Le Montpelliérain Charly Samson se souvient et chante la Libération

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Aujourd'hui âgé de 96 ans, Charly Samson a vécu la Libération de Montpellier en septembre 1944. À l'époque, il a écrit tout ce qu'il vivait dans un petit agenda, transformé en carnet de poche. Il nous raconte tous ces souvenirs, parfois même en fredonnant.

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00:00Je ne les raconte pas, je les vis.
00:04Donc c'est écrit tout petit, c'est ce qu'on disait.
00:06C'est écrit tout petit, même vous voyez, il y a des rajouts, parce que je n'avais pas assez de place.
00:12Et c'est un agenda en fait au départ, c'est ça ?
00:14C'est un petit agenda, et moi j'avais pris l'agenda parce que j'ai dit avec un agenda,
00:19je pourrais mettre ce que j'ai envie d'écrire, j'aurai deux jours par page.
00:25Imaginez-vous que ça fait revivre les souvenirs vraiment, ça m'a ému beaucoup.
00:32Mais comme j'étais en pleine activité, c'était beaucoup là, je l'ai remis dans un tiroir.
00:39Et ce n'est que quand on a parlé de commémoration, que j'ai dit bon sang,
00:42mais là j'ai un document que je n'ai pas le droit de laisser dormir, franchement.
00:47Devant mon drapeau bleu, blanc, rouge, je rêvais ne comprenant pas
00:54comment ce petit pompon rouge voulait toujours guider mes pas.
01:03Faut qu'on me tourne les pages parce que là, je ne peux pas.
01:07Tout d'un coup on entend un peu des bruits de gens dans le faubourg de Nîmes là-bas,
01:13pas très fort, et puis on voit deux phares qui arrivent,
01:16dans une voiture qui arrive en bas au faubourg de Nîmes,
01:20qui monte dans le zig-zag et qui vient s'arrêter juste devant moi.
01:26Pendant qu'elle monte, il y a des gens qui crient « mais c'était le Jeep ! ».
01:30Le Jeep, on n'avait jamais vu le Jeep, le Jeep c'était américain.
01:36Et le Jeep s'arrêtait de là à là, ça a été vraiment une coïncidence.
01:40Et là, sans me déplacer, je vois la silhouette de deux personnes,
01:46de deux personnes dans deux uniformes, dont l'uniforme d'un soldat français,
01:52l'uniforme d'un marin.
01:55Donc ils s'arrêtent là, automatiquement, chacun son bras, etc.
02:01Le marin, il n'a pas eu le temps de bouger, que les gens lui avaient faussé le béret,
02:08le béret allait des uns aux autres, chacun touchait le pompon,
02:11et les gens pleuraient, les gens riaient, etc.
02:14Et moi, je suis arrivé à tenir le béret et à avoir le pompon dans mes mains.
02:19Les Allemands ont disparu, quelques dégâts restent visibles,
02:27mais plus un soldat dans les rues.
02:31Mais les vainqueurs se font attendre,
02:34et c'est un peu le nom Aslan.
02:37Le crépuscule s'illumine par la magie de ce béret.
02:44On crie, nous crions vive la marine, c'est fait, nous sommes libérés.

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