Thierry Ardisson, figure emblématique de la télévision française, s'est récemment confié sur ses 40 ans de carrière dans une interview pour le podcast LEGEND. Voici les points clés de ses révélations :
La drogue
Ardisson a évoqué ouvertement son passé avec la drogue, un sujet qu'il n'avait jamais abordé aussi franchement auparavant. Cette confession apporte un éclairage nouveau sur son parcours personnel et professionnel.
Les youtubeurs
L'animateur a partagé son point de vue sur l'émergence des youtubeurs et leur impact sur le paysage médiatique actuel. Ses commentaires reflètent probablement le regard d'un professionnel de la télévision "traditionnelle" sur ces nouveaux acteurs du divertissement.
L'argent
Ardisson a abordé la question de l'argent dans le milieu de la télévision. Il a vraisemblablement évoqué les aspects financiers de sa longue carrière, offrant un aperçu des coulisses économiques du monde télévisuel.
Sa carrière à la télévision
Début de carrière : Ardisson a commencé dans la publicité comme copywriter avant de se lancer à la télévision en 1985.
Durée : Sa carrière télévisuelle s'étend sur près de 40 ans.
Émissions marquantes : Bien qu'elles ne soient pas spécifiquement mentionnées dans les résultats, Ardisson est connu pour des émissions comme "Tout le monde en parle" et "Salut les Terriens".
Style et impact
Ardisson est reconnu pour son style d'interview direct et parfois provocateur. Son choix de se confier dans le podcast LEGEND pour revenir sur l'ensemble de sa carrière suggère une volonté de partager une vision globale et peut-être plus personnelle de son parcours. Cette interview semble offrir un regard inédit et sans filtre sur la carrière d'un des animateurs les plus influents de la télévision française, abordant des sujets souvent tabous ou peu discutés publiquement.
La drogue
Ardisson a évoqué ouvertement son passé avec la drogue, un sujet qu'il n'avait jamais abordé aussi franchement auparavant. Cette confession apporte un éclairage nouveau sur son parcours personnel et professionnel.
Les youtubeurs
L'animateur a partagé son point de vue sur l'émergence des youtubeurs et leur impact sur le paysage médiatique actuel. Ses commentaires reflètent probablement le regard d'un professionnel de la télévision "traditionnelle" sur ces nouveaux acteurs du divertissement.
L'argent
Ardisson a abordé la question de l'argent dans le milieu de la télévision. Il a vraisemblablement évoqué les aspects financiers de sa longue carrière, offrant un aperçu des coulisses économiques du monde télévisuel.
Sa carrière à la télévision
Début de carrière : Ardisson a commencé dans la publicité comme copywriter avant de se lancer à la télévision en 1985.
Durée : Sa carrière télévisuelle s'étend sur près de 40 ans.
Émissions marquantes : Bien qu'elles ne soient pas spécifiquement mentionnées dans les résultats, Ardisson est connu pour des émissions comme "Tout le monde en parle" et "Salut les Terriens".
Style et impact
Ardisson est reconnu pour son style d'interview direct et parfois provocateur. Son choix de se confier dans le podcast LEGEND pour revenir sur l'ensemble de sa carrière suggère une volonté de partager une vision globale et peut-être plus personnelle de son parcours. Cette interview semble offrir un regard inédit et sans filtre sur la carrière d'un des animateurs les plus influents de la télévision française, abordant des sujets souvent tabous ou peu discutés publiquement.
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00:00:00Bonjour tout le monde, sur Légendes aujourd'hui, notre invité, je suis très content de le recevoir,
00:00:03c'est Thierry Ardisson, qui a fait de la télé durant plus de 40 ans,
00:00:07avec notamment plein d'interviews exceptionnelles, je suis trop content de le recevoir.
00:00:10Et juste, je voulais remercier la marque Gant, qui nous sponsorise ces vidéos-là.
00:00:14Voilà, c'est la marque de mon pull, par exemple, du pantalon, des chaussures aussi qu'on porte.
00:00:18En tout cas, merci à eux, je vous mets le lien cliquable sous la vidéo,
00:00:21si vous voulez voir tous les polos, tous les pulls, tous les vêtements qu'ils font,
00:00:23c'est vraiment très stylé, moi j'adore.
00:00:25Je vous mets le lien cliquable sous la vidéo, et si vous voulez faire comme eux,
00:00:29au début de nos émissions, vous avez une société, vous avez besoin de communication,
00:00:32vous pouvez communiquer avec nous, il suffit juste de m'envoyer un mail,
00:00:36avec votre numéro de téléphone dedans, à partenariat, au pluriel, at legendesgroup.fr,
00:00:41le mail s'affiche en bas de l'écran.
00:00:43Et c'est parti pour l'émission avec Thierry Ardisson, qui nous a promis,
00:00:46vraiment, de répondre à toutes les questions que je voulais, j'en ai préparé beaucoup.
00:00:50C'est parti.
00:00:51– Bonjour, c'est Thierry Ardisson sur Légendes, je suis très fier d'être là, d'être invité.
00:00:57Je vais vous raconter ma vie, que j'ai raté en fait,
00:00:59parce que je voulais être écrivain, et je suis devenu animateur depuis le début.
00:01:02– Ha ha ha ha !
00:01:07– Bienvenue Thierry, je vais prendre le clap. – Merci Guillaume.
00:01:09– Un plaisir de te rencontrer. – Bien moi aussi.
00:01:11– On se tutoie, hein ? – On se tutoie.
00:01:13– T'as 74 ans, j'ai 40 ans quasiment de télé, moi je t'ai suivi évidemment sur plein d'autres,
00:01:18je suis hyper content de te rencontrer, je t'ai suivi,
00:01:20c'est toi la star des interviews en France,
00:01:23t'avais reçu Bruce Willis, je crois, enfin t'as reçu…
00:01:25– Que j'ai embrassé sur la bouche. – Que t'as embrassé sur la bouche ?
00:01:28– Lors d'une pause bisous. – C'était une autre époque ?
00:01:31– Oui, c'était une époque où on pouvait à un moment dire pause bisous,
00:01:35alors Bruce Willis on l'a su après, parce que c'est des pistes séparées,
00:01:39donc le lendemain au montage, on a compris ce qu'il disait.
00:01:41– Ah oui, tu vois cam par cam ? – Il dit pause bisous.
00:01:44Et Bruce Willis se penche vers son assesseur, qui était son réalisateur,
00:01:48il lui dit, il est homosexuel, et l'autre il dit non, je crois pas,
00:01:52et donc il s'est levé et on s'est roulé une grosse pelle.
00:01:54– C'est vrai.
00:01:56– C'est l'époque où on faisait tout ce qu'on voulait,
00:01:58on jouait à Chabit avec Alain Chabat sur le plateau,
00:02:00quand je recevais un coup de fil, je disais, je suis en émission,
00:02:03mais je répondais aux numéros, après quand je faisais la promo d'un film,
00:02:08je disais, je sais que l'attaché de presse est en coulisses,
00:02:11est-ce que j'ai bien parlé du film ?
00:02:13Alors le mec venait, il disait, t'as pas dit que c'était romantique ?
00:02:15Alors je regardais la caméra, je fais, et en plus, c'est romantique.
00:02:18– Ha ha ha !
00:02:20– C'était de la mise en abyme en perpétuité.
00:02:21– C'était Serge, le réalisateur, Serge Calpon ?
00:02:23– Serge Calpon, magnéto-Serge.
00:02:24– C'est pour ça qu'il disait magnéto-Serge, Serge Calpon qui est réalisateur,
00:02:27qui est venu visiter le plateau d'ailleurs, qui s'intéresse ici.
00:02:28– Il a raison, il s'intéresse à ce qui va marcher,
00:02:30ce qui marche déjà et qui va encore plus marcher.
00:02:32Serge a dû comprendre que la télévision linéaire,
00:02:35c'était malheureusement passé d'époque quoi.
00:02:37– Ah tu crois que c'est…
00:02:38– Non, c'est pas pour ça que ça va s'arrêter,
00:02:40parce que la radio finalement à une époque, c'était un truc énorme,
00:02:43et puis quand la télé était arrivée, c'était moins…
00:02:46évidemment il y avait moins d'action, il se passait moins de trucs,
00:02:47mais la radio continue, donc la télé continuera.
00:02:50Ce que je veux dire, c'est que c'est malheureusement plus à la télé
00:02:53que les choses s'inventent quoi.
00:02:55– Il y a de l'innovation réelle et tout.
00:02:56– Il n'y a pas tellement d'innovation,
00:02:57enfin moi j'ai essayé avec Hôtel du Temps, j'ai tenu trois numéros,
00:03:01mais je veux dire, c'est compliqué d'inventer à la télé,
00:03:04parce que comme les chaînes ont moins d'argent,
00:03:06parce qu'il y a moins de pubs sur la télé, elle est sur le digital la pub,
00:03:09donc effectivement il y a moins d'argent, ils ont peur,
00:03:12et comme ils ont peur, ils ne prennent pas de risques,
00:03:13alors c'est que quand tu vois, quand ça va mal, fiche !
00:03:16– Exactement.
00:03:17– Mais là ils sont tétanisés, ils sont sidérés,
00:03:19ils n'achètent plus d'émissions.
00:03:20– C'est là qu'il faut redoubler l'effort,
00:03:22c'est là qu'il faut essayer d'être inventif.
00:03:23– Oui, c'est là qu'il faut inventer, parce qu'on dit toujours,
00:03:24par exemple il n'y a pas de jeunes qui regardent la télé,
00:03:26mais je vois pourquoi ils la regarderaient,
00:03:28c'est-à-dire que, en fait, la télé ne s'intéresse pas à eux,
00:03:32pourquoi est-ce qu'ils s'intéresseraient à la télé ?
00:03:34Si c'est pour regarder des programmes de vieux,
00:03:36les jeunes ne vont jamais y aller en fait.
00:03:37– Ça t'as changé de mindset, t'as changé d'opinion en quelques années,
00:03:40par rapport à ce que tu vas me raconter, c'est très intéressant.
00:03:42– Oui, j'ai changé, en tous les cas,
00:03:44c'est pour ça que j'ai fait Arditube et Ardivision, on va en parler,
00:03:47c'est justement parce que j'ai compris que ce n'était plus à la télé que ça se passait.
00:03:49Ça n'empêche pas de faire des émissions,
00:03:51je fais une émission avec Hugo Clément, qui va être formidable là.
00:03:54– Il vient, tiens, on le raisonne.
00:03:55– C'est un mec formidable.
00:03:56Mais si tu veux, effectivement, moi j'ai eu la chance de faire ma carrière
00:04:02à une époque où tout ce qui nous passait par la tête, on le faisait.
00:04:05– Arditube, c'est ta chaîne YouTube, ça s'appelle Inna, espace Arditube,
00:04:09je vous mets le lien en cliquable sous la vidéo, si vous avez retrouvé.
00:04:12Tu mets, en fait, c'est un replay de toutes tes émissions.
00:04:14– Voilà, Arditube, en fait, c'est classé, non pas par émission, mais par genre,
00:04:19t'as star internationale, star française, témoignage, humour, variété,
00:04:24et à l'intérieur de ces colonnes, t'as tous les invités,
00:04:26c'est-à-dire qu'ils peuvent venir de n'importe quelle émission, voilà.
00:04:29C'est le principe, et on a 514 000 abonnés, ça ne manque rien.
00:04:34– Ah, c'est bien, y'a du monde qui regarde, t'as le fameux…
00:04:36– En août, le dernier chiffre que j'ai eu, c'est août, on a dû faire 6 millions de vues.
00:04:41Non, non, ça marche très bien, je suis très content, parce que, en fait,
00:04:44pour te dire la vérité, quand t'es animateur de télé,
00:04:47c'est un métier qui est très éphémère, parce que dès que t'as fait une émission de télé,
00:04:50elle s'évapore.
00:04:52Aujourd'hui, si tu veux voir « Coucou c'est nous » ou « Champs-Élysées », tu peux pas.
00:04:56Il faut appeler l'Inna et c'est pas sûr qu'il te…
00:04:58Moi, la chance que j'ai, je remercie le ciel tous les matins,
00:05:01c'est-à-dire que tout mon travail est stocké, donc…
00:05:05– Ah, t'avais tout gardé ?
00:05:06– J'ai tout gardé, j'ai trois… En fait, y'a « HardyTube », c'est que la télé.
00:05:10– Malin, ça.
00:05:10– « HardyVision », c'est toutes mes émissions en boucle.
00:05:13– Ah oui, que tu vas faire sur Samsung, alors ça, c'est autre chose,
00:05:15c'est pas la chaîne YouTube, c'est sur Samsung, c'est sur Samsung TV+.
00:05:19– Exactement, donc là, c'est mes émissions en boucle,
00:05:22diffusées à l'horaire où elles étaient diffusées, ce qui est très sympa,
00:05:26et j'ai un autre site que je suis en train de mettre au point,
00:05:29qui va s'appeler « Hardy World », et là, c'est tout ce que j'ai fait
00:05:31en dehors de la télé, c'est-à-dire la presse, la pub, les livres et les bouquins.
00:05:36– On va parler de la pub, alors ça, moi, j'ai appris des trucs
00:05:38en préparant l'émission, j'ai appris que t'avais fait des slogans,
00:05:40alors ne nous dis pas lesquels, parce que je vais en citer,
00:05:42et tu vas nous dire si c'est toi ou pas, parce qu'il y a des espèces de rumeurs
00:05:45sur Internet, ouais, c'est lui qui a fait ça, non, c'est pas lui,
00:05:47donc je vais te les poser, si tu veux bien,
00:05:49et juste pour reprendre le principe de ta vie,
00:05:51c'est vraiment le principe de cette émission, on reprend toute ta vie
00:05:53pour comprendre comment t'en es arrivé là, aujourd'hui.
00:05:56Rapidement, t'es né à Bourg-à-Neuf, dans la Creuse ?
00:05:58– Oui, mais je suis niçois, je suis né à Bourg-à-Neuf par hasard,
00:06:01parce que tout le monde veut être né dans la Creuse,
00:06:03ben non, ça me branche pas d'être né dans la Creuse,
00:06:07moi, je suis né dans une famille niçoise.
00:06:09– On embrasse les copains de la Creuse.
00:06:10– Ben non, non, je suis né à Bourg-à-Neuf, oui, par hasard.
00:06:14– Pourquoi être là ?
00:06:15– Parce que mon père faisait les travaux publics,
00:06:17quand il y avait un chantier à Bourg-à-Neuf, on habitait à Bourg-à-Neuf.
00:06:19– Alors, on a noté un truc un peu drôle,
00:06:20mais nom de famille signifie grande gueule en latin, ardizone, c'est ça ?
00:06:24– Ardus sonus, ardus fort, sonus la voix, la grande gueule.
00:06:28Ce qui veut dire que depuis l'Antiquité gréco-romaine,
00:06:31on a des grandes gueules dans la famille.
00:06:33– Et j'écoutais un podcast, c'était dans le rétro,
00:06:34on embrasse Déborah Grunewald sur France Bleu,
00:06:38elle fait vraiment des très bonnes interviews aussi sur Insta,
00:06:40et alors je t'ai écouté, et tu disais que tu n'avais pas eu la même éducation
00:06:45que celle que tu donnes à tes enfants,
00:06:46c'est-à-dire que tu dis beaucoup je t'aime à tes enfants,
00:06:48t'essayes d'être très présent, alors que toi,
00:06:49c'était plus un petit bisou avant de dormir, c'était plus dur.
00:06:51– C'était l'époque où les parents ne disaient pas aux enfants
00:06:53qu'ils les aimaient toute la journée, comme maintenant,
00:06:56c'est-à-dire que moi, mon père, il ne m'a jamais dit je t'aime.
00:06:59Sur son lit de mort, il m'a regardé comme ça, il m'a dit,
00:07:04t'as bien réussi toi, c'est tout, c'est le seul compliment
00:07:07qu'il ne m'ait jamais fait dans ma vie, si tu veux.
00:07:09Donc ça vous obligeait quand même à être fort,
00:07:10parce qu'on n'avait pas sans arrêt, alors en même temps c'est formateur,
00:07:14mais c'était difficile.
00:07:15– C'est ce qui t'a endurci, parce que parfois tu posais des questions dures,
00:07:19c'est ça qui t'a fait connaître aussi,
00:07:20tu n'y allais pas avec le nom de la cuillère,
00:07:22est-ce que c'est ça qui a fait toi, non ?
00:07:23– Non, en fait je posais des questions dures,
00:07:25d'abord parce que j'étais le seul à le faire,
00:07:27donc c'est un positionnement marketing, je suis arrivé à la télé,
00:07:29c'était Drucker, Sabatier, Foucault,
00:07:33donc quoi que tu dises, t'apparaissais dur de toute façon.
00:07:36– Oui, c'était très très lisse.
00:07:37– Par rapport à la mêlasse en viande, si tu veux, j'étais vraiment effectivement.
00:07:40Et la deuxième chose, c'est que j'avais un track d'enfer.
00:07:42– Ah, t'es traqueur ? – Ah là là, j'étais,
00:07:44mais tu ne peux pas savoir, j'avais des sueurs froides dans le cou,
00:07:47les mains moites, l'estomac serré, donc étant moi-même mal à l'aise,
00:07:51je me disais, il n'y a pas de raison que le mec qui est en face de moi,
00:07:53il ne soit pas mal à l'aise.
00:07:54– Oui, t'as un miroir de…
00:07:55– C'est comme ça que j'ai dit un jour au chanteur d'Indochine,
00:07:58Nicolas Sirkis, ça ne te fait pas chier de chanter faux.
00:08:01– Ha ha ha !
00:08:04– Et donc, après, comme ça marchait, j'ai continué évidemment,
00:08:07parce que bon, mais au fond, je ne suis pas méchant comme ça évidemment.
00:08:10– On va parler du track après, mais comment t'as réussi à être moins justement…
00:08:15– Moins traqueur ? – Moins traqueur qu'avant.
00:08:16– C'est quand j'ai fait une quotidienne, quand j'ai fait « Rive droite, rive gauche »,
00:08:19qui était une émission culturelle sur Paris 1ère,
00:08:22je me suis dit, mon garçon, avoir le track une fois par semaine,
00:08:26c'est déjà désagréable, mais là, tu vas l'avoir tous les jours.
00:08:28Et donc, je me suis auto-convaincu qu'il ne fallait plus que j'aie le track.
00:08:34Mais il n'y a pas longtemps, c'est…
00:08:38Je veux dire, j'ai fait cette émission en 98,
00:08:40donc après, j'ai commencé à avoir moins le track et à être plus décontracté.
