100% Politique Week-End (Émission du 01/09/2024)

  • il y a 2 semaines
CNEWS vous propose un rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.

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00:00:00Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews.
00:00:04Tout est politique, vous le savez, bienvenue dans 100% Politique.
00:00:08Nous sommes ensemble jusqu'à minuit, nous allons analyser, décrypter, débattre autour de l'actualité.
00:00:13Pour vous accompagner pendant deux heures ce soir autour de ce plateau, nous accueillons Anne Coffini.
00:00:17Et bonsoir, experte en éducation, présidente de l'association Créer Son École.
00:00:22Vous êtes également diplomate, c'est une première pour vous.
00:00:24Nous sommes très heureux de vous accueillir sur CNews.
00:00:26Judith Vintraube, vous la connaissez bien, grand reporter.
00:00:30Bonsoir, ma chère Judith.
00:00:31À vos côtés, Marc Baudrier.
00:00:32Bonsoir, mon cher Marc.
00:00:33Bonsoir, Olivier.
00:00:34Journaliste, un autre Marc, mais chef d'entreprise, celui-ci, Marc Varneau.
00:00:38Bonsoir, mon cher Marc.
00:00:39Bonsoir, Olivier.
00:00:40Nous allons dans un instant revenir sur cette terrible nouvelle, le Nouvel Temps Redouté.
00:00:44C'est l'actualité de la soirée, cette fillette de 7 ans qui a été effauchée par un motard à Valoris.
00:00:49Et bien malheureusement, elle est décédée.
00:00:51Beaucoup d'émotions, mais également de la colère, de l'incompréhension.
00:00:55Nous en parlons dans un instant.
00:00:56Mais tout de suite, Adrien Spiteri est avec nous.
00:00:59Un point sur les toutes dernières actualités avec vous.
00:01:01Bonsoir, mon cher Adrien.
00:01:05Bonsoir, Olivier.
00:01:05Bonsoir à tous.
00:01:06Les anneaux olympiques resteront sur la Tour Eiffel après les Jeux paralympiques, annonce Dani Dalgo.
00:01:12Ils seront aussi grands, mais plus légers.
00:01:14Elle souhaite également voir la vasque olympique rester au Jardin des Tuileries.
00:01:18Mais la décision revient au chef de l'État.
00:01:20Un jeune homme a été tué dans une rigue ce matin à Jouan-les-Pins.
00:01:23L'homme a été victime d'un coup de couteau au thorax près d'une discothèque.
00:01:26Une trentaine de jeunes se sont affrontés sur place.
00:01:29Les causes de cette bagarre sont pour le moment inconnues.
00:01:32Et puis, une grève générale a été décrétée en Israël demain, annonce de la puissante centrale syndicale israélienne.
00:01:38Le but, mettre la pression sur le gouvernement de Benyamin Netanyahou pour parvenir à un accord sur la libération des otages retenus dans la bande de Gaza.
00:01:48Et nous y reviendrons, justement, à la situation Proche-Orient en 100% politique.
00:01:51Merci à vous, mon cher Adrien.
00:01:52Nous vous retrouvons à 23h pour un nouveau journal.
00:01:55Je vous le disais, cette terrible et triste nouvelle ce soir.
00:01:58La petite Camilla, 7 ans, fauchée par ce motard, a valorisé dans les Alpes-Maritimes.
00:02:04Les faits se sont déroulés jeudi et est décédée ce dimanche.
00:02:08C'est ce qu'a annoncé son père.
00:02:10Elle était en état de mort cérébrale depuis son accident.
00:02:13Et son papa a pris la parole ce soir lors d'un rassemblement.
00:02:16Regardez.
00:02:17On m'a dit qu'elle n'a pas souffert, c'est le plus important.
00:02:23Et même dans sa mort, elle n'a pas pleuré.
00:02:28Elle n'a pas pleuré pendant 7 ans, elle n'a pas pleuré quand elle est morte.
00:02:32Et c'est pour ça aujourd'hui que je refuse qu'on pleure ou qu'on montre de la tristesse.
00:02:39Juste pas.
00:02:40Je respecte pour elle.
00:02:42Un dénouement absolument terrible.
00:02:47C'est vrai que nous nous identifions.
00:02:48Pour ma part, j'ai une fille du même âge.
00:02:50Donc forcément, ça nous secoue tous.
00:02:52Les téléspectateurs qui nous regardent ici autour de ce plateau.
00:02:55La première des réactions, Judith Vintraud, c'est bien évidemment un sentiment de profonde tristesse,
00:02:59de compassion, bien sûr, envers la famille de cette petite Camilla.
00:03:03Oui, évidemment, on ne peut qu'éprouver une énorme sympathie pour ce père, pour son courage.
00:03:14Penser à lui, penser à tous ses proches.
00:03:18Et penser à cette énorme gâchis aussi que constitue cette histoire,
00:03:25y compris pour la personne qui a causé la mort de cet enfant.
00:03:32On va bien sûr en parler, la décision de ne pas l'incarcérer en attendant le jugement.
00:03:39Je ne la comprends pas.
00:03:41Apparemment, le parquet non plus, puisqu'il a fait appel de cette décision.
00:03:45Et j'espère que cet appel sera entendu.
00:03:47Alors effectivement, nous allons y revenir dans cette émission,
00:03:51puisqu'il y a eu tout au long de la journée énormément d'interrogations sur cette mise en liberté.
00:03:57En tout cas, cette non détention du mis en cause.
00:03:59On va peut-être voir quelques réactions politiques ce soir, de tous bords.
00:04:04D'ailleurs, peut-être à commencer par celle de Fabien Roussel,
00:04:06qui s'est exprimée sur les réseaux sociaux.
00:04:09Comme beaucoup d'entre nous, je suis touché par l'annonce du décès de Camilla,
00:04:12sept ans percuté à la suite d'un rodéo urbain.
00:04:14Mes condoléances les plus sincères à sa famille et ses proches face à un tel drame.
00:04:18Autre réaction, celle d'Antoine Léaumange.
00:04:21J'apporte tout mon soutien à la famille, aux jeunes amis et au personnel de l'école de la petite Camilla,
00:04:26décédée après avoir été percutée par un motard à Valoris.
00:04:29Elle avait sept ans, il y a vie devant elle.
00:04:30Les mots me manquent pour dire notre tristesse et notre colère.
