Rafik Chekkat, avocat de la mosquée des Bleuets à Marseille: "La mosquée est fermée par le préfet pour éviter un risque d'attentat"

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Rafik Chekkat, avocat de la mosquée des Bleuets à Marseille, est l'invité de BFM Story ce jeudi.

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00:00– Un homme qui est accusé de faire des prêches
00:04qui sont contraires aux valeurs de la République,
00:07un fils qui est dans une affaire de stupéfiants,
00:09est-ce que derrière cette mosquée, il n'y a pas autre chose aussi ?
00:14– Non, déjà les deux affaires sont totalement disjointes,
00:19si on parle de l'une ou de l'autre,
00:21mais on ne parle pas des deux en même temps,
00:23à moins de vouloir faire l'amalgame.
00:24Ensuite j'aimerais revenir sur une chose que vous avez dite
00:26juste avant de me prendre en plateau,
00:27c'est que c'est un hymène qui est connu pour des faits de radicalisation.
00:30Je vais m'inscrire en faux contre cette affirmation,
00:32non pas parce que c'est mon opinion, mais parce qu'à l'heure actuelle,
00:36à aucun moment il n'a fait l'objet de poursuites,
00:38encore moins de condamnations pour un fait quelconque de radicalisation.
00:42Ce que vous avez dit est parfaitement faux.
00:45J'aimerais juste rétablir des choses.
00:47Ensuite la seule chose que l'on a pour l'instant,
00:48c'est la parole du ministère de l'Intérieur
00:51via la préfecture des Bouches-du-Rhône,
00:52c'est uniquement la parole politique du ministère de l'Intérieur
00:56et que nous allons contester devant les juridictions compétentes
01:00comme c'est prévu par le droit français.
01:01– C'est-à-dire que ces prêches à aucun moment n'ont été prononcées
01:04telles qu'elles sont citées par la préfecture ?
01:08– En fait on parle de prêches parce que là ça fait un peu peur,
01:11si on dit imam, prêche, charia, radicalisation,
01:14bon on fait comme ça, on est une espèce d'herméneutique du sous-son.
01:18On ne parle pas de prêches, la plupart des faits qui sont reprochés,
01:21en tout cas qui sont avancés par la préfecture pour fermer la mosquée,
01:25ce sont des publications sur les réseaux sociaux,
01:27on n'est pas dans des prêches, la plupart du temps c'est…
01:29des publications sur les réseaux sociaux,
01:31des commentaires non modérés sur les réseaux sociaux,
01:34donc on n'est même pas pour la parole même de l'imam,
01:36on est sur des personnes qui ont commenté sur les réseaux sociaux.
01:39Ensuite bon, c'est un espèce de… la préfecture fait tout bois,
01:43c'est-à-dire qu'il y a un certain nombre d'éléments
01:45qui n'ont pas grand lien les uns avec les autres.
01:47– C'est un coup politique ?
01:48– Surtout, surtout, surtout.
01:50Alors je ne sais pas si c'est un coup politique,
01:51moi je ne peux pas parler à la place du ministère de l'Intérieur,
01:53évidemment que M. Darmanin a son agenda politique,
01:56ce n'est pas à vous que je vais la prendre,
01:57donc ça on le sait pertinemment.
01:59On n'est pas tout à fait sur un terrain légal,
02:01on est sur à la fois l'administratif, du politique,
02:04mais juste pour vous donner un exemple,
02:05j'imagine que vous avez lu les 7 pages de la vie de fermeture,
02:08qui n'est pas encore l'arrêté de fermeture, je tiens à le dire.
02:11Sur les 7 pages de la vie de fermeture,
02:12bon, il y a un certain nombre d'éléments qui sont avancés,
02:15certains sont faux, parce que c'est des mauvaises traductions de l'arabe,
02:17on sent que la préfecture a fait ça un petit peu à la va-vite,
02:20mais d'autres éléments, là, si les gens comprennent bien,
02:24la mosquée est fermée par le préfet des Bouches-du-Rhône pour éviter,
02:27ça c'est le préfet qui le dit, un risque avéré d'attentat.
02:31À aucun moment, les 7 pages ne font le lien avec une quelconque,
02:35quelconque même de près, même de très loin, activité terroriste.
02:38Donc le risque d'attentat, on ne le voit pas, très honnêtement,
02:42il n'existe pas, en tout cas la préfecture n'en fait absolument pas la preuve,
02:45et c'est ce que la justice va devoir déterminer.
02:46Ils n'ont pas de savoir si les propos de lui-même sont justes ou pas,
02:51ce n'est pas la question, la préfecture, le tribunal administratif de Marseille
02:54va devoir juger si la fermeture de la mosquée ne contrevient pas
02:58un certain nombre de libertés fondamentales,
02:59que ce soit la liberté d'expression, la liberté de culte, et le droit de public.

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