Internet, Dans l'antre des pédocriminels (OMERTA) - 2024 VF WEB-DL 1080P X264 -RiftReturn

  • il y a 2 mois
Le film "Omerta" réalisé par Eléonore Aguillon, sorti en 2024, traite des lois du silence, comme l'indique son titre.
Transcript
00:00Oh !
00:02Laissez passer un pauvre renard et un vieux chat aveugle.
00:07Je m'appelle Pinocchio.
00:09Et où te diriges-tu si gaiement, mon jeune ami ?
00:13Vous avez entendu ? Il a dit que j'étais son ami.
00:16Je fais route vers la ville pour aller à l'école.
00:19Nous pouvons y aller par ici.
00:21Venez, vous êtes tous les deux mon ami.
00:24Je vous laisse.
00:25Je vous laisse.
00:26Venez à l'école. Nous pouvons y aller par ici.
00:29Venez, vous n'avez qu'à nous suivre.
00:32Venez mes amis, suivez-nous.
00:36Vous avez entendu ? Ce sont nos amis.
00:38Tout va bien se passer.
00:5110 ans
00:5313 ans
00:5515 ans
00:56C'est perturbant comme âge.
00:58Tu sens que tu grandis, t'as soif de liberté.
01:02Plus tout à fait enfant, mais pas encore adulte.
01:07Tu veux plus d'amis, plus de prétendants.
01:11Et ceux de l'école sont pas assez matures à ton goût.
01:14Et puis les aborder, c'est risquer de se faire remballer en public.
01:19Et pourquoi ne pas faire comme les grands ?
01:21Aujourd'hui, ils sont tous sur les sites de rencontres.
01:24C'est plus simple, plus rapide, et il y a moins de risques pour ton ego.
01:30Et on peut compter sur la vénalité des adultes, censés nous protéger,
01:35pour faire de notre désert sentimental un business très lucratif.
01:41Moi aussi, j'y suis allée sur ces plateformes.
01:44Et il y a l'embarras du choix pour les jeunes.
01:47Youbo, Befriend, Rencontre Ado.
01:51Rencontre Ado, c'est un peu une référence.
01:54La plateforme se vante d'être le meilleur site de rencontres pour les adolescents.
01:59En quelques secondes, ton profil est paramétré.
02:03Lina, 14 ans, collégienne.
02:08Ici, la pièce d'identité n'est pas demandée.
02:13Tu peux te rajouter 2 ou 3 années de plus,
02:18ou 30 années de moins.
02:21Dans cette fosse aux lions, les prédateurs sont humains.
02:28En quelques secondes, les premières notifications apparaissent.
02:34Une fois les banalités passées, les masques tombent.
02:39C'est intrusif, insistant, gênant.
02:49Visiblement, la norme ici est de demander des photos de nus.
02:56Des faveurs sexuelles.
02:59Même si le profil est celui d'une mineure.
03:03Ils sont même prêts à te payer pour ça.
03:06Marc, c'est le profil du garçon qui veut aller plus loin.
03:11En zoomant sur sa photo de profil,
03:14il est clair qu'il n'est pas mineur.
03:17Son profil apparaît sur le site Copains d'avant.
03:21Marc, à 52 ans.
03:25Que fait un monsieur de l'âge de mon père sur un site pour ados ?
03:31A-t-il le droit de demander des nus à une mineure de 15 ans ?
03:35Le fait de solliciter des photos de mineurs
03:40Le fait de solliciter, d'inciter le mineur à des thématiques sexuelles,
03:55c'est une infraction pénale, c'est un délit.
03:58C'est un délit pénal, c'est très grave.
04:01Le fait de l'amener vers cette thématique peut le faire condamner lourdement.
04:12Pourquoi il y a une peine pénale sur ce genre d'agissement sur un mineur ?
04:19C'est un long raisonnement.
04:24On considère que l'acte sexuel ne peut pas avoir lieu pour un mineur de 15 ans.
04:29Toutes 15 ans, on considère, de façon absolument claire,
04:33que l'enfant n'a pas son mot à dire, il ne peut pas donner son consentement,
04:38et que tout acte qui l'amènerait sur cette voie serait une incitation.
04:44Au-delà des interactions en ligne, jusqu'où sont-ils prêts à aller ?
04:50Comment combler leur frénésie pédocriminelle quand les messages et les photos ne suffisent pas ?
04:57Sur la plateforme coco.gg, nous aurons la réponse.
05:01Et là encore, aucun contrôle.
05:05Les enfants arrivent à jouer parce qu'ils maîtrisent mieux internet,
05:09ils arrivent même à trouver les codes ou autre,
05:12et ils rigolent même de ça, de comment ils arrivent à déjouer
05:15les tentatives de mise en place sécuritaire des parents.
