• il y a 7 mois
Une Interview osée et marquante

En 2001, Julia Channel, ex-star du X reconvertie en journaliste, a été invitée dans l'émission "Tout Le Monde En Parle" de Thierry Ardisson. Cette interview, osée et marquante, a abordé sans tabou le parcours de Julia Channel dans l'industrie du X et son évolution vers le journalisme.

Un parcours atypique et assumé

Julia Channel n'a pas hésité à évoquer les moments forts et les moments difficiles de sa carrière dans le cinéma pour adultes. Elle a parlé des motivations qui l'ont poussée à se lancer dans ce domaine, ainsi que des réalités parfois difficiles de ce métier.

Une reconversion réussie

L'interview a également porté sur la reconversion réussie de Julia Channel dans le journalisme. Elle a expliqué comment elle avait réussi à se faire une place dans ce nouveau milieu, tout en assumant son passé.

Un échange franc et direct

L'interview entre Julia Channel et Thierry Ardisson s'est déroulée dans un climat franc et direct. Les deux protagonistes n'ont éludé aucun sujet, abordant des questions parfois taboues avec sincérité et ouverture d'esprit.

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Transcription
00:00 *Musique*
00:07 Yes !
00:07 J'accueille Julia Chanel
00:10 *Musique*
00:19 Bonsoir
00:20 *Musique*
00:23 *Musique*
00:24 Bonsoir et bienvenue dans le journal du hard
00:26 Pour cette première, on ne se connait pas encore très bien, mais je vous offre tout de suite un cadeau de bienvenue
00:31 Une sélection des filles qui cartonnent sur la planète
00:33 14 actrices approuvées par le public et sélectionnées par notre spécialiste Henri Gigou
00:38 qui les a classées en 3 catégories
00:40 Les ventes classiques, les beautés naturelles et les lolitas
00:43 14 raisons de se faire une opinion
00:45 Et plus si affinité
00:47 *Musique*
00:49 C'est au coeur de Paris, dans le jardin des Tuileries, que tout le monde en a parlé à retrouver Julia Chanel
00:54 L'ancienne star du porno en période de reconversion y fait son footing
00:58 Moi je fais du sport depuis une vingtaine d'années
01:01 Ca permet d'évacuer, de réfléchir, de se remettre bien
01:09 Donc c'est important
01:11 C'est pas que physique
01:12 Puis en même temps, j'ai plus 20 ans non plus, donc il faut aussi que je m'entretienne
01:19 Ca va pas se faire tout seul
01:21 Son corps est toujours son outil de travail
01:24 Mais désormais, Julia la sulfureuse est actrice et chanteuse
01:28 Elle vit à Londres et c'est l'enregistrement de son nouvel album qui la ramène à Paris
01:33 Pour l'heure, c'est l'inspiration qu'elle cherche dans l'une des librairies les plus en vue de la capitale
01:38 Elle réfléchit aux photos du livret qui accompagnera son album
01:42 *Musique*
01:48 C'est une photo de Christine Arrins
01:51 Là par contre, je connais bien puisque j'ai eu la chance de travailler avec elle
01:57 J'adore son travail
01:59 J'adore tous les livres de photos sur le Mali
02:03 Ca c'est le pays d'Ogon
02:06 J'essaie de trouver un petit peu l'univers, essayer de faire quelque chose de différent
02:14 J'ai envie de faire beaucoup de noir et blanc
02:17 Mais jamais tomber dans la vulgarité
02:20 Ca j'adore
02:23 Ca c'est le genre de noir et blanc que j'aime
02:26 *Musique*
02:32 Julia profite également de son passage à Paris pour revoir ses amis
02:36 Et aujourd'hui, elle déjeune avec celle qui fut également son attachée de presse
02:40 *Musique*
02:42 Bonjour
02:44 Vu sur l'arc de Triomphe
02:47 Ca va au office
02:50 Désolée pour le retard
02:52 C'est connu il y a à peu près 13 ans
02:54 Au bain
02:56 Au bain de jus
02:58 Quel genre de femme ?