00:04:34Et puis, on va peut-être pouvoir voir Yael Braun-Pivet aussi.
00:04:37On ne devrait pas mourir à sept ans, on ne devrait pas mourir
00:04:40parce que des irresponsables commettent l'irréparable aux parents de Camilla.
00:04:45J'adresse mes condoléances les plus sincères.
00:04:48Justice doit être rendue, effectivement, Anne Coffinier.
00:04:51C'est toute la classe politique, de quelques bords que ce soit, qui est touchée ce soir.
00:04:57Nicolas Dupont-Aignan, qui lui, parle d'une nouvelle provocation de la justice française.
00:05:01Le motard qui a percuté, je dis à Valoris, la petite Camilla, sept ans, a été libéré par la justice.
00:05:05Un permis de tuer pour tous les voyous de France.
00:05:07Émotion, mais aussi de la colère, ce soir.
00:05:11Oui, je pense que le rôle des politiques, c'est certes de présenter leurs condoléances,
00:05:15comme chaque Français, comme moi, je souhaite le faire aussi à cette occasion.
00:05:19Mais c'est aussi de passer tout de suite dans la question de l'analyse de ce qui a permis ce drame
00:05:25et la proposition d'actions concrètes.
00:05:28Et là, il faut bien dire que ça patine depuis bien longtemps.
00:05:32Je crois que ce drame illustre ce sentiment que souvent la justice,
00:05:37en l'occurrence, c'est le juge des libertés,
00:05:39souvent la justice semble avoir plein de sympathie, de compréhension pour les responsables,
00:05:44mais finalement, une énorme légèreté pour les victimes.
00:05:48Et je crois que c'est une occasion, puisque notre politique est capable de réagir que sur des drames.
00:05:54C'est une occasion pour nous, peut-être, de résolument se dire qu'il est temps de prendre soin des victimes.
00:06:00Et la première des choses pour prendre soin d'une victime,
00:06:02c'est déjà de faire une mesure de détention provisoire immédiate.
00:06:06Alors justement, cette décision qui avait été publiée par le Parquet de Grâce a provoqué beaucoup de colère.
00:06:12Je vous propose de voir ce sujet de Charles Pousseau, de colère.
00:06:15Le père en tête qui s'était exprimé ce matin, c'était l'incompréhension complète.
00:06:20On regarde ce sujet et on en parle ensuite.
00:06:24Après l'émotion, c'est la colère, l'incompréhension.
00:06:29Au lendemain de l'annonce de la libération sous contrôle judiciaire du chauffard qui a percuté Camilia,
00:06:33la famille effondrée s'indigne.
00:06:35Le père de la fillette fait part de sa déception.
00:06:38Merci la justice française.
00:06:40À partir de demain, les citoyens qui n'ont pas été arrêtés en flagrant délit,
00:06:44ils savent qu'ils peuvent rouler comme ils veulent, faire les fous sur la route, tuer.
00:06:48Aucun respect pour notre fille, ni pour nous-mêmes.
00:06:51À Valoris, l'affaire suscite une vague d'émotion et de solidarité.
00:06:54À l'annonce de la libération du motard de 19 ans, les habitants ne comprennent pas cette décision.
00:06:59Ce n'est pas normal.
00:07:00Moi, je me dis qu'ils devraient payer quand même.
00:07:03Cette petite fille, elle ne va pas revenir à elle.
00:07:06Et ce monsieur, il peut traîner dans la rue avec un bracelet électronique.
00:07:09Et ça, c'est vraiment dégueulasse.
00:07:11C'est dégueulasse, il n'y a pas d'autre mot.
00:07:13C'est une honte. La famille pleure tous les jours.
00:07:16Franchement, tout Valoris est touché de ce qui s'est passé.
00:07:19Le parquet de Grasse, qui avait demandé à l'origine la détention provisoire, a fait appel de cette décision.
00:07:24La chambre d'appel d'Aix-en-Provence a annoncé que la demande sera examinée dans les meilleurs délais.
00:07:31Dans un instant, Antoine Reglet, avocat en droit routier et défense de victimes, sera en liaison avec nous.
00:07:35Mais avant, Marc Varnault, finalement, ce qui indigne ce soir beaucoup de Français,
00:07:41c'est que la souffrance des parents n'est pas alignée avec la décision de justice
00:07:47de laisser en liberté ces mises en cause.
00:07:49C'est la non prise en compte, finalement, de cette souffrance qui est incompréhensible.
00:07:53Oui, absolument, c'est incompréhensible.
00:07:55Mais en même temps, le code de procédure pénale, l'article 144, est très clair.
00:08:01En aucun cas, la médiatisation d'une affaire doit faire l'objet d'une pression supplémentaire sur le juge de liberté.
00:08:08C'est pour ça qu'il n'a pas suivi le parquet.
00:08:10La réalité, c'est que souvent, on a des affaires comme ça où il n'y a pas de détention provisoire.
00:08:16Ça scandalise tout le monde, et moi le premier.
00:08:18Mais la réalité, c'est que les textes de loi sont mal faits.
00:08:22Il faut le dire et le répéter.
00:08:24C'est-à-dire qu'il y a cette cause.
00:08:26Un juge ne peut pas décider, contrairement à ce qu'on croit,
00:08:28de mettre quelqu'un en détention provisoire juste parce que l'affaire est grave,
00:08:31parce que ça le choque, parce qu'il en a envie.
00:08:33Non, il doit respecter un code de procédure pénale.
00:08:35Et ce code de procédure pénale, je dirais qu'il y a quelque part,
00:08:38qu'aussi dingue que ça paraisse, si le père de la victime avait menacé de mort l'auteur,
00:08:44il serait en détention provisoire ce soir.
00:08:46Parce que la détention provisoire est possible dès lors que le mis en cause est menacé.
00:08:51Dans ces cas-là, le juge de liberté aurait pu dire qu'il est menacé,
00:08:55donc on va le mettre en détention provisoire.
00:08:57C'est dingue, mais c'est la justice en France.
00:08:59– Réaction de Judith Vintraud et de Marc Baudrier.
00:09:01– Juste avant, ce que dit Marc n'est pas faux,
00:09:03mais rappelez-vous, quand le policier impliqué dans le décès de Naël
00:09:08a été mis en détention provisoire, il y est resté plus de 4 mois.
