Les Jeux Olympiques d'été de 1972 se sont déroulés à Munich, en Allemagne de l'Ouest, du 26 août au 11 septembre. Ces Jeux ont malheureusement été marqués par un événement tragique connu sous le nom de "massacre de Munich". Le 5 septembre 1972, un groupe de terroristes palestiniens appartenant à l'organisation "Septembre Noir" a pris en otage des membres de la délégation israélienne dans le village olympique. Cette prise d'otages s'est terminée de façon dramatique avec la mort de 11 athlètes israéliens, de 5 terroristes et d'un policier allemand. Cet événement a profondément choqué le monde entier et a interrompu les Jeux pendant 34 heures. Malgré cette tragédie, le président du Comité International Olympique, Avery Brundage, a insisté pour que les Jeux se poursuivent, déclarant : "The Games must go on!" (Les Jeux doivent continuer !).
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00:00L'attentat de Munich et les représailles d'Israël ont donné lieu à bon nombre de légendes.
00:07Pourtant, depuis 50 ans, les trois principaux acteurs de cette tragédie ont livré des mémoires qui rétablissent la vérité,
00:15et sur lesquelles s'appuient chacun des récits qui vont suivre.
00:30L'attentat de Munich et les réprésailles d'Israël ont donné lieu à bon nombre de légendes qui rétablissent la vérité,
00:36et sur lesquelles s'appuient chacun des récits qui vont suivre la vérité,
00:40et sur lesquelles s'appuient chacun des réprésailles d'Israël.
01:00Dès l'aube, les premiers manifestants étaient venus crier leur colère devant les bureaux de Golda Meir.
01:16Ses ministres s'étaient ensuite succédés pour lui faire part de leurs conseils.
01:22Mais c'est moi que Golda attendait pour prendre sa décision.
01:26Quand tout le monde est parti, elle m'a reçu entre quatre yeux.
01:30J'avais deux arguments décisifs pour passer ainsi en priorité.
01:34J'étais à Fürstenfeldbruck, j'avais assisté au massacre, et j'étais le patron du Mossad.
01:42Un des hommes les plus puissants d'Israël. J'avais 45 ans.
01:48Aujourd'hui, je peux révéler mon nom, mais à l'époque, j'étais un homme de l'ombre.
01:53À part Golda et la crème des responsables de la sécurité, personne ne connaissait mon identité.
02:00Je n'ai pas eu de grandes difficultés à la convaincre.
02:03Le pays tout entier, accablé de douleurs, réclamait la guerre contre le terrorisme.
02:23De nombreux jeunes gens se portaient volontaires pour devenir les bras armés de la colère d'Israël.
02:39C'est dans ces jours-là que j'ai recruté l'agent W.
02:44Je dois dire que jusqu'à aujourd'hui, je me souviens encore de cette nuit.
02:50Je me souviens de tout.
02:52On a commencé à chanter en chœur une chanson sur l'état d'Israël, et nous avons beaucoup pleuré.
02:59Et alors, j'ai compris que notre guerre n'était pas seulement une guerre contre des ennemis comme je l'avais connu lors de mon service dans l'unité d'élite à Rove et à l'armée.
03:11J'ai compris que notre guerre était une guerre contre le terrorisme mondial.
03:16Un terrorisme mondial qui n'a pas de limites, qui mène des opérations devant les yeux du monde entier.
03:23Onze de nos athlètes étaient morts.
03:26Ça a définitivement joué un rôle dans ma décision de rejoindre le Mossad.
03:31Au même moment, dans les pays arabes, la foule manifestait sa dévotion pour le commando de Munich.
03:36Les Allemands, en effet, n'avaient pas tardé à renvoyer les cercueils des cinq hommes de septembre noir abattus à l'aéroport.
03:42Et leurs obsèques en Libye avaient donné lieu à des manifestations de ferveur et d'inquiétude.