05:18En quelques clics, les sollicitations croulent.
05:22Toujours des adultes.
05:26N'importe nos 15 ans, c'est suffisant.
05:32Des dizaines de dick pics plus tard,
05:35cet insidieux basculement du numérique au physique.
05:43Le profil d'Émile, à Chemur78, se démarque.
05:49Il s'avère être une oreille attentive aux problèmes d'ado,
05:53allant des disputes au collège,
05:56en passant par les relations parfois conflictuelles avec les parents.
06:00Ces personnes-là qui agressent, c'est redoutable.
06:05Parce qu'ils font les gentils, ils sont aimables, ils sont agréables,
06:10et puis après, ils agressent.
06:13Mais c'est vraiment l'intention, ils font ça avec l'intention sexuelle d'agresser.
06:19Et on n'a pas en France, dans la législation française,
06:23n'est pas suffisante, parce que ce qui est décrit,
06:26c'est la personne qui brutalement agresse.
06:28Il y a ces formes-là.
06:30En particulier, ces formes-là sont connues.
06:35L'agresseur va immédiatement agresser une personne qu'elle a repérée.
06:42Mais le pire, c'est quand ils font les gentils,
06:45quand ils commencent à faire les amis, les amoureux,
06:50et qu'ensuite, ils agressent parce qu'ils deviennent brutaux après.
06:54Mais la culpabilité de la personne est terrible.
06:57Déjà, quand il y a une agression brutale, l'enfant se sent tout le temps coupable.
07:02Quand je dis l'enfant, c'est l'enfant de 0 à 18 ans.
07:05Quel que soit l'âge, l'enfant se sent coupable, il se sent honteux.
07:10D'ailleurs, c'est l'agresseur qui s'arrange pour dire toujours des mots
07:14pour culpabiliser, c'est une manière de les faire taire.
07:18Les échanges passent du site Coco à Snap, puis au McDonald's de Sergi.
07:28Ça y est, le rendez-vous est fixé.
07:33Mais comment se reconnaître ?
07:35Le quinquagénaire propose un signe distinctif.
07:39Une peluche de Pinocchio.
07:44C'est donc comme ça que ça se passe.
07:46En quelques jours, votre adolescent, tranquillement posé dans l'enceinte sécurisée de sa chambre,
07:52se retrouve à partager un Big Mac avec un pédocriminel.
07:58L'ambiance, c'est bien.
08:00Il y a de l'art.
08:03C'est bon, c'est tout ça ?
08:05Ok, merci.
08:06Au McDo, c'est à côté de mon collège.
08:09Oui, d'accord.
08:10Bah oui, c'est de ta côté.
08:12Tu es sur quel collège ?
08:13Moi, je suis à... C'est à qui tu te connais ?
08:16Pas du tout.
08:17C'est à Sergi.
08:18Ça fait que 20 ans que je suis dans le coin.
08:19Et t'es venu tout seul ?
08:20Non, non, je suis en famille.
08:22T'as déjà eu des enfants, ou pas ?
08:24Oui, j'en ai eu un petit peu.
08:26Ah, c'est trop bien !
08:28C'est la première que je rencontre.
08:30Regarde, une chatte comme Coco ici.
08:32Ah, ok, d'accord.
08:34Tous les autres, c'est qu'ils...
08:36Avant, c'est qu'ils demandaient la vraie vie.
08:38Moi, j'avais trop envie de déménager, moi.
08:40Bah, tu veux déménager vers où ?
08:42Bah, je peux pas, là. Je veux encore qu'il m'écoute.
08:44Quand je te donne, je serai ma majeure.
08:46Je vais partir.
08:47Je vais partir, c'est comme à Dubaï.
08:49Non, mais franchement, moi...
08:50Toi, tu n'es peut-être pas comme moi.
08:52Non, c'est vrai, c'est vrai.
08:54Pourquoi tu veux t'entretenir avec moi ?
08:56J'avais pas pensé, j'avais jamais cru que...
08:58Ah bon ?
08:59Oui, mais à ton âge, normalement,
09:01les gens sont un peu timides et pas intéressés.
09:05Juste en vertu,
09:07toi, tu es vraiment misère partout.
09:09On a peut-être discuté avec toi,
09:12C'est vrai.
09:13Moi, j'ai tout le temps ça.
09:14On me dit que je suis gentille.
09:15Oui, c'est vrai.
09:16Je confirme.
09:18Je confirme 100 %.
09:19Oui, c'est vrai.
09:20Et en plus, tu es mignonne comme tout le monde.
09:22Moi aussi, t'es gentille.
09:23Je crois que ma mère, elle va m'appeler là.