00:08:44– Il y a plein d'artistes qui ont le track, toujours, en étant invité,
00:08:46qui vomissent avant l'émission.
00:08:47– Si, Jacques Brel, il fallait lui donner les coups de pied dans le cul
00:08:49pour qu'il rentre sur scène, tu vois.
00:08:51Non, non, mais le track, c'est bien, parce que quand t'as le track,
00:08:55ça t'oblige à préparer, parce que ma seule façon de m'en sortir,
00:09:00c'était d'avoir très bien préparé, j'avais déjà ramené des sats de fiches,
00:09:03parce que je n'étais pas au mieux, tu vois.
00:09:06– Et alors après, t'as fait disquaire.
00:09:08– Oui, j'ai fait disquaire à l'âge de 16 ans.
00:09:10– À l'âge de 16 ans, tu sais que t'avais des morceaux de 11 minutes
00:09:12pour avoir le temps de pécho des meufs, tu mettais des disques, etc.
00:09:15– Absolument, c'est-à-dire que j'étais disquaire,
00:09:17j'avais eu le bac à 16 ans, mon père m'avait donné un peu d'argent,
00:09:20à l'époque, c'était pas Saint-Tropez, c'était Jean-Lépin,
00:09:22au bout de trois semaines, j'avais plus d'argent, j'étais sur la plage,
00:09:25il y a un mec qui passe, qui me draguait en fait, mais bon,
00:09:29et il me dit « Vous faites quoi dans la vie ? »
00:09:31J'ai dit « Rien du tout, je suis comme un con sur cette plage ».
00:09:33Il m'a dit « Ça vous plairait d'être disquaire au Whisky à Gogo à Jean-Lépin ? »
00:09:36qui était la boîte numéro 1.
00:09:38Alors je me suis retrouvé, je n'y connaissais rien,
00:09:40et effectivement, j'ai appris rapidement, parce que j'apprends vite,
00:09:43et quand il y avait « I'm going on the stone », 11 minutes,
00:09:48j'allais dans la pinade en face pour sauter des gonzesses
00:09:51qui se ramassaient sur la piste de danse,
00:09:54et je revenais en vitesse, et je passais le disque suivant.
00:09:58– Autre époque. – Ah bah oui, ça.
00:10:00– On va en parler un peu de l'époque, mais rapidement, début en publicité,
00:10:03alors ça, j'ai vraiment appris des choses, en 69, t'as 20 ans,
00:10:06tu commences ta carrière, donc ça s'appelle concepteur-rédacteur,
00:10:08c'est CR aujourd'hui, on le dit, chez BBDO,
00:10:12tu as fait des slogans qui tournent encore aujourd'hui,
00:10:16t'as bossé chez TBWA, c'est énorme.
00:10:18– Voilà, en fait la vraie agence c'est TBWA,
00:10:20moi je les ai connus, c'était le début,
00:10:23et puis ensuite c'est devenu une agence mondiale,
00:10:25vraiment, ils ont très très bien réussi,
00:10:27et donc là j'ai appris ce boulot de concepteur-rédacteur,
00:10:29de toute façon je ne savais rien faire d'autre,
00:10:31j'avais un peu le sens des mots quand même, le sens de la formule,
00:10:34et si tu veux, ça m'a appris à créer sur commande,
00:10:36et ça c'est une force, parce qu'on te dit, voilà,
00:10:39tu vois cette bouteille d'eau minérale,
00:10:40il faut que tu dises qu'elle est meilleure que celle-là,
00:10:42alors que ce n'est pas vrai, donc c'est quand même…
00:10:43– C'est un mensonge la pédophobe ?
00:10:44– Ouais, c'est un mensonge complet, là, c'est sûr,
00:10:47t'apprends à mentir, et si tu veux, t'es obligé de trouver quoi,
00:10:51si tu ne peux pas dire, je n'ai pas trouvé, ils te virent les mecs,
00:10:54donc on était très bien payés, mais on était condamnés à réussir.
00:10:57– C'était comme 99 francs, ce film, le jour du jardin, c'était vraiment ça.
00:11:00– La différence c'est que Frédéric,
00:11:02lui il a critiqué la pub quand il est parti, il a fait 99 francs,
00:11:06moi je ne critique pas la pub, parce que la pub ça a été ma grande école,
00:11:08je n'ai pas fait d'études supérieures, à part deux ans de fac d'anglais,
00:11:12la pub ça m'a formé, ça m'a appris à créer,
00:11:15ça m'a appris à me faire mal, en fait,
00:11:18et aujourd'hui si tu me dis,
00:11:20trouve-moi une émission pour France 3, le dimanche à 17h,
00:11:24dans une semaine je reviens avec une émission,
00:11:27c'est-à-dire que j'ai appris à trouver des idées.
00:11:28– Ouais, t'as appris à faire marcher la tête.
00:11:30Haribo c'est beau la vie pour les grands et les petits, est-ce que c'est toi ?
00:11:33– C'est pas moi.
00:11:34– J'ai pris les dix plus gros slogans, la paire, il n'y en a pas deux.
00:11:36– Ah bah ouais, ça c'est toujours employé.
00:11:38– Ça c'est toi ?
00:11:38– Ouais c'est moi.
00:11:39– Ça doit te faire marrer d'entendre toujours.
00:11:41– L'époque c'est incroyable, à cette époque-là j'avais mon agence à moi,
00:11:44c'est plus tard, et donc on devait trouver un slogan pour la paire,
00:11:47je ne devais rien trouver, je rentre chez moi vers 5h de l'après-midi,
00:11:51j'allume un pétard, je me mets dans la baignoire,
00:11:53et d'un seul coup je fais la paire, la paire, la paire il n'y en a pas deux.
00:11:56Mais c'est exactement ça le métier de concepteur.
00:11:57– Ah une paire, deux, deux, la paire.
00:12:00– Quand c'est trop c'est tropico, je ne sais pas si tu l'as sur ta liste.
00:12:02– Si, si, je l'ai aussi, ça c'est toi qui a fait quand c'est trop c'est tropico.
00:12:05– C'est complètement con, quand c'est trop c'est tropico,
00:12:07donc il y avait un chameau.
00:12:08– Ça n'a pas de sens.
00:12:09– Ça n'a aucun sens, il y avait un chameau,
00:12:11il y avait un chameau, et puis le chamelier le faisait mettre sur ses pattes,
00:12:16donc le chameau baissait, il ouvrait la bosse,
00:12:19et dans la bosse il y avait du tropico.
00:12:21– C'était la pub ça, à l'époque ?
00:12:23– Oui.
00:12:24On avait inventé le format 8 secondes,
00:12:26genre tout le monde faisait des films de 30 secondes, voire de 15 secondes,
00:12:30nous on avait inventé l'8 secondes,
00:12:32donc parce que comme ça les annonceurs passaient plus souvent,
00:12:35donc j'ai 8 secondes pour vous dire qu'Aubermaltine c'est de la dynamique.
00:12:39– Non mais ça je m'en rappelle très bien, il y avait une pub où il tenait,
00:12:41je ne sais pas si vous vous rappelez, c'était une sorte de barre protéinée,
00:12:44où il tenait et après il avait du noir sur le visage comme si ça avait explosé.
00:12:48– Ou alors il y avait aussi les moines, ils disaient…
00:12:50– Chaussée aux moines ?
00:12:50– Chaussée aux moines, amen !
00:12:53Mais avec ces conneries-là, je gagnais ma vie.
00:12:55Quand t'avais trouvé un truc comme ça pendant 3 mois,
00:12:57t'étais une énorme star.
00:12:58– Ah c'est vrai, parce qu'ils disaient, ah ouais c'est lui qui a poncé Chaussée aux moines.
00:13:00C'est quand même lui qui a trouvé la paire, il n'y en a pas deux.
00:13:03Donc tu gagnais plein de blé, tu ne bossais pas beaucoup à part ça,
00:13:07mais au bout d'un moment tu te dis, à force de vendre du yaourt,
00:13:09j'ai du fromage blanc dans la tête, donc j'ai essayé de passer à la télé.
00:13:14– Incroyable, ça rapportait beaucoup à l'époque, c'était vraiment une vie de fast,
00:13:20dans 99 francs, il était évidemment sur un truc un peu négatif,
00:13:23il y avait vraiment beaucoup de drogue, c'était vraiment cette époque-là ?
00:13:26– Absolument, on fumait des pétards toute la journée au bureau,
00:13:28et on nous enfermait dans des bureaux, puis il fallait qu'on trouve des idées.
00:13:33– Waouh, c'était une bonne période de ta vie ?
00:13:35– Ouais, c'était une bonne période, surtout que je vendais un peu de shit
00:13:38aux commerciaux de l'agence, donc je me faisais encore plus d'argent.
00:13:42– Ça rigole en régie d'ici, j'adore.
00:13:45En 70, il y a eu des hauts et des bas dans la vie,
00:13:47mais ça qui est intéressant pour comprendre aussi l'humain et comment t'en es arrivé là,
00:13:51tu te maries à Christiane Bercognon, et tu découvres qu'elle te trompe un peu.
00:13:56– Oui, disons que ce n'est pas qu'elle me trompait,
00:13:58c'est que j'étais en concurrence avec un autre mec qui était beaucoup mieux que moi,
00:14:02et donc j'étais flippé, c'est là que je me suis fait une tentative de suicide.
00:14:06Il y avait deux raisons en fait, il y avait le fait que Christiane
00:14:10rechignait à venir s'installer avec moi à Paris, parce que nous on est du sud,
00:14:14et puis il y avait aussi, je voyais la montagne devant moi,
00:14:17et je me demandais comment j'allais arriver en haut, et…
00:14:20– Parce que tu n'avais pas d'argent ?
00:14:21– Je n'avais rien, je ne connaissais personne, j'étais tout seul.
00:14:24– À Paris ?
00:14:24– À Paris, je ne connaissais personne, pas un chat.
00:14:27Et donc je me suis dit, comment tu vas arriver en haut,
00:14:29et à ce moment-là, j'ai une espèce de… j'ai craqué quoi,
00:14:33je me suis ouvert les veines, je m'en suis sorti de justesse,
00:14:36je finis à l'hôpital et ensuite chez un psy,
00:14:39et le mec me dit, vous n'en faites pas monsieur Ardisson, on va vous rendre normal.
00:14:42J'ai dit non, mais attendez, je ne veux pas devenir normal,
00:14:45je n'ai surtout pas envie de devenir normal.
00:14:47Et après, j'ai trouvé un autre échappatoire qui était la drogue,
00:14:50je me suis accroché à l'héros pendant trois ans,
00:14:52et là, si tu veux, j'ai pensé que c'était la solution,
00:14:54parce que tu n'as plus envie de manger, tu n'as plus envie de baiser,
00:14:57tu n'as plus envie de travailler, tu n'as plus envie de rien.
00:14:58– Ça coupe tout, l'héroïne ?
00:15:00– C'est une espèce de nirvana en poudre,
00:15:02tu prends ça, enfin, tu ne le prends pas comme ça, tu le prends comme ça,
00:15:05sauf qu'au bout d'un moment, tu te rends compte
00:15:07que tu as pris un médicament et que tu es accroché au médicament.
00:15:09Et là, je m'en suis sorti,
00:15:11c'est sans doute ce que j'ai fait de plus dur dans ma vie, parce que…
00:15:14– Sortir de l'héros ?
00:15:14– Ouais, parce que si tu veux, la plupart des mecs avec qui j'étais,
00:15:19soit ils sont morts du sida, soit ils sont morts de verdose,
00:15:22et moi, je suis parti en Californie,
00:15:24parce que là-bas, je ne savais pas où il y en avait,
00:15:26je ne dis pas qu'il n'y en avait pas, mais moi, je ne savais pas.
00:15:28Donc, j'ai passé six mois en Californie, mais j'étais vraiment…
00:15:31– Avant la télé, ça, c'était ?
00:15:32– C'était avant la télé, c'était en 1975-76.
00:15:36Et donc, j'ai passé plus de trois mois là-bas à essayer de me reconstruire,
00:15:41et quand je suis revenu à Paris, c'était l'époque du Palace,
00:15:44donc je pensais à autre chose,
00:15:46je faisais des fêtes avec la Gare Felle de Saint-Laurent,
00:15:48j'avais complètement oublié, si tu veux, mais ça a été un…
00:15:51et c'est pour ça que je dis aux jeunes tout le temps,
00:15:54ne touchez pas aux opiacés, vraiment, c'est un truc,
00:15:56c'est un gros, gros, gros piège, tu vois,
00:15:58tu as vu aux États-Unis, les opioïdes…
00:15:59– Ça détruit, physiquement, on a montré parfois sur les gens,
00:16:02sur Instagram, des filles qui changent de visage.
00:16:04– Jamais, jamais, jamais, tu peux faire tout ce que tu veux,
00:16:08je ne suis pas contre la drogue, a priori,
00:16:10mais tout ce qui est opiacé, tu ne peux pas t'en sortir,
00:16:13tu es dans le piège.
00:16:14– Ça te détruit, je vais te citer des drogues,
00:16:17tu veux me dire si tu as déjà fait ou pas,
00:16:18on fait souvent fait ou pas fait, de la bœuf, tu m'as répondu,
00:16:22poppers, – Oui, bien sûr.
00:16:24– Protoxyde d'azote, les ballons…
00:16:26– Non, jamais, tu me donnes une idée,
00:16:29je n'ai jamais… – Ce n'est pas ce que je voulais.
00:16:30– Je n'ai jamais essayé ça.
00:16:31– Il ne faut évidemment pas en prendre,
00:16:33c'était revenir en arrière, mais voilà, champignons hallucinogènes.
00:16:37– Ah bah oui, quand j'étais à Bali en 1974,
00:16:40on avait une maison au bord de la plage,
00:16:42le matin, on se réveillait, on prenait les motos,
00:16:44on allait de l'endroit où on était jusqu'à la petite ville,
00:16:49et on mangeait des omelettes aux champignons hallucinogènes.
00:16:52– Et tu voyais vraiment des trucs ?
00:16:53– Ah ouais, c'est vrai, c'est comme le LSD,
00:16:55il faut dire les choses, je ne conseille pas d'en prendre,
00:16:57enfin c'est vrai que ça t'ouvre l'esprit.
00:16:59– Tu vois des trucs, c'est fou.
00:17:01– Non, ça, je ne vois rien.
00:17:03– Ecstasy ?
00:17:04– Oui, ça c'est une drogue de jeûne, mais j'ai essayé aussi.
00:17:07– Cocaïne ? – C'est pas mal,
00:17:08cocaïne aussi, mais cocaïne ce n'est pas trop mon truc parce que ça m'énerve,
00:17:14et puis il faut en prendre tout le temps, tu vois,
00:17:16puis tu bois, tu fais une ligne, tu bois, à la fin t'es mal,
00:17:20non, non, mais à part les pétardes, j'ai tout arrêté.
00:17:23– Et LSD, t'as déjà essayé, kétamine ?
00:17:25– Kétamine, pas encore, tiens.
00:17:27– Il t'en reste plus que deux sur la liste.
00:17:30– Tu vois, essaye de dire ça à la télévision.
00:17:33– Ah non, bah oui, évidemment.
00:17:35– Pourquoi j'en fais plus ?
00:17:36– Il y a la drogue du zombie, tu as vu, le fentanyl,
00:17:39c'est que tu ne bouges plus.
00:17:41– Il y a des bouts de chair qui s'arrachent et tout.
00:17:43– Et le crack ?
00:17:45– Non, jamais, le crack, c'est ce genre de truc, alors ça…
00:17:47– Où ça te détruit les dents, je crois que tu perds même tes dents.
00:17:49– Non, non, mais voilà, il y a des trucs, il ne faut pas,
00:17:52il y a des trucs qui sont des drogues récréatives.
00:17:53– Il ne faut pas, tous sur la liste, au cas où.
00:17:55– Oui, il vaut mieux ne pas en prendre,
00:17:57mais en même temps, il y a des choses qui sont récréatives,
00:17:59puis il y a des choses qui te tuent.
00:18:01– Oui, c'est exactement ça, merci de ta franchise, en tout cas.
00:18:03– Bah écoute, moi je dis la vérité,
00:18:04parce que j'ai toujours demandé à mes invités de me répondre franchement,
00:18:07donc quand on me pose des questions…
00:18:09– Maintenant, Thierry, tu réponds ?
00:18:10– À une époque, les journalistes arrivaient chez moi et disaient
00:18:12« Oui, dis-moi Thierry, toi, tu poses des questions insensées à tout le monde,
00:18:16à quel âge tu t'es fait enculer pour la première fois ? »
00:18:19Et là, je disais « à 18 ans, mais ça ne m'a pas plu, j'ai arrêté »,
00:18:21ce qui est la vérité, et si tu veux, j'étais obligé de répondre.
00:18:24– Ah, ils essayaient de te…
00:18:25– Oui, oui, mais c'est normal, les mecs disaient qu'ils jouaient à Ardisson.
00:18:27– Ah bah oui.
00:18:28– Ils interviewaient Ardisson en disant « je vais faire comme Ardisson ».
00:18:30– Il y a cette espèce de revanche où tu te dis « ah ouais,
00:18:32t'as fait le malin pendant des années avec tout le monde, tu vas répondre. »
00:18:34– « Je te tiens maintenant. »
00:18:36– On fait ça avec nos invités souvent, le CV ou le CV de l'amour.
00:18:40Âge du premier baiser, est-ce que tu t'en rappelles ?
00:18:42– Oui, oui, ça doit être 12-13 ans, quoi.
00:18:45– Premier « je t'aime ».
00:18:48– Bah, c'est cette fameuse Christiane qui ne voulait pas de moi.
00:18:52J'ai fini par l'épouser, on a passé 10 ans ensemble.
00:18:55– Ah, c'est vrai ? Après, ta tentative de suicide s'est redurée ?
00:18:58– En fait, quand elle a vu que je m'étais suicidé pour elle,
00:19:00elle s'est dit « je suis con, le mec, il se suicide pour moi. »
00:19:03– C'est qui même ? – C'est qui même.
00:19:04– Il ne faut jamais faire de tentative de suicide pour quelqu'un,
00:19:06au final, tu t'en rends compte plus tard, c'est que ça va l'être.
00:19:08– Ah non, mais moi, en plus, je m'étais ouvert des veines,
00:19:10j'avais trempé la main dans la baignoire, vraiment, je voulais mourir.
00:19:13Elle est revenue, elle ne devait pas revenir, elle est revenue,
00:19:15si elle n'était pas revenue, je ne serais pas là en face de toi.
00:19:17– Âge de la première fois ?
00:19:21– Oh, bah, pareil, 13-14 ans, quoi.