03:48Il était vital pour Israël de briser cet enthousiasme dans l'œuf.
03:52Et c'est ce que nous avons fait avec la bénédiction de Golda.
03:58Les bureaux se sont immédiatement mis au travail.
04:01Ils ont senti l'intimité de l'unité d'élite.
04:04Ils ont senti l'intimité de l'unité d'élite.
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05:31Ils ont senti l'intimité de l'unité d'élite.
05:34Ils ont senti l'intimité de l'unité d'élite.
05:37Vous pouvez vivre tranquille en France.
05:40Vous ne craignez pas pour votre vie ?
05:43Pour moi, non.
05:45Mais je pense qu'il ne faut pas tenter le diable.
05:48Nous avons aisément trouvé son appartement
05:51dans le 14e arrondissement.
05:53Un quartier bourgeois et résidentiel.
05:56Piéger son téléphone,
05:58lui passer un coup de fil depuis le café d'à côté
06:01et au son de sa voix déclencher la mise à feu
06:04de son appartement.
06:10En Grèce, même procédé.
06:12Les explosifs.
06:14Zahad el-Moshazi, qui demeurait à l'année
06:17dans un hôtel d'Athènes,
06:19a été pulvérisé par une bombe
06:21dissimulée sous son lit.
06:23Wells Viter, qui vivait à Rome
06:25en affectant d'être un poète innocent et candide,
06:28possédait lui aussi un domicile fixe
06:30et des habitudes qui ont rendu facile
06:32la torture et sa mise à mort,
06:34cette fois à coup de revolver.
06:46Nos unités suivaient une procédure rigoureuse
06:49qui ne souffrait d'aucune exception.
06:51Être sûr à 100%
06:53que l'homme qu'elles allaient abattre
06:55était bien celui qu'on recherchait.
06:57Ne pas faire de victimes collatérales,
06:59agir sans témoins,
07:01ne pas laisser de traces.
07:07J'imagine que les Français soupçonnaient
07:09qu'Israël était derrière les opérations
07:11qui ont eu lieu sur le sol français,
07:13Hamshari et les autres.
07:15Mais ils n'avaient pas de témoins
07:17lorsque ça s'est passé.
07:19Et les opérations ont été tellement bien menées,
07:21sans encombre, propres.
07:23Les gens du Mossad sont venus,
07:25ont accompli leur mission,
07:27sont partis sans laisser aucun signe.
07:29Rien. Aucune trace.
07:31Et donc il était impossible
07:33d'accuser quelqu'un.
07:37La légende populaire
07:39veut que la mission s'appelle
07:41Colère de Dieu.
07:43Mais je ne crois pas que ce soit vraiment le mot.
07:45Ce n'était pas un bon nom pour une mission.
07:47Et puis il ne s'agissait pas
07:49de la colère de Dieu,
07:51mais d'un plan mis au point par des hommes,
07:53des terriens qui avaient reçu un coup difficile
07:55et qui voulaient empêcher
07:57la violence.
07:59A chaque fois qu'il fallait
08:01cibler concrètement quelqu'un,
08:03ça ne se décidait pas comme ça, simplement.
08:05C'était toujours une décision
08:07de plusieurs ministres.
08:09Ça m'est arrivé de convoquer des ministres
08:11très à gauche pour m'assurer
08:13qu'on prenait la bonne initiative,
08:15qu'on ne la prenait pas dans un instant de colère
08:17ou dans un surplus d'émotion.
08:19Et des fois, on décidait
08:21qu'il ne fallait pas le faire.
08:23La seule question qui importe, finalement,
08:25c'est de savoir si ça peut empêcher les attentats.
08:33Depuis la tuerie de l'aéroport,
08:35ma confiance dans la capacité
08:37des Allemands à gérer les situations de crise
08:39s'était beaucoup émoussée.
