"C'est la France qu'on attaque": le PDG de la SNCF s'exprime après l'attaque "massive" contre le réseau TGV

  • il y a 2 mois
Le trafic est fortement perturbé ce vendredi 26 juillet sur plusieurs lignes TGV. Plusieurs "actes de malveillance concomitants" touchent les LGV Atlantique, Nord et Est ont été commis dans la nuit, annonce la SNCF. Un acte a été déjoué sur la ligne Sud-Est.

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Transcript
00:00Jean-Pierre Fallandou et Mathieu Chabanel, d'évoquer directement. En tout cas, tout le monde est sur le pont pour essayer d'y répondre le plus vite possible.
00:06Néanmoins, les impacts seront réels tout le week-end, au moins jusqu'à dimanche. Et aujourd'hui, effectivement, c'est à toutes ces familles que je pense
00:13qu'elles vont évidemment vivre des moments difficiles de retard, d'annulation. Donc qu'elles n'hésitent pas, d'ailleurs, pour tous ceux qui ne sont pas
00:19actuellement dans les gares, à prendre contact avec la SNCF, justement pour pouvoir identifier une nouvelle possibilité de départ.
00:26Je vais passer la parole à Jean-Pierre Fallandou.
00:28Vous dites que c'est volontaire ?
00:30Aujourd'hui, tous les éléments qu'on a montrent bien que c'est volontaire. La concomitance des heures, tout s'est fait aux mêmes heures.
00:39Des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui, notamment sur la partie sud-est. Des agents d'incendiaire qui ont été retrouvés sur place.
00:47Une enquête est en cours. Tout nous indique aujourd'hui que ce sont bien des incendies criminels, notamment la dimension de la concomitance des temps,
00:55qui est plus que suspecte.
00:57Oui, je voudrais dire, bien sûr, qu'on est absolument désolés de ne pas être capables de faire circuler les trains attendus par les Français.
01:03Aujourd'hui, c'est les grands départs qui sont attaqués à travers la SNCF. C'est un bout de la France qu'on attaque et c'est les Français qu'on attaque.
01:09Moi, comme le ministre, j'ai une pensée, bien sûr, pour ces familles qui ne pourront pas partir aujourd'hui ou qui partiront dans de mauvaises conditions.
01:15Ça va durer certainement tout le week-end parce que ça prend beaucoup de temps à réparer. Donc c'est un jour de tristesse aujourd'hui.
01:22Nous, notre métier, c'est le service public, c'est de transporter les gens quand ils en ont besoin. Et aujourd'hui, on ne peut pas le faire
01:27à cause d'une bande peu diluminée, d'irresponsable qui a cru intelligent de venir nous empêcher de faire notre métier.
01:33Notre devoir, c'est la mobilisation. On va le faire. On sera là, comme on est toujours là quand on tient un coup dur.
01:38Donc des milliers de cheminots, de réseaux vont se mobiliser pour réparer.
01:42Des milliers de cheminots vont se mettre dans les gares pour accueillir les clients et les guider du mieux qu'on peut.
01:47Des milliers de cheminots sont en train de réfléchir en disant quel plan de transport on va faire compte tenu des dégradations enregistrées
01:52puisque l'idée, c'est quand même de faire circuler quelques trains, comme l'a dit le ministre, et bien sûr, de faire en sorte que tout ça aille le plus vite possible.
01:58Voilà. Donc, ça aurait dû être une fête. C'étaient aujourd'hui les grands départs, les départs en vacances.
02:03C'était aussi, bien sûr, l'inauguration, l'ouverture des Jeux Olympiques avec aussi beaucoup de Français qui allaient monter à Paris,
02:09qui allaient se faire plaisir, qui avaient pris un jour, deux jours, trois jours pour partager la joie des Jeux Olympiques.
02:13Tout ça, c'est gâché. Voilà. Bon, dont acte. On ne baissera pas les bras. On est courageux à la SNCF. On fait face aux difficultés.
02:20On va mettre une paire de jours à réparer, mais ça repartira. Et comptez sur nous, comptez sur la SNCF, les cheminotes, les cheminots, pour se mobiliser,
02:28pour réduire au maximum l'impact pour les Français de cette agression massive du réseau de lignes à grande vitesse.
02:33– Quels sont les dégâts précis auquel vous devez faire face ?
02:36– On a des dégâts, c'est des incendies volontaires, donc dans des canalisations où passent beaucoup de câbles,
02:41des câbles qui servent à la signalisation dans les postes, donc qui sont sur des organes de sécurité,
02:45donc quand ces pannes s'interviennent, on ne peut plus faire circuler les trains en sécurité.
02:50D'ailleurs, la sécurité a joué. Ça, il faut le dire aussi. À aucun moment, la sécurité n'a été engagée.
02:54La sécurité ferroviaire, elle est bien faite. Quand il y a un équipement qui est en panne,
02:57on joue sur la circulation des trains pour éviter tous les incidents, bien sûr. Voilà. Mais il faut réparer, câble par câble.
03:04Donc c'est un travail très fin, parce que des câbles, il y en a beaucoup. Il y a de la fibre optique aussi qui passe dans ces canalisations.
03:08Donc c'est un travail très minutieux. Il faut raccorder chacun des câbles, tester ensuite les postes de signalisation,