00:19:23J'habitais à Avignon, à l'époque,
00:19:26j'avais un copain qui nous prêtait un appartement,
00:19:29mais ce n'est pas des… je ne sais pas,
00:19:32je n'ai pas des souvenirs extraordinaires.
00:19:35Après, c'est devenu beaucoup plus drôle, parce qu'à l'époque,
00:19:37hippie, disons, pour résumer, là, c'était les communautés sexuelles,
00:19:41donc, si tu veux, c'était quand même beaucoup plus rock'n'roll.
00:19:44– Ah oui, c'était vraiment plus rock'n'roll, à l'époque ?
00:19:46– Ah bah, ça, oui, c'était les…
00:19:48tu vois, t'avais été dans une soirée,
00:19:49puis il y a un mec qui partait avec une fille,
00:19:51puis le lendemain, il partait avec une autre,
00:19:52je veux dire, c'était du communisme sexuel.
00:19:56– Ah, c'était du communisme sexuel ?
00:19:58– Oui, tout était à tout le monde.
00:19:59– Et ta première fois avec un homme, c'est à 17 ans, c'est ça ?
00:20:02– Oui, c'est ça, oui, ça ne m'a pas…
00:20:03– Je ne savais pas, moi, que tu avais fait ça.
00:20:04– Le mec m'a raté.
00:20:06– C'est-à-dire ?
00:20:07– C'est-à-dire que ça ne m'a pas plu du tout,
00:20:08ça m'a fait mal, ça ne m'a pas plu.
00:20:10Donc, j'ai pu… tu sais, c'est toujours pareil,
00:20:13quand tu mets les doigts dans la prise et que tu prends le courant,
00:20:14tu ne recommences pas, quoi.
00:20:16Donc, c'est comme les rats de laboratoire,
00:20:19quand ils prennent le courant, donc je n'ai pas recommencé.
00:20:22Je n'étais sans doute pas très doué pour l'homosexualité, en fait.
00:20:24– Oui, mais tu as essayé, en tout cas.
00:20:25– J'ai essayé, j'ai tout essayé.
00:20:26– C'est vrai ?
00:20:27– Ah oui, j'ai à peu près tout essayé, oui.
00:20:29– Pourquoi ? C'est une manière d'être, en général, tu veux dire ?
00:20:32– Parce que je me dis, on est sur la terre pour à peu près 80 ans.
00:20:35– Ce qui n'est pas très long, en réalité.
00:20:36– Ce qui n'est pas long, donc il faut tout essayer.
00:20:38Moi, j'ai voyagé, tout mon pognon, je l'ai dépensé dans des voyages,
00:20:42et quand j'étais à Paris, j'ai essayé de faire tout ce que je pouvais faire,
00:20:45bien sûr, ben oui.
00:20:46– Tu t'es fait des kiffes, vraiment, c'est-à-dire que t'as réussi,
00:20:48comme tu disais, t'as gagné de l'argent sur la télé, c'est cool.
00:20:51T'en as profité, vraiment ?
00:20:53– Oui, j'en ai profité pour les voyages, surtout,
00:20:55parce que je ne suis pas du genre…
00:20:56J'ai acheté une propriété en Normandie, que j'ai donnée d'ailleurs à ma deuxième femme.
00:21:01– Et toi, t'en as eu trois ?
00:21:02– Trois, c'est la troisième, maintenant.
00:21:04Mais en fait, oui, les gros kiffes, c'étaient les voyages,
00:21:07parce que quand j'étais petit, avant, parce que mes parents ont eu la télé très tard,
00:21:10je passais mes soirées devant un Atlas,
00:21:13et je voyais écrits Pondichéry, Macao, Valparaiso,
00:21:17des mots qui me faisaient rêver, tu vois,
00:21:19et je m'étais dit, là, j'irai, et j'y suis allé.
00:21:21– Il y a des applications pour ça, maintenant.
00:21:22Tu mets tous les pays dans lesquels tu es allé,
00:21:24et ça te met le pourcentage, justement, de pays dans le monde
00:21:27que tu as déjà parcouru, et tu vois une monde qui se colore,
00:21:30c'est vraiment bien.
00:21:31Je l'ai fait ce matin, c'est pour ça que je t'en parle,
00:21:33dans mon lit, je l'ai fait, je n'ai pas tombé de décision.
00:21:35– OK, OK.
00:21:35Ton nombre de partenaires, pour finir le CV de l'amour,
00:21:38est-ce que tu sais… – Je vais dire, combien…
00:21:39– Avec combien de personnes tu as déjà fait l'amour ?
00:21:42– Je ne sais pas, peut-être trois, si tu veux, oui, peut-être trois ou quatre.
00:21:46En fait, si tu veux, j'ai découvert assez vite…
00:21:48– Ah, trois ou quatre en même temps, tu veux dire ?
00:21:49– Oui, parce que c'est pas en même temps.
00:21:52– OK, OK.
00:21:53Non, je parlais en totalité.
00:21:55– Alors, j'ai posé cette question…
00:21:57– Tu me le disais, il est en train de me prendre pour un loup.
00:21:58– J'ai posé cette question à Michel Blanc,
00:22:01et je lui ai dit, avec combien de personnes tu as fait l'amour ?
00:22:03Il m'a dit, exactement, c'est sur…
00:22:04Avec combien de personnes tu as fait l'amour ?
00:22:07Et puis, je lui ai dit, en même temps, évidemment.
00:22:09Il me dit, oui, j'avais compris.
00:22:11– Donc, trois, quatre en même temps… – Oui, oui.
00:22:14– Plutôt romantique ou brutal ? C'est la même question.
00:22:16– Non, je suis romantique.
00:22:17Non, non, en fait, je suis… – Tu es un mec romantique ?
00:22:19– Oui, oui, j'aime l'amour, j'aime aimer, j'aime la tendresse.
00:22:23Je ne suis pas… Non, non, je ne suis pas macho.
00:22:26Tu vois, ça ne me plaît pas.
00:22:27– Tu es plutôt doux, finalement.
00:22:28– Plutôt doux, oui, oui, je suis plutôt bon garçon.
00:22:30– Le lieu le plus insolite ?
00:22:32– C'est la pinède de Jean Lépin.
00:22:35Qu'est-ce qu'il y a de mieux, si tu veux,
00:22:37que la pinède de Jean Lépin devant le whisky à gogo ?
00:22:41– Est-ce que tu as déjà payé pour une relation ?
00:22:43– Ah oui, quand j'étais plus jeune, on payait à l'époque.
00:22:46Il y avait des prostituées dans les rues, on payait,
00:22:48mais c'était super débandant parce que tu montais,
00:22:50les filles n'étaient pas toutes terribles,
00:22:51elles commençaient par te dire une phrase terrible.
00:22:54« Bon, je vais te faire ta petite toilette ».
00:22:56Rien que ça, déjà.
00:22:58Et après, tu peux payer tout de suite, avant ?
00:23:00– Ah oui, oui, c'est…
00:23:01– Si tu bandais encore après, tu pouvais essayer de la baiser,
00:23:03mais enfin, si tu veux, c'est vraiment des tuls d'amour, ça, vraiment.
00:23:07– Et ton plus grand fantasme, on le demande à tout le monde,
00:23:10est-ce que tu as un truc que tu n'as pas pu réaliser ?
00:23:12– Mon plus grand fantasme, c'est le film de Stanley Kubrick,
00:23:15qui s'appelle « Eyes Wide Shut ».
00:23:17Je trouve l'univers absolument extraordinaire, je trouve, voilà, c'est ça.
00:23:21– Intéressant.
00:23:24T'es arrivé une histoire, un jour, à New York, avec l'héroïne, justement.
00:23:29Tu en as parlé à un de mes auteurs, qu'est-ce qui s'est passé là-bas ?
00:23:32– C'est-à-dire, quand tu décroches de l'héros, je te jure,
00:23:35c'est la fin du monde, quoi, vraiment.
00:23:38– Tu veux dire la descente, le bas ?
00:23:39– Oui, les Américains disent avoir un singe sur le dos,
00:23:43« Monkey on my back », tu vois.
00:23:45C'est vraiment, c'était pas bien, mais vraiment pas bien du tout.
00:23:49Et j'étais dans une chambre d'hôtel, au Chelsea Hotel, évidemment,
00:23:53et oui, je voulais me balancer par la fenêtre, quoi,
00:23:55et c'est ma première femme qui m'a retenu, j'étais vraiment…
00:23:58– T'étais suicidaire, en fait ?
00:24:00– Ben non, mais c'est insupportable, c'est insupportable.
00:24:04Et on le voit très bien, il y a deux séries qui ont été faites sur les opioïdes,
00:24:07il y a « Dopsic » et « Painkiller » sur Netflix.
00:24:11Quand tu regardes « Dopsic », tu comprends ce que c'est.
00:24:14Mais vraiment, c'est la série qui explique le mieux les opioïdes,
00:24:18et donc l'opium, l'héro, et tous les dérivés.
00:24:21C'est-à-dire que t'as le toubib qui est joué par Michael Keaton,
00:24:25à un moment, il y a un mec qui lui vendait,
00:24:27qui était un représentant de commerce de la firme qui vendait les opioïdes,
00:24:32et il vient le voir, il dit « excusez-moi », enfin, ils y discutent gentiment,
00:24:36et là, le toubib le regarde, il lui fait « t'en as ? »
00:24:39Et là, tu comprends que le mec, il a décroché,
00:24:42qu'il est toubib, qu'il s'est accroché, qu'il a décroché,
00:24:45et que quand il voit un mec, « t'en as, là ? »
00:24:48Non, non, mais c'est…
00:24:49– Incroyable.
00:24:49– Non, mais c'est vraiment…
00:24:50– On a du mal à imaginer ce que c'est qu'une descente, un bad,
00:24:52lorsqu'on n'a jamais pris de drogue.
00:24:53– Il faut écouter « Cold Turkey » de John Lennon.
00:24:56– Ok, ok.
00:24:57Le seul truc qu'on connaît, c'est que…
00:24:58– « Cold Turkey », en fait, c'est quand tu décroches,
00:25:00on dit que t'es à la phase du « Cold Turkey ».
00:25:02– « Cold Turkey », ok, ok.
00:25:05Pour parler de la télé, t'es arrivé en télé, en 1980,
00:25:08avec un scandale avec Yannick Noah.
00:25:10– Ouais, en fait…
00:25:10– Je ne le savais pas.
00:25:11– En fait, c'est la première fois où je suis passé à la télé,
00:25:13c'est-à-dire que je faisais une série dans Rocket Folk,
00:25:15qui s'appelait « Descente de police »,
00:25:17où on interviewait les stars comme si elles étaient des reprises de justice.
00:25:20En fait, c'était ma première interview formatée,
00:25:22c'est-à-dire que j'avais transformé l'interview en interrogatoire.
00:25:24– Ok.
00:25:24– Et quand je faisais l'interview, c'était aussi cool que nous deux.
00:25:27– Bien sûr, bien sûr.
00:25:28– Et après, on le réécrivait du genre « Tu vas parler, connard ? ».
00:25:30Tu vois, bon, c'était réécrit de façon flic.
00:25:31On était deux flics, en fait.
00:25:33On n'était pas des intervieweurs, on était deux flics.
00:25:35Et donc, Noah, on fait une interview comme ça, gentiment, et puis…
00:25:37– T'es une super star du tennis, à l'époque.
00:25:40– C'est le seul Français qui a gagné Roland-Garros.
00:25:42– C'est fou, c'est fou.
00:25:42– Et donc, je lui dis « Mais tu fumes des pétards ? ».
00:25:46Il me dit « Ouais, ouais, bien sûr, je fume des pétards.
00:25:49Et tu prends de la coke ? ».
00:25:49Il me dit « Non, non, mais Petit en prend, c'est son principal concurrent ».
00:25:53Et puis, nous, on réécrit ça un peu violent.
00:25:55Et puis, le journal sort fin août, il n'y avait pas d'actu.
00:25:58Comme c'était Rocket Folk, Noah s'est dit « Ça n'aura pas… ».
00:26:01Tu vois, c'était pas le Figaro, quoi.
00:26:03Et il s'est dit « Ça n'aura pas de conséquences ».
00:26:05Sauf qu'il n'y avait pas d'actu.
00:26:07Et là, d'un seul coup, c'est devenu boumique.
00:26:09– Le sujet.
00:26:09– Le sujet du jour.
00:26:11Noah fume des pétards.
00:26:15Je suis convoqué au journal de TF1.
00:26:18Et à ce moment-là, le ministre de la Santé, il s'appelait Bonnet, je crois.
00:26:21Il dit « Mais ce n'est pas vrai, Noah n'a jamais dit ça.
00:26:24C'est Ardisson qui a tout inventé ».
00:26:25Et là, j'ai fait un coup de bluff magnifique.
00:26:27J'ai dit « Écoutez, ce que j'ai sorti,
00:26:30c'est rien par rapport à ce qu'il m'a raconté.
00:26:32Donc, si vous continuez à me faire chier, je vais sortir le reste ».
00:26:35Je n'avais rien, évidemment.
00:26:36« Si vous continuez à me faire chier, je vais sortir le reste ».
00:26:38Non, ce n'était pas extraordinaire que Noah fume des pétards, si tu veux.
00:26:41Mais à l'époque, ça avait fait un scandale.
00:26:43Et ça, c'est ma première apparition à la télé.
00:26:44Mais ça, c'était au début des années 80.
00:26:46Et j'ai vraiment fait de la télé en 85,
00:26:49quand Marie-France Brière, qui dirigeait les variétés à TF1, m'a dit
00:26:53« Cette série-là, Descendre de police, fais-le-moi pour la télé ».
00:26:57Sauf que je ne pouvais pas aller devant les stars en leur disant
00:26:59« Tu vas parler, connard. Tu te démerdes ».
00:27:01On l'a fait.
00:27:03Et je me souviens, un jour, il y avait un chanteur qui s'appelait Yves Simon.
00:27:05Et on faisait l'interview dans une chambre d'hôtel.
00:27:08On lui a mis la tête dans la baignoire.
00:27:09« Tu vas parler, connard, mais tu vas parler ».
00:27:12Et on lui a brisé deux côtes.
00:27:14Après, il y avait Karen Cheryl.
00:27:15C'est quand même une autre époque, c'est ça.
00:27:16J'avais un dessin de bouteille.
00:27:18J'avais cassé une canette de croche.
00:27:19« Tu vas parler, oui ».
00:27:20Elle essaie d'attraper.
00:27:22Elle s'ouvre la main.
00:27:23Mais non, ça, c'était dans Descendre de police.
00:27:25L'émission s'appelle Descendre de police.
00:27:27C'est sur Arditube.
00:27:28Elle va voir, elle appelle le patron de la chaîne
00:27:30parce qu'il se trouve qu'elle travaillait, Karen Cheryl, à l'époque
00:27:32dans une émission qui s'appelait Vitamine.
00:27:34Elle appelle le patron de la chaîne.
00:27:35« Oui, Ardisson, pour votre émission, il m'a ouvert la main ».
00:27:39Puis ça a été arrêté.
00:27:40Et puis non, il y a eu, je ne sais pas, cinq, six numéros.
00:27:43Un jour, j'ai demandé à Jeanne Masse
00:27:45si elle était clitoridienne, vaginale ou anal.
00:27:50Et là, si tu veux, les mecs ont dit « bon, ça va ».
00:27:52Tu vois, même si on pouvait dire beaucoup de choses,
00:27:55il y avait un moment où c'était quand même tout le match.
00:27:57Ça t'a porté préjudice quand même, juste à ce moment-là ?
00:27:59Parce qu'après, ça a fait un peu ta marie de chevalerie.
00:28:01Je m'en foutais, mais tu ne peux pas savoir.
00:28:02Tu sais, moi, j'ai accumulé deux rébellions.
00:28:04Moi, j'ai eu 19 ans en 68.
00:28:06Donc déjà, on s'est quand même révolté contre le système,
00:28:08même si on n'était pas des grands révolutionnaires.
00:28:10Et puis la deuxième fois, j'avais vécu le punk,
00:28:12non pas en tant que punk, mais en tant que journaliste.
00:28:15C'était l'époque du bain douche, du palace.
00:28:18Donc moi, j'avais un journal avec des potes qui s'appelait Façade.
00:28:21Et donc, j'avais vu ces deux rébellions successives.
00:28:24Donc, quand je suis arrivé à la télé, je n'avais rien à faire de rien, vraiment.
00:28:27Après, la seule chose que j'ai fait, c'est que j'ai dit à Gainsbourg,
00:28:31qui pourtant choquait la terre entière.
00:28:33J'ai dit, mais Serge, avec tout ce que tu t'es envoyé,
00:28:35tu n'as pas peur que le petit Lulu soit un peu mongolo ?
00:28:38Et là, Gainsbourg, ils m'ont regardé.
00:28:40Ils voulaient en trouver celui-là.
00:28:43C'était à l'antenne.
00:28:44Et les gens ont dit, c'est un très mauvais animateur,
00:28:46mais il a un culot, un chancelier.
00:28:48Et à l'époque, tu pars à Scoupe à la Une, c'était F1.
00:28:52Scoupe à la Une, c'était en même temps des centres de police, c'était hard.
00:28:55Scoupe à la Une, c'est la version gentille, le dimanche après-midi,
00:28:58parce que c'est quand même là que j'ai sorti ça à Gainsbourg.
00:29:00C'est dans cette émission-là ?
00:29:01Oui.
00:29:01C'est Catherine Barabas qui produisait ?
00:29:02Heureusement, heureusement.
00:29:03Il paraît que tu as eu un malaise le jour de la première.
00:29:06C'est-à-dire que j'étais tellement tracker que le jour de la première,
00:29:10j'étais dans une loge, on tournait ça au POPB à Bercy,
00:29:14et tout était prêt.
00:29:15Je dis à Catherine, je n'y vais pas.
00:29:16Elle me dit, ça ne va pas.
00:29:18Je dis, non, non Catherine, dis-leur que j'ai le cancer,
00:29:21c'est quand même con.
00:29:22Tu leur as dit ça ?
00:29:23Oui, j'ai dit à Catherine, dis-leur que j'ai le cancer.
00:29:24Elle me dit, Thierry, quand tu as le cancer,
00:29:27si ce n'est pas un truc, tu ne peux pas mourir tout de suite.
00:29:29Tu vois, donc, à la limite.
00:29:31Elle m'a donné un coup de pied au cul, j'y suis allé,
00:29:33et je me souviens, c'était Henri Salvador,
00:29:36et on a pris le bon dans une prise et le jour dans l'autre,
00:29:39tellement j'étais à chier.