03:00 Volontaire, courageuse, surtout très courageuse
03:02 Persévérante
03:04 Et sensible
03:06 Ca voilà, vraiment
03:08 Je sais ce que je veux
03:10 Donc c'est vrai que c'est difficile de déléguer à des gens parce que je suis souvent pas contente
03:16 C'est vrai que j'ai appris très vite et très jeune à tout gérer moi-même
03:21 Et j'adore ça en même temps
03:23 Et après, je travaille avec des gens où je sais que ça va exactement correspondre à ce que j'aime
03:29 Et où on se connait très bien, voilà
03:31 Quand on se connait très très bien, il n'y a aucun souci
03:34 Direction Montreuil-sous-Bois, en proche banlieue parisienne
03:37 Où son manager l'attend pour l'enregistrement de son prochain titre, une reprise
03:41 C'est un nouveau single, c'est une reprise d'un morceau des années 80
03:49 La chanson est une reprise qui parle d'amour, un tube de Chella E
03:55 Je suis en train de me poser dans une section marquée
03:58 Si tu veux demander, tu peux acheter un lingerie
04:01 Je suis en train de me poser et il m'a dit de faire crier
04:05 Dans la douleur, qu'est-ce qu'il dirait ?
04:08 L'amour réel est vraiment effrayant
04:11 L'argent ne paye que les loyers
04:14 Pour Julia Chanel, l'heure est venue de poser pour les photos de l'album
04:19 Un aérodrome pour décor, un body léger, très léger
04:24 Et un ventilateur pour un effet maximum
04:27 De toute évidence, Julia ne mise pas que sur les textes pour vendre ses nouvelles chansons
04:31 Souhaitons à Julia Chanel que son hot door devienne victoire de la musique
04:44 Et maintenant, la lumière se rallume sur Julia Chanel
04:53 Bienvenue sur le plateau de Tout le monde a parlé
04:56 Alors Julia, vous êtes née le 3 novembre 1973 à Paris
05:00 Sous le nom de Julia Sow
05:02 C'est ça, oui
05:03 Père d'origine malienne
05:05 Peul, exactement
05:07 Mère normande
05:08 Oui
05:09 Alors vos parents sont issus de familles aisées
05:12 Votre père, né à Bamako, est arrivé à Paris après son bac pour faire les Beaux-Arts
05:17 Mais sa famille a connu des revers de fortune
05:20 Il faut dire aussi qu'ils préféraient faire la fête que suivre des cours, non ?
05:23 C'est vrai que c'était plutôt une période où ils avaient envie de faire la fête
05:27 Voilà
05:28 Vos parents étaient assez inadaptés à la vie
05:31 C'était des artistes un peu bohèmes
05:34 Oui, mon père surtout
05:36 Ils étaient passionnés mais un peu autodestructeurs quand même
05:38 Disons qu'ils ont préféré privilégier leurs relations intimes
05:43 Plutôt que celles avec leurs enfants
05:46 Alors votre mère, elle picolait, non ?
05:48 Oui
05:49 Des fois elle disparaissait plusieurs jours, elle revenait
05:52 Oui, c'était assez fréquent des sortes de fugues
05:55 Oui
05:56 Auxquelles on s'habitue à force, on s'habitue
05:59 Au début c'est un petit peu déstabilisant
06:01 Puis après ça fait partie du quotidien
06:04 Votre père était violent avec elle ?
06:06 Oui, ça arrivait
06:08 Ça arrivait
06:09 Alors quand vous naissez, ils ont déjà plusieurs enfants
06:12 Qui sont placés à la DAS ou dans les familles d'accueil
06:15 Et vous êtes la seule qu'ils ont élevée
06:18 Oui, la seule qu'ils ont gardée, la dernière
06:21 Bon, ben voilà, je sais pas pourquoi, j'ai jamais eu l'explication
06:25 Enfin je crois que je suis passée entre les gouttes quand même
06:28 Alors voilà, un jour pendant les vacances
06:30 Vous voyez votre mère se faire sauter par un voisin
06:33 Voilà, c'est des choses dont j'ai parlé dans mon livre
06:36 Parce que dans le livre ça fait partie de toute ma vie
06:39 Et évidemment il fallait en parler
06:41 Pour expliquer peut-être des choses qui se sont passées après
06:45 Et dans mes choix
06:46 D'accord
06:47 Voilà
06:48 Alors quand vous naissez, vos parents occupent une chambre de bonne à 250 francs par mois
06:52 Passage ramé dans le 18ème
06:54 Ensuite ils déménagent dans une HLM à Neuilly-Plaisance en Seine-Saint-Denis
06:59 C'est là que vous grandissez ?