00:09:13Il n'y avait pas de menaces de ce type,
00:09:16mais le juge avait parlé de l'émotion et de l'incompréhension
00:09:22que susciterait la décision de le laisser en liberté.
00:09:25Donc ça prouve qu'il y a une marge d'interprétation.
00:09:28– Il y a une différence, c'est que la qualification,
00:09:30parce que c'est vrai qu'en France on a des choses compliquées,
00:09:33et donc là en la matière c'est super compliqué.
00:09:35La qualification qui est retenue par le juge détermine aussi la durée.
00:09:39Et donc en matière terroriste ou de trafic de stupéfiants,
00:09:42ça peut aller jusqu'à 3 ans, si la peine encourue est de 20 ans et au-delà.
00:09:47Donc la qualification du juge est très importante,
00:09:49c'est pour ça que lorsque l'on parlait de créer ces délits d'homicide routier,
00:09:53c'est extrêmement important, parce que ça permettait en même temps
00:09:56de déclencher tout un système qui aujourd'hui ne se déclenche pas.
00:09:59– On va en parler avec Antoine Réglé, allez-y Marc Baudrier.
00:10:02– Le fond de l'affaire, c'est que les Français ne comprennent plus
00:10:05les décisions de justice qui sont rendues en leur nom.
00:10:08C'est quand même ça le fond de cette affaire.
00:10:10Et donc à partir du moment où les Français ne comprennent plus
00:10:13les décisions de justice, ou une famille qui en prend pour perpétuité,
00:10:17là en l'occurrence avec un enfant qui a disparu,
00:10:21et dans des circonstances dramatiques, et puis on ne parle même pas
00:10:24de la veuve du gendarme, etc., c'est tous les jours.
00:10:27À partir du moment où les gens ne comprennent plus les décisions de justice,
00:10:31ça crée un écart et un conflit potentiel entre les juges,
00:10:37et en tout cas la justice de ce pays et la population,
00:10:41qui est porteuse d'un désordre absolument énorme.
00:10:44Donc là on est, quelles que soient les raisons judiciaires
00:10:47que vous avez très bien exposées, il faut que la population française
00:10:52soit en phase avec les décisions rendues. On l'est de moins en moins.
00:10:56– Antoine Réglé, avocat en droit routier et défense de victimes
00:10:58est en liaison avec nous.
00:11:00Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:11:03Alors effectivement, cette décision de justice, elle provoque le débat,
00:11:07puisqu'on a le sentiment qu'il y a deux clés de lecture au fond,
00:11:10à la fois d'un côté celle du parquet, puisque je le rappelle,
00:11:13le juge d'instruction avait saisi le juge de la liberté de la détention
00:11:16en sollicitant le placement en détention provisoire,
00:11:19ce qui n'a pas été fait.
00:11:20Comment est-ce que vous décryptez, vous maître, cette situation ?
00:11:24– C'est vrai que c'est une situation extrêmement compliquée aujourd'hui,
00:11:27alors que nos cœurs saignent, alors que l'on est en empathie
00:11:31avec cette famille, avec toutes les victimes de la route,
00:11:34il y a 3000 familles endeuillées par an,
00:11:36c'est difficile de venir parler un peu de droit et d'essayer
00:11:39de mettre un peu de raison.
00:11:40Alors comment on explique cette décision,
00:11:42étant précisé qu'expliquer n'est pas défendre ?
00:11:45On l'explique effectivement, comme l'a dit Marc,
00:11:47par l'application de l'article 144 du code de procédure pénale,
00:11:50qui dit deux choses.
00:11:51La première, c'est que la détention provisoire doit être l'exception.
00:11:54La deuxième, c'est qu'il y a des critères à respecter.
00:11:57Parmi ces critères, il y en a sept.
00:11:58Le seul qui peut tenir debout, c'est le risque de récidive
00:12:01ou de réitération.
00:12:02Je pense que le juge l'a écarté, puisque nous avons affaire
00:12:05à quelqu'un qui n'a pas de casier judiciaire,
00:12:07et du coup le risque de réitération ou de récidive,
00:12:10même si un autre juge pourrait dire exactement l'inverse,
00:12:12ne lui a pas semblé caractérisé.
00:12:14Donc en soi, en droit, et en droit seulement,
00:12:17ce n'est pas une décision scandaleuse,
00:12:19mais pour les cœurs que nous sommes,
00:12:22pour les humains que nous sommes, pour les citoyens que nous sommes,
00:12:25forcés de constater que oui, il s'agit ici d'une injustice.
00:12:28– Et pour le parquet ?
00:12:30– Et pour le parquet qui va effectivement faire appel.
00:12:32Et d'ailleurs, cette interrogation, puisque la décision du juge
00:12:36des libertés des peines a été prise alors que la petite Camilia
00:12:40était encore en vie, malheureusement ce soir elle est décédée,
00:12:44quel impact sur la procédure ?
00:12:47– Alors en droit, ça change la qualification.
00:12:50Le juge d'instruction va donc être saisi d'un réquisitoire supplétif
00:12:53comme le parquet qui va lui demander d'instruire désormais
00:12:55sur homicide involontaire.
00:12:57Ça ne va pas changer selon moi la décision du JLD.
00:13:00Et pourquoi ? Eh bien parce que le risque de réitération
00:13:03écarté par lui ne semble pas d'un coup d'un seul exister
00:13:07de par la seule qualification changeante.
00:13:10Et j'entends des marques dire avec l'homicide routier,
00:13:12cela aurait changé.
00:13:14Alors non, cela n'aurait rien changé, cette loi ne change rien
00:13:17et heureusement qu'elle n'a pas été votée.
00:13:19L'homicide routier resterait, si c'est voté, indélit.
00:13:22Et donc cela ne changerait pas les choses.
00:13:24La justice, elle, ne juge pas par l'émotion.
00:13:26L'émotion n'est pas, pour la justice, un argument.
00:13:29Sauf quand nous sommes en matière criminelle,
00:13:31ce que nous n'avons pas ici.
00:13:33Parce qu'en matière criminelle alors, oui, la détention provisoire
00:13:35peut se justifier par le trouble que l'ordre public ressent
00:13:39après un tel drame.
00:13:41– Reste néanmoins, Julie de Vintraud, qu'il y ait aussi un contexte.