09:25C'est l'hôpital.
09:26Chez moi.
09:27Parce que je crois que ma mère, elle est...
09:33Je t'ai pas vu.
09:34Je pourrais même te déposer là-haut.
09:36Non, en vrai, je crois que je vais y aller.
09:38Parce que sinon, ma mère, parfois, elle traîne ici.
09:41Du coup, je suis trop désolée.
09:42Elle va me tuer.
09:43Vas-y.
09:44Non, elle va pas te tuer.
09:45Je te jure, ma mère, elle est trop dure.
09:47J'espère pas.
09:48Oui.
09:49Je connais ma mère.
09:50Elle est trop...
09:51C'est autre chose.
09:52Elle traîne toujours à côté.
09:53Je crois que je l'ai vue.
09:54Je te jure, je crois que j'ai vu ma mère.
09:56Elle était là-bas.
09:59Elle traîne, des fois, on voit que...
10:01Tu veux aller où, maintenant ?
10:04Je veux sortir.
10:05Je sais pas, mais...
10:06Est-ce que t'es à côté ?
10:07J'ai vu...
10:08En fait, ma mère, je la connais.
10:09Elle va me tuer, si elle sait.
10:10Parce qu'elle sait que j'ai séché.
10:12Du coup, elle va grave me tuer.
10:14Non, t'inquiète.
10:15Mais du coup, je vais aller.
10:16Bye bye.
10:17Bon.
10:18Vas-y.
10:19On se recontacte ou pas ?
10:20On se recontacte.
10:21Bah oui, sur...
10:22Bah, avec plaisir.
10:23Vas-y.
10:24Oui.
10:25Tu veux me dire au revoir ?
10:26Bah oui, bien sûr.
10:27Je veux dire au revoir.
10:28Au revoir, salut.
10:29Vas-y, salut.
10:31Emile est ingénieur et père de famille.
10:33Le gendre idéal en soi.
10:36Le numérique, ça n'est que la porte d'entrée, hein.
10:38Ça n'est que le premier pas.
10:40Après, c'est bien physique.
10:41On n'est pas entre...
10:42C'est pas que des...
10:43Je veux dire, c'est pas que des photos ou des nues
10:45qui traînent sur les...
10:47Des photos ou des vidéos
10:48qui traînent sur le net.
10:49C'est pas ça, hein.
10:50Après, on va vouloir vous voir en personne.
10:52Après, on va vous payer ceci.
10:53On va vous faire croire cela.
10:54Et puis, il suffit d'une rencontre
10:56et c'est tout.
10:58Nous en avons la preuve.
11:00Les sites de rencontre pour ados
11:02sont des repères de pédocriminels.
11:06Ils n'attendent plus devant les écoles
11:08armés de bonbons pour alpaguer les jeunes.
11:10Ils se terrent désormais
11:12sur ces plateformes.
11:16Quand il est question de pédocrimine,
11:18il n'y a plus qu'une seule solution.
11:20C'est d'aller à l'hôpital,
11:21d'aller à l'hôpital,
11:22d'aller à l'hôpital,
11:23d'aller à l'hôpital,
11:24d'aller à l'hôpital,
11:26Quand il est question de pédocriminalité,
11:28comment ne pas évoquer
11:30les réseaux sociaux type Snapchat
11:32utilisés quotidiennement
11:34par plus de 450 millions de personnes.
11:37Les pédocriminels
11:39peuvent y faire leur marché
11:41pour trouver leur proie.
11:43En mars, un père de famille
11:45a été condamné à 17 ans de prison
11:48pour avoir incité 16 adolescentes
11:50à avoir des relations sexuelles en ligne.
11:54Ce n'est pas un cas isolé.
11:56Inès l'a aussi vécu.
12:00Alors cette histoire a commencé
12:01quand j'avais 14 ans.
12:04J'ai créé un compte Snapchat
12:06où j'ajoutais des personnes.
12:08C'était une période
12:09où je me sentais très seule.
12:11Et sur ce compte,
12:12j'ai commencé à recevoir
12:13des photos et des vidéos.
12:15C'était pas juste des discussions
12:16avec des personnes,
12:17des parties intimes.
12:19Et quand on a commencé
12:20à me le demander,
12:21j'avais pas mesuré les risques,
12:22donc j'ai aussi envoyé
12:23des photos par la suite.
12:24C'était après les photos
12:26qu'ils m'ont demandé mon âge
12:28et ils ont dit que c'était pas grave.
12:30Et ce compte-là a été piraté.
