Dans une lettre adressée aux Français et publiée dans la presse quotidienne régionale, Emmanuel Macron a promis "d'agir jusqu'en mai 2027" et a une nouvelle fois justifié sa décision de dissoudre l'Assemblée.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00La politique. Mathieu Coissonneau avec donc cette lettre publiée hier soir par la presse quotidienne régionale, la lettre du président de la République aux Français.
00:08On va évidemment détailler les grands thèmes de cette lettre.
00:12Il peut changer quelque chose ?
00:13Plaisir d'offrir, joie de recevoir. Je ne suis pas sûr que ça réjouisse grand monde.
00:18Alors c'est une lettre de plusieurs pages, en tête présentielle, qui a été adressée, vous l'avez dit, à la presse quotidienne régionale,
00:24qui l'a, je regardais ce matin, plutôt reléguée en page intérieure et même pas publiée in extinso. Il faut aller sur les sites pour la consulter.
00:31Ça a notablement agacé ses adversaires, à l'image du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui dénonce une lettre publiée sous en tête présidentielle,
00:40je le disais, violant la loi sur les campagnes et le financement qui interdit l'intervention des entités publiques.
00:46Ça a agacé aussi, il faut le dire, ses partisans qui ne souhaitent qu'une chose, qu'ils se taisent, Emmanuel Macron.
00:51C'est le message qui a été envoyé, on le voit, par les candidats dans les circonscriptions qui ne veulent même plus mettre sa tête sur leurs affiches.
00:57Ils préfèrent qu'il reste à l'écart et qu'ils laissent, évidemment, plutôt Gabriel Attal, le Premier ministre, s'exprimer.
01:02Et c'est quoi le président dans cette lettre ?
01:04Alors le président ne dit pas grand-chose de neuf et c'est sans doute le problème.
01:07D'abord, il acte, le fait que la décision de la dissolution a été mal comprise, il le crie.
01:12Pardon, je sais que pour beaucoup d'entre vous, ça a été une surprise qui suscite de l'inquiétude, du rejet, parfois même une colère tournée contre moi,
01:19écrit le président, je la comprends et je l'entends.
01:21C'est un tout petit mea culpa parce qu'ensuite, il nous explique aussi, le président, qu'il a pris cette décision en responsabilité, avec beaucoup de gravité,
01:29et après une réflexion de plusieurs semaines.
01:31Pourquoi il écrit ça ?
01:32Parce qu'on a tous lu dans la presse que cette décision, il l'avait prise avec quelques conseillers, pas sur le coin d'une table,
01:37mais en tout cas en chambre noire, sans avertir ses autres alliés ou les poids lourds de la majorité.
01:43En gros, il veut tordre le coup à ces articles parus dans la presse.
01:46Les conseillers, vous savez, traités par Bruno Le Maire de cloporte vendredi dernier.
01:50C'est cloporte qui peuple les palais de la République.
01:53Je suis pas sûr que ça convainque grand monde.
01:54Souvenez-vous, Édouard Philippe qui a dit que de toute façon, c'est lui qui a tué la majorité présidentielle.
01:57Il l'a fait tout seul, d'une certaine façon.
01:58Donc sur le fond, il y a quoi ?
01:59Alors sur le fond, et c'est encore le problème, rien de neuf, j'allais dire, bis.
02:03Il dépeint les trois blocs sur le mode les bons et les méchants.
02:06Alors il y a le Rassemblement National qui divise les Français, ignore le réchauffement climatique, augmente les impôts.
02:11Ça, c'est les méchants.
02:12Il y a la France insoumise et ses alliés qui refusent la clarté sur la laïcité et l'antisémitisme et qui augmentera les impôts.
02:18Ça, c'est toujours pour les méchants.
02:19Et une troisième voie, la meilleure pour le pays, la sienne évidemment, qui consiste en gros à continuer en mieux.
02:27Il défend son bilan dans la lettre.
02:29Il y aura des réponses plus fortes, plus fermes sur l'impunité, la sécurité et puis des mesures de justice sociale, veut croire le président.
02:36Et le problème, c'est que toutes les portes qu'il pousse, elles s'ouvrent sur la même question.
02:40Pourquoi ne l'a-t-il pas fait plus tôt ?
02:41Ça fait sept ans.
02:42Ça fait sept ans qu'il est au pouvoir.
02:43Et d'ailleurs, comment il compte s'y prendre en promettant du changement ?
02:46Alors, le gouvernement à venir, écrit le président, rassemblera, je le souhaite, les Républicains de sensibilité diverse qui auront su, par leur courage, s'opposer aux extrêmes.
02:56En gros, c'est une main tendue et notamment les Républicains.
02:59Ce n'est pas avec un grand R, ce n'est pas le parti, mais c'est quand même à eux que ça s'adresse et peut-être à quelques députés de gauche.
03:04Mais on voit mal comment il pourrait compléter une minorité, parce que ça sera vraiment une minorité de députés macronistes réduits aux acais, j'allais dire.
03:13Et puis surtout, est-ce qu'ils auront envie de venir avec un président qui décide tout seul et qui leur a tendu la main déjà par le passé, mais ça n'avait rien donné ?
03:20Alors, Emmanuel Macron prévient, je ne suis pas aveugle, je mesure le malaise démocratique.
03:24Cette fracture entre le peuple et ceux qui dirigent le pays que nous n'avons pas réussi à résorber.
03:28Oui, la manière de gouverner doit changer profondément.
03:31J'ai changé, le disait déjà Nicolas Sarkozy, vous vous souvenez, en son temps.
03:34Voilà, seule nouvelle dans la lettre.
03:36Emmanuel Macron dit qu'il continuera à agir jusqu'en 2027, autrement dit, il ne démissionnera pas.
03:40Mais je ne connais pas de président qui ait démissionné, qu'il ait annoncé quelques mois auparavant.