07:00 Encore à mon époque, la Seine-Saint-Denis c'était pas encore la Seine-Saint-Denis d'aujourd'hui
07:05 C'était encore assez paisible
07:07 Y'avait pas grand chose à faire
07:09 Mais on pouvait y vivre quand même pas trop mal
07:13 Alors le drame de votre enfance c'est quand votre frère Laurent
07:16 Qui était un petit peu votre ange gardien
07:18 Se jette par la fenêtre du 7ème étage
07:21 Pourquoi ?
07:22 On sait pas, on a jamais su
07:25 Parce qu'il y a pas eu d'explication
07:27 Mais ouais ça a été très très dur
07:31 Parce que c'est moi qui l'ai appris en premier
07:34 C'est moi qui ai dû l'annoncer à mes parents, à toute la famille
07:38 Donc c'était à 17 ans c'est un peu dur
07:42 Mais bon disons que je l'ai accepté
07:46 En me disant qu'il était mieux comme ça, c'est ce qu'il souhaitait
07:50 Il a fallu juste respecter sa volonté
07:55 Alors pour vous aussi le monde est dur
07:57 Parce que vous devez vous construire toute seule
08:01 Et éviter les pièces qui guettent les jolis filles dans les cités
08:05 Ouais, à cette période là ça allait encore
08:09 En fait j'étais un garçon manqué jusqu'à 18 ans
08:14 J'avais beaucoup de mal à accepter ma féminité
08:18 Donc je cachais tout, je cachais mes fesses ou des pulls
08:22 Je cachais mes seins, je parlais comme un garçon
08:25 J'avais une démarche de garçon
08:27 Je voulais surtout éviter d'avoir une interaction justement avec les garçons
08:31 Très tôt vous découvrez le pouvoir que votre beauté exerce sur les hommes
08:35 Vous décidez de vous en servir
08:37 Vous êtes ambitieuse, volontaire
08:39 Et rapidement le cinéma porno vous apparaît comme un moyen d'échapper à votre milieu
08:45 Et connaître une ascension sociale rapide
08:48 Oui, c'est vrai
08:50 C'est ce qui s'est présenté, ça a été ça
08:53 Comme j'aurais pu faire autre chose
08:55 Et comme je suis pas peureuse, assez téméraire
08:58 J'aime bien faire des choses un petit peu décalées
09:01 Je l'ai fait, j'ai foncé tête baissée
09:04 Mais c'était pas y réfléchir
09:06 Tout ce que j'ai fait dans la période où j'ai fait des films
09:09 C'était calculer, penser
09:11 Il y avait une vraie stratégie derrière
09:16 Vous étiez pas une victime
09:18 Non
09:19 À ce moment-là, Julia So va devenir Julia Chanel
09:22 Et vous débutez comme mannequin de charme en posant pour une marque de maillot de bain
09:26 Ensuite des magazines érotiques, Playboy, Penthouse
09:29 Vite à 18 ans, je n'aimais pas mon corps
09:31 Je le trouvais trop formé, avec une trop grosse poitrine, des trop grosses fesses
09:35 La photo a été comme une thérapie qui m'a permis d'accepter mon physique
09:39 Et j'ai fini par me plaire
09:41 Ça m'a donné la confiance
09:43 Parce que forcément, quand on pose devant un objectif, on commence à s'aimer
09:47 Donc ça a bien marché
09:50 Le premier porno que vous tournez, c'est dans la boîte échangiste d'Alban Serret
09:54 Et en fait, vous l'aviez vu, Alban Serret, dans un film porno