12:32Ces enfants-là
12:34qui recherchent des personnes plus âgées
12:36vont peut-être,
12:37parce qu'elles ont un manque
12:38au sein de leur famille
12:39ou qu'elles se sentent en confiance
12:41parce que, justement,
12:42quelqu'un va les mettre en confiance
12:45et va abuser, justement,
12:47de son âge
12:50en comprenant
12:51qu'ils ont besoin d'affection.
12:53Elles recherchent de l'affection.
12:55Et dans leur attente d'affection,
12:58elles se mettent à l'aise.
13:00Elles croient que c'est simplement
13:01de l'affection, de la tendresse.
13:03Et puis, progressivement,
13:05et c'est ça qui est une stratégie
13:08redoutable,
13:10il y a un passage à l'acte.
13:12Il y a un glissement
13:15qui, à partir de relations d'affection,
13:20tendresse,
13:22de pseudo-amitié,
13:24chaleureuse,
13:26il y a, à ce moment-là,
13:27une agression sexuelle.
13:29Elle n'est pas brutale,
13:31elle est progressive.
13:45Au-delà d'une consommation personnelle
13:47de contenus par des pédocriminels,
13:49les images de ces jeunes
13:51peuvent être vendues,
13:53car il y a un marché
13:54de la pédopornographie.
13:56Ces contenus sont récupérés
13:58par le piratage de comptes
14:00ou à travers des captures d'écran.
14:04Les prix sont fixés
14:06et le macabre business est lancé.
14:08L'exploitation sexualisante
14:10des corps juvéniles se monétise.
14:13Sur la plateforme Telegram,
14:15où la modération est inexistante,
14:17des dizaines de groupes
14:19proposent la vente de photos,
14:21de vidéos,
14:22mais aussi l'adresse
14:23et les coordonnées personnelles
14:25de mineurs.
14:27Les membres savent
14:29qui tu es,
14:30où tu habites,
14:32de quoi te faire chanter.
14:34Soit tu en envoies plus,
14:36soit les photos sont envoyées
14:38à tes proches.
14:40Le cercle vicieux de la sextortion
14:42est bien ficelé.
14:48Comment expliquer la présence
14:50de ces groupes ?
14:52Tapis dans l'ombre,
14:54des cyber-héros.
14:56Leur mission ?
14:58Intégrer les groupes,
15:00en dénoncer les membres
15:02et les pulvériser de l'intérieur.
15:04Coder est l'un d'entre eux.
15:06Les hackers savent
15:08qu'aujourd'hui,
15:1070% des téléphones
15:12des gamines,
15:13il y a des photos d'elles en sous-vêtements,
15:15des photos d'elles intimes,
15:17et c'est par là qu'ils vont rentrer.
15:19Ils vont récupérer les accès téléphones,
15:21ils vont récupérer les accès
15:23sous leur compte Snapchat,
15:25par des logiciels malveillants,
15:27et à partir de ça,
15:29ils vont accéder à tout le contenu.
15:31Et si malheureusement,
15:32il n'y a pas le contenu qu'ils veulent,
15:34ils vont utiliser des petits secrets
15:36qu'il y a dans vos téléphones
15:37pour vous faire chanter.
15:38Une fois qu'ils ont ces données,
15:39la première chose qu'ils vont faire,
15:41c'est qu'ils vont les vendre.
15:42Ils vont les vendre
15:44une partie ou plus au fond,
15:46par ce qu'on appelle des grossistes,
15:48finalement.
15:49Ce sont des hébergeurs
15:50qui créent des sortes de
15:53gros dossiers de photos
15:55qu'ils vont vendre à la chaîne.
15:57On peut acheter des vidéos,
15:59on peut acheter des identités,
16:00parce que ça c'est
16:02le domaine de compétence par excellence
16:04des hackers.
16:05On peut acheter le numéro de téléphone,
16:07le numéro des parents,
16:08l'adresse.
16:09On peut même acheter les copines parfois.
16:12Après avoir fait chanter la gamine,
16:15on fait chanter des copines.
16:16Si tu ne nous fais pas telle photo,
16:18on va publier toutes les photos
16:19de ta copine.
16:20Des pédos criminels en liberté,
16:22des grossistes en pédopornographie
16:24qui s'enrichissent,
16:26et les enfants dans tout ça.
16:28Qui s'en soucie ?
16:30Février 2024,
16:32un homme marche
16:34de ville en ville,
16:35parti d'Albi,
16:37il a pour destination Bruxelles.
16:39Il dédie chacun de ses pas
16:41à la lutte contre la pédocriminalité.
16:44Farid en a fait son combat.
16:47En soi, ce n'est pas la marche
16:48qui a été importante,
16:49c'est vraiment le côté,
16:51moi ce qui me tenait à cœur,
16:53c'était de pouvoir donner la parole
16:55aux victimes.