00:13:45C'est-à-dire que nous avons évoqué tout à l'heure
00:13:47la mort de ce gendarme, l'adjudant de gendarmerie Eric Comines
00:13:50par un multirécidiviste qui a été condamné dix fois.
00:13:53Et ce type d'affaires, on en parle très régulièrement
00:13:56autour de ce plateau.
00:13:58Il y a tout un contexte aussi qui fait qu'aujourd'hui,
00:14:01on ne comprend pas et on a du mal à entendre
00:14:03même ces arguments de droit, finalement.
00:14:05– Oui, mais j'entends bien les arguments de droit,
00:14:09mais ça n'abolit pas ce que je disais sur la marge d'interprétation
00:14:13qui est laissée aux juges des libertés et de la détention.
00:14:19– Oui, Marie Clermont.
00:14:21– Et d'autre part, il y a quand même un climat de complaisance
00:14:28entretenu par une partie de la classe politique.
00:14:31J'ai en mémoire ces marches blanches après le décès de jeunes
00:14:37en infraction, en scooter, pris en chasse.
00:14:41Je me souviens d'une affaire à Grenoble en 2019,
00:14:44deux jeunes qui sont morts en scooter, pris en chasse par la BAC
00:14:48qui se trouvait au premier rang de la marche blanche pour protester.
00:14:52Évidemment, Éric Piolle, maire écolo de Grenoble.
00:14:56Et il n'est pas le seul dans son cadre, des maires de gauche toujours,
00:15:01qui manifestent quand des jeunes en infraction
00:15:05malheureusement décèdent dans le cadre de ce type d'affaires.
00:15:12J'en connais plusieurs, c'est toujours du même côté du spectre.
00:15:16– Il y a un problème de fond que l'on retrouve là,
00:15:19comme souvent malheureusement, qui est celui de la qualification par les juges.
00:15:22C'est-à-dire qu'on devrait quand même aujourd'hui laisser le choix aux juges
00:15:26d'un certain nombre de qualifications pour pouvoir poursuivre
00:15:29dans le contexte qui correspond à ce qui se passe.
00:15:31Je vous donne juste un exemple inverse, mais qu'on vit tout le temps.
00:15:34Lorsque vous avez une bande de voyous qui tirent des feux d'artifice
00:15:37à 2 mètres 50 sur les forces de l'ordre,
00:15:40bien souvent c'est qualifié comme trouble à l'ordre public
00:15:43parce que le juge ne veut surtout pas qualifier ça
00:15:46comme tentative d'homicide contre dépositeur de l'ordre public
00:15:48parce que ce sont les assises et ils risquent 30 ans.
00:15:51Et donc pour faire simple, comme ce sont des délits,
00:15:54malheureusement des infractions permanentes, on sous-qualifie.
00:15:57Et dans le cas présent, on pourrait quand même se poser la question,
00:16:00ouvrir le débat, est-ce qu'aujourd'hui quand une voiture et une moto
00:16:03ce n'est pas une arme par destination, quand on fonce sur un passage piéton,
00:16:06est-ce que quelque part ce n'est pas un crime ?
00:16:08– Sur une roue arrière, Antoine Réglet, avant de vous libérer peut-être
00:16:11effectivement cette interrogation qui a été au cœur du débat,
00:16:15pourquoi finalement dans ce cas-là on ne retient pas la qualification de rodéo
00:16:19puisqu'il roulait à vive allure en roue arrière
00:16:22et effectivement ça n'a pas été retenu cette qualification de rodéo ?
00:16:26– Non mais c'est une qualification qui est moins grave,
00:16:29la qualification de rodéo on va l'utiliser lorsqu'il n'y a qu'un rodéo,
00:16:32c'est-à-dire que quand il n'entraîne aucune conséquence ni blessure ni mort
00:16:35et dès lors qu'il y a la consommation du risque du rodéo,
00:16:40c'est-à-dire ici des blessures ou un homicide,
00:16:43alors on prend la qualification la plus grave,
00:16:45ce qui est embêtant c'est qu'effectivement le rodéo n'est pas une circonstance
00:16:48aggravante en tant que telle, alors ça le reste quand même
00:16:50parce que c'est une violation manifestement délibérée
00:16:52d'une obligation de présence ou de sécurité,
00:16:54donc là il encourt 7 ans et non pas 5,
00:16:57toujours est-il que, et je finis mon propos par là,
00:17:00vous avez parlé tout à l'heure de toute la récupération politique,
00:17:03là ce soir qui est absolument à vomir,
00:17:05parce que l'Etat, les députés, les parlementaires ont une responsabilité extraordinaire
00:17:10parce que je rappelle que les juges votent les lois,
00:17:13que si les lois ne sont pas suffisamment sévères ou pas suffisamment bien faites,
00:17:16c'est pas la faute des juges, c'est la faute du législateur
00:17:19et qu'aujourd'hui après avoir fait une loi sur l'homicide routier
00:17:22qui ne change rien, qui est une espèce d'escroquerie
00:17:25et une trahison pour les victimes,
00:17:26venir pleurer parce que demain il faut aller chercher des lois
00:17:31ou je ne sais quoi, non pardon,
00:17:33voter des lois, elles seront mieux appliquées
00:17:35et arrêter de faire de la retape le dimanche sur X.
00:17:38Merci beaucoup Antoine Réglet, message entendu d'avoir accepté notre invitation,
00:17:43on y reviendra je vous le propose à 23h,
00:17:45nous nous interrogerons notamment sur cette présention de culpabilité,
00:17:49est-ce qu'il faut la mettre en place désormais,
00:17:51mettre en place également un délit de criminalité,
00:17:53c'est Karl Olive qui le souhaite, il le disait ce soir,
00:17:56on en débattra dès 23h,
00:17:58on va marquer une très courte pause et puis on va parler politique
00:18:01puisque le chef de l'État continue ses consultations
00:18:04alors que vous le savez, la France attend son Premier ministre.
00:18:08Restez avec nous à tout de suite sur CNews.
00:18:13Et de retour sur le plateau de 100% politique,
00:18:15bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews
00:18:17pour vous accompagner jusqu'à minuit,
00:18:19Anne Coffinier, Judith Vintraub, Marc Baudrier et Marc Varneau.