08:43Ce soir-là,
08:45ils étaient parvenus, au prix de la mort
08:47de tous nos athlètes, à abattre 5
08:49des 8 terroristes du commando.
08:51Et notamment les deux chefs,
08:53Pierre et Tony.
08:55Mais trois de ces crapules avaient donc survécu
08:57à l'assaut.
09:05La police de Munich
09:07avait copieusement interrogé les trois fédérins survivants.
09:09Mais elle refusait de nous transmettre
09:11les procès verbaux.
09:15En outre, Septembre Noir avait brandi
09:17la menace d'opération anti-allemande
09:19s'il n'était pas libéré incessamment.
09:23On sait que Bohn, terrorisé,
09:25avait engagé les pourparlers pour se débarrasser
09:27de leurs trois encombrants prisonniers.
09:37On dépêche des diplomates.
09:39Il y a des négociations à l'ambassade de Beyrouth.
09:41Il y a eu un couloir gris,
09:43un couloir de communication diplomatique
09:45avec les Palestiniens,
09:47et celui-ci a été utilisé.
09:49Ça, nous en sommes certains
09:51pour le détournement de l'avion.
09:53Un faux détournement d'avion.
09:59Voilà ce que les autorités allemandes ont manigancé
10:01pour rendre acceptable aux yeux du monde
10:03leur forfait.
10:15Le 29 octobre 1972,
10:17à 7h20 du matin,
10:19six semaines seulement après le massacre,
10:21quatre fedayins,
10:23appartenant à une organisation totalement inconnue,
10:25ont donc détourné l'appareil de la Lufthansa
10:27qui assurait la liaison
10:29entre Damas et Munich,
10:31en exigeant la libération des trois survivants.
10:35Comme tout avait été arrangé à l'avance,
10:37les Allemands prudents s'étaient entendus
10:39avec les soi-disant pirates de l'air
10:41pour que parmi les passagers embarqués
10:43et pris en otage ne figure ni femme
10:45ni enfant.
10:49Grande indignation,
10:51à 14h, les Allemands ont officiellement plié
10:53et trois quarts d'heure plus tard, montre en main,
10:55les trois terroristes survivants
10:57étaient sur le tarmac à Munich
10:59pour décoller vers Zagreb et procéder à l'échange.
11:01Et comme pour mieux souligner
11:03la continuité du naufrage allemand,
11:05c'est Manfred Schreiber,
11:07le chef de la police qui avait tout raté à Fürstenfeldbruck,
11:09qui a escorté les trois malfrats vers la liberté.
11:13De tout ce marchandage,
11:15nous n'avons rien su à l'époque.
11:17Mais les terroristes, pour s'aider aux Palestiniens,
11:19nous avaient déjà paru suspect.
11:21De Zagreb,
11:23les terroristes ont rejoint Tripoli en Libye,
11:25où ils ont tenu une conférence de presse de rock stars.
11:47Nous savons que les Israéliens sont en armes,
11:49alors que les Israéliens tuent nos gens
11:51qui sont en armes aussi
11:53en Libye, en Jordanie et en Syrie.
11:55Est-ce que vous pensez,
11:57en y regardant maintenant,
11:59que vous avez réussi quelque chose
12:01dans l'opération de Munich ?
12:03Quand nous avons fait entendre notre voix
12:05par les verbes...
12:07Ce sont vos verbes ?
12:09C'est ce que vous pensez.
12:11C'est la même chose.
12:13C'est la même chose.
12:15Ils ont fait entendre leur voix
12:17par l'univers,
12:19par le monde,
12:21qui ne l'a pas entendu auparavant.
12:45Par deux fois,
12:47nous avons frappé à Paris
12:49en plein jour.
12:51Basile Al Koubeizi,
12:53qui a enseigné le droit à la faculté de Beyrouth,
12:55était de passage dans la capitale française.
12:57Nous savions qu'il était
12:59un dirigeant du FPLP,
13:01l'un des groupes les plus radicalement hostiles
13:03à Israël.
