Le débrief du sacre olympique de l'équipe de France masculine de rugby à 7. Présenté par Rémi Dos Santos, avec Daniel Herrero, Quentin Cabanis et Clément Combes.
Victorieux des Fidji 28-7 en finale des Jeux de Paris 2024, les Bleus, emmenés par un grand Antoine Dupont, offrent la première médaille d'or à la France dans ces JO.
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00:00Le 7 de France l'emporte 28 à 7 face au Fidji, double champion olympique en titre.
00:10Cette équipe des Fidji a terre au sol, grogui par cette équipe de France.
00:14Stéphane Parez, Ryan Rébal, Jean-Di Thimot, Varian Pasquet, Jefferson Lee-Joseph, Paulin Riva, Antoine Zegdar, Aaron Grandidier, Jean-Pascal Barac, Jordan Sefaux, Nelson Epee.
00:24Celui qui a fait la différence dans cette deuxième mi-temps, Antoine Dupont, monstrueux, les Bleus, Daniel Herrero sont champions olympiques.
00:33Première médaille d'or pour le sport français, elle est dans cette balle ovale, dans le cœur de ces hommes ovale.
00:40L'équipe de France de rugby à 7 est allée se chercher avec les dents dans un premier temps, avec la conviction dans un second, avec les dents, la conviction et un peu de talent en troisième temps.
00:48Et là dans cette finale, tout est réuni, ils y sont, ils tiennent dans cette première mi-temps stratégiquement pensée quand même.
00:54Ils tiennent le conflit, ils tiennent la conquête, ils tiennent l'occupation, ils tiennent la défense.
00:59En seconde mi-temps ça explose, tout azimut, évidemment l'entrée d'Antoine va être décisive.
01:04Mais quand même tous, sans exception, tous, sans exception, ont fourni un match, je pense, au-delà de leur niveau individuel.
01:11D'ailleurs que les français sur le terrain ont montré un niveau collectif remarquable, puisqu'ils marquent quatre essais dans cette finale.
01:18Et ils ont en même temps montré un niveau individuel au-delà de ce que chacun pour l'instant avait fait de mieux.
01:24C'est une superbe victoire et une superbe médaille.
01:27L'arme évidemment d'Antoine Zegdar, champion du monde, vainqueur du circuit mondial.
01:33Il y a quelques semaines, les bleus qui enchaînent avec l'Olympe.
01:37On avait vu avant le coup de sifflet final, Daniel, la joie de Stéphane Parez et de Jérôme Darré, qui sont deux des hommes de base.
01:45Jérôme Darré, le coach de cette équipe, le travail fourni depuis quatre ans est récompensé.
01:51Ben oui, évidemment on ne peut et on ne doit surtout pas oublier ou ternir la performance de notre coach, de notre staff sans doute.
02:03Mais ce coach-là, un, il est lucide et intelligent, deux, il est subtil et c'est un vrai bonheur, un vrai meneur d'hommes.
02:09J'allais dire, c'est un vrai bonheur de le voir mener les hommes.
02:12Il a cette qualité incroyable de donner à la fois et de la confiance et, je dirais, de la modestie.
02:18Et en même temps de l'humilité dans un jeu où à chaque instant, il peut se passer à la fois un drame et un exploit.
02:24C'est vrai, à chaque instant dans le rugby.
02:27Tu vois, psychologiquement, c'est un jeu considérablement difficile le rugby à sept.
02:30Tellement il y a des variations émotionnelles aux antipodes l'une de l'autre.
02:35Notre coach, Jérôme Darlé, honnêtement, il a bien géré.
02:39Tu l'as dit tout à l'heure, Rémi, en début d'analyse de ce match.
02:43On a encore la même équipe à l'entame du match.
02:46Est-ce qu'il n'y a pas là confiance, gaillardise, sérénité ?
02:49Est-ce qu'il n'y a pas là un projet général ?
02:51Un projet général de jeu ?
02:53Eh bien oui, moi je la teste, je le ressens et ça me paraît de totale évidence.
02:58Avec cette idée que c'est dans la seconde mi-temps, tellement nous avons confiance en nos forces,
03:03en notre santé, en notre potentiel joueur.
03:06C'est dans la seconde mi-temps que les chevaux vont se libérer,
03:09que les intentions créatrices vont le plus germer.
03:12Et avec des hommes qui sont restés jusqu'au bout, à la fois frais, disponibles,
03:15et, tenez-vous bien, très intelligents.
03:18Gloire à cette équipe de France de rugby à sept.
03:21Gloire évidemment à tous. Gloire à leur coach qui les a emmenés là.
03:24Gloire à Antoine Dupont qui...
03:26Qui ajoute à sa légende.
03:27Qui ajoute à sa légende.
03:28Mais quelle saison !
03:29Qui est déjà une icône du sport français, une icône du rugby français,
03:33tout azimut, qui a une si belle personne dans son cœur,
03:37mais qui est en même temps un si grand rubyman,
03:39qu'il a contribué aussi, malgré tout, à la gloire de l'équipe nationale de rugby à sept.
03:44C'est magnifique, ces images, évidemment, la joie des Français.
03:49On a parlé de Jérôme Darré, il faut parler aussi du sélectionneur fidjien,
03:54qui a été appelé il y a cinq mois.
03:56Les Fidjiens n'étaient pas encore qualifiés pour ces Jeux Olympiques,
04:02et qui a réussi à les ramener en finale.
04:06Certes, ils sont double tenants du titre, mais ça n'allait plus au Fidji.
04:08Absolument.
04:09Il a réussi à recréer un groupe et une équipe pour aller jusqu'à cette finale.
04:13Regarde Antoine, trois fêtes !
04:15C'est la troisième fête.
04:16Cet essai est impressionnant, parce que cette passe sur le premier essai,
04:22elle est exceptionnelle, parce qu'il y a une hauteur, le défenseur, pour la maître.
04:27La course est belle, la course est décisive.
04:29La course est tellement tranchante et tellement dominatrice en terrain, en espace,
04:34qu'elle est complètement décisive.
04:35Mais la passe, c'est un sommet de classe.
04:37Quand tu vois le défenseur, tu as l'impression qu'il s'y fait trois mètres de haut,
04:41et la passe, elle atterrit directement dans les mains de son coéquipier.
04:45Il y a trois fêtes de gestes, de timing.
04:48À un moment, s'il la lâche, il peut être intercepté.