00:29:40Tu as commencé à bosser quand avec Laurent Baffi, exactement ?
00:29:43Laurent Baffi, un jour, il m'appelle pour une émission
00:29:46qu'il faisait à la radio,
00:29:48et il commence à me parler, je dis, vous savez,
00:29:49je n'ai pas trop le temps.
00:29:50Il me dit, non, non, non, je n'ai pas trop le temps, connard.
00:29:53Donc, j'éclate de rire.
00:29:55Et je la fais, son émission,
00:29:57et ma femme, la deuxième, était enceinte.
00:29:59Et donc, il avait monté un truc où elle m'appelait pendant l'émission,
00:30:01elle m'a dit, chérie, je suis désolé, c'est des jumeaux.
00:30:05Et moi, si tu veux, déjà, les enfants, je n'étais pas trop pour,
00:30:08mais des jumeaux, encore moins, deux fois moins.
00:30:11Ça m'avait fait marrer, je l'ai convoqué chez moi
00:30:13pour qu'il écrive des conneries.
00:30:14Il me dit, je veux bien intégrer toutes les conneries que tu veux,
00:30:17mais moi, je fais des magnétos dans la rue.
00:30:18Et il m'a montré un magnéto, il allait sur les Champs-Élysées,
00:30:22il arrêtait les gens qui avaient des blousons en skye.
00:30:25Et il disait aux gens, vous vous rendez compte, quand même,
00:30:28la douleur de la maman en skye,
00:30:31dont on tue les enfants,
00:30:32dont on tue les enfants pour faire des blousons.
00:30:35Il est vraiment fou.
00:30:36Et là, je me suis dit, le mec est génial.
00:30:38Pire coup qu'il ait fait, parce qu'il en a fait énormément.
00:30:41Il était vraiment incontrôlable.
00:30:42Oui, bien sûr, heureusement.
00:30:43Nadine de Rothschild s'occupait des bonnes manières,
00:30:45faisait des livres sur les bonnes manières.
00:30:47Il lui a dit, est-ce que saucer, c'est tromper ?
00:30:48Ce qui est formidable.
00:30:49Mais le pire qu'il a fait, c'est avec Jean Rochefort.
00:30:51Il y a Jean Rochefort qui vient dans l'émission,
00:30:53quand même, Jean Rochefort.
00:30:55Et je prépare, merci d'être là, Jean Rochefort.
00:30:58Je dis, ah bah, fille, tu connais Jean Rochefort ?
00:31:00Non.
00:31:01L'autre, il s'est dit, où je suis tombé ?
00:31:04Il y en a un qui me suce et l'autre qui dit qu'il ne me connaît pas.
00:31:09Non, non, je connais Laurent Jean Rochefort.
00:31:11Putain, un éléphant, ça trompe énormément.
00:31:12Il me dit, non, je ne connais pas.
00:31:14Je continue mon interview.
00:31:16Au bout de cinq minutes, il fait, Rochefort ?
00:31:18Je dis, non, Rochefort.
00:31:19Il dit, moi, je ne connais pas.
00:31:21T'imagines le mec, cinq minutes après, Rochefort ?
00:31:25Non, mais il est...
00:31:26Est-ce que t'as déjà dû couper un truc de Laurent ?
00:31:27Oui, quand c'était trop bigard.
00:31:30Ah !
00:31:30Quand c'était un peu, tu vois, quand c'était un peu lourdon, on coupait.
00:31:33Ce qu'on faisait aussi, c'est qu'il ne faisait pas la vanne instantanément.
00:31:37Quand il faisait la vanne deux minutes plus tard,
00:31:39on rapprochait la vanne au montage.
00:31:41Ah, waouh !
00:31:42J'ai compris, j'ai compris, pour que ça soit rapide.
00:31:44On ne passait pas par un...
00:31:45Moi, sur Tout le Monde en parle, je montais 20 heures.
00:31:47C'est-à-dire, du vendredi matin 10 heures au samedi matin, on montait.
00:31:50Et à l'époque, ce n'était pas les ordis.
00:31:52C'était plus long.
00:31:52Quand tu rajoutais un bout comme ça, il fallait recopier tout ce qu'il y avait après.
00:31:54C'était des bandes magnétiques.
00:31:55Ah, bien sûr, bien sûr.
00:31:56Et donc, oui, oui, oui.
00:31:57Et rien que pour des trucs comme ça, tu vois, je m'en souviens, en t'en parlant,
00:32:01je relisais le truc qu'on a venu de faire.
00:32:03J'ai dit, non, on va rapprocher la vanne de Laurent.
00:32:05Mais Thierry, il y a une demi-heure, on va recopier une demi-heure.
00:32:07Ça, c'était...
00:32:08Ouais.
00:32:09Et il a déjà vexé vraiment des gens ?
00:32:11Parce qu'on se demandait avec les pieds, qu'est-ce qu'il y en a qui ont vraiment mal pris ?
00:32:14Il a vexé des gens.
00:32:15Mais au bout d'un moment, surtout dans Tout le Monde en parle...
00:32:17Il le savait ?
00:32:18Voilà. Les gens savaient que c'était Laurent.
00:32:20Dans Double Jeu, la première émission que j'ai faite avec lui,
00:32:22il a vraiment vexé des gens, notamment Dorothée.
00:32:24Je ne sais plus ce qu'il avait sorti.
00:32:26Elle lui avait mis un soie champagne sur la tête.
00:32:28C'était...
00:32:30Il y a plein de rumeurs sur toi avec 40 ans de télé.
00:32:33Je les ai notées, je vais te les poser.
00:32:35Tu me dis si c'est vrai ou pas, d'accord ?
00:32:37Tu n'as jamais vécu avec aucune de tes femmes
00:32:39et tu as toujours habité dans un appartement célibataire.
00:32:41Oui, disons que c'est une...
00:32:44En fait, c'était Michel Morgan et Gérard Houry vivaient comme ça.
00:32:47Ensuite, Dutronc et François Zardy vivaient comme ça.
00:32:50Donc, j'étais assez impressionné par ça.
00:32:52De ne pas vivre ensemble ?
00:32:53Voilà, mais ce n'est pas pour ça qu'on ne se voit pas.
00:32:55Ce n'est pas pour ça qu'on ne s'appelle pas toute la journée.
00:32:57Mais on ne se marche pas sur les pieds dans la salle de bain le matin,
00:33:00tu vois, qui est quand même un truc un peu tue l'amour, non ?
00:33:03Ce n'est pas le meilleur moment.
00:33:05Audrey, ma femme actuelle, habite à Montmartre.
00:33:10Audrey Crespo-Mara qui fait le 20h de TF1 ?
00:33:12Qui fait le 20h pendant les vacances
00:33:13et qui fait surtout le portrait de 7 à 8, qui est un...
00:33:16Qui est génial, oui.
00:33:16C'est la plus longue interview de la télé, elle ne l'a plus regardée.
00:33:19Elle s'en sort bien.
00:33:21Et alors, voilà, mais on se voit tout le temps, évidemment.
00:33:23Dans la journée, elle peut passer chez moi, je peux passer chez elle.
00:33:26Ce n'est pas du tout parce qu'on ne s'aime pas.
00:33:28C'est parce qu'on s'aime beaucoup.
00:33:29Tu te serais battu en loge avec Stéphane Guillon ?
00:33:32Je ne me suis pas battu en loge, mais ça a failli,
00:33:34parce qu'il est allé raconter à la télé
00:33:36que quand je faisais des interviews comme le terrien du samedi 20h
00:33:39qui était extrêmement émouvante,
00:33:41où après avoir fait chier tout le monde,
00:33:43j'ai découvert l'empathie et la compassion
00:33:45et j'avais des larmes aux yeux à la fin.
00:33:47Il est allé raconter sur une chaîne concurrente
00:33:50qu'on me mettait des fausses gouttes.
00:33:51C'est vrai ?
00:33:52Oui, mais c'est immonde.
00:33:53C'est immonde.
00:33:55Ah oui, donc ça s'est un peu chauffé après.
00:33:56Ah oui, oui, oui.
00:33:58La plus grosse rumeur sur toi,
00:34:00ça a été que tu faisais boire tes invités en loge.
00:34:03Ce n'est pas une rumeur, ça c'est une réalité.
00:34:05Les gens, ils attendaient deux plombes,
00:34:06parce que moi je prenais mon temps.
00:34:08Parce qu'entre chaque invité,
00:34:09on s'arrêtait pour boire une coupe de champagne et fumer une cigarette.
00:34:12Donc quand tu as 14 invités,
00:34:13tu fais 14 coupes et 14 cigarettes.
00:34:15Et donc les gens, ils étaient en loge
00:34:17et on leur filait tout ce qu'ils voulaient,
00:34:19de la vodka, du whisky, du champagne.
00:34:20Tu savais que ça serait des meilleurs invités en plateau.
00:34:22Et après, ils arrivaient sur le plateau.
00:34:24Il y a un jour,
00:34:25j'étais en train de reviewer, je ne sais plus qui,
00:34:27et j'entends dans l'oreillette Catherine qui me dit
00:34:30« Bec BD ne peut pas rentrer sur le plateau. »
00:34:32Je dis « Non, mais enfin, il ne peut pas rentrer. »
00:34:34Tout en train de dire « Mais enfin, il ne peut pas rentrer. »
00:34:36Elle me dit « Non, non, non, non, non. »
00:34:37Je dis « Enfin, il n'a qu'à se démerder. »
00:34:39Elle me dit « Non, il est couché dans son vomi. »
00:34:41Mais non, je vois pas.
00:34:42Il n'est pas venu.
00:34:44Il est venu la semaine d'après,
00:34:45il est tombé sur Marc-Edouard Nab,
00:34:46qui l'a dézingué.
00:34:47Il aurait mieux fait de rentrer, vraiment.
00:34:49Ça allait jusqu'à là, en loge ?
00:34:52Oui, les mecs se torchaient quand ils arrivaient, c'était…
00:34:55Tu t'habilles toujours en noir,
00:34:57tu es complexé par tes formes.
00:34:59Avant, maintenant j'ai perdu 13 kilos.
00:35:01Donc si tu veux, je mets très bien.
00:35:02Mais j'étais un peu gros toute ma vie
00:35:04et je ne m'aimais pas.
00:35:05C'était très compliqué,
00:35:06il fallait me filmer à hauteur, là,
00:35:08pour pas qu'on voit mon ventre.
00:35:10J'ai toujours été un peu complexé que ça.
00:35:11Puis un jour, je me suis dit « Putain, t'es con quoi.
00:35:13Essaye avant de mourir de savoir ce que c'est d'être mince. »
00:35:16Et donc j'ai perdu…
00:35:18Je suis passé de 92, là je dois être à 76 et demi.
00:35:21D'accord, ah ouais, donc t'as fondu quand même.
00:35:23Je suis beaucoup mieux.
00:35:24Et est-ce que c'est vrai que t'avais un outil
00:35:25pour enlever un peu les rides ?
00:35:26Ah oui !
00:35:27Ça c'est vrai ?
00:35:27C'est du skin control, c'est-à-dire que
00:35:30comme je me trouvais pas assez beau,
00:35:34on mettait du skin control.
00:35:35Sauf qu'à un moment, sur « Salut les terriens »,
00:35:37t'avais les invités qui étaient nets
00:35:39et moi qui étais carrément flou.
00:35:41Donc un jour, il y a Serge Calfon…
00:35:42Comme un filtre Snapchat, quoi ?
00:35:43Ouais, c'est un gros filtre.
00:35:44Un jour, Serge Calfon me dit « Écoute Thierry,
00:35:48je sais pas si je peux te le dire,
00:35:49mais là franchement, ton skin control c'est beaucoup, tu vois. »
00:35:52Et il m'a montré des images des invités.
00:35:54Et mon image, on aurait dit deux émissions différentes.
00:35:57Donc j'ai accepté d'être un peu moins filtré.
00:35:59Ah ouais, carrément, ok.
00:36:00Ça c'est drôle, ça.
00:36:01Ça c'est vrai.
00:36:03Ça, tu vois, c'est le genre de…
00:36:04Il y a plein de rumeurs, ouais.
00:36:05Ouais, exactement.
00:36:07« Tu aurais été arrêté une fois par la police
00:36:09en possession de Viagra. »
00:36:10Non.
00:36:11Ça c'est des conneries, ça c'est des vannes.
00:36:12Je me suis fait arrêter à Cincinnati
00:36:16en possession de la chiche.
00:36:18Ok.
00:36:18C'est une des pires histoires qui me sont arrivées.
00:36:21Pourquoi ?
00:36:21Parce que moi, on était en première classe.
00:36:23Je montais une chaîne avec Sonny Picture,
00:36:26qui était une chaîne en direct 24-24,
00:36:28qui s'appelait Free One.
00:36:29Et j'étais associé avec Sonny Picture.
00:36:31Et c'est d'ailleurs l'idée que Bolloré a piquée
00:36:33pour faire Direct 8.
00:36:34Il s'est pas fait chier.
00:36:35Et donc si tu veux,
00:36:37on avait fumé en première,
00:36:39parce qu'il y avait que nous en première dans l'avion,
00:36:40donc on a fumé un pétard.
00:36:41J'arrive, on se met en rang,
00:36:43et là je vois au fond de la salle,
00:36:45au fond du hall...
00:36:46T'es aux Etats-Unis du coup ?
00:36:47Aux Etats-Unis,
00:36:49un mec avec des Ray-Bans jaunes,
00:36:51un chien,
00:36:52et je sais pas pourquoi,
00:36:53quand je l'ai vu, je me suis dit
00:36:54« Putain, ça va tomber sur toi ! »
00:36:56Le mec lâche le chien,
00:36:57le chien, voilà !
00:36:58Il vient sur moi tout de suite.
00:36:59Il commence à me renifler les poches.
00:37:01J'avais un gramme de shit, tu vois.
00:37:03Au lieu de le bouffer comme un con,
00:37:04j'ai dit « Bon, j'ai payé 500 dollars. »
00:37:07500 dollars pour un chien ?
00:37:08500 dollars.
00:37:09Mais j'ai pensé que c'était fini.
00:37:11Les mecs m'ont mis en tôle,
00:37:12j'ai passé la journée en tôle,
00:37:14mais je tapais à la porte en me disant
00:37:15« Je veux de l'eau »,
00:37:16ils m'ouvraient pas.
00:37:17Ah c'est vrai ?
00:37:17Ah ouais.
00:37:18Et le soir, ils m'ont remis dans l'avion
00:37:19pour rentrer en France.
00:37:20Mais non !
00:37:21Et ils m'ont rendu mon passeport
00:37:22au-dessus de l'Islande,
00:37:24parce que l'avion ne pouvait plus
00:37:25se poser aux Etats-Unis.
00:37:26Tant qu'on n'était pas dans un endroit
00:37:28où l'avion pouvait se poser
00:37:29en dehors des Etats-Unis,
00:37:30ils m'ont pas rendu mon passeport.
00:37:31Le lendemain matin,
00:37:32j'arrive à mon bureau,
00:37:34les gens me regardaient
00:37:35comme si j'étais mort.
00:37:36Je me disais « C'est un fantôme ! »
00:37:37Ils me pensaient que j'étais aux Etats-Unis.
00:37:39Et là, je retourne aux Etats-Unis.
00:37:41Non, là je tombe sur un mec,
00:37:45au Matisse,
00:37:45qui était l'endroit où on avait boire le soir.
00:37:47Je lui raconte mon histoire.
00:37:48Il me dit « Mais t'en fais pas,
00:37:49je te fais effacer de l'ordinateur,
00:37:51t'as plus de problèmes. »
00:37:52J'arrive aux Etats-Unis,
00:37:53une autre fois,
00:37:54et le mec me dit
00:37:55« Alors, vous avez des problèmes
00:37:56pour rentrer aux Etats-Unis ? »
00:37:57Et moi je lui dis, tu vois,
00:37:59Jean-Fernandel,
00:37:59« Non, pas de problème, tout va bien. »
00:38:01Le mec m'a dit « On va vous rafraîchir la mémoire. »
00:38:03Évidemment, c'était pas effacer de l'ordinateur.
00:38:05Ils m'ont remis dans l'avion.
00:38:06Ils m'ont renvoyé en France.
00:38:07Tu peux le croire, ça ?
00:38:09Deux fois d'affilée ?
00:38:10Exceptionnel.
00:38:11Quand je suis arrivé en France,
00:38:12là, j'ai dit « J'en ai plein de cul. »
00:38:13Donc, j'ai appelé Bernard Kouchner,
00:38:15j'ai appelé tous les gens que je connaissais
00:38:16qui étaient un peu haut placés,
00:38:18en me disant « Écoutez les mecs,
00:38:19dites-leur que… »
00:38:20Donc là, j'ai eu un visa,
00:38:21mais je ne peux plus rentrer aux États-Unis
00:38:25avec l'Esta, comme tout le monde,
00:38:26j'ai un visa,
00:38:27ce qui fait qu'à chaque fois que je rentre aux États-Unis,
00:38:29je dois passer par un bureau
00:38:30où on me repose des questions.
00:38:31Ah, wow !
00:38:32Et l'an dernier,
00:38:33quand les Américains de Warner Bros.
00:38:35ont acheté mon émission « Hôtel du Temps »,
00:38:37je suis allé aux États-Unis.
00:38:38J'arrive, de nouveau, interrogatoire.
00:38:40La fille me dit « Vous êtes là pour quoi ? »
00:38:41Ben, j'ai dit « J'ai rendez-vous chez Warner Bros. »
00:38:44« Je connais pas. »
00:38:44Ben, je dis « Si, Warner Bros. »
00:38:46« Non, je connais pas les frères Warner. »
00:38:47Excusez-moi, la fille connaissait même pas Warner Bros.
00:38:49Après, « Vous êtes dans quel hôtel ? »
00:38:50Je dis « Beverly Hills Hotel. »
00:38:52« Je connais pas. »
00:38:53Alors, là, j'ai dit « Ça commence très très mal, tu vois. »
00:38:56Et là, tu sais plus…
00:38:56C'est exprès ?
00:38:57Tu sais plus, oui, bien sûr.
00:38:58Tu sais plus quoi faire, là.
00:39:00Et puis, à un moment, elle m'a dit « Allez-y, quoi. »
00:39:01Donc, maintenant, je rentre.
00:39:02Mais le chauffeur qui m'attendait,
00:39:04il avait un pétard long comme ça, tu vois.
00:39:05Ben oui, en plus, c'est légal maintenant.
00:39:07Ben non, c'est légal.
00:39:07Et là, directement, j'ai dit au chauffeur
00:39:09« On va dans un magasin pour acheter de l'herbe. »
00:39:11Donc, on est allés acheter de l'herbe.
