• il y a 2 mois

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00:00:00Bonjour tout le monde, sur Légendes aujourd'hui, notre invité, je suis très content de le recevoir,
00:00:03c'est Thierry Ardisson, qui a fait de la télé durant plus de 40 ans,
00:00:07avec notamment plein d'interviews exceptionnelles, je suis trop content de le recevoir.
00:00:10Et juste, je voulais remercier la marque Gant, qui nous sponsorise ces vidéos-là.
00:00:14Voilà, c'est la marque de mon pull, par exemple, du pantalon, des chaussures aussi qu'on porte.
00:00:18En tout cas, merci à eux, je vous mets le lien cliquable sous la vidéo,
00:00:21si vous voulez voir tous les polos, tous les pulls, tous les vêtements qu'ils font,
00:00:23c'est vraiment très stylé, moi j'adore.
00:00:25Je vous mets le lien cliquable sous la vidéo, et si vous voulez faire comme eux,
00:00:29au début de nos émissions, vous avez une société, vous avez besoin de communication,
00:00:32vous pouvez communiquer avec nous, il suffit juste de m'envoyer un mail,
00:00:36avec votre numéro de téléphone dedans, à partenariat, au pluriel, at legendesgroup.fr,
00:00:41le mail s'affiche en bas de l'écran.
00:00:43Et c'est parti pour l'émission avec Thierry Ardisson, qui nous a promis,
00:00:46vraiment, de répondre à toutes les questions que je voulais, j'en ai préparé beaucoup.
00:00:50C'est parti.
00:00:51– Bonjour, c'est Thierry Ardisson sur Légendes, je suis très fier d'être là, d'être invité.
00:00:57Je vais vous raconter ma vie, que j'ai raté en fait,
00:00:59parce que je voulais être écrivain, et je suis devenu animateur depuis le début.
00:01:02– Ha ha ha ha !
00:01:07– Bienvenue Thierry, je vais prendre le clap. – Merci Guillaume.
00:01:09– Un plaisir de te rencontrer. – Bien moi aussi.
00:01:11– On se tutoie, hein ? – On se tutoie.
00:01:13– T'as 74 ans, j'ai 40 ans quasiment de télé, moi je t'ai suivi évidemment sur plein d'autres,
00:01:18je suis hyper content de te rencontrer, je t'ai suivi,
00:01:20c'est toi la star des interviews en France,
00:01:23t'avais reçu Bruce Willis, je crois, enfin t'as reçu…
00:01:25– Que j'ai embrassé sur la bouche. – Que t'as embrassé sur la bouche ?
00:01:28– Lors d'une pause bisous. – C'était une autre époque ?
00:01:31– Oui, c'était une époque où on pouvait à un moment dire pause bisous,
00:01:35alors Bruce Willis on l'a su après, parce que c'est des pistes séparées,
00:01:39donc le lendemain au montage, on a compris ce qu'il disait.
00:01:41– Ah oui, tu vois cam par cam ? – Il dit pause bisous.
00:01:44Et Bruce Willis se penche vers son assesseur, qui était son réalisateur,
00:01:48il lui dit, il est homosexuel, et l'autre il dit non, je crois pas,
00:01:52et donc il s'est levé et on s'est roulé une grosse pelle.
00:01:54– C'est vrai.
00:01:56– C'est l'époque où on faisait tout ce qu'on voulait,
00:01:58on jouait à Chabit avec Alain Chabat sur le plateau,
00:02:00quand je recevais un coup de fil, je disais, je suis en émission,
00:02:03mais je répondais aux numéros, après quand je faisais la promo d'un film,
00:02:08je disais, je sais que l'attaché de presse est en coulisses,
00:02:11est-ce que j'ai bien parlé du film ?
00:02:13Alors le mec venait, il disait, t'as pas dit que c'était romantique ?
00:02:15Alors je regardais la caméra, je fais, et en plus, c'est romantique.
00:02:18– Ha ha ha !
00:02:20– C'était de la mise en abyme en perpétuité.
00:02:21– C'était Serge, le réalisateur, Serge Calpon ?
00:02:23– Serge Calpon, magnéto-Serge.
00:02:24– C'est pour ça qu'il disait magnéto-Serge, Serge Calpon qui est réalisateur,
00:02:27qui est venu visiter le plateau d'ailleurs, qui s'intéresse ici.
00:02:28– Il a raison, il s'intéresse à ce qui va marcher,
00:02:30ce qui marche déjà et qui va encore plus marcher.
00:02:32Serge a dû comprendre que la télévision linéaire,
00:02:35c'était malheureusement passé d'époque quoi.
00:02:37– Ah tu crois que c'est…
00:02:38– Non, c'est pas pour ça que ça va s'arrêter,
00:02:40parce que la radio finalement à une époque, c'était un truc énorme,
00:02:43et puis quand la télé était arrivée, c'était moins…
00:02:46évidemment il y avait moins d'action, il se passait moins de trucs,
00:02:47mais la radio continue, donc la télé continuera.
00:02:50Ce que je veux dire, c'est que c'est malheureusement plus à la télé
00:02:53que les choses s'inventent quoi.
00:02:55– Il y a de l'innovation réelle et tout.
00:02:56– Il n'y a pas tellement d'innovation,
00:02:57enfin moi j'ai essayé avec Hôtel du Temps, j'ai tenu trois numéros,
00:03:01mais je veux dire, c'est compliqué d'inventer à la télé,
00:03:04parce que comme les chaînes ont moins d'argent,
00:03:06parce qu'il y a moins de pubs sur la télé, elle est sur le digital la pub,
00:03:09donc effectivement il y a moins d'argent, ils ont peur,
00:03:12et comme ils ont peur, ils ne prennent pas de risques,
00:03:13alors c'est que quand tu vois, quand ça va mal, fiche !
00:03:16– Exactement.
00:03:17– Mais là ils sont tétanisés, ils sont sidérés,
00:03:19ils n'achètent plus d'émissions.
00:03:20– C'est là qu'il faut redoubler l'effort,
00:03:22c'est là qu'il faut essayer d'être inventif.
00:03:23– Oui, c'est là qu'il faut inventer, parce qu'on dit toujours,
00:03:24par exemple il n'y a pas de jeunes qui regardent la télé,
00:03:26mais je vois pourquoi ils la regarderaient,
00:03:28c'est-à-dire que, en fait, la télé ne s'intéresse pas à eux,
00:03:32pourquoi est-ce qu'ils s'intéresseraient à la télé ?
00:03:34Si c'est pour regarder des programmes de vieux,
00:03:36les jeunes ne vont jamais y aller en fait.
00:03:37– Ça t'as changé de mindset, t'as changé d'opinion en quelques années,
00:03:40par rapport à ce que tu vas me raconter, c'est très intéressant.
00:03:42– Oui, j'ai changé, en tous les cas,
00:03:44c'est pour ça que j'ai fait Arditube et Ardivision, on va en parler,
00:03:47c'est justement parce que j'ai compris que ce n'était plus à la télé que ça se passait.
00:03:49Ça n'empêche pas de faire des émissions,
00:03:51je fais une émission avec Hugo Clément, qui va être formidable là.
00:03:54– Il vient, tiens, on le raisonne.
00:03:55– C'est un mec formidable.
00:03:56Mais si tu veux, effectivement, moi j'ai eu la chance de faire ma carrière
00:04:02à une époque où tout ce qui nous passait par la tête, on le faisait.
00:04:05– Arditube, c'est ta chaîne YouTube, ça s'appelle Inna, espace Arditube,
00:04:09je vous mets le lien en cliquable sous la vidéo, si vous avez retrouvé.
00:04:12Tu mets, en fait, c'est un replay de toutes tes émissions.
00:04:14– Voilà, Arditube, en fait, c'est classé, non pas par émission, mais par genre,
00:04:19t'as star internationale, star française, témoignage, humour, variété,
00:04:24et à l'intérieur de ces colonnes, t'as tous les invités,
00:04:26c'est-à-dire qu'ils peuvent venir de n'importe quelle émission, voilà.
00:04:29C'est le principe, et on a 514 000 abonnés, ça ne manque rien.
00:04:34– Ah, c'est bien, y'a du monde qui regarde, t'as le fameux…
00:04:36– En août, le dernier chiffre que j'ai eu, c'est août, on a dû faire 6 millions de vues.
00:04:41Non, non, ça marche très bien, je suis très content, parce que, en fait,
00:04:44pour te dire la vérité, quand t'es animateur de télé,
00:04:47c'est un métier qui est très éphémère, parce que dès que t'as fait une émission de télé,
00:04:50elle s'évapore.
00:04:52Aujourd'hui, si tu veux voir « Coucou c'est nous » ou « Champs-Élysées », tu peux pas.
00:04:56Il faut appeler l'Inna et c'est pas sûr qu'il te…
00:04:58Moi, la chance que j'ai, je remercie le ciel tous les matins,
00:05:01c'est-à-dire que tout mon travail est stocké, donc…
00:05:05– Ah, t'avais tout gardé ?
00:05:06– J'ai tout gardé, j'ai trois… En fait, y'a « HardyTube », c'est que la télé.
00:05:10– Malin, ça.
00:05:10– « HardyVision », c'est toutes mes émissions en boucle.
00:05:13– Ah oui, que tu vas faire sur Samsung, alors ça, c'est autre chose,
00:05:15c'est pas la chaîne YouTube, c'est sur Samsung, c'est sur Samsung TV+.
00:05:19– Exactement, donc là, c'est mes émissions en boucle,
00:05:22diffusées à l'horaire où elles étaient diffusées, ce qui est très sympa,
00:05:26et j'ai un autre site que je suis en train de mettre au point,
00:05:29qui va s'appeler « Hardy World », et là, c'est tout ce que j'ai fait
00:05:31en dehors de la télé, c'est-à-dire la presse, la pub, les livres et les bouquins.
00:05:36– On va parler de la pub, alors ça, moi, j'ai appris des trucs
00:05:38en préparant l'émission, j'ai appris que t'avais fait des slogans,
00:05:40alors ne nous dis pas lesquels, parce que je vais en citer,
00:05:42et tu vas nous dire si c'est toi ou pas, parce qu'il y a des espèces de rumeurs
00:05:45sur Internet, ouais, c'est lui qui a fait ça, non, c'est pas lui,
00:05:47donc je vais te les poser, si tu veux bien,
00:05:49et juste pour reprendre le principe de ta vie,
00:05:51c'est vraiment le principe de cette émission, on reprend toute ta vie
00:05:53pour comprendre comment t'en es arrivé là, aujourd'hui.
00:05:56Rapidement, t'es né à Bourg-à-Neuf, dans la Creuse ?
00:05:58– Oui, mais je suis niçois, je suis né à Bourg-à-Neuf par hasard,
00:06:01parce que tout le monde veut être né dans la Creuse,
00:06:03ben non, ça me branche pas d'être né dans la Creuse,
00:06:07moi, je suis né dans une famille niçoise.
00:06:09– On embrasse les copains de la Creuse.
00:06:10– Ben non, non, je suis né à Bourg-à-Neuf, oui, par hasard.
00:06:14– Pourquoi être là ?
00:06:15– Parce que mon père faisait les travaux publics,
00:06:17quand il y avait un chantier à Bourg-à-Neuf, on habitait à Bourg-à-Neuf.
00:06:19– Alors, on a noté un truc un peu drôle,
00:06:20mais nom de famille signifie grande gueule en latin, ardizone, c'est ça ?
00:06:24– Ardus sonus, ardus fort, sonus la voix, la grande gueule.
00:06:28Ce qui veut dire que depuis l'Antiquité gréco-romaine,
00:06:31on a des grandes gueules dans la famille.
00:06:33– Et j'écoutais un podcast, c'était dans le rétro,
00:06:34on embrasse Déborah Grunewald sur France Bleu,
00:06:38elle fait vraiment des très bonnes interviews aussi sur Insta,
00:06:40et alors je t'ai écouté, et tu disais que tu n'avais pas eu la même éducation
00:06:45que celle que tu donnes à tes enfants,
00:06:46c'est-à-dire que tu dis beaucoup je t'aime à tes enfants,
00:06:48t'essayes d'être très présent, alors que toi,
00:06:49c'était plus un petit bisou avant de dormir, c'était plus dur.
00:06:51– C'était l'époque où les parents ne disaient pas aux enfants
00:06:53qu'ils les aimaient toute la journée, comme maintenant,
00:06:56c'est-à-dire que moi, mon père, il ne m'a jamais dit je t'aime.
00:06:59Sur son lit de mort, il m'a regardé comme ça, il m'a dit,
00:07:04t'as bien réussi toi, c'est tout, c'est le seul compliment
00:07:07qu'il ne m'ait jamais fait dans ma vie, si tu veux.
00:07:09Donc ça vous obligeait quand même à être fort,
00:07:10parce qu'on n'avait pas sans arrêt, alors en même temps c'est formateur,
00:07:14mais c'était difficile.
00:07:15– C'est ce qui t'a endurci, parce que parfois tu posais des questions dures,
00:07:19c'est ça qui t'a fait connaître aussi,
00:07:20tu n'y allais pas avec le nom de la cuillère,
00:07:22est-ce que c'est ça qui a fait toi, non ?
00:07:23– Non, en fait je posais des questions dures,
00:07:25d'abord parce que j'étais le seul à le faire,
00:07:27donc c'est un positionnement marketing, je suis arrivé à la télé,
00:07:29c'était Drucker, Sabatier, Foucault,
00:07:33donc quoi que tu dises, t'apparaissais dur de toute façon.
00:07:36– Oui, c'était très très lisse.
00:07:37– Par rapport à la mêlasse en viande, si tu veux, j'étais vraiment effectivement.
00:07:40Et la deuxième chose, c'est que j'avais un track d'enfer.
00:07:42– Ah, t'es traqueur ? – Ah là là, j'étais,
00:07:44mais tu ne peux pas savoir, j'avais des sueurs froides dans le cou,
00:07:47les mains moites, l'estomac serré, donc étant moi-même mal à l'aise,
00:07:51je me disais, il n'y a pas de raison que le mec qui est en face de moi,
00:07:53il ne soit pas mal à l'aise.
00:07:54– Oui, t'as un miroir de…
00:07:55– C'est comme ça que j'ai dit un jour au chanteur d'Indochine,
00:07:58Nicolas Sirkis, ça ne te fait pas chier de chanter faux.
00:08:01– Ha ha ha !
00:08:04– Et donc, après, comme ça marchait, j'ai continué évidemment,
00:08:07parce que bon, mais au fond, je ne suis pas méchant comme ça évidemment.
00:08:10– On va parler du track après, mais comment t'as réussi à être moins justement…
00:08:15– Moins traqueur ? – Moins traqueur qu'avant.
00:08:16– C'est quand j'ai fait une quotidienne, quand j'ai fait « Rive droite, rive gauche »,
00:08:19qui était une émission culturelle sur Paris 1ère,
00:08:22je me suis dit, mon garçon, avoir le track une fois par semaine,
00:08:26c'est déjà désagréable, mais là, tu vas l'avoir tous les jours.
00:08:28Et donc, je me suis auto-convaincu qu'il ne fallait plus que j'aie le track.
00:08:34Mais il n'y a pas longtemps, c'est…
00:08:38Je veux dire, j'ai fait cette émission en 98,
00:08:40donc après, j'ai commencé à avoir moins le track et à être plus décontracté.
00:08:44– Il y a plein d'artistes qui ont le track, toujours, en étant invité,
00:08:46qui vomissent avant l'émission.
00:08:47– Si, Jacques Brel, il fallait lui donner les coups de pied dans le cul
00:08:49pour qu'il rentre sur scène, tu vois.
00:08:51Non, non, mais le track, c'est bien, parce que quand t'as le track,
00:08:55ça t'oblige à préparer, parce que ma seule façon de m'en sortir,
00:09:00c'était d'avoir très bien préparé, j'avais déjà ramené des sats de fiches,
00:09:03parce que je n'étais pas au mieux, tu vois.
00:09:06– Et alors après, t'as fait disquaire.
00:09:08– Oui, j'ai fait disquaire à l'âge de 16 ans.
00:09:10– À l'âge de 16 ans, tu sais que t'avais des morceaux de 11 minutes
00:09:12pour avoir le temps de pécho des meufs, tu mettais des disques, etc.
00:09:15– Absolument, c'est-à-dire que j'étais disquaire,
00:09:17j'avais eu le bac à 16 ans, mon père m'avait donné un peu d'argent,
00:09:20à l'époque, c'était pas Saint-Tropez, c'était Jean-Lépin,
00:09:22au bout de trois semaines, j'avais plus d'argent, j'étais sur la plage,
00:09:25il y a un mec qui passe, qui me draguait en fait, mais bon,
00:09:29et il me dit « Vous faites quoi dans la vie ? »
00:09:31J'ai dit « Rien du tout, je suis comme un con sur cette plage ».
00:09:33Il m'a dit « Ça vous plairait d'être disquaire au Whisky à Gogo à Jean-Lépin ? »
00:09:36qui était la boîte numéro 1.
00:09:38Alors je me suis retrouvé, je n'y connaissais rien,
00:09:40et effectivement, j'ai appris rapidement, parce que j'apprends vite,
00:09:43et quand il y avait « I'm going on the stone », 11 minutes,
00:09:48j'allais dans la pinade en face pour sauter des gonzesses
00:09:51qui se ramassaient sur la piste de danse,
00:09:54et je revenais en vitesse, et je passais le disque suivant.
00:09:58– Autre époque. – Ah bah oui, ça.
00:10:00– On va en parler un peu de l'époque, mais rapidement, début en publicité,
00:10:03alors ça, j'ai vraiment appris des choses, en 69, t'as 20 ans,
00:10:06tu commences ta carrière, donc ça s'appelle concepteur-rédacteur,
00:10:08c'est CR aujourd'hui, on le dit, chez BBDO,
00:10:12tu as fait des slogans qui tournent encore aujourd'hui,
00:10:16t'as bossé chez TBWA, c'est énorme.
