• il y a 4 mois
Transcription
00:00Je suis arrivé à Paris quand j'avais 15 ans pour faire de la musique quand j'ai décidé
00:15que je voulais en faire mon métier.
00:16Mais du coup, quand on arrive sur Paris et que dans les cours de musique, il y a beaucoup
00:20de chants, de choses comme ça, c'est très compliqué parce qu'il y avait le côté où
00:26on met vachement en avant la personnalité de chacun et du coup, le fait d'être considéré
00:31comme une fille alors que je n'en étais pas une, c'est un autre côté de la transphobie
00:39justement.
00:40T'es obligé de te chanter avec les filles alors que clairement tu n'en es pas une.
00:43C'est comme au sport quand on t'est obligé de faire du sport avec les filles alors que
00:47tu n'es pas une fille ou inversement.
00:48Moi, je fais de l'alto du coup, c'est un tout petit peu plus grand que le violon et
00:51pendant longtemps, on disait que les mauvais violonistes se mettaient à l'alto et du
00:56coup, il y a vachement le cliché des altistes, ils jouent faux, ils ne jouent pas en rythme,
00:59ils arrivent tout le temps en retard et du coup, moi, j'ai cumulé les deux.
01:04J'ai changé de conservatoire et ça se passe mais mille fois mieux.
01:08Genre même du coup, les Pershing, par exemple, ce n'est pas hyper bien forcément perçu
01:12encore plus dans le milieu parce que justement, c'est conservateur mais j'ai aussi des amis
01:17qui sont racisés et tout ça et qui ont eu des problèmes.
01:21Je veux dire, pareil, le pourcentage de personnes noires et tout ça, il est vachement inférieur
01:27dans le milieu musical qu'ailleurs et moi, je trouve ça assez terrible en fait.
01:32Je ne me suis pas out parce que je trouvais que ça ne servait à rien et que j'ai déjà
01:35eu des expériences de babysitting.
01:37Je ne disais pas ni aux parents que j'étais trans, ils avaient ma carte d'identité dans
01:41les mains donc ils savaient forcément que je n'étais pas en accord et tout.
01:44Les enfants, ils n'ont aucun problème, ils sont tous super ouverts d'esprit en fait.
01:47Même si les parents, c'est des gros gens de droite super conservateurs et tout en fait,
01:52les enfants, ils s'en fichent, c'est juste des éponges à l'émotion et ils prennent
01:55ce qu'on leur donne.
01:56Si tu arrives, tu te dis « je suis un garçon », ils disent « ok, tu veux que je te dise
02:00quoi ? ». Et du coup, c'est pour ça que je ne me suis pas out parce que j'ai peur
02:04des parents, je n'ai pas peur des enfants.
02:05Faites ce qui vous plaît, ce que vous pensez le mieux pour vous et si vous voulez faire
02:09de la musique, de l'écriture, de l'art, lâchez-vous, c'est le plus important.