04:50Et il la garde encore un dixième de seconde ou deux dixièmes,
04:53et il refait une deuxième fête.
04:55On ne sait pas s'il va la donner par-dessous ou par-dessus.
04:57Il y a une incertitude en même temps qu'il propose, qu'il impose au défenseur,
05:01qui continue à flotter, qui dans l'entre-deux, essaye d'être gênant.
05:05Antoine, dans le même mouvement, il a cette course, évidemment, qui est énorme,
05:10qui est tranchante, qui est évidemment décisive.
05:13Mais il a cette passe, qui est un pur exploit de technicité individuelle,
05:17qui est un pur exploit de passe de rugby,
05:19qui est un pur exploit de transmission.
05:23À plus forte raison, quand il y a derrière la transmission,
05:26il y a la plus belle des réussites, de la récompense, l'essai et le titre.
05:31Et voilà, 28 à 7.
05:34On n'a plus vraiment de mots pour parler de cette équipe de France à 7, messieurs, dames.
05:39Tous les superlatifs sont sortis.
05:41L'année de cette équipe de France de rugby à 7.
05:44Le titre mondial à Madrid.
05:46Le titre à Los Angeles.
05:48Aujourd'hui, ce titre olympique, avec finalement que des hommes
05:52qui ont fait des énormes performances.
05:54On voit Antoine Dupont, qui a sacrifié en partie sa saison
05:57pour faire ce tournoi olympique.
06:00C'était un pari pour lui.
06:01Il l'a réussi.
06:02On voit des clubs qui ont libéré des joueurs toute la saison.
06:05On peut penser à Caz.
06:07On peut penser à Toulon, pour Zegdar, pour Rebadge.
06:10Oui, quasiment tous.
06:11Il y en a 3 ou 4 quand même qui sont sous contrôle de la fédération.
06:14Il y en a 4 ou 5 qui sont dans des clubs.
06:16Ils ont été au service d'un projet.
06:19De l'équipe, évidemment, du projet de cette équipe de France.
06:23Et alors, quand même, il s'est déclenché sur l'ensemble de cette saison.
06:28Mais un esprit de conquête, un esprit de solidarité.
06:33Il savait, comme une gloire absolue, comme une hypothèse de réussite,
06:37que s'ils étaient dans la fusion et dans le don de la première à la dernière minute,
06:41les hypothèses seront élevées.
06:43L'arrivée d'Antoine a fait le reste.
06:45Et bravo aux clubs.
06:47Il y a eu des négociations quand même depuis des mois avec le Stade Toulousain,
06:51la fédération, avec Antoine Dupont.
06:55Pour lui, justement, bravo.
06:58Il a sacrifié le tour à Destination pour ça.
07:00Oui, mais justement, tout à l'heure, on avait ce débat de
07:03est-ce que c'était une déception s'il n'y avait pas de titre au bout ?
07:07Au final, ça reste l'aboutissement de tout un tas de travail,
07:11de négociations, d'organisations aussi,
07:14pour un joueur extraordinaire, pour un joueur hors normes.
07:18Mais ça aboutit et ça marche.
07:20Et la joie, elle sera contagieuse.
07:23Elle sera collective aussi, parce que tout ce qui a été mis en place
07:26par l'ensemble des partis...
07:28Du rugby français, on dirait presque.
07:30Par l'ensemble du rugby français, ça a marché.
07:33Donc bravo à tout le monde, finalement.
07:35Et juste un petit mot aussi pour Jonathan Logiel, pour Dimitri Dolib,
07:39pour Jonathan Logiel, parce qu'il n'a pas été pris, notamment,
07:42alors que c'est un joueur de rugby A7 français historique
07:45qui est là depuis plus de dix ans.
07:47Pour des joueurs comme Dimitri Dolib, qui me vient en tête,
07:49mais il y en a forcément d'autres, qui ne font pas partie de cette sélection,
07:51mais qui était au stage, qui était dans ce stage au Fidji,
07:55il y a huit ou dix mois, parce que la saison de rugby A7,
07:59on ne la voit que de janvier à juillet avec ces choses olympiques,
08:02mais il se tape cinq mois de préparation avant.
08:05Et il y a des joueurs qui ne font peut-être pas partie de cette aventure parisienne,
08:08mais qui font partie intégrante de ce groupe.
08:11On pense à Sacha Valot, notamment, qui était là cette semaine
08:15pour commenter les premiers matchs de l'équipe de France.
08:17Voilà, il y a tous ces joueurs-là, ce groupe entier,
08:20qui a fait naître cette équipe qui est là ce soir à Paris
08:24et qui a réussi une des plus belles pages,
08:26la plus belle page de son histoire, tout simplement.
08:28Oui, une des plus belles pages de tout le rugby français.
08:33Moi, ces joueurs-là sont mes frères.
08:35Je me sens du rugby de France,
08:37et ces joueurs-là sont issus d'une pensée rubistique française
08:42qui fait que, quand même, dans les grands moments,
08:45ça se solidarise, ça arrive à des complémentarités de comportement,
08:48ça arrive à élaborer des projets collectifs.
08:51Il y a grandeur dans la Maison Oval.
08:54Maintenant, après, dans la réalisation, dans le contenu,
08:57dans le labeur, dans la pugnacité, dans la coriacité,
09:00dans l'intelligence aussi, je dirais, de la gestion
09:02et de la santé des hommes et de la qualité du rugby produit,
09:05quand même, c'est arrivé un fruit merveilleusement mûr
09:08le jour de la finale olympique à Paris.
09:11Et puis, Daniel, tu dis une des plus belles pages de l'histoire du rugby français.
09:14Ça va rentrer, clairement, comme France-Nouvelle-Zélande 99,
09:18comme la finale de 2011, comme l'expo en 2017 à Cardiff-Asso-Black.
09:22C'est au même niveau et ça peut être en discussion,
09:25pourquoi pas, pour être au-dessus.
09:26Oui, ce sont les Jeux Olympiques, oui, c'est du rugby à 7,
09:29mais clairement, ces garçons-là ont marqué l'histoire de leur sport.
09:32Le rugby de France est en effervescence.
09:35Le rugby à 7 va devenir, sur la Terre de France, une pratique majeure.
09:39Le rugby à 7, tel que nous le voyons, il va devenir une pratique éducative majeure.