00:10:18– Voilà, en fait la vraie agence c'est TBWA,
00:10:20moi je les ai connus, c'était le début,
00:10:23et puis ensuite c'est devenu une agence mondiale,
00:10:25vraiment, ils ont très très bien réussi,
00:10:27et donc là j'ai appris ce boulot de concepteur-rédacteur,
00:10:29de toute façon je ne savais rien faire d'autre,
00:10:31j'avais un peu le sens des mots quand même, le sens de la formule,
00:10:34et si tu veux, ça m'a appris à créer sur commande,
00:10:36et ça c'est une force, parce qu'on te dit, voilà,
00:10:39tu vois cette bouteille d'eau minérale,
00:10:40il faut que tu dises qu'elle est meilleure que celle-là,
00:10:42alors que ce n'est pas vrai, donc c'est quand même…
00:10:43– C'est un mensonge la pédophobe ?
00:10:44– Ouais, c'est un mensonge complet, là, c'est sûr,
00:10:47t'apprends à mentir, et si tu veux, t'es obligé de trouver quoi,
00:10:51si tu ne peux pas dire, je n'ai pas trouvé, ils te virent les mecs,
00:10:54donc on était très bien payés, mais on était condamnés à réussir.
00:10:57– C'était comme 99 francs, ce film, le jour du jardin, c'était vraiment ça.
00:11:00– La différence c'est que Frédéric,
00:11:02lui il a critiqué la pub quand il est parti, il a fait 99 francs,
00:11:06moi je ne critique pas la pub, parce que la pub ça a été ma grande école,
00:11:08je n'ai pas fait d'études supérieures, à part deux ans de fac d'anglais,
00:11:12la pub ça m'a formé, ça m'a appris à créer,
00:11:15ça m'a appris à me faire mal, en fait,
00:11:18et aujourd'hui si tu me dis,
00:11:20trouve-moi une émission pour France 3, le dimanche à 17h,
00:11:24dans une semaine je reviens avec une émission,
00:11:27c'est-à-dire que j'ai appris à trouver des idées.
00:11:28– Ouais, t'as appris à faire marcher la tête.
00:11:30Haribo c'est beau la vie pour les grands et les petits, est-ce que c'est toi ?
00:11:33– C'est pas moi.
00:11:34– J'ai pris les dix plus gros slogans, la paire, il n'y en a pas deux.
00:11:36– Ah bah ouais, ça c'est toujours employé.
00:11:38– Ça c'est toi ?
00:11:38– Ouais c'est moi.
00:11:39– Ça doit te faire marrer d'entendre toujours.
00:11:41– L'époque c'est incroyable, à cette époque-là j'avais mon agence à moi,
00:11:44c'est plus tard, et donc on devait trouver un slogan pour la paire,
00:11:47je ne devais rien trouver, je rentre chez moi vers 5h de l'après-midi,
00:11:51j'allume un pétard, je me mets dans la baignoire,
00:11:53et d'un seul coup je fais la paire, la paire, la paire il n'y en a pas deux.
00:11:56Mais c'est exactement ça le métier de concepteur.
00:11:57– Ah une paire, deux, deux, la paire.
00:12:00– Quand c'est trop c'est tropico, je ne sais pas si tu l'as sur ta liste.
00:12:02– Si, si, je l'ai aussi, ça c'est toi qui a fait quand c'est trop c'est tropico.
00:12:05– C'est complètement con, quand c'est trop c'est tropico,
00:12:07donc il y avait un chameau.
00:12:08– Ça n'a pas de sens.
00:12:09– Ça n'a aucun sens, il y avait un chameau,
00:12:11il y avait un chameau, et puis le chamelier le faisait mettre sur ses pattes,
00:12:16donc le chameau baissait, il ouvrait la bosse,
00:12:19et dans la bosse il y avait du tropico.
00:12:21– C'était la pub ça, à l'époque ?
00:12:23– Oui.
00:12:24On avait inventé le format 8 secondes,
00:12:26genre tout le monde faisait des films de 30 secondes, voire de 15 secondes,
00:12:30nous on avait inventé l'8 secondes,
00:12:32donc parce que comme ça les annonceurs passaient plus souvent,
00:12:35donc j'ai 8 secondes pour vous dire qu'Aubermaltine c'est de la dynamique.
00:12:39– Non mais ça je m'en rappelle très bien, il y avait une pub où il tenait,
00:12:41je ne sais pas si vous vous rappelez, c'était une sorte de barre protéinée,
00:12:44où il tenait et après il avait du noir sur le visage comme si ça avait explosé.
00:12:48– Ou alors il y avait aussi les moines, ils disaient…
00:12:50– Chaussée aux moines ?
00:12:50– Chaussée aux moines, amen !
00:12:53Mais avec ces conneries-là, je gagnais ma vie.
00:12:55Quand t'avais trouvé un truc comme ça pendant 3 mois,
00:12:57t'étais une énorme star.
00:12:58– Ah c'est vrai, parce qu'ils disaient, ah ouais c'est lui qui a poncé Chaussée aux moines.
00:13:00C'est quand même lui qui a trouvé la paire, il n'y en a pas deux.
00:13:03Donc tu gagnais plein de blé, tu ne bossais pas beaucoup à part ça,
00:13:07mais au bout d'un moment tu te dis, à force de vendre du yaourt,
00:13:09j'ai du fromage blanc dans la tête, donc j'ai essayé de passer à la télé.
00:13:14– Incroyable, ça rapportait beaucoup à l'époque, c'était vraiment une vie de fast,
00:13:20dans 99 francs, il était évidemment sur un truc un peu négatif,
00:13:23il y avait vraiment beaucoup de drogue, c'était vraiment cette époque-là ?
00:13:26– Absolument, on fumait des pétards toute la journée au bureau,
00:13:28et on nous enfermait dans des bureaux, puis il fallait qu'on trouve des idées.
00:13:33– Waouh, c'était une bonne période de ta vie ?
00:13:35– Ouais, c'était une bonne période, surtout que je vendais un peu de shit
00:13:38aux commerciaux de l'agence, donc je me faisais encore plus d'argent.
00:13:42– Ça rigole en régie d'ici, j'adore.
00:13:45En 70, il y a eu des hauts et des bas dans la vie,
00:13:47mais ça qui est intéressant pour comprendre aussi l'humain et comment t'en es arrivé là,
00:13:51tu te maries à Christiane Bercognon, et tu découvres qu'elle te trompe un peu.
00:13:56– Oui, disons que ce n'est pas qu'elle me trompait,
00:13:58c'est que j'étais en concurrence avec un autre mec qui était beaucoup mieux que moi,
00:14:02et donc j'étais flippé, c'est là que je me suis fait une tentative de suicide.
00:14:06Il y avait deux raisons en fait, il y avait le fait que Christiane
00:14:10rechignait à venir s'installer avec moi à Paris, parce que nous on est du sud,
00:14:14et puis il y avait aussi, je voyais la montagne devant moi,
00:14:17et je me demandais comment j'allais arriver en haut, et…
00:14:20– Parce que tu n'avais pas d'argent ?
00:14:21– Je n'avais rien, je ne connaissais personne, j'étais tout seul.
00:14:24– À Paris ?
00:14:24– À Paris, je ne connaissais personne, pas un chat.
00:14:27Et donc je me suis dit, comment tu vas arriver en haut,
00:14:29et à ce moment-là, j'ai une espèce de… j'ai craqué quoi,
00:14:33je me suis ouvert les veines, je m'en suis sorti de justesse,
00:14:36je finis à l'hôpital et ensuite chez un psy,
00:14:39et le mec me dit, vous n'en faites pas monsieur Ardisson, on va vous rendre normal.
00:14:42J'ai dit non, mais attendez, je ne veux pas devenir normal,
00:14:45je n'ai surtout pas envie de devenir normal.
00:14:47Et après, j'ai trouvé un autre échappatoire qui était la drogue,
00:14:50je me suis accroché à l'héros pendant trois ans,
00:14:52et là, si tu veux, j'ai pensé que c'était la solution,
00:14:54parce que tu n'as plus envie de manger, tu n'as plus envie de baiser,
00:14:57tu n'as plus envie de travailler, tu n'as plus envie de rien.
00:14:58– Ça coupe tout, l'héroïne ?
00:15:00– C'est une espèce de nirvana en poudre,
00:15:02tu prends ça, enfin, tu ne le prends pas comme ça, tu le prends comme ça,
00:15:05sauf qu'au bout d'un moment, tu te rends compte
00:15:07que tu as pris un médicament et que tu es accroché au médicament.
00:15:09Et là, je m'en suis sorti,
00:15:11c'est sans doute ce que j'ai fait de plus dur dans ma vie, parce que…
00:15:14– Sortir de l'héros ?
00:15:14– Ouais, parce que si tu veux, la plupart des mecs avec qui j'étais,
00:15:19soit ils sont morts du sida, soit ils sont morts de verdose,
00:15:22et moi, je suis parti en Californie,
00:15:24parce que là-bas, je ne savais pas où il y en avait,
00:15:26je ne dis pas qu'il n'y en avait pas, mais moi, je ne savais pas.
00:15:28Donc, j'ai passé six mois en Californie, mais j'étais vraiment…
00:15:31– Avant la télé, ça, c'était ?
00:15:32– C'était avant la télé, c'était en 1975-76.
00:15:36Et donc, j'ai passé plus de trois mois là-bas à essayer de me reconstruire,
00:15:41et quand je suis revenu à Paris, c'était l'époque du Palace,
00:15:44donc je pensais à autre chose,
00:15:46je faisais des fêtes avec la Gare Felle de Saint-Laurent,
00:15:48j'avais complètement oublié, si tu veux, mais ça a été un…
00:15:51et c'est pour ça que je dis aux jeunes tout le temps,
00:15:54ne touchez pas aux opiacés, vraiment, c'est un truc,
00:15:56c'est un gros, gros, gros piège, tu vois,
00:15:58tu as vu aux États-Unis, les opioïdes…
00:15:59– Ça détruit, physiquement, on a montré parfois sur les gens,
00:16:02sur Instagram, des filles qui changent de visage.
00:16:04– Jamais, jamais, jamais, tu peux faire tout ce que tu veux,
00:16:08je ne suis pas contre la drogue, a priori,
00:16:10mais tout ce qui est opiacé, tu ne peux pas t'en sortir,
00:16:13tu es dans le piège.
00:16:14– Ça te détruit, je vais te citer des drogues,
00:16:17tu veux me dire si tu as déjà fait ou pas,
00:16:18on fait souvent fait ou pas fait, de la bœuf, tu m'as répondu,
00:16:22poppers, – Oui, bien sûr.
00:16:24– Protoxyde d'azote, les ballons…
00:16:26– Non, jamais, tu me donnes une idée,
00:16:29je n'ai jamais… – Ce n'est pas ce que je voulais.
00:16:30– Je n'ai jamais essayé ça.
00:16:31– Il ne faut évidemment pas en prendre,
00:16:33c'était revenir en arrière, mais voilà, champignons hallucinogènes.
00:16:37– Ah bah oui, quand j'étais à Bali en 1974,
00:16:40on avait une maison au bord de la plage,
00:16:42le matin, on se réveillait, on prenait les motos,
00:16:44on allait de l'endroit où on était jusqu'à la petite ville,
00:16:49et on mangeait des omelettes aux champignons hallucinogènes.
00:16:52– Et tu voyais vraiment des trucs ?
00:16:53– Ah ouais, c'est vrai, c'est comme le LSD,
00:16:55il faut dire les choses, je ne conseille pas d'en prendre,
00:16:57enfin c'est vrai que ça t'ouvre l'esprit.
00:16:59– Tu vois des trucs, c'est fou.
00:17:01– Non, ça, je ne vois rien.
00:17:03– Ecstasy ?
00:17:04– Oui, ça c'est une drogue de jeûne, mais j'ai essayé aussi.
00:17:07– Cocaïne ? – C'est pas mal,
00:17:08cocaïne aussi, mais cocaïne ce n'est pas trop mon truc parce que ça m'énerve,
00:17:14et puis il faut en prendre tout le temps, tu vois,
00:17:16puis tu bois, tu fais une ligne, tu bois, à la fin t'es mal,
00:17:20non, non, mais à part les pétardes, j'ai tout arrêté.
00:17:23– Et LSD, t'as déjà essayé, kétamine ?
00:17:25– Kétamine, pas encore, tiens.
00:17:27– Il t'en reste plus que deux sur la liste.
00:17:30– Tu vois, essaye de dire ça à la télévision.
00:17:33– Ah non, bah oui, évidemment.
00:17:35– Pourquoi j'en fais plus ?
00:17:36– Il y a la drogue du zombie, tu as vu, le fentanyl,
00:17:39c'est que tu ne bouges plus.
00:17:41– Il y a des bouts de chair qui s'arrachent et tout.
00:17:43– Et le crack ?
00:17:45– Non, jamais, le crack, c'est ce genre de truc, alors ça…
00:17:47– Où ça te détruit les dents, je crois que tu perds même tes dents.
00:17:49– Non, non, mais voilà, il y a des trucs, il ne faut pas,
00:17:52il y a des trucs qui sont des drogues récréatives.
00:17:53– Il ne faut pas, tous sur la liste, au cas où.
00:17:55– Oui, il vaut mieux ne pas en prendre,
00:17:57mais en même temps, il y a des choses qui sont récréatives,
00:17:59puis il y a des choses qui te tuent.
00:18:01– Oui, c'est exactement ça, merci de ta franchise, en tout cas.
00:18:03– Bah écoute, moi je dis la vérité,
00:18:04parce que j'ai toujours demandé à mes invités de me répondre franchement,
00:18:07donc quand on me pose des questions…
00:18:09– Maintenant, Thierry, tu réponds ?
00:18:10– À une époque, les journalistes arrivaient chez moi et disaient
00:18:12« Oui, dis-moi Thierry, toi, tu poses des questions insensées à tout le monde,
00:18:16à quel âge tu t'es fait enculer pour la première fois ? »
00:18:19Et là, je disais « à 18 ans, mais ça ne m'a pas plu, j'ai arrêté »,
00:18:21ce qui est la vérité, et si tu veux, j'étais obligé de répondre.
00:18:24– Ah, ils essayaient de te…
00:18:25– Oui, oui, mais c'est normal, les mecs disaient qu'ils jouaient à Ardisson.
00:18:27– Ah bah oui.
00:18:28– Ils interviewaient Ardisson en disant « je vais faire comme Ardisson ».
00:18:30– Il y a cette espèce de revanche où tu te dis « ah ouais,
00:18:32t'as fait le malin pendant des années avec tout le monde, tu vas répondre. »
00:18:34– « Je te tiens maintenant. »
00:18:36– On fait ça avec nos invités souvent, le CV ou le CV de l'amour.
00:18:40Âge du premier baiser, est-ce que tu t'en rappelles ?
00:18:42– Oui, oui, ça doit être 12-13 ans, quoi.
00:18:45– Premier « je t'aime ».
00:18:48– Bah, c'est cette fameuse Christiane qui ne voulait pas de moi.
00:18:52J'ai fini par l'épouser, on a passé 10 ans ensemble.
00:18:55– Ah, c'est vrai ? Après, ta tentative de suicide s'est redurée ?
00:18:58– En fait, quand elle a vu que je m'étais suicidé pour elle,
00:19:00elle s'est dit « je suis con, le mec, il se suicide pour moi. »
00:19:03– C'est qui même ? – C'est qui même.
00:19:04– Il ne faut jamais faire de tentative de suicide pour quelqu'un,
00:19:06au final, tu t'en rends compte plus tard, c'est que ça va l'être.
00:19:08– Ah non, mais moi, en plus, je m'étais ouvert des veines,
00:19:10j'avais trempé la main dans la baignoire, vraiment, je voulais mourir.
00:19:13Elle est revenue, elle ne devait pas revenir, elle est revenue,
00:19:15si elle n'était pas revenue, je ne serais pas là en face de toi.
00:19:17– Âge de la première fois ?
00:19:21– Oh, bah, pareil, 13-14 ans, quoi.
00:19:23J'habitais à Avignon, à l'époque,
00:19:26j'avais un copain qui nous prêtait un appartement,
00:19:29mais ce n'est pas des… je ne sais pas,
00:19:32je n'ai pas des souvenirs extraordinaires.
00:19:35Après, c'est devenu beaucoup plus drôle, parce qu'à l'époque,
00:19:37hippie, disons, pour résumer, là, c'était les communautés sexuelles,
00:19:41donc, si tu veux, c'était quand même beaucoup plus rock'n'roll.
00:19:44– Ah oui, c'était vraiment plus rock'n'roll, à l'époque ?
00:19:46– Ah bah, ça, oui, c'était les…
00:19:48tu vois, t'avais été dans une soirée,
00:19:49puis il y a un mec qui partait avec une fille,
00:19:51puis le lendemain, il partait avec une autre,
00:19:52je veux dire, c'était du communisme sexuel.
00:19:56– Ah, c'était du communisme sexuel ?
00:19:58– Oui, tout était à tout le monde.
00:19:59– Et ta première fois avec un homme, c'est à 17 ans, c'est ça ?
00:20:02– Oui, c'est ça, oui, ça ne m'a pas…
00:20:03– Je ne savais pas, moi, que tu avais fait ça.
00:20:04– Le mec m'a raté.
00:20:06– C'est-à-dire ?
00:20:07– C'est-à-dire que ça ne m'a pas plu du tout,
00:20:08ça m'a fait mal, ça ne m'a pas plu.
00:20:10Donc, j'ai pu… tu sais, c'est toujours pareil,
00:20:13quand tu mets les doigts dans la prise et que tu prends le courant,
00:20:14tu ne recommences pas, quoi.
00:20:16Donc, c'est comme les rats de laboratoire,
00:20:19quand ils prennent le courant, donc je n'ai pas recommencé.
00:20:22Je n'étais sans doute pas très doué pour l'homosexualité, en fait.
00:20:24– Oui, mais tu as essayé, en tout cas.
00:20:25– J'ai essayé, j'ai tout essayé.
00:20:26– C'est vrai ?
00:20:27– Ah oui, j'ai à peu près tout essayé, oui.
00:20:29– Pourquoi ? C'est une manière d'être, en général, tu veux dire ?
00:20:32– Parce que je me dis, on est sur la terre pour à peu près 80 ans.
00:20:35– Ce qui n'est pas très long, en réalité.
00:20:36– Ce qui n'est pas long, donc il faut tout essayer.
