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Chaque jour, Jean-Philippe Longo revient sur des événements de l'histoire de la télévision.
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00:00Le Club de l'été sur Europe 1 avec également Jean-Philippe Longo et avec Pascal Praud, notre invité qui nous accompagne jusqu'à 11h.
00:07Jean-Philippe, c'est vrai que vous discutez hors antenne de télévision, on a discuté un petit peu aussi avant la pause puisque votre truc c'est de naviguer sur les différents canaux de la télévision,
00:15l'histoire de la télé, les émissions cultes n'ont plus de secret pour vous depuis qu'elles vous ont été racontées par les animateurs que vous avez rencontrés.
00:22Aujourd'hui on sort un petit peu du cadre de votre chronique habituelle.
00:25On ne va pas parler d'une émission mythique ou d'un événement mais d'un animateur, s'il vous plaît, quel animateur ?
00:31Un animateur qui a fait ses débuts à l'ORTF il y a pile 60 ans, c'est en juillet 1964.
00:35Déjà, est-ce que quelqu'un au fond de cette table a connu l'ORTF ?
00:38Moi non, Pascal.
00:40Parce qu'en fait c'est en 1975 avec Giscard, en janvier, que TF1 et Antenne 2 et France Région 3, FR3, sont créés.
00:53Donc c'est une sorte de service public, c'est ça ?
00:55C'est ça, c'est une sorte de grand service public souhaité par le général de Gaulle, qui regroupait donc, comme Pascal le disait, la première et la deuxième chaînes,
01:00et dont les émissions étaient tournées dans des studios situés à Cognac-Gé, à Paris, rue Cognac-Gé.
01:05Et en juillet 1964, il y a un jeune homme de 22 ans seulement qui décide de tenter sa chance à Cognac-Gé,
01:09alors qu'il n'était pas spécialement prédestiné à travailler dans les médias.
01:12Il m'a raconté ce coup du hasard et il s'appelle Michel Drucker.
01:15J'arrive à Cognac-Gé parce que j'ai terminé mon service militaire à 200 mètres, boulevard de la Tour Maubourg, dans un journal qui s'appelle TAM.
01:21J'étais rédacteur, j'avais fait une année à la base de Compiègne, et puis j'ai été affecté à Paris pour la dernière année.
01:28Et c'est parce qu'il y avait une proximité géographique entre la Tour Maubourg et la rue Cognac-Gé que je suis rentré un jour.
01:34Je suis rentré à la télé grâce à l'armée.
01:36Donc vous l'avez compris, en gros, si Michel Drucker avait fait son service militaire près de la Tour Eiffel, il serait peut-être devenu guide touristique.
01:41Donc c'est un coup de bol.
01:42C'est un coup de bol et la chance va continuer de le sourire d'ailleurs.
01:44Bah oui, aux abords de Cognac-Gé, il va tomber sur Catherine Langer, une des plus grandes speakerines de l'époque avec qui il sympathise.
01:49Elle va alors le mettre en contact avec son époux, qui est le journaliste et créateur du journal télévisé Pierre Sabag.
01:54Et au fur et à mesure, ces multiples rencontres vont tout simplement lui ouvrir les portes du milieu audiovisuel durant cet été 1964.
02:00J'ai obtenu par quelqu'un que je connaissais un petit peu un stage au service de Raymond Martia, qui était le patron des sports, mais qui était plus que ça déjà.
02:10Et c'est là où j'ai rencontré Jacques Vandrouw.
02:13C'est le service militaire et les sports qui ont fait ma carrière.
02:16Le stage devait durer un mois, puis il dure depuis 60 ans.
02:20Depuis 60 ans, il va tout faire pour se rendre indispensable auprès des équipes.
02:23Il distribue les dépêches, il prépare les cafés, il sert même de chauffeur et de laveur de voitures au célèbre Léon Zitrone.
02:29Alors Léon Zitrone, c'était la star de l'époque, parmi tous ses pionniers, dont Drucker va très vite faire la connaissance.
02:35Il va y avoir 4 millions de postes de télévision, vous imaginez ?
02:38On était les premiers, c'était du noir et blanc, et j'ai débuté avec ceux qui ont inventé la télévision.
02:43Georges Decaune, Léon Zitrone, Raymond Martia, Thierry Roland, François Jeannin.
02:48C'était une époque incroyable et je suis tellement heureux d'être le dernier vestige, si j'ose dire.
02:53Et oui, François Jeannin, voix de la Formule 1 qui nous a quittés en juin dernier.
02:57Michel Drucker va très vite apparaître à l'antenne.
03:00En 1964, c'est à Tokyo que se déroulent les Jeux Olympiques cette année-là.
03:03Et le journaliste sportif qu'il est à l'époque se retrouve à interviewer de nombreux athlètes.
03:07Et en 2024, pour les Jeux Olympiques de Paris, Michel Drucker était toujours là pour son plus grand bonheur.
03:12J'étais là aux Jeux Olympiques de Tokyo, c'était en noir et blanc, il y avait le décalage, c'était pas en direct.
03:1860 ans après, je serai encore là pour les Jeux de Paris, donc je me passe pour le croire.
03:22Donc ce sont les JO de Tokyo en 1964 qui lancent la carrière de Michel Drucker.