00:18:23Alors qui a matignon le suspense, il reste entier à cette heure,
00:18:28le chef de l'État en tout cas, lui, il consulte,
00:18:31Bernard Cazeneuve doit rencontrer le Président de la République demain matin,
00:18:35alors le nom du dernier Premier ministre de François Hollande,
00:18:38je vous le rappelle, il a quitté le Parti Socialiste en 2022,
00:18:41c'est vrai qu'il est de plus en plus évoqué ces dernières heures
00:18:44pour occuper la fonction de Premier ministre,
00:18:47il n'est pas le seul, il y a Xavier Bertrand
00:18:50qui est également attendu demain à l'Élysée,
00:18:52tout comme François Hollande et Nicolas Sarkozy.
00:18:55Alors on fait le point avec Thomas Bonnet et puis on en parle ensuite.
00:18:58À l'Élysée, la semaine s'ouvre comme celle de la semaine dernière,
00:19:01avec des consultations, le Président de la République va de nouveau
00:19:05avoir des entretiens avec des personnalités
00:19:07qui se distinguent par leur expérience au service de l'État,
00:19:10c'est la formule qu'avait employée l'Élysée pour justifier ces consultations.
00:19:14Quatre personnalités au moins vont donc être reçues,
00:19:16à commencer par deux anciens Présidents de la République,
00:19:19Nicolas Sarkozy et François Hollande,
00:19:21qui seront reçus séparément par Emmanuel Macron
00:19:24et puis deux prétendants au poste de Premier ministre
00:19:27vont également s'entretenir avec le Chef de l'État,
00:19:29Xavier Bertrand d'abord, le Président de la région Hauts-de-France,
00:19:33va être consulté, tout comme Bernard Cazeneuve,
00:19:36ancien Premier ministre, ancien ministre de l'intérieur de François Hollande
00:19:40et dont le nom circule très régulièrement pour Matignon.
00:19:43Il sera lui aussi consulté par le Chef de l'État à l'Élysée.
00:19:48À l'issue de cette nouvelle série de consultations,
00:19:51le Président de la République devrait finalement annoncer le nom d'un Premier ministre
00:19:56d'ici mardi voire mercredi,
00:19:58le temps selon l'Élysée de laisser passer la rentrée des classes.
00:20:01Alors il est vrai, Judith Vintroub, que Bernard Cazeneuve,
00:20:04son nom a circulé depuis hier tout au long de la journée,
00:20:07on avait le sentiment que c'était déjà fait.
00:20:09Et puis finalement non, le Chef de l'État consulte,
00:20:12Xavier Bertrand va être également reçu, rien n'est fait.
00:20:15Vous avez vu, il y a un nouvel argument maintenant,
00:20:17c'est la rentrée des classes qui empêche de nommer un Premier ministre à Matignon,
00:20:21c'est original.
00:20:23Oui, alors Bernard Cazeneuve, pourquoi pas,
00:20:25je ne sais absolument pas où en est Emmanuel Macron de ces réflexions.
00:20:30J'ai vu en revanche que son nom avait été sifflé au PS
00:20:34sans que Olivier Faure s'en offusque.
00:20:38Visiblement, il n'aurait pas tous les députés PS avec lui,
00:20:45combien bien malin est celui qui est capable de le dire.
00:20:49Quelle sera l'attitude du Rassemblement national ?
00:20:52Marine Le Pen semble vouloir dans un premier temps
00:20:55donner des gages de responsabilité
00:20:58et ne pas vouloir se précipiter sur la censure.
00:21:02Bon, ça ouvre peut-être une brèche.
00:21:04Que dira François Hollande ?
00:21:05Ce serait marrant d'être une petite souris pour savoir ce que François Hollande,
00:21:09qui à mon avis ne revient pas en politique
00:21:12pour être simplement député de Corrèze
00:21:15et voir un petit peu plus loin ce qu'il pense du retour
00:21:19de quelqu'un qui lui est quand même très proche en termes de géographie politique.
00:21:25Ça serait intéressant à voir.
00:21:26Bref, à mon avis, ça n'est pas fait.
00:21:29Donc, grand mystère.
00:21:30En tout cas, Emmanuel Macron consulte.
00:21:32Et d'ailleurs, il s'est fait moquer aujourd'hui par Gaspard Ganser.
00:21:36Gaspard Ganser, proche de François Hollande,
00:21:38c'était l'un de ses conseillers.
00:21:39Marc Gaudry, on va peut-être voir son tweet.
00:21:41Alors, mardi, il parle du chef de l'État, bien évidemment.
00:21:43Il recevra tous les anciens premiers ministres depuis 1981.
00:21:46Mercredi, les Césars du meilleur acteur depuis 1977.
00:21:49Jeudi, les vainqueurs du Tour de France depuis 1958.
00:21:52Vendredi, les vendeurs de gaufres à la retraite ayant exercé dans le Bas-de-Calais.
00:21:56Repos le week-end.
00:21:57Alors, effectivement, c'est vrai que cela fait sourire comme formule.
00:22:00En tout cas, cette consultation d'Emmanuel Macron signe de fébrilité,
00:22:04ou alors plutôt reprise en main du chef de l'État,
00:22:06puisqu'il a eu beaucoup d'hypothèses ces derniers jours,
00:22:08qui circulaient notamment dans les médias.
00:22:10Écoutez, il bat des records de longévité sans gouvernement effectif,
00:22:15notre ami Emmanuel Macron,
00:22:17et on a l'impression qu'il gagne encore du temps.
00:22:19Donc, qu'il a encore du temps à perdre, finalement, ou à occuper,
00:22:23pour éviter de prendre une décision qui, de fait, sera lourde de conséquences.
00:22:28Donc là, on va avoir deux présidents de la République
00:22:30qui vont sans doute arriver chacun avec leur poulain.
00:22:32Donc, Cazeneuve pour Hollande,
00:22:36Xavier Bertrand pour Nicolas Sarkozy.
00:22:40Sarkozy, déjà, dans une interview du Figaro, soutenait l'option Bertrand.
00:22:50Voilà, il a évoqué Xavier Bertrand en disant que ce serait un très bon candidat.
00:22:54Moi, ce qui me frappe, si vous voulez, chez les deux personnages,
00:22:56c'est qu'on a vraiment le sentiment que c'est le plus petit dénominateur commun.
