• il y a 2 mois
Emmanuel Macron a affirmé ce jeudi 29 août faire "tous les efforts" dans sa recherche d'un nouveau Premier ministre pour "aboutir à la meilleure solution pour le pays", sans se prononcer sur le délai de cette nomination très attendue.

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Transcription
00:00– Politique, Mathieu Croissandeau, toujours pas de nom pour Matignon, c'est pas qui, c'est plus quand.
00:06Le président a été interrogé hier lors de son déplacement en Serbie.
00:10On lui a posé la question, voici sa réponse.
00:13– Croyez bien que je fais tous mes efforts, et les jours et les nuits,
00:17et que je le fais depuis des semaines, même si vous ne l'avez pas forcément vu,
00:22pour aboutir à la meilleure solution pour le pays.
00:24En tout cas, la France a un gouvernement qui gère les affaires courantes,
00:28qui a permis d'avoir des Jeux olympiques qui ont émerveillé le monde.
00:31Donc je ne voudrais pas qu'on laisse s'installer l'idée que les affaires ne sont pas suivies.
00:36Après, je ferai mes meilleurs efforts et je parlerai au français en temps voulu
00:38et dans le bon cadre.
00:40– Voilà, en temps voulu et dans le bon cadre, nous voilà bien avancés j'ai envie de dire.
00:44François Mitterrand lui avait une autre expression, il choisissait le moment venu,
00:46mais ça revenait au même, on peut aussi dire avant l'heure, c'est pas l'heure.
00:50La vérité c'est qu'Emmanuel Macron peut bien nous sortir toute une menuiserie de langue de bois,
00:55il s'est coincé tout seul dans une impasse.
00:57Le président En Marche est devenu le roi du sur place, ça fait 54 jours que le second tour
01:04des législatives a eu lieu et rien n'a bougé, rien n'a changé,
01:07le paysage politique est toujours figé, chacun se planque derrière des prétextes,
01:12des postures, la grande décantation voulue par le président s'est transformée
01:16en grande congélation n'entraînant qu'impatience et frustration.
01:19Résultat, tout le monde attend, Nicolas Dose nous en parlait l'autre jour,
01:22les chefs d'entreprise gèlent les embauches et les investissements,
01:25les couloirs des urgences continuent de déborder, les malades en fin de vie
01:28continuent de désespérer sur leur lit de souffrance, les profs se demandent
01:32que faire du fameux choc des savoirs et des groupes de niveau,
01:36le gouvernement gère les affaires courantes, comme le dit Emmanuel Macron,
01:39mais les affaires courantes sont devenues des affaires urgentes.
01:42Et parmi les urgences, Mathieu, il y a le budget notamment.
01:44Oui, et là pour le coup, le temps voulu du président, on le connaît,
01:48il est gravé dans le marbre, le budget doit être bouclé dans 15 jours
01:51pour être transmis pour avis au Conseil des finances publiques,
01:53puis au Conseil d'État, puis présenté au Conseil des ministres
01:56parce que ça démarre, l'examen du budget, le 1er octobre à l'Assemblée nationale.
02:00Et dans le même temps, la France doit transmettre à Bruxelles
02:02la façon dont elle compte réduire son endettement et ses déficits,
02:06elle doit tout aussi faire un autre budget, celui de la sécurité sociale
02:10qui promet d'être particulièrement compliqué celui-là.
02:12Franchement, ce n'est pas sérieux, le budget, c'est la pierre angulaire
02:15de toute orientation politique et en procrastinant comme il le fait,
02:19le président prend le risque que les débats s'éternisent,
02:22que le budget soit détricoté pendant des heures à l'Assemblée
02:25et que personne ne parvienne à se mettre d'accord dans l'hémicycle.
02:28Souvenez-vous quand même, il a dit ça il y a trois mois,
02:31de peur pour éviter que son gouvernement ne tombe sous le coup d'une motion de censure
02:35à l'occasion de l'examen du budget.
02:36Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
02:37On n'a pas de gouvernement, on n'a pas de budget
02:39et on a toujours le risque d'une motion de censure.
02:41Mais compte tenu de toutes les échéances que vous venez de décrire,
02:46l'imminence est là, donc c'est maintenant ?
02:50Le président devrait passer son week-end à la lanterne,
02:52qui peut-être porte bien son nom.
02:55La nouvelle échéance serait fixée peut-être pour dimanche soir,
03:01mais ses amis n'en savent rien, ses amis qui le pressent de toutes parts
03:04et même ceux qui le connaissent bien s'en méfient.
03:07Tiens, je ne résiste pas au plaisir de vous lire cette petite citation
03:10de Jean-Michel Blanquer dans une interview au point.
03:12Vous vous souvenez de Jean-Michel Blanquer ?
03:13C'est l'ancien ministre de l'Éducation nationale.
03:15Le président a une grande intelligence, une très forte puissance de travail,
03:18du dynamisme, de la créativité.
03:20Il ne déteste pas non plus les coups tordus.
03:22Il aime écouter les conseillers du soir plutôt que les ministres du jour
03:25et se crée à lui-même des problèmes qui seraient évitables.
03:28D'une certaine façon, il réussit souvent ce qu'il a de plus difficile
03:30et rate des choses assez simples.
03:31Il peut accomplir une prouesse et aussitôt la gâcher par une phrase ou une posture.
03:35Sympa les copains.
03:38Merci Mathieu.
03:39Tout de suite, c'est Lorraine et c'est Culture&Vous.

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