00:20:38Moi, j'ai voyagé, tout mon pognon, je l'ai dépensé dans des voyages,
00:20:42et quand j'étais à Paris, j'ai essayé de faire tout ce que je pouvais faire,
00:20:45bien sûr, ben oui.
00:20:46– Tu t'es fait des kiffes, vraiment, c'est-à-dire que t'as réussi,
00:20:48comme tu disais, t'as gagné de l'argent sur la télé, c'est cool.
00:20:51T'en as profité, vraiment ?
00:20:53– Oui, j'en ai profité pour les voyages, surtout,
00:20:55parce que je ne suis pas du genre…
00:20:56J'ai acheté une propriété en Normandie, que j'ai donnée d'ailleurs à ma deuxième femme.
00:21:01– Et toi, t'en as eu trois ?
00:21:02– Trois, c'est la troisième, maintenant.
00:21:04Mais en fait, oui, les gros kiffes, c'étaient les voyages,
00:21:07parce que quand j'étais petit, avant, parce que mes parents ont eu la télé très tard,
00:21:10je passais mes soirées devant un Atlas,
00:21:13et je voyais écrits Pondichéry, Macao, Valparaiso,
00:21:17des mots qui me faisaient rêver, tu vois,
00:21:19et je m'étais dit, là, j'irai, et j'y suis allé.
00:21:21– Il y a des applications pour ça, maintenant.
00:21:22Tu mets tous les pays dans lesquels tu es allé,
00:21:24et ça te met le pourcentage, justement, de pays dans le monde
00:21:27que tu as déjà parcouru, et tu vois une monde qui se colore,
00:21:30c'est vraiment bien.
00:21:31Je l'ai fait ce matin, c'est pour ça que je t'en parle,
00:21:33dans mon lit, je l'ai fait, je n'ai pas tombé de décision.
00:21:35– OK, OK.
00:21:35Ton nombre de partenaires, pour finir le CV de l'amour,
00:21:38est-ce que tu sais… – Je vais dire, combien…
00:21:39– Avec combien de personnes tu as déjà fait l'amour ?
00:21:42– Je ne sais pas, peut-être trois, si tu veux, oui, peut-être trois ou quatre.
00:21:46En fait, si tu veux, j'ai découvert assez vite…
00:21:48– Ah, trois ou quatre en même temps, tu veux dire ?
00:21:49– Oui, parce que c'est pas en même temps.
00:21:52– OK, OK.
00:21:53Non, je parlais en totalité.
00:21:55– Alors, j'ai posé cette question…
00:21:57– Tu me le disais, il est en train de me prendre pour un loup.
00:21:58– J'ai posé cette question à Michel Blanc,
00:22:01et je lui ai dit, avec combien de personnes tu as fait l'amour ?
00:22:03Il m'a dit, exactement, c'est sur…
00:22:04Avec combien de personnes tu as fait l'amour ?
00:22:07Et puis, je lui ai dit, en même temps, évidemment.
00:22:09Il me dit, oui, j'avais compris.
00:22:11– Donc, trois, quatre en même temps… – Oui, oui.
00:22:14– Plutôt romantique ou brutal ? C'est la même question.
00:22:16– Non, je suis romantique.
00:22:17Non, non, en fait, je suis… – Tu es un mec romantique ?
00:22:19– Oui, oui, j'aime l'amour, j'aime aimer, j'aime la tendresse.
00:22:23Je ne suis pas… Non, non, je ne suis pas macho.
00:22:26Tu vois, ça ne me plaît pas.
00:22:27– Tu es plutôt doux, finalement.
00:22:28– Plutôt doux, oui, oui, je suis plutôt bon garçon.
00:22:30– Le lieu le plus insolite ?
00:22:32– C'est la pinède de Jean Lépin.
00:22:35Qu'est-ce qu'il y a de mieux, si tu veux,
00:22:37que la pinède de Jean Lépin devant le whisky à gogo ?
00:22:41– Est-ce que tu as déjà payé pour une relation ?
00:22:43– Ah oui, quand j'étais plus jeune, on payait à l'époque.
00:22:46Il y avait des prostituées dans les rues, on payait,
00:22:48mais c'était super débandant parce que tu montais,
00:22:50les filles n'étaient pas toutes terribles,
00:22:51elles commençaient par te dire une phrase terrible.
00:22:54« Bon, je vais te faire ta petite toilette ».
00:22:56Rien que ça, déjà.
00:22:58Et après, tu peux payer tout de suite, avant ?
00:23:00– Ah oui, oui, c'est…
00:23:01– Si tu bandais encore après, tu pouvais essayer de la baiser,
00:23:03mais enfin, si tu veux, c'est vraiment des tuls d'amour, ça, vraiment.
00:23:07– Et ton plus grand fantasme, on le demande à tout le monde,
00:23:10est-ce que tu as un truc que tu n'as pas pu réaliser ?
00:23:12– Mon plus grand fantasme, c'est le film de Stanley Kubrick,
00:23:15qui s'appelle « Eyes Wide Shut ».
00:23:17Je trouve l'univers absolument extraordinaire, je trouve, voilà, c'est ça.
00:23:21– Intéressant.
00:23:24T'es arrivé une histoire, un jour, à New York, avec l'héroïne, justement.
00:23:29Tu en as parlé à un de mes auteurs, qu'est-ce qui s'est passé là-bas ?
00:23:32– C'est-à-dire, quand tu décroches de l'héros, je te jure,
00:23:35c'est la fin du monde, quoi, vraiment.
00:23:38– Tu veux dire la descente, le bas ?
00:23:39– Oui, les Américains disent avoir un singe sur le dos,
00:23:43« Monkey on my back », tu vois.
00:23:45C'est vraiment, c'était pas bien, mais vraiment pas bien du tout.
00:23:49Et j'étais dans une chambre d'hôtel, au Chelsea Hotel, évidemment,
00:23:53et oui, je voulais me balancer par la fenêtre, quoi,
00:23:55et c'est ma première femme qui m'a retenu, j'étais vraiment…
00:23:58– T'étais suicidaire, en fait ?
00:24:00– Ben non, mais c'est insupportable, c'est insupportable.
00:24:04Et on le voit très bien, il y a deux séries qui ont été faites sur les opioïdes,
00:24:07il y a « Dopsic » et « Painkiller » sur Netflix.
00:24:11Quand tu regardes « Dopsic », tu comprends ce que c'est.
00:24:14Mais vraiment, c'est la série qui explique le mieux les opioïdes,
00:24:18et donc l'opium, l'héro, et tous les dérivés.
00:24:21C'est-à-dire que t'as le toubib qui est joué par Michael Keaton,
00:24:25à un moment, il y a un mec qui lui vendait,
00:24:27qui était un représentant de commerce de la firme qui vendait les opioïdes,
00:24:32et il vient le voir, il dit « excusez-moi », enfin, ils y discutent gentiment,
00:24:36et là, le toubib le regarde, il lui fait « t'en as ? »
00:24:39Et là, tu comprends que le mec, il a décroché,
00:24:42qu'il est toubib, qu'il s'est accroché, qu'il a décroché,
00:24:45et que quand il voit un mec, « t'en as, là ? »
00:24:48Non, non, mais c'est…
00:24:49– Incroyable.
00:24:49– Non, mais c'est vraiment…
00:24:50– On a du mal à imaginer ce que c'est qu'une descente, un bad,
00:24:52lorsqu'on n'a jamais pris de drogue.
00:24:53– Il faut écouter « Cold Turkey » de John Lennon.
00:24:56– Ok, ok.
00:24:57Le seul truc qu'on connaît, c'est que…
00:24:58– « Cold Turkey », en fait, c'est quand tu décroches,
00:25:00on dit que t'es à la phase du « Cold Turkey ».
00:25:02– « Cold Turkey », ok, ok.
00:25:05Pour parler de la télé, t'es arrivé en télé, en 1980,
00:25:08avec un scandale avec Yannick Noah.
00:25:10– Ouais, en fait…
00:25:10– Je ne le savais pas.
00:25:11– En fait, c'est la première fois où je suis passé à la télé,
00:25:13c'est-à-dire que je faisais une série dans Rocket Folk,
00:25:15qui s'appelait « Descente de police »,
00:25:17où on interviewait les stars comme si elles étaient des reprises de justice.
00:25:20En fait, c'était ma première interview formatée,
00:25:22c'est-à-dire que j'avais transformé l'interview en interrogatoire.
00:25:24– Ok.
00:25:24– Et quand je faisais l'interview, c'était aussi cool que nous deux.
00:25:27– Bien sûr, bien sûr.
00:25:28– Et après, on le réécrivait du genre « Tu vas parler, connard ? ».
00:25:30Tu vois, bon, c'était réécrit de façon flic.
00:25:31On était deux flics, en fait.
00:25:33On n'était pas des intervieweurs, on était deux flics.
00:25:35Et donc, Noah, on fait une interview comme ça, gentiment, et puis…
00:25:37– T'es une super star du tennis, à l'époque.
00:25:40– C'est le seul Français qui a gagné Roland-Garros.
00:25:42– C'est fou, c'est fou.
00:25:42– Et donc, je lui dis « Mais tu fumes des pétards ? ».
00:25:46Il me dit « Ouais, ouais, bien sûr, je fume des pétards.
00:25:49Et tu prends de la coke ? ».
00:25:49Il me dit « Non, non, mais Petit en prend, c'est son principal concurrent ».
00:25:53Et puis, nous, on réécrit ça un peu violent.
00:25:55Et puis, le journal sort fin août, il n'y avait pas d'actu.
00:25:58Comme c'était Rocket Folk, Noah s'est dit « Ça n'aura pas… ».
00:26:01Tu vois, c'était pas le Figaro, quoi.
00:26:03Et il s'est dit « Ça n'aura pas de conséquences ».
00:26:05Sauf qu'il n'y avait pas d'actu.
00:26:07Et là, d'un seul coup, c'est devenu boumique.
00:26:09– Le sujet.
00:26:09– Le sujet du jour.
00:26:11Noah fume des pétards.
00:26:15Je suis convoqué au journal de TF1.
00:26:18Et à ce moment-là, le ministre de la Santé, il s'appelait Bonnet, je crois.
00:26:21Il dit « Mais ce n'est pas vrai, Noah n'a jamais dit ça.
00:26:24C'est Ardisson qui a tout inventé ».
00:26:25Et là, j'ai fait un coup de bluff magnifique.
00:26:27J'ai dit « Écoutez, ce que j'ai sorti,
00:26:30c'est rien par rapport à ce qu'il m'a raconté.
00:26:32Donc, si vous continuez à me faire chier, je vais sortir le reste ».
00:26:35Je n'avais rien, évidemment.
00:26:36« Si vous continuez à me faire chier, je vais sortir le reste ».
00:26:38Non, ce n'était pas extraordinaire que Noah fume des pétards, si tu veux.
00:26:41Mais à l'époque, ça avait fait un scandale.
00:26:43Et ça, c'est ma première apparition à la télé.
00:26:44Mais ça, c'était au début des années 80.
00:26:46Et j'ai vraiment fait de la télé en 85,
00:26:49quand Marie-France Brière, qui dirigeait les variétés à TF1, m'a dit
00:26:53« Cette série-là, Descendre de police, fais-le-moi pour la télé ».
00:26:57Sauf que je ne pouvais pas aller devant les stars en leur disant
00:26:59« Tu vas parler, connard. Tu te démerdes ».
00:27:01On l'a fait.
00:27:03Et je me souviens, un jour, il y avait un chanteur qui s'appelait Yves Simon.
00:27:05Et on faisait l'interview dans une chambre d'hôtel.
00:27:08On lui a mis la tête dans la baignoire.
00:27:09« Tu vas parler, connard, mais tu vas parler ».
00:27:12Et on lui a brisé deux côtes.
00:27:14Après, il y avait Karen Cheryl.
00:27:15C'est quand même une autre époque, c'est ça.
00:27:16J'avais un dessin de bouteille.
00:27:18J'avais cassé une canette de croche.
00:27:19« Tu vas parler, oui ».
00:27:20Elle essaie d'attraper.
00:27:22Elle s'ouvre la main.
00:27:23Mais non, ça, c'était dans Descendre de police.
00:27:25L'émission s'appelle Descendre de police.
00:27:27C'est sur Arditube.
00:27:28Elle va voir, elle appelle le patron de la chaîne
00:27:30parce qu'il se trouve qu'elle travaillait, Karen Cheryl, à l'époque
00:27:32dans une émission qui s'appelait Vitamine.
00:27:34Elle appelle le patron de la chaîne.
00:27:35« Oui, Ardisson, pour votre émission, il m'a ouvert la main ».
00:27:39Puis ça a été arrêté.
00:27:40Et puis non, il y a eu, je ne sais pas, cinq, six numéros.
00:27:43Un jour, j'ai demandé à Jeanne Masse
00:27:45si elle était clitoridienne, vaginale ou anal.
00:27:50Et là, si tu veux, les mecs ont dit « bon, ça va ».
00:27:52Tu vois, même si on pouvait dire beaucoup de choses,
00:27:55il y avait un moment où c'était quand même tout le match.
00:27:57Ça t'a porté préjudice quand même, juste à ce moment-là ?
00:27:59Parce qu'après, ça a fait un peu ta marie de chevalerie.
00:28:01Je m'en foutais, mais tu ne peux pas savoir.
00:28:02Tu sais, moi, j'ai accumulé deux rébellions.
00:28:04Moi, j'ai eu 19 ans en 68.
00:28:06Donc déjà, on s'est quand même révolté contre le système,
00:28:08même si on n'était pas des grands révolutionnaires.
00:28:10Et puis la deuxième fois, j'avais vécu le punk,
00:28:12non pas en tant que punk, mais en tant que journaliste.
00:28:15C'était l'époque du bain douche, du palace.
00:28:18Donc moi, j'avais un journal avec des potes qui s'appelait Façade.
00:28:21Et donc, j'avais vu ces deux rébellions successives.
00:28:24Donc, quand je suis arrivé à la télé, je n'avais rien à faire de rien, vraiment.
00:28:27Après, la seule chose que j'ai fait, c'est que j'ai dit à Gainsbourg,
00:28:31qui pourtant choquait la terre entière.
00:28:33J'ai dit, mais Serge, avec tout ce que tu t'es envoyé,
00:28:35tu n'as pas peur que le petit Lulu soit un peu mongolo ?
00:28:38Et là, Gainsbourg, ils m'ont regardé.
00:28:40Ils voulaient en trouver celui-là.
00:28:43C'était à l'antenne.
00:28:44Et les gens ont dit, c'est un très mauvais animateur,
00:28:46mais il a un culot, un chancelier.
00:28:48Et à l'époque, tu pars à Scoupe à la Une, c'était F1.
00:28:52Scoupe à la Une, c'était en même temps des centres de police, c'était hard.
00:28:55Scoupe à la Une, c'est la version gentille, le dimanche après-midi,
00:28:58parce que c'est quand même là que j'ai sorti ça à Gainsbourg.
00:29:00C'est dans cette émission-là ?
00:29:01Oui.
00:29:01C'est Catherine Barabas qui produisait ?
00:29:02Heureusement, heureusement.
00:29:03Il paraît que tu as eu un malaise le jour de la première.
00:29:06C'est-à-dire que j'étais tellement tracker que le jour de la première,
00:29:10j'étais dans une loge, on tournait ça au POPB à Bercy,
00:29:14et tout était prêt.
00:29:15Je dis à Catherine, je n'y vais pas.
00:29:16Elle me dit, ça ne va pas.
00:29:18Je dis, non, non Catherine, dis-leur que j'ai le cancer,
00:29:21c'est quand même con.
00:29:22Tu leur as dit ça ?
00:29:23Oui, j'ai dit à Catherine, dis-leur que j'ai le cancer.
00:29:24Elle me dit, Thierry, quand tu as le cancer,
00:29:27si ce n'est pas un truc, tu ne peux pas mourir tout de suite.
00:29:29Tu vois, donc, à la limite.
00:29:31Elle m'a donné un coup de pied au cul, j'y suis allé,
00:29:33et je me souviens, c'était Henri Salvador,
00:29:36et on a pris le bon dans une prise et le jour dans l'autre,
00:29:39tellement j'étais à chier.
00:29:40Tu as commencé à bosser quand avec Laurent Baffi, exactement ?
00:29:43Laurent Baffi, un jour, il m'appelle pour une émission
00:29:46qu'il faisait à la radio,
00:29:48et il commence à me parler, je dis, vous savez,
00:29:49je n'ai pas trop le temps.
00:29:50Il me dit, non, non, non, je n'ai pas trop le temps, connard.
00:29:53Donc, j'éclate de rire.
00:29:55Et je la fais, son émission,
00:29:57et ma femme, la deuxième, était enceinte.
00:29:59Et donc, il avait monté un truc où elle m'appelait pendant l'émission,
00:30:01elle m'a dit, chérie, je suis désolé, c'est des jumeaux.
00:30:05Et moi, si tu veux, déjà, les enfants, je n'étais pas trop pour,
00:30:08mais des jumeaux, encore moins, deux fois moins.
00:30:11Ça m'avait fait marrer, je l'ai convoqué chez moi
00:30:13pour qu'il écrive des conneries.
00:30:14Il me dit, je veux bien intégrer toutes les conneries que tu veux,
00:30:17mais moi, je fais des magnétos dans la rue.
00:30:18Et il m'a montré un magnéto, il allait sur les Champs-Élysées,
00:30:22il arrêtait les gens qui avaient des blousons en skye.
00:30:25Et il disait aux gens, vous vous rendez compte, quand même,
00:30:28la douleur de la maman en skye,
00:30:31dont on tue les enfants,
00:30:32dont on tue les enfants pour faire des blousons.
00:30:35Il est vraiment fou.
00:30:36Et là, je me suis dit, le mec est génial.
00:30:38Pire coup qu'il ait fait, parce qu'il en a fait énormément.
00:30:41Il était vraiment incontrôlable.
00:30:42Oui, bien sûr, heureusement.
00:30:43Nadine de Rothschild s'occupait des bonnes manières,
00:30:45faisait des livres sur les bonnes manières.
00:30:47Il lui a dit, est-ce que saucer, c'est tromper ?
00:30:48Ce qui est formidable.
00:30:49Mais le pire qu'il a fait, c'est avec Jean Rochefort.
