Dans les coulisses de «Vidéo gag» avec Bernard Montiel

  • il y a 2 mois
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00:00Jean-Philippe Langot, qui vient de nous rejoindre. Jean-Philippe, vous nous entraînez chaque matin à travers l'histoire de la télévision,
00:06des émissions cultes ou des événements marquants racontés par leurs animateurs, que vous avez rencontrés tout au long de cet été.
00:14De quoi on parle aujourd'hui ?
00:15Aujourd'hui, vous savez, avec nos téléphones, on a tous pris l'habitude de filmer notre quotidien en famille et entre amis, qu'on poste sur TikTok ou Insta.
00:21Mais au milieu des années 80, tout ça c'était nouveau. Les premiers caméscopes arrivaient au Japon et faisaient fureur.
00:26Et le 8 juillet 90, TF1 décide donc d'adapter une émission japonaise où les gens filment ses petits moments de vie.
00:32Ça devient Vidéogag, présenté par le duo Bernard Montiel et Alexandre Debagne.
00:35Seul souci, à l'époque, les Français ne sont pas encore adeptes de cette nouvelle technologie, comme Bernard Montiel me l'a raconté.
00:41Le problème était dès le départ que nous en France, on n'avait pas le réflexe de filmer les gags et la vie quotidienne.
00:47On devait acheter par conséquent toutes les vidéos à l'étranger, c'est-à-dire aux Etats-Unis, tout le monde avait un caméscope à la maison presque.
00:53C'était des vidéos prises sur le vif. Et c'est ça qui est drôle.
00:57Et petit à petit, l'émission va s'installer chaque dimanche après-midi sur TF1 et va trouver très rapidement son public.
01:01Près de 60% de part de marché chaque dimanche.
01:04J'en faisais partie, je regardais tous les dimanches avec mes parents Vidéogag.
01:07Et il y a même un record en prime time à près de 11 millions de téléspectateurs.
01:10Bernard Montiel sera même parodié par Bernard Campant dans la télé des inconnus.
01:14Et ça marche tellement que l'émission va avoir un pouvoir inattendu sur la vente de caméscopes en France.
01:19Dans l'émission, on proposait des caméscopes à gagner à chaque fois.
01:22Et chaque émission, j'expliquais comment fonctionne un caméscope.
01:25Et là, du coup, ça a développé le marché du caméscope à un point.
01:28Mais à un bon 70%.
01:30Toutes les marques se succédaient chez nous, les plus grandes marques,
01:33afin que l'on puisse offrir ces caméscopes et que les gens en achètent.
01:36Donc ça, ça a fait un boom des caméscopes.
01:38Donc ça y est, on commençait à équilibrer les vidéos.
01:41Elles étaient à la fois japonaises, beaucoup d'américaines et françaises.
01:46Julien Pichenay ?
01:47Dans leur sketch, les inconnus étaient prêts à tout pour faire ça.
01:50Jusqu'à pauvres bébés.
01:52Totalement inavouables.
01:53Vous vous souvenez ?
01:54« Regarde la caméra de ta tante ! »
01:56Et ça finit par passer, à la fin.
01:58Parce qu'ils sont allés tellement loin.
02:00À la semaine prochaine.
02:01Quelle vidéo avait le plus de succès dans Vidéogage ?
02:04Justement, parmi les gueules de Vidéogage, il y avait les bébés qui pleurent,
02:06les grands-mères qui perdent leur dentier, les animaux qui se cassent la figure,
02:09ou encore le tonton alcoolisé qui finit dans le décor à un mariage.
02:12Des vidéos authentiques qui ont aussi contribué au succès de l'émission.
02:15Pourquoi ça marchait bien ?
02:16Parce que d'abord, ce n'était pas prévu.
02:18De l'inattendu, c'était de la surprise.
02:20Les animaux, ils ne truquent pas.
02:22C'est du naturel, c'est du spontané.
02:24Et il y a les catastrophes qui arrivent lors de mariages,
02:26de baptêmes ou de barbecues.
02:28On s'amusait d'ailleurs à dire
02:30« Vous inquiétez pas, il est tombé, mais il ne s'est pas fait mal. »
02:33« Il va bien. »
02:34On ne savait rien, pour être clair.
02:36Si elle était encore vivante, après ce qui est arrivé.
02:38Mais on était obligés de le dire.
02:39Ah, ils n'avaient pas l'info ?
02:41C'est juste pour s'éperner pendant des années.
02:44Et chaque semaine, des milliers de vidéos étaient envoyées à TF1.
02:47Elles n'étaient évidemment pas toutes diffusées.
02:49L'équipe se chargeait de déceler les vraies des fausses.
02:52Et parmi les indiffusables, il y en a certaines
02:54qui ont laissé un souvenir bien précis à Bernard Montiel.
02:56Le plus invraisemblable, je vais quand même vous l'avouer,
02:58c'est qu'on recevait des vidéos mais de dingos.
03:00Enfin, des trucs pas possibles.
03:02Des vidéos X.
03:03J'ai googlé avec Franck Marti, le producteur.
03:05On se faisait une petite séance.
03:07Ces gens recevaient une vingtaine de vidéos un peu coquines, dirais-je.
03:12Impossibles à mettre à la télé.
03:15Les gens envoyaient des vidéos pornographiques à Bernard Montiel.