13:05Un soir, vers 18h,
13:07du côté de la Madeleine,
13:09nos deux tireurs ont emboîté ses pas
13:11alors qu'ils rentraient à son hôtel.
13:15Mohamed Boudia nous a donné
13:17beaucoup plus de fil à retordre.
13:19C'était un activiste chevronné,
13:21un combattant algérien de l'indépendance
13:23qui avait fait allégeance
13:25à la cause palestinienne et à Septembre Noir.
13:27D'un naturel méfiant,
13:29il se savait surveiller
13:31et connaissait tous les trucs
13:33pour échapper aux filatures.
13:35C'était un séducteur,
13:37un homme à femme qui multipliait les rencontres
13:39afin de ne pas dormir tous les soirs
13:41au même endroit.
13:43Nous avons tout de même fini par l'avoir
13:45en posant une charge très forte sous le fauteuil
13:47de sa voiture à 11h du matin
13:49devant la faculté.
13:51C'était très risqué, mais tout s'est bien passé.
13:57Un Algérien, M. Mohamed Boudia,
13:59a été tué aujourd'hui à Paris dans l'explosion
14:01de sa voiture, rue des Fossés Saint-Bernard.
14:03On ne sait pas encore très bien si sa voiture était piégée
14:05ou s'il a accidentellement fait exploser
14:07une charge d'explosif qu'il transportait.
14:09Nous étions implacables.
14:11Les cadres palestiniens ont commencé
14:13à perdre le goût de venir en Europe.
14:15C'était déjà bien,
14:17mais ce n'était pas suffisant.
14:21Pour leur faire vraiment mal,
14:23il nous fallait frapper au Nid,
14:25à Beyrouth,
14:27où les hauts dirigeants de l'OLP se sentaient à l'abri.
14:31Nous avons choisi nos cibles.
14:33Abo Youssef,
14:35un des plus anciens compagnons de Arafat,
14:37le chef de son service de renseignement.
14:39Kamal Adwan,
14:41qui supervisait toutes les infiltrations
14:43de fédéines en Israël.
14:45Et Kamal Nasser,
14:47le porte-parole de l'organisation.
15:01Trois profils différents
15:03qui avaient l'avantage de demeurer dans deux immeubles
15:05et d'avoir un standing situé dans la même rue.
15:09Nos agents sur place nous ont fourni
15:11une foule de renseignements opérationnels.
15:13Je me suis alors tourné vers les forces spéciales.
15:15Pour accomplir ce raid audacieux,
15:17conduits en territoire hostile,
15:19leur savoir-faire était irremplaçable.
15:25Il m'a demandé si je croyais qu'on pouvait faire quelque chose.
15:27Et je lui ai répondu que c'était possible.
15:31Nous serions comme une bande de jeunes
15:33qui rentrent de discothèque après minuit.
15:37Et puis on interviendrait par équipe.
15:39Trois ou quatre par appartement.
15:41Moi, je resterais dehors
15:43avec deux ou trois autres au niveau de la rue.
15:45On serait aussi équipés
15:47de petits engins explosifs.
15:49Et on les prendrait par surprise
15:51en se coordonnant préalablement.
15:55Chaque équipe ferait exploser la porte
15:57au même moment.
15:59On entre, on tue les terroristes,
16:01on les tue.
16:03Pendant qu'on s'entraînait,
16:05on s'est rendu compte
16:07que 15 jeunes garçons musclés
16:09qui se baladent ensemble
16:11dans la rue après minuit,
16:13ça peut paraître louche.
16:15Donc on s'est dit
16:17que sur les 15,
16:19il faudrait qu'il y ait au moins
16:21quatre filles.
16:23Moi, j'étais le plus âgé de tous
16:25car j'étais le chef.
16:27Mais j'avais une tête d'enfant.
16:29Je ne portais pas
16:31la barbe non plus.