09:57 Ma première scène, ça se passait au CLO, qui était la boîte d'Alban Serret à l'époque
10:02 Et donc quand je suis arrivée, il a ouvert la porte
10:05 Et je suis tombée née à née avec sa tête
10:07 Je me suis demandé, mais je l'ai déjà vue quelque part
10:09 Et c'est après que je me suis rappelée que je l'avais vue étant petite
10:12 Quand j'avais surpris le voisin qui nous prêtait la maison
10:18 En train de regarder un film avec Alban Serret
10:20 Donc ça faisait un truc assez bizarre
10:24 Alors là, évidemment, vous gagnez 7000 francs en une journée, c'est énorme
10:28 Parce que vous vivez dans un HLM, vous rêvez d'être célèbre
10:31 Vous rêvez d'une vie de strass et de paillettes
10:34 Et le X représente pour vous un tremplin social incroyable
10:38 Comme un autre, ouais, comme un autre
10:39 Comme le rock'n'roll ou la boxe
10:41 Oui, en même temps, c'est vrai que c'est atypique
10:44 Mais bon, après, tout dépend comment on le fait
10:47 Si on sait pourquoi on le fait, si on maîtrise, qu'on n'est pas victime
10:51 Voilà, chacun fait ce qu'il veut
10:54 Vous dites le sexe ne m'intéressait pas plus que ça
10:56 Parce que vous n'étiez pas spécialement excitée
10:59 Non, non, non, quand je travaillais, je travaillais
11:02 Je n'étais pas là pour m'envoyer en l'air
11:04 Je travaillais, je serrais la main et je rentrais chez moi
11:08 Après qu'ils se soient essuyé les mains, évidemment
11:11 Vous dites que le premier tournage, vous n'avez pas vraiment réalisé ce qui se passait
11:14 Non, je n'ai pas réalisé parce que ça a été très très vite
11:17 Donc c'est après coup, quand je suis retournée à la fac
11:21 Je me suis dit, bon, quand même
11:23 Alors au début, vous pensiez faire qu'un film
11:25 Les filles nouvelles sont très demandées dans le porno
11:29 Et puis vous avez des propositions qui vous intéressent et vous continuez
11:32 Les propositions sont arrivées de tous les côtés
11:35 Et puis finalement, je suis partie tout de suite aux Etats-Unis
11:38 Et puis la majeure partie de ma carrière a été faite là-bas
11:41 C'est ce qui vous a rendu mondialement célèbre
11:43 Oui
11:44 Vous dites, tout ce dont je rêvais, le X me l'a permis
11:47 Voyager, vivre dans des endroits sublimes, luxueux
11:51 Participer à d'immenses fêtes
11:53 Effectivement, j'ai eu accès à tout ça
11:55 Mais ça peut paraître un peu peut-être fou
11:57 Mais l'ambition première, quand j'ai fait ça
12:00 C'était quand même pour arriver à une passion
12:02 Et ma passion, c'était la musique
12:04 Donc c'était peut-être un peu fou de dire
12:06 Qu'en passant par le X, j'arriverai à la musique
12:09 Mais finalement, ce n'était pas si fou que ça
12:11 Alors en 18 mois, vous avez tourné 140 films
12:14 En Europe, aux USA, avec les meilleurs réalisateurs du monde
12:18 Et là, vous rencontrez Rocco Siffredi
12:20 Oui
12:22 Vous vous êtes tombée amoureuse
12:24 Non, disons que...