00:30:51Il y a Jean Rochefort qui vient dans l'émission,
00:30:53quand même, Jean Rochefort.
00:30:55Et je prépare, merci d'être là, Jean Rochefort.
00:30:58Je dis, ah bah, fille, tu connais Jean Rochefort ?
00:31:00Non.
00:31:01L'autre, il s'est dit, où je suis tombé ?
00:31:04Il y en a un qui me suce et l'autre qui dit qu'il ne me connaît pas.
00:31:09Non, non, je connais Laurent Jean Rochefort.
00:31:11Putain, un éléphant, ça trompe énormément.
00:31:12Il me dit, non, je ne connais pas.
00:31:14Je continue mon interview.
00:31:16Au bout de cinq minutes, il fait, Rochefort ?
00:31:18Je dis, non, Rochefort.
00:31:19Il dit, moi, je ne connais pas.
00:31:21T'imagines le mec, cinq minutes après, Rochefort ?
00:31:25Non, mais il est...
00:31:26Est-ce que t'as déjà dû couper un truc de Laurent ?
00:31:27Oui, quand c'était trop bigard.
00:31:30Ah !
00:31:30Quand c'était un peu, tu vois, quand c'était un peu lourdon, on coupait.
00:31:33Ce qu'on faisait aussi, c'est qu'il ne faisait pas la vanne instantanément.
00:31:37Quand il faisait la vanne deux minutes plus tard,
00:31:39on rapprochait la vanne au montage.
00:31:41Ah, waouh !
00:31:42J'ai compris, j'ai compris, pour que ça soit rapide.
00:31:44On ne passait pas par un...
00:31:45Moi, sur Tout le Monde en parle, je montais 20 heures.
00:31:47C'est-à-dire, du vendredi matin 10 heures au samedi matin, on montait.
00:31:50Et à l'époque, ce n'était pas les ordis.
00:31:52C'était plus long.
00:31:52Quand tu rajoutais un bout comme ça, il fallait recopier tout ce qu'il y avait après.
00:31:54C'était des bandes magnétiques.
00:31:55Ah, bien sûr, bien sûr.
00:31:56Et donc, oui, oui, oui.
00:31:57Et rien que pour des trucs comme ça, tu vois, je m'en souviens, en t'en parlant,
00:32:01je relisais le truc qu'on a venu de faire.
00:32:03J'ai dit, non, on va rapprocher la vanne de Laurent.
00:32:05Mais Thierry, il y a une demi-heure, on va recopier une demi-heure.
00:32:07Ça, c'était...
00:32:08Ouais.
00:32:09Et il a déjà vexé vraiment des gens ?
00:32:11Parce qu'on se demandait avec les pieds, qu'est-ce qu'il y en a qui ont vraiment mal pris ?
00:32:14Il a vexé des gens.
00:32:15Mais au bout d'un moment, surtout dans Tout le Monde en parle...
00:32:17Il le savait ?
00:32:18Voilà. Les gens savaient que c'était Laurent.
00:32:20Dans Double Jeu, la première émission que j'ai faite avec lui,
00:32:22il a vraiment vexé des gens, notamment Dorothée.
00:32:24Je ne sais plus ce qu'il avait sorti.
00:32:26Elle lui avait mis un soie champagne sur la tête.
00:32:28C'était...
00:32:30Il y a plein de rumeurs sur toi avec 40 ans de télé.
00:32:33Je les ai notées, je vais te les poser.
00:32:35Tu me dis si c'est vrai ou pas, d'accord ?
00:32:37Tu n'as jamais vécu avec aucune de tes femmes
00:32:39et tu as toujours habité dans un appartement célibataire.
00:32:41Oui, disons que c'est une...
00:32:44En fait, c'était Michel Morgan et Gérard Houry vivaient comme ça.
00:32:47Ensuite, Dutronc et François Zardy vivaient comme ça.
00:32:50Donc, j'étais assez impressionné par ça.
00:32:52De ne pas vivre ensemble ?
00:32:53Voilà, mais ce n'est pas pour ça qu'on ne se voit pas.
00:32:55Ce n'est pas pour ça qu'on ne s'appelle pas toute la journée.
00:32:57Mais on ne se marche pas sur les pieds dans la salle de bain le matin,
00:33:00tu vois, qui est quand même un truc un peu tue l'amour, non ?
00:33:03Ce n'est pas le meilleur moment.
00:33:05Audrey, ma femme actuelle, habite à Montmartre.
00:33:10Audrey Crespo-Mara qui fait le 20h de TF1 ?
00:33:12Qui fait le 20h pendant les vacances
00:33:13et qui fait surtout le portrait de 7 à 8, qui est un...
00:33:16Qui est génial, oui.
00:33:16C'est la plus longue interview de la télé, elle ne l'a plus regardée.
00:33:19Elle s'en sort bien.
00:33:21Et alors, voilà, mais on se voit tout le temps, évidemment.
00:33:23Dans la journée, elle peut passer chez moi, je peux passer chez elle.
00:33:26Ce n'est pas du tout parce qu'on ne s'aime pas.
00:33:28C'est parce qu'on s'aime beaucoup.
00:33:29Tu te serais battu en loge avec Stéphane Guillon ?
00:33:32Je ne me suis pas battu en loge, mais ça a failli,
00:33:34parce qu'il est allé raconter à la télé
00:33:36que quand je faisais des interviews comme le terrien du samedi 20h
00:33:39qui était extrêmement émouvante,
00:33:41où après avoir fait chier tout le monde,
00:33:43j'ai découvert l'empathie et la compassion
00:33:45et j'avais des larmes aux yeux à la fin.
00:33:47Il est allé raconter sur une chaîne concurrente
00:33:50qu'on me mettait des fausses gouttes.
00:33:51C'est vrai ?
00:33:52Oui, mais c'est immonde.
00:33:53C'est immonde.
00:33:55Ah oui, donc ça s'est un peu chauffé après.
00:33:56Ah oui, oui, oui.
00:33:58La plus grosse rumeur sur toi,
00:34:00ça a été que tu faisais boire tes invités en loge.
00:34:03Ce n'est pas une rumeur, ça c'est une réalité.
00:34:05Les gens, ils attendaient deux plombes,
00:34:06parce que moi je prenais mon temps.
00:34:08Parce qu'entre chaque invité,
00:34:09on s'arrêtait pour boire une coupe de champagne et fumer une cigarette.
00:34:12Donc quand tu as 14 invités,
00:34:13tu fais 14 coupes et 14 cigarettes.
00:34:15Et donc les gens, ils étaient en loge
00:34:17et on leur filait tout ce qu'ils voulaient,
00:34:19de la vodka, du whisky, du champagne.
00:34:20Tu savais que ça serait des meilleurs invités en plateau.
00:34:22Et après, ils arrivaient sur le plateau.
00:34:24Il y a un jour,
00:34:25j'étais en train de reviewer, je ne sais plus qui,
00:34:27et j'entends dans l'oreillette Catherine qui me dit
00:34:30« Bec BD ne peut pas rentrer sur le plateau. »
00:34:32Je dis « Non, mais enfin, il ne peut pas rentrer. »
00:34:34Tout en train de dire « Mais enfin, il ne peut pas rentrer. »
00:34:36Elle me dit « Non, non, non, non, non. »
00:34:37Je dis « Enfin, il n'a qu'à se démerder. »
00:34:39Elle me dit « Non, il est couché dans son vomi. »
00:34:41Mais non, je vois pas.
00:34:42Il n'est pas venu.
00:34:44Il est venu la semaine d'après,
00:34:45il est tombé sur Marc-Edouard Nab,
00:34:46qui l'a dézingué.
00:34:47Il aurait mieux fait de rentrer, vraiment.
00:34:49Ça allait jusqu'à là, en loge ?
00:34:52Oui, les mecs se torchaient quand ils arrivaient, c'était…
00:34:55Tu t'habilles toujours en noir,
00:34:57tu es complexé par tes formes.
00:34:59Avant, maintenant j'ai perdu 13 kilos.
00:35:01Donc si tu veux, je mets très bien.
00:35:02Mais j'étais un peu gros toute ma vie
00:35:04et je ne m'aimais pas.
00:35:05C'était très compliqué,
00:35:06il fallait me filmer à hauteur, là,
00:35:08pour pas qu'on voit mon ventre.
00:35:10J'ai toujours été un peu complexé que ça.
00:35:11Puis un jour, je me suis dit « Putain, t'es con quoi.
00:35:13Essaye avant de mourir de savoir ce que c'est d'être mince. »
00:35:16Et donc j'ai perdu…
00:35:18Je suis passé de 92, là je dois être à 76 et demi.
00:35:21D'accord, ah ouais, donc t'as fondu quand même.
00:35:23Je suis beaucoup mieux.
00:35:24Et est-ce que c'est vrai que t'avais un outil
00:35:25pour enlever un peu les rides ?
00:35:26Ah oui !
00:35:27Ça c'est vrai ?
00:35:27C'est du skin control, c'est-à-dire que
00:35:30comme je me trouvais pas assez beau,
00:35:34on mettait du skin control.
00:35:35Sauf qu'à un moment, sur « Salut les terriens »,
00:35:37t'avais les invités qui étaient nets
00:35:39et moi qui étais carrément flou.
00:35:41Donc un jour, il y a Serge Calfon…
00:35:42Comme un filtre Snapchat, quoi ?
00:35:43Ouais, c'est un gros filtre.
00:35:44Un jour, Serge Calfon me dit « Écoute Thierry,
00:35:48je sais pas si je peux te le dire,
00:35:49mais là franchement, ton skin control c'est beaucoup, tu vois. »
00:35:52Et il m'a montré des images des invités.
00:35:54Et mon image, on aurait dit deux émissions différentes.
00:35:57Donc j'ai accepté d'être un peu moins filtré.
00:35:59Ah ouais, carrément, ok.
00:36:00Ça c'est drôle, ça.
00:36:01Ça c'est vrai.
00:36:03Ça, tu vois, c'est le genre de…
00:36:04Il y a plein de rumeurs, ouais.
00:36:05Ouais, exactement.
00:36:07« Tu aurais été arrêté une fois par la police
00:36:09en possession de Viagra. »
00:36:10Non.
00:36:11Ça c'est des conneries, ça c'est des vannes.
00:36:12Je me suis fait arrêter à Cincinnati
00:36:16en possession de la chiche.
00:36:18Ok.
00:36:18C'est une des pires histoires qui me sont arrivées.
00:36:21Pourquoi ?
00:36:21Parce que moi, on était en première classe.
00:36:23Je montais une chaîne avec Sonny Picture,
00:36:26qui était une chaîne en direct 24-24,
00:36:28qui s'appelait Free One.
00:36:29Et j'étais associé avec Sonny Picture.
00:36:31Et c'est d'ailleurs l'idée que Bolloré a piquée
00:36:33pour faire Direct 8.
00:36:34Il s'est pas fait chier.
00:36:35Et donc si tu veux,
00:36:37on avait fumé en première,
00:36:39parce qu'il y avait que nous en première dans l'avion,
00:36:40donc on a fumé un pétard.
00:36:41J'arrive, on se met en rang,
00:36:43et là je vois au fond de la salle,
00:36:45au fond du hall...
00:36:46T'es aux Etats-Unis du coup ?
00:36:47Aux Etats-Unis,
00:36:49un mec avec des Ray-Bans jaunes,
00:36:51un chien,
00:36:52et je sais pas pourquoi,
00:36:53quand je l'ai vu, je me suis dit
00:36:54« Putain, ça va tomber sur toi ! »
00:36:56Le mec lâche le chien,
00:36:57le chien, voilà !
00:36:58Il vient sur moi tout de suite.
00:36:59Il commence à me renifler les poches.
00:37:01J'avais un gramme de shit, tu vois.
00:37:03Au lieu de le bouffer comme un con,
00:37:04j'ai dit « Bon, j'ai payé 500 dollars. »
00:37:07500 dollars pour un chien ?
00:37:08500 dollars.
00:37:09Mais j'ai pensé que c'était fini.
00:37:11Les mecs m'ont mis en tôle,
00:37:12j'ai passé la journée en tôle,
00:37:14mais je tapais à la porte en me disant
00:37:15« Je veux de l'eau »,
00:37:16ils m'ouvraient pas.
00:37:17Ah c'est vrai ?
00:37:17Ah ouais.
00:37:18Et le soir, ils m'ont remis dans l'avion
00:37:19pour rentrer en France.
00:37:20Mais non !
00:37:21Et ils m'ont rendu mon passeport
00:37:22au-dessus de l'Islande,
00:37:24parce que l'avion ne pouvait plus
00:37:25se poser aux Etats-Unis.
00:37:26Tant qu'on n'était pas dans un endroit
00:37:28où l'avion pouvait se poser
00:37:29en dehors des Etats-Unis,
00:37:30ils m'ont pas rendu mon passeport.
00:37:31Le lendemain matin,
00:37:32j'arrive à mon bureau,
00:37:34les gens me regardaient
00:37:35comme si j'étais mort.
00:37:36Je me disais « C'est un fantôme ! »
00:37:37Ils me pensaient que j'étais aux Etats-Unis.
00:37:39Et là, je retourne aux Etats-Unis.
00:37:41Non, là je tombe sur un mec,
00:37:45au Matisse,
00:37:45qui était l'endroit où on avait boire le soir.
00:37:47Je lui raconte mon histoire.
00:37:48Il me dit « Mais t'en fais pas,
00:37:49je te fais effacer de l'ordinateur,
00:37:51t'as plus de problèmes. »
00:37:52J'arrive aux Etats-Unis,
00:37:53une autre fois,
00:37:54et le mec me dit
00:37:55« Alors, vous avez des problèmes
00:37:56pour rentrer aux Etats-Unis ? »
00:37:57Et moi je lui dis, tu vois,
00:37:59Jean-Fernandel,
00:37:59« Non, pas de problème, tout va bien. »
00:38:01Le mec m'a dit « On va vous rafraîchir la mémoire. »
00:38:03Évidemment, c'était pas effacer de l'ordinateur.
00:38:05Ils m'ont remis dans l'avion.
00:38:06Ils m'ont renvoyé en France.
00:38:07Tu peux le croire, ça ?
00:38:09Deux fois d'affilée ?
00:38:10Exceptionnel.
00:38:11Quand je suis arrivé en France,
00:38:12là, j'ai dit « J'en ai plein de cul. »
00:38:13Donc, j'ai appelé Bernard Kouchner,
00:38:15j'ai appelé tous les gens que je connaissais
00:38:16qui étaient un peu haut placés,
00:38:18en me disant « Écoutez les mecs,
00:38:19dites-leur que… »
00:38:20Donc là, j'ai eu un visa,
00:38:21mais je ne peux plus rentrer aux États-Unis
00:38:25avec l'Esta, comme tout le monde,
00:38:26j'ai un visa,
00:38:27ce qui fait qu'à chaque fois que je rentre aux États-Unis,
00:38:29je dois passer par un bureau
00:38:30où on me repose des questions.
00:38:31Ah, wow !
00:38:32Et l'an dernier,
00:38:33quand les Américains de Warner Bros.
00:38:35ont acheté mon émission « Hôtel du Temps »,
00:38:37je suis allé aux États-Unis.
00:38:38J'arrive, de nouveau, interrogatoire.
00:38:40La fille me dit « Vous êtes là pour quoi ? »
00:38:41Ben, j'ai dit « J'ai rendez-vous chez Warner Bros. »
00:38:44« Je connais pas. »
00:38:44Ben, je dis « Si, Warner Bros. »
00:38:46« Non, je connais pas les frères Warner. »
00:38:47Excusez-moi, la fille connaissait même pas Warner Bros.
00:38:49Après, « Vous êtes dans quel hôtel ? »
00:38:50Je dis « Beverly Hills Hotel. »
00:38:52« Je connais pas. »
00:38:53Alors, là, j'ai dit « Ça commence très très mal, tu vois. »
00:38:56Et là, tu sais plus…
00:38:56C'est exprès ?
00:38:57Tu sais plus, oui, bien sûr.
00:38:58Tu sais plus quoi faire, là.
00:39:00Et puis, à un moment, elle m'a dit « Allez-y, quoi. »
00:39:01Donc, maintenant, je rentre.
00:39:02Mais le chauffeur qui m'attendait,
00:39:04il avait un pétard long comme ça, tu vois.
00:39:05Ben oui, en plus, c'est légal maintenant.
00:39:07Ben non, c'est légal.
00:39:07Et là, directement, j'ai dit au chauffeur
00:39:09« On va dans un magasin pour acheter de l'herbe. »
00:39:11Donc, on est allés acheter de l'herbe.
00:39:12Alors qu'ils m'ont fait chier pendant 10 ans
00:39:14pour un gramme de shit.
00:39:15Maintenant, quand je vais aux États-Unis,
00:39:17je vais acheter de l'herbe en sortant de la honte.
00:39:19Il y a une autre rumeur qui est assez drôle.
00:39:22Enfin, il y en a deux qui sont étonnantes.
00:39:23« Tu aurais été l'amant de la deuxième femme du chat d'Iran. »
00:39:26Oui, Soraya.
00:39:27Ça, c'est vrai ?
00:39:28Oui, c'est vrai.
00:39:28À un moment, je me disais, dans le fond,
00:39:29« Gigolo, c'est pas mal. »
00:39:31Et je me disais…
00:39:33Je me disais « Pourquoi pas ? »
00:39:35Mais…
00:39:36Alors, j'allais chez elle.
00:39:37Elle habitait Avenue Montaigne.
00:39:39Elle était en France, elle ?
00:39:40Elle était en France.
00:39:41Elle habitait Avenue Montaigne.
00:39:42Alors, j'allais.
00:39:42On buvait une coupe de champagne.
00:39:43Après, on descendait directement dans le parking.
00:39:46Elle avait une Rolls qu'elle conduisait elle-même.
00:39:48On allait dîner chez Maxime.
00:39:49Mais je me faisais tellement chier.
00:39:51C'était sa deuxième femme, à ce moment-là ?
00:39:53C'était sa deuxième femme.
00:39:54Je trouve que la première était la fille du roi d'Égypte.
00:39:57La deuxième, c'était Soraya.
00:39:59Et la troisième, c'était Farah Diba.