09:43Il n'y a pas un prof de gym, aujourd'hui, sur la Terre de France,
09:46qui ne se dit pas, ce jeu-là, il est intéressant sur le plan des relations,
09:50sur le plan de la formation, sur le plan de l'ouverture,
09:52sur le plan de l'intelligence stratégique, sur le plan de la gaillardise,
09:55sur le plan de la solidarité.
09:56Tu vois ça ? Non, le jeu de rugby à 7,
10:00il est propulsé par des hommes extrêmement talentueux,
10:03par une jeunesse joviale.
10:05Il y a de la fraîcheur, quand même, chez ces joueurs-là.
10:08T'as envie d'être leur copain ?
10:09Non, il y a de la fraîcheur, et en même temps, quand même,
10:13ça transpire, ça dégage un niveau de solidarité
10:17qui te laisse penser, quand même, que les grandes valeurs fondamentales du rugby,
10:20elles y sont aussi.
10:21Messieurs, dames, il y a 124 ans,
10:25l'équipe de France était déjà championne olympique de rugby.
10:28C'était du rugby à 15, c'était à Paris.
10:31C'était à Paris, mais ça a été quand même la fin de l'aventure du rugby.
10:35Il n'y avait que trois équipes, c'était pas mal.
10:38T'étais premier sur trois.
10:40Mais quand même, c'était une impulsion de l'aventure.
10:43C'était un début.
10:44124 ans après, il y a de nouveau champion olympique français en rugby.
10:48C'est à Sète, oui, mais voilà.
10:51C'est un jeu qui se pratique aujourd'hui par 200 nations sur la planète.
10:54C'est un peu internationalisé.
10:55Et aujourd'hui, c'est devant 80 000 personnes.
10:57Exactement.
10:58Ça s'est joué aujourd'hui dans notre stade majeur,
11:01le Stade de France, au cœur de notre pays.
11:04Et là, il y en avait 80 000 qui sont venus encourager des coquelets,
11:08à la fois en enthousiasme, volontaire,
11:10pour faire en sorte que, un, le rugby soit grand,
11:12deux, à travers le rugby, la France le soit aussi.
11:15C'est beau.
11:16On a les poils, on a quasiment les larmes aux yeux.
11:19Ça a été un moment magnifique.
11:2128-7, donc, pour la France face au Fidji, champion olympique,
11:25les Bleus du Seven.
11:26On se retrouve tout de suite pour continuer d'en discuter.
11:36C'est absolument incroyable ce qu'on vit.
11:38C'est historique.
11:3928-7 pour l'équipe de France,
11:40qui a remporté les Jeux olympiques en rugby à 7,
11:43en battant les Fidji,
11:45qui avaient remporté les deux premières éditions à Rio et à Tokyo.
11:48Il faut se rendre compte.
11:50La première médaille serait celle du rugby.
11:52La première médaille d'or, la première Marseillaise,
11:54sera celle du rugby, grâce à Antoine Dupont,
11:56Varian Pasquet, Andy Thimot, Ryan Raybadge, etc.
11:59Et Jérôme Daré, l'entraîneur.
12:02Jérôme Daré qui, je lui parlais de ses attributs génitaux,
12:06tout à l'heure, quand on en parlait, quand on cabanisse,
12:09qui a ce courage de mettre Antoine Dupont sur le banc.
12:14Daniel Hérault, il a même changé en cours de tournoi,
12:18parce que les deux premiers matchs,
12:20Antoine Dupont est titulaire,
12:21il n'est pas aussi dominant qu'il l'est là,
12:26sur les deuxièmes périodes,
12:27contre l'Afrique du Sud et contre les Fidji.
12:29Oui, plusieurs points d'analyse.
12:31Le premier point d'analyse, c'est que Jérôme Daré,
12:35l'entraîneur du CET de France,
12:37est un pion majeur de la réussite.
12:40Dans le sens où le rugby produit, la santé des hommes,
12:44la qualité de la gestion des matchs qui se sont déroulés,
12:47ont tous attesté une pensée.
12:49Rien ne s'est fait au hasard.
12:51Au départ, tout début du tournoi,
12:54ce n'était quand même que mercredi, c'est-à-dire il y a trois jours,
12:56au départ, il semble que la présence d'Antoine Dupont
13:01lui apparaisse un élément positif.
13:03Il y a peut-être un doute sur la santé de fond.
13:06Le rugby à CET demande des années de préparation.
13:09Il demande une qualité athlétique extrêmement pointue.
13:12Tous les joueurs qui sont là, à part Antoine,
13:14sont des joueurs qui se préparent à ces efforts-là,
13:16ces efforts très spécifiques, depuis des mois.
13:19Jérôme Daré, il fait jouer Antoine au début,
13:22et il semble qu'il ne soit pas satisfait
13:24de la qualité du rugby produit dans les premiers remitants,
13:27avec Antoine Dupont à la mêlée.
13:29Et il revient sur quelque chose qui lui apparaît plus rassurant,
13:32une formation d'équipe qui maîtrise,
13:34depuis maintenant une année je dirais,
13:37le début des matchs.
13:38On se met en place, on est raide sur le défensif,
13:41on ne manque pas un seul plaquage.
13:43On essaye de construire, mais on ne prend pas énormément de risques.
13:47On amène l'adversaire dans un climat où il peut être en doute,
13:51et nous on peut être en sérénité.
13:52Ça c'est le deuxième point de l'analyse.
13:54Il estime que la sérénité qui règne
13:57derrière une première remitante maîtrisée,
14:01mais pas forcément gagnante,
14:02la sérénité qui règne derrière,
14:04elle sera propice à envoyer du jeu.
14:06Là il fait rentrer Antoine.
14:08Là le jeu augmente, le potentiel créatif augmente,
14:11le potentiel d'entreprise augmente.
14:13De tous !
14:14Tous !
14:15Tous y deviennent plus joueurs en seconde remitant.
14:17Tous y deviennent plus capables d'initiatives en seconde remitant.
14:20En seconde remitant, on les cite presque tous.
14:22En seconde remitant, on en cite très peu.
14:24En première remitant, on les cite tous.
14:27Tous, on les cite en l'air.
14:29Dans le quatre anges des bords,
14:30qu'il va faire un deux contre un,
14:31là où il n'y en a que deux.
14:32Tu vois, des maîtres gagnés sur un défi physique.
