07:09avec l'équipe de France de Rugby Assets.
07:10Il faut savoir qu'on s'entraîne quotidiennement.
07:12On est à peu près un groupe
07:13d'une petite vingtaine.
07:14Et on a des tournois récurrents.
07:16On a sept tournois
07:18entre décembre et à peu près mai-juin.
07:20A l'époque, c'était dix tournois.
07:22La saison était un peu plus longue.
07:23Il faut imaginer qu'une saison de rugby Assets,
07:25c'est quand même très long.
07:26Et avant les temps de compétition,
07:29on a une grosse prépa.
07:30Entre septembre et novembre-décembre,
07:32on a une grosse prépa de saison.
07:35Ensuite, on a notre saison
07:36qui est rythmée par les tournois
07:37et par du repos et un peu d'entraînement.
07:39Et après, à la fin de la saison,
07:40on a souvent un grand événement
07:41que ce soit les JO,
07:42une Coupe du Monde
07:43ou parfois, à l'époque,
07:44des championnats d'Europe.
07:45C'est ce qui justifie
07:46qu'on puisse être pro
07:47avec l'équipe de France de rugby Assets
07:48et s'entraîner toute la journée avec elles.
07:51Ça ne t'a pas manqué ce truc-là
07:53où tu les vois repartir des fois dans les clubs ?
07:55On a certains exemples
07:56qui ont des expériences à 15,
07:58qui ont pu jouer à 15.
07:59Ça ne t'a pas manqué ce truc-là ?
08:01C'est vrai qu'au début,
08:02je me suis quand même questionné.
08:05Je me demandais si j'avais envie
08:06d'un jour retourner à 15 ou pas.
08:08Même si j'apprécie le jeu d'espace,
08:10j'aime bien aussi le jeu d'affrontement.
08:12Le jeu d'affrontement à 15
08:13est quand même assez intense.
08:14C'est un sport,
08:16c'est un affrontement
08:17qui me convient aussi assez bien.
08:19Pour autant, je me sens bien à 7.
08:23À partir de là, je déroule.
08:24Je signe un premier contrat de deux ans,
08:26puis de trois ans,
08:27puis d'un an, puis de deux ou trois ans.
08:28Ça se passe bien.
08:29J'atteins également l'objectif olympique
08:31de jouer à Rio en 2016.
08:33On atteint les phases finales.
08:35C'était un grand moment aussi pour nous,
08:37pour aussi ma famille,
08:38les gens qui m'entourent.
08:39L'évolution, c'est ça.
08:41On voyage,
08:42mais on ne voyage pas toujours seul.
08:43On vit des émotions partagées
08:45avec les gens qui nous entourent.
08:47Ça, c'est quelque chose qui se passe,
08:49qui se crée,
08:50et qui me fait dire
08:51que le 7 me correspond beaucoup.
08:52Puis surtout aussi,
08:53cette aventure humaine
08:54que j'ai bien sûr découvert avec le temps,
08:55que je ne connaissais pas au début,
08:56mais une aventure humaine fantastique.
08:57On a fait le tour du monde.
08:58Après, pour l'empreinte carbone,
08:59je ne sais pas où.
09:00C'est vrai que pour l'empreinte carbone,
09:01les tournois à 7,
09:02c'est quand même presque qu'il y a de mieux.
09:03C'est presque qu'il y a de mieux.
09:04Mais on procure, je pense,
09:06beaucoup de plaisir aux gens.
09:07On joue dans des stades
09:08qui excèdent parfois les 50 000 personnes
09:10comme en Afrique du Sud,
09:11il y a quelques années.
09:12On procure énormément de bonheur,
09:13de plaisir, je pense.
09:14Nous, on se fait aussi beaucoup plaisir.
09:16On s'y retrouve bien.
09:18C'est un sport qui mélange
09:19beaucoup d'émotions,
09:20qui permet d'avoir,
09:21de vivre des émotions très positives.
09:22Et du coup, toi,
09:23quand tu étais au Racing,
09:24ou par exemple avant,
09:25tu jouais 3e ligne.
09:26Exactement.
09:27Et tu passes de la 3e ligne
09:28au rôle de pilier.
09:29Pour ceux qui ne comprennent pas,
09:30est-ce que tu peux expliquer
09:31comment tu passes de la 3e ligne
09:32au pilier au rugby à 7 ?
09:33C'est ça.
09:34Au rugby à 7,
09:36les postes vont être assez importants
09:38plutôt pour les phases statiques.
09:40Pour essayer de faire simple,
09:41pour les mêlées,
09:42pour les touches,
09:43pour les coups d'envoi,
09:44on va vraiment avoir
09:45des rôles bien déterminés
09:47avec des profils de joueurs
09:48qu'on va rechercher.
