Avec Xavier Bonnefont, Maire d'Angoulême (Charente)
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04Vous écoutez Sud Radio, il est 8h10, tout de suite direction Angoulême, au lendemain de la stupeur, de la panique en quelque sorte.
00:11Je le rappelle, hier un homme s'est introduit dans les mairies de la ville pour tenter d'y mettre le feu au moyen d'un bidon d'essence.
00:17Il a été neutralisé par la police municipale qui a dû faire usage de ses armes à feu.
00:22On en parle avec notre invité, Xavier Bonnefond. Bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Et bienvenue sur Sud Radio. Merci de nous accorder un peu de votre temps au lendemain de cet événement aussi invraisemblable et stupéfiant.
00:34D'abord, j'imagine évidemment que l'émotion est toujours vive au sein du personnel de votre mairie.
00:39Oui, extrêmement. Le personnel est extrêmement choqué.
00:43Et la journée va être encore, je pense, évidemment compliquée.
00:49Et on se prépare évidemment à mettre en place tout un dispositif autant que nécessaire pour accompagner nos agents.
00:56Et pour accompagner ceux qui ont fait face à cet homme ou alors qui ont réagi.
01:00Concrètement, combien de temps a duré la scène ?
01:03Quand on lit les comptes rendus, on est frappé par la rapidité tant de l'attaque de cet homme que de la réaction de vos forces de police.
01:12Oui, écoutez, a priori, ça a duré moins d'une demi-heure.
01:17Le temps peut paraître long dans pareille situation.
01:20Les choses étaient encore confuses dans le récit des uns et des autres hier soir.
01:26Mais ce qu'on sait, c'est que ça a été extrêmement rapide.
01:29Et extrêmement choquant. Alors cet homme est entré dans la mairie muni d'un bidon d'essence.
01:34Il a commencé à le déverser un petit peu partout du liquide manifestement inflammable.
01:38Il s'est dirigé vers le bureau des élus. Qu'est-ce qu'il a dit pendant ces actes ?
01:43Ecoutez, il n'a rien dit. C'est ça qui est d'autant plus surprenant et incompréhensible.
01:49Et peut-être inquiétant, c'est que celui-ci est arrivé en effet au niveau du service du bureau des élus.
01:57Il a été appelé par des assistantes qui travaillent sur place dans ces locaux-là.
02:03Il ne leur a adressé aucun mot à part des regards noirs.
02:09Et c'est à ce moment-là qu'il s'est mis à déverser de l'essence dans le lieu,
02:19y compris dans leur bureau, y compris sur une de nos assistantes administratives.
02:24Et ça a choqué évidemment nos assistantes.
02:29Elle a été à un moment donné complètement tétanisée avant que l'une d'entre elles reprenne un peu ses esprits
02:35et encourage donc sa collègue à s'extraire du lieu.
02:42Ce qui a permis ensuite d'avertir évidemment la police municipale qui est tout de suite intervenue.
02:48Alors elle est intervenue très rapidement. Elle a rapidement aussi compris qu'elle devait faire usage de son arme à feu.
02:55J'ai eu nos agents de la police municipale qui m'ont raconté qu'ils étaient face encore à un homme
03:01qui ne répondait pas à leurs injonctions, qui visiblement ne se stoppait pas
03:10malgré l'utilisation d'un certain nombre de leurs équipements comme leurs tonfas.
03:16Vous savez, le bâton qu'on s'entend utiliser.
03:22Il était quelqu'un d'assez massif.
03:27Il était par ailleurs équipé de récipients avec de l'essence qu'il avait commencé à déverser.
03:33Il était équipé également d'une chaîne qu'il a utilisée à un moment donné contre nos agents.
03:41Et c'est vrai qu'après multiples essais et contacts,
03:47ils ont été obligés pour l'un d'entre eux d'utiliser leur arme à feu.
03:53Ne serait-ce qu'aussi pour protéger son propre collègue puisque celui-ci était au milieu notamment de l'essence
04:02et pouvait être à tout moment aussi touché par le feu.
04:07Est-ce qu'à un moment cet homme a mis la main à un briquet ou une allumette
04:11ou a tenté d'allumer le liquide qu'il avait déversé partout ?
04:15Le feu a pris.
04:18Malgré le son, il a continué ce qu'il était venu faire jusqu'à allumer l'incendie.