03:13puisque avant de relancer les trains, il faut être absolument sûr que la sécurité est respectée.
03:17Tout ça prend du temps, d'autant plus qu'il faut le faire en plusieurs endroits dans le réseau,
03:21puisqu'on a été attaqué à trois endroits sur le réseau des lignes à grande vitesse.
03:24– Vous précisez les lieux, justement, de ces trois endroits ?
03:28– Oui, on a des lieux qui sont assez éloignés de Paris, d'ailleurs. Dans le sud, on est à Courtalin.
03:34Courtalin, on se dirige vers Le Mans, on est un peu avant Le Mans.
03:38Donc c'est la bifurcation, d'ailleurs, entre les TGV qui partent vers la Bretagne d'un côté et vers le sud-ouest de l'autre.
03:43L'autre lieu, c'est à Croisilles, c'est ça, c'est vers Arras, dans le nord de la France.
03:50Là aussi, on n'est pas très loin de la bifurcation entre la ligne qui va sur l'île et celle qui part après vers Arras et le bassin minier.
03:56Et l'autre lieu, à l'est, c'est Pagny-sur-Moselle, donc on est en Lorraine.
04:00Et là, on n'est aussi pas très loin de la bifurcation qui sépare entre Metz et Nancy.
04:04Voilà, donc les lieux ont été choisis particulièrement, effectivement, pour avoir des conséquences plus lourdes,
04:09puisque, avec un incendie, en fait, on prit à chaque fois deux branches du réseau sur la circulation.
04:16— Et ça, au sud-est, pardon ?
04:19— J'ai pas le lieu dans le sud-est, je sais pas si tu l'as.
04:21— C'est à Virginie, là aussi, à la séparation du réseau vers Dijon par rapport au réseau vers Lyon.
04:28— Vous avez dû rappeler... Est-ce que vous avez dû rappeler des salariés de la SNCF pour travailler ?
04:33Est-ce que vous avez une évaluation du nombre de clients concernés aujourd'hui ?
04:37— Oui. Alors sur les clients, on estime que c'est à peu près 800 000 clients qui vont être concernés.
04:41Donc c'est gros. Donc bien sûr, on n'est pas client très important.
04:44Sur les agents, bien sûr, côté réseau, on a remobilisé tout le monde.
04:48Alors on s'était préparés. Il y avait beaucoup d'astreinte pour les Jeux olympiques.
04:52De ce côté-là, on avait mobilisé des personnels.
04:54Honnêtement, on pensait que ça serait plutôt pour intervenir sur les lignes concernées par les Jeux olympiques
04:58et puis pour des pas normales, j'allais dire.
05:00On pensait pas qu'on allait avoir besoin de mobiliser. Mais on va le faire, bien évidemment.
05:03Et pas... Peut-être, Mathieu, tu veux expliquer comment tu mobilises en ce moment
05:07des centaines, des centaines de personnels pour faire ces réparations le plus vite possible.
05:11— Oui. Effectivement, les équipes de SNCF Réseau se sont mobilisées dès la détection de l'incident,
05:16puisque nos systèmes techniques ont détecté le sabotage à 4 heures du matin.
05:21Alors selon les lignes, on détectait le sabotage autour de 4 heures du matin,
05:25ce qui a permis, comme le disait Jean-Pierre Farandoux, d'ouvrir en toute sécurité.
05:29Aucun train ne pouvait circuler sur la zone.
05:33À ce moment-là, les services de secours, les forces de l'ordre et les SNCF Réseau
05:37se sont rendus sur place. En ce moment même, les forces de l'ordre même...
05:42...manière à retrouver...
05:44...aider à ces sabotages. Et les équipes de SNCF Réseau préparent l'ensemble du matériel
05:49pour engager les réparations dès lors que les forces de l'ordre ont fini leurs enquêtes.
05:55Les équipes sont mobilisées, c'est plusieurs centaines de personnes
05:57sur l'ensemble du territoire et sur les différents incidents,
06:01qui vont travailler en continu entre maintenant et la fin du week-end
06:05pour, on l'espère, dès lundi, rétablir une circulation sur l'ensemble de ces lignes.
06:10Et naturellement, au fur et à mesure des diagnostics,
06:13on tiendra l'ensemble de nos clients informés des perspectives précises de rétablissement.
06:18Je pense que d'ici la mi-journée ou la fin de la journée, on y verra beaucoup plus clair.
06:22Ça rappelle encore un incident qui avait lieu ici à la Gare de l'Est
06:25avec des vols de cuivre, de câbles.
06:27Est-ce que vous pouvez nous décrire précisément
06:28quel va être l'état du chantier pour vos hommes ?
06:32Oui, alors en fait, ces actes criminels consistent à brûler,
06:37couper puis brûler des câbles dans des caniveaux, des artères de câbles.
06:43Ces câbles y comportent chacun des fils.
06:45Et par exemple, si vous avez 50 câbles qui y comportent chacun 10 fils,
06:49ça fait 500 fils qu'il faut ensuite reconnecter un par un.
06:52Ces fils commandant des dispositifs de sécurité,
06:55les feux rouges, les aiguillages, etc.,
06:58il faut ensuite tester que les reconnections se sont faites en bonne et due forme.
07:03Et ensuite, seulement, on peut rétablir les circulations.
07:05Donc ça va être un travail d'orfèvre qui va être mené par les équipes
07:09en continu, en 3-8, dès maintenant,
07:12pour rétablir dans les meilleurs délais les circulations.

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