Marc Brincourt : «Le grand drame d’Alain Delon, du point de vue du cinéma, c’est la disparition de tous les grands réalisateurs qui l’ont porté aux nues»
Marc Brincourt, ancien rédacteur en chef photo de «Paris Match» : «Le grand drame d’Alain Delon, du point de vue du cinéma, c’est la disparition de tous les grands réalisateurs qui l’ont porté aux nues». Pour lui, cela a été un coup d'arrêt dans la carrière de l'acteur décédé ce dimanche, à l'âge de 88 ans.
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00:00et je n'ai jamais eu de discussion politique avec lui.
00:03Non, par contre, je reviens sur M. Klein.
00:07C'était un vrai courage de faire un film comme ça,
00:11parce que ça...
00:12Je comprends que ça peut déstabiliser un peu la gauche.
00:16Il y a le côté homme de droite, voire ultra-droite,
00:19et puis il fait aussi un film...
00:22Comme M. Klein, donc tout ça a mélangé.
00:25Il faut peut-être arrêter d'assimiler juste la droite, le nazisme...
00:29Oui, c'est un espèce de mélange.
00:31Mais surtout, c'était ça, de l'encontre.
00:33Il n'en avait rien à faire, de tout ça.
00:36Il avait une ligne, il voulait faire ce film,
00:39il a imposé l'osée,
00:41il voulait absolument aller au bout de ce truc.
00:44Et d'ailleurs, tout le monde reconnaît unanimement, de tous bords,
00:48que c'était un de ses grands rôles.
00:51C'était en 1976, je crois.
00:53Et je trouve que dans M. Klein, c'est vraiment le rôle où on voit...
00:57Où son côté, on le voit bien sûr aussi dans les films de Melville,
01:00mais où son côté sombre, désespéré,
01:03où il est déjà un peu plus âgé, apparaît...
01:07On voit ce rapport avec la mort, je ne sais pas...
01:10Et puis après, il y a la bascule.
01:12Le grand drame de Dalin Delon, je parle vraiment au point de vue cinéma,
01:16c'est qu'après, ils partent tous.
01:18Melville meurt, vis-à-vis de Visconti...
01:21Et ça, je sais que c'est quelque chose qui le...
01:23Oui, qui l'entait.
01:24Quand il dit que j'ai plus de grands rôles...
01:27Mes amis sont partis.
01:28Pour qui il se prend, mais c'est vrai.
01:30Tous ces hommes d'exception, ces réalisateurs,
01:33qui l'ont porté au nu à travers leurs films,
01:35après, il se sentait, comme disait Gabin,
01:38il faut une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire.
01:41Et il le reprenait souvent.
01:42Et c'est vrai qu'il trouvait qu'il n'y avait plus de bonne histoire.
01:45Et pour lui, ça a été un coup d'arrêt.