00:39:12Alors qu'ils m'ont fait chier pendant 10 ans
00:39:14pour un gramme de shit.
00:39:15Maintenant, quand je vais aux États-Unis,
00:39:17je vais acheter de l'herbe en sortant de la honte.
00:39:19Il y a une autre rumeur qui est assez drôle.
00:39:22Enfin, il y en a deux qui sont étonnantes.
00:39:23« Tu aurais été l'amant de la deuxième femme du chat d'Iran. »
00:39:26Oui, Soraya.
00:39:27Ça, c'est vrai ?
00:39:28Oui, c'est vrai.
00:39:28À un moment, je me disais, dans le fond,
00:39:29« Gigolo, c'est pas mal. »
00:39:31Et je me disais…
00:39:33Je me disais « Pourquoi pas ? »
00:39:35Mais…
00:39:36Alors, j'allais chez elle.
00:39:37Elle habitait Avenue Montaigne.
00:39:39Elle était en France, elle ?
00:39:40Elle était en France.
00:39:41Elle habitait Avenue Montaigne.
00:39:42Alors, j'allais.
00:39:42On buvait une coupe de champagne.
00:39:43Après, on descendait directement dans le parking.
00:39:46Elle avait une Rolls qu'elle conduisait elle-même.
00:39:48On allait dîner chez Maxime.
00:39:49Mais je me faisais tellement chier.
00:39:51C'était sa deuxième femme, à ce moment-là ?
00:39:53C'était sa deuxième femme.
00:39:54Je trouve que la première était la fille du roi d'Égypte.
00:39:57La deuxième, c'était Soraya.
00:39:59Et la troisième, c'était Farah Diba.
00:40:00Et t'as pas eu peur d'avoir de problèmes avec ça, non ?
00:40:02Aucun problème.
00:40:03Elle était divorcée du chat d'Iran.
00:40:04Ah, elle était divorcée, déjà.
00:40:05Elle pouvait pas avoir d'enfant.
00:40:06C'est pour ça qu'il l'avait divorcée.
00:40:07Alors, rumeur assez exceptionnelle.
00:40:10Il y a des gens qui t'auraient aperçu dans un bar à escorte avec Laurent Ruquier.
00:40:14Oui, c'est-à-dire qu'en fait,
00:40:16je voulais absolument produire une émission avec Laurent Ruquier.
00:40:18D'ailleurs, j'ai bien fait de la produire.
00:40:20C'était On a tout essayé.
00:40:21Non, c'est vrai ?
00:40:22Ah, c'est toi qui le produisait ?
00:40:23Moi qui l'ai inventé et produit.
00:40:24Ça a duré dix ans.
00:40:25Il s'est acheté un appartement, une propriété.
00:40:27Mais il voulait pas le faire.
00:40:29Il voulait travailler avec son copain Marc-Olivier Fogiel sur Canal.
00:40:33Et moi, je savais plus quoi faire pour le séduire.
00:40:35Un soir, je lui ai dit, viens, on sort tous les deux et tout.
00:40:37Et je l'amène.
00:40:38C'était pas un bar, c'est une espèce de petite boîte avec un spectacle.
00:40:40C'est là où après, il y avait le Baron.
00:40:42Ah, d'accord.
00:40:43Mais je me souviens plus comment ça s'appelle.
00:40:44Un lieu un peu branché de la nuit, par exemple.
00:40:45La nuit, ouais, mais là, il y avait...
00:40:46C'est fermé maintenant.
00:40:47Là, il y avait des girls.
00:40:48OK.
00:40:48Le Baron, c'était branché.
00:40:49Là, c'était pas du tout branché.
00:40:50C'était un bar à touristes avec des girls.
00:40:53Voilà, bon.
00:40:54Et donc, on arrive.
00:40:55Bon, moi, une fille me branche, je discute avec elle.
00:40:57Je passe la soirée à bord des coups et discute avec elle.
00:40:59Laurent, pareil.
00:41:00Il passe la soirée à discuter à bord des coups avec la fille.
00:41:03Puis à la fin, il lui dit, vous savez, moi, je suis pas client, quoi.
00:41:06Je suis homosexuel.
00:41:07Je suis pas client.
00:41:09Je suis désolé, je vous ai fait perdre votre soirée, en fait.
00:41:11Ah oui, parce qu'il y a une fille qui a dansé sur lui.
00:41:12Oui, bien sûr, elle était là.
00:41:14Et là où il a été, on sort du truc.
00:41:16Il y avait un distributeur automatique de billets en face.
00:41:19Il prend, je sais plus combien.
00:41:21Il revient, il le donne à la fille.
00:41:23Mais non !
00:41:25C'est bien élevé, quand même.
00:41:26C'est très élégant de sa part, dis donc.
00:41:28Et c'est grâce à cette soirée ?
00:41:29Après, il a fait l'émission et il n'a pas regretté parce que c'était un énorme succès.
00:41:32Oui, ça a été un de ses plus gros cartons.
00:41:34Oui, on faisait 20% de part de marché tous les soirs.
00:41:36C'est quoi l'émission que tu as préféré faire en tant qu'animateur, maintenant qu'il y a du recul ?
00:41:40L'émission que j'ai préférée, c'est Paris Dernière.
00:41:43Parce qu'on partait le soir, c'est en caméra subjective, donc la nuit dans Paris.
00:41:46Mais on ne me voyait pas.
00:41:48Donc, je n'avais pas de problème d'être gros, de ne pas être gros, de transpirer.
00:41:52Je n'avais pas de problème, on ne me voyait pas.
00:41:54Et alors, on commençait vers 9h du soir dans un bar d'hôtel avec des prix Goncourt.
00:41:58Ça commençait très chic et ça se terminait à 3h du matin dans les boîtes de partouze.
00:42:03Et donc, c'est une espèce de dérive nocturne, si tu veux.
00:42:06C'est comme si on passait vraiment une nuit à Paris.
00:42:10Et moi, j'ai interviewé des mecs qui baisaient en disant, nous, les libertins et tout.
00:42:13Le mec, il répondait aux interviews, mais c'est sur YouTube.
00:42:16Et nous, les libertins, c'était au Cléopâtre.
00:42:19Paris Dernière, on a fait des trucs de fous.
00:42:21On est allé visiter des fabriques de poupées gonflables.
00:42:26On a été aller visiter tout ce qu'on pouvait.
00:42:28On faisait ce qu'on voulait.
00:42:29Ça te permettait de faire ce que tu avais envie de faire ?
00:42:30Oui, voilà. C'est peut-être l'émission où j'ai fait le plus ce que j'avais envie de faire.
00:42:35On parle souvent des succès et des échecs.
00:42:38Beaucoup dans les podcasts américains, c'est assez intéressant pour comprendre aussi.
00:42:41On apprend avec les échecs.
00:42:42Est-ce que toi, tu as eu un échec professionnel où tu t'es dit,
00:42:44vraiment, je n'aurais pas dû faire cette émission ou cette chose ?
00:42:47J'en ai eu plein.
00:42:47J'ai fait une émission qui s'appelait « Autant n'en porte le temps ».
00:42:51Alors, le principe, écoute bien, c'était des invités du présent,
00:42:55mais aussi du passé et aussi du futur.
00:42:57Donc, dans la même émission, tu pouvais avoir Louis XVI,
00:43:02n'importe quel chanteur que tu voudras, Danny Briand.
00:43:05Et puis après, il y avait le fils que Jane Birkin aurait pu avoir avec Bernard Tapie, de toute façon.
00:43:10Donc, il y avait un comédien qui jouait le rôle du fils et c'était…
00:43:14C'était nul, je crois.
00:43:16J'en ai fait, qui n'ont pas duré longtemps, mais qui étaient formidables, comme Ardimath,
00:43:20où je disais, si vous ne regardez pas l'émission, je tue le chien.
00:43:22J'avais un chien et j'étais comme ça, je vais tuer le chien.
00:43:26Et il y avait François Rollin, qui était mon assistant, qui disait, Thierry, l'audience baisse.
00:43:30Je disais, je vais tuer le chien.
00:43:32Et un jour, il y a Corti qui enlève, je dis, patronne, c'est moi, ce n'est pas le chien.
00:43:38Philippe Corti, qui était DJ et qui est comédien aujourd'hui, qui tourne.
00:43:42Oui, oui, je l'adore, c'est vraiment…
00:43:44Il mixait dans Interville, même.
00:43:45Il a inventé un truc, Philippe, qui, depuis, est beaucoup utilisé.
00:43:50C'est que c'est le seul mec qui est capable, dans une soirée, de mettre Luis Mariano,
00:43:55il met Mexico à minuit, tu vois, ou de la musique classique.
00:43:59Il avait un sens de la fête, il avait un sens de la transgression qui était vraiment incroyable.
00:44:04Est-ce qu'on t'a donné un… C'est quoi le pire conseil qu'on t'ait donné dans ce milieu ?
00:44:08C'est mon père.
00:44:10Il m'a dit, tu sais, tu devrais être…
00:44:12À l'époque, ils habitaient dans le centre de la France.
00:44:15Il m'avait trouvé un boulot de journaliste à la montagne, à Clermont-Ferrand.
00:44:18Et je lui dis, tu vois, papa, je t'adore, mais je ne vais pas le faire.
00:44:21Et je vais aller à Paris.
00:44:23Tu n'y arriveras jamais, mais qu'est-ce que tu vas aller faire à Paris ?
00:44:26Papa, je vais peut-être faire de la pub.
00:44:27Mais c'est boucher la pub, enfin, qu'est-ce que tu vas faire de la pub ? Reste là.
00:44:32Et je suis allé à Paris, avec 50 balles, parce qu'il n'a pas voulu me donner de blé.
00:44:36Et un an après, je gagnais plus que lui, si tu veux, donc c'était un peu, voilà.
00:44:39Et à chaque fois, j'adore mon père, j'adore mes parents, je les adorais.
00:44:42Mais à chaque fois, après, je fais de la pub.
00:44:44Après, je leur dis, vous savez, je vais faire de la télé.
00:44:46Oh non, ne fais pas de la télé, tu vois.
00:44:48Après, je réussis à la télé.
00:44:50Je dis, je vais faire du cinéma.
00:44:51Non, non, non, ne fais pas du cinéma.
00:44:52Oui, ils avaient plus…
00:44:53Ah là là !
00:44:53Peut-être que c'est de la peur pour toi, ils n'avaient pas envie de te pousser.
00:44:56Moi, mes enfants, moi, je suis comme une mère juive, quoi.
00:44:59Je leur dis, vous êtes les meilleurs, vous êtes les plus forts.
00:45:02Vous allez y arriver, craignez personne et tout.
00:45:04Moi, toute ma vie, enfin toute ma jeunesse et mon adolescence,
00:45:08on m'a expliqué qu'il fallait que je reste à ma place.
00:45:11C'est la mentalité catho.
00:45:13Il faut être où on est, il faut accepter,
00:45:15parce que de toute façon, c'est après qu'on ira au paradis.
00:45:17Donc, quand on est sur Terre, ce n'est pas la peine de trop vouloir de choses.
00:45:20Et puis, comme on nous explique dans cette religion,
00:45:23les derniers seront les premiers qui peuvent croire ça.
00:45:29Je suis catholique.
00:45:30Oui, c'est ça.
00:45:31Grand amour pour Jésus Christ.
00:45:33Mais la religion catholique, les conneries qu'on te raconte quand t'es petit,
00:45:36putain, c'est dur.
00:45:39Est-ce que tu as déjà été, on va reparler des enfants juste après,
00:45:42mais c'est assez intéressant, tu te rends compte après, parfois avec le recul,
00:45:45est-ce que, à un moment donné, t'as pris la grosse tête ou tu t'es dit,
00:45:47tiens, peut-être que j'étais un peu déconnecté des réalités ?
00:45:50Disons qu'il y a eu, à l'époque de Tout le monde en parle,
00:45:53je n'avais pas la grosse tête, mais j'étais autoritaire.
00:45:57Je voulais, et moi, je sais ce que je veux.
00:45:59J'étais un peu autoritaire.
00:46:00Je ne prenais pas assez de temps pour les autres,
00:46:05ce qui leur arrivait, leur vie, leurs problèmes.
00:46:08Après, ça a été.
00:46:10Il y a eu une époque, à Tout le monde en parle,
00:46:11où j'étais un peu trop selfish et un peu trop autoritaire.
00:46:15Mais je n'ai pas fait non plus des trucs incroyables.
00:46:18Non, non, mais tu dis, dans le comportement, tu t'es rendu compte après.
00:46:21Tiens, j'aurais peut-être dû m'occuper plus de tes collaborateurs.
00:46:24Oui, je me suis dit,
00:46:27t'as pris un peu le melon, si tu veux.
00:46:29Mais comme je me suis fait virer à chaque fois,
00:46:31le melon, ça passait vite.
00:46:33C'est un métier où, à la fois, il faut de l'ego, c'est assez bizarre,
00:46:35et en même temps, il n'en faut pas, parce que tu le fais tout le temps.
00:46:37Déjà, il n'en faut pas, parce que quand tu interviews quelqu'un,
00:46:39c'est lui dont on parle.
00:46:40Donc, ton ego, tu le mets un peu, voilà.
00:46:42Et puis, non, mais moi, je me faisais virer à chaque fois.
00:46:44Donc, ça me ramenait le compteur à zéro.
00:46:46C'est-à-dire que Tout le monde en parle, je me suis fait virer aussi.
00:46:48Et j'ai fini, je suis allé sur Canal à cette époque-là.
00:46:51Donc, c'est ça, ça calme.
00:46:52Oui, ça t'a calmé un peu.
00:46:54Tu disais, dans une interview, ce qui m'intéressait,
00:46:56c'était l'argent, partir en vacances à New York,
00:46:58dormir à l'Hôtel Pierre, aller en vacances au Maldives.
00:47:01Tu parlais tout à l'heure de tes voyages.
00:47:03Toi, tu venais d'une famille qui n'avait pas du tout d'argent.
00:47:06Tu as pu te payer les trucs dont tu rêvais.
00:47:07Mais c'est tout à fait ça.
00:47:09On n'avait pas d'argent.
00:47:11Quand mon père me ramenait de Chamonix à Annecy,
00:47:13où j'étais pensionnaire chez les curés,
00:47:16on avait une Dauphine.
00:47:18On n'avait pas une DS19.
00:47:20On passait devant des propriétés avec des allées d'arbres.
00:47:22Et là, c'est parce qu'ils en ont acheté une à la fin.
00:47:24Une allée d'arbres, une belle maison de maître au fond.
00:47:27Je passais, je me disais, pourquoi on n'habite pas là ?
00:47:29Ça fait rêver.
00:47:29Et en même temps, c'est pas ça qui t'a...
00:47:30Est-ce que c'est pas ça qui t'a donné envie ?
00:47:32Bien sûr, ça m'a...
00:47:33Je me suis dit, à un moment,
00:47:35c'est presque que je suis pané dans la bonne famille.
00:47:38Je ne me sentais tellement pas comme eux.
00:47:39Il y a une erreur à la maternité, tu vois.
00:47:42Et c'est vrai que j'ai une revanche à prendre.
00:47:43Et quand je suis arrivé à Paris,
00:47:46j'ai écrit deux bouquins qui ont été publiés tout de suite
00:47:48aux éditions du Seuil.
00:47:49Je me suis dit, putain, si t'es écrivain professionnel,
00:47:53tu pourras pas aller à l'Hôtel Pierre à New York en Concorde.
00:47:56Tu pourras pas aller au Maldives.
00:47:58Tu pourras pas aller au Seychelles ou n'importe où.
00:48:00Et donc, j'ai retourné ma veste, comme disait Gainsbourg.
00:48:02Elle était doublée de visons.
00:48:03J'ai fait de la pub.
00:48:05Et effectivement, après, j'ai écrit des livres.
00:48:08J'ai fait deux best-sellers à 100 000 exemplaires.
00:48:10Mais si tu veux, c'était pas mon métier.
00:48:12C'était un hobby.
00:48:13J'ai pas eu le courage de devenir écrivain professionnel.
00:48:17C'est-à-dire que, peut-être que j'avais aussi le sentiment
00:48:21que j'étais pas celui des litzines.
00:48:22J'avais pas un message à apporter à l'humanité non plus.
00:48:25Avec cette notoriété énorme à un moment donné,
00:48:27est-ce qu'on t'a déjà reconnu dans un endroit un peu insolite,
00:48:29un peu drôle, où t'étais ?
00:48:31Dans les boîtes d'échangistes, c'est quand j'allais à la rue.
00:48:34Et là, t'es...
00:48:35Moi, je sais pas, aux chandelles, les mecs arrivaient,
00:48:39ils sonnaient, ils disaient, il est là, Ardisson ?
00:48:40Le mec disait, non, attendez, il est pas là tous les jours non plus.
00:48:43T'y étais pas pour les tournages, t'y es allé...
00:48:45Ah oui, après, j'y suis allé pour le plaisir, évidemment.
00:48:48Écoute, on a qu'une vie, chacun fait sa vie.
00:48:51Et du coup, ça te posait des problèmes.
00:48:53Au bout d'un moment, tu pouvais plus vivre même ta sexualité normalement.
00:48:55Maintenant, de toute façon, je peux rien faire.
00:48:57En plus, ma femme est connue, elle fait le journal télévisé.
00:48:59Aussitôt.
00:49:03Tu parlais des enfants.
00:49:05Tu en as combien ?
00:49:06Trois.
00:49:07Tu en as trois aujourd'hui.
00:49:08Comment ça se passe avec eux ?
00:49:09Est-ce que tu reproduis le schéma dont tu disais qu'il était beaucoup plus...
00:49:12Oui, moi, j'essaye de les encourager parce que c'est la meilleure méthode.
00:49:18Donc, j'ai toujours essayé de les encourager.
00:49:20C'est vrai que je n'ai pas beaucoup vu à l'époque où j'avais ce succès phénoménal.
00:49:24Pas assez, aujourd'hui.
00:49:25Et aujourd'hui, je les vois beaucoup.
00:49:26Mais surtout, ce qui est très agréable, c'est les petits enfants.
00:49:29Ça, c'est génial parce que le petit enfant,
00:49:31on te l'amène laver, coiffer, habiller.
00:49:34Pour pas les emmerder.
00:49:35Tu dis, oh qu'il est beau !
00:49:36Et tu le rends à sa mère.
00:49:38Donc ça, c'est pas mal.
00:49:39Tu fais pas les nuits.
00:49:40Ouais, tu fais rien.
00:49:41De toute façon, j'ai jamais fait beaucoup les nuits.
00:49:42Il paraît qu'on aime plus ses petits enfants que ses grands-parents.