00:40:00Et t'as pas eu peur d'avoir de problèmes avec ça, non ?
00:40:02Aucun problème.
00:40:03Elle était divorcée du chat d'Iran.
00:40:04Ah, elle était divorcée, déjà.
00:40:05Elle pouvait pas avoir d'enfant.
00:40:06C'est pour ça qu'il l'avait divorcée.
00:40:07Alors, rumeur assez exceptionnelle.
00:40:10Il y a des gens qui t'auraient aperçu dans un bar à escorte avec Laurent Ruquier.
00:40:14Oui, c'est-à-dire qu'en fait,
00:40:16je voulais absolument produire une émission avec Laurent Ruquier.
00:40:18D'ailleurs, j'ai bien fait de la produire.
00:40:20C'était On a tout essayé.
00:40:21Non, c'est vrai ?
00:40:22Ah, c'est toi qui le produisait ?
00:40:23Moi qui l'ai inventé et produit.
00:40:24Ça a duré dix ans.
00:40:25Il s'est acheté un appartement, une propriété.
00:40:27Mais il voulait pas le faire.
00:40:29Il voulait travailler avec son copain Marc-Olivier Fogiel sur Canal.
00:40:33Et moi, je savais plus quoi faire pour le séduire.
00:40:35Un soir, je lui ai dit, viens, on sort tous les deux et tout.
00:40:37Et je l'amène.
00:40:38C'était pas un bar, c'est une espèce de petite boîte avec un spectacle.
00:40:40C'est là où après, il y avait le Baron.
00:40:42Ah, d'accord.
00:40:43Mais je me souviens plus comment ça s'appelle.
00:40:44Un lieu un peu branché de la nuit, par exemple.
00:40:45La nuit, ouais, mais là, il y avait...
00:40:46C'est fermé maintenant.
00:40:47Là, il y avait des girls.
00:40:48OK.
00:40:48Le Baron, c'était branché.
00:40:49Là, c'était pas du tout branché.
00:40:50C'était un bar à touristes avec des girls.
00:40:53Voilà, bon.
00:40:54Et donc, on arrive.
00:40:55Bon, moi, une fille me branche, je discute avec elle.
00:40:57Je passe la soirée à bord des coups et discute avec elle.
00:40:59Laurent, pareil.
00:41:00Il passe la soirée à discuter à bord des coups avec la fille.
00:41:03Puis à la fin, il lui dit, vous savez, moi, je suis pas client, quoi.
00:41:06Je suis homosexuel.
00:41:07Je suis pas client.
00:41:09Je suis désolé, je vous ai fait perdre votre soirée, en fait.
00:41:11Ah oui, parce qu'il y a une fille qui a dansé sur lui.
00:41:12Oui, bien sûr, elle était là.
00:41:14Et là où il a été, on sort du truc.
00:41:16Il y avait un distributeur automatique de billets en face.
00:41:19Il prend, je sais plus combien.
00:41:21Il revient, il le donne à la fille.
00:41:23Mais non !
00:41:25C'est bien élevé, quand même.
00:41:26C'est très élégant de sa part, dis donc.
00:41:28Et c'est grâce à cette soirée ?
00:41:29Après, il a fait l'émission et il n'a pas regretté parce que c'était un énorme succès.
00:41:32Oui, ça a été un de ses plus gros cartons.
00:41:34Oui, on faisait 20% de part de marché tous les soirs.
00:41:36C'est quoi l'émission que tu as préféré faire en tant qu'animateur, maintenant qu'il y a du recul ?
00:41:40L'émission que j'ai préférée, c'est Paris Dernière.
00:41:43Parce qu'on partait le soir, c'est en caméra subjective, donc la nuit dans Paris.
00:41:46Mais on ne me voyait pas.
00:41:48Donc, je n'avais pas de problème d'être gros, de ne pas être gros, de transpirer.
00:41:52Je n'avais pas de problème, on ne me voyait pas.
00:41:54Et alors, on commençait vers 9h du soir dans un bar d'hôtel avec des prix Goncourt.
00:41:58Ça commençait très chic et ça se terminait à 3h du matin dans les boîtes de partouze.
00:42:03Et donc, c'est une espèce de dérive nocturne, si tu veux.
00:42:06C'est comme si on passait vraiment une nuit à Paris.
00:42:10Et moi, j'ai interviewé des mecs qui baisaient en disant, nous, les libertins et tout.
00:42:13Le mec, il répondait aux interviews, mais c'est sur YouTube.
00:42:16Et nous, les libertins, c'était au Cléopâtre.
00:42:19Paris Dernière, on a fait des trucs de fous.
00:42:21On est allé visiter des fabriques de poupées gonflables.
00:42:26On a été aller visiter tout ce qu'on pouvait.
00:42:28On faisait ce qu'on voulait.
00:42:29Ça te permettait de faire ce que tu avais envie de faire ?
00:42:30Oui, voilà. C'est peut-être l'émission où j'ai fait le plus ce que j'avais envie de faire.
00:42:35On parle souvent des succès et des échecs.
00:42:38Beaucoup dans les podcasts américains, c'est assez intéressant pour comprendre aussi.
00:42:41On apprend avec les échecs.
00:42:42Est-ce que toi, tu as eu un échec professionnel où tu t'es dit,
00:42:44vraiment, je n'aurais pas dû faire cette émission ou cette chose ?
00:42:47J'en ai eu plein.
00:42:47J'ai fait une émission qui s'appelait « Autant n'en porte le temps ».
00:42:51Alors, le principe, écoute bien, c'était des invités du présent,
00:42:55mais aussi du passé et aussi du futur.
00:42:57Donc, dans la même émission, tu pouvais avoir Louis XVI,
00:43:02n'importe quel chanteur que tu voudras, Danny Briand.
00:43:05Et puis après, il y avait le fils que Jane Birkin aurait pu avoir avec Bernard Tapie, de toute façon.
00:43:10Donc, il y avait un comédien qui jouait le rôle du fils et c'était…
00:43:14C'était nul, je crois.
00:43:16J'en ai fait, qui n'ont pas duré longtemps, mais qui étaient formidables, comme Ardimath,
00:43:20où je disais, si vous ne regardez pas l'émission, je tue le chien.
00:43:22J'avais un chien et j'étais comme ça, je vais tuer le chien.
00:43:26Et il y avait François Rollin, qui était mon assistant, qui disait, Thierry, l'audience baisse.
00:43:30Je disais, je vais tuer le chien.
00:43:32Et un jour, il y a Corti qui enlève, je dis, patronne, c'est moi, ce n'est pas le chien.
00:43:38Philippe Corti, qui était DJ et qui est comédien aujourd'hui, qui tourne.
00:43:42Oui, oui, je l'adore, c'est vraiment…
00:43:44Il mixait dans Interville, même.
00:43:45Il a inventé un truc, Philippe, qui, depuis, est beaucoup utilisé.
00:43:50C'est que c'est le seul mec qui est capable, dans une soirée, de mettre Luis Mariano,
00:43:55il met Mexico à minuit, tu vois, ou de la musique classique.
00:43:59Il avait un sens de la fête, il avait un sens de la transgression qui était vraiment incroyable.
00:44:04Est-ce qu'on t'a donné un… C'est quoi le pire conseil qu'on t'ait donné dans ce milieu ?
00:44:08C'est mon père.
00:44:10Il m'a dit, tu sais, tu devrais être…
00:44:12À l'époque, ils habitaient dans le centre de la France.
00:44:15Il m'avait trouvé un boulot de journaliste à la montagne, à Clermont-Ferrand.
00:44:18Et je lui dis, tu vois, papa, je t'adore, mais je ne vais pas le faire.
00:44:21Et je vais aller à Paris.
00:44:23Tu n'y arriveras jamais, mais qu'est-ce que tu vas aller faire à Paris ?
00:44:26Papa, je vais peut-être faire de la pub.
00:44:27Mais c'est boucher la pub, enfin, qu'est-ce que tu vas faire de la pub ? Reste là.
00:44:32Et je suis allé à Paris, avec 50 balles, parce qu'il n'a pas voulu me donner de blé.
00:44:36Et un an après, je gagnais plus que lui, si tu veux, donc c'était un peu, voilà.
00:44:39Et à chaque fois, j'adore mon père, j'adore mes parents, je les adorais.
00:44:42Mais à chaque fois, après, je fais de la pub.
00:44:44Après, je leur dis, vous savez, je vais faire de la télé.
00:44:46Oh non, ne fais pas de la télé, tu vois.
00:44:48Après, je réussis à la télé.
00:44:50Je dis, je vais faire du cinéma.
00:44:51Non, non, non, ne fais pas du cinéma.
00:44:52Oui, ils avaient plus…
00:44:53Ah là là !
00:44:53Peut-être que c'est de la peur pour toi, ils n'avaient pas envie de te pousser.
00:44:56Moi, mes enfants, moi, je suis comme une mère juive, quoi.
00:44:59Je leur dis, vous êtes les meilleurs, vous êtes les plus forts.
00:45:02Vous allez y arriver, craignez personne et tout.
00:45:04Moi, toute ma vie, enfin toute ma jeunesse et mon adolescence,
00:45:08on m'a expliqué qu'il fallait que je reste à ma place.
00:45:11C'est la mentalité catho.
00:45:13Il faut être où on est, il faut accepter,
00:45:15parce que de toute façon, c'est après qu'on ira au paradis.
00:45:17Donc, quand on est sur Terre, ce n'est pas la peine de trop vouloir de choses.
00:45:20Et puis, comme on nous explique dans cette religion,
00:45:23les derniers seront les premiers qui peuvent croire ça.
00:45:29Je suis catholique.
00:45:30Oui, c'est ça.
00:45:31Grand amour pour Jésus Christ.
00:45:33Mais la religion catholique, les conneries qu'on te raconte quand t'es petit,
00:45:36putain, c'est dur.
00:45:39Est-ce que tu as déjà été, on va reparler des enfants juste après,
00:45:42mais c'est assez intéressant, tu te rends compte après, parfois avec le recul,
00:45:45est-ce que, à un moment donné, t'as pris la grosse tête ou tu t'es dit,
00:45:47tiens, peut-être que j'étais un peu déconnecté des réalités ?
00:45:50Disons qu'il y a eu, à l'époque de Tout le monde en parle,
00:45:53je n'avais pas la grosse tête, mais j'étais autoritaire.
00:45:57Je voulais, et moi, je sais ce que je veux.
00:45:59J'étais un peu autoritaire.
00:46:00Je ne prenais pas assez de temps pour les autres,
00:46:05ce qui leur arrivait, leur vie, leurs problèmes.
00:46:08Après, ça a été.
00:46:10Il y a eu une époque, à Tout le monde en parle,
00:46:11où j'étais un peu trop selfish et un peu trop autoritaire.
00:46:15Mais je n'ai pas fait non plus des trucs incroyables.
00:46:18Non, non, mais tu dis, dans le comportement, tu t'es rendu compte après.
00:46:21Tiens, j'aurais peut-être dû m'occuper plus de tes collaborateurs.
00:46:24Oui, je me suis dit,
00:46:27t'as pris un peu le melon, si tu veux.
00:46:29Mais comme je me suis fait virer à chaque fois,
00:46:31le melon, ça passait vite.
00:46:33C'est un métier où, à la fois, il faut de l'ego, c'est assez bizarre,
00:46:35et en même temps, il n'en faut pas, parce que tu le fais tout le temps.
00:46:37Déjà, il n'en faut pas, parce que quand tu interviews quelqu'un,
00:46:39c'est lui dont on parle.
00:46:40Donc, ton ego, tu le mets un peu, voilà.
00:46:42Et puis, non, mais moi, je me faisais virer à chaque fois.
00:46:44Donc, ça me ramenait le compteur à zéro.
00:46:46C'est-à-dire que Tout le monde en parle, je me suis fait virer aussi.
00:46:48Et j'ai fini, je suis allé sur Canal à cette époque-là.
00:46:51Donc, c'est ça, ça calme.
00:46:52Oui, ça t'a calmé un peu.
00:46:54Tu disais, dans une interview, ce qui m'intéressait,
00:46:56c'était l'argent, partir en vacances à New York,
00:46:58dormir à l'Hôtel Pierre, aller en vacances au Maldives.
00:47:01Tu parlais tout à l'heure de tes voyages.
00:47:03Toi, tu venais d'une famille qui n'avait pas du tout d'argent.
00:47:06Tu as pu te payer les trucs dont tu rêvais.
00:47:07Mais c'est tout à fait ça.
00:47:09On n'avait pas d'argent.
00:47:11Quand mon père me ramenait de Chamonix à Annecy,
00:47:13où j'étais pensionnaire chez les curés,
00:47:16on avait une Dauphine.
00:47:18On n'avait pas une DS19.
00:47:20On passait devant des propriétés avec des allées d'arbres.
00:47:22Et là, c'est parce qu'ils en ont acheté une à la fin.
00:47:24Une allée d'arbres, une belle maison de maître au fond.
00:47:27Je passais, je me disais, pourquoi on n'habite pas là ?
00:47:29Ça fait rêver.
00:47:29Et en même temps, c'est pas ça qui t'a...
00:47:30Est-ce que c'est pas ça qui t'a donné envie ?
00:47:32Bien sûr, ça m'a...
00:47:33Je me suis dit, à un moment,
00:47:35c'est presque que je suis pané dans la bonne famille.
00:47:38Je ne me sentais tellement pas comme eux.
00:47:39Il y a une erreur à la maternité, tu vois.
00:47:42Et c'est vrai que j'ai une revanche à prendre.
00:47:43Et quand je suis arrivé à Paris,
00:47:46j'ai écrit deux bouquins qui ont été publiés tout de suite
00:47:48aux éditions du Seuil.
00:47:49Je me suis dit, putain, si t'es écrivain professionnel,
00:47:53tu pourras pas aller à l'Hôtel Pierre à New York en Concorde.
00:47:56Tu pourras pas aller au Maldives.
00:47:58Tu pourras pas aller au Seychelles ou n'importe où.
00:48:00Et donc, j'ai retourné ma veste, comme disait Gainsbourg.
00:48:02Elle était doublée de visons.
00:48:03J'ai fait de la pub.
00:48:05Et effectivement, après, j'ai écrit des livres.
00:48:08J'ai fait deux best-sellers à 100 000 exemplaires.
00:48:10Mais si tu veux, c'était pas mon métier.
00:48:12C'était un hobby.
00:48:13J'ai pas eu le courage de devenir écrivain professionnel.
00:48:17C'est-à-dire que, peut-être que j'avais aussi le sentiment
00:48:21que j'étais pas celui des litzines.
00:48:22J'avais pas un message à apporter à l'humanité non plus.
00:48:25Avec cette notoriété énorme à un moment donné,
00:48:27est-ce qu'on t'a déjà reconnu dans un endroit un peu insolite,
00:48:29un peu drôle, où t'étais ?
00:48:31Dans les boîtes d'échangistes, c'est quand j'allais à la rue.
00:48:34Et là, t'es...
00:48:35Moi, je sais pas, aux chandelles, les mecs arrivaient,
00:48:39ils sonnaient, ils disaient, il est là, Ardisson ?
00:48:40Le mec disait, non, attendez, il est pas là tous les jours non plus.
00:48:43T'y étais pas pour les tournages, t'y es allé...
00:48:45Ah oui, après, j'y suis allé pour le plaisir, évidemment.
00:48:48Écoute, on a qu'une vie, chacun fait sa vie.
00:48:51Et du coup, ça te posait des problèmes.
00:48:53Au bout d'un moment, tu pouvais plus vivre même ta sexualité normalement.
00:48:55Maintenant, de toute façon, je peux rien faire.
00:48:57En plus, ma femme est connue, elle fait le journal télévisé.
00:48:59Aussitôt.
00:49:03Tu parlais des enfants.
00:49:05Tu en as combien ?
00:49:06Trois.
00:49:07Tu en as trois aujourd'hui.
00:49:08Comment ça se passe avec eux ?
00:49:09Est-ce que tu reproduis le schéma dont tu disais qu'il était beaucoup plus...
00:49:12Oui, moi, j'essaye de les encourager parce que c'est la meilleure méthode.
00:49:18Donc, j'ai toujours essayé de les encourager.
00:49:20C'est vrai que je n'ai pas beaucoup vu à l'époque où j'avais ce succès phénoménal.
00:49:24Pas assez, aujourd'hui.
00:49:25Et aujourd'hui, je les vois beaucoup.
00:49:26Mais surtout, ce qui est très agréable, c'est les petits enfants.
00:49:29Ça, c'est génial parce que le petit enfant,
00:49:31on te l'amène laver, coiffer, habiller.
00:49:34Pour pas les emmerder.
00:49:35Tu dis, oh qu'il est beau !
00:49:36Et tu le rends à sa mère.
00:49:38Donc ça, c'est pas mal.
00:49:39Tu fais pas les nuits.
00:49:40Ouais, tu fais rien.
00:49:41De toute façon, j'ai jamais fait beaucoup les nuits.
00:49:42Il paraît qu'on aime plus ses petits enfants que ses grands-parents.
00:49:44C'est ce que tous les grands-parents disent.
00:49:45L'amour, il est décuplé.
00:49:46Oui, moi, je prends beaucoup de plaisir.
00:49:48Écoute, tu ne le croiras pas, mais tous les dimanches à midi,
00:49:51je fais un déjeuner avec ma fille, son mari et mes petits-enfants.
00:49:54Ah, trop marrant.
00:49:55Et je suis très heureux.
00:49:56Et c'est une discussion qu'on a de temps en temps avec des amis à droite à gauche
00:50:00ou les parents d'amis en fonction de l'âge exact.
00:50:02Mais souvent, quand tu as une vie où tu n'as pas eu trop d'argent au départ,
00:50:06t'as eu des parents sévères,
00:50:08est-ce qu'après, tu achètes beaucoup de choses à tes enfants dont tu rêvais toi ?
00:50:11Tu vois, des jeux que tu ne pouvais pas te payer.
00:50:13Je leur ai offert une propriété en Normandie.
00:50:15Ils ont été élevés dans une propriété en Normandie qui est plutôt pas mal,
00:50:18avec des poneys, avec des animaux, avec...
00:50:21Tu vois, ils ont eu...
