• il y a 4 mois
Estelle Mossely, première Française sacrée championne du monde après un titre olympique, nous livre TOUT sur sa passion pour la boxe !

Ses inspirations, les entraîneurs qui ont marqué sa carrière, ou encore sa routine sportive quotidienne qui la mène aux JO 2024 : elle nous partage son incroyable parcours et sa détermination sans faille !

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Sport
Transcription
00:00Je suis Estelle Mosli, je suis boxeuse.
00:02J'étais championne olympique en 2016 et championne du monde
00:04et aujourd'hui je suis qualifiée pour les prochains Jeux.
00:08Je vais combattre à Paris en 2024.
00:11Dans le sport et de façon générale, il y a beaucoup de personnes inspirantes.
00:15Je pense que c'est propre aux champions.
00:17En boxe, si je peux donner un nom,
00:20un Mohamed Ali me parle bien plus que d'autres boxeurs
00:22par rapport à tout ce qu'il a fait au-delà de son sport.
00:26Et dans la performance pure, un athlète comme Usain Bolt
00:29qui a la capacité de performer d'Olympiade en Olympiade
00:32et de faire toujours plus,
00:33forcément ça me parle en moi en tant que championne.
00:36Je m'entraîne deux fois par jour, quasiment tous les jours.
00:40Les entraînements ne sont jamais pareils.
00:41On planifie en général à l'avance une semaine d'entraînement
00:44mais on peut changer le planning en cours de route
00:46en fonction de mes besoins, en fonction de comment je vis les choses.
00:50C'est essentiellement du physique le matin et de la boxe l'après-midi.
00:53Les entraînements de boxe sont assez divers et variés
00:56et il faut savoir qu'en termes de sparring, donc de combat pur,
00:59c'est ce qu'on fait finalement le moins à l'entraînement.
01:01Ça va être deux, trois fois dans la semaine
01:03alors que tout le reste va prendre le dessus.
01:06Ce que je préfère, c'est le sparring.
01:07J'aime être sur le ring et mettre en place tout ce que j'ai appris
01:11et je peux ajouter ma part de créativité dans mes combats,
01:13donc ça, ça me plaît.
01:14Ce que j'aime le moins faire, c'est le sprint, les fractionnés et la piste.
01:20Ça franchement, c'est horrible.
01:22L'alimentation est dans la boxe en particulier
01:25puisqu'on a un sport à catégorie de poids, c'est hyper important.
01:28J'ai la chance d'avoir un bon métabolisme.
01:30Je n'ai jamais eu beaucoup de problèmes de poids.
01:32Là, je fais que, c'est un peu plus contraignant maintenant,
01:35mais j'ai une gestion assez autonome des choses.
01:38Je m'y prends longtemps à l'avance pour ne pas perdre trop de poids d'un coup.
01:41Mes régimes, c'est manger un peu de tout,
01:43mais privilégier quand même ce qui va nourrir mes muscles, la protéine,
01:47le moins de sucre possible
01:48et ça jusqu'à me rapprocher le plus de ma catégorie
01:51puisque, en général, j'arrive la veille d'une pesée à un peu près,
01:55500-600 grammes de macaté, c'est l'idéal.
01:58Ça entraîne beaucoup de frustration
02:00de tenir un régime sur plusieurs semaines, sur plusieurs mois, c'est dur.
02:04J'ai des périodes où je ne vais pas du tout manger de sucre,
02:08pas manger de féculents, donc à la longue, c'est très frustrant.
02:11Et forcément, quand c'est le moment du repos,
02:14c'est un très bon resto.
02:15Ce n'est plus comme il y a dix ans où c'était, allez, grec, McDonald's.
02:19Moi, c'est juste la qualité, un bon resto et manger ce que je veux.
02:22Je n'ai pas eu beaucoup de blessures dans ma carrière.
02:24J'en ai eu une très récente qui est intervenue en plein milieu
02:27d'une préparation à l'approche d'un combat.
02:29Je me suis cassé le nez.
02:30Une grosse blessure brutale qui fait mal