03:26Et oui, après les JO de Tokyo, la machine est lancée pour lui, on ne va plus l'arrêter.
03:29Quelques semaines après, il remplace un journaliste au pied levé dans Sport Dimanche.
03:33Puis plus tard, pendant 5 ans, il animera les Rendez-Vous du Dimanche.
03:36Et bien évidemment, depuis 26 ans déjà, il est à la tête de Vivement Dimanche, un jour qui semble lui porter chance.
03:41Et la chance, il n'en a pas manqué selon lui.
03:43C'était une époque bénie. Est-ce qu'on pourrait refaire ça maintenant ? J'en suis pas sûr.
03:48Mais j'ai eu du bol aussi. On ne peut pas faire ce métier si on n'a pas la chance.
03:52Et la chance, il faut la saisir quand elle passe. J'ai eu de la chance qu'elle passe tôt.
03:56De la chance donc, mais aussi beaucoup de talent évidemment.
03:58Pour celui qui fête donc cette année ses 60 ans de carrière et de présence à la télé française,
04:02ce n'est pas encore un record français.
04:04Pierre Bellemare, qui a très bien connu Europe 1, a cumulé 62 ans d'antenne télévisuelle de 1954 à 2016.
04:09Plus que deux ans donc, avant de retrouver peut-être Michel Drucker, célébrer ce record qui s'est sur les Champs-Elysées.
04:14Merci Jean-Philippe Longo, il passera peut-être une tête chez Pascal Prolévous, Michel Drucker en cette saison.
04:24Régulièrement il passe. Moi j'ai eu la chance de connaître Cognac J, puisque je suis arrivé en 88 à TF1,
04:31et TF1 a déménagé en 92. Et vraiment je suis très content d'avoir connu Cognac J,
04:36parce que c'est tellement une autre époque. Vous-même peut-être n'imaginez pas ce que ça pouvait être.
04:42C'était une autre atmosphère, une autre ambiance. Moi je suis arrivé dans un service de sport, il y avait une table de ping-pong,
04:47et le lundi il y avait un tournoi d'organiser qui durait jusqu'au samedi.
04:52Entre les journalistes ?
04:53Bien sûr ! Parce que, disons-le, les journalistes n'étaient pas débordés.
04:57Vous aviez au sport entre 30 et 40 journalistes, donc au sport peut-être en 1987-88,
05:03alors qu'il y avait une antenne réduite quand même en matière de sport sur TF1.
05:08Mais c'était le service public. Et vous aviez des personnages.
05:11Il y avait quelqu'un, et je ne citerai pas son nom, qui n'était jamais sur les tableaux de service,
05:16et qui habitait à Lille. Il habitait à Lille. Et il venait quasiment jamais.
05:22Jamais ! Et nous qui étions les jeunes journalistes, il y avait Christian Jean-Pierre, il y avait Hervé Matoué,
05:27nous on était contents, on était pigistes. Donc on nous donnait le travail
05:32que ceux qui auraient dû le faire n'étaient pas forcément présents.
05:39Donc c'était une atmosphère si différente d'aujourd'hui, où il y a plus de rigueur, plus de contrôle, bien sûr.
05:46Alors il y avait des personnages, les gens se battaient ! J'ai vu des gens se battre !
05:51Pour un sujet, parce qu'il y en avait...
05:54Le débat, on en met au point !
05:56Bien sûr ! Et je me souviens également, il y avait un autre journaliste, un jour je rentre,
06:00alors ils allaient déjeuner chez l'ami Jean, qui était rue Ballard,
06:03et les déjeuners c'était copieux à l'époque, donc ils revenaient à 4-5 heures,
06:07ils avaient un petit peu bu de vin, ils avaient pris une petite limoncello, etc.
06:11Et à l'époque il n'y avait pas de bureau fermé, il n'y avait pas de paysager pardon,
06:16il n'y avait que des bureaux fermés, et il y avait un journaliste qui faisait sa sieste dedans,
06:21il était 6 heures, et je rentre dans le bureau, pour je ne sais pas quoi,
06:24il me dit, qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?
06:29Et là j'avais 23 ans !
06:31Je me disais, mais quel monde, quel métier !
06:33Vous savez que c'est intéressant le rapport effectivement entre guillemets à l'alcool ou au vin.
06:39En 88, moi je partais avec les équipes, on déjeunait, tout le monde buvait du vin à déjeuner.
06:45Tout le monde ! Pas moi, parce qu'on était jeunes, et puis je n'avais pas cette culture-là.
06:49Aujourd'hui, vous allez dans un restaurant, le midi, personne ne buve du vin.
06:53Ah mais non, il faut pouvoir assurer l'après-midi !
06:56C'est vraiment un changement d'époque, en 35 ans, tu vois,
06:59et alors les gens ils bossaient, à 65 ans ils mourraient parfois, ils tombaient !
07:03Mais effectivement, c'était très présent !
07:07C'est là que tu vois ces gens-là, qui avaient 60 ans à l'époque,
07:11ils avaient été élevés avec un rapport au vin, et souvent à l'alcool, qui était très différent.
07:16Alors avec génération !
07:18Les amis et les amies de Cognac J, au studio d'Europe 1,
07:22Le Club de l'été se poursuit en compagnie de Pascal Proé, des animatrices et animateurs d'Europe 1,
07:26pour parler de la rentrée.