00:49:44C'est ce que tous les grands-parents disent.
00:49:45L'amour, il est décuplé.
00:49:46Oui, moi, je prends beaucoup de plaisir.
00:49:48Écoute, tu ne le croiras pas, mais tous les dimanches à midi,
00:49:51je fais un déjeuner avec ma fille, son mari et mes petits-enfants.
00:49:54Ah, trop marrant.
00:49:55Et je suis très heureux.
00:49:56Et c'est une discussion qu'on a de temps en temps avec des amis à droite à gauche
00:50:00ou les parents d'amis en fonction de l'âge exact.
00:50:02Mais souvent, quand tu as une vie où tu n'as pas eu trop d'argent au départ,
00:50:06t'as eu des parents sévères,
00:50:08est-ce qu'après, tu achètes beaucoup de choses à tes enfants dont tu rêvais toi ?
00:50:11Tu vois, des jeux que tu ne pouvais pas te payer.
00:50:13Je leur ai offert une propriété en Normandie.
00:50:15Ils ont été élevés dans une propriété en Normandie qui est plutôt pas mal,
00:50:18avec des poneys, avec des animaux, avec...
00:50:21Tu vois, ils ont eu...
00:50:22Exactement moi qui passais devant ce genre de propriété,
00:50:25pourquoi je n'habite pas là,
00:50:27eux, ils y ont habité.
00:50:28C'est ce que j'ai fait pour eux, évidemment.
00:50:29Et est-ce qu'après, ça ne les ramollit pas ?
00:50:31Si.
00:50:32Je dis souvent à mon fils, qui réussit très bien,
00:50:35je lui dis, tu n'as pas la haine.
00:50:38Tu n'as pas la haine.
00:50:39Moi, j'avais la haine.
00:50:40C'est-à-dire, je voulais y arriver.
00:50:41J'étais prêt à tout pour y arriver.
00:50:43Et dans le regard, tu sens...
00:50:45J'étais un...
00:50:47C'est quelqu'un qui a écrit ça sur moi.
00:50:49J'étais un killer scorsésien.
00:50:51C'est-à-dire que j'étais prêt à tout pour y arriver.
00:50:54Je n'ai pas malheureusement...
00:50:55Enfin, heureusement, pas eu à faire des choses irracontables.
00:50:59Mais j'avais une énergie...
00:51:00Une rage un peu intérieure.
00:51:01Tous les week-ends, j'ai travaillé,
00:51:03je prenais peu de vacances, même s'elles étaient chères,
00:51:07parce que je voulais y arriver.
00:51:09Si je n'y étais pas arrivé, je serais mort.
00:51:11Et du coup, ça, sur les enfants, tu vois qu'il y a une différence ?
00:51:13Oui, parce qu'ils sont...
00:51:15Je ne dis pas qu'ils ne foutent rien, au contraire, il y en a beaucoup.
00:51:17Ils n'ont pas cette espèce de haine.
00:51:19Moi, j'ai mis ma vie dans l'affaire.
00:51:21C'est-à-dire que la télé, quand j'ai compris que c'était mon destin,
00:51:25ce que je ne regrette pas du tout,
00:51:27mais quand j'ai compris, j'ai tout mis dedans.
00:51:29J'ai mis toute ma vie dedans.
00:51:30Quand tu as connu une énorme notoriété comme ça,
00:51:33est-ce que tu as eu des problèmes avec des fans qui venaient de chez toi ?
00:51:36Est-ce que tu as connu des gens un peu bizarres ?
00:51:37Je vais te dire, oui, bien sûr.
00:51:39J'ai eu une fan qui venait chez moi,
00:51:42c'est-à-dire 93 rue de Faubourg-Saint-Honoré, à l'époque, au quatrième étage.
00:51:46C'était vraiment ton adresse ?
00:51:47Elle était devant... Elle restait devant ma porte.
00:51:50Elle ne voulait pas partir.
00:51:52Et un jour, je suis arrivé à poil, j'ai ouvert la porte à poil.
00:51:54Elle a fait... Elle est partie.
00:51:55Je n'ai plus jamais revu.
00:51:56C'est vrai ?
00:51:57Oui, bien sûr.
00:51:58Tu donnais vraiment ton adresse dans le titre de l'émission ?
00:52:00Oui, il y avait mon adresse dans le titre de l'émission.
00:52:01Donc, si tu veux, j'étais... Mais là, c'est pareil.
00:52:03On va refaire un dîner exceptionnel.
00:52:06214 rue de Rivoli, qu'est-ce que tu veux ?
00:52:08La chaîne me dit, vous n'emmerdez pas, on va le faire dans une boîte de nuit.
00:52:10Je dis, ben non.
00:52:12Si on fait un dîner dans l'esprit de 93 Faubourg-Saint-Honoré,
00:52:16il faut que ce soit 214 rue de Rivoli.
00:52:18Est-ce que tu as un invité qui a toujours refusé de venir chez toi,
00:52:21pour x ou y raison, que tu n'as jamais eu ?
00:52:23Écoute, il y avait Johnny Hallyday qui ne voulait pas venir.
00:52:25Finalement, il est venu et ça s'est hyper bien passé.
00:52:29Qui est-ce qui n'est pas venu ? Non, je...
00:52:31Il n'y a jamais quelqu'un qui t'a refusé toute ta carrière ?
00:52:33Non, franchement, non, non.
00:52:34Parce qu'il ne t'aimait pas ou vous n'aviez pas de famille ?
00:52:36Il n'y a pas quelqu'un d'important pour moi qui n'est pas venu.
00:52:38Oui, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
00:52:40J'aimerais qu'on fasse quelque chose aussi, c'est le texte à trous.
00:52:43Tu le fais, j'essaie de reprendre un peu tes concepts à toi
00:52:45pour essayer de réadapter.
00:52:45C'est intéressant de voir celui qui le faisait le faire.
00:52:48Et après, on fera un « Qu'est-ce qui fait chier, Thierrardisson ? »
00:52:50D'accord.
00:52:51Ou en fait, quand t'es content, ce sera comme ça.
00:52:53Quand t'es pas content, ce sera comme ça.
00:52:54Je vais te citer les choses d'aujourd'hui.
00:52:56Et tu vas me dire, c'est pour avoir un peu ton opinion à toi.
00:53:00La personnalité la plus boomer que je connaisse, c'est évidemment...
00:53:05C'est Bec Bédé, je crois.
00:53:06Il ne s'en cache pas, d'ailleurs.
00:53:08Qu'il soit boomer, c'est vrai ?
00:53:09Qu'il soit boomer.
00:53:10Oui.
00:53:10Oui, oui, il le dit partout.
00:53:12Maintenant, après avoir été le jeune bourgeois
00:53:16qui prenait de la cocaïne et qui écrivait des livres,
00:53:19il est le boomer, il est l'incarnation du boomer.
00:53:21Si mes parents pouvaient m'entendre, je leur dirais que...
00:53:26Ben que j'ai eu raison de ne pas les écouter.
00:53:31Je ne peux plus supporter...
00:53:34Je ne supporte plus grand-chose, là.
00:53:37Disons, tout ce qui est politiquement correct,
00:53:40tout ce qui est wookisme, etc.
00:53:43Bon, ça, ça m'énerve énormément.
00:53:45Mais je ne supporte plus rien.
00:53:46Ça m'a mis trois quarts d'heure pour arriver, tu vois.
00:53:48Je veux dire, c'est insupportable.
00:53:49Paris non plus, oui.
00:53:50Paris, oui.
00:53:56Ben, je dirais, je n'aurais jamais mieux...
00:53:58Peut-être Jimmy Somerville.
00:54:00Il arrive, il s'assoit en face de moi.
00:54:03On était au bar, au Palace,
00:54:06on faisait lunettes noires pour mes blanches.
00:54:08Et puis, il voit la fiche, il lit à l'envers.
00:54:11La première question, c'était
00:54:13« Qu'est-ce que ça te fait quand on t'appelle tronche de patate ? »
00:54:16Et il m'a dit
00:54:18« You gonna ask me this question ?
00:54:19Tu vas vraiment me demander ça ? »
00:54:21Je lui ai dit « Oui ». Il est parti.
00:54:22C'est vrai ?
00:54:23Il est parti aussitôt.
00:54:26Gamin, j'aurais aimé qu'on me dise de ne pas...
00:54:30De ne pas faire attention à l'argent.
00:54:33Parce que ma mère, le 21 du mois,
00:54:35elle commençait à dire « On a un peu juste ce mois-ci. »
00:54:38C'est comme Coluche quand il dit
00:54:39« Les fins de mois étaient difficiles, surtout à partir du 15. »
00:54:43Je trouve les femmes d'aujourd'hui...
00:54:47Moins féminines que ce qu'elles pourraient être.
00:54:50Parce qu'elles sont toutes coiffées pareilles,
00:54:51avec une raie au milieu et les cheveux de chaque côté.
00:54:53Un T-shirt, des jeans, des sneakers.
00:54:56Et j'aimais bien les femmes avec des robes moulantes
00:54:59et du rouge à lèvres et des boucles d'oreilles et des colliers.
00:55:03Je trouve qu'elles se sont un peu unisexisées.
00:55:07Et les hommes, c'est pareil ou pas, tu trouves ?
00:55:09Oui, mais moi, j'aimais bien quand les mecs étaient habillés.
00:55:11J'aimais bien quand les gens s'habillaient.
00:55:13Aujourd'hui...
00:55:15Avec des vestes, tu veux dire ?
00:55:16Oui, aujourd'hui, à l'époque, par exemple,
00:55:18dans les boîtes, je me souviens du Palace, du bain douche,
00:55:21les gens s'habillaient pour sortir.
00:55:22Ils avaient trouvé, au puce, t'es pas obligé d'être riche,
00:55:25ils avaient trouvé une robe insensée au puce.
00:55:28Aujourd'hui, tu vas dans une boîte,
00:55:29les mecs, ils sont en jean et en T-shirt.
00:55:31Je suis pas sûr que ce soit un truc bien, ça.
00:55:33Si je pouvais changer quelque chose, c'est moi, je changerais.
00:55:38Moi, j'arrêterais de fumer.
00:55:39Tu fumes beaucoup ?
00:55:40Ouais.
00:55:41Toujours ?
00:55:41Ouais.
00:55:42Je suis pas arrivé à m'arrêter.
00:55:43Tu fumes quoi ? Combien ?
00:55:45Je suis pas à 10-15 par jour, et c'est très mauvais, ça me fait du mal.
00:55:49Audrey croyait que par amour, j'arriverais à arrêter.
00:55:52Faut que j'aille dire, ta femme...
00:55:53Elle a essayé, évidemment, parce qu'elle m'aime.
00:55:55Non, c'est très... J'ai rendez-vous là...
00:55:58C'est demain.
00:55:59J'ai rendez-vous demain avec une tabacologue.
00:56:02Ouais.
00:56:04J'ai déjà essayé plusieurs fois, j'allais chez...
00:56:05Une hypnose ?
00:56:06Ouais, pareil, j'en sais rien.
00:56:07J'avais un tabacologue, je vais le voir,
00:56:09je m'assois, le mec me parle du tabac,
00:56:11et puis pendant qu'il parlait, j'ai...
00:56:13Vivement qu'il est fini, que j'ai fumé un clope.
00:56:17Je suis assez irrécupérable.
00:56:18Mon plus grand regret dans la vie, ça restera ?
00:56:21Ça restera quand je me suis fait virer en 2006 de Tout le monde en parle,
00:56:26de pas avoir dit, bon, la télé, j'ai fait le tour,
00:56:29j'ai fait Tout le monde en parle, je vais faire du cinéma.
00:56:33Parce qu'après, j'ai essayé de faire du cinéma,
00:56:35mais comme c'était pas ma source de revenus,
00:56:38j'avais moins la haine,
00:56:40parce que j'avais la télé qui me rapportait énormément d'argent,
00:56:42j'avais pas la haine.
00:56:43Si je m'étais mis au pied du mur,
00:56:45en disant, maintenant, si tu veux bouffer, il faut faire des films,
00:56:48j'en aurais sûrement fait.
00:56:49Il faut souvent être au pied du mur pour faire des grandes choses.
00:56:50Ouais, moi, je suis bon quand je suis au pied du mur, comme tout le monde.
00:56:53Comme beaucoup d'artistes.
00:56:53Quand t'as pas le choix.
00:56:54Quand t'as plus le choix.
00:56:55Quand t'as pas le choix, t'es obligé d'y arriver.
00:56:56Exactement.
00:56:58Quand t'as le choix, quand t'as un peu d'argent qui rentre
00:57:00grâce à Salut les Terriens, par exemple,
00:57:04c'est pas pareil.
00:57:05J'ai déjà eu envie de coucher avec...
00:57:07Est-ce que t'es une bonne vanne ?
00:57:08Est-ce que t'es avec quelqu'un ?
00:57:10Avec qui j'ai déjà eu envie de coucher ?
00:57:11Oui.
00:57:12Avec toutes les filles, pourquoi ?
00:57:16L'amitié dans ce métier, c'est...
00:57:18C'est rare, mais ça existe.
00:57:20Tu vois, j'en parlais de Laurent Bafi.
00:57:22C'est vraiment ton ami ?
00:57:23Bah ouais, on a fait la guerre ensemble.
00:57:24C'est comme quand t'as fait la guerre avec quelqu'un.
00:57:26Tu vois, Laurent, je le connais par cœur, il me connaît par cœur.
00:57:29Cortis, un peu, puis j'ai d'autres amis, évidemment.
00:57:32C'est vrai que, pour en citer un que les gens connaissent,
00:57:36Bafi, on est vraiment amis.
00:57:39La télé actuelle aujourd'hui, c'est quoi ton opinion ?
00:57:42Honnêtement, sur ce que tu vois,
00:57:44est-ce que tu trouves que c'est plus lisse qu'avant ?
00:57:46Est-ce que tu trouves que c'est mieux qu'avant, justement ?
00:57:48C'est quoi ton opinion à toi ?
00:57:49Mon opinion, c'est que la télé est un média déclinant.
00:57:53Donc si tu veux, effectivement, c'est moins marrant.
00:57:56Il y a moins d'argent, l'argent va sur le digital.
00:57:58Donc les chaînes sont très économes.
00:58:01Elles sont beaucoup moins audacieuses.
00:58:05Tu sens vraiment une différence par rapport à...
00:58:07Oui, il n'y a qu'à regarder les programmes.
00:58:08Et en plus, il y a un truc, c'est que...
00:58:10Moi, j'aimais bien le direct.
00:58:11Ce qui me manque le plus, c'est le direct.
00:58:12Oui, puis tu sais quoi ?
00:58:13Ils ont acheté plein de programmes américains,
00:58:16même sud-coréens, en ce qui concerne Mazinger et tout ça.
00:58:19Donc les producteurs comme moi, je vais faire Jean-Louis Koff,
00:58:22mais les petits producteurs, il n'y en a plus.
00:58:25Des gens qui créent, qui inventent, qui créent des nouvelles émissions,
00:58:28il n'y en a plus, mais il y en a très peu.
00:58:29Oui, quasiment.
00:58:30Aujourd'hui, c'est des grosses boîtes de prod
00:58:32qui vendent des formats internationaux.
00:58:34Oui, qui rachètent des formats.
00:58:35Oui, c'est ça.
00:58:36Donc, si tu veux, il n'y a plus cette créativité qu'il y avait.
00:58:39Donc la télé, aujourd'hui, je dirais...
00:58:41Moi, j'en fais toujours avec beaucoup de plaisir.
00:58:42On fait une émission avec Hugo Clément.
00:58:44On prépare cette émission et je suis très content.
00:58:47Mais... Vraiment.
00:58:49Mais disons que ce n'est pas comme avant.
00:58:52Il n'y a plus cette espèce d'énergie qu'il y avait.
00:58:54Ce n'est plus là où ça se passe.
00:58:55Je pense que ça se passe sur le digital.
00:58:58C'est marrant parce que je vais te parler de Squeezie,
00:59:01que tu avais reçu à l'époque.
00:59:03C'était en 2017, si je ne dis pas de bêtises.
00:59:05Et à l'époque, tu n'avais pas cette opinion du digital
00:59:08qui était positive comme...
00:59:09Absolument.
00:59:10Mais quand tu réussis très bien à la télé,
00:59:11qu'est-ce qui va t'emmerder à faire du digital ?
00:59:13C'est qu'après, j'ai compris effectivement que c'était l'avenir.
00:59:17C'est pour ça que j'ai fait Arditube et puis Ardivision, puis d'autres choses.
00:59:21Et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est là que ça se passe.
00:59:22Quand tu vois que Squeezie fait 10 millions de vues
00:59:25avec un format qui a été inventé en 1955 par Jacques-Antoine...
00:59:29De quel format tu parles là ?
00:59:30Un format où il y a trois personnes.
00:59:31Il y en a deux qui disent la vérité, un qui dit un mensonge.
00:59:33C'est un truc qui est vieux comme mes robes.
00:59:35Mais il arrive à faire 10 millions de vues avec ça.
00:59:39Tant mieux pour lui.
00:59:40C'est comme le jour où je lui ai dit
00:59:42tu gagnes 500 000 euros par an en regardant des jeux vidéo.
00:59:45Il a cru que c'était une critique.
00:59:46Ce n'est pas une critique.
00:59:48Putain, c'est super.
00:59:49Il l'a mal pris.
00:59:50Et aujourd'hui, quand je vois ce qu'il fait,
00:59:52je me dis le mec, il est très fort
00:59:53parce que faire 10 millions de vues sur un truc chez lui,
00:59:57sans décor, avec des plombs de grasse derrière...
00:59:59Vraiment, pourri.
01:00:00Après, ce qui est impressionnant, je trouve, sur le digital,
01:00:03c'est ce qu'il a fait et qui est très bien réussi.
01:00:05Le GP Explorer, tu as vu cette course au Mans.
01:00:08Je ne dis pas qu'il est mauvais.
01:00:11Je dis simplement que la preuve que ça se passe sur le digital,
01:00:15c'est que Squeezie fait 10 millions de vues.
01:00:17Alors qu'à la télé, quand tu fais 2,5 millions de téléspectateurs,
01:00:19t'es content.
01:00:20Est-ce qu'à l'époque, parce que t'avais eu ce petit côté condescendant,
01:00:24tu as fait des vannes.
01:00:25Tout à fait.
01:00:25Est-ce qu'après, on t'a dit, en loge ou je ne sais pas,
01:00:28est-ce qu'il y a des gens qui t'ont dit, t'aurais peut-être pas dû,
01:00:30parce que c'était une erreur, je pense ?
