16 août 2016, quelques heures seulement après la fin des qualifs, Mélina Robert-Michon se retrouve sur la piste pour la finale du lancer de disque. Ce jour-là, elle se surpasse et explose le record de France de 45cm pour venir se placer deuxième d'un concours historique pour la France.
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00:00J'avais vu que j'étais première à lancer du concours et pareil dans ma tête je m'étais
00:28dit dès le premier il faut que tu fasses un gros jet pour lancer le truc et montrer
00:35qu'il va falloir compter sur toi et puis assommer un petit peu aussi les autres concurrents.
00:39Je pense qu'elles ne m'ont pas dans leur plan de compète et de podium et du coup je
00:46me suis dit fais un gros premier jet et tu verras que ça va t'aider, je sors de la cage
00:51et j'ai fait un très très beau premier jet.
00:52Quand je sors je vois sur les concurrentes qu'il y en a une ou deux qui n'étaient pas
01:04prêtes à ça et du coup ça les sort un petit peu de la compétition et là je me dis c'est
01:08bon c'est parti.
01:09Je vois que les filles ne sont pas loin derrière et je sais qu'à tout moment elles peuvent
01:18revenir et dans ma tête je me dis il est hors de question que je finisse quatrième
01:21c'est pas possible.
01:22À ce moment-là je me dis que c'est mes derniers jeux, après ça changera mais je
01:26me dis qu'elles auront le temps de faire des podiums, des médailles après, moi j'ai
01:30plus le choix c'est maintenant ou jamais donc t'endors pas.
01:33Mon coach me repique un peu en me disant attention la cubaine elle revient, elle améliore sa
01:37perf donc je me dis maintenant il faut y aller et il y a la fluidité sur ce jet et j'ai
01:46l'impression que tout se fait facilement, que tout le travail que j'ai pu faire, mon
01:49cerveau il n'a même plus besoin de se poser de questions, je me mets au départ et il
01:52y a tout qui s'enchaîne bien et je sens, je vois que ce jet part bien, c'est un moment
02:03où tu te sens porté, t'as l'impression que tu flottes, il y en a qui parlent du
02:08flot, de la zone, c'est un peu ça, il peut t'arriver n'importe quoi, tu sais que ça
02:12va bien se passer.
02:13Avant le dernier essai, quand je vais lancer, je sais que je suis au minimum deuxième et
02:25que j'ai cette médaille et qu'on ne pourra pas me l'enlever donc là il y a énormément
02:30d'émotions et j'ai du mal même à faire un petit peu ce dernier jet parce que tout
02:36ce que j'ai maîtrisé jusque là, je ne maîtrise plus rien.
02:43En 2016, j'ai déjà fait mes premiers Jeux 16 ans auparavant donc oui c'était long
02:54et du coup je pense que l'émotion est à la hauteur de l'attente.
02:56J'ai la chance d'avoir mon noyau dur, c'est mon coach, mon prépa physique et mon compagnon
03:04donc de pouvoir savourer ça dans l'instant avec eux, je pense que c'est ce qu'il y a
03:09de plus beau parce que cette émotion-là, à ce moment-là, elle est encore plus forte
03:15et je me suis dit surtout que ça valait le coup d'attendre, ça valait le coup d'être
03:20dans le dur, qu'il y ait toutes ces étapes-là mais pour ça, ça valait le coup.
03:27C'est une fierté aussi de me dire que j'ai mis en lumière les lancers, ma discipline
03:36et ça c'est de me dire peut-être que ça va avoir donné envie à d'autres de pratiquer,
03:40c'est aussi beau et c'est quelque chose qui me parle.