00:50:22Exactement moi qui passais devant ce genre de propriété,
00:50:25pourquoi je n'habite pas là,
00:50:27eux, ils y ont habité.
00:50:28C'est ce que j'ai fait pour eux, évidemment.
00:50:29Et est-ce qu'après, ça ne les ramollit pas ?
00:50:31Si.
00:50:32Je dis souvent à mon fils, qui réussit très bien,
00:50:35je lui dis, tu n'as pas la haine.
00:50:38Tu n'as pas la haine.
00:50:39Moi, j'avais la haine.
00:50:40C'est-à-dire, je voulais y arriver.
00:50:41J'étais prêt à tout pour y arriver.
00:50:43Et dans le regard, tu sens...
00:50:45J'étais un...
00:50:47C'est quelqu'un qui a écrit ça sur moi.
00:50:49J'étais un killer scorsésien.
00:50:51C'est-à-dire que j'étais prêt à tout pour y arriver.
00:50:54Je n'ai pas malheureusement...
00:50:55Enfin, heureusement, pas eu à faire des choses irracontables.
00:50:59Mais j'avais une énergie...
00:51:00Une rage un peu intérieure.
00:51:01Tous les week-ends, j'ai travaillé,
00:51:03je prenais peu de vacances, même s'elles étaient chères,
00:51:07parce que je voulais y arriver.
00:51:09Si je n'y étais pas arrivé, je serais mort.
00:51:11Et du coup, ça, sur les enfants, tu vois qu'il y a une différence ?
00:51:13Oui, parce qu'ils sont...
00:51:15Je ne dis pas qu'ils ne foutent rien, au contraire, il y en a beaucoup.
00:51:17Ils n'ont pas cette espèce de haine.
00:51:19Moi, j'ai mis ma vie dans l'affaire.
00:51:21C'est-à-dire que la télé, quand j'ai compris que c'était mon destin,
00:51:25ce que je ne regrette pas du tout,
00:51:27mais quand j'ai compris, j'ai tout mis dedans.
00:51:29J'ai mis toute ma vie dedans.
00:51:30Quand tu as connu une énorme notoriété comme ça,
00:51:33est-ce que tu as eu des problèmes avec des fans qui venaient de chez toi ?
00:51:36Est-ce que tu as connu des gens un peu bizarres ?
00:51:37Je vais te dire, oui, bien sûr.
00:51:39J'ai eu une fan qui venait chez moi,
00:51:42c'est-à-dire 93 rue de Faubourg-Saint-Honoré, à l'époque, au quatrième étage.
00:51:46C'était vraiment ton adresse ?
00:51:47Elle était devant... Elle restait devant ma porte.
00:51:50Elle ne voulait pas partir.
00:51:52Et un jour, je suis arrivé à poil, j'ai ouvert la porte à poil.
00:51:54Elle a fait... Elle est partie.
00:51:55Je n'ai plus jamais revu.
00:51:56C'est vrai ?
00:51:57Oui, bien sûr.
00:51:58Tu donnais vraiment ton adresse dans le titre de l'émission ?
00:52:00Oui, il y avait mon adresse dans le titre de l'émission.
00:52:01Donc, si tu veux, j'étais... Mais là, c'est pareil.
00:52:03On va refaire un dîner exceptionnel.
00:52:06214 rue de Rivoli, qu'est-ce que tu veux ?
00:52:08La chaîne me dit, vous n'emmerdez pas, on va le faire dans une boîte de nuit.
00:52:10Je dis, ben non.
00:52:12Si on fait un dîner dans l'esprit de 93 Faubourg-Saint-Honoré,
00:52:16il faut que ce soit 214 rue de Rivoli.
00:52:18Est-ce que tu as un invité qui a toujours refusé de venir chez toi,
00:52:21pour x ou y raison, que tu n'as jamais eu ?
00:52:23Écoute, il y avait Johnny Hallyday qui ne voulait pas venir.
00:52:25Finalement, il est venu et ça s'est hyper bien passé.
00:52:29Qui est-ce qui n'est pas venu ? Non, je...
00:52:31Il n'y a jamais quelqu'un qui t'a refusé toute ta carrière ?
00:52:33Non, franchement, non, non.
00:52:34Parce qu'il ne t'aimait pas ou vous n'aviez pas de famille ?
00:52:36Il n'y a pas quelqu'un d'important pour moi qui n'est pas venu.
00:52:38Oui, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
00:52:40J'aimerais qu'on fasse quelque chose aussi, c'est le texte à trous.
00:52:43Tu le fais, j'essaie de reprendre un peu tes concepts à toi
00:52:45pour essayer de réadapter.
00:52:45C'est intéressant de voir celui qui le faisait le faire.
00:52:48Et après, on fera un « Qu'est-ce qui fait chier, Thierrardisson ? »
00:52:50D'accord.
00:52:51Ou en fait, quand t'es content, ce sera comme ça.
00:52:53Quand t'es pas content, ce sera comme ça.
00:52:54Je vais te citer les choses d'aujourd'hui.
00:52:56Et tu vas me dire, c'est pour avoir un peu ton opinion à toi.
00:53:00La personnalité la plus boomer que je connaisse, c'est évidemment...
00:53:05C'est Bec Bédé, je crois.
00:53:06Il ne s'en cache pas, d'ailleurs.
00:53:08Qu'il soit boomer, c'est vrai ?
00:53:09Qu'il soit boomer.
00:53:10Oui.
00:53:10Oui, oui, il le dit partout.
00:53:12Maintenant, après avoir été le jeune bourgeois
00:53:16qui prenait de la cocaïne et qui écrivait des livres,
00:53:19il est le boomer, il est l'incarnation du boomer.
00:53:21Si mes parents pouvaient m'entendre, je leur dirais que...
00:53:26Ben que j'ai eu raison de ne pas les écouter.
00:53:31Je ne peux plus supporter...
00:53:34Je ne supporte plus grand-chose, là.
00:53:37Disons, tout ce qui est politiquement correct,
00:53:40tout ce qui est wookisme, etc.
00:53:43Bon, ça, ça m'énerve énormément.
00:53:45Mais je ne supporte plus rien.
00:53:46Ça m'a mis trois quarts d'heure pour arriver, tu vois.
00:53:48Je veux dire, c'est insupportable.
00:53:49Paris non plus, oui.
00:53:50Paris, oui.
00:53:56Ben, je dirais, je n'aurais jamais mieux...
00:53:58Peut-être Jimmy Somerville.
00:54:00Il arrive, il s'assoit en face de moi.
00:54:03On était au bar, au Palace,
00:54:06on faisait lunettes noires pour mes blanches.
00:54:08Et puis, il voit la fiche, il lit à l'envers.
00:54:11La première question, c'était
00:54:13« Qu'est-ce que ça te fait quand on t'appelle tronche de patate ? »
00:54:16Et il m'a dit
00:54:18« You gonna ask me this question ?
00:54:19Tu vas vraiment me demander ça ? »
00:54:21Je lui ai dit « Oui ». Il est parti.
00:54:22C'est vrai ?
00:54:23Il est parti aussitôt.
00:54:26Gamin, j'aurais aimé qu'on me dise de ne pas...
00:54:30De ne pas faire attention à l'argent.
00:54:33Parce que ma mère, le 21 du mois,
00:54:35elle commençait à dire « On a un peu juste ce mois-ci. »
00:54:38C'est comme Coluche quand il dit
00:54:39« Les fins de mois étaient difficiles, surtout à partir du 15. »
00:54:43Je trouve les femmes d'aujourd'hui...
00:54:47Moins féminines que ce qu'elles pourraient être.
00:54:50Parce qu'elles sont toutes coiffées pareilles,
00:54:51avec une raie au milieu et les cheveux de chaque côté.
00:54:53Un T-shirt, des jeans, des sneakers.
00:54:56Et j'aimais bien les femmes avec des robes moulantes
00:54:59et du rouge à lèvres et des boucles d'oreilles et des colliers.
00:55:03Je trouve qu'elles se sont un peu unisexisées.
00:55:07Et les hommes, c'est pareil ou pas, tu trouves ?
00:55:09Oui, mais moi, j'aimais bien quand les mecs étaient habillés.
00:55:11J'aimais bien quand les gens s'habillaient.
00:55:13Aujourd'hui...
00:55:15Avec des vestes, tu veux dire ?
00:55:16Oui, aujourd'hui, à l'époque, par exemple,
00:55:18dans les boîtes, je me souviens du Palace, du bain douche,
00:55:21les gens s'habillaient pour sortir.
00:55:22Ils avaient trouvé, au puce, t'es pas obligé d'être riche,
00:55:25ils avaient trouvé une robe insensée au puce.
00:55:28Aujourd'hui, tu vas dans une boîte,
00:55:29les mecs, ils sont en jean et en T-shirt.
00:55:31Je suis pas sûr que ce soit un truc bien, ça.
00:55:33Si je pouvais changer quelque chose, c'est moi, je changerais.
00:55:38Moi, j'arrêterais de fumer.
00:55:39Tu fumes beaucoup ?
00:55:40Ouais.
00:55:41Toujours ?
00:55:41Ouais.
00:55:42Je suis pas arrivé à m'arrêter.
00:55:43Tu fumes quoi ? Combien ?
00:55:45Je suis pas à 10-15 par jour, et c'est très mauvais, ça me fait du mal.
00:55:49Audrey croyait que par amour, j'arriverais à arrêter.
00:55:52Faut que j'aille dire, ta femme...
00:55:53Elle a essayé, évidemment, parce qu'elle m'aime.
00:55:55Non, c'est très... J'ai rendez-vous là...
00:55:58C'est demain.
00:55:59J'ai rendez-vous demain avec une tabacologue.
00:56:02Ouais.
00:56:04J'ai déjà essayé plusieurs fois, j'allais chez...
00:56:05Une hypnose ?
00:56:06Ouais, pareil, j'en sais rien.
00:56:07J'avais un tabacologue, je vais le voir,
00:56:09je m'assois, le mec me parle du tabac,
00:56:11et puis pendant qu'il parlait, j'ai...
00:56:13Vivement qu'il est fini, que j'ai fumé un clope.
00:56:17Je suis assez irrécupérable.
00:56:18Mon plus grand regret dans la vie, ça restera ?
00:56:21Ça restera quand je me suis fait virer en 2006 de Tout le monde en parle,
00:56:26de pas avoir dit, bon, la télé, j'ai fait le tour,
00:56:29j'ai fait Tout le monde en parle, je vais faire du cinéma.
00:56:33Parce qu'après, j'ai essayé de faire du cinéma,
00:56:35mais comme c'était pas ma source de revenus,
00:56:38j'avais moins la haine,
00:56:40parce que j'avais la télé qui me rapportait énormément d'argent,
00:56:42j'avais pas la haine.
00:56:43Si je m'étais mis au pied du mur,
00:56:45en disant, maintenant, si tu veux bouffer, il faut faire des films,
00:56:48j'en aurais sûrement fait.
00:56:49Il faut souvent être au pied du mur pour faire des grandes choses.
00:56:50Ouais, moi, je suis bon quand je suis au pied du mur, comme tout le monde.
00:56:53Comme beaucoup d'artistes.
00:56:53Quand t'as pas le choix.
00:56:54Quand t'as plus le choix.
00:56:55Quand t'as pas le choix, t'es obligé d'y arriver.
00:56:56Exactement.
00:56:58Quand t'as le choix, quand t'as un peu d'argent qui rentre
00:57:00grâce à Salut les Terriens, par exemple,
00:57:04c'est pas pareil.
00:57:05J'ai déjà eu envie de coucher avec...
00:57:07Est-ce que t'es une bonne vanne ?
00:57:08Est-ce que t'es avec quelqu'un ?
00:57:10Avec qui j'ai déjà eu envie de coucher ?
00:57:11Oui.
00:57:12Avec toutes les filles, pourquoi ?
00:57:16L'amitié dans ce métier, c'est...
00:57:18C'est rare, mais ça existe.
00:57:20Tu vois, j'en parlais de Laurent Bafi.
00:57:22C'est vraiment ton ami ?
00:57:23Bah ouais, on a fait la guerre ensemble.
00:57:24C'est comme quand t'as fait la guerre avec quelqu'un.
00:57:26Tu vois, Laurent, je le connais par cœur, il me connaît par cœur.
00:57:29Cortis, un peu, puis j'ai d'autres amis, évidemment.
00:57:32C'est vrai que, pour en citer un que les gens connaissent,
00:57:36Bafi, on est vraiment amis.
00:57:39La télé actuelle aujourd'hui, c'est quoi ton opinion ?
00:57:42Honnêtement, sur ce que tu vois,
00:57:44est-ce que tu trouves que c'est plus lisse qu'avant ?
00:57:46Est-ce que tu trouves que c'est mieux qu'avant, justement ?
00:57:48C'est quoi ton opinion à toi ?
00:57:49Mon opinion, c'est que la télé est un média déclinant.
00:57:53Donc si tu veux, effectivement, c'est moins marrant.
00:57:56Il y a moins d'argent, l'argent va sur le digital.
00:57:58Donc les chaînes sont très économes.
00:58:01Elles sont beaucoup moins audacieuses.
00:58:05Tu sens vraiment une différence par rapport à...
00:58:07Oui, il n'y a qu'à regarder les programmes.
00:58:08Et en plus, il y a un truc, c'est que...
00:58:10Moi, j'aimais bien le direct.
00:58:11Ce qui me manque le plus, c'est le direct.
00:58:12Oui, puis tu sais quoi ?
00:58:13Ils ont acheté plein de programmes américains,
00:58:16même sud-coréens, en ce qui concerne Mazinger et tout ça.
00:58:19Donc les producteurs comme moi, je vais faire Jean-Louis Koff,
00:58:22mais les petits producteurs, il n'y en a plus.
00:58:25Des gens qui créent, qui inventent, qui créent des nouvelles émissions,
00:58:28il n'y en a plus, mais il y en a très peu.
00:58:29Oui, quasiment.
00:58:30Aujourd'hui, c'est des grosses boîtes de prod
00:58:32qui vendent des formats internationaux.
00:58:34Oui, qui rachètent des formats.
00:58:35Oui, c'est ça.
00:58:36Donc, si tu veux, il n'y a plus cette créativité qu'il y avait.
00:58:39Donc la télé, aujourd'hui, je dirais...
00:58:41Moi, j'en fais toujours avec beaucoup de plaisir.
00:58:42On fait une émission avec Hugo Clément.
00:58:44On prépare cette émission et je suis très content.
00:58:47Mais... Vraiment.
00:58:49Mais disons que ce n'est pas comme avant.
00:58:52Il n'y a plus cette espèce d'énergie qu'il y avait.
00:58:54Ce n'est plus là où ça se passe.
00:58:55Je pense que ça se passe sur le digital.
00:58:58C'est marrant parce que je vais te parler de Squeezie,
00:59:01que tu avais reçu à l'époque.
00:59:03C'était en 2017, si je ne dis pas de bêtises.
00:59:05Et à l'époque, tu n'avais pas cette opinion du digital
00:59:08qui était positive comme...
00:59:09Absolument.
00:59:10Mais quand tu réussis très bien à la télé,
00:59:11qu'est-ce qui va t'emmerder à faire du digital ?
00:59:13C'est qu'après, j'ai compris effectivement que c'était l'avenir.
00:59:17C'est pour ça que j'ai fait Arditube et puis Ardivision, puis d'autres choses.
00:59:21Et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est là que ça se passe.
00:59:22Quand tu vois que Squeezie fait 10 millions de vues
00:59:25avec un format qui a été inventé en 1955 par Jacques-Antoine...
00:59:29De quel format tu parles là ?
00:59:30Un format où il y a trois personnes.
00:59:31Il y en a deux qui disent la vérité, un qui dit un mensonge.
00:59:33C'est un truc qui est vieux comme mes robes.
00:59:35Mais il arrive à faire 10 millions de vues avec ça.
00:59:39Tant mieux pour lui.
00:59:40C'est comme le jour où je lui ai dit
00:59:42tu gagnes 500 000 euros par an en regardant des jeux vidéo.
00:59:45Il a cru que c'était une critique.
00:59:46Ce n'est pas une critique.
00:59:48Putain, c'est super.
00:59:49Il l'a mal pris.
00:59:50Et aujourd'hui, quand je vois ce qu'il fait,
00:59:52je me dis le mec, il est très fort
00:59:53parce que faire 10 millions de vues sur un truc chez lui,
00:59:57sans décor, avec des plombs de grasse derrière...
00:59:59Vraiment, pourri.
01:00:00Après, ce qui est impressionnant, je trouve, sur le digital,
01:00:03c'est ce qu'il a fait et qui est très bien réussi.
01:00:05Le GP Explorer, tu as vu cette course au Mans.
01:00:08Je ne dis pas qu'il est mauvais.
01:00:11Je dis simplement que la preuve que ça se passe sur le digital,
01:00:15c'est que Squeezie fait 10 millions de vues.
01:00:17Alors qu'à la télé, quand tu fais 2,5 millions de téléspectateurs,
01:00:19t'es content.
01:00:20Est-ce qu'à l'époque, parce que t'avais eu ce petit côté condescendant,
01:00:24tu as fait des vannes.
01:00:25Tout à fait.
01:00:25Est-ce qu'après, on t'a dit, en loge ou je ne sais pas,
01:00:28est-ce qu'il y a des gens qui t'ont dit, t'aurais peut-être pas dû,
01:00:30parce que c'était une erreur, je pense ?
01:00:32Oui, les gens m'ont dit, tu vas passer pour un vieux,
01:00:34tu vas passer pour un boomer, coupe-le.
01:00:37Ah, ils te l'ont dit ?
01:00:38Bien sûr.
01:00:39Mais moi, je ne l'ai pas coupé,
01:00:39puisque c'est vrai que j'étais un peu condescendant.
01:00:42La vérité, quand on regarde la séquence,
01:00:44ce n'est pas aussi clair que quand je la raconte.
01:00:46Mais disons que ce n'était pas franchement méprisant.
01:00:49Il faut être sérieux, il l'a très mal pris,
01:00:51mais ce n'était pas franchement méprisant.
01:00:52Je n'ai aucun mépris pour lui, évidemment.
01:00:54En fait, c'est tout le milieu, je pense, du digital,
01:00:55c'est dit, tiens, la télé nous snobe.