14:35Et là, je me dis,
14:37il utilise le potentiel santé d'Antoine Dupont
14:41avec le potentiel sérénité
14:45que les autres ont gagné en première remitant
14:47et qu'Antoine, en plus, va pouvoir exploiter.
14:50Antoine, il va pouvoir exploiter
14:52par la variété de son jeu et son potentiel d'initiative,
14:54sa santé à lui,
14:55dans les trois, quatre dernières minutes,
14:57il va pouvoir exploiter cette sérénité
14:59qui s'est installée dans le destin
15:02de l'équipe de France de rue Biasset en première remitant.
15:04Ça, c'est pour notre équipe,
15:07mais il faut se dire aussi
15:09que quand tu fais entrer Antoine Dupont,
15:10l'adversaire, en plus de ça,
15:12il se tend.
15:15Tu libères à la fois tes coéquipiers,
15:17mais en plus, tu dois tendre l'adversaire.
15:19Il me semble que tu le disais tout à l'heure, Daniel,
15:21quand il y a Antoine Dupont sur le terrain,
15:23quand il va toucher le ballon,
15:25tu es plus enclin à défendre un peu plus nombreux sur lui
15:28et donc de facto à libérer un petit peu les autres.
15:30Alors ça, le deuxième point,
15:32le niveau très élevé d'un joueur
15:35amène souvent des vigilances défensives supérieures.
15:39Tu vois, l'adversaire qui met évidemment
15:42soit des plans d'un homme, un homme à homme quasiment.
15:45Dans certaines situations,
15:47aujourd'hui, Antoine, il avait un mec qui le suivait
15:49autour de la mêlée, tu vois, dans les zones de lancement,
15:51notamment mêlée, touche, couffrant.
15:53Sur les couffrants, par exemple,
15:55quand Antoine a joué rapidement, il en a joué trois rapidement,
15:57il y a sûrement un physien qui se met dans l'instance,
16:00dans la seconde où le couffrant est sifflé,
16:03il se met à 10 mètres en face d'Antoine, c'est pour lui.
16:05Tu vois, il est missionné pour ça.
16:07Là, nous sommes sur des minuties, de fait,
16:10de stratégie,
16:12mais quand même,
16:14l'allure générale
16:16de la construction du rubis
16:19de cette équipe de France,
16:22elle passe par la pleine exploitation
16:25du talent de chacun de ses joueurs.
16:27Et quand même, je dois avouer, malgré tout,
16:29que la fraîcheur des conquérants à la balle,
16:31des conquérants à la balle,
16:33ceux dans l'air, ceux de la touche,
16:35ceux des renvois, ceux de la mêlée moyen,
16:37ceux des contre-rucks, deux, trois,
16:39ceux du bordel mis dans le camp de l'adversaire
16:41ou sur les contre-rucks, pas forcément réussis,
16:43mais la puissance, tu vois ça ?
16:45Quand il y a un regroupement,
16:47il y a un ballon au sol, il y a un ruck,
16:49à un ou deux, tu ne crées pas forcément le game,
16:51mais tu crées le recul.
16:53C'est ce qu'on s'était dit
16:55sur le coup d'envoi du match.
16:57On vient un peu chicorer
16:59la prise de balle fidjienne,
17:01oui, on commet un en avant,
17:03mais on montre aux fidjiens
17:05qu'on rentre dans le match pour les agresser
17:07et les embarrasser.
17:09Alors ça, c'est le dernier point,
17:11c'est l'augmentation, ça sur l'ensemble du tournoi,
17:13du potentiel d'agressivité.
17:15Les deux premiers matchs,
17:17on trouve, bah,
17:19un peu ternes.
17:21On dit, tiens, ou ils manquent un peu de gaillardise,
17:23ou ils sont un peu oppressés,
17:25dans le mécanisme d'angoisse.
17:27Avec les Argentins,
17:29ça se déclenche.
17:31Avec le quart de finale, ça se déclenche de façon considérable.
17:33On sait d'abord que les Argentins sont très agressifs,
17:35qu'ils sont très pénibles, qu'ils ont des rapports d'orgueil,
17:37dont Mahom, de fait,
17:39et d'équipe à équipe, ils sont toujours
17:41dans la stimulation des vexations,
17:43les Argentins,
17:45notamment sur le défi athlétique,
17:47on les tord en 5 minutes.
17:51Et sur l'ensemble,
17:53les Français vont être dans la discipline,
17:55demi-finale et finale,
17:57dans l'extrême agressivité,
17:59dans les duels souvent gagnés,
18:01et à partir de là,
18:034-6-1.
18:05Tout est dit, oui,
18:07contre Cabanis ?
18:09Tout est dit, c'est quand même...
18:11Après, là, c'est des hommes qui viennent de rentrer
18:13dans l'histoire,
18:15qui ont fait une performance historique,
18:17parce qu'en face, c'est une équipe qui avait marché
18:19sur absolument tout le monde
18:21depuis le début de la compétition.
18:23On leur avait donné un peu de fil à retordre
18:25dans le troisième match de poule,
18:27mais il faut voir qu'ils nous ont battus assez largement,
18:29et sur le reste, il n'y avait pas eu photo.
18:31Les Fidjiens faisaient office
18:33d'ultra-favoris, je pense que pour pas mal
18:35de personnes du grand public,
18:37l'équipe de France allait subir
18:39de victimes expiatoires en finale.
18:41Et là, ils sont arrivés avec un caractère
18:43phénoménal, et ils ont roulé
18:45sur les Fidjiens, les Français, en deuxième période.
18:47Ils ont été monstrueux !
18:49Monstrueux !
18:51La seconde mi-temps, elle est du même ordre
18:53que la première mi-temps contre l'Argentine.
18:55C'est-à-dire qu'on leur monte dessus,
18:57on leur marche dessus, tout ça étant
18:59des métaphores un peu excessives,
19:01mais qui se dégagent vraiment d'une domination.
19:03Et à 14 à 7, Daniel, tu disais
19:05on va gagner.
19:07Alors qu'en rugby à 7, 7 points, c'est rien.
19:09Absolument.
19:11Et tu as tenté, parce que cette équipe de France
19:13était tellement pleine de confiance, tellement dominante,
19:15que tu savais que finalement,
19:17il ne pouvait rien arriver à ces Bleus.
19:19Je voyais toutes les clés en place. Dans le défensif,
19:21dans la pression, dans les duels,
19:23dans les petits signes de détails.
