À l'Élysée, Macron reçoit les chefs d'État étrangers avant la cérémonie d'ouverture des JO

  • il y a 3 mois

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcription
00:00À titre Emmanuel Macron, on reçoit ce vendredi à l'Elysée plusieurs centaines de chefs d'Etat et de gouvernement,
00:05comme le président israélien Isaac Herzog.
00:07Emmanuel Macron lui a garanti l'engagement de la France pour assurer la sécurité des athlètes de la délégation israélienne.
00:13En fin de matinée, c'était au tour de l'argentin Javier Almiley d'être reçu.
00:17On va analyser ses rencontres et ses têtes à tête, puisque certaines personnalités ont été reçues en privé par le président français.
00:24On y revient avec vous, Gautier Rybinski. Merci d'être là, Gautier.
00:27La présence du président israélien a été critiquée par certains membres de la classe politique ici en France.
00:34La présence du président argentin aussi a posé question, notamment après l'échange raciste, Anthony, il y a une dizaine de jours,
00:40par des joueurs argentins. Il visait des joueurs de l'équipe de France.
00:44Oui. Bon, vous savez ce que c'est que la diplomatie.
00:47Ça consiste aussi parfois à prendre langue avec ceux que l'on déteste ou que l'on n'aime pas.
00:52Bon, en l'occurrence, ce n'est pas forcément le cas, mais c'est vrai qu'avec le président argentin,
00:57qui joue sur une corde extrêmement délicate, effectivement, il y a insulte vis-à-vis, tout simplement, insulte raciste.
01:05Que ce soit les joueurs de l'équipe de France ou d'autres, peu importe.
01:08À la limite, c'est des insultes racistes à l'encontre de citoyens français
01:13et auxquels on dénie justement la nationalité ou même l'appartenance à la communauté française
01:20au motif qu'ils sont noirs. Donc c'est gradissime.
01:23C'est aussi, alors dans un autre contexte, vous savez qu'il y a deux joueurs de l'équipe de rugby de France,
01:30de l'équipe de France de rugby, qui sont détenus, qui sont en détention provisoire et accusés d'agression sexuelle et de viol.
01:36Donc là aussi, c'est gravissime. Et de ce point de vue-là, que peut-il y avoir entre les deux hommes,
01:41si ce n'est de dire, bon, faisons en sorte qu'ils ne soient pas, que leur régime ne soit pas trop compliqué ou trop lourd.
01:49Bon, en soi, c'est ce qu'on voit de la part d'un président de la République, mais ça n'a pas non plus grande justification.
01:57En ce qui concerne Isaac Herzog, le président israélien, là aussi, il y a quelque chose de compliqué
02:03dans la mesure où même si le président israélien n'a pas d'efficacité, de prérogative politique au sens strict,
02:11c'est le premier ministre, en l'occurrence Netanyahou.
02:14On sait tout de même qu'Isaac Herzog a eu des propos qui étaient ambigus sur la question de savoir s'il y avait des innocents ou pas à Gaza.
02:24S'il y avait des gens qui n'y pouvaient rien.
02:26Et là, il a eu des propos qui étaient, bon, pas, comment dirais-je, qui consistaient à dire qu'au fond,
02:32les Palestiniens de Gaza étaient responsables, d'une certaine manière, de la représentation politique qu'ils avaient.
02:38Ça, c'est quelque chose qu'on peut dire quand il s'agit d'une démocratie.
02:41D'une certaine manière, nous avons les hommes et les femmes politiques en France que nous méritons.
02:45On peut dire ça aussi d'Israël, d'une certaine manière, dans la mesure où l'extrême droite israélienne,
02:50qui est au pouvoir aujourd'hui, en partie, a bien été choisie par des électeurs libres.
02:55Mais en ce qui concerne Gaza, c'est un peu plus compliqué.
02:57Lorsque vous avez le couteau sous la gorge par, non seulement le blocus israélien,
03:01mais aussi une organisation de type Hamas, qui prend à la gorge aussi ses propres citoyens,
03:07c'est un peu plus compliqué de leur réclamer ça ou de leur reprocher cela.
03:12Donc voilà, ce genre de discussion s'est faite pour ça aussi,
03:15c'est-à-dire que c'est fait pour rencontrer des gens avec lesquels on n'est pas forcément d'accord.
03:19Là, en l'occurrence, en ce qui concerne Issachia Tsock, il s'agissait de dire
03:24que les athlètes israéliens, évidemment, seront bien traités et seront accueillis et seront protégés.
03:30Bon, voilà, les dissensions avec le président argentin, c'est aussi quelque chose de différent.
03:36Ce qu'il y a d'intéressant, on y reviendra peut-être tout à l'heure,
03:39ce qui est intéressant, c'est que le prétexte pris par le président argentin
03:44et sa vice-présidente Victoria Villarroel, c'est de dire
03:48nous sommes des anciens colonisés, tiens donc, c'est reparti.
03:52Nous sommes des anciens colonisés et nous ne nous laisserons pas dicter notre comportement.
03:56Il ne s'agit pas de ça, il s'agit de dire en matière de déclaration raciste,
04:00non, on n'accepte pas ça, parce qu'en plus, ce sont des joueurs qui représentent l'Argentine.
04:04Et les joueurs qui représentent l'état d'Israël sont donc présents.
04:08Un important dispositif sécuritaire a été déployé autour de ces femmes et de ces hommes.
04:12C'est aussi poser la question de leur présence, ou du moins de leur présence sous bannière neutre,
04:17comme ce qui a été imposé aux athlètes russes.
04:20Des voiles encore se sont élevées en France pour critiquer ce deux poids deux mesures.
04:24Alors, il faut prendre le problème autrement.
04:27Les athlètes russes, ce n'était pas sous bannière neutre, ils devaient concourir,
04:32mais sur leur propre bannière, comme les athlètes israéliens.
04:38Tout simplement, pour une seule raison, c'est que quand on est en France ou en Europe,
04:42et qu'on défend l'unicité de l'individu, on ne dit pas à ces athlètes,
04:47vous représentez, vous êtes complice de l'oppression ou de la guerre.
04:51On leur dit, venez ici, venez, on vous accueille, nous, nous sommes différents,
04:56nous ne vous considérons pas comme partie d'une meute, comme partie d'une fraction nationaliste,
05:02et justement, c'est la raison pour laquelle il faut vous accueillir, y compris sous votre bannière.
05:06Ce n'est pas une manière de céder que de dire ça, c'est une manière de dire au contraire,
05:10nous, nous fonctionnons, nous, en Europe, français ou autre, nous fonctionnons de manière différente,
05:15nous respectons l'individu, et probablement, vous savez très bien,
05:18que dans ces délégations d'athlètes, il y en a qui sont peut-être d'accord avec leur gouvernement,
05:22mais il y en a qui ne le sont pas.
05:24Et c'est le cas, on se souvient de l'Iran, etc.
05:27Donc voilà, c'est tout, il ne faut pas globaliser un athlète, c'est pas un membre du gouvernement.
05:32Ça serait différent si on invitait un général israélien ou un général russe.
05:36Merci Gauthier, merci pour ces éléments de compréhension.

Recommandations