Ancienne gymnaste française de haut niveau Monique Durand-Pradat revient sur son parcours atypique fait d'évènement marquants.
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00:00Je m'appelle Monique Durand-Prada, au démarrage gymnaste, prof de PS, puis CTN à la FSGT,
00:23et aujourd'hui artiste-peinte, art-thérapeute et adjointe au sport à la ville de Thiers.
00:30Merci à la FSGT d'avoir cru en moi.
00:34J'ai commencé la gymnastique à l'âge de 8 ans, à Thiers, ce club s'appelle la Thiernoise.
00:39Cette discipline, je l'ai choisie parce qu'elle m'a été imposée par mon père.
00:44J'avais une autre camarade, Domi, qui avait le même niveau que moi, et on a été repérés au Jeu de France.
00:50Et du coup, ma vie a complètement basculé à partir de ce moment-là.
00:55J'ai eu envie d'arrêter à l'âge de 10 ans et demi, 11 ans, parce que je me suis fracturée les deux coudes.
01:03Et je n'ai rien dit, je me suis tue, parce que j'avais compris qu'il fallait continuer à faire plaisir à mon père.
01:11J'ai été championne de France en 1979.
01:14J'étais heureuse parce que, bon, c'était un aboutissement de quelque chose,
01:19mais je savais qu'on allait me demander encore plus.
01:23Oui, j'aime le gym, mais je n'aimais pas la compétition.
01:28J'ai souhaité être prof de PS et j'étais très débile en multiactivité.
01:33On m'avait tellement privée de l'ouverture de tout mon potentiel sur toutes les familles d'activité.
01:42Et quand on comprend comment se construit un enfant, la multiactivité est obligatoire pour lui.
01:47Ma première mutation, quand j'ai été prof de PS, ça a été sarcelle.
01:51Et j'ai été entraîneur à Créteil, donc au Pôle France,
01:54et j'ai vécu des choses très compliquées en direction des enfants.
01:58Et je me disais, ça n'est pas ça que tu veux transmettre.
02:03Tu ne peux pas transmettre ce que toi, tu condamnes aujourd'hui.
02:06Mais j'ai mis longtemps.
02:09Je suis rentrée au Red Star Club de Champigny.
02:12Et donc j'étais prof de PS et je me suis retrouvée responsable du pôle féminin.
02:17Mais je me suis retrouvée vite confrontée au même problème.
02:19Donc j'ai quitté le Red Star et il y a le président de l'époque, Roland Boucher,
02:25qui était doublement affilié, mais qui était très attaché à la FGT et à ses valeurs.
02:29Et il m'a pris par le bras et il m'a dit, tu es sur une voie qui est intéressante.
02:34Et je lui ai répondu, oui, je l'ai compris, mais je ne sais pas le faire.
02:39Et il m'a dit, tu vas dans le comité 94, tu frappes à la porte et tu vas rencontrer
02:44un certain Farid Bansi Khaled, qui est un militant FGT, qui est encore au comité 94.
02:50Et tu lui expliques ton parcours et tu lui demandes ce que tu me demandes là,
02:53une formation de formateur.
02:55À partir de cette rencontre avec Roland Boucher et Farid Bansi Khaled du comité 94,
03:01j'ai continué à être professeur de PS, 14 ans, j'ai continué.
03:08Mais il m'a dit, on va fédérer un collectif qui a la même préoccupation que toi
03:13et qui est quelque chose qui est dans l'ADN de la FGT, c'est-à-dire le sport de l'enfant
03:19et non pas le sport pour l'enfant.
03:22Le sport de l'enfant, c'est un sport qui est construit à partir de l'enfant,
03:26avec l'enfant et pour l'enfant.
03:28C'est complètement différent dans la forme d'apprentissage.
03:32Donc, nous avons repris absolument toutes les familles d'activité
03:36et nous avons passé des nuits entières, des journées, etc. à travailler ensemble
03:41sur qu'est-ce que le jeu ?
03:43C'est prendre plaisir à faire, mais pas que.
03:45C'est quoi le jeu sportif ?
03:47Alors, la journée, on les vivait avec les enfants qui se sont régalés
03:50parce que du coup, ils vivaient dans des colonies de sport
03:54où ils pratiquaient des choses extraordinaires.
03:56Et nous, la nuit, on théorisait.
03:58C'est de là qu'on m'a demandé d'être détachée,
04:01d'accepter un détachement de l'éducation nationale
04:06au ministère jeunesse et sport et à la FGT.
04:09Je porte haut et fort et je me battrai tant que j'aurai de la vie
04:14pour mettre l'enfant au centre de nos préoccupations.
04:19Le sport doit servir à la construction d'un enfant,
04:22mais un enfant ne doit pas servir à la victoire d'adultes.
04:29Merci encore la FGT.
04:31Longue vie à elle.
04:32Je voudrais également remercier Roland Boucher,
04:35qui, sans lui, je n'aurais pas frappé à la porte de la FGT.
04:40Je n'aurais pas rencontré Farid Ben Sikhaled, à qui je dis merci aussi.
04:48Bon anniversaire à la FGT.
04:50Moi, j'ai fêté les 70 ans de la FGT, les 80 ans de la FGT,
04:55et je contribue par un tout petit bout à fêter les 90 ans de la FGT.