16:33Donc je serais
16:35une des filles avec trois autres.
16:41Nous n'étions pas en jupe
16:43mais nous avions pris des
16:45pantalons pattes d'éléphant, comme ça.
16:47Nous nous étions fait une coupe de cheveux au carré.
16:49Du rouge à lèvres,
16:51du bleu autour des yeux,
16:53des chaussettes militaires en guise de faux seins.
16:55Pas trop gros non plus
16:57mais ça ne dérange pas au moment de tirer.
16:59Des vestes suffisamment grandes
17:01pour y dissimuler
17:03une petite arme automatique.
17:09Nous avons parcouru
17:1115 ou 20 kilomètres par bateau.
17:13Puis nous avons pris des zodiaques
17:15pour arriver jusqu'à la plage.
17:23En fin de compte,
17:25c'est une ville animée, Beyrouth.
17:27A minuit et demi,
17:29c'est une ville vraiment pleine de vie.
17:33Nous arrivons dans cette rue.
17:35On descend environ
17:37100 mètres de la résidence
17:39et on commence à y aller.
17:41Moi, je fais partie du premier couple.
17:43J'avance au bras de mon partenaire
17:45qui était plus grand que moi.
17:47Et à ce moment-là, deux policiers se dirigent vers nous.
17:49Je me souviens encore aujourd'hui.
17:51Alors que la rue était éclairée,
17:53le choc dans les yeux de ce garde
17:55lorsqu'il a vu deux femmes ouvrir leurs vestes
17:57pour dégainer et tirer.
17:59Il a été blessé.
18:01Il s'est replié tout de suite dans la voiture
18:03et on a continué de tirer.
18:05Le klaxon a été touché.
18:07Donc en plus des coups de feu,
18:09ça n'arrêtait pas de klaxonner.
18:19Les tirs et le klaxon ont réveillé le quartier.
18:21Je peux m'apercevoir du point de l'œil
18:23que les premières trois lumières s'allument
18:25dans les appartements où étaient nos cibles.
18:49En tout et pour tout,
19:03ça a duré sept minutes
19:05à partir du premier coup de feu
19:07jusqu'à ce qu'on prenne la fuite.
19:09La mission était réussie.
19:11Les trois avaient été tués.
19:13La femme de Youssef Najjar,
19:15qui était debout derrière lui au moment de l'intervention,
19:17a aussi été tuée.
19:19Sept ou huit gendarmes sont morts,
19:21d'autres ont été blessés.
19:33La réussite de l'assaut
19:35a dépassé nos espérances.
19:37Contrairement aux opérations de liquidation
19:39menées en Europe,
19:41que nous nous refusions à reconnaître,
19:43ce raid au Liban a donné lieu à des réjouissances officielles.
19:45Le chef d'état-major de l'armée,
19:47David Eleazar,
19:49a pris énormément de plaisir
19:51à détailler devant le monde entier
19:53les astuces déployées par nos unités spéciales
19:55pour arriver à leur fin.
19:59Nous étions fiers.
20:01Nous étions confiants.
20:03Nous étions invincibles.
20:15Il n'y a pas de raison pour croire
20:17que nous ne pouvons pas arriver
20:19à n'importe où dans le monde.
20:45Trop de hâte,
20:47de la confiance en soi excessive,
20:49et le résultat était tragique.
21:03L'homme que nous devions abattre en Norvège
21:05s'appelait Ali Hassan Salame,
21:07le commandant de la force 17,
21:09la garde personnelle d'Arafat.
21:11La procédure d'identification
21:13n'a pas été respectée.
21:15Celui que mes hommes ont abattu à sa place,
21:17de 14 balles de revolver,
21:19se nommait Ahmed Bouchiki,
21:21un pauvre serveur marocain
21:23parfaitement innocent.
21:27Nos filatures n'étaient pas passées inaperçues,
21:29et plusieurs citoyens respectables
21:31ont donné le signalement
21:33de notre voiture blanche.