16:56Pour moi, les victimes
16:58sont les vrais héros
16:59de la grande marche
17:00contre la pédocriminalité.
17:01Donc j'avais ce côté original
17:03d'organiser,
17:05dès le départ de l'étape
17:07jusqu'à l'arrivée
17:09des lives
17:10sur les réseaux sociaux.
17:11La plus jeune victime
17:12qui a parlé
17:14avait 16 ans,
17:15venait d'avoir 16 ans pardon,
17:17et elle était avec sa maman.
17:19D'abord c'est sa maman
17:20qui est venue à plusieurs reprises,
17:22sa maman qui s'appelle Lydia,
17:24et la petite victime
17:25qui s'est fait agresser sexuellement,
17:28violée à 14 ans
17:30par un adulte de 28 ans.
17:33Pour moi,
17:35c'est vraiment une vraie combattante,
17:37cette petite,
17:38parce qu'elle a pris la parole,
17:40elle a décidé
17:42sur les lives
17:43de venir avec l'autorisation
17:45naturellement de sa mère,
17:47venir sur les lives
17:48avec la caméra
17:49pour parler à visage découvert
17:51en disant
17:52la honte doit changer le camp,
17:53je suis une victime
17:54mais je préfère me présenter
17:55comme ex-victime,
17:57parce que celui
17:58qui doit avoir honte,
17:59c'est l'agresseur.
18:00Et c'était ça moi aussi
18:01qui m'intéressait,
18:02c'était effectivement
18:03que le maître mot
18:06ce soit
18:07la peur doit changer de camp.
18:09Comme Farid,
18:10la société civile s'organise
18:12dans des associations
18:13de lutte contre les cyber-violences,
18:15le cyber-harcèlement,
18:17ou encore les violences
18:18faites aux enfants.
18:19Leur mission se diversifie
18:21entre accompagnement de situations
18:23et prévention du grand public.
18:26Nous faisons beaucoup d'interventions,
18:28plus de 300 par an,
18:29et sur l'ensemble des sujets
18:31qui brossent un petit peu
18:32les problématiques
18:33que connaissent tous les jeunes,
18:34l'impact est un petit peu important
18:36parce que comme l'indique
18:37le mot prévention,
18:38ça leur permet
18:39de les prévenir des dangers,
18:40notamment on a affaire
18:41à un fléau
18:42qui est leur mauvaise utilisation
18:43d'internet
18:44sur lequel on insiste beaucoup
18:46et qui font qu'ils se retrouvent
18:47exposés et très souvent
18:48sans s'en rendre compte
18:49à des dangers
18:50qui les dépassent
18:51et à des pièges
18:52dont ils ont du mal
18:53à s'en sortir par la suite.
18:54On les met en garde
18:55contre toutes les plateformes
18:56parce que l'on voit
18:57que dès l'âge de 8 ans,
18:58parce que je fais aussi
18:59des interventions,
19:00même des classes de CE2
19:01où j'ai eu des témoignages
19:02qui faisaient froid dans le dos,
19:03vous avez des jeunes
19:04qui ouvrent des comptes
19:05et qui vont écrire
19:06qu'ils ont par exemple 16 ans.
19:08Voilà.
19:09Et c'est très compliqué
19:10et qu'ils vont dire
19:11que lorsqu'ils ont
19:12la possibilité d'échanger
19:13via des messages vocaux,
19:15qu'ils ont un problème
19:16au niveau de la voix,
19:17qu'ils sont malades ou autres,
19:18et le pire c'est que ça passe.
19:19Donc est-ce que les personnes
19:20qui écoutent font semblant
19:21parce qu'elles savent
19:22qu'elles ont affaire
19:23à des victimes potentielles ?
19:24Donc oui, il est très important
19:25de faire de la prévention
19:27mais j'aimerais dire un truc
19:28si vous me le permettez.
19:29Je suis effaré par le retard
19:30des pouvoirs publics.
19:31J'ai pu parler
19:32avec un certain nombre d'élus
19:33quand on leur parle justement
19:34de la prolifération
19:35de cette pédocriminalité,
19:36de la prolifération
19:37des réseaux de prostitution
19:38des mineurs.
19:39Tous les élus savent
19:40que ça existe.
19:41Tous les élus ont vu
19:42un ou deux reportages
19:43mais ça ne se passe jamais
19:44sur leur territoire.
19:45Des voix s'élèvent également
19:46dans la sphère médiatique.
19:47Il est adoré par les uns
19:48et détesté par les autres.
19:49Lui-même,
19:50c'est un des raisons
19:51pour lesquelles
19:52les élus ne veulent pas
19:54Lui, c'est Carl Zerro
19:56qui a fait de la lutte
19:57contre la pédocriminalité
19:58son principal sujet de travail.