19:25Le fameux contre-rug,
19:27dans le ballon en l'air, dans le renvoi.
19:29Dans tous ces secteurs, France !
19:31France !
19:33Ou si c'est pas gagné, c'est dangereux
19:35pour l'autre.
19:37L'installation,
19:39non pas dans le confort, il n'y a jamais de confort
19:41dans ce genre de match.
19:43Le rugby à 7 a une beauté sublime,
19:45c'est que tout est dans des temps réduits.
19:47Tout est réduit au rugby à 7.
19:49Le nombre de joueurs, le temps de jeu,
19:51les temps d'action,
19:53il n'y a pas beaucoup de mouvements.
19:55Le rugby à 7,
19:57c'est très castrateur.
19:59Montre-nous encore une action ou deux.
20:01Le rugby à 7, il a cette densité
20:03comme ça. Et là, les Français
20:05sont des petits détails sur toute la
20:07seconde de mi-temps et de la première seconde
20:09de la seconde de mi-temps, ils installent
20:11la main de fer,
20:13la classe
20:15et la sérénité.
20:17C'est ça, c'est la sérénité
20:19qui caractérise cette équipe.
20:21France, Fidji, Afrique du Sud,
20:23la cérémonie protocolaire de remise
20:25des médailles vient de commencer.
20:27Voilà le podium de ce rugby à 7
20:29masculin
20:31à Paris 2024. Place aux filles demain.
20:33On va en parler un petit peu,
20:35dans un instant sur Sud Radio.
20:43Daniel Herrero, Clément Combe,
20:45Quentin Cabanisse, on est ensemble jusqu'à
20:4721 heures. On a du mal à
20:49s'en remettre un petit peu de ce titre.
20:51Là, on est un petit peu euphoriques.
20:53Il y a de l'émotion, de l'euphorie. On rappelle
20:55que c'est déjà la quatrième
20:57officiellement médaille
20:59pour cette équipe de France.
21:01On refait les comptes. Clément Combe,
21:03la 7 médaille d'or du rugby à 7.
21:05Bien sûr, il y a eu deux en judo.
21:07La médaille d'or du rugby à 7,
21:09la médaille d'argent de Luka Mehretze
21:11en moins de 60 kilos chez les hommes
21:13en judo. Il y avait une deuxième médaille,
21:15une première médaille un petit peu plus tôt.
21:17C'était la toute première médaille
21:19de la délégation tricolore Shirin Boukli
21:21en moins de 48 kilos chez les femmes
21:23également en judo. Donc ça faisait
21:25deux médailles déjà pour le judo. Une très belle journée
21:27pour le judo français. Enfin, la quatrième médaille
21:29en équitation, une médaille de bronze
21:31pour le concours général par équipe
21:33au dressage cette fois-ci.
21:35Voilà, et du coup, on aura la cinquième
21:37d'ici à peu près une heure.
21:39C'est en Escrime
21:41puisque la finale...
21:43Elle a l'air d'avoir lieu maintenant
21:45puisqu'ils ont l'air d'avoir montré le tableau
21:47final. Ah, parce que j'avais l'impression
21:49que ça avait changé. Mais alors tant mieux, tant mieux.
21:51On va pouvoir la vivre un petit peu cette
21:53finale de l'épée
21:55féminine avec notre
21:57française Auriane Malot-Breton
21:59qui affronte Viviane Kong
22:01la hongkongaise dans cette finale
22:03de l'épée féminine.
22:05Donc, cinq médailles pour cette première journée
22:07des Jeux Olympiques de Paris 2024.
22:09Ça commence très très fort.
22:11On va revenir au rugby.
22:13Il va bientôt y avoir la première marseillaise
22:15aussi de ces Jeux Olympiques. Exactement, il va y avoir
22:17la première marseillaise d'ici quelques instants. Daniel, au moment
22:19où ça reprenait, tu étais en train de dire
22:21quelque chose sur Antoine Dupont. Qu'est-ce que tu faisais ?
22:23Il lance son Panthéon.
22:25Oui, voilà.
22:27Il est panthéonisé
22:29dans la nation
22:31de France. Sans aucun doute, c'est un sportif.
22:33Il a donc
22:35un jeûne sportif.
22:37C'est un enfant de la jeunesse de France.
22:39Mais il est si haut
22:41en niveau de performance. Il est si haut
22:43en comportement humain. Il est si haut
22:45en plénitude d'humanité.
22:47Tu vois, il est fait de modestie.
22:49Il est fait d'une
22:51saveur extrêmement élevée pour le travail.
22:53Il est
22:55tellement
22:57généreux dans la relation avec les autres.
22:59Il est à l'équilibre de la considération
23:01qu'il a de lui-même. Antoine Dupont, c'est pas
23:03un faux modeste. Un homme qui sait ce qu'il vaut.
23:05Tu vois, il n'est pas...
23:07Il n'a pas un égo surdimensionné.
23:09Mais dès qu'il rentre sur un
23:11terrain, dans cet espace-là, il a une capacité
23:13à se donner au monde, aux autres partenaires
23:15qui est considérable.
23:17Et en même temps, il a, comme vous le savez maintenant,
23:19depuis longtemps, il a été meilleur joueur de rugby du monde
23:21à 15. Il aurait pu l'être
23:23deux ou trois fois. Il l'a été une fois, mais
23:25depuis deux ou trois ans, il domine le rugby mondial
23:27individuellement, je parle.
23:29Et donc, il y a quelque chose d'immense
23:31chez ce joueur.
23:33Mais en même temps, il arrive dans le terreau de cette
23:35équipe de France de rugby à 7, qui n'est pas
23:37son terreau initial, malgré tout, son terreau
23:39culturel, son terreau d'expertise.
23:41L'expertise la plus haute, quoi.
23:43Antoine Dupont, c'est un gars qui s'entraîne depuis maintenant
23:4515 ans, plusieurs heures par jour
23:47autour du rugby à 15, quand même.
23:49Il arrive dans cet autre jeu
23:51et ils s'y font avec noblesse, avec
23:53ouverture d'esprit, avec dignité,
23:55avec extrêmement de respect
23:57pour tout le monde.
23:59Il est dans
24:01le champ.