21:35La police norvégienne a tendu une souricière
21:37et a arrêté plusieurs d'entre nous.
21:39La règle concernant l'absence de témoins
21:41avait été bafouée.
21:43Dès les premières heures d'incarcération,
21:45un de mes hommes, souffrant d'oclostrophobie,
21:47s'est mis à parler
21:49et à livrer aux policiers norvégiens
21:51les adresses, les identités, les complices.
21:53Il a aussi donné des informations capitales
21:55sur nos activités en France et en Italie
21:57que la police norvégienne s'est fait un devoir
21:59de transmettre à ses collègues de Rome
22:01et de Paris.
22:03Plusieurs descentes très fâcheuses ont alors eu lieu
22:05dans les appartements clandestins
22:07où l'on nous servait de base.
22:11Dans la plus grande urgence,
22:13j'ai fait replier en Israël
22:15ce qu'il nous restait d'armes et de bagages.
22:17L'opération de liquidation en Europe
22:19s'est arrêtée nette sur cet épouvantable fiasco.
22:25La principale raison
22:27de l'abandon des opérations
22:29était que trois mois après,
22:31la guerre de Kipour a éclaté
22:33et a requis toute l'attention d'Israël,
22:35du simple homme dans la rue,
22:37au premier ministre
22:39et bien sûr celle de toute la communauté du renseignement.
22:43Tout ça a conduit au retour au calme sur le terrain.
22:45Ils n'ont pas repris les opérations
22:47pendant un certain temps,
22:49mais le terrorisme, lui, a continué.
22:51Dans les années qui ont suivi,
22:53le terrorisme des Palestiniens
22:55a franchi de nouvelles limites,
22:57s'en prenant plusieurs fois
22:59et sur le sol même d'Israël,
23:01à nos enfants,
23:03attaqués dans leurs écoles,
23:05massacrés à l'arme blanche,
23:07avec une sauvagerie sans égal.
23:09Nous n'avions pas d'autre choix
23:11que de continuer à tenter
23:13d'éliminer les activistes
23:15qui organisaient ces opérations.
23:21La fin de mon mandat
23:23à la tête du Mossad
23:25est intervenue en 1974,
23:27mais mon successeur
23:29a naturellement poursuivi
23:31d'un seul coup
23:33l'abandon des opérations.
23:35Le fait nouveau
23:37est que nous avions fini
23:39par identifier
23:41le véritable cerveau
23:43démunique,
23:45Mohamed Daoud Odé,
23:47alias Abou Daoud.
23:49Même les Allemands
23:51avaient fini par remonter sa piste
23:53et avaient lancé
23:55un mandat d'arrêt
23:57contre lui via Interpol.
24:06Au mois de janvier 1977,
24:08les Français l'ont arrêté
24:10alors qu'il séjournait à Paris.
24:12Nous avons demandé son extradition,
24:14mais la France l'a refusée
24:16sous le prétexte d'un vice de forme.
24:18Et dans la foulée,
24:20ils l'ont renvoyé vers Alger
24:22où il a pu, à son aise,
24:24mentir comme un arracheur de dents.
24:36Abou Daoud ne perda rien pour attendre.
24:38Mais avant de pouvoir le neutraliser,
24:40le Mossad s'est remis à pister
24:42alias Han Salamé.
24:44Depuis notre cuisante échec de Norvège,
24:46il avait encore gagné du galop.
24:48En se faisant le protecteur
24:50des intérêts américains,
24:52le Mossad s'est remis à pister
24:54alias Han Salamé.
24:56Depuis notre cuisante échec de Norvège,
24:58il avait encore gagné du galop.
25:00En se faisant le protecteur
25:02des intérêts américains,
25:04le Mossad s'est remis à pister
25:06alias Han Salamé.