04:26L'incendie a clairement pris dans les murs de l'hôtel de ville
04:31puisque c'est au moins quatre bureaux qui sont totalement volés.
04:39Et c'est donc miraculeux qu'aucune des personnes, tant l'assistante dont vous parliez que l'un des policiers,
04:44si j'ai bien compté et écouté votre récit, c'est miraculeux qu'aucune de ces deux personnes au moins
04:49n'ait été prise par les flammes à leur tour ?
04:53Oui, je crois qu'on est passé à côté du pire.
04:56Ça aurait pu être évidemment dramatique et malgré que les quatre soient extrêmement choqués.
05:06Mais ça aurait pu être beaucoup plus grave.
05:09Et surtout, ce qui est aussi inquiétant et ce qui est choquant pour elles,
05:14c'est d'avoir fait face à quelqu'un avec multiple regard noir,
05:18ne répondant pas à leurs injonctions et apparaissant comme quelqu'un à la fois déterminé mais très dangereux.
05:27En tout cas, c'est un acte particulièrement dangereux et horrible qui aurait pu être perpétré s'il était allé au bout.
05:34Les policiers municipaux, on l'a dit, l'ont neutralisé. Il est toujours en vie.
05:37Son pronostic vital a été, si j'ai bien compris, engagé.
05:40Son état a été jugé incompatible avec une garde à vue.
05:44Il a été blessé par ses tirs.
05:46J'imagine que vous vous félicitez d'avoir non seulement une police municipale,
05:50mais en plus de lui avoir permis d'avoir des armes à feu.
05:53Écoutez, c'était une émission pas facile prise en 2015.
05:58Ils sont en effet équipés après une série de formations.
06:01Ils sont équipés à Angoulême depuis 2016.
06:04C'est la première fois qu'une arme à feu sert au sein du service de police municipale.
06:10Mais je me félicite en général et quotidiennement de la qualité de leur travail.
06:18Et d'avoir une police municipale, même si elle n'est pas aussi nombreuse que je souhaiterais parfois,
06:25d'être très professionnelle. Et cet événement prouve encore.
06:29Clairement, hier, elle a sauvé des vies.
06:31On est frappé quand même dans ce récit par la facilité avec laquelle cet homme s'est introduit dans la mairie.
06:37Est-ce que vous allez renforcer les mesures de sécurité à l'entrée de votre édifice ?
06:43Écoutez, c'était quelque chose qui, évidemment, me traversait l'esprit à différentes entreprises
06:48le régard à tout ce qui se passe parfois dans le pays depuis maintenant quelques années.
06:54Mais c'est vrai que le dispositif actuel date maintenant d'il y a quelques années.
06:58Il convient certainement de le durcir, même si, je le rappelle, l'hôtel de vie, c'est la maison commune.
07:04Ce n'est pas Alcatraz ou je ne sais quel bâtiment qui doit être multisécurisé.
07:14Pour autant, on le voit bien, on doit aussi la sécurité de nos agents.
07:18On doit aussi la sécurité aux gens qui se déplacent en mairie pour faire l'usage du service public municipal.
07:28Et donc, vos installants, vous prendrez quoi comme mesure ?
07:31Écoutez, on va y travailler, on va regarder d'abord aussi ce qui se passe ailleurs
07:36pour celles et ceux qui ont pu déjà, on va dire, conforter les systèmes de sécurisation en termes d'accès.
07:45Mais c'est quelque chose qui faisait, on va dire, l'objet d'échanges,
07:50puisque parfois on pouvait avoir le sentiment que, en cas de présentation d'un fonctionné,
07:56ce système, bien qu'il soit, on va dire, pertinent, pouvait apparaître parfois peut-être insuffisant.
08:04Et l'exemple d'aujourd'hui le montre, puisque un individu a profité de quelques secondes d'ouverture d'une porte,
08:12puisque celle-ci était ouverte pour permettre la sortie de personnes, pour passer en force et arriver au bureau des élus.
08:22Voilà, ce sera une leçon attirée en tout cas de ce qui s'est passé.
08:25Merci beaucoup, Xavier Bonnefont, de nous avoir accordé un peu de votre temps.
08:29Remettez-vous de vos émotions, on vous le souhaite en tout cas, à vous comme au personnel de la mairie
08:33qui a vécu quand même un événement absolument traumatisant.
08:36Merci beaucoup. Vous êtes le maire d'Angoulême, je le rappelle.
08:39Il est 8h19 sur Sud Radio.