03:18Mais c'est incroyable, ça.
03:19Mais au fil des années, ce sont surtout les animateurs
03:23de cette émission qui vont faire parler d'eux, en fait.
03:25Ben oui, puisqu'en 1996, Alexandre Deban est victime
03:27d'un très grave accident de moto.
03:29Il a resté en convalescence durant de nombreux mois,
03:31mais ne reviendra finalement jamais à l'animation de Vidéogag.
03:33Et pour le succéder, TF1 opte pour Alexandre Delperrier.
03:36Mais l'ambiance au travail ne va pas être la même.
03:38Réunion de crise à TF1, comme toujours dans ces cas-là.
03:40Moujade me dit, qu'est-ce que tu veux ?
03:42Il y a un gars qui s'est proposé, que je ne connais pas,
03:44qui se dit que Deban lui a dit,
03:46ce serait bien que ce soit toi qui me remplaces.
03:48Donc on le prend très bien.
03:50Alors lui, on travaille très différemment,
03:52parce que je sens que le mec, il est aussi content
03:54d'exister au travers d'une émission pareille.
03:56Lui, il passait des coups de fil perso entre-temps.
03:58C'est son truc, je le juge pas.
04:01Mais moi, sans arrêt, j'étais prêt.
04:03Les gens étaient prêts sur le plateau.
04:04Enfin, ça devenait très compliqué, quoi.
04:06Donc il est resté pas très longtemps,
04:08parce que ça n'arrangeait personne.
04:09Moi, ce que j'adore avec Bernard Montiel,
04:11c'est qu'il raconte tout, et ça, c'est génial.
04:13Justement, en 2003, il va littéralement
04:15lâcher la rente, Bernard Montiel,
04:16puisqu'il propose une idée d'émission à TF1.
04:18Mais cette émission va trouver sa place sur LCI
04:20avec une autre animatrice que lui.
04:22Et son centre ne fait qu'un tour.
04:23Et interviewé par Jean-Marc Morandini à l'époque,
04:25il dézingue un par un tous ses collègues et leurs émissions.
04:27Je le cite.
04:28Arthur, même avec un prompteur, il se plante.
04:30Ardisson, c'est un enfoiré qui baise les gens.
04:32Courbet, il se prend pour le zoro de la télé.
04:34Bref, c'est un festival.
04:35Mais le coup de grâce vient quand il s'attaque carrément
04:37Vidéo-gag, c'est uniquement alimentaire.
04:39J'assieds mon gros cul sur les banquettes et je touche un paquet.
04:41Ça, c'est du Montiel, non ?
04:43C'est du Montiel.
04:44Et ce sont des propos virulents, mais qu'il regrette aujourd'hui.
04:46Je les ai allumés tous.
04:48Vous me méprisez.
04:50J'en ai marre d'avoir cette image trop lisse.
04:51J'ai voulu changer.
04:52Vous m'avez mené en bateau depuis presque un an avec cette émission.
04:55Vous la donnez à quelqu'un d'autre.
04:56Je me sens trahi.
04:57Vous vous moquez de moi.
04:58Ne me parlez pas de famille de TF1.
05:00C'est insultant quand vous dites famille.
05:02Ça n'existe pas la famille chez vous.
05:04Je me casse.
05:07C'est des camarades qui en plus sont redevenus des amis par la suite.
05:09Mais ils ont bien compris que c'était un coup de nerf, un coup de chaud, un coup de sang.
05:13Ah oui, bon ça va, il s'est fait pardonner.
05:15J'imagine quand on connaît la chaîne TF1,
05:17j'imagine que quand il a pété les plombs, la réaction de TF1, c'est pas fait à temps.
05:20Quand on critique la chaîne et ses animateurs, ça ne plaisante pas.
05:23Bernard Montiel est viré manu militare et remplacé au pied levé par le monsieur métaux de la chaîne,
05:27Sébastien Follin, qui lui aussi va subir les foudres de Bernard Montiel.
05:31Je n'avais rien contre lui.
05:33Sauf que lors d'une interview, il dit
05:35« Oui, j'espère ne pas finir aigri comme Bernard Montiel. »
05:38Je l'ai appelé.
05:40Je lui ai dit « Sébastien, mais qu'est-ce que c'est cette connerie-là ?
05:42Je te préviens que si tu dis encore un mot de travers sur moi,
05:44je t'allume partout, grave.
05:46En ce moment, j'ai la presse avec moi.
05:48Je te vais en prendre plein la gueule, je te préviens.
05:50Ah mais non, tu sais comme ils sont, j'ai pas vraiment dit ça.
05:53Ouais, ouais, ouais, je connais. Laisse tomber.
05:55Je lui en veux pas. »
05:59Et après ce départ forcé, Sébastien Follin et Olivier Adriaco qui présentaient l'émission
06:02tiendront l'airène de Vidéogag jusqu'en 2008.
06:04Et à cette époque, YouTube est à son apogée bien avant TikTok ou Snapchat
06:08et va tout simplement sonner la fin de l'émission
06:10après 18 ans de présence à l'antenne.
06:12Incroyable parcours de Vidéogag.
06:14Merci beaucoup pour toutes ces infos, Jean-Philippe Longo.
06:17Moi, je retiendrai toujours cette phrase de gag vidéo des inconnus.
06:20Une vidéo qui nous vient de Chaune-sur-Marne.

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