25:08Depuis notre cuisante échec de Norvège,
25:10il avait encore gagné du galop.
25:12En se faisant le protecteur
25:14des intérêts américains au Liban,
25:16au sein de l'OLP,
25:18il avait noué d'excellentes relations
25:20avec la CIA.
25:22Pour être sûr de l'atteindre,
25:24nous avons dû mener cette fois
25:26une opération de longue haleine,
25:28s'étendant sur plusieurs années,
25:30en utilisant les services de l'agent W.
25:32À ce moment-là, il sort un dossier,
25:34les vieux dossiers de l'époque en carton
25:36avec des élastiques.
25:38Il enlève les élastiques, ouvre le dossier
25:40et sort un tas de documents avec une grande photo
25:42qu'il posa même le dossier.
25:46Et il me dit
25:48« Je te présente alias Han Salamé,
25:50alias Abu Hassan.
25:52Ta mission est de récupérer
25:54des informations sur lui.
25:56Interdiction de lui parler,
25:58interdiction de devenir ami avec lui,
26:00tu dois juste l'observer
26:02de là où tu seras. »
26:10La première année,
26:12le but était d'établir ma couverture.
26:16Un homme avec une éducation universitaire américaine,
26:20natif d'un pays d'Amérique du Sud,
26:24qui arrive pour un haut poste
26:26dans une entreprise multinationale
26:28a décidé de l'envoyer pour être son représentant
26:30au Moyen-Orient.
26:34Car s'il advenait un accident,
26:36il y aurait plein de gens,
26:38des locaux qui pourront dire
26:40« Qu'est-ce que vous lui reprochez ? On travaille avec lui,
26:42on a des preuves. »
26:46Malgré tout le travail de fourmi
26:48exécuté sur place par nos agents de renseignement,
26:50nous n'avions pour débuter qu'un seul os à ronger.
26:54Escorté par quatre gardes du corps,
26:56l'agent W rendait régulièrement
26:58à la salle de sport d'un grand hôtel
27:00situé à deux pas du front de mer.
27:02C'est donc naturellement dans cet endroit
27:04que l'agent W a établi ses habitudes.
27:10« Un jour,
27:12je suis assis dans la salle de sport
27:14et j'ai fait des abdos.
27:16J'étais seul dans la salle de musculation
27:20et la porte s'ouvre.
27:22Je le vois entrer.
27:24J'ai continué mon entraînement
27:26sans vraiment lui prêter attention.
27:28Je suis un bon soldat, je suis les ordres.
27:30Et d'un coup,
27:32j'entends une voix derrière moi qui me dit
27:34« Mon ami, tu ne le fais pas bien. »
27:40J'ai levé la tête
27:42et je lui ai dit
27:44« Bonjour, et pourquoi je ne le fais pas bien ? »
27:46Il me dit
27:48« Laisse-moi te montrer. »
27:50Il s'est allongé à côté de moi
27:52pour me montrer comment faire mes abdos
27:54d'une façon plus approfondie et professionnelle
27:56que ce que je faisais.
27:58Et de là,
28:00on a commencé à jouer au squash ensemble.
28:02Et du squash,
28:04c'est créé une forme d'amitié de salle de sport.
28:06Nous étions devenus des amis.
28:14On s'entraînait ensemble,
28:16on rigolait ensemble,
28:18on sortait ensemble.
28:20Il m'a présenté sa belle-sœur
28:22et je suis sorti avec elle.
28:26Je ressentais de l'amitié
28:28mais je savais qu'il préparait
28:30des assassinats contre mon peuple
28:32et donc il était mon ennemi.
28:36Le fait que sur le moment
28:38nous jouions au squash
28:40ou que nous sortions ensemble
28:42en boîte avec des filles
28:44et tout le reste...
28:46Ok, c'est sympa,
28:48mais à la fin ça reste un ennemi.
28:52Je connaissais mon objectif final.
