Israël-Hamas : qui était Ismaïl Haniyeh, et sa mort est-elle un tournant dans le conflit ?

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Transcription
00:00Et donc les deux frappes israéliennes qui rebattent les cartes de la guerre entre Israël et le Hamas.
00:04Après dix mois de guerre entre Israël et le Hamas, le monde assiste-t-il à un tournant ?
00:09Le chef de l'organisation terroriste palestinienne, Ismaël Haniye, a été tué lors d'une opération attribuée à Israël par l'Iran.
00:16Plus tôt, l'Etat hébreu avait revendiqué le tir à Beyrouth visant un cadre du Hezbollah.
00:21Pour le moment, Israël ne fait aucun commentaire, mais Ismaël Haniye était une cible de l'Etat hébreu.
00:27Ariane Ménager, correspondante européenne en Israël. Ariane, que sait-on de lui ?
00:31Oui, Ismaël Haniye, 61 ans, était une figure emblématique du Hamas.
00:35Il avait pris la tête de la branche politique du mouvement en 2017.
00:39Il a dirigé ces dernières années depuis Doha, au Qatar, et depuis le début de la guerre.
00:44Ismaël Haniye, c'était aussi pour le Hamas l'un des acteurs principaux des négociations en cours pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages.
00:52Aujourd'hui, difficile encore de dire quel sera l'impact de cet assassinat ciblé sur ces négociations.
00:58Mais ici, les analystes s'accordent. L'influence d'Ismaël Haniye au sein du Hamas était importante, oui,
01:03mais bien moins que celle exercée par le chef du groupe à Gaza, Yarkissi Noir.
01:07Alors, son élimination reste un coup dur pour le mouvement islamiste palestinien,
01:11qui menace Israël de représailles, comme d'ailleurs plusieurs de ses alliés dans la région.
01:15C'est un signe que cette riposte annoncée pourrait prendre du temps.
01:19En Israël, l'armée n'a donné aucune nouvelle consigne de sécurité à la population, en tout cas pour le moment.
01:24De son côté, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, doit rassembler aujourd'hui à Tel Aviv son cabinet de sécurité.
01:31L'Iran décrète trois jours de deuil national et promet un châtiment sévère à Israël.
01:35La Chine, la Russie, la Turquie dénoncent cet assassinat.
01:38L'autorité palestinienne évoquait un acte lâche.
01:41La Syrie affirme qu'il pourrait embraser toute la région.
01:44Faut-il redouter une escalade massive dans la riposte ?
01:47Ce n'est en tout cas pas la piste privilégiée du rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique,
01:52le chercheur spécialiste du Moyen-Orient rattaché à l'Institut de relations internationales et stratégiques, David Rigouleros.
01:58Il est joint pour Europe 1 par Geoffrey Branger.
02:01Il n'y a pas pour l'instant un élargissement des fronts, mais concrètement il n'est plus localisé à Gaza.
02:05On le voit avec le Liban, on le voit avec la Syrie, on le voit aujourd'hui avec l'Iran.
02:09Simplement, c'est un élargissement qui est contenu, parce qu'aucun des acteurs ne souhaite que ça devienne incontrôlable.
02:14Pour l'instant, le front chaud, c'est Gaza, avec le risque d'un élargissement multifront,
02:21qui pour l'instant n'est pas acté, mais qui est toujours potentiel.
02:25Les événements qui viennent de se passer sont une des modalités de cet élargissement,
02:30puisqu'il y a de plus en plus de pays concernés, d'acteurs, ce qui multiplie les risques d'ailleurs.
02:36C'était une des raisons qui avaient justifié le déplacement de Benjamin Netanyahou à Washington durant le congrès.
02:40Les Américains ne veulent pas d'un élargissement qui impliquerait potentiellement un engrenage avec l'Iran.
02:45L'Iran ne souhaite pas non plus un élargissement. C'est le paradoxe.
02:48Aucun des acteurs principaux ne souhaite un élargissement.
02:51Vous avez vu le silence de Bashar al-Assad. Il n'a pas du tout envie d'être aspiré dans la tourmente régionale.
02:56Lui, il sort de 10 ans de guerre civile, il n'a pas envie de remettre ça.
02:59Donc il ne va pas pousser non plus à un embrasement.
03:01Tout le monde est plus ou moins contraint, sauf s'il y avait un acteur fou qui décidait de faire sauter la baraque.
03:06A la fois contraint de réagir, et pas trop.
03:09C'est ce que j'appelle le syndrome du jusqu'où aller trop loin.
03:11Le problème, c'est les mauvais calculs.
03:13Et c'est l'affaire du Golan d'ailleurs.
03:15Vraiment, c'est le résultat d'un mauvais calcul.
03:18Alors soit de décision de tir, soit de ciblage,
03:21qui fait qu'un dérapage est susceptible d'élargir les théâtres, avec le Liban justement.
03:26Dans le Golan, 12 enfants israéliens ont été tués dans une frappe imputée au Hezbollah libanais.
03:30De son côté, le Qatar s'interroge sur l'avenir des négociations sur une trêve à Gaza
03:35après la mort du chef du Hamas, Ismail Haniyeh.

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