20:23Je doute qu'on y arrive
20:24avec le président actuel.
20:26Donc, réseaux sociaux,
20:28internet, gueuler, manifester,
20:32des actions précises, concrètes
20:35et aller à la base,
20:37c'est ce que je fais
20:38au travers de l'association
20:39Justice pour l'enfance,
20:41être à la base,
20:42recevoir les témoignages
20:43et ensuite porter les plaintes
20:45jusqu'au bout.
20:46Ils savent qu'ils sont protégés
20:47d'une certaine façon.
20:48Protégés pourquoi ?
20:49Parce que bien souvent,
20:52les mecs qui font ça,
20:54il y a toutes les couches sociales.
20:56Il y a vraiment de tout.
20:57Je t'ai parlé du cantonnier.
20:58Tu as des mecs de la haute aussi.
21:01Bien souvent,
21:02ils savent des trucs
21:03les uns sur les autres.
21:04Ils se tiennent.
21:05Je te tiens,
21:06tu me tiens par la barbichette.
21:07Donc, au nom de ça,
21:09se sachant protégés
21:10d'une certaine façon,
21:11il y a l'impunité.
21:13Si on fait comprendre
21:14que l'impunité, c'est fini,
21:15qu'ils vont prendre des vraies peines
21:17et qu'ils vont avoir
21:18des vrais problèmes,
21:19ils vont peut-être
21:20se calmer un petit peu.
21:22Mais comment en est-on arrivé là ?
21:24Les associations doivent-elles
21:26pallier au manquement de l'État
21:27en matière de pédocriminalité
21:29et de cyberharcèlement ?
21:33En 2022,
21:34seuls 3% des actes de cyberviolence
21:38ont pu faire l'objet d'une plainte
21:40suivie de poursuites.
21:42De quoi dissuader les victimes
21:44de porter plainte.
21:49L'État français ne met pas
21:50assez de moyens
21:51sur ces sujets-là.
21:52De manière globale,
21:53on pourrait dire
21:54que 80% des effectifs
21:56de la police
21:57sont au service
21:58de ce qu'on appelle
21:59la protection des biens.
22:00L'anticambriolage,
22:01les stups,
22:02les manifestations,
22:03etc.
22:04Il n'y en a que 20%
22:05qui s'occupent des violences
22:06faites aux personnes.
22:07Et ça,
22:08c'est des violences faites
22:09aux personnes
22:10dans leur ensemble.
22:11Ça veut dire que les mineurs
22:12là-dedans
22:13sont encore
22:14une proportion moindre
22:15que ces 20%.
22:16Moi, je pense que
22:17si effectivement
22:18les enfants
22:19étaient vraiment
22:20une priorité
22:21de ce gouvernement,
22:22il y aurait beaucoup plus
22:23de policiers
22:24qui seraient mis
22:25dans ces services-là
22:26pour avancer
22:27sur ces sujets-là.
22:28Cet accès
22:29pour les pédophiles
22:30par les réseaux,
22:31cet accès
22:32à vos enfants,
22:33ça,
22:34je l'avais moi-même
22:35étant policière
22:36et étant
22:37dans ce milieu-là,
22:38je n'en avais pas
22:39forcément conscience.
22:40Sauf que
22:41le temps faisant
22:42les applications
22:43se développent,
22:44se multiplient,
22:45se démocratisent,
22:46et ça,
22:47forcément,
22:48la jeunesse le prend
22:49parce que
22:50ça a plein d'attraits.
22:51Et puis,
22:52les parents
22:53entendent vaguement
22:54parler de
22:55TikTok,
22:56de Snapchat,
22:57de ce genre
22:58de choses-là
22:59et ne se rendent pas
23:00forcément compte
23:01justement
23:02de ce qui s'y passe
23:03et de la manière
23:04dont leurs enfants
23:05peuvent être
23:06attrapés
23:07et ensuite
23:08se retrouver
23:09dans des situations
23:10bien évidemment
23:11extrêmement compliquées
23:12avec des menaces,
23:13avec du chantage,
23:14avec tout
23:15un certain nombre
23:16de moyens
23:17pour pouvoir
23:18obtenir de vos enfants
23:19soit des photos,
23:20soit des nus.
23:21On ne peut plus
23:22fermer les yeux
23:23parce qu'il y a
23:24des jeunes
23:25qui se suicident.
23:30Aujourd'hui,
23:31est-ce que je suis
23:32en collaboration
23:33avec les autorités ?
23:34Oui.
23:35Oui,
23:36je suis en collaboration
23:37avec eux.