00:23:01C'est-à-dire que, vraiment, ce sont deux personnages
00:23:04qui n'ont laissé aucun souvenir aux Français,
00:23:06qui, dans les Français, auraient beaucoup de mal à dessiner un bilan,
00:23:12une voie politique, une opinion claire.
00:23:16Voilà, donc, ce sont deux candidats buvards
00:23:20sur lesquels les Français vont projeter, sans doute,
00:23:23enfin, en tout cas, c'est ce qu'espèrent Hollande,
00:23:26que les Français projettent un petit peu ce qu'ils espèrent.
00:23:29Mais bon, finalement, c'est extrêmement vide.
00:23:31On danse là, sur une corde au-dessus du vide.
00:23:33C'est de la part de...
00:23:34C'est très vide, mais Anne Coffinier, au fond, a-t-il beaucoup de choix, Emmanuel Macron ?
00:23:38Puisqu'il faut, en tout cas, qu'il nomme une personnalité
00:23:41qui connaisse très concrètement les rouages de la politique et des institutions.
00:23:46Écoutez, il a l'air vraiment embêté, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:23:50Il a pris une initiative que personne n'a très bien comprise.
00:23:54Et puis, maintenant, il se retrouve dans une sorte d'impasse
00:23:57où tout semble voué à une censure assez rapide.
00:24:01Donc, j'imagine que s'il choisit quelque chose qui conduit à une censure très rapide,
00:24:05ça sera quand même un camouflet.
00:24:07Donc, il essaie de trouver quelque chose de pas trop connoté.
00:24:09Donc, finalement, quelqu'un qui ne fera pas grand-chose,
00:24:12qui va probablement gérer les affaires courantes,
00:24:16même si ça ne sera plus un gouvernement démissionnaire, mais à nouveau du gouvernement.
00:24:20Donc, aller trouver quelqu'un d'un peu fallot, pas très fort,
00:24:25qui n'irrite pas trop les uns les autres,
00:24:28ça finit par être un exercice pas très excitant.
00:24:31Alors, demain, mon chef d'entreprise, nous commençons à vous connaître.
00:24:34Mon cher Marc, vous savez compter, vous êtes un pragmatique.
00:24:38Quel est votre regard sur la situation ?
00:24:40Est-ce que, finalement, Bernard Cazeneuve, par exemple, pourrait faire consensus ?
00:24:44Écoutez, je ne sais vraiment pas s'il pourrait faire consensus,
00:24:47parce que je ne sais pas où est la majorité à l'Assemblée, même pour Bernard Cazeneuve.
00:24:50Néanmoins, je crois que Bernard Cazeneuve,
00:24:54ce n'est pas l'ancien membre du Parti Socialiste pendant 35 ans,
00:24:57ce n'est pas le ministre aux Affaires européennes ou le secrétaire d'État, je crois, au budget,
00:25:01mais c'est l'ancien ministre de l'Intérieur, c'est-à-dire, ce n'est même pas l'ancien Premier ministre,
00:25:05c'est l'ancien ministre de l'Intérieur 2014-2016,
00:25:07celui qui a quitté le PS avec Fraca en 2022,
00:25:10parce qu'il était contre les accords avec la LFI,
00:25:12c'est ce Bernard Cazeneuve-là qui est pressenti pour devenir Premier ministre.
00:25:16Le vrai problème, c'est qu'une fois qu'on a un Premier ministre,
00:25:18on parle du Premier ministre, mais une fois qu'on a un Premier ministre,
00:25:20c'est le début de l'exercice, ce n'est pas la fin de l'exercice.
00:25:23Une fois qu'on a un Premier ministre, il faut faire un gouvernement autour.
00:25:26Qui va y avoir dans ce gouvernement ?
00:25:28Et après, il faut trouver une majorité à l'Assemblée.
00:25:30L'équation, je ne vais pas dire qu'elle est périlleuse,
00:25:32pour être honnête, elle est impossible.
00:25:34Donc de toute façon, un gouvernement Cazeneuve,
00:25:37franchement, moi, je n'ai rien contre Bernard Cazeneuve,
00:25:39voire c'est quelqu'un que j'apprécie plus tôt,
00:25:41néanmoins, je pense que la tâche est tellement ardue,
00:25:44pour ne pas dire impossible, que de toute façon,
00:25:46aller au bout de l'exercice, Premier ministre, gouvernement, majorité, me semble impossible.
00:25:51Sans compter que la France a jusqu'au 20 septembre,
00:25:54pour présenter à la Commission européenne,
00:25:56un plan de redressement de nos finances publiques.
00:25:59On est déjà sous surveillance, enfin, en procédure pour déficit excessif.
00:26:06Et là, c'est une vraie échéance.
00:26:09Ce n'est pas juste, tiens, on peut bien se passer de gouvernement.
00:26:12Donc, les affaires courantes, non, parce que le budget,
00:26:15le prochain budget, devra porter la marque de cet effort-là.
00:26:18Sinon, on va vers de très, très graves ennuis.
00:26:20On risque des pénalités à hauteur de 2,7 milliards.
00:26:24Et alors, est-ce que pour sortir de ces ennuis, ou de cette perspective,
00:26:27la seule solution, je pose le débat sur la table,
00:26:29ce serait la démission d'Emmanuel Macron ?
00:26:31La réalité, c'est que si Emmanuel Macron démissionnait,
00:26:34est-ce que demain, il y aurait une nouvelle élection présidentielle, évidemment,
00:26:37mais est-ce que demain, l'Assemblée serait renouvelée ?
00:26:39Je crois que les constitutionnalistes, qui en débattent sans arrêt, nous disent que non.
00:26:43La réalité, et là, je rejoins Judith, moi, je fais partie de ceux qui pensent que
00:26:47si Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée,
00:26:50il s'est servi du prétexte de l'humiliation européenne
00:26:53pour ne pas avoir assumé le budget de 2025.
00:26:55Et je pense que le budget de 2025 est de toute façon infaisable
00:26:58parce qu'il fallait des réformes de fonds,
00:27:00et que donc la France va devoir, aujourd'hui, affronter l'ABCE,
00:27:03la Commission européenne, les agences de notation,
00:27:06en n'ayant pas fait les réformes qui nous permettent d'économiser,
00:27:08non pas les 20 milliards dont parlait M. Bruno Le Maire,
00:27:11mais les 170 milliards que nous avons besoin d'économiser.