24:03J'aime pas trop, moi, dans le monde du sport
24:05et du rugby en particulier, quand on parle
24:07et quand on glorifie à l'exclusive
24:09le joueur, là, ce sera pas
24:11le cas. Mais quand même, franchement, en bout
24:13d'analyse, derrière cette très belle équipe
24:15de France de rugby à 7,
24:17derrière ce très très beau coach,
24:19il y a évidemment
24:21cette personnalité d'Antoine Dupont
24:23qui met quand même une dimension
24:25originale à ce titre.
24:27C'est vrai qu'Antoine Dupont,
24:29très clairement, il dépasse
24:31désormais le cadre du rugby.
24:33C'était déjà le cas.
24:35En fait, il continuait
24:37à écrire sa légende. Finalement, parce que
24:39on se rendait pas compte, peut-être
24:41avant la coupe du monde de rugby, de l'aura
24:43qu'avait Antoine Dupont, mais
24:45tous les feuilletons
24:47qu'il y avait eu autour de sa blessure, etc.
24:49On s'est rendu compte de la pression qu'il y avait autour de ce garçon.
24:51Là, il choisit d'aller
24:53faire les Jeux avec le statut de meilleur joueur
24:55du monde de rugby à 15.
24:57Il y avait toutes les polémiques.
24:59Oui, il délaisse le 15 de France pour aller
25:01faire les Jeux Olympiques.
25:03Il fait pas le tournoi. Lui, il arrive avec
25:05une énorme humilité dans le rugby
25:07à 7. Il a accepté d'apprendre, de faire des stages
25:09justement pour découvrir ce sport.
25:11Il accepte, là, d'être remplaçant sur une finale
25:13olympique parce qu'il sait que finalement
25:15il peut faire basculer ce match
25:17en seconde période. On se rend pas compte
25:19de l'humilité du garçon, mais aujourd'hui
25:21de l'immense star
25:23que c'est. Ça va peut-être être
25:25le joueur français le plus star qu'on ait eu
25:27de toute l'histoire. Aujourd'hui, je pense
25:29que personne en France ne va pas connaître
25:31le nom d'Antoine Dupont, ce qui n'était peut-être pas le cas sur
25:33d'autres joueurs de rugby, même déjà starifiés.
25:35Moi, j'ai une question.
25:37Je déteste ce débat parce que je
25:39considère qu'il est qu'à la moitié de sa carrière.
25:41Mais où est-ce qu'on le classe
25:43parmi les légendes du rugby français ?
25:45Au vu de tout
25:47ce qu'il a gagné en club,
25:49un titre olympique avec l'équipe de France,
25:51il ne lui manque
25:53que la Coupe du Monde,
25:55mais que personne en France n'a gagné.
25:57Où est-ce qu'on le classe parmi
25:59les légendes du rugby français ?
26:01C'est une question
26:03qui peut prendre des heures à répondre, mais
26:05moi, j'ai pas
26:07de réponse définitive à cette question.
26:09Par contre, il est déjà dans la discussion.
26:11C'est définitif.
26:13Oui, on pourrait dire que
26:15le rugby français dans toute son histoire, qui date quand même
26:17on dirait de la fin du XIXème,
26:19ça a été depuis 9 années.
26:21Il y en a eu quelques-uns.
26:23Mais le rugby français, culturellement,
26:25de par l'histoire du jeu de rugby à l'échelle de la planète
26:27et du rugby de France en particulier,
26:29jamais n'a glorifié un individu. Jamais.
26:31Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, il n'y a pas un joueur
26:33dont on se rappelle. Il n'y a pas
26:35un expert rugbystique qui pourrait te dire
26:37il y en avait un en 1930 ou en 1940.
26:39Très très peu. Bon, c'est des équipes
26:41de fait. C'est toujours des équipes. On le citera des équipes
26:43de clubs, on le citera même une équipe nationale en rugby
26:45qui, jusqu'aux années
26:4760, se mettait à en exercer.
26:49Avec les années 60 ou les années 70
26:51et 10 arrivées dans la médiatisation,
26:53les transformations du championnat,
26:55la Deuxième Partie montre quand même
26:57l'émergence de quelques joueurs. Mais on a toujours
26:59beaucoup de difficultés à mettre. Qui y a ?
27:01Dis-moi un joueur des années 60.
27:03Bon, il y en a un ou deux qui émergent. Ils sont rares.
27:05Très rares.
27:07La première star, c'est Serge Blanco.
27:09Non, la première star, c'est Jean-Pierre Rive.
27:11Oui, il a des traits
27:13d'originalité.
27:15Il a les valeurs majeures
27:17que le sportif estime.
27:19Il est incroyablement courageux.
27:21Il a une posture
27:23très repérable.
27:25Il est d'une incroyable générosité.
27:27C'est la première star. Mais on n'aime pas trop.
27:29Oui, il y a ce côté
27:31collectif.
27:33Le monde du rugby va rester modeste là-dessus.
27:35Derrière, il arrive Serge Blanco. Lui, c'est un arrière.
27:37Il a des traits physiques hors normes.
27:39Effectivement, il est très offensif. Il semble
27:41porter quelques bases
27:43de l'âme de France. Il est assez courageux.
27:45Et il court très vite. Il aime
27:47danser, il aime chanter, il aime courir avec la balle.
27:49Il rentrera, effectivement, lui,
27:51quand même. C'est le premier.
27:53Là, nous sommes à la fin des années 90.
27:55Les années 90, voilà.
27:57Serge Blanco
27:59deviendra quand même
28:01le premier joueur à rayonnement
28:03international. Et quand même, dans notre estime,
28:05il est star. Star, ça veut dire ça brille
28:07et ça passe vite.
28:09Lui, il est star qui reste.
28:11C'est quand même quasiment le premier et le seul.
28:13Depuis, on incite. On voit qu'ils ont été bons.
28:15Mais depuis, on n'incite pas.
28:17Depuis les années 2000, on incite
28:19peu. On a de la difficulté à glorifier
28:21un seul joueur dans le rugby de France. Dans les temps
28:23récents, celui-là, il arrive
28:25rare. On voit
28:27que l'équipe de France de rugby ou le rugby de France,
28:29depuis 5 ou 6 ans, il a
28:31transformé son talent,
28:33son type de jeu à l'échelle des
28:35clubs, à l'échelle de l'équipe nationale.
28:37Depuis, on dira, grosso modo, les années 2000.
28:392020, pardon. Et là,
28:41il surgit celui-là.