09:49Et quand tu es avant,
09:51quand tu joues devant au rugby à 7,
09:53tu es plutôt un profil aérien,
09:55costaud.
09:56Toi, ton objectif,
09:57c'est d'avoir des phases de conquête
09:59qui soient les plus propres possibles
10:00sur les touches, les mêlées,
10:01les phases statiques
10:02les plus propres possibles.
10:04Et tu as également un enjeu
10:05qui est d'essayer
10:06de concentrer le maximum
10:07de défenseurs adverses.
10:09C'est comme ça que j'atterris pilier.
10:11Le rôle d'un pilier,
10:12c'est de faire en sorte
10:13qu'il y ait 2-3 joueurs
10:14qui te plaquent pour t'arrêter,
10:16ce qui va laisser forcément
10:17des espaces à côté,
10:19qui va laisser des espaces
10:20pour les aînés,
10:21pour aller marquer,
10:22pour ouvrir des espaces.
10:23C'est un peu comme ça
10:24que je passe de 3e ligne
10:25profil aérien,
10:26plutôt costaud,
10:27à pilier au rugby à 7.
10:29En réalité,
10:30c'est presque la même chose
10:31à part le fait
10:32que tu es dans la mêlée
10:33sur le papier,
10:34c'est presque la même chose.
10:35Il y a très...
10:36Les postes, vraiment,
10:37c'est...
10:38Bien sûr, on a des rôles,
10:39encore une fois,
10:40un grand costaud,
10:41il doit concentrer des joueurs.
10:42Souvent, c'est vrai
10:43que les avants à 15
10:44ont ce rôle-là.
10:45C'est aussi les centres,
10:46souvent,
10:47qui peuvent jouer pilier.
10:48Par exemple, Antoine Zegdar,
10:49qui est un ailier
10:50au rugby à 15,
10:51mais c'est un ailier très physique.
10:52Il peut faire 1m96,
10:53il est très costaud.
10:55Lui, il est aussi pilier.
10:57Donc voilà,
10:58ça va dépendre
10:59des types de joueurs.
11:00Ryan Rébage,
11:01qui joue à Toulon,
11:02mais qui est aussi un joueur
11:03relativement costaud,
11:04qui est pilier.
11:05Varian Pasquet,
11:06qui joue au centre
11:07au Stade français.
11:08Thimo aussi, je crois,
11:09il est pilier,
11:10si je ne me trompe pas.
11:11On dit Thimo exactement.
11:12Il est pilier au rugby à 7,
11:13il est 3e ailier au rugby.
11:14C'est un peu comme toi,
11:15c'est dans...
11:16Dans les postes,
11:17c'est exactement la même chose.
11:18C'est un profil costaud,
11:19aérien et plaqueur.
11:20Donc finalement,
11:21que ce soit à 15 ou à 7,
11:22tu n'as jamais choisi un poste
11:23qui te met vraiment beaucoup en lumière.
11:24Tu aimes bien être
11:25le soldat de l'ombre
11:26qui...
11:27Forcément,
11:29mais un peu moins les personnes
11:30qui récupèrent les coups d'envoi.
11:31La nature a choisi aussi
11:32un peu pour moi,
11:33parce que je n'ai pas la vitesse
11:34d'un Nelson Épée,
11:35donc il fallait bien...
11:36Il faut se mettre dans la case
11:37qui nous est un peu prédestinée.
11:38Même si parfois,
11:39il faut essayer d'en sortir.
11:40Mais en tout cas,
11:41oui, moi, ça me convient bien.
11:42Même à 15, en effet,
11:43j'étais plutôt un joueur plaqueur.
11:44Je parcourais pas mal de kilomètres,
11:47qui étaient plutôt dans le taf de l'ombre.
11:50Moi, ça me convient bien,
11:51je me sens bien là-dedans.
11:52Et puis le jeu aérien,
11:53on connaît l'importance.
11:54Bon, c'est moins médiatique,
11:55je peux le comprendre,
11:56c'est des échecs
11:57qui font plus de likes,
11:58mais ça me convient bien.
11:59Je sais,
12:00on connaît tous l'importance
12:01de cette phase-là
12:02et ça me convient comme ça.
12:04Et donc, je reviens
12:05sur ce que tu disais tout à l'heure.
12:06En 2017, il y a les JO,
12:07forcément une réussite pour certains,
12:09un échec pour d'autres,
12:10mais il y a une grande
12:11revue d'effectifs
12:12et il y a un noyau qui est gardé.
12:14Donc, c'est toi
12:15avec Stéphane et Paulin.
12:17Comment vous vivez ça,
12:19cette époque de...
12:20Soit un renouveau
12:21ou...
12:22Enfin, c'est compliqué
12:23de perdre autant de gens
12:24que vous connaissez
12:25depuis un bon moment.
12:26C'est vrai qu'on saute
12:27un peu dans l'inconnu
12:28parce qu'on a vécu
12:29quelque chose de très fort
12:30avec des joueurs
12:31jusqu'en 2016
12:32avec les JO de Rio
12:33et l'année qui suit,
12:34c'est une année
12:35avec beaucoup de turnover.
12:36Donc, de nouveaux joueurs arrivent,
12:37d'autres partent.
12:38Certains l'ont choisi,
12:39certains l'ont subi.
12:40Voilà, c'est une dynamique
12:41de sport de haut niveau.
12:42On a confiance
12:43dans notre management
12:44pour faire en sorte
12:45qu'ils fassent les choix
12:46qui nous permettent derrière
12:47de gagner, d'avancer.
12:48Et ça a payé
12:49depuis cette époque-là,
12:50depuis le début
12:51et depuis cette époque-là,
12:52depuis 2016-2017.
12:53On est sur un niveau
12:54croissant en termes
12:55de performance
12:56jusqu'à le week-end dernier
12:57de devenir
12:58les premiers champions
12:59du monde du Series
13:00dans le format
13:01qui a été renouvelé
13:02cette année
13:03et avec les JO
13:04à venir dans un mois
13:05ou un mois et demi.
13:06Donc voilà, la performance
13:07n'a fait qu'augmenter
13:08depuis ce moment-là.
13:09Donc voilà,
13:10qu'on aime,
13:11qu'on n'aime pas,
13:12qu'on se fasse d'accord
13:13ou pas,
13:14et que ça fasse peur
13:15ou non,
13:16parce que oui,
13:17ça fait peur.
13:18Il faut se dire
13:19que c'est pour le bien
13:20de l'équipe de Rugby A7
13:21et il croit,
13:22il croira à fond.
13:23Donc c'est dans cet
13:24état d'esprit-là
13:25qu'on l'a vécu
13:26et tant mieux, ça paye.
13:27C'est vrai que t'as connu
13:28un peu le début,
13:29enfin je dis le début
13:30du Rugby A7,
13:31mais c'est un peu ça,
13:32le début du Rugby A7
13:33avec les premiers JO
13:34et maintenant que tu vois
13:35l'engouement qui est autour
13:36avec tout ce qui peut arriver,
13:37peu importe,
13:38mais est-ce que ça te fait plaisir
13:39ou...
13:40Je pense que ça te fait plaisir
13:41de voir autant de gens
13:42suivre...
13:43Bah oui,
13:44c'est super,
13:45c'est super
13:46parce qu'on s'entraîne
13:47tous les jours
13:48à ce sport,
13:49on fait beaucoup de sacrifices
13:50et c'est appréciable
13:51d'avoir des gens
13:52qui nous soutiennent,
13:53nos proches,
13:54nos amis,
13:55nos familles,
13:56ça c'est extra
13:57et d'avoir en plus
13:58après un engouement d'ensemble
13:59plutôt,
14:00un engouement public,
14:01d'avoir du monde,
14:02beaucoup de monde
14:03autour de nous,
14:04que les médias en parlent,
14:05on sent une forme aussi
14:06de reconnaissance
14:07de notre travail
14:08sur l'asphère publique,
14:09après c'est à double tranchant,
14:10quand ça se passe bien,
14:11tu fais la une des midoles,
14:12mais quand ça se passe pas bien,
14:13tu fais un encart
14:14et puis tu te contentes de ça
14:15et tu te fais un peu tailler
14:16sur les réseaux,
14:17donc voilà,
14:18c'est à double tranchant,
14:19c'est le revers de la médaille,
14:20mais en tout cas,
14:21c'est ce à quoi on aspire
14:22pour devenir une grande équipe,
14:23c'est d'être dans la lumière,
14:24c'est pas rester dans l'ombre
14:25et pour notre sport en général,
14:26c'est d'être dans la lumière,
14:27s'exposer à la critique,
14:28toute critique est bonne à prendre
14:29et puis après avancer
14:30et avancer le plus possible
14:31dans la gagne.
14:32Quand on voit l'ambiance
14:33qu'il y a eu à Madrid
14:34le week-end dernier,
14:35t'as l'impression
14:36qu'on était au Stade de France
14:37sur les matchs de la France,
14:38comment tu l'as vécu ?
14:39Parce que bon,
14:40t'étais pas sur le terrain,
14:41malheureusement,
14:42comment tu l'as vécu ?
14:43Est-ce que t'étais un peu dégoûté
14:44de pas être sur le terrain
14:45ou t'étais quand même
14:46en train de supporter les copains ?
14:48Ouais, alors c'est beaucoup
14:49d'émotions à ce moment-là
14:50qui passent,
14:51beaucoup d'émotions contradictoires.
14:52Bien sûr,
14:53t'as qu'une envie,
14:54c'est d'être sur le terrain
14:55avec les mecs
14:56et de participer
14:57à cette grande victoire,
14:58mais derrière,
14:59tu sens aussi
15:00qu'indépendamment
15:01de ma propre personne,
15:02que je sois ou pas sur le terrain,
15:03c'est aussi mon travail
15:04qui a permis cette victoire-là
15:05parce que ça fait depuis maintenant
15:0612 ans
15:07que je joue avec l'équipe de France
15:08de Rigby A7,
15:09il y a eu beaucoup d'entraînements,
15:10beaucoup de remises en question,
15:11beaucoup de matchs
15:12et donc c'est un peu
15:13tout ce travail d'équipe
15:14qui aujourd'hui éclot
15:15et nous permet
15:16d'obtenir un titre
15:17de champion du monde.
15:18Donc j'étais pas le seul
15:19à être dans les tribunes
15:20à ce moment-là,
15:21il y en a plein d'autres,
15:22il y en a plein d'autres
15:23qui y étaient,
15:24il y en a plein d'autres
15:25qui n'ont pas pu faire
15:26le déplacement.
15:27Donc voilà,
15:28on est un groupe,
15:29on marche comme un groupe,
15:30on est plus d'une vingtaine,
15:3120-25 joueurs
15:32qui ont beaucoup travaillé
15:34à construire l'histoire
15:35de cette équipe
15:36et moi c'est surtout à ça
15:37que je me raccroche,
15:38c'est à ces bons moments-là,
15:39au moment qui ont été fondateurs
15:40pour nous,
15:41la qualification pour Rio,
15:42la non-qualification pour Tokyo,
15:43des moments qui ont été
15:44très forts
15:45et qui nous ont permis
15:46d'avoir les remises en question
15:47et d'avancer.
15:48Donc voilà,
15:49moi c'est à ça
15:50que je me raccroche,
15:51c'est à tous ces bons moments
15:52qui ont eu lieu
15:53et puis après,
15:54après, après,
15:55on profite avec les gars
15:56et on est très heureux
15:57à la fin d'avoir contribué
15:58de près ou de loin
15:59à cet événement-là.
16:00Et la dernière question
16:01que j'ai,
16:02c'est,
16:03est-ce qu'on peut se placer
16:04en tant que favoris
16:05ou est-ce que c'est un peu trop tôt,
16:06est-ce que c'est un peu trop,
16:07enfin en tout cas
16:08pas assez modeste ?
16:09Ouais,
16:10après ça je laisserai
16:11peut-être les médias décider
16:12de notre ranking
16:13ou des espoirs
16:14mais en tout cas,
16:15qu'on peut mettre en nous
16:16mais en tout cas nous,
16:17ce qui est certain,
16:18c'est qu'on va là-bas
16:19avec un objectif de médaille,
16:20on a la volonté
16:21d'atteindre l'or,
16:22on vise l'or
16:23et on veut gagner l'or
16:24donc ça c'est un peu
16:25ce qu'on fait
16:26et c'est un peu
16:27ce qu'on fait
16:28on a la volonté
16:29d'atteindre l'or,
16:30on vise l'or
16:31et on veut gagner l'or
16:32donc ça c'est notre priorité,
16:33notre objectif,
16:34on est chance de médaille
16:35dans l'univers,
16:36enfin on a été reconnu
16:37comme chance de médaille
16:38dans l'univers olympique
16:39donc bon,
16:40tout ça c'est bien,
16:41c'est beau,
16:42maintenant ce qui comptera
16:43c'est ce qu'on va faire
16:44sur le terrain,
16:45c'est ce qu'on a fait
16:46sur le terrain
16:47le week-end dernier
16:48en battant tout le monde
16:49et c'est ce qu'on va faire
16:50le week-end prochain,
16:51enfin le week-end prochain,
16:52pardon,
16:53fin juillet aux Jeux Olympiques
16:54donc voilà,
16:56en tout cas nous on ira
16:57avec un objectif de médaille.
16:58Ce qui est beau quand même
16:59c'est qu'avec la Nouvelle-Etat
17:00vous êtes une des seules équipes
17:01à marcher dans les deux côtés,
17:02autant sur les filles
17:03que sur les garçons
17:04mais c'est ça qui est beau,
17:05c'est là où on montre
17:06que la formation française
17:07marche bien
17:08donc j'imagine que ça va
17:09vous faire plaisir aussi
17:10de partager,
17:11on voit souvent
17:12les petites photos
17:13entre les deux équipes
17:14pendant les tournages
17:15parce que c'est un truc
17:16qui doit vous booster un peu.
17:17Oui c'est super
17:18parce qu'en fait
17:19ça nous crée,
17:20ça procure beaucoup
17:21d'émotions positives,
17:22ça crée aussi
17:23des souvenirs collectifs
17:24et puis on sent aussi
17:25une forme de domination
17:26dans le circuit mondial.
17:27On se sent,
17:28je pense à la place
17:29aussi à laquelle on doit être
17:30au regard du travail
17:31qu'on fournit
17:32mais oui tu sens
17:33qu'on est fiers,
17:34on est français
17:35et la France
17:36que ce soit
17:37tableau féminin,
17:38tableau masculin
17:39domine les débats
17:40alors il faut aussi
17:41être humble,
17:42on n'a pas le nombre
17:43de titres
17:44qu'ont les Fidjiens
17:45au niveau olympique,
17:46on n'a pas le nombre
17:47de titres
17:48qu'ont les Néo-Zélandais
17:49au niveau du championnat mondial
17:50donc on a gagné une fois,
17:51tant mieux,
17:52maintenant on va
17:53que ça se perpétue
17:54et qu'on continue
17:55d'être dans
17:56les plus hautes marges
17:57du podium
17:58pour que dans
17:59l'esprit collectif
18:00on associe
18:01le rugby à 7
18:02et la France
18:03et que ce soit
18:04plus que
18:05le rugby à 7
18:06et les Fidji.
18:07Mais c'est vrai que
18:08les Fidji
18:09c'est quand même
18:10surdominé.
18:11Historiquement
18:12c'est l'équipe
18:13qui est associée
18:14au rugby à 7.
18:15Tu le sens sur le terrain
18:16comme on a vu à Madrid,
18:17il y a quand même
18:18ce truc là
18:19même au rugby à 15
18:20ou à 7,
18:21les Fidji
18:22ils sont bien regardés,
18:23ils ont une forte identité,
18:24ils ont construit
18:25une histoire collective
18:26avec des grands joueurs.
18:27Donc voilà,
18:28c'est ce à quoi nous
18:29on doit aspirer,
18:30ça c'est quelque chose
18:31qui nous dépasse tous
18:32mais c'est ce qui va
18:33se construire au fur
18:34et à mesure
18:35de nos victoires.
18:36C'est implanter
18:37le rugby à 7
18:38dans le paysage
18:39sportif français
18:40et faire qu'il y ait
18:41une association
18:42de plus en plus évidente
18:43entre rugby à 7
18:44et France
18:45au niveau national
18:46et au niveau mondial.
18:47Et on sait que
18:48les places pour les Jeux
18:49sont très chères,
18:50qu'il y a un groupe
18:51qui est très intéressant
18:52et je pense qu'on va voir
18:53que ça y va.
18:54Est-ce que tu n'es pas
18:55un peu arrivé
18:56à l'apogée de ta carrière ?
18:57Oui, oui,
18:58on verra comment ça évolue.
18:59Moi ce qui est sûr
19:00c'est que je suis
19:01très très heureux
19:02d'avoir et très fier
19:03de la carrière
19:04que j'ai parcourue.
19:05Il y a eu beaucoup
19:06de bas,
19:07beaucoup de bas,
19:08il y a eu aussi
19:09beaucoup de hauts
19:10avec des moments
19:11qui ont compté.
19:12Donc maintenant
19:13on va voir comment ça évolue.
19:14Moi je me projette
19:15vraiment sur l'objectif olympique.
19:16C'est vraiment
19:17ma priorité des priorités.
19:18Dans le groupe
19:19ou pas dans le groupe,
19:20je le savourerai.
19:21Je serai dans tous les cas
19:22au Stade de France
19:23que ce soit sur le terrain
19:24ou dans les tribunes.
19:25Mais oui, je savourerai
19:26dans tous les cas
19:27ce moment-là
19:28avec j'espère une médaille
19:29qu'elle soit autour du coup
19:30ou autour du coup
19:31de mes potes.
19:32Pour moi ça sera pareil,
19:33je la savourerai
19:34de la même manière.
19:35Et puis après,
19:36post-Jeux olympiques,
19:37on verra bien
19:38ce qu'il en est.
19:39En tout cas pour le moment
19:40là moi vraiment le focus
19:41il est sur la préparation
19:42des JO.
19:43Il nous reste un mois et demi
19:44avant cet événement-là
19:45et il faut qu'on travaille fort
19:46pour aller chercher
19:47une médaille pour nous,
19:48pour l'équipe,
19:49pour le pays
19:50et pour encore une fois
19:51on crée encore plus
19:52ce rapport
19:53Rugby-Asset et France.
19:54Et comme je disais tout à l'heure,
19:55t'es un des plus anciens
19:56du groupe
19:57si on peut dire ça.
19:58C'est celui qui a connu
19:592012,
20:00bref.
20:01Et quel rôle tu joues
20:02au sein du groupe ?
20:03Est-ce que c'est vraiment
20:04son rôle un peu de papa
20:05ou c'est juste vraiment
20:06tous une bande de potes ?
20:07Tu sens quand même
20:08ce truc-là ?
20:09Oui, alors c'est vrai
20:10que je pense
20:11qu'une des réussites
20:12de notre équipe
20:13c'est qu'on est capable
20:14de tous
20:15tout se dire.
20:16Je trouve qu'il n'y a
20:17pas de privilège.
20:18Bien sûr qu'après
20:19on apporte chacun
20:20notre singularité
20:21et notre vécu
20:22et notre expérience.
20:23Donc moi c'est une expérience
20:24depuis une douzaine d'années
20:25avec un recul
20:26qui peut parfois aider.
20:27J'ai vu beaucoup de situations,
20:28j'ai vécu,
20:29j'ai vécu,
20:30j'ai aussi de l'expérience,
20:31j'ai vécu beaucoup de situations
20:32et d'expériences
20:33dans les vestiaires
20:34avec des hauts,
20:35des bas,
20:36des angles là,
20:37des choses à se dire.
20:38Donc oui, bien sûr
20:39cette expérience-là,
20:40moi le but
20:41c'est de l'avoir
20:42et de l'avoir
20:43dans cette expérience-là.
20:44Moi le but
20:45c'est de la transmettre
20:46et de la mettre au profit
20:47des situations
20:48qu'on rencontre
20:49qui peuvent pour certains
20:50paraître singulières,
20:51inédites
20:52et un peu affolantes
20:53et pour moi
20:54avec le recul
20:55qui peuvent paraître
20:56peut-être plus simples
20:57à gérer et à dénouer.
20:58Donc voilà,
20:59moi c'est ce regard-là
21:00qu'il faut que j'apporte
21:01c'est cette expérience-là
21:02et après sur le terrain
21:03c'est vraiment
21:04ce leadership
21:05dans le jeu aérien
21:06et dans l'espace de combat.
21:07Donc ça c'est mon rôle.
21:08Et récemment
21:09il y a un petit nouveau,
21:10un petit joueur
21:11qui est arrivé
21:13Un ton du pont.
21:14Comment ça s'est passé
21:15son intégration ?
21:16Ça a été surmédiatisé,
21:17tous les médias en parlaient.
21:18Comment vous,
21:19vous l'avez vécu de l'intérieur ?
21:20Est-ce que vous n'avez pas mis
21:21tout ce qui se passait
21:22sur les médias de côté ?
21:23Vous avez vraiment vécu le moment
21:24ou comment ça s'est passé ?
21:25On l'a vu de manière
21:26je pense que tout le monde
21:27était très curieux
21:28à l'idée de savoir
21:29comment ça allait se passer
21:30parce qu'on sait d'expérience
21:31qu'un très bon joueur
21:32de rugby à 15
21:33ne fait pas toujours
21:34un très bon joueur
21:35de rugby à 7
21:36et vice-versa d'ailleurs.
21:37On l'a vu beaucoup.
21:38Dans les deux sens,
21:39on a des exemples pour
21:40et des exemples contre.
21:41On était très curieux
21:42de savoir
21:43ce que ça allait donner.
21:44Et finalement,
21:45on a vu,
21:46moi ça ne m'étonne pas
21:47vis-à-vis de ce que je ressentais
21:48de la personne,
21:49mais on a vu quelqu'un
21:50qui est arrivé
21:51sur la pointe des pieds,
21:52qui a posé des questions,
21:53qui s'est intéressé.
21:54Quelque chose de très appréciable
21:55c'est qu'il connaissait déjà
21:56nos combinaisons
21:57avant d'arriver dans l'équipe
22:00et d'arriver sur le terrain.
22:01Donc ça c'est très appréciable
22:02celui que le mec
22:03a pensé à regarder.
22:04Il a envie ?
22:05Oui, il a envie,
22:07et il a été attentif
22:08à ce qu'on fait.
22:09Je trouvais ça très positif.
22:11Et puis après,
22:12quelqu'un de très ouvert,
22:13très humble
22:14et qui apporte son vécu,
22:16son expérience,
22:17mais en tout cas
22:18qui est vraiment à l'écoute
22:19et favorable à la discussion
22:21pour progresser.
22:22Et je pense que
22:23ces performances récentes
22:25qui ont été vraiment,
22:26moi je les trouvais très bonnes
22:27sur les différents tournois,
22:28sont à l'image
22:29d'une intégration réussie
22:30et d'une bonne adhésion
22:32avec le groupe.
22:33C'est fou quand même
22:34de le voir ce week-end à Madrid.
22:35On l'a vu pas commencer
22:36les matchs,
22:37forcément on était un peu fatigués
22:38du week-end dernier,
22:39mais il rentre
22:40et tu sens quand même
22:41qu'en dehors de l'ambiance du stade
22:42qui forcément s'électrise
22:43un petit peu,
22:44c'est quand même super cool
22:46de pouvoir compter sur des joueurs,
22:47que ce soit lui
22:48ou que ce soit peut-être
22:49d'autres joueurs de rugby à 15.
22:50On l'a vu de par le passé,
22:51mais c'est quand même cool
22:52de pouvoir faire l'échange
22:53entre les deux
22:54et que la Fédération
22:55facilite ça.
22:56Complètement d'accord avec toi.
22:57Pour moi,
22:58c'est une marque d'intelligence
22:59qui est très forte
23:00de notre management.
23:01Parce que c'est vrai
23:02qu'il y a le meilleur joueur du monde
23:03de rugby à 15
23:04qui dit qu'il veut participer
23:05au projet olympique.
23:06En face de ça,
23:07il faut qu'il y ait
23:08un modèle organisationnel
23:09qui le permette.
23:10Et ça,
23:11c'est toute l'intelligence
23:12de notre staff
23:13de l'avoir rendu possible
23:14avec son club,
23:15avec le joueur,
23:16avec la Fédération
23:17et de faire en sorte
23:18que ce joueur puisse
23:19remporter un titre
23:20avec Toulouse,
23:21derrière remporter
23:22un titre
23:23avec l'équipe de France.
23:24Tout ça,
23:25ça ne serait pas possible
23:26si tu avais un joueur surmené
23:27ou un joueur
23:28qui ne serait pas tranquille
23:29pour remporter
23:30ou un joueur
23:31qui ne serait pas
23:32tranquille pour le faire.
23:33Donc voilà,
23:34je pense qu'ils ont trouvé
23:35un point d'équilibre
23:36où chacun est gagnant,
23:37le joueur,
23:38le club et l'équipe.
23:39Et ça,
23:40je trouve que c'est vraiment
23:41remarquable et fort.
23:42Parce qu'en le faisant
23:43avec le meilleur joueur du monde,
23:44tu sais que tu peux
23:45le faire avec tout le monde.
23:46En tout cas,
23:47nous,
23:48pour le coup,
23:49Antoine,
23:50il a été mis
23:51très progressivement
23:52dans le jeu.
23:53Il n'est pas arrivé un matin
23:54et il s'est tapé une semaine
23:55de 7 directement.
23:56Ça a été une montée
23:57en puissance progressive.
23:58Il y a eu pas mal
23:59de premiers rangs
24:00d'observation,
24:01des stages.
24:02Puis après,
24:03un tournoi.
24:04Donc c'était vraiment
24:05très progressif.
24:06Le mec n'a pas été posé
24:07comme un chaussure à soupe.
24:08Il est vraiment intégré.
24:09Après,
24:10je ne sais pas
24:11quelle est la situation
24:12des Irlandais
24:13vis-à-vis de Kinnan.
24:14Mais en tout cas,
24:15je pense que nous,
24:16on peut être...
24:17Enfin,
24:18en tout cas,
24:19le joueur,
24:20moi,
24:21je trouve que c'était
24:22très professionnaliste,
24:23très respectueux
24:24par rapport à nous aussi.
24:25Et ça a été vraiment
24:26très bien fait.
24:27C'est cool qu'il y ait
24:28une équipe qui se batte
24:29depuis bientôt 10 ans
24:30pour avoir une place.
24:31Et là,
24:32on se dit qu'il y a
24:33un joueur qui arrive.
24:34Peu importe le grade
24:35ou le statut du joueur,
24:36il arrive et il prend la place.
24:37Après,
24:38c'est vrai que ça s'est bien passé,
24:39qu'il a montré l'envie.
24:40Oui,
24:41dans une équipe
24:42de toute manière
24:43qui tourne bien,
24:44on l'aurait vite vu
24:45si le gars n'était pas arrivé
24:46avec un état d'esprit
24:47favorable à la communication,
24:48à collaborer avec
24:49les autres joueurs.
24:50Donc,
24:51ça serait vite ressenti,
24:52notamment sur les performances
24:53de terrain.
24:54Donc voilà,
24:55là,
24:56on a l'exemple
24:57de quelqu'un,
24:58en tout cas,
24:59je l'espère,
25:00qui donne l'impression
25:01qu'il se sent bien
25:02au regard des performances.
25:03Et l'avenir,
25:04tu l'as déjà bien prévu
25:05parce que tu possèdes
25:06déjà un poste
25:07chez Capgemini.
25:08C'est ça.
25:09Et comment tu fais
25:10pour gérer
25:11cette double casquette ?
25:12C'est-à-dire que le lundi,
25:13tu es dans les bureaux
25:14et le mardi,
25:15tu es sur le terrain.
25:16Pas exactement,
25:17mais ça pourrait,
25:18mais c'est pas exactement ça.
25:19Je suis virtuellement
25:20dans les bureaux.
25:21Donc en gros,
25:22en effet,
25:23à l'issue de mon Master,
25:24j'ai intégré Capgemini
25:25et donc,
25:27donc c'est super
25:28parce qu'ils me permettent
25:29d'avoir un CDI à temps partiel
25:30en parallèle du rugby.
25:31Donc ça,
25:32c'est une vraie chance.
25:33Ça veut dire que le moment
25:34où j'arrête le rugby,
25:35si tout se passe bien,
25:36je peux intégrer
25:37cette belle boîte
25:38de conseils.
25:39Et donc,
25:40de manière très concrète,
25:41c'est du travail à distance
25:42sur un rôle
25:43de chef de projet.
25:44Donc,
25:45il y a un client
25:46qui a des exigences
25:47et derrière,
25:48il y a des équipes techniques
25:49et créatives
25:50qui doivent y répondre.
25:51Et au milieu de tout ça,
25:52tu as quelqu'un
25:53qui va agir
25:54un peu comme
25:55un chef d'orchestre
25:56pour rendre le travail
25:57et délivrer le travail demandé.
25:58Et donc,
25:59moi,
26:00je suis dans cette position-là.
26:01Donc ça veut dire
26:02qu'on a entraînement
26:03tous les jours
26:04et qu'un peu avant,
26:05un peu après l'entraînement,
26:06j'arrive à dédier
26:07du temps de travail
26:08pour Capgemini
26:09également sur des temps off.
26:10Et tout ça,
26:11moi,
26:12ça m'équilibre.
26:13Ça m'équilibre beaucoup.
26:14Ça me permet
26:15de nouer d'autres relations,
26:16d'exister dans un autre cercle,
26:17de sortir un petit peu,
26:18je pense,
26:19la tête du rugby
26:20à certains moments
26:21pour mieux y revenir après.
26:22Comme je te disais,
26:23je n'ai jamais été baigné
26:26de famille passionnée
26:27ou dont la culture
26:28et le rugby est forte.
26:29Donc,
26:30je pense que je suis
26:31un profil hybride
26:32qui apprécie le rugby,
26:33qui aime sa passion.
26:34C'est la passion,
26:35mais qui a aussi besoin
26:36d'autre chose
26:37pour se sentir bien.
26:38Donc,
26:39c'était un peu mon pari.
26:40Et puis,
26:41ça a très bien fonctionné.
26:42J'ai surtout eu un employeur
26:43qui a été formidablement
26:44ouvert par rapport à ça.
26:45Parce qu'il y en a très peu
26:46qui sont capables
26:47d'accepter un tel rythme.
26:50Et j'ai eu un mec là-bas
26:52qui a pris le risque,
26:54qui a pris le pari.
26:55Ça s'est très bien passé.
26:56Ça se passe très bien.
26:57Donc,
26:58c'est une vraie chance
26:59de pouvoir le faire.
27:00Donc,
27:01pas de chance de te voir
27:02sur les terrains après
27:03ou en tant qu'entraîneur ?
27:04Si, peut-être.
27:05Je ne sais pas.
27:06Peut-être.
27:07Oui,
27:08peut-être pas de haut niveau.
27:09C'est sûr qu'il y aurait
27:10une volonté de transmettre
27:11parce que j'ai envie
27:12de pouvoir rendre un peu
27:13au rugby ce qu'il m'a donné
27:15et de pouvoir y contribuer,
27:18contribuer au développement
27:19du rugby
27:20et faire en sorte
27:21qu'il y ait de plus en plus
27:22de monde en face.
27:23Donc,
27:24je me projette.
27:25J'ai récemment pris une licence
27:26au club d'Anthony
27:27là où j'habite.
27:28D'accord.
27:29Donc,
27:30on verra comment ça fait écho
27:31après ma carrière.
27:32Peut-être un peu d'entraînement
27:33de temps en temps la semaine,
27:34des actions sociales
27:35à droite et à gauche.
27:36Bon, voilà.
27:37Je pense que je me grefferai
27:38certainement au projet
27:39du club d'Anthony.
27:40Et puis ensuite,
27:41je verrai ce qui me convient,
27:43ce que j'ai le temps de faire aussi.
27:44Mais je pense qu'il y aura
27:45forcément un lien
27:46pour rendre un peu au rugby
27:47ce qu'il m'a donné.
27:48En tout cas,
27:49le rugby restera
27:50un fil conducteur.
27:51Oui,
27:52certainement.
27:53C'est Jonathan Logel
27:54pour Coprugby.

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