23:38Maintenant,
23:39je ne leur jetterai
23:40jamais la pierre
23:41de dire qu'ils ne font
23:42pas assez
23:43ou qu'ils ne produisent
23:44pas assez
23:45parce qu'on veut dire
23:46que 80% du temps
23:47ils ont des affaires
23:48qui tombent à l'eau
23:49parce qu'il y a la justice
23:50qui préfère
23:51aller prendre
23:52un serial killer
23:53qu'ils préfèrent
23:54prendre un trafiquant
23:55de drogue.
23:56C'est beaucoup plus
23:57intéressant d'avoir
23:58un trafiquant de drogue
23:59que d'avoir un pédophile.
24:00Donc on ne peut pas
24:01leur jeter la pierre
24:02à ces policiers
24:03ou à ces gens-là
24:04parce qu'ils font
24:05un boulot
24:06qui est très compliqué.
24:07Un boulot
24:08que moi-même
24:09je n'ai pas envie de faire
24:10parce que c'est...
24:11Ils voient des affaires,
24:12ils les démontent
24:13jusqu'au bout.
24:14Quand je suis arrivé,
24:15je sais que ça va finir
24:16probablement dans une procédure.
24:17Eux, parfois,
24:18ils vont faire
24:19toute la procédure
24:20et puis ça ne va pas sortir.
24:21Ça ne va pas aller en justice
24:22parce que la justice,
24:23finalement,
24:24elle est à deux vitesses.
24:25Il y a vraiment
24:26un plat de fond de verre
24:27à faire péter.
24:28Et c'est un combat
24:29long et difficile.
24:30Mais en tout cas,
24:31moi, je ne lâcherai pas.
24:32Et il y a plein de gens
24:33qui sont à mes côtés
24:34qui font chacun,
24:35tous,
24:36dans leur coin...
24:37Tu vois,
24:38on n'est pas...
24:39On est une armée
24:40mais on n'est pas encore unis.
24:41Mais on est une armée
24:42Les gens se rendent compte.
24:43Après,
24:44toujours pareil.
24:45En haut lieu
24:46et dans les médias,
24:47ils font comme si de rien n'était.
24:48Mais non,
24:49vous êtes complotiste,
24:50vous êtes fou.
24:51On n'est pas du tout complotiste.
24:52Pas du tout.
24:53Pas une seconde.
24:54On parle d'une réalité tangible.
24:55Un enfant qui se fait abuser,
24:56c'est une réalité tangible.
24:57Ce n'est pas un délire
24:58que la terre est plate.
24:59Responsabilité de l'État,
25:00c'est certain.
25:01Responsabilité des plateformes,
25:02sans aucun doute.
25:03C'est une responsabilité
25:04de l'État.
25:05C'est une responsabilité
25:06de l'État.
25:07C'est une responsabilité
25:08de l'État.
25:09Mais face à la recrudescence
25:10des actes
25:11de cyberpédocriminalité,
25:12une autre responsabilité
25:13est pointée du doigt.
25:14Je veux revenir sur quelque chose
25:15qui me frappe
25:16ces dernières années.
25:17C'est de penser
25:18qu'un adolescent
25:19a une vie privée.
25:20Un adolescent est un mineur.
25:21Donc,
25:22les parents ont le droit
25:23de fouiller dans le téléphone,
25:24de chercher quelque chose
25:25dans la chambre
25:26si jamais
25:27il y a des stufs
25:28dans la chambre.
25:29C'est une responsabilité
25:30de l'État.
25:31C'est une responsabilité
25:32de l'État.
25:33C'est une responsabilité
25:34de l'État.
25:35C'est une responsabilité
25:36de l'État.
25:37C'est une responsabilité
25:38de l'État.
25:39Il y a des stufs péfiants,
25:40par exemple.
25:41Ils doivent se mêler plus
25:42de la vie de leurs enfants ?
25:43Ils doivent s'occuper plus ?
25:44Non, mais non seulement
25:45se mêler plus,
25:46pour les protéger.
25:47Fouiller dans les téléphones,
25:49violer l'intimité
25:50de ses enfants,
25:51serait-ce la solution ?
25:55Il y a un atelier
25:56qu'on appelle
25:57les symptômes
25:58de la génération TikTok
25:59où on brosse un petit peu
26:00l'utilisation d'Internet
26:01des jeunes
26:02et on voit qu'effectivement
26:03dès 10 ans,
26:04les téléphones portables,
26:05certains ont des téléphones
26:06portables depuis 2-3 ans déjà
26:07avec des comptes ouverts
26:08sur Instagram,
26:09Snapchat,
26:10TikTok,
26:11de l'accès à du contenu
26:12interdit
26:13au moins de 18 ans.