00:27:13Et donc, on va, pardonnez-moi, mais on va dans le mur.
00:27:15Et la réalité, c'est que moi, je ne vois pas Cazeneuve ou quelqu'un d'autre
00:27:18réussir à avoir un gouvernement et à passer les échéances du budget.
00:27:22– D'autant plus que Patrick Cannaire,
00:27:24qui est le président du groupe socialiste au Sénat,
00:27:27qui est très proche de Cazeneuve,
00:27:29a quand même esquissé ce que serait son programme de gouvernement.
00:27:32Alors, au menu, vous avez l'abrogation de la réforme des retraites,
00:27:36donc des dépenses en plus, ou en tout cas des recettes en moins,
00:27:41cotisations en moins.
00:27:43Vous avez un vaste plan pour l'écologie,
00:27:49un plan Marshall pour le logement,
00:27:51une liste de dépenses assez conséquente et on ne fasse rien.
00:27:55– Heureusement que nous avons élu un président sûr
00:27:59qui était le roi de la finance en 2017
00:28:01et qui se présentait comme le garantie du sérieux budgétaire
00:28:06et de la faisabilité des lois de finances
00:28:09et du parcours financier de la France.
00:28:11Vous vous souvenez, il avait écrasé Marine Le Pen en 2017
00:28:15et à nouveau cinq ans plus tard sur ces critères-là,
00:28:19sur son sérieux et sa fiabilité financière.
00:28:22On voit le résultat.
00:28:23– Situation politique inquiétante,
00:28:25donc à vous entendre effectivement, et en tout cas la vie continue.
00:28:29Et il y a des chantiers aussi attendus,
00:28:32notamment chantiers dans l'éducation nationale.
00:28:35Et vous le savez tous, la rentrée des classes,
00:28:38c'est demain et il y a encore beaucoup d'incertitudes.
00:28:42Les élèves reprennent le chemin des cours,
00:28:44donc il y a plusieurs mesures qui devaient entrer en vigueur cette année,
00:28:47restent en suspens, en particulier aux collèges.
00:28:50Alors on voit les détails avec Juliette Sadat et on en parle ensuite.
00:28:56– Groupe de niveau, réforme du brevet des collèges.
00:28:59À la veille de la rentrée scolaire, le flou persiste.
00:29:02Une rentrée et la mise en marche d'une multitude de réformes
00:29:05annoncées par une ministre démissionnaire à la tête de l'éducation nationale.
00:29:09– Quand Nicole Belloubet a fait sa conférence de presse,
00:29:12c'était quelque chose de vraiment lunaire,
00:29:14puisqu'elle évoque une année scolaire avec des réformes,
00:29:20des chantiers en cours et à venir,
00:29:22alors qu'elle ne peut même pas garantir l'application de ce qu'elle présente.
00:29:28– Parmi les mesures phares de cette rentrée, les groupes de niveau,
00:29:32des découpages de classes de 6e et 5e en français et en mathématiques,
00:29:36avec un maximum de 15 élèves par groupe et des besoins réévalués.
00:29:40Des groupes de niveau, rebaptisés groupe de besoin,
00:29:43même la ministre a du mal à s'y retrouver.
00:29:45– Mais enfin, moi je parle de groupe de niveau
00:29:47et les textes ne parlent que de groupe de niveau.
00:29:50Pardon.
00:29:53– Ce cafouillage montre quelque part la fragilité de ce qui a été mis en place.
00:29:58Tout cela, si vous voulez, ajoute beaucoup de confusion,
00:30:01beaucoup de morosité dans un contexte, quand même, je le rappelle sur votre chaîne,
00:30:05de pénurie très forte d'enseignants,
00:30:07à tel point qu'il n'y aura pas, très probablement, un enseignant devant chaque élève.
00:30:12– Une rentrée marquée aussi par plusieurs expérimentations,
00:30:15l'obligation pour les élèves de laisser leur téléphone portable à l'entrée du collège
00:30:19et le test de la tenue unique dans une centaine d'établissements cette année.
00:30:25– Anne Coffinier, l'éducation c'est votre domaine de prédilection,
00:30:29on a entendu les inquiétudes de ce représentant de professeurs notamment.
00:30:32Alors effectivement, il y a la question des groupes de besoin,
00:30:35il y a la question de savoir si le brevet devrait être nécessaire pour passer en seconde.
00:30:39Mais on voit bien que le malaise il est beaucoup plus profond,
00:30:42puisque en réalité, la vraie question c'est,
00:30:44y aura-t-il un professeur aussi devant chaque classe demain matin ?
00:30:49Les problèmes restent les mêmes finalement.
00:30:51– Oui, c'est clair qu'il n'y aura pas un professeur devant chaque classe,
00:30:54alors peut-être le premier jour mais certainement pas le deuxième.
00:30:57On sait très bien qu'aujourd'hui, même la notion d'un adulte devant une classe,
00:31:03c'est scandaleux d'en arriver là.
00:31:05On n'a pas besoin d'un adulte devant une classe,
00:31:07on a besoin de quelqu'un de compétent, motivé, impliqué,
00:31:11et qui ne va pas être absent au bout de quelques jours.
00:31:14Tout le monde autour de soi connaît des situations très simples,
00:31:18où par exemple un enfant de CE1 va avoir 3-4 profs dans l'année,
00:31:233-4 instituteurs dans l'année.
00:31:25Comment voulez-vous apprendre quelque chose dans des conditions pareilles ?
00:31:28Évidemment après ça nourrit une sorte d'exil vers le privé,
00:31:32où il y a un peu plus de stabilité, un peu moins de turnover.
00:31:36Donc là, je crois que c'est quand même une situation qui est grotesque.
00:31:42Vous voyez une ministre démissionnaire qui fait une conférence de presse,
00:31:46d'ailleurs au début elle commence inquiète,
00:31:49et puis finalement elle se dit, personne ne va rien dire, donc elle continue.
00:31:53Et elle fait toute une liste de réformes qui n'entreront donc pas en vigueur à la rentrée.
00:31:58Alors de quoi parle-t-on ?
00:31:59Surtout qu'on imagine bien que dans un an,
00:32:01les réformes qui sont annoncées et qui ne rentrent pas cette année,
00:32:03ne rentreront jamais en vigueur.
00:32:05C'est comme le plan Attal qui était quand même assez intéressant,
00:32:08il n'entre pas en vigueur.