12:26 Disons que quand on rentre dans ce milieu-là
12:28 Tout le monde était là
12:30 "Ah, Rocco, Rocco"
12:31 C'était un peu le dieu, quoi
12:33 C'était le Alain Delon du porno
12:35 En 1993, malgré la proposition du studio américain Vivald
12:39 Vous mettez un terme à votre carrière
12:41 En fait, vous partez faire un reportage au Congo-Brasa
12:45 Sur le sida, pour votre vidéo
12:47 Et là, vous dites "J'ai vraiment eu une peur atroce"
12:49 Je me suis retrouvée au côté de malade du sida, en fait
12:51 Mais vraiment comme ça, quoi
12:53 Et pas des malades qui étaient dans des beaux hôpitaux
12:56 Où il y a le confort et tout
12:58 C'était vraiment dans des conditions atroces
13:00 C'était des bébés
13:02 J'ai vécu ça pendant 15 jours
13:05 Et c'est là que j'ai pris conscience
13:07 Qu'il fallait peut-être arrêter de jouer à la roulette russe
13:10 Et que c'était une maladie atroce
13:12 Surtout à mon époque
13:14 Le préservatif n'était pas du tout de rigueur sur les plateaux
13:18 Donc quand on y pense, c'était quand même super risqué
13:22 Et d'être passé entre les gouttes, c'est miraculeux
13:25 Certains acteurs qui avaient des certificats médicaux
13:29 Pouvaient être douteux, bidons
13:31 Oui, parce que ça veut pas dire grand-chose
13:33 Il n'y a qu'une seule protection qui soit réelle
13:36 C'est le préservatif, il n'y en a pas d'autres
13:38 Vous dites "J'étais trop angoissée, ça devenait impossible de tourner"
13:42 J'ai essayé de rallier tous les producteurs, tous les acteurs
13:46 A dire "Venez, on se met tous ensemble"
13:49 On dit qu'on refuse de tourner s'il n'y a pas de préservatif
13:52 Et finalement, je me suis retrouvée toute seule
13:55 Donc j'ai dit "Bon ben, ciao"
13:58 Et j'ai arrêté, c'est comme ça que j'ai arrêté
14:00 Et vous avez des copines qui ont chopé le das ?
14:02 Des copines, non
14:04 Mais des actrices que je connaissais de nom, comme ça, oui
14:07 Il y en a eu pas mal
14:10 Là, vous arrêtez le X, donc ?
14:12 - Oui - Sans regret ?
14:14 - Sans regret, aucun - Sans regret
14:16 Vous présentez le journal du Hard
14:18 Déjà, vous aviez votre célébrité du porno
14:21 C'est une nouvelle célébrité qui s'offre à vous
14:24 Comment a réagi votre entourage quand vous avez eu cette notoriété ?
14:28 En fait, au début, toute la période où j'ai tourné
14:32 J'avais pas de contact avec les gens de mon entourage
14:35 Parce que j'avais tout fermé, j'avais tout coupé
14:38 Je voulais pas avoir à m'expliquer
14:40 - Vos parents le savaient ? - Oui, mais on avait pas de contact
14:43 Je me suis mis comme dans une bulle
14:46 J'ai fait mes trucs
14:48 Et après, une fois que je suis sortie du milieu
14:51 J'ai commencé à reprendre contact avec les gens
14:53 Quelles ont été vos relations avec les médias à cette époque ?
14:56 J'ai jamais eu de soucis avec les médias, réellement
15:00 Je sais pas
15:04 Peut-être que j'avais une image assez bonne
15:06 Ils avaient pas trop envie de me taper dessus
15:08 Peut-être qu'ils avaient pas trop de raisons
15:10 J'ai toujours assumé ce que je faisais
15:12 - Vous avez gagné de l'argent ? - On fait pas ça pour devenir richissime
15:16 C'est plus pour essayer d'en faire quelque chose après
15:19 Parce que c'est pas le cinéma traditionnel
15:22 C'est pas les mêmes cachets, ça n'a rien à voir
15:25 Alors l'amour, comment ça s'est passé dans tout ça ?
15:29 - L'amour ? - Oui, parce que quelqu'un qui sort avec vous
15:32 Il doit se justifier
15:34 On lui dit "T'es avec Julia Chanel"
15:36 Donc le mec doit expliquer qu'en fait vous êtes une fille formidable
15:39 Comment ça s'est passé ?
15:41 J'ai quand même pour l'instant toujours eu de la chance
15:44 Surtout à cette époque-là, j'étais avec quelqu'un qui m'a épaulée
15:47 Pendant toute la période où je travaillais
15:49 Et encore après, quand j'ai arrêté
15:51 Donc ça m'a beaucoup aidée d'avoir un soutien
15:55 Parce que j'avais personne
15:57 Et puis par la suite, j'ai quand même en général jamais eu trop de problèmes
16:03 Je suis quand même tombée sur des personnes qui avaient pas trop peur d'assumer
16:08 Même si à la limite ça me gênait plus moi pour eux
16:11 Je disais "T'es sûre ? Ça te fait pas chier ?
16:14 Je rencontre ta mère ? Peut-être pas"
16:17 Mais de toute façon, les choses elles sont déjà sur la table
16:24 Ça n'a pas rebuté des hommes dont vous étiez amoureuse ?