01:00:32Oui, les gens m'ont dit, tu vas passer pour un vieux,
01:00:34tu vas passer pour un boomer, coupe-le.
01:00:37Ah, ils te l'ont dit ?
01:00:38Bien sûr.
01:00:39Mais moi, je ne l'ai pas coupé,
01:00:39puisque c'est vrai que j'étais un peu condescendant.
01:00:42La vérité, quand on regarde la séquence,
01:00:44ce n'est pas aussi clair que quand je la raconte.
01:00:46Mais disons que ce n'était pas franchement méprisant.
01:00:49Il faut être sérieux, il l'a très mal pris,
01:00:51mais ce n'était pas franchement méprisant.
01:00:52Je n'ai aucun mépris pour lui, évidemment.
01:00:54En fait, c'est tout le milieu, je pense, du digital,
01:00:55c'est dit, tiens, la télé nous snobe.
01:00:57Et je pense que c'est une sensation que,
01:00:59même moi, j'ai connu au début, quand je disais à des animateurs télé,
01:01:01moi, j'ai eu le cul entre deux chaises dans ce métier.
01:01:04C'est très bizarre.
01:01:05J'étais à la fois sur M6, sur Energy, sur les anciens médias,
01:01:08et en même temps, sur le QG, on a fait une émission digitale.
01:01:10Donc, du coup, j'ai vécu un peu les deux mondes.
01:01:13Et je sais que mes collègues de télé de l'époque,
01:01:15quand j'ai dit que je partais sur le digital pour faire ça,
01:01:17ils me regardaient un peu de haut.
01:01:18C'est une vérité.
01:01:19Et en fait, finalement, on peut arriver à être épanoui et heureux,
01:01:22à faire des choses géniales,
01:01:23que tu as peut-être pu vivre en télé, toi, à l'époque.
01:01:25Moi, en télé, vraiment, je me suis régalé.
01:01:28Toi, tu as vécu des choses incroyables.
01:01:29Tout ce que j'ai voulu, ce qui est déjà pas mal.
01:01:31C'est vrai que je n'ai pas calculé le digital
01:01:33parce que je n'en avais pas besoin, ce n'était pas là que ça se passait.
01:01:36Maintenant, si demain, je devais faire une nouvelle émission,
01:01:39je la ferais peut-être sur YouTube, tu vois.
01:01:41Si j'arrive à la monétiser, parce que quand même,
01:01:44ben non, mais tout le monde en parle, ça coûtait quand même 200 000 balles par semaine.
01:01:46Donc, sur le digital, 200 000 balles par semaine,
01:01:50je ne suis pas sûr que ça existe.
01:01:50Après, c'est juste des plateaux peut-être différents.
01:01:52Après, la technologie permet de coûter moins cher.
01:01:54Moi, j'aime bien les danseuses, j'aime bien les lumières.
01:01:57Voilà, il y a ça aussi.
01:01:58Tant que tu fais des émissions, comme ici, dans un studio
01:02:01très agréable, mais relativement petit, c'est possible.
01:02:04Si tu dis, je veux 15 girls qui descendent l'escalier...
01:02:07Oui, ce n'est plus la même manière de produire,
01:02:08peut-être pour que ça soit rentable, quoi.
01:02:10Oui.
01:02:11Mais en tout cas, c'est marrant d'avoir ton opinion.
01:02:12Moi, je pense à la télé, pardon, mais la télé, pour moi,
01:02:14ce n'est pas de la radio filmée, quoi.
01:02:16Donc, c'est pour ça que j'ai toujours voulu des choses spectaculaires, machin,
01:02:20parce que c'est autre chose.
01:02:21Souvent, les gens considèrent la télé,
01:02:23on met quatre personnes autour d'une table, ils discutent, c'est une émission.
01:02:26Tu envoies ça toute la journée.
01:02:27Ça, ce n'est pas de la télé, c'est de la radio.
01:02:28Est-ce que tu regardes aujourd'hui, on parle de Squeezie,
01:02:30mais il y a plein d'autres créateurs aujourd'hui qui ont tous les âges,
01:02:32et des créateurs qui ont vraiment des très jeunes, des moins jeunes, etc.
01:02:35Est-ce que tu regardes parfois ou tu ne consommes pas
01:02:38parce que tu n'as pas le temps ?
01:02:39Je regarde.
01:02:40Quand je lis sur Pur Media qu'Innox Mag...
01:02:45Innoxtag.
01:02:45Innoxtag fait 8 millions de vues,
01:02:48je vais voir quel est le mec qui fait 8 millions de vues
01:02:50et comment il fait, c'est normal.
01:02:52Ce n'est pas du tout méprisant, mais à chaque fois, je me dis,
01:02:55putain, ils ont du pot, quoi.
01:02:57De pouvoir faire 8 millions ?
01:02:58Avec ça, parce que tu le mettrais en télé, tu ferais 250 000 personnes maximum.
01:03:01Ah oui, oui, oui.
01:03:02C'est une question de média.
01:03:03Après, pour avoir rencontré Squeezie,
01:03:06je l'ai rencontré déjà,
01:03:08on avait fait une vidéo ensemble à l'époque d'Energie,
01:03:10et je l'avais quand même trouvé brillant
01:03:12dans sa manière de poser des questions, très rapide, très vif d'esprit.
01:03:15Il y a quand même des mecs qui bossent.
01:03:16Je trouve que le côté vraiment chouette de ce média-là,
01:03:18pour avoir une discussion très honnête,
01:03:20c'est que ça permet de donner la chance à des gens,
01:03:24à plus de monde.
01:03:25Nous, on a connu, enfin moi, j'ai connu 6 chaînes de télé,
01:03:273 radios nationales, jeunes, musicales.
01:03:30C'est-à-dire que si tu n'avais pas la libre antenne le soir d'une des 3,
01:03:32tu n'avais plus de boulot.
01:03:33La télé, moi j'ai commencé…
01:03:34C'était le problème, je trouve.
01:03:35« Bain de minuit » et « Lunettes noires pour nuit blanche »
01:03:38en troisième partie de soirée.
01:03:41J'ai fait mes armes, j'ai appris le métier.
01:03:43Un jour, on m'a dit « Maintenant, tu vas passer en deuxième partie de soirée. »
01:03:46Aujourd'hui, la télé ne donne plus de chance à personne,
01:03:48parce qu'il n'y a plus d'émissions.
01:03:49Mais en deuxième partie de soirée, il y en a très peu.
01:03:51En troisième, il y en a encore moins.
01:03:53Donc la télé ne donne plus de chance à des nouveaux talents.
01:03:56Heureusement qu'il y a le digital, évidemment.
01:03:59Mais à l'époque, en tant qu'animateur, producteur de télé, tu pouvais…
01:04:03Quand j'ai fait « Bain de minuit », j'avais quand même 50 000…
01:04:07Je peux en franc, donc je ne sais pas en euros combien ça fait,
01:04:10mais 100 000 euros par semaine pour faire une émission.
01:04:14« Bain de minuit » sur la 5, au bain de douche.
01:04:16Ce n'était pas du tout la même chose aujourd'hui.
01:04:20Je vais te demander ce qui te fait chier ou pas dans le monde actuel.
01:04:22Les gens qui dépassent dans les files d'attente.
01:04:26Est-ce que ça, c'est un truc qui fait chier à Ardisson ou pas ?
01:04:29Non, parce que je fais exactement la même chose.
01:04:32Alors, quand c'est en France, ça va encore.
01:04:34À l'étranger, je me fais casser la gueule,
01:04:35parce qu'en France, il y a encore des gens qui disent « Ouais, c'est Ardisson et tout ».
01:04:37À l'étranger, les mecs, ils ne comprennent pas pourquoi je leur passe devant
01:04:39en distributeur automatique.
01:04:40Et dans plein de pays, ça ne dépasse pas.
01:04:42Il y a plein de pays où…
01:04:43La différence entre le cinéma et la télévision,
01:04:46c'est qu'au cinéma, quand tu es une star de cinéma, tu es une star partout.
01:04:49La télé, quand tu sors de ton pays, tu n'es plus rien.
01:04:51Exactement.
01:04:52Ça remet à sa place.
01:04:53Est-ce que ça fait chier, Thierry Ardisson, de jardiner ?
01:04:56Est-ce qu'aujourd'hui, tu as des plaisirs comme ça,
01:04:59beaucoup plus simples ?
01:05:00Ça, ça te fait chier ?
01:05:01Bon ouais.
01:05:03Mais non, parce que je n'ai pas la patience.
01:05:05Ça met des plombes à pousser, quoi.
01:05:09C'est marrant de savoir sur ta personnalité.
01:05:10Est-ce que les soirées de télé, chaussons, samedi soir,
01:05:13c'est un truc qui te fait chier ou c'est un truc que tu aimes bien ?
01:05:16Ça te fait chier aussi ?
01:05:16Non, je ne fais pas de soirées de télé.
01:05:18Je ne vois pas ce que je regarderais.
01:05:19Maintenant, je regarde l'émission de Léa Salamé,
01:05:21parce qu'elle a repris quand même le flambeau du samedi soir.
01:05:26C'est-à-dire qu'elle le dit elle-même.
01:05:28C'est-à-dire qu'elle a compris...
01:05:28La belle époque.
01:05:29Ouais, elle a compris que le samedi soir...
01:05:33Voilà, ce qu'il fallait faire le samedi soir.
01:05:35Donc, je la regarde, mais pas avec les chaussons et tout.
01:05:39Les gens qui te disent que tu es trop vieux pour ça,
01:05:41est-ce que ça, ça t'énerve ?
01:05:42C'est un truc qui te fait chier ?
01:05:44C'est trop vieux pour quoi ?
01:05:47Non, mais...
01:05:49Trop vieux pour quoi ?
01:05:51Je veux dire...
01:05:53Tant que tu es en vie, tant que tu as des idées,
01:05:55tant que tu es en forme, tant que tu peux baiser,
01:05:57tout va bien.
01:05:59Après, il y a des trucs pour lesquels je suis trop vieux, oui.
01:06:02Là, tu as un rendez-vous après.
01:06:03Je regarde mon horloge tout le temps pour pas que tu te sois en retard.
01:06:06C'est gentil.
01:06:06Les gens en retard,
01:06:08est-ce que c'est un truc qui te fait chier ou pas ?
01:06:10Moi, je suis toujours à l'heure.
01:06:12Mais je me fais chier pour être à l'heure.
01:06:14C'est-à-dire que je...
01:06:15Vraiment, tu vois,
01:06:17aujourd'hui, je n'ai pas bouffé pour être à l'heure à tous mes rendez-vous.
01:06:20Toi non plus, tu vois.
01:06:21Alors ça, les gens qui sont...
01:06:22Je trouve ça d'un mépris d'être en retard.
01:06:24Surtout sur une émission, tu veux dire ?
01:06:26Partout.
01:06:26Mais même, moi, quand je faisais des émissions et que les gens n'étaient pas à l'heure,
01:06:29je commençais l'émission sans eux, tu vois.
01:06:30Ah bon ?
01:06:30Ah oui.
01:06:31J'ai un côté un peu service-service.
01:06:36Est-ce que les films Disney qui respectent plus les histoires pour plaire à tout le monde,
01:06:40est-ce que ça, c'est un truc qui a de ça avec les messages, les bandeaux d'avertissement ?
01:06:44Ils ont supprimé les nains
01:06:46dans Blanche-Neige.
01:06:48D'ailleurs, l'association des nains a gueulé en disant
01:06:51« Et nous, on va nous voir où maintenant ? »
01:06:53Ils font Blanche-Neige qui est même...
01:06:55Enfin, je n'ai rien contre ça, mais Blanche-Neige, elle n'est pas noire.
01:07:00Je suis désolé.
01:07:01La Belle au bois dormant, ils ont changé le scénario aussi
01:07:04parce que le prince charmant abusait d'elle.
01:07:07En fait, non mais c'est ça.
01:07:08Le wok, c'est une vraie...
01:07:10Oui, tu me parlais du wokisme.
01:07:11Le wokisme, c'est vraiment un truc très très grave
01:07:15parce que c'est une époque qui n'invente rien
01:07:18mais qui passe son temps à détruire ce qui a été inventé, en fait.
01:07:21Et si tu veux de réécrire les livres,
01:07:24de changer les scénarios des films,
01:07:27je trouve ça insupportable.
01:07:28Mais de toute façon, Disney
01:07:31a vu baisser son chiffre d'affaires depuis qu'ils sont dans une stratégie wok.
01:07:34J'ai vu qu'ils ont rappelé Bobby Higer.
01:07:36Le patron a été viré, non ?
01:07:37Oui, ils ont repris le vieux patron
01:07:38pour que ça remarche.
01:07:41Ah oui.
01:07:42Les repas du dimanche en famille,
01:07:46est-ce que c'est un truc qui te fait chier ou pas ?
01:07:47Eh bien, ça ne m'a jamais amusé mais là, ça y est.
01:07:50Maintenant que tu es grand-père ?
01:07:51Maintenant que je suis grand-père, ça m'amuse, oui.
01:07:53T'es grand-père une fois ?
01:07:54Non, j'ai une fille qui a deux enfants et une autre qui en a un.
01:07:57J'ai trois petits-enfants.
01:07:59Les soirées alcool et excès,
01:08:01est-ce qu'aujourd'hui, ça te fait chier ou ça t'amuse encore un peu ?
01:08:07Pourquoi je me priverais d'excès ?
01:08:09Est-ce que les pages pub de 15 minutes à la télé, quand tu regardes,
01:08:12ça te fait chier ou tu trouves ça normal pour tes émissions ?
01:08:15C'est quoi ton opinion là-dessus ?
01:08:16C'est-à-dire, la pub d'aujourd'hui...
01:08:19D'ailleurs, j'ai fait un documentaire à la fin de la saison dernière
01:08:22qui s'appelait « L'âge d'or de la pub »,
01:08:24où on montrait la publicité dans les années 70, 80, début des 90.
01:08:28C'était formidable.
01:08:30Il y avait une imagination, une créativité et tout.
01:08:32Tu pouvais supporter les films de pub parce qu'il y avait de l'humour.
01:08:35Aujourd'hui, les pubs sont stupides, elles sont chiantes.
01:08:38Et ça, c'est dommage.
01:08:40Les gens ne s'intéressent plus à la pub parce que la pub ne s'intéresse plus aux gens.
01:08:43C'est un peu comme la télé.
01:08:44Exactement.
01:08:45Et c'est vrai qu'aujourd'hui, les pubs...
01:08:47Il y a des films pour des voitures électriques,
01:08:49on t'explique, on te parle de la passion, de l'amour, des trucs...
01:08:55Il y avait des pubs rigolotes avant.
01:08:56Il va te passer quelque chose, je suis d'accord.
01:08:57Même la pub Orangina, les trucs, il y avait des marques.
01:09:00La pub Orangina de Chabat, il y avait les pubs Eram.
01:09:03Il faudrait être folle pour dépenser plus, c'est tout.
01:09:05Il y avait du talent.
01:09:07Il y avait de l'argent, donc du talent.
01:09:10Il y en a parfois, mais c'est très rare.
01:09:12Il y avait une bonne pub pour Saurama Bank avec Brad Pitt,
01:09:14mais qui ne parle pas.
01:09:16Il est comme ça, il y a marqué,
01:09:18on n'a pas besoin de Brad Pitt pour promouvoir Saurama,
01:09:20nos clients le font déjà très bien.
01:09:22Il y a une pub pour Volkswagen où ils ouvrent le testament
01:09:25et le notaire dit à un des deux fils,
01:09:28vous, vous avez le château, les tableaux, tout ça,
01:09:32et vous, vous avez la Volkswagen.
01:09:34Et l'autre dit, je savais que c'est toi qui préférais.
01:09:36Ça, pour moi, voilà, ça, c'est bien.
01:09:38Ça a changé.
01:09:40Juste tes enfants, j'avais noté, ils s'appellent Manon, Ninon, Gaston.
01:09:43Ça rime, avec Ardisson.
01:09:44Non, mais c'était fait exprès.
01:09:45Ah bah oui, un peu, mon neveu.
01:09:47Et si ça avait été une fille,
01:09:50elle se serait appelée encore un an en rond,
01:09:53comme Lison, par exemple.
01:09:56Comme si c'était un garçon, on l'appelait Gaston.
01:09:58On voulait l'appeler Léon, mais ma femme avait un chat qui s'appelait Léon.
01:10:01En fait, ça dépend de ton passif, de ce que tu as eu dans ta vie.
01:10:04Manon, Ninon, Gaston.
01:10:06Tu me disais que tes enfants sont fiers de toi aujourd'hui, de ta carrière.
01:10:08Je les ai sus il n'y a pas longtemps.
01:10:10Dans une interview ?
01:10:11Oui, oui, je fais une interview, puis le mec, pour me faire une surprise,
01:10:14c'est ma fille qui dit, tu sais, papa, on ne te l'a jamais dit,
01:10:16mais on est vraiment fiers de tout ce que tu as fait.
01:10:18C'est vraiment incroyable.
01:10:19Et là, je me suis mis à...
01:10:21J'avais les larmes aux yeux, parce qu'ils ne me le disent jamais.
01:10:24Si c'était tes petits-enfants qui te le disaient, ça serait encore plus fort.
01:10:26Ah, mes petits-enfants, mais ça va être autre chose.
01:10:29Et pour terminer, Manon, tu es en couple la troisième fois.
01:10:32Tu t'es remarié une troisième fois avec Audrey Crespo-Marat,
01:10:36qui présente le JT sur TF1 pendant les vacances,
01:10:38et le portrait de Cetamite.
01:10:41Comment vous vous êtes rencontré ?
01:10:43Écoute, je l'ai vu à la télé.
01:10:46Je regardais LCI, parce qu'à l'époque, tu es sur LCI, et je la trouve.
01:10:50Je me rappelle très bien.
01:10:51Je collectionnais les tableaux de Domergue.
01:10:55Et elle avait une gueule de Domergue.
01:10:57Je dis, c'est un Domergue vivant.
01:10:59Je l'appelle.
01:11:01Je l'appelle sur un fixe.
01:11:03Rien.
01:11:03Quinze jours après, on me rappelle, parce que je n'écoutais pas la messagerie du fixe.
01:11:07C'était Jean-François Rabillou avec qui elle présentait la matinée.
01:11:09Tu appelles LCI, tu veux dire ?
01:11:11J'appelle LCI, je laisse un message en disant,
01:11:12c'est Thierry Radisson, je voudrais parler à Audrey Crespo-Marat.
01:11:14Personne ne me rappelle.
01:11:16Et là, au bout de quinze jours, Rabillou me rappelle.
01:11:18Il me dit, qu'est-ce que tu veux ?