00:32:10On ne sait pas du tout ce qu'il reste de programme phare,
00:32:13par exemple contre le harcèlement, qui est un sujet important.
00:32:17Programme Lancaire.
00:32:19Gabriel Attal se déplace demain à Issy-les-Moulineaux,
00:32:22et la question du harcèlement sera au cœur de son déplacement.
00:32:25Par exemple pour la question du téléphone,
00:32:29c'est évident que le téléphone est très lié à la question du harcèlement,
00:32:33est très lié à la perte de concentration des enfants,
00:32:35est très lié à plein de choses comme ça.
00:32:37Mais là qu'est-ce qu'on fait ?
00:32:38On va expérimenter dans 200 établissements.
00:32:41Alors on sait très bien que les expérimentations en France en général,
00:32:44on ne les évalue pas,
00:32:46et soit pour des raisons politiques on généralise,
00:32:48soit on rétropédale,
00:32:50et en général ça n'a aucun rapport avec l'évaluation.
00:32:52On prend la question du dédoublement par classe par exemple,
00:32:55qui était une des mesures phares quand même qui a été prise sous Macron,
00:32:58et bien qu'est-ce qui se passe ?
00:33:00La recherche était contre, on l'a quand même fait,
00:33:03les évaluations montrent que ça ne marche pas,
00:33:05et là on l'amplifie.
00:33:07Et ça coûte très cher.
00:33:10Vous parliez de la conférence de presse de Nicole Belloubet,
00:33:13qui a été notamment qualifiée de lunaire, d'inédite.
00:33:17Elle s'en est prise d'ailleurs à Gabriel Attal.
00:33:19On va écouter un extrait.
00:33:24Nos 850 000 enseignants,
00:33:27nos 350 000 autres personnels,
00:33:31nos 12 millions d'élèves,
00:33:33leurs parents,
00:33:35veulent des réponses cohérentes à leurs problèmes,
00:33:38dans un environnement qui soit serein et apaisé.
00:33:41Au fond, aucun d'entre eux, je pense,
00:33:44ne demande à ce que les sonneries des salles de classe
00:33:48se calent sur celles du Palais Bourbon.
00:33:50Je rappelle que ce ne sont pas des groupes de niveau,
00:33:53mais que ce sont des groupes de besoin,
00:33:55et j'insiste beaucoup là-dessus.
00:33:58Vous savez, avec Gabriel Attal,
00:34:00nous étions convenus de garder chacun
00:34:03la terminologie qui nous convenait le mieux.
00:34:06Je concède que ça n'a pas aidé à la clarification du problème.
00:34:10Mais enfin, moi je parle de groupe de niveau,
00:34:13et les textes ne parlent que de groupe de niveau.
00:34:16Pardon.
00:34:21Voilà, c'était la seule chose qu'il ne fallait pas dire.
00:34:26C'est accablant.
00:34:28On rit parce que c'est tellement grotesque.
00:34:32C'est vous qui avez prononcé le qualificatif.
00:34:35En fait, c'est complètement accablant.
00:34:37Effectivement, on a tous vu Nicole Belloubet faire de la résistance,
00:34:40grimacer, quand Gabriel Attal a imposé ces groupes de niveau.
00:34:45Voilà, c'est sa revanche.
00:34:47Madignan ne répond plus.
00:34:49Qu'elle en profite.
00:34:51Parce que ce qu'elle dit ou rien, c'est à peu près pareil.
00:34:56Marc Boudry et Marc Varneau ensuite.
00:34:58L'éducation nationale, ça me paraît très révélateur
00:35:01de la perte de repère totale
00:35:04et d'orientation de la part du macronisme.
00:35:07On a eu au départ Jean-Michel Blanquer
00:35:11qui était garant d'un certain républicanisme,
00:35:14une certaine solidité des acquis.
00:35:16Il a fait une réforme du bac qui était très contestée.
00:35:18Mais bon, il y avait quand même au moins une vision,
00:35:21une colonne vertébrale sur ce qu'il voulait de l'éducation nationale
00:35:24qui était assez claire.
00:35:26Et derrière ça, on a eu Pape Ndiaye
00:35:28qui était exactement l'inverse, qui était le représentant du wokisme.
00:35:31Et on a aujourd'hui Nicole Belloubet
00:35:34qui paraît complètement perdue après Gabriel Attal
00:35:37qui n'a passé que quelques semaines à ce ministère.
00:35:40Et donc, pour un président dont l'épouse est enseignante,
00:35:43qui devrait quand même être concernée par ce problème
00:35:48qui est celui de l'avenir de notre pays et de nos enfants,
00:35:51c'est quand même assez ébouriffant.
00:35:53On va le rappeler, les dernières enquêtes PISA
00:35:56montrent un niveau très faible de nos élèves en français, en mathématiques.
00:36:00Effectivement, Marc Varneau, on parle aujourd'hui
00:36:03de groupe de besoin, groupe de niveau.
00:36:06On ne sait plus trop comment les appeler,
00:36:08on ne sait pas s'ils vont être mis en place.
00:36:10En tout cas, c'est vraiment un problème de fond,
00:36:12aujourd'hui, l'éducation nationale.
00:36:14L'éducation nationale est un problème de fond.
00:36:16Il y a deux problèmes de fond.
00:36:18Il y a d'abord la qualité de l'éducation nationale
00:36:20et ensuite, il y a son organisation et puis ce que ça coûte.
00:36:23C'est-à-dire que tous ces débats et toutes ces réformes
00:36:25qui sont amenées à chaque fois par un nouveau ministre
00:36:27cachent finalement, c'est l'arbre qui cache la forêt,
00:36:30qui cache le souci de gabegie absolue de cette administration
00:36:33qui est incapable en réalité d'être correctement gérée.
00:36:36Il y a un million de personnes à l'éducation nationale,
00:36:38il y a 866 000 profs, il y a 10% des heures perdues.
00:36:41Calculez, ça fait 86 000 profs qui sont gaspillés.
00:36:44Ça, on le sait depuis des années.
00:36:47Il n'y a eu aucune réforme qui a été faite
00:36:49pour gérer ça correctement et récupérer ce gaspillage.
00:36:53Il y a 80% des profs absents en courte durée
00:36:56qui ne sont jamais remplacés.
00:