16:28 Non
16:30 Quel était le meilleur moment de toute cette époque, l'époque du hard ?
16:33 Je dirais que c'est toute ma période aux Etats-Unis en général
16:38 Parce que déjà je découvrais l'Amérique
16:40 Je suis arrivée là-bas, je parlais pas un mot d'anglais
16:43 J'étais toute seule
16:44 C'était quand même à 18 ans, se retrouver en Californie toute seule
16:48 J'ai eu des très bons souvenirs quand même
16:51 Et le pire moment ?
16:52 C'était sur un tournage en Italie
16:55 Où c'était juste où je me suis barrée carrément
16:59 Je voulais pas tourner avec les gens qui étaient là
17:04 Il y avait une ambiance qui était juste pas agréable
17:07 Vous demandez des choses que vous n'aviez pas envie de faire ?
17:09 Quand on me demandait des choses que je n'avais pas envie de faire, je ne les faisais pas
17:12 C'était simple, c'était non
17:14 Je voulais pas être une serpilleure
17:17 Ensuite, le journal du hard, ça vous ennuie un peu
17:21 Vous voulez pas être une potiche qui lit un prompteur
17:24 Vous dites "on me laissait rien faire"
17:26 Exactement, parce que j'étais venue avec l'idée d'amener des choses
17:29 De faire une émission un peu dynamique
17:31 Je trouvais que c'était plan plan
17:33 Donc j'ai dit "on va faire un truc un peu plus jeune"
17:35 Mélanger sexe mais plus funky
17:38 Et en fait, je me suis rendue compte que ce n'était pas du tout ce qui était prévu
17:41 Je me suis retrouvée à lire un prompteur
17:43 Je pouvais même pas changer trois lignes
17:45 C'était un peu pénible
17:47 Et donc, basta, je suis repartie sur MCM
17:50 C'était la bonne époque de MCM
17:53 Vous avez fait des shows aussi dans des clubs ?
17:56 Oui, partout en Europe
17:58 Je suis allée partout, même au Japon
18:01 Il y a un incident assez symbolique de votre changement de vie
18:06 C'est l'incendie
18:08 C'est-à-dire que là, il y a un incendie chez vous
18:11 Et tout ce que vous aviez accumulé, ce que vous appelez votre butin de sexe
18:14 C'est parti en fumée
18:16 C'est fou
18:17 C'était bien, ça faisait comme une sorte de purification
18:20 C'était un peu pour enlever le passé
18:23 Et puis repartir sur des noms
18:25 Enfin, pas enlever, parce qu'il sera toujours là
18:27 Et ça fait partie de moi
18:29 Mais pour repartir sur des nouvelles bases
18:32 Puis avoir ses DVD, ses cassettes, toutes ses photos
18:36 Les awards, les machins
18:39 Partie en fumée, c'était pas plus mal
18:41 Mais c'était grave cet incendie, vous auriez pu mourir
18:44 Ils m'ont sauvée à une minute près, j'étais morte
18:49 Aujourd'hui, vous êtes nostalgique de la grande époque ?
18:52 Non, je suis nostalgique de rien du tout
18:55 Parce que ma vie, la vie que je rêvais d'avoir, c'est maintenant que je l'ai
19:01 C'est quand je chante, quand je suis en studio
19:04 Voilà, c'est ça, j'ai rêvé de ça depuis que j'ai 5 ans
19:07 Vous avez de la rancune contre certaines personnes à cette époque ?
19:10 Non, absolument pas, aucune
19:12 C'est pas bon la rancune
19:14 Et si c'était à refaire, qu'est-ce que vous ne referiez pas pareil ?
19:18 Je n'aurais pas fait ma carrière en France
19:21 Je l'aurais fait uniquement aux Etats-Unis
19:24 Le jour où vous allez mourir, qu'est-ce que vous voulez qu'on écrive sur votre tombe ?
19:28 Elle était drôle
19:30 Et puis très belle surtout
19:32 On pourrait écrire ça aussi
19:34 Merci, je suis très heureux de rallumer la lumière sur vous
19:37 Et pour être sûr de ne rien rater de In Harditude, abonnez-vous et mettez un pouce bleu
19:42 !

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