"C'est un accident ce que je suis" : quand Alain Delon parle d'Alain Delon
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00:00c'est un accident ce que je suis alors il faut que je l'assume j'étais placé sur une orbite il faut
00:06que j'y reste et que j'y soit et puis d'un seul coup on vous met une étiquette et vous êtes Delon
00:10il avait la prestance l'assurance de ceux qui se savent écouter et admirer on va encore dire je
00:16parle à la troisième personne c'est vrai Delon peut faire Klein Delon peut faire notre histoire
00:21ça change rien à sa carrière et ça ne changera rien à sa carrière parce que Klein est un succès
00:25de prestige Klein est un succès de cinéphile. Mieux que personne Delon savait parler de Delon
00:31de l'enfance par exemple. Très vite et très tôt dans ma vie je me suis battu seul contre les éléments
00:37seul contre la vie seul contre les aides seul contre les difficultés de la vie et c'est peut-être ça
00:41qui m'a marqué c'est peut-être ça qui fait que pour les gens j'ai cette impression de trimbaler
00:45toujours avec moi des cicatrices dont on ignore la provenance. Ou expliquer ce mal être qu'il a
00:50traîné une grande partie de sa vie de star. Je suis tout de suite devenu un acteur important tout
00:56de suite une vedette et puis par la suite assez rapidement une star j'ai pas eu le temps de me
01:01fabriquer j'ai pas eu le temps de me faire à ça et dans le fond ce que j'ai toujours dit il y a
01:05très longtemps au début de ma carrière je ne suis pas fait pour ce métier je n'ai jamais été fait
01:08pour ce métier je ne sais pas très bien d'ailleurs pourquoi je suis fait. Ce qui est sûr c'est qu'il
01:13était fait pour séduire et sur les plateaux télé il savait en jouer. Alors votre rôle c'est encore
01:17une fois celui du beau mâle avec un revolver ou plusieurs revolvers. Le beau mâle je le suis
01:24voilà alors revolver merci Christine. Je sais que je peux séduire je sais que je peux
01:31plaire j'en suis conscient mais je ne m'en sers pas c'est à dire je ne suis pas à ce qu'on appelle
01:37un dragueur je ne suis pas un charmeur je n'ai jamais su m'adresser à une femme que je croise
01:40dans la rue qui me plaît. Quand vous me souriez comme ça avec ses yeux bleus là. Oui mais ça
01:44bof. Mais je ne sais pas bon ben oui peut-être bien pourquoi le cacher oui ça marche bien ça
01:52marche plutôt bien je n'ai jamais eu de problème de ce côté là et j'ai eu la chance si vous voulez
01:56d'avoir des femmes sublimes tout au long de ma vie. Je ne suis pas quelqu'un qui a le culte du
02:00moi. Souvent moqué pour la dimension de son égo l'acteur savait aussi faire preuve d'auto
02:04dérision et d'humour comme ici avec Bernard Pivot. En 1964 dans 32 ans j'étais jeune journaliste au
02:13Figaro littéraire j'avais été vous voir sur un studio de Saint-Maurice où vous tourniez
02:18l'insoumis d'Alain Cavalier et puis après il y avait une scène où vous traversiez une vitre
02:23avec vos mains et c'était une vraie vitre ils avaient oublié d'en mettre une fausse et vous
02:27vous êtes coupé les doigts et alors ils sont agiclés vous n'avez pas gueulé vous n'avez rien
02:31fait rien du tout vous avez été vraiment très très bien je vais raconter dans l'article j'ai
02:35retrouvé mon chef Bernard Pivot j'étais déjà un samouraï déjà un samouraï un samouraï
02:42conscient de la trace qu'il laissera dans le septième art je suis fier de ce que j'ai fait
02:47je suis fier de ma carrière parce que je pense avoir été important je pense compter je pense
02:53que je ne pourrai pas être absent lorsque je ne serai plus là de l'histoire du cinéma français
02:58assurément de l'histoire du cinéma européen sûrement et peut-être un tout petit peu aussi
03:05de l'histoire du cinéma mondial du delon dans le texte à la fois son talent d'achille et sa force
03:10inoubliable