01:11:18J'ai dit, parlez à Audrey, il ne passe Audrey.
01:11:21J'ai dit, voilà, il faut que je vous voie.
01:11:23J'aimerais déjeuner avec vous.
01:11:25Ah, mais tu y vas en drague ou tu y vas en faussement professionnel ?
01:11:27Pure drague, ouais.
01:11:28Mais même pas.
01:11:30Mais même pas.
01:11:30Je n'ai pas dit non plus, je vais faire de vous une star.
01:11:32De toute façon, elle n'a pas eu besoin de moi.
01:11:33Mais, et donc, si tu veux, bon,
01:11:36je lui dis, en premier déjeuner, je lui dis,
01:11:39voilà, moi, je suis tout seul.
01:11:42Bon, je crois que je ne suis pas sûr de rencontrer quelqu'un.
01:11:45Tu sais, j'étais un peu, je l'ai joué un peu,
01:11:48l'âme perdue.
01:11:49Ouais, c'est ça, c'est ça.
01:11:49Pas trop offensif non plus.
01:11:50Non, pas du tout.
01:11:51Et après, on sort du restaurant.
01:11:53Moi, je vais dans un sens, elle dans l'autre.
01:11:54Elle se retourne, me voit avec mon pull sur les épaules.
01:11:57Je me dis, peut-être que c'est moi, elle se dit.
01:12:00Bon, finalement, on finit par conclure.
01:12:03Et un jour, l'histoire est belle.
01:12:05Un jour, elle me dit, écoute, voilà, moi, je suis marié,
01:12:08j'ai deux enfants, toi, t'es marié, t'en as trois.
01:12:11Je t'aime, mais on ne peut pas rester ensemble.
01:12:13Elle avait un fils qui avait 4 ans, l'autre qui avait 7 ans, tu vois.
01:12:16Je ne peux pas.
01:12:17On fait un break.
01:12:18Au bout d'une semaine de break,
01:12:22un jeudi matin, moi, toute ma putain de vie,
01:12:25même avec les pires traitements médicaux, tout ce qui m'est arrivé,
01:12:28je suis allé bosser.
01:12:29Le jeudi matin, je n'y arrive pas.
01:12:30J'appelle Françoise Doux, mon attaché de Presque, mon amie aussi.
01:12:35Et je lui dis, écoute, je ne peux pas y aller.
01:12:38Comment tu ne peux pas y aller ?
01:12:38Non, je ne peux pas y aller.
01:12:39Écoute, qu'est-ce qu'il y a ?
01:12:41Audrey, appelle-la.
01:12:43J'appelle Audrey, qui bossait à LCI.
01:12:46Et je lui dis cette phrase stupide.
01:12:49Quand tu n'es pas là, il est mort le soleil.
01:12:52J'aurais pu dire un truc d'Alfred de Musset ou de Vigny.
01:12:56Je dis, quand tu n'es pas là, il est mort le soleil.
01:12:58Et elle m'a dit après, quand j'ai vu ton nom, de toute façon, ça m'a fait plaisir.
01:13:02Donc, elle fonce chez moi dans son scooter.
01:13:04Elle arrive chez moi.
01:13:06J'étais en larmes.
01:13:07Je l'ai pris dans mes bras.
01:13:08Et voilà, c'était il y a 14 ans et ça s'est très bien passé.
01:13:11Vous vous êtes mis après ensemble ?
01:13:12Ah oui, on a commencé, on a repris après la semaine de break, soi-disant.
01:13:18On dirait des ados.
01:13:18Oui, exactement.
01:13:20Moi, j'avais 60 ans déjà.
01:13:23Et après, ça s'est très bien passé avec les enfants qui n'ont pas souffert.
01:13:27Enfin, en tous les cas, le petit qui avait 4 ongles.
01:13:29Oui, c'est le plus important.
01:13:30Oui, c'est très bien.
01:13:31Ils vont tous très bien.
01:13:32Il y en a un qui est footballeur professionnel en équipe de France Espoir.
01:13:35Ah bon ?
01:13:36Et qui joue, qui a marqué un but, d'ailleurs, qui joue à Southampton.
01:13:39Et l'autre qui est à l'école hôtelière de Lausanne.
01:13:40Donc, tu vois, je ne crois pas que ça leur ait nuit à ces gosses.
01:13:43Incroyable.
01:13:44Et vous étiez en couple tous les deux à l'époque ?
01:13:47Il fallait avoir le courage.
01:13:48On a divorcé tout de suite, Audrey.
01:13:49C'était vraiment un mois après que tu avais divorcé.
01:13:52Une femme, quand elle sait ce qu'elle veut, ça va très vite.
01:13:54Ah oui, elle sait ce qu'elle veut.
01:13:54Oui, mais on s'est rencontrés.
01:13:56Moi, c'est mon grand amour.
01:13:57C'est-à-dire que ce n'est pas...
01:13:58J'étais marié deux fois avant, j'aimais mes femmes,
01:14:00mais elle, c'est différent.
01:14:01C'est mon grand amour.
01:14:04Juste pour terminer sur ta vie actuelle aujourd'hui.
01:14:08Donc, tu as plusieurs projets.
01:14:10On va les rappeler dans deux secondes.
01:14:12Qu'est-ce qui te manque ou qu'est-ce que tu as envie de faire
01:14:14que tu n'as pas encore fait ?
01:14:15À part le cinéma, peut-être ?
01:14:17Oui.
01:14:18Ça, c'est un truc qui t'excite ?
01:14:19Oui, parce que j'ai des pitchs.
01:14:20Mais ce n'est pas une bonne idée d'avoir des pitchs,
01:14:22parce que quand tu es un producteur qui a un pitch,
01:14:25ça ne marche pas.
01:14:25Il faut être un réalisateur.
01:14:27Parce que le producteur, en France,
01:14:28c'est un mec qui est juste là pour réunir le pognon.
01:14:30Le producteur, en France, n'est pas créatif.
01:14:33Ce n'est pas lui qui a les idées de films.
01:14:35Moi, j'ai des idées de films, des idées de séries.
01:14:37Donc après, il faut le vendre à des scénaristes
01:14:39qui te disent, écoute, je t'aime bien,
01:14:41mais moi, j'ai mon idée, je ne vais pas faire la tienne.
01:14:44Et ainsi de suite.
01:14:45Et puis après, quand tu fais le film,
01:14:46parce que j'en ai quand même fait deux,
01:14:47quand tu fais le film, il y a une loi, la loi de 67,
01:14:50qui donne tout pouvoir au réalisateur.
01:14:52Moi, il y a un film dont j'avais eu l'idée,
01:14:54que j'avais financé le premier jour du tournage.
01:14:56La réalisatrice me dit, ciao, bonsoir.
01:14:59On me dit, quoi ?
01:15:00Pourtant, maintenant, c'est moi.
01:15:01Je n'ai même pas eu le droit de choisir la musique.
01:15:03Ah, c'est vrai ?
01:15:04Alors que je suis disjockey.
01:15:06Ouais.
01:15:07Et un grand disjockey.
01:15:09Et donc, si tu veux, non, non.
01:15:11En fait, ce que j'aurais dû faire, mais bon, c'est trop tard,
01:15:14c'est quand j'ai été viré en 2006 de France Télévisions,
01:15:20au lieu d'essayer d'être producteur,
01:15:21j'aurais dû faire Paris Dernière le film.
01:15:24Avec des potes, j'aurais emprunté les caméras,
01:15:27j'aurais financé moi-même.
01:15:28J'aurais fait un petit film, Paris Dernière le film,
01:15:33et ce n'était pas à l'abri de marché.
01:15:34Là, j'ai tout faux.
01:15:36Juste pour terminer, tu parlais du concert de Florent Pagny.
01:15:39De la tumeur qui faisait la tête d'une mandarine.
01:15:41Et tu ne comprenais pas que le gars attendait autant,
01:15:42en fait, par peur du diagnostic.
01:15:46Non, ce que je disais, pardon,
01:15:48c'est que moi, je fais des prises de sang tous les mois
01:15:51et des check-ups tous les ans, des scans.
01:15:53Parce qu'un cancer...
01:15:54Des scans et tout ça, là ?
01:15:55Oui, avant d'être un cancer, le cancer, au début, il est comme ça.
01:15:59Si on le trouve quand il est comme ça, on te l'enlève.
01:16:03Il faut faire des...
01:16:04Je sais, c'est un truc que je dis aux gens.
01:16:06Prenez pas d'opioïdes et faites des check-ups.
01:16:08Faites des prises de sang.
01:16:09Il y a des marqueurs dans le sang, aujourd'hui,
01:16:11où on voit si t'as le cancer.
01:16:13Donc, ça sert à rien d'être malade.
01:16:14Mais tu peux le prendre à temps, en fait, actuellement.
01:16:16Oui, ce que je dis, c'est...
01:16:18Quand je dis ça aux gens, je leur dis mais...
01:16:20Va faire un check-up.
01:16:21Non, non, non, non, non, non.
01:16:22J'aurais trop peur qu'on me trouve une maladie.
01:16:24Bah oui, connard !
01:16:26Non, c'est un vrai truc que tu fais tous les ans, tu dis, ouais.
01:16:28Tout le temps.
01:16:28C'est Drucker qui fait ça aussi, je crois, à l'hôpital américain.
01:16:31Drucker, toute sa vie, m'a expliqué que je fumais des cigarettes,
01:16:34je fumais des pétardes, je buvais de l'alcool
01:16:36et que j'allais bientôt mourir.
01:16:38Lui, il a fait du vélo toute sa vie
01:16:40et c'est lui qui est malade.
01:16:42C'est un truc qui te fait peur, la mort, aujourd'hui ?
01:16:44J'ai pas peur de la mort, parce que, si tu veux, tout le monde meurt.
01:16:48Parce qu'il y avait des gens qui meurent et des gens qui meurent pas,
01:16:50tu pourrais dire, merde, je suis dans la mauvaise catégorie.
01:16:52Tout le monde meurt, même Napoléon Bonaparte,
01:16:53qui était un mec absolument extraordinaire, il est mort.
01:16:56Donc, la mort, j'en ai pas peur, je sais que ça va m'arriver.
01:16:59Maintenant, je fais attention de mourir en bonne santé,
01:17:01parce que je veux pas mourir comme ça.
01:17:02Oui, le plus tard possible.
01:17:03Oui, le plus tard possible et le mieux possible.
01:17:04Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter, pour terminer ?
01:17:07Écoute, que j'ai la santé, que ça continue,
01:17:10que je puisse faire ça jusqu'à 92 ans, quoi, voilà.
01:17:13Je te souhaite !
01:17:15T'as lancé ta chaîne Ardivision,
01:17:17je vous mets les liens de tout ça en dessous, en cliquant sous la vidéo.
01:17:21Donc, c'est sur la plateforme Samsung TV+,
01:17:23ça a été lancé en septembre.
01:17:26Qu'est-ce qu'on y trouve, vraiment ?
01:17:28Alors, ça va très vite, c'est une chaîne fast.
01:17:30Les chaînes fast, c'est des chaînes où t'as...
01:17:32C'est des chaînes thématiques.
01:17:34T'as une chaîne avec Alerte à Malibu,
01:17:35une chaîne avec La Petite Maison dans la Prairie,
01:17:37une chaîne avec Dallas, bon.
01:17:39Moi, c'est la première chaîne qui est consacrée à un animateur, au monde.
01:17:42OK.
01:17:42Première chose.
01:17:43Deuxième chose,
01:17:44les émissions sont diffusées à leur horaire d'origine.
01:17:48C'est-à-dire que, voilà...
01:17:4920h45, 20h45.
01:17:50Ouais, tu passes ta...
01:17:52ta...
01:17:53ta salut des terriens, après tout le monde en parle,
01:17:55après le dîner, après Paris-Dernière.
01:17:57Donc, les émissions sont remises à leur bon endroit.
01:18:00Quand tu regardes cette chaîne, entre 17h et minuit,
01:18:03t'as un vrai programme, avec toujours ma pomme, il faut...
01:18:06C'est ça, le problème.
01:18:08C'est le principe de l'émission, on sait, de prendre fin de la chaîne.
01:18:10Donc, cette chaîne, pour le moment, elle est sur Samsung TV+.
01:18:13Puis, j'espère qu'elle sera bientôt sur...
01:18:15sur MyTF1, ou sur Sixplay, ou sur Molotov, etc.
01:18:19La chaîne YouTube aussi, Arditube,
01:18:21si vous avez aimé toutes les émissions de Thierry,
01:18:23que vous voulez la retrouver,
01:18:24elles sont disponibles sur cette chaîne YouTube-là,
01:18:25qui s'appelle INA, espace Arditube.
01:18:28Il y a déjà plus de 500 000 abonnés.
01:18:29Si vous voulez vous abonner en deux secondes,
01:18:30vous pouvez cliquer juste sous la vidéo pour le voir.
01:18:32Il y a toutes les émissions dessus, sur Arditube ?
01:18:34Oui, en fait, c'est classé par stars internationales,
01:18:36stars françaises, témoignages, humour, variétés.
01:18:40Il y a des catégories ?
01:18:41Et à l'intérieur de chaque catégorie, il y a tous mes invités.
01:18:44OK, donc on peut retrouver du salut létharien...
01:18:45Voilà, quelle que soit l'émission, ils sont rangés comme ça.
01:18:49Il y a tout dessus, et ça marche très fort,
01:18:50déjà, vous êtes des millions, allez les voir,
01:18:51et tout, je vous mets les liens.
01:18:52Oui, ça marche très bien, vraiment.
01:18:54Et alors, ton émission, Hôtel du Temps, sur France Télé,
01:18:58on fait une blague parce qu'il y a deux secondes,
01:19:00on me l'a dit dans le micro, alors que c'était prévu jeudi, c'est pour ça,
01:19:03a été nommée aux Emmy Awards.
01:19:05T'as un félicitations.
01:19:06Si tu veux, cette émission qui a été la chose la plus dure
01:19:10que j'ai faite professionnellement.
01:19:11Pourquoi ?
01:19:12Sur le plan personnel, c'est sortir de l'héros.
01:19:14Sur le plan de la télévision, c'est Hôtel du Temps.
01:19:18C'était une punition parce que j'étais obligé de demander l'avis des héritiers.
01:19:21Alors, avec les enfants de Jean Gabin, ça s'est bien passé.
01:19:25Avec le frère de Dalida, ça s'est bien passé.
01:19:27Les enfants Coluche, c'était une punition, ça a duré un an.
01:19:32Mais bon, c'était dur.
01:19:33Dur parce que problème de financement.
01:19:35Au CNC, ils m'ont dit, mais attendez,
01:19:37on ne sait pas si c'est du documentaire ou de la fiction,
01:19:39donc on ne vous donne pas d'argent.
01:19:40J'ai dit, mais vous ne donnez pas d'argent parce que c'est nouveau.
01:19:43Voilà, c'est ça.
01:19:43Parce que c'est nouveau.
01:19:44La France.
01:19:46Heureusement, le patron du CNC m'a aidé.
01:19:49Heureusement.
01:19:50Donc, beaucoup de mal à la financer.
01:19:52Beaucoup de mal avec les héritiers.
01:19:55Un gros boulot, puisque tout ce que disaient les gens dans l'émission était vrai.
01:19:58Est-ce que le principe de l'émission, tu peux l'expliquer à l'émission ?
01:20:00C'est très simple, c'est que j'ai interviewé Dalida, Jean Gabin, Coluche,
01:20:04comme tu es en train de m'interviewer,
01:20:06et tu ne vois pas que ce n'est pas eux.
01:20:07Ce n'est pas du deepfake à deux balles comme Canteloup.
01:20:10Tu vois, c'est chiadé.
01:20:13Donc, ça a commencé par être acheté par les Américains Warner Brothers,
01:20:16qui veulent le faire dans le monde entier.
01:20:19Et ils ont une bien meilleure idée que moi.
01:20:21Plutôt que de prendre un animateur,
01:20:22il faut interviewer une star défunte par une star vivante.
01:20:25Genre, le ultimate, c'est Lennon interviewé par McCartney.
01:20:29D'accord, d'accord, d'accord.
01:20:30Donc, ils sont là-dessus.
01:20:32J'étais déjà très content.
01:20:33Il y a un an, j'étais à Los Angeles pour les connaître, pour discuter avec eux.
01:20:36Et là, j'ai appris il y a trois jours qu'on était nommés aux Emmy Awards.
01:20:41Les Emmy Awards, pour la télé, c'est comme les Oscars.
01:20:43C'est des Oscars dotés.
01:20:45Donc, fin novembre, je pars à New York.
01:20:46Wow, félicitations.
01:20:48Incroyable.
01:20:48Dans la salle, avec les tables, tu sais comme on voit dans les films.
01:20:50C'est ça, un peu galère.
01:20:52Tout le monde à sa table.
01:20:53Tout le monde est en smoking.
01:20:54Exceptionnel, ça.
01:20:55Même si je ne gagne pas, c'est cool.
01:20:56Où ?
01:20:57C'est la première fois de ta vie que tu es nommé pour une émission ?
01:20:59Ah bah, aux Emmy Awards, oui.
01:21:00J'ai gagné des prix, mais oui, j'ai gagné.
01:21:02Oui, c'est quelque chose de très exceptionnel.
01:21:03Quand tu as gagné des sets d'or, oui.
01:21:05Les Emmy Awards, c'est autre chose.
01:21:06Oui, c'est autre chose.
01:21:07Eh bien, félicitations.
01:21:08Merci beaucoup, Guillaume.
01:21:09C'était un plaisir de te rencontrer.
01:21:10Moi aussi, j'étais heureux de te connaître.
01:21:11Vraiment.
01:21:11Je sais que tu es un peu le modèle, en France, du meilleur interviewer.
01:21:16Donc, c'est toujours un plaisir.
01:21:17J'avais hâte de te rencontrer.
01:21:18Tu as un naturel rare, voilà.
01:21:20Merci beaucoup.
01:21:22C'est gentil.
01:21:24C'était vraiment une super émission.
01:21:25En tout cas, merci beaucoup, Thierry.
01:21:26Merci mille fois.
01:21:27Merci à vous tous d'avoir regardé l'émission.
01:21:29Vous pouvez vous abonner.
01:21:29Je vous mets les liens de Thierry en dessous, en cliquable.
01:21:31Et vous pouvez vous abonner à notre chaîne YouTube, évidemment, comme d'habitude.
01:21:34Un petit commentaire, un petit pouce en l'air, une petite cloche.
01:21:36Tout ça pour nous aider sur l'algorithme.
01:21:38Bisous, tout le monde.
01:21:46Sous-titrage Société Radio-Canada