Le marathon des JO raconté par l'athlète tchadien Valentin Betoudji

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Transcript
00:00C'est l'une des épreuves, voire l'épreuve considérée comme la plus difficile des Jeux olympiques.
00:05Je parle bien du marathon.
00:07Notre invité de ce soir, surnommé Douce Poumon, a parcouru les 42 kilomètres entre Paris et sa banlieue.
00:13Valentin Betoudji, bonsoir.
00:15Bonsoir.
00:16Deux jours après la course, la première question que je voudrais vous poser, c'est comment allez-vous ?
00:19Est-ce que vous avez récupéré ?
00:21Écoutez, oui, j'ai récupéré normalement, mais il reste encore quelques courbatures musculaires où il faut patienter au moins un mois pour récupérer complètement.
00:34Et qu'est-ce que vous avez fait depuis la course ? Vous êtes reposé ou il y a des exercices à faire pour récupérer ?
00:38Normalement, je me suis reposé et je n'ai pas fait d'autres exercices.
00:44Je n'ai fait que reposer, manger et discuter avec les amis, faire des photos, prendre du plaisir, assister à la cérémonie de clôture avec ma délégation et notre président.
00:57C'est tout ce que j'ai fait.
00:59Et le marathon des Jeux olympiques de Paris, certains disent que c'est le marathon le plus difficile de l'histoire des Jeux olympiques.
01:05Racontez-nous votre course.
01:08Effectivement, c'est le marathon le plus difficile dans l'histoire des Jeux olympiques.
01:14Moi, c'est ma première participation aux Jeux olympiques et je suis tombé sur le parcours le plus difficile des Jeux olympiques.
01:25Je pense que je me suis pris plaisir dans cette course et je trouve qu'il faut courir intelligemment sur les parcours, les dénivellés, la descente, tout ça.
01:40Il faut courir intelligemment et c'est ce que j'avais fait sur le parcours.
01:45Je pense que mentalement, quand on n'est pas fort, quand on ne se prépare pas bien sur ce parcours, on abandonne facilement parce que psychologiquement, on est battu au fait.
02:00Et justement, vous le disiez, ce qui fait la spécificité du trajet, c'est le nombre d'inclinaisons avec un pic à 13,5%.
02:07Et il y a le Kenyan Eliud Kipchoge, qui est une légende de la course, double champion olympique.
02:12Il a abandonné, je ne sais pas si vous l'avez vu sur votre parcours, il a abandonné au 30ème kilomètre.
02:17Il a qualifié comme le pire marathon de sa vie.
02:20Comment gérer ce type de dénivelé ?
02:23Oui, effectivement, Eliud Kipchoge, c'est le double champion du monde en titre des Jeux olympiques de Rio 2016 et de Tokyo 2021.
02:42Et moi, je l'ai croisé à partir du 29ème kilomètre quand je l'ai doublé.
02:48Et là, je le voyais, ça n'allait pas avec lui.
02:51Et je me suis dit que oui, parce qu'il était allé très, très vite.
02:56Je pense que physiquement, il aurait dû avoir des soucis.
03:00Parce que quand on monte très vite, on descend très vite.
03:03Je pense que là, les courbatures sont là.
03:06Et moi, je me suis dit que soit il est allé très, très vite et sur la descente, il avait eu des soucis musculaires.
03:15Soit il avait un souci de santé quelque part.
03:18Mais même moi, personnellement, qui est en train de vous parler, j'ai qualifié ce marathon comme le marathon le plus difficile que je n'ai jamais vu.
03:28C'est mon quatrième marathon officiel de ma carrière et j'avoue que c'est le marathon le plus difficile.
03:36Mais moi, mentalement, je me suis bien préparé.
03:39Physiquement, je me suis bien préparé aussi.
03:42Donc, j'étais prêt et j'avais affronté ce marathon avec l'abnegation.
03:48Donc, comme vous le dites, plusieurs personnes vous dites que c'est le marathon le plus difficile qu'ils aient jamais fait.
03:53Vous avez terminé 70e en 2 heures et 32 minutes.
03:56Êtes-vous satisfait de votre course?
03:58Êtes-vous fier?
03:59Je suis très satisfait.
04:01Je suis fier parce que c'est le travail.
04:04C'est d'abord porter le flambeau de son pays derrière son dos dans un événement comme les Jeux Olympiques.
04:12C'est une fierté.
04:13Une fierté pour toute la nation tchadienne.
04:15Une fierté pour le comité national tchadien d'athlétisme qui est dirigé par le général Idris Dogony,
04:23qui ne cesse de nous apporter tout son soutien dans la préparation des Jeux Olympiques.
04:28Vous avez été aidé par le ministère des Sports tchadien, parce que vous êtes amateur, je rappelle,
04:32pour financer votre venue, pour acheter le matériel, pour acheter vos tenues de sport.
04:37Est-ce que vous avez été aidé par votre pays?
04:40Malheureusement, je n'ai pas été aidé par mon ministère du sport,
04:46mais par le président du comité tchadien Olympique,
04:51qui m'a mis en disposition le matériel, les chaussures, tout ce qui est en normes internationales olympiques
04:58pour participer à cette compétition, pour représenter notre cher pays, le tchad, directement sur cette compétition.
05:06Je me suis très reconnaissant, parce que c'est son travail à lui et le CIO qui ont oeuvré pour que j'obtienne ma qualification.
05:17Je suis très reconnaissant envers le comité national tchadien d'athlétisme et le CIO pour tout ce qu'ils m'ont apporté pour ces Jeux Olympiques Paris 2024.
05:30Ce sera ma dernière question.
05:31Très rapidement, je le disais, vous êtes amateur. Dans la vie professionnelle, vous êtes jardinier.
05:36Comment vous jonglez entre votre vie de sportif et votre vie professionnelle pour les entraînements et les compétitions?
05:42Écoutez, en athlétisme, quand on n'a pas un soutien, quand on n'a pas un contrat d'équipementiers, pour mieux s'entraîner,
05:53c'est très difficile parce qu'on ne gagne pas assez d'argent pour vivre.
05:58Il faut être au top des tops comme l'élite kipchoge, le békelé, les grandes légendes mondiales de l'athlétisme pour pouvoir vivre que de l'athlétisme.
06:06Mais en tant qu'un amateur comme moi, j'ai besoin de travailler, j'ai besoin de faire quelque chose à côté.
06:13Le sport pour pouvoir financer, que ce soit mon loyer, ma vie quotidienne, pour manger, tout ça.
06:21Donc, c'est un peu ça. C'est très difficile d'avoir un travail physique à côté du sport, mais mentalement, il faut être prêt.
06:31Il faut avoir aussi, comment on appelle, le courage. Il faut avoir le courage de joindre les deux bouts. Il faut avoir aussi la force.
06:43Il faut avoir le courage et le mental, si je m'en suis pris, le mental.
06:46Le mental, voilà.
06:47En tout cas, on vous souhaite de vous qualifier pour les prochains Jeux olympiques qui seront à Los Angeles en 2028.
06:52On vous remercie, monsieur Valentin Bettoudier.
06:54Merci d'être venu sur le plateau de France 24.
06:57Et moi, je dis à tous les téléspectateurs du Journal de l'Afrique, merci de nous avoir suivis.
07:02Restez sur France 24, l'information continue.

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