28:56Cette même époque,
28:58surtout la dernière ou les deux dernières années,
29:00je le voyais souvent.
29:02Le planning horaire que je connaissais
29:04et que j'avais transmis à l'état-major
29:06était celui-ci.
29:08Hassan Salameh ne sortait pas de chez lui
29:10avant 10h30, 11h et en général
29:12il sortait jusqu'à 15h30, 16h.
29:14J'avais fait passer l'engin explosif
29:16et je l'attendais à la maison.
29:20Grâce aux informations que nous donnait W,
29:22nous avons fini par identifier
29:24le défaut dans la cuirasse de protection de Salameh.
29:26Son itinéraire,
29:28répété tous les jours,
29:30qui le conduisait en voiture depuis sa résidence
29:32dans les hauteurs de Beyrouth
29:34jusqu'à son quartier général dans le centre.
29:36Il nous a suffi de placer 9 kilos d'explosifs
29:38dans une voiture stationnée sur son parcours.
29:40Un de nos agents,
29:42locataire d'un petit appartement en surplomb,
29:44avait la tâche de repérer sa grosse Volvo
29:46bourrée de gardes du corps
29:48qu'il conduisait lui-même.
29:50Au signal convenu, un autre
29:52devait actionner la télécommande.
29:54La disparition de Salameh,
30:14qu'Arafat considérait comme un fils,
30:16apportait un coup terrible
30:18aux morales de l'organisation.
30:20Le FATA a cessé de mener
30:22de grandes opérations terroristes
30:24et Septembre Noir
30:26est définitivement sorti des radars.
30:50Cinq balles.
30:52Deux à l'abdomen,
30:54deux au thorax,
30:56une à la gorge.
30:58Tiré à bout portant par un palestinien
31:00d'une faction rivale.
31:02Le bougre en a réchappé
31:04et a clamé que le tireur
31:06avait été manipulé par nos services.
31:08Mais,
31:10Abou Daoud a toujours été un bavard intarissable.
31:12Sur ses vieux jours,
31:14il a tout de même fini par reconnaître
31:16sa responsabilité éminente
31:18et sa responsabilité unique.
31:38À ce moment-là,
31:40l'heure des règlements de compte était passée.
31:42En signant les accords de paix
31:44avec Arafat,
31:46Israël avait promulgué une loi d'amnistie.
31:52Je ne regrette pas cependant d'avoir mené
31:54sans pitié ce combat salutaire.
31:56D'avoir compris avec les responsables d'Israël
31:58qu'à Munich,
32:00le terrorisme avait déclaré la guerre au monde entier.
32:02En signifiant qu'il n'y avait plus
32:04désormais d'enceinte à l'abri de ces crimes.
32:06Le demi-siècle
32:08qui nous sépare de ce massacre
32:10a hélas montré
32:12combien nous avions raison.
32:16En dépit des événements de Munich,
32:18Manfred Schreiber a poursuivi sa carrière
32:20au sein de l'administration
32:22de la sécurité allemande.
32:24Il a notamment dirigé le département
32:26de police au niveau fédéral.
32:28Il est mort en 2015,
32:30à 89 ans.
32:32Abou Daoud a publié ses mémoires
32:34en 1999,
32:36en racontant dans le détail
32:38l'opération menée aux Jeux Olympiques.
32:40Malgré l'amnistie,
32:42l'État d'Israël a refusé qu'il revienne
32:44s'installer à Ramallah
32:46sous souveraineté palestinienne.
32:48Il est mort à Damas en 2010,
32:50à l'âge de 73 ans.
32:52Après avoir quitté le Mossad,
32:54Zvi Zamir a mené une carrière au sein
32:56de l'industrie pétrolière.
32:58Le gouvernement israélien lui a régulièrement
33:00confié des missions relatives à l'organisation
33:02du renseignement.
33:04Il coule des jours paisibles dans la banlieue de Tel Aviv.
33:14Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org