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Emmanuel Macron commémore les 80 ans du débarquement de Provence depuis Saint-Raphaël.

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00:00Il y avait eu le 6 juin en Normandie, mais ce jour-là, ce n'était pas la même chose,
00:06confia l'un des hommes du Général Delattre, ce n'était pas la même chose, car ici,
00:14en Provence, débarquèrent au total 230 000 soldats français, solidement armés et préparés
00:21par nos alliés américains.
00:23Un grand nombre d'entre eux, spahis, goumiers, tirailleurs africains, antillais, marsouins
00:30du Pacifique, n'avaient jamais foulé le sol de la métropole et découvraient un littoral
00:36de rochers rouges.
00:37D'autres s'étaient au contraire évadés de France, comme ce marin de la France Libre,
00:43débarqué plage des Sardinaux, sans nouvelles de sa famille depuis 4 ans, qui se dirigea
00:48vers sa maison de Sainte-Maxime et tomba dans les bras de son père.
00:52Beaucoup, comme Yorgui Koli, né au Tchad, ou Mohamed Belhadj, venu d'Algérie, tous
00:59deux faits compagnons de la Libération après-guerre, s'étaient déjà illustrés pour leur bravoure
01:06dans les batailles de Tunisie et d'Italie.
01:08Certains, sur le croiseur américain Parker, pavoisés du drapeau tricolore, entonnèrent
01:15avant l'assaut une inoubliable marseillaise.
01:18Leurs éclaireurs, comme le lieutenant-colonel Bouvet, l'un des héros de l'ascension du
01:24Cap-Nègre, prirent une minute dans la nuit pour porter à leurs lèvres un peu de sable
01:30des plages varoises, le sable de la France retrouvée.
01:34Parmi eux, Hubert Germain lui-même, débarquant sur ses côtes, racontait dans ses derniers
01:44jours avoir pris une poignée de cette terre, terre et sable mêlés, tant attendu, tant
01:51désiré, pour la porter à son visage.
01:54Des centaines connurent ce sol de France pour quelques heures seulement.
01:59Tel Albert Torel, l'homme de la gare du Canadel, tombé le lendemain à l'assaut
02:05de la pointe de la Faucette, en même temps que son ordonnance, Mohamed Benbakr, ces hommes
02:12de l'armée française, s'appelaient François, Boudjema, Harry, Pierre, Niakara, ils venaient
02:25de Corse et du Poitou, du Pacifique et d'Algérie, du Sénégal, du Maroc et des Ardennes, officiers
02:37de l'Empire ou enfants du Sahara, natifs de la Casamance ou de Madagascar, anciens
02:42poilus de Verdun ou jeunes hommes précipités dans l'étrange défaite.
02:46Ils n'étaient pas de la même génération, ils n'étaient pas de la même confession,
02:55ils n'étaient pas de la même condition.
02:57Ils étaient pourtant l'armée de la nation, armée la plus bigarrée et la plus fervente.
03:07Ils étaient pour leur chef, le général de l'âtre de Tassigny, à la fois les grognards
03:12passés par Monte Cassino ou la Libye et des cœurs encore jeunes, pleins de l'enthousiasme
03:19des volontaires de 1792.
03:21Soldats comme ceux de l'an II, soldats de l'acte II de la libération du pays, soldats
03:29convaincus que lorsqu'il s'agit de défendre l'intérêt vital de la nation, tous ceux
03:34qui se reconnaissent comme français ont vocation à être ensemble.

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