26:14Et j'ai même eu
26:15une jeune fille
26:16qui m'a parlé carrément
26:17qu'elle avait pu voir
26:18une vidéo de viol,
26:19déjà,
26:20à l'âge de 10 ans.
26:21Donc on peut se demander
26:22où sont les parents
26:23et aussi,
26:24il y a d'autres jeunes
26:25qui savent se jouer
26:26parce que la prolifération
26:27d'Internet
26:28a malheureusement
26:29exacerbé
26:30les fractures générationnelles.
26:31Les parents,
26:32c'est très important.
26:35Avant,
26:36j'étais la première à dire
26:37qu'il ne fallait pas
26:38remettre ça sur la...
26:39C'était pas la responsabilité
26:40des parents.
26:41J'avais beaucoup ce discours-là.
26:42Mais si on avait eu
26:43des parents qui étaient
26:44à l'écoute
26:45ou qui avaient un suivi
26:46assez renforcé,
26:47peut-être qu'ils n'en seraient pas là.
26:48Donc aujourd'hui,
26:49j'aimerais dire aux parents
26:51que le travail se fait
26:53en amont,
26:54c'est-à-dire
26:55quand les jeunes filles
26:56sont encore à l'école.
26:57Ça ne se fait pas
26:58quand les jeunes filles
26:59ont décroché l'école
27:00parce que souvent,
27:01on s'alerte
27:02quand l'enfant
27:03a décroché l'école.
27:04C'est pas quand l'enfant
27:05est encore à l'école
27:06qu'il faut vérifier,
27:07qu'il faut regarder
27:08s'il n'y a pas de manquements,
27:09si la personne
27:10ne manque de rien.
27:11Il faut tout simplement
27:12être à l'écoute.
27:13Pour les parents,
27:14je dirais qu'il y a
27:15deux choses à faire.
27:16La première chose,
27:17c'est de vous y intéresser
27:18à vos enfants
27:19parce qu'il y en a
27:20combien finalement
27:21qui les délaissent.
27:22Il y en a combien
27:23qui ne savent pas
27:24ce qu'ils font
27:25sur Internet.
27:26On dit aujourd'hui
27:27que c'est super cool
27:28de laisser les parents
27:29laisser partir les enfants
27:30n'importe où,
27:31n'importe quand,
27:32avoir le téléphone
27:33en sixième,
27:34mais ce n'est pas la réalité.
27:35La réalité,
27:36c'est que le téléphone,
27:37le smartphone,
27:38c'est une arme
27:39par prédilection.
27:40Vous donnez une arme
27:41qui va suicider
27:42votre gamin.
27:43Il y en a combien
27:44d'affaires aujourd'hui,
27:45les gamins,
27:46ils se suicident
27:47à cause de choses
27:48qui se sont passées
27:49sur leur téléphone.
27:50Vous leur donnez une arme.
27:51Quand on donne
27:52une arme à un enfant,
27:53il faut savoir
27:54où est la grande sécurité.
27:57Moi, à l'adolescence,
27:59on m'avait mis un cadre
28:00avec des règles strictes
28:01quant aux réseaux sociaux.
28:03Interdiction de Facebook,
28:05je m'en créais un en cachette.
28:07Interdiction du téléphone la nuit,
28:09j'en récupère un autre.
28:11La prévention punitive
28:13laisse plutôt court
28:14à une volonté
28:15de transgression plus forte.
28:17Sauf qu'une fois
28:18les problèmes arrivés,
28:19je n'ai pas du tout
28:21osé en parler à mes parents.
28:23Avouer que les photos
28:24envoyées à des inconnus
28:25sur Snapchat
28:26avaient tourné,
28:27c'était une preuve
28:28de culpabilité.
28:29Je leur avais désobéi.
28:31Je me suis donc retrouvée
28:32esselée et humiliée.
28:34Parce que je sais
28:35que c'est difficile à imaginer
28:37ou à comprendre,
28:38mais c'est moi la victime
28:39de cyberviolence sexuelle.
28:41Moi, et moi seule.
28:45Cette histoire,
28:46c'est la mienne,
28:47mais aussi celle
28:48de toutes les personnes mineures
28:50qui, hier,
28:51aujourd'hui,
28:52et demain,
28:53interagissent innocemment
28:55avec des inconnus
28:56qui vont les manipuler,
28:58les violer,
28:59ou même les tuer.
29:00Ne nous laissez pas
29:01en arriver là.
29:02Armez-nous,
29:03vos enfants,
29:04face au danger
29:05du numérique
29:06et de la vie physique.
29:08En cofondant
29:09l'association Stop Ficha,
29:11j'ai décidé
29:12que la pédocriminalité en ligne
29:13n'était pas une fatalité.
29:15En collaborant sociétalement,
29:17on peut la combattre.
29:29Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org