01:00:57Et je pense que c'est une sensation que,
01:00:59même moi, j'ai connu au début, quand je disais à des animateurs télé,
01:01:01moi, j'ai eu le cul entre deux chaises dans ce métier.
01:01:04C'est très bizarre.
01:01:05J'étais à la fois sur M6, sur Energy, sur les anciens médias,
01:01:08et en même temps, sur le QG, on a fait une émission digitale.
01:01:10Donc, du coup, j'ai vécu un peu les deux mondes.
01:01:13Et je sais que mes collègues de télé de l'époque,
01:01:15quand j'ai dit que je partais sur le digital pour faire ça,
01:01:17ils me regardaient un peu de haut.
01:01:18C'est une vérité.
01:01:19Et en fait, finalement, on peut arriver à être épanoui et heureux,
01:01:22à faire des choses géniales,
01:01:23que tu as peut-être pu vivre en télé, toi, à l'époque.
01:01:25Moi, en télé, vraiment, je me suis régalé.
01:01:28Toi, tu as vécu des choses incroyables.
01:01:29Tout ce que j'ai voulu, ce qui est déjà pas mal.
01:01:31C'est vrai que je n'ai pas calculé le digital
01:01:33parce que je n'en avais pas besoin, ce n'était pas là que ça se passait.
01:01:36Maintenant, si demain, je devais faire une nouvelle émission,
01:01:39je la ferais peut-être sur YouTube, tu vois.
01:01:41Si j'arrive à la monétiser, parce que quand même,
01:01:44ben non, mais tout le monde en parle, ça coûtait quand même 200 000 balles par semaine.
01:01:46Donc, sur le digital, 200 000 balles par semaine,
01:01:50je ne suis pas sûr que ça existe.
01:01:50Après, c'est juste des plateaux peut-être différents.
01:01:52Après, la technologie permet de coûter moins cher.
01:01:54Moi, j'aime bien les danseuses, j'aime bien les lumières.
01:01:57Voilà, il y a ça aussi.
01:01:58Tant que tu fais des émissions, comme ici, dans un studio
01:02:01très agréable, mais relativement petit, c'est possible.
01:02:04Si tu dis, je veux 15 girls qui descendent l'escalier...
01:02:07Oui, ce n'est plus la même manière de produire,
01:02:08peut-être pour que ça soit rentable, quoi.
01:02:10Oui.
01:02:11Mais en tout cas, c'est marrant d'avoir ton opinion.
01:02:12Moi, je pense à la télé, pardon, mais la télé, pour moi,
01:02:14ce n'est pas de la radio filmée, quoi.
01:02:16Donc, c'est pour ça que j'ai toujours voulu des choses spectaculaires, machin,
01:02:20parce que c'est autre chose.
01:02:21Souvent, les gens considèrent la télé,
01:02:23on met quatre personnes autour d'une table, ils discutent, c'est une émission.
01:02:26Tu envoies ça toute la journée.
01:02:27Ça, ce n'est pas de la télé, c'est de la radio.
01:02:28Est-ce que tu regardes aujourd'hui, on parle de Squeezie,
01:02:30mais il y a plein d'autres créateurs aujourd'hui qui ont tous les âges,
01:02:32et des créateurs qui ont vraiment des très jeunes, des moins jeunes, etc.
01:02:35Est-ce que tu regardes parfois ou tu ne consommes pas
01:02:38parce que tu n'as pas le temps ?
01:02:39Je regarde.
01:02:40Quand je lis sur Pur Media qu'Innox Mag...
01:02:45Innoxtag.
01:02:45Innoxtag fait 8 millions de vues,
01:02:48je vais voir quel est le mec qui fait 8 millions de vues
01:02:50et comment il fait, c'est normal.
01:02:52Ce n'est pas du tout méprisant, mais à chaque fois, je me dis,
01:02:55putain, ils ont du pot, quoi.
01:02:57De pouvoir faire 8 millions ?
01:02:58Avec ça, parce que tu le mettrais en télé, tu ferais 250 000 personnes maximum.
01:03:01Ah oui, oui, oui.
01:03:02C'est une question de média.
01:03:03Après, pour avoir rencontré Squeezie,
01:03:06je l'ai rencontré déjà,
01:03:08on avait fait une vidéo ensemble à l'époque d'Energie,
01:03:10et je l'avais quand même trouvé brillant
01:03:12dans sa manière de poser des questions, très rapide, très vif d'esprit.
01:03:15Il y a quand même des mecs qui bossent.
01:03:16Je trouve que le côté vraiment chouette de ce média-là,
01:03:18pour avoir une discussion très honnête,
01:03:20c'est que ça permet de donner la chance à des gens,
01:03:24à plus de monde.
01:03:25Nous, on a connu, enfin moi, j'ai connu 6 chaînes de télé,
01:03:273 radios nationales, jeunes, musicales.
01:03:30C'est-à-dire que si tu n'avais pas la libre antenne le soir d'une des 3,
01:03:32tu n'avais plus de boulot.
01:03:33La télé, moi j'ai commencé…
01:03:34C'était le problème, je trouve.
01:03:35« Bain de minuit » et « Lunettes noires pour nuit blanche »
01:03:38en troisième partie de soirée.
01:03:41J'ai fait mes armes, j'ai appris le métier.
01:03:43Un jour, on m'a dit « Maintenant, tu vas passer en deuxième partie de soirée. »
01:03:46Aujourd'hui, la télé ne donne plus de chance à personne,
01:03:48parce qu'il n'y a plus d'émissions.
01:03:49Mais en deuxième partie de soirée, il y en a très peu.
01:03:51En troisième, il y en a encore moins.
01:03:53Donc la télé ne donne plus de chance à des nouveaux talents.
01:03:56Heureusement qu'il y a le digital, évidemment.
01:03:59Mais à l'époque, en tant qu'animateur, producteur de télé, tu pouvais…
01:04:03Quand j'ai fait « Bain de minuit », j'avais quand même 50 000…
01:04:07Je peux en franc, donc je ne sais pas en euros combien ça fait,
01:04:10mais 100 000 euros par semaine pour faire une émission.
01:04:14« Bain de minuit » sur la 5, au bain de douche.
01:04:16Ce n'était pas du tout la même chose aujourd'hui.
01:04:20Je vais te demander ce qui te fait chier ou pas dans le monde actuel.
01:04:22Les gens qui dépassent dans les files d'attente.
01:04:26Est-ce que ça, c'est un truc qui fait chier à Ardisson ou pas ?
01:04:29Non, parce que je fais exactement la même chose.
01:04:32Alors, quand c'est en France, ça va encore.
01:04:34À l'étranger, je me fais casser la gueule,
01:04:35parce qu'en France, il y a encore des gens qui disent « Ouais, c'est Ardisson et tout ».
01:04:37À l'étranger, les mecs, ils ne comprennent pas pourquoi je leur passe devant
01:04:39en distributeur automatique.
01:04:40Et dans plein de pays, ça ne dépasse pas.
01:04:42Il y a plein de pays où…
01:04:43La différence entre le cinéma et la télévision,
01:04:46c'est qu'au cinéma, quand tu es une star de cinéma, tu es une star partout.
01:04:49La télé, quand tu sors de ton pays, tu n'es plus rien.
01:04:51Exactement.
01:04:52Ça remet à sa place.
01:04:53Est-ce que ça fait chier, Thierry Ardisson, de jardiner ?
01:04:56Est-ce qu'aujourd'hui, tu as des plaisirs comme ça,
01:04:59beaucoup plus simples ?
01:05:00Ça, ça te fait chier ?
01:05:01Bon ouais.
01:05:03Mais non, parce que je n'ai pas la patience.
01:05:05Ça met des plombes à pousser, quoi.
01:05:09C'est marrant de savoir sur ta personnalité.
01:05:10Est-ce que les soirées de télé, chaussons, samedi soir,
01:05:13c'est un truc qui te fait chier ou c'est un truc que tu aimes bien ?
01:05:16Ça te fait chier aussi ?
01:05:16Non, je ne fais pas de soirées de télé.
01:05:18Je ne vois pas ce que je regarderais.
01:05:19Maintenant, je regarde l'émission de Léa Salamé,
01:05:21parce qu'elle a repris quand même le flambeau du samedi soir.
01:05:26C'est-à-dire qu'elle le dit elle-même.
01:05:28C'est-à-dire qu'elle a compris...
01:05:28La belle époque.
01:05:29Ouais, elle a compris que le samedi soir...
01:05:33Voilà, ce qu'il fallait faire le samedi soir.
01:05:35Donc, je la regarde, mais pas avec les chaussons et tout.
01:05:39Les gens qui te disent que tu es trop vieux pour ça,
01:05:41est-ce que ça, ça t'énerve ?
01:05:42C'est un truc qui te fait chier ?
01:05:44C'est trop vieux pour quoi ?
01:05:47Non, mais...
01:05:49Trop vieux pour quoi ?
01:05:51Je veux dire...
01:05:53Tant que tu es en vie, tant que tu as des idées,
01:05:55tant que tu es en forme, tant que tu peux baiser,
01:05:57tout va bien.
01:05:59Après, il y a des trucs pour lesquels je suis trop vieux, oui.
01:06:02Là, tu as un rendez-vous après.
01:06:03Je regarde mon horloge tout le temps pour pas que tu te sois en retard.
01:06:06C'est gentil.
01:06:06Les gens en retard,
01:06:08est-ce que c'est un truc qui te fait chier ou pas ?
01:06:10Moi, je suis toujours à l'heure.
01:06:12Mais je me fais chier pour être à l'heure.
01:06:14C'est-à-dire que je...
01:06:15Vraiment, tu vois,
01:06:17aujourd'hui, je n'ai pas bouffé pour être à l'heure à tous mes rendez-vous.
01:06:20Toi non plus, tu vois.
01:06:21Alors ça, les gens qui sont...
01:06:22Je trouve ça d'un mépris d'être en retard.
01:06:24Surtout sur une émission, tu veux dire ?
01:06:26Partout.
01:06:26Mais même, moi, quand je faisais des émissions et que les gens n'étaient pas à l'heure,
01:06:29je commençais l'émission sans eux, tu vois.
01:06:30Ah bon ?
01:06:30Ah oui.
01:06:31J'ai un côté un peu service-service.
01:06:36Est-ce que les films Disney qui respectent plus les histoires pour plaire à tout le monde,
01:06:40est-ce que ça, c'est un truc qui a de ça avec les messages, les bandeaux d'avertissement ?
01:06:44Ils ont supprimé les nains
01:06:46dans Blanche-Neige.
01:06:48D'ailleurs, l'association des nains a gueulé en disant
01:06:51« Et nous, on va nous voir où maintenant ? »
01:06:53Ils font Blanche-Neige qui est même...
01:06:55Enfin, je n'ai rien contre ça, mais Blanche-Neige, elle n'est pas noire.
01:07:00Je suis désolé.
01:07:01La Belle au bois dormant, ils ont changé le scénario aussi
01:07:04parce que le prince charmant abusait d'elle.
01:07:07En fait, non mais c'est ça.
01:07:08Le wok, c'est une vraie...
01:07:10Oui, tu me parlais du wokisme.
01:07:11Le wokisme, c'est vraiment un truc très très grave
01:07:15parce que c'est une époque qui n'invente rien
01:07:18mais qui passe son temps à détruire ce qui a été inventé, en fait.
01:07:21Et si tu veux de réécrire les livres,
01:07:24de changer les scénarios des films,
01:07:27je trouve ça insupportable.
01:07:28Mais de toute façon, Disney
01:07:31a vu baisser son chiffre d'affaires depuis qu'ils sont dans une stratégie wok.
01:07:34J'ai vu qu'ils ont rappelé Bobby Higer.
01:07:36Le patron a été viré, non ?
01:07:37Oui, ils ont repris le vieux patron
01:07:38pour que ça remarche.
01:07:41Ah oui.
01:07:42Les repas du dimanche en famille,
01:07:46est-ce que c'est un truc qui te fait chier ou pas ?
01:07:47Eh bien, ça ne m'a jamais amusé mais là, ça y est.
01:07:50Maintenant que tu es grand-père ?
01:07:51Maintenant que je suis grand-père, ça m'amuse, oui.
01:07:53T'es grand-père une fois ?
01:07:54Non, j'ai une fille qui a deux enfants et une autre qui en a un.
01:07:57J'ai trois petits-enfants.
01:07:59Les soirées alcool et excès,
01:08:01est-ce qu'aujourd'hui, ça te fait chier ou ça t'amuse encore un peu ?
01:08:07Pourquoi je me priverais d'excès ?
01:08:09Est-ce que les pages pub de 15 minutes à la télé, quand tu regardes,
01:08:12ça te fait chier ou tu trouves ça normal pour tes émissions ?
01:08:15C'est quoi ton opinion là-dessus ?
01:08:16C'est-à-dire, la pub d'aujourd'hui...
01:08:19D'ailleurs, j'ai fait un documentaire à la fin de la saison dernière
01:08:22qui s'appelait « L'âge d'or de la pub »,
01:08:24où on montrait la publicité dans les années 70, 80, début des 90.
01:08:28C'était formidable.
01:08:30Il y avait une imagination, une créativité et tout.
01:08:32Tu pouvais supporter les films de pub parce qu'il y avait de l'humour.
01:08:35Aujourd'hui, les pubs sont stupides, elles sont chiantes.
01:08:38Et ça, c'est dommage.
01:08:40Les gens ne s'intéressent plus à la pub parce que la pub ne s'intéresse plus aux gens.
01:08:43C'est un peu comme la télé.
01:08:44Exactement.
01:08:45Et c'est vrai qu'aujourd'hui, les pubs...
01:08:47Il y a des films pour des voitures électriques,
01:08:49on t'explique, on te parle de la passion, de l'amour, des trucs...
01:08:55Il y avait des pubs rigolotes avant.
01:08:56Il va te passer quelque chose, je suis d'accord.
01:08:57Même la pub Orangina, les trucs, il y avait des marques.
01:09:00La pub Orangina de Chabat, il y avait les pubs Eram.
01:09:03Il faudrait être folle pour dépenser plus, c'est tout.
01:09:05Il y avait du talent.
01:09:07Il y avait de l'argent, donc du talent.
01:09:10Il y en a parfois, mais c'est très rare.
01:09:12Il y avait une bonne pub pour Saurama Bank avec Brad Pitt,
01:09:14mais qui ne parle pas.
01:09:16Il est comme ça, il y a marqué,
01:09:18on n'a pas besoin de Brad Pitt pour promouvoir Saurama,
01:09:20nos clients le font déjà très bien.
01:09:22Il y a une pub pour Volkswagen où ils ouvrent le testament
01:09:25et le notaire dit à un des deux fils,
01:09:28vous, vous avez le château, les tableaux, tout ça,
01:09:32et vous, vous avez la Volkswagen.
01:09:34Et l'autre dit, je savais que c'est toi qui préférais.
01:09:36Ça, pour moi, voilà, ça, c'est bien.
01:09:38Ça a changé.
01:09:40Juste tes enfants, j'avais noté, ils s'appellent Manon, Ninon, Gaston.
01:09:43Ça rime, avec Ardisson.
01:09:44Non, mais c'était fait exprès.
01:09:45Ah bah oui, un peu, mon neveu.
01:09:47Et si ça avait été une fille,
01:09:50elle se serait appelée encore un an en rond,
01:09:53comme Lison, par exemple.
01:09:56Comme si c'était un garçon, on l'appelait Gaston.
01:09:58On voulait l'appeler Léon, mais ma femme avait un chat qui s'appelait Léon.
01:10:01En fait, ça dépend de ton passif, de ce que tu as eu dans ta vie.
01:10:04Manon, Ninon, Gaston.
01:10:06Tu me disais que tes enfants sont fiers de toi aujourd'hui, de ta carrière.
01:10:08Je les ai sus il n'y a pas longtemps.
01:10:10Dans une interview ?
01:10:11Oui, oui, je fais une interview, puis le mec, pour me faire une surprise,
01:10:14c'est ma fille qui dit, tu sais, papa, on ne te l'a jamais dit,
01:10:16mais on est vraiment fiers de tout ce que tu as fait.
01:10:18C'est vraiment incroyable.
01:10:19Et là, je me suis mis à...
01:10:21J'avais les larmes aux yeux, parce qu'ils ne me le disent jamais.
01:10:24Si c'était tes petits-enfants qui te le disaient, ça serait encore plus fort.
01:10:26Ah, mes petits-enfants, mais ça va être autre chose.
01:10:29Et pour terminer, Manon, tu es en couple la troisième fois.
01:10:32Tu t'es remarié une troisième fois avec Audrey Crespo-Marat,
01:10:36qui présente le JT sur TF1 pendant les vacances,
01:10:38et le portrait de Cetamite.
01:10:41Comment vous vous êtes rencontré ?
01:10:43Écoute, je l'ai vu à la télé.
01:10:46Je regardais LCI, parce qu'à l'époque, tu es sur LCI, et je la trouve.
01:10:50Je me rappelle très bien.
01:10:51Je collectionnais les tableaux de Domergue.
01:10:55Et elle avait une gueule de Domergue.
01:10:57Je dis, c'est un Domergue vivant.
01:10:59Je l'appelle.
01:11:01Je l'appelle sur un fixe.
01:11:03Rien.
01:11:03Quinze jours après, on me rappelle, parce que je n'écoutais pas la messagerie du fixe.
01:11:07C'était Jean-François Rabillou avec qui elle présentait la matinée.
01:11:09Tu appelles LCI, tu veux dire ?
01:11:11J'appelle LCI, je laisse un message en disant,
01:11:12c'est Thierry Radisson, je voudrais parler à Audrey Crespo-Marat.
01:11:14Personne ne me rappelle.
01:11:16Et là, au bout de quinze jours, Rabillou me rappelle.
01:11:18Il me dit, qu'est-ce que tu veux ?
01:11:18J'ai dit, parlez à Audrey, il ne passe Audrey.
01:11:21J'ai dit, voilà, il faut que je vous voie.
01:11:23J'aimerais déjeuner avec vous.
01:11:25Ah, mais tu y vas en drague ou tu y vas en faussement professionnel ?
01:11:27Pure drague, ouais.
01:11:28Mais même pas.
01:11:30Mais même pas.
