• il y a 3 mois
Un peu plus de 326.000 bébés ont vu le jour en France sur les six premiers mois de l'année, soit un recul de 2,4%, selon les données provisoires de l'Institut national de la statistique.La baisse semestrielle est même de 3%, si l'on tient compte du fait que 2024 est une année bissextile, précise l'Insee. Sur le seul mois de juin, le nombre de naissances a chuté de 7,9% sur un an.

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Transcription
00:00Effectivement, 326 131 bébés seulement au cours du premier semestre 2024.
00:07C'est 3% de moins qu'il y a un an à la même époque.
00:10Et donc cette année pourrait devenir l'année la plus faible en termes de naissances
00:15depuis la Deuxième Guerre mondiale, après 2023.
00:19Figurez-vous que 2023, en plus, a été la première année au cours de laquelle
00:23on est tombé sous le seuil symbolique des 700 000 naissances.
00:27Ça n'était jamais arrivé depuis 1945.
00:30Comment expliquer cette baisse ?
00:32Alors d'abord parce qu'il y a moins de femmes en âge d'avoir des enfants
00:36et que ces femmes, en plus, elles font moins d'enfants.
00:39Auparavant, les Français, par rapport aux étrangers, avaient cette différence.
00:44C'est qu'ils étaient moins nombreux qu'ailleurs à ne pas avoir d'enfants
00:47et plus nombreux qu'ailleurs à avoir trois enfants ou plus.
00:50Cette différence avec nos grands voisins est en train de s'estomper.
00:54Les raisons sont multiples.
00:55La nécessité de travailler pour les femmes, les difficultés de logement,
00:59les difficultés de pouvoir d'achat, tout ce qui concerne les difficultés de garde,
01:05bien évidemment, les politiques familiales moins généreuses aussi.
01:08Et puis les questions plus sociétales, plus philosophiques,
01:10comme l'angoisse écologique, par exemple.
01:13Quelles conséquences ?
01:14Alors au début, la baisse du nombre de naissances,
01:17elle est plutôt positive pour les caisses de l'État
01:19parce qu'évidemment, il y a moins d'allocations à verser,
01:21moins de dépenses pour les crèches et les écoles.
01:23Mais attention, ensuite, ça devient problématique.
01:27D'abord parce qu'un pays qui vieillit,
01:29c'est un faibli qui a un potentiel de croissance plus faible
01:33et qui a une capacité à innover qui est moins importante.
01:36On innove moins avec des entrepreneurs plus vieux.
01:40Et puis notre potentiel de croissance,
01:42c'est à la fois l'efficacité des salariés,
01:44mais c'est le nombre de bras aussi.
01:45Si on a moins de bras pour travailler,
01:46on a un potentiel de croissance plus faible.
01:48Et puis surtout, c'est une tendance qui risque de déséquilibrer,
01:52de fragiliser notre modèle social
01:55basé sur la solidarité et la répartition,
01:58comme c'est le cas pour la santé et les retraites.
02:00Qu'est-ce qu'on peut faire économiquement parlant ?
02:03Ah oui, parce que techniquement,
02:05c'est bien ce qu'il faut faire pour relancer la natalité.
02:08Alors, c'est possible de relancer la natalité
02:11quand vous regardez, par exemple,
02:12l'écart qu'il y a entre le nombre d'enfants réels par femme
02:15et le nombre d'enfants que les familles souhaiteraient.
02:18Puisqu'il y a 1,68 enfants par femme aujourd'hui.
02:21Je sais, c'est toujours étrange, cette statistique démographique.
02:24Mais le nombre d'enfants souhaités, c'est 2,4.
02:26Donc, il y a un vrai potentiel d'amélioration.
02:29Et tous les travaux des économistes
02:31montrent qu'il y a un lien assez ténu
02:33entre le niveau de naissance et les politiques familiales.
02:35Alors, il y a une volonté du gouvernement,
02:39du président de la République, de faire quelque chose.
02:41Il y a ce nouveau congé de naissance
02:44qui a été mis en place par le gouvernement,
02:45qui va dans la bonne direction,
02:46mais qui ne va pas assez loin.
02:48Il faut s'attaquer, ça c'est le chantier prioritaire,
02:50aux difficultés de la garde d'enfants.
02:51Remettre en place une vraie incitation
02:52avec les allocations familiales.
02:54Il y a des experts qui disent, par exemple,
02:55qu'il faudrait s'intéresser aux familles recomposées.
02:57Voilà.
02:58Et puis, surtout, le problème, c'est que ce sera long
03:00et qu'à un moment ou à un autre,
03:02pour la survie de notre modèle social,
03:03il faudra se poser la question de l'immigration
03:06qui, plutôt qu'être un problème,
03:07pourrait bien être la solution
03:08pour les 15-20 prochaines années,
03:10avant qu'on refasse des bébés.
03:12– Merci Emmanuel Lechypre.

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