28:43Celui-là, il va être glorifié
28:45bien qu'il soit infiniment modeste.
28:47En fait, c'est peut-être la plus
28:49grande force de cette discipline
28:51du rugby en général.
28:53De ne pas avoir,
28:55de ne pas starifier
28:57ces grands joueurs en France parce que
28:59il y a quand même énormément de légendes du jeu
29:01dans le rugby français. On parle de
29:03Serge Blanco. Moi, de suite, dans la
29:05chronologie, celui qui me vient ensuite, c'est Philippe Cella.
29:07Mais est-ce qu'il a
29:09cette dimension de star ?
29:11Peut-être pas, mais ça reste une légende du jeu.
29:13Je ne sais pas si ça reste une légende du jeu.
29:15D'abord, le mot légende, il faut faire gaffe.
29:17Il est honnêtement, je dirais, d'une métaphore
29:19trop aisée. Trop aisée aujourd'hui.
29:21Il inonde, de fait.
29:23Il devient tellement
29:25hors norme. Je ne l'utiliserai pas pour
29:27n'importe qui.
29:29Tu l'as fait, tu l'as lâché
29:31avec grandeur.
29:33Il rentre dans
29:35la légende, ça veut dire qu'il s'approche des dieux,
29:37de fait. Il va rester pour l'éternité dans le
29:39mot légendaire. Légendaire, ça va
29:41traverser le temps. Ça ne s'usera pas
29:43avec le temps. L'image restera
29:45gravée dans le cœur des hommes
29:47et dans le cœur des pierres et dans le cœur des statues
29:49et dans le cœur...
29:53Il y en a peu. Tu dis, Philippe Cella, pourquoi
29:55on ne sait pas. On sait, on l'a beaucoup aimé.
29:57C'était très grand. Mais cette plénitude,
29:59ce talent général,
30:01cette profondeur d'homme, de fait.
30:03Cette profondeur d'homme
30:05derrière le talent du joueur.
30:07À la hauteur de l'homme, de fait.
30:09Antoine, il est grand.
30:11Il est grand. Il est grand d'humanité.
30:13Il est grand d'intelligence. Il est
30:15grand de sobriété. Il est grand de simplicité.
30:17Il est grand de talent. Il est grand de pensée.
30:19Et il y a presque quelque chose d'involontaire
30:21chez lui, dans sa starification.
30:23Au-delà de ce qu'il fait sur le terrain
30:25et d'indéniable.
30:27Il met énormément de travail et d'effort.
30:29Mais tout ce qu'il y a autour,
30:31je ne dirais pas qu'il le subit,
30:33mais ça vient à lui
30:35et il le prend comme ça.
30:37Très bonne remarque. Elle nous a agité à tous.
30:39Elle nous a agité même avant la demi-finale
30:41de tout à l'heure et la finale de ce soir.
30:43Elle nous a agité. Quand même, Antoine,
30:45on parle presque que de lui dans les médias.
30:47Il n'y a pas un chapitre. Il n'y a pas une analyse
30:49qui ne commence pas par Antoine.
30:51En pratiquant, il y a 90%
30:53du sponsoring autour du rugby français
30:55à 15 et autour du rugby français à 7
30:57qui se fait autour d'Antoine Dupont.
30:59L'économie d'Antoine Dupont est quintuplée,
31:01sextuplée, décuplée, centuplée
31:03de part
31:05l'intérêt
31:07qu'il propose. Et les autres, presque rien.
31:09Ça peut blesser, ça, dans l'histoire
31:11d'un jeu où tout
31:13est au partage.
31:15Eh bien, va t'en voir avec Antoine, ça ne le fait pas.
31:17Nul le moindre
31:19embryon de jalousie sur Antoine.
31:21D'où l'idée aussi qu'il est très estimé
31:23dans le peuple de France.
31:25Aucun n'a...
31:27Attention, les collègues...
31:29Pour les joueurs du rugby à 7.
31:31Les champions là-bas.
31:49Unique dans leur histoire, ça.
31:51Unique dans leur vie.
32:01Ah, superbe, les collègues.
32:03Elle est magnifique, cette marseillaise chantée
32:05par quasiment tout le Stade de France.
32:07Bien évidemment, le titre olympique
32:09du 7 de France.
32:11Antoine Dupont et ses partenaires.
32:13C'est magnifique.
32:15C'est magnifique.
32:17France, Antoine Dupont et ses partenaires.
32:19Messieurs, dames, j'ai envie
32:21de vous sortir un petit tweet.
32:23Oui, oui, oui, monsieur,
32:25avec la médaille d'or
32:27et 4 drapeaux français, 5 drapeaux français
32:29signé Virimi Vakatawa.
32:31Eh oui.
32:33Il vient de là, lui.
32:35Il est pionnier.
32:37On l'oublie, c'est un des pionniers de cette équipe de France à 7.
32:39Virimi Vakatawa.
32:41C'est un match particulier pour lui. C'était contre les Fidji.
32:43Il avait été meilleur joueur du...
32:45C'est le meilleur joueur du monde à 7
32:47une année, Virimi Vakatawa.
32:49Oui, 2018, je pense.
32:51Quand on pense,
32:53on a parlé des anciens,
32:55tu as parlé de certains qui n'étaient pas là.
32:57On pense à Jonathan Logel, à Jean-Pascal Barrac,
32:59qui fait du 7 depuis une décennie.
33:01On pense à Gabin Villière aussi, qui a été...
33:03Thierry Bourraoua.
33:05Le monstrueux Thierry Bourraoua.
33:07Et Julien Candollé.
33:09Le team manager de l'équipe de France.
33:11Les lacafias.
33:13Mais quand ils ont été...
33:15Notamment,
33:17ceux qui ont joué dans les deux.
33:19Je pense à Candellon, qui a glore à 15,
33:21qui a glore à 7, à un temps où ça se pouvait.
33:23À partir de là, ça n'a plus ce pouvoir.
33:25Thierry Bourraoua,
33:27il est le prototype
33:29du bâtisseur
33:31et du premier.
33:33C'est le premier MBB de ce jeu.
33:35Ça n'a pas marché.
33:37Quand il a essayé de passer à 15, ça n'a pas marché.
33:39Il est revenu à 15, où il avait quand même commencé.
33:41Et non, c'est à 7 qu'il a.
33:43Il a été bâtisseur de l'aventure du rue.
