Vincent Roy estime qu’il ne serait pas «démocratique» d’autoriser les supermarchés à afficher les voleurs
Le journaliste Vincent Roy était invité ce vendredi 23 août de 180 Minutes Info été sur CNEWS. Dénoncer les voleurs n’est pas «généralisable dans la grande démocratie dans laquelle nous sommes», selon lui, même s’il «comprend l’exaspération.»
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00:00Écoutez, je comprends l'exaspération de ce directeur de supermarché qui se fait régulièrement voler.
00:06Cette exaspération, elle s'explique par le fait qu'il ne se sent pas, d'une certaine manière, soutenu par la police, l'État, enfin voilà, il y a trop de vols et il ne supporte plus.
00:20Il reste malgré tout que cette mesure est illégale, quelque chose avait été tenté et doit toujours un peu exister en Espagne,
00:28ça s'appelait el cobrador del trac, je crois, c'est-à-dire que des gens étaient susceptibles de venir vous dénoncer en public dès lors que vous aviez une dette ou que vous aviez volé.
00:40C'est le cas aussi au Royaume-Uni, d'une certaine manière, avec le name and shame, c'est un peu ça, on vous nomme et on…
00:47Je ne crois pas que malgré tout cette pratique soit généralisable dans la grande démocratie dans laquelle nous sommes, ni même souhaitable,
00:57parce qu'on est quand même dans un processus de délation, voilà, c'est comme téléphoner en disant « il m'a volé, affichez la photo », c'est la même chose.
01:05Alors je sais que pendant toute une époque, ça a été un sport national, mais enfin bon, il faut peut-être quand même éviter ce genre de…
01:11Mais je le redis, je comprends l'exaspération de ce monsieur, qui pointe en réalité cette exaspération, elle pointe le fait que les vols se multiplient
01:22et que rien n'y fait et que la police n'arrive pas, alors soit parce qu'il y a un problème d'effectifs, soit parce que…
01:28Mais voilà ce que ça pointe, cette colère-là et le fait qu'il en arrive là pointe une déficience, manifestement une déficience de l'État, point.