• il y a 3 mois
A 59 ans, Rosario Murcia-Gangloff est la doyenne de la délégation tricolore aux Jeux Paralympiques de Paris. Malgré son expérience, elle avait participé aux JO de Barcelone en 1992 avant de perdre la vue, elle aborde ces Jeux Paralympiques à domicile avec beaucoup d'humilité.

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Transcription
00:00Rosario, vous avez participé aux Jeux de Barcelone avec les Valides en 92.
00:04On sait que votre parcours est assez extraordinaire.
00:06Est-ce qu'à domicile, cette fois, tout est différent ?
00:09Oui, je ne veux pas être chauvin, mais on est chez nous.
00:13On est en France et puis on ne sait pas quand est-ce qu'il y aura un prochain Jeux olympiques.
00:17Donc oui, on va l'aborder d'une manière où j'ai peur de cette magie.
00:29Ça fait peur, ça fait vraiment peur et en même temps c'est extraordinaire, ça peut nous porter.
00:35C'est beaucoup de pression aussi, j'ai l'impression qu'à vous entendre, ça peut être compliqué à gérer aussi le jour de l'épreuve.
00:42Disons qu'on est quand même des athlètes de haut niveau.
00:45Même si moi j'ai 59 ans, je me considère quand même encore un peu athlète de haut niveau.
00:50La pression ça s'apprend en même temps que l'entraînement, en même temps que beaucoup de choses.
00:55Plus ou moins il y en a qui arrivent à la digérer, d'autres moins.
00:58Moi je pense que j'ai un peu de recul et je pense pouvoir un petit peu mieux la digérer.
01:07C'est peut-être la première fois qu'il y a autant d'engouement autour du sport paralympique.
01:11Est-ce que ça vous le percevez vous ?
01:13On l'a déjà perçu derrière la télévision pendant les valides.
01:17C'est vrai que moi j'étais en préparation en montagne avec mes deux guides et mon entraîneur.
01:23C'est vrai qu'on était subjugués par l'ambiance qu'on voyait derrière la télévision.
01:28C'était extraordinaire.
01:30On ne va pas dire que les français étaient chauvins.
01:32Même quand il y avait un français qui ne faisait pas de compétition, ils étaient là et ils encourageaient qui que ce soit.
01:38Mais c'est vrai que savoir qu'il y a le côté, on est français.
01:44C'est bête à dire mais on est français.
01:47En un mot, ce serait quoi des jeux réussis pour vous ?
01:50Pour moi c'est de finir mon marathon et de me rapprocher du podium.
01:54Une dernière question sur Teddy Rieder qui a qualifié les athlètes paralympiques de super héros de la nation.
02:01C'est une image qui vous touche ou qui vous agace plutôt parce que ça a beaucoup fait réagir ?
02:06Non, ça me touche parce que Teddy Rieder voulait simplement dire que les paras, les handisports, ont un truc en plus.
02:16Un truc un peu plus difficile.
02:18Et c'est se battre contre l'effort, contre les entraînements et se battre en plus de sa pathologie.
02:25Ceux qui ne connaissent pas le handisport et qui n'en aissent pas les pathologies, s'il vous plaît venez voir sur le terrain.
02:32Vous allez voir, c'est quand même quelque chose de plus compliqué.
02:35Vous vous battez contre l'effort, contre la performance et en plus contre la douleur de sa pathologie.
02:41Parce qu'on a certains athlètes qui ont un point de vue pathologique très lourd.
02:46Et ils se battent contre cette douleur-là.
02:48Et je pense que Teddy Rieder et tous ceux qui pensent, c'est pour dire qu'ils ont un truc en plus.
02:54Et pour lui, c'est super héros, c'est son avis.
02:57Ce n'est pas un reproche.
02:59Et puis il ne faut pas oublier qu'on est vraiment handicapé, il faut l'accepter quand même.
03:02Et ce n'est pas parce qu'on dit super héros que ça veut dire qu'on est handicapé.
03:07Mais c'est parce que c'est la réalité.
03:09Et alors ce n'est pas une honte, on vit avec et puis c'est tout.
03:13On a l'impression, à vous écouter, qu'il y a finalement autant la volonté de promouvoir le handisport,
03:19de vous faire connaître, de faire connaître les différents handicaps
03:22que finalement l'objectif de médaille, on va dire, traditionnel chez les insportifs.
03:25C'est ce que vous ressentez vous aussi ?
03:26Oui, parce que le problème, je suis persuadée, mais j'en suis vraiment persuadée,
03:32que s'il y avait une détection du point de vue des handisports,
03:35ça leur permettrait de montrer qu'ils sont capables de faire, malheureusement avec leur handicap,
03:42de pouvoir prouver qu'ils sont capables de faire des choses.
03:47Et le sport est un plus.
03:49Et moi je pense qu'il faut le promouvoir parce que c'est important, vraiment.
03:55Merci beaucoup, bonne compétition.

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