01:11:30Je n'ai pas dit non plus, je vais faire de vous une star.
01:11:32De toute façon, elle n'a pas eu besoin de moi.
01:11:33Mais, et donc, si tu veux, bon,
01:11:36je lui dis, en premier déjeuner, je lui dis,
01:11:39voilà, moi, je suis tout seul.
01:11:42Bon, je crois que je ne suis pas sûr de rencontrer quelqu'un.
01:11:45Tu sais, j'étais un peu, je l'ai joué un peu,
01:11:48l'âme perdue.
01:11:49Ouais, c'est ça, c'est ça.
01:11:49Pas trop offensif non plus.
01:11:50Non, pas du tout.
01:11:51Et après, on sort du restaurant.
01:11:53Moi, je vais dans un sens, elle dans l'autre.
01:11:54Elle se retourne, me voit avec mon pull sur les épaules.
01:11:57Je me dis, peut-être que c'est moi, elle se dit.
01:12:00Bon, finalement, on finit par conclure.
01:12:03Et un jour, l'histoire est belle.
01:12:05Un jour, elle me dit, écoute, voilà, moi, je suis marié,
01:12:08j'ai deux enfants, toi, t'es marié, t'en as trois.
01:12:11Je t'aime, mais on ne peut pas rester ensemble.
01:12:13Elle avait un fils qui avait 4 ans, l'autre qui avait 7 ans, tu vois.
01:12:16Je ne peux pas.
01:12:17On fait un break.
01:12:18Au bout d'une semaine de break,
01:12:22un jeudi matin, moi, toute ma putain de vie,
01:12:25même avec les pires traitements médicaux, tout ce qui m'est arrivé,
01:12:28je suis allé bosser.
01:12:29Le jeudi matin, je n'y arrive pas.
01:12:30J'appelle Françoise Doux, mon attaché de Presque, mon amie aussi.
01:12:35Et je lui dis, écoute, je ne peux pas y aller.
01:12:38Comment tu ne peux pas y aller ?
01:12:38Non, je ne peux pas y aller.
01:12:39Écoute, qu'est-ce qu'il y a ?
01:12:41Audrey, appelle-la.
01:12:43J'appelle Audrey, qui bossait à LCI.
01:12:46Et je lui dis cette phrase stupide.
01:12:49Quand tu n'es pas là, il est mort le soleil.
01:12:52J'aurais pu dire un truc d'Alfred de Musset ou de Vigny.
01:12:56Je dis, quand tu n'es pas là, il est mort le soleil.
01:12:58Et elle m'a dit après, quand j'ai vu ton nom, de toute façon, ça m'a fait plaisir.
01:13:02Donc, elle fonce chez moi dans son scooter.
01:13:04Elle arrive chez moi.
01:13:06J'étais en larmes.
01:13:07Je l'ai pris dans mes bras.
01:13:08Et voilà, c'était il y a 14 ans et ça s'est très bien passé.
01:13:11Vous vous êtes mis après ensemble ?
01:13:12Ah oui, on a commencé, on a repris après la semaine de break, soi-disant.
01:13:18On dirait des ados.
01:13:18Oui, exactement.
01:13:20Moi, j'avais 60 ans déjà.
01:13:23Et après, ça s'est très bien passé avec les enfants qui n'ont pas souffert.
01:13:27Enfin, en tous les cas, le petit qui avait 4 ongles.
01:13:29Oui, c'est le plus important.
01:13:30Oui, c'est très bien.
01:13:31Ils vont tous très bien.
01:13:32Il y en a un qui est footballeur professionnel en équipe de France Espoir.
01:13:35Ah bon ?
01:13:36Et qui joue, qui a marqué un but, d'ailleurs, qui joue à Southampton.
01:13:39Et l'autre qui est à l'école hôtelière de Lausanne.
01:13:40Donc, tu vois, je ne crois pas que ça leur ait nuit à ces gosses.
01:13:43Incroyable.
01:13:44Et vous étiez en couple tous les deux à l'époque ?
01:13:47Il fallait avoir le courage.
01:13:48On a divorcé tout de suite, Audrey.
01:13:49C'était vraiment un mois après que tu avais divorcé.
01:13:52Une femme, quand elle sait ce qu'elle veut, ça va très vite.
01:13:54Ah oui, elle sait ce qu'elle veut.
01:13:54Oui, mais on s'est rencontrés.
01:13:56Moi, c'est mon grand amour.
01:13:57C'est-à-dire que ce n'est pas...
01:13:58J'étais marié deux fois avant, j'aimais mes femmes,
01:14:00mais elle, c'est différent.
01:14:01C'est mon grand amour.
01:14:04Juste pour terminer sur ta vie actuelle aujourd'hui.
01:14:08Donc, tu as plusieurs projets.
01:14:10On va les rappeler dans deux secondes.
01:14:12Qu'est-ce qui te manque ou qu'est-ce que tu as envie de faire
01:14:14que tu n'as pas encore fait ?
01:14:15À part le cinéma, peut-être ?
01:14:17Oui.
01:14:18Ça, c'est un truc qui t'excite ?
01:14:19Oui, parce que j'ai des pitchs.
01:14:20Mais ce n'est pas une bonne idée d'avoir des pitchs,
01:14:22parce que quand tu es un producteur qui a un pitch,
01:14:25ça ne marche pas.
01:14:25Il faut être un réalisateur.
01:14:27Parce que le producteur, en France,
01:14:28c'est un mec qui est juste là pour réunir le pognon.
01:14:30Le producteur, en France, n'est pas créatif.
01:14:33Ce n'est pas lui qui a les idées de films.
01:14:35Moi, j'ai des idées de films, des idées de séries.
01:14:37Donc après, il faut le vendre à des scénaristes
01:14:39qui te disent, écoute, je t'aime bien,
01:14:41mais moi, j'ai mon idée, je ne vais pas faire la tienne.
01:14:44Et ainsi de suite.
01:14:45Et puis après, quand tu fais le film,
01:14:46parce que j'en ai quand même fait deux,
01:14:47quand tu fais le film, il y a une loi, la loi de 67,
01:14:50qui donne tout pouvoir au réalisateur.
01:14:52Moi, il y a un film dont j'avais eu l'idée,
01:14:54que j'avais financé le premier jour du tournage.
01:14:56La réalisatrice me dit, ciao, bonsoir.
01:14:59On me dit, quoi ?
01:15:00Pourtant, maintenant, c'est moi.
01:15:01Je n'ai même pas eu le droit de choisir la musique.
01:15:03Ah, c'est vrai ?
01:15:04Alors que je suis disjockey.
01:15:06Ouais.
01:15:07Et un grand disjockey.
01:15:09Et donc, si tu veux, non, non.
01:15:11En fait, ce que j'aurais dû faire, mais bon, c'est trop tard,
01:15:14c'est quand j'ai été viré en 2006 de France Télévisions,
01:15:20au lieu d'essayer d'être producteur,
01:15:21j'aurais dû faire Paris Dernière le film.
01:15:24Avec des potes, j'aurais emprunté les caméras,
01:15:27j'aurais financé moi-même.
01:15:28J'aurais fait un petit film, Paris Dernière le film,
01:15:33et ce n'était pas à l'abri de marché.
01:15:34Là, j'ai tout faux.
01:15:36Juste pour terminer, tu parlais du concert de Florent Pagny.
01:15:39De la tumeur qui faisait la tête d'une mandarine.
01:15:41Et tu ne comprenais pas que le gars attendait autant,
01:15:42en fait, par peur du diagnostic.
01:15:46Non, ce que je disais, pardon,
01:15:48c'est que moi, je fais des prises de sang tous les mois
01:15:51et des check-ups tous les ans, des scans.
01:15:53Parce qu'un cancer...
01:15:54Des scans et tout ça, là ?
01:15:55Oui, avant d'être un cancer, le cancer, au début, il est comme ça.
01:15:59Si on le trouve quand il est comme ça, on te l'enlève.
01:16:03Il faut faire des...
01:16:04Je sais, c'est un truc que je dis aux gens.
01:16:06Prenez pas d'opioïdes et faites des check-ups.
01:16:08Faites des prises de sang.
01:16:09Il y a des marqueurs dans le sang, aujourd'hui,
01:16:11où on voit si t'as le cancer.
01:16:13Donc, ça sert à rien d'être malade.
01:16:14Mais tu peux le prendre à temps, en fait, actuellement.
01:16:16Oui, ce que je dis, c'est...
01:16:18Quand je dis ça aux gens, je leur dis mais...
01:16:20Va faire un check-up.
01:16:21Non, non, non, non, non, non.
01:16:22J'aurais trop peur qu'on me trouve une maladie.
01:16:24Bah oui, connard !
01:16:26Non, c'est un vrai truc que tu fais tous les ans, tu dis, ouais.
01:16:28Tout le temps.
01:16:28C'est Drucker qui fait ça aussi, je crois, à l'hôpital américain.
01:16:31Drucker, toute sa vie, m'a expliqué que je fumais des cigarettes,
01:16:34je fumais des pétardes, je buvais de l'alcool
01:16:36et que j'allais bientôt mourir.
01:16:38Lui, il a fait du vélo toute sa vie
01:16:40et c'est lui qui est malade.
01:16:42C'est un truc qui te fait peur, la mort, aujourd'hui ?
01:16:44J'ai pas peur de la mort, parce que, si tu veux, tout le monde meurt.
01:16:48Parce qu'il y avait des gens qui meurent et des gens qui meurent pas,
01:16:50tu pourrais dire, merde, je suis dans la mauvaise catégorie.
01:16:52Tout le monde meurt, même Napoléon Bonaparte,
01:16:53qui était un mec absolument extraordinaire, il est mort.
01:16:56Donc, la mort, j'en ai pas peur, je sais que ça va m'arriver.
01:16:59Maintenant, je fais attention de mourir en bonne santé,
01:17:01parce que je veux pas mourir comme ça.
01:17:02Oui, le plus tard possible.
01:17:03Oui, le plus tard possible et le mieux possible.
01:17:04Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter, pour terminer ?
01:17:07Écoute, que j'ai la santé, que ça continue,
01:17:10que je puisse faire ça jusqu'à 92 ans, quoi, voilà.
01:17:13Je te souhaite !
01:17:15T'as lancé ta chaîne Ardivision,
01:17:17je vous mets les liens de tout ça en dessous, en cliquant sous la vidéo.
01:17:21Donc, c'est sur la plateforme Samsung TV+,
01:17:23ça a été lancé en septembre.
01:17:26Qu'est-ce qu'on y trouve, vraiment ?
01:17:28Alors, ça va très vite, c'est une chaîne fast.
01:17:30Les chaînes fast, c'est des chaînes où t'as...
01:17:32C'est des chaînes thématiques.
01:17:34T'as une chaîne avec Alerte à Malibu,
01:17:35une chaîne avec La Petite Maison dans la Prairie,
01:17:37une chaîne avec Dallas, bon.
01:17:39Moi, c'est la première chaîne qui est consacrée à un animateur, au monde.
01:17:42OK.
01:17:42Première chose.
01:17:43Deuxième chose,
01:17:44les émissions sont diffusées à leur horaire d'origine.
01:17:48C'est-à-dire que, voilà...
01:17:4920h45, 20h45.
01:17:50Ouais, tu passes ta...
01:17:52ta...
01:17:53ta salut des terriens, après tout le monde en parle,
01:17:55après le dîner, après Paris-Dernière.
01:17:57Donc, les émissions sont remises à leur bon endroit.
01:18:00Quand tu regardes cette chaîne, entre 17h et minuit,
01:18:03t'as un vrai programme, avec toujours ma pomme, il faut...
01:18:06C'est ça, le problème.
01:18:08C'est le principe de l'émission, on sait, de prendre fin de la chaîne.
01:18:10Donc, cette chaîne, pour le moment, elle est sur Samsung TV+.
01:18:13Puis, j'espère qu'elle sera bientôt sur...
01:18:15sur MyTF1, ou sur Sixplay, ou sur Molotov, etc.
01:18:19La chaîne YouTube aussi, Arditube,
01:18:21si vous avez aimé toutes les émissions de Thierry,
01:18:23que vous voulez la retrouver,
01:18:24elles sont disponibles sur cette chaîne YouTube-là,
01:18:25qui s'appelle INA, espace Arditube.
01:18:28Il y a déjà plus de 500 000 abonnés.
01:18:29Si vous voulez vous abonner en deux secondes,
01:18:30vous pouvez cliquer juste sous la vidéo pour le voir.
01:18:32Il y a toutes les émissions dessus, sur Arditube ?
01:18:34Oui, en fait, c'est classé par stars internationales,
01:18:36stars françaises, témoignages, humour, variétés.
01:18:40Il y a des catégories ?
01:18:41Et à l'intérieur de chaque catégorie, il y a tous mes invités.
01:18:44OK, donc on peut retrouver du salut létharien...
01:18:45Voilà, quelle que soit l'émission, ils sont rangés comme ça.
01:18:49Il y a tout dessus, et ça marche très fort,
01:18:50déjà, vous êtes des millions, allez les voir,
01:18:51et tout, je vous mets les liens.
01:18:52Oui, ça marche très bien, vraiment.
01:18:54Et alors, ton émission, Hôtel du Temps, sur France Télé,
01:18:58on fait une blague parce qu'il y a deux secondes,
01:19:00on me l'a dit dans le micro, alors que c'était prévu jeudi, c'est pour ça,
01:19:03a été nommée aux Emmy Awards.
01:19:05T'as un félicitations.
01:19:06Si tu veux, cette émission qui a été la chose la plus dure
01:19:10que j'ai faite professionnellement.
01:19:11Pourquoi ?
01:19:12Sur le plan personnel, c'est sortir de l'héros.
01:19:14Sur le plan de la télévision, c'est Hôtel du Temps.
01:19:18C'était une punition parce que j'étais obligé de demander l'avis des héritiers.
01:19:21Alors, avec les enfants de Jean Gabin, ça s'est bien passé.
01:19:25Avec le frère de Dalida, ça s'est bien passé.
01:19:27Les enfants Coluche, c'était une punition, ça a duré un an.
01:19:32Mais bon, c'était dur.
01:19:33Dur parce que problème de financement.
01:19:35Au CNC, ils m'ont dit, mais attendez,
01:19:37on ne sait pas si c'est du documentaire ou de la fiction,
01:19:39donc on ne vous donne pas d'argent.
01:19:40J'ai dit, mais vous ne donnez pas d'argent parce que c'est nouveau.
01:19:43Voilà, c'est ça.
01:19:43Parce que c'est nouveau.
01:19:44La France.
01:19:46Heureusement, le patron du CNC m'a aidé.
01:19:49Heureusement.
01:19:50Donc, beaucoup de mal à la financer.
01:19:52Beaucoup de mal avec les héritiers.
01:19:55Un gros boulot, puisque tout ce que disaient les gens dans l'émission était vrai.
01:19:58Est-ce que le principe de l'émission, tu peux l'expliquer à l'émission ?
01:20:00C'est très simple, c'est que j'ai interviewé Dalida, Jean Gabin, Coluche,
01:20:04comme tu es en train de m'interviewer,
01:20:06et tu ne vois pas que ce n'est pas eux.
01:20:07Ce n'est pas du deepfake à deux balles comme Canteloup.
01:20:10Tu vois, c'est chiadé.
01:20:13Donc, ça a commencé par être acheté par les Américains Warner Brothers,
01:20:16qui veulent le faire dans le monde entier.
01:20:19Et ils ont une bien meilleure idée que moi.
01:20:21Plutôt que de prendre un animateur,
01:20:22il faut interviewer une star défunte par une star vivante.
01:20:25Genre, le ultimate, c'est Lennon interviewé par McCartney.
01:20:29D'accord, d'accord, d'accord.
01:20:30Donc, ils sont là-dessus.
01:20:32J'étais déjà très content.
01:20:33Il y a un an, j'étais à Los Angeles pour les connaître, pour discuter avec eux.
01:20:36Et là, j'ai appris il y a trois jours qu'on était nommés aux Emmy Awards.
01:20:41Les Emmy Awards, pour la télé, c'est comme les Oscars.
01:20:43C'est des Oscars dotés.
01:20:45Donc, fin novembre, je pars à New York.
01:20:46Wow, félicitations.
01:20:48Incroyable.
01:20:48Dans la salle, avec les tables, tu sais comme on voit dans les films.
01:20:50C'est ça, un peu galère.
01:20:52Tout le monde à sa table.
01:20:53Tout le monde est en smoking.
01:20:54Exceptionnel, ça.
01:20:55Même si je ne gagne pas, c'est cool.
01:20:56Où ?
01:20:57C'est la première fois de ta vie que tu es nommé pour une émission ?
01:20:59Ah bah, aux Emmy Awards, oui.
01:21:00J'ai gagné des prix, mais oui, j'ai gagné.
01:21:02Oui, c'est quelque chose de très exceptionnel.
01:21:03Quand tu as gagné des sets d'or, oui.
01:21:05Les Emmy Awards, c'est autre chose.
01:21:06Oui, c'est autre chose.
01:21:07Eh bien, félicitations.
01:21:08Merci beaucoup, Guillaume.
01:21:09C'était un plaisir de te rencontrer.
01:21:10Moi aussi, j'étais heureux de te connaître.
01:21:11Vraiment.
01:21:11Je sais que tu es un peu le modèle, en France, du meilleur interviewer.
01:21:16Donc, c'est toujours un plaisir.
01:21:17J'avais hâte de te rencontrer.
01:21:18Tu as un naturel rare, voilà.
01:21:20Merci beaucoup.
01:21:22C'est gentil.
01:21:24C'était vraiment une super émission.
01:21:25En tout cas, merci beaucoup, Thierry.
01:21:26Merci mille fois.
01:21:27Merci à vous tous d'avoir regardé l'émission.
01:21:29Vous pouvez vous abonner.
01:21:29Je vous mets les liens de Thierry en dessous, en cliquable.
01:21:31Et vous pouvez vous abonner à notre chaîne YouTube, évidemment, comme d'habitude.
01:21:34Un petit commentaire, un petit pouce en l'air, une petite cloche.
01:21:36Tout ça pour nous aider sur l'algorithme.
01:21:38Bisous, tout le monde.
01:21:46Sous-titrage Société Radio-Canada