02:32et qui nécessitait, derrière, plusieurs interventions chirurgicales.
02:35On fait avec, on fait avec.
02:37Je me suis entourée des meilleurs spécialistes et j'y ai pensé mes plaies.
02:40Jusqu'à aujourd'hui, je fais attention pour que tout se passe bien
02:43pour ma préparation jusqu'au jeu.
02:45Je fais de la boxe, ça reste un sport avec certains risques physiques.
02:49La blessure, je l'ai dans un coin de la tête, il ne faut pas l'oublier.
02:52Ça permet aussi de rester concentrée et de se dire qu'on va quand même prendre des coups.
02:56Donc, il faut monter sur le ring concentré, lucide,
03:00connaître les risques pour boxer le mieux possible.
03:02Les entraîneurs qui m'ont marquée dans ma carrière,
03:05alors le premier, Karim Adjir, qui m'a entraînée depuis que j'ai commencé la boxe,
03:09c'est-à-dire à 12 ans et qui m'a suivie jusqu'au jeu, jusqu'en 2016.
03:12Je le voyais tout le temps, tous les jours, plusieurs fois par jour.
03:16Derrière, j'ai changé deux, trois fois de coach
03:19avant de trouver celui qui m'allait, qui me correspondait
03:21qui est aujourd'hui Kamel Asni, qui m'entraîne depuis presque trois ans maintenant
03:25et avec qui j'ai trouvé toutes ces qualités que je cherche chez un entraîneur,
03:28c'est-à-dire la patience, le savoir parler, ne pas être dans l'agressivité
03:32et puis ce côté aussi famille qui est important pour moi avec un entraîneur.
03:38Avant de rentrer dans une compétition,
03:40ça peut être du R&B, ça peut être du rap, ça peut être un truc super doux,
03:44ça dépend vraiment de mon humeur du moment.
03:46En boxe pro, on a le choix de la musique sur laquelle on rentre sur le ring
03:51et c'est toujours le truc que je décide à la dernière seconde
03:53parce que pour moi, c'est important que la musique que je vais mettre
03:55reflète comment je suis dans ma tête.
03:57Donc, on verra à quelques heures avant de monter sur le ring,
04:01quelques heures, quelques jours.
04:03J'ai un cercle autour de moi qui est très important.
04:07C'est mes amis, ma famille, c'est mes parents, mes enfants, mon frère.
04:12C'est ma grande famille du coup, on peut dire ça comme ça,
04:15qui me suit sur les compétitions,
04:16qui m'encourage dans des moments d'entraînement assez durs
04:19et puis avec qui je fête les victoires derrière parce que c'est important aussi.
04:23Et après une défaite, je me pose les questions qu'il faut
04:26pour repartir essentiellement
04:29parce qu'une défaite n'arrive jamais par hasard
04:32et d'autant plus quand on a fait le maximum à l'entraînement.
04:36C'est qu'il y a des choses qui ne vont pas et c'est qu'il faut encore travailler.
04:39J'ai appris à passer rapidement sur la tristesse de la défaite
04:43et à me remobiliser pour performer le plus rapidement possible.
04:48Après avoir gagné un combat, je fais la fête.
04:53Je ne sais pas encore où sera la prochaine,
04:55mais en général c'est plutôt cool.
04:58C'est important parce que je mets tellement d'énergie dans mes entraînements.
05:01Je prends les choses vraiment au sérieux,
05:03de plus en plus au sérieux je pense
05:05parce que je me dis que je laisse beaucoup de choses à côté.
05:07Donc quand je prends le temps pour l'entraînement,
05:09je m'y consacre à 300%.
05:12Ça me prend beaucoup d'énergie, les entraînements c'est dur.
05:14Donc forcément quand ça marche, j'ai envie aussi de fêter ça comme il se doit
05:18et de partager ça au maximum avec mes proches
05:21parce que les temps d'entraînement c'est aussi parfois des moments où je dois m'isoler.
05:26Et c'est important pour moi de leur offrir un moment où il y a un retour,
05:30un retour sur tout ce qu'ils m'apportent.

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