33:45Aujourd'hui, il a une part, lui,
33:47dans la gloire du 7 de France.
33:49Personnellement,
33:51moi, Thierry Bourraoua, c'est le numéro 4.
33:53Je me souviens de lui.
33:55Parmi les pionniers,
33:57on se souvient des joueurs,
33:59de leur numéro de maillot.
34:01Il représente aussi, peut-être,
34:03comme tu dis, Daniel,
34:05de spécifique.
34:07Cette équipe de France montre aussi,
34:09ils auront joué à 15, je pense,
34:11à Aaron Grandidier, qui rappe pour cette saison.
34:13Mais cette équipe de France-là montre aussi
34:15qu'elle a des profils de joueurs choisis
34:17qui sont faits pour le 7.
34:19Est-ce qu'ils sont faits pour le 15 ? On ne sait pas.
34:21Antoine Dupont est fait pour tout.
34:23Antoine Dupont, il pourrait jouer pivot au basket.
34:25Il pourrait passer le poids aux Jeux Olympiques.
34:27Il m'a fait un essai à l'honneur, aujourd'hui.
34:29Il m'a fait un essai à l'honneur.
34:31Je suis d'accord.
34:35Je suis sûr que c'est Antoine qui dit « môle ».
34:37Il reste 30 secondes, 20 secondes, 10 secondes.
34:39Il regarde un peu. On est à 5 mètres de la ligne.
34:41Ce n'est pas un môle de 10 mètres de profondeur.
34:43Si on se place bien.
34:45Jamais personne ne s'attend à un môle
34:47sur une finale olympique.
34:49Tout le monde se dit qu'il va écarter.
34:51Tout le monde se dit qu'il va écarter.
34:53Ou alors qu'on va juste jouer la touche
34:55et terminer.
34:57Et il y en a 3 d'abord, puis 5 ensuite.
34:59Il dirige le camion comme un talonneur.
35:01Il finit comme un talonneur.
35:03Antoine Dupont a montré que c'était le meilleur neuf de la planète.
35:05Il a montré qu'en 10, c'était pas loin d'un des meilleurs de la planète.
35:07Et aujourd'hui, il nous montre qu'il peut jouer talonneur.
35:09Il est incroyable ce garçon.
35:11C'est fou.
35:13Que ne peut pas faire
35:15Antoine Dupont.
35:17Et alors, il vient
35:19à mon sens
35:21à la fois au secours
35:23du rubis dans son ensemble.
35:25Le monde entier s'interroge.
35:27Tu ne peux faire que du 15, tu ne peux faire que du 7.
35:29C'est pourtant le même jeu. C'est pourtant les mêmes règles.
35:31C'est pourtant le même terrain. Alors qu'est-ce qui change ?
35:33Joueur de rubis à 7 et pas joueur de rubis à 15.
35:35C'est la question que je me pose.
35:37Il y a une dimension physique.
35:39Il y a une dimension athlétique considérable.
35:41Je pense qu'il faut un cardio
35:43qui est quand même assez exceptionnel.
35:45En fait, c'est la cardio
35:47mais c'est surtout, je pense, la capacité
35:49à faire monter son cardio très haut
35:51et à tenir sur un temps très court.
35:53À accepter la souffrance aussi.
35:55C'est ça le match.
35:57À 15 aussi, tu dois accepter la souffrance.
35:59La souffrance, elle est plus dans le combat.
36:01Dans la souffrance physique,
36:03de la douleur et les chocs.
36:05Quand tu vois qu'Antoine Dupont,
36:07avec le physique qu'il a, au bout de 7 minutes,
36:09il est cuit, tu t'imagines
36:11la violence de ce sport.
36:13C'est là que tu te rends compte de la violence du rubis à 7.
36:15Sur le plan athétique, il est d'une violence inouïe le rubis à 7.
36:17Le rubis à 7, tu rentres sur un terrain
36:19à vitesse maximale
36:21et tant que tu es sur le terrain, tu es à vitesse maximale.
36:23Tu es 90% de ton temps à vitesse
36:25presque maximale sur un terrain de rubis à 15
36:27où tu joues pendant 80 minutes, tu vois la différence.
36:29Là, il joue 14 minutes.
36:31Pendant 80 minutes, tu te déplaces
36:33à 70 à 80% du temps
36:35à allure moyenne.
36:37Tu ne vomis pas sur un terrain de rubis à 15.
36:39C'est rare sur un terrain de rubis à 7.
36:41Tous sont au bord du vomissement
36:43à la deuxième minute, au troisième mouvement
36:45d'affilée.
36:47Mais la qualité athétique, c'est un truc.
36:49Bon, on peut le comprendre. Et après ?
36:51Pourquoi Antoine Dupont...
36:53Antoine Dupont a un cuir
36:55rugby hors de la moyenne.
36:57Il voit les choses
36:59qu'on ne voit pas.
37:01La dimension
37:03du jeu groupé n'existe pas sur le rubis à 15.
37:05Donc, la course
37:07et la passe sont le coeur de l'aventure.
37:09L'évitement...
37:11En fait, il est
37:13le prototype du joueur qui sait éviter
37:15tout le monde avec son crochet intérieur dévastateur.
37:17Il a une qualité de passe
37:19largement au-dessus de la moyenne.
37:21Et puis, il est solide sur les appuis.
37:23Et il a un côté polyvalent au sens où on l'a déjà
37:25vu jouer à plusieurs postes à 15.
37:27Et c'est un monstre en défense.
37:29Il peut détruire un adversaire.
37:31Malgré le petit gabarit, Antoine, c'est le mec qui mesure
37:331m70.
37:35C'est le plus petit joueur
37:37du réseau international
37:39de rugby à 15
37:41et à 7. Il doit en avoir beaucoup dans la moyenne de 1m70,
37:43même à 7.
37:45Par contre, il fait 90 kg. En d'autres termes,
37:47Antoine Dupont, il a des qualités athétiques
37:49dans les guibolles d'explosivité.
37:51Explosivité qui en fait
37:53un joueur rare.
37:55Elle est magnifique. Encore une fois,
37:57cette victoire de l'équipe de France
37:59de rugby à 7.
38:01Ce succès qui porte
38:03la marque d'Antoine Dupont.
38:05On se retrouve dans quelques instants
38:07pour continuer et terminer
38:09cette première journée de Paris 2024.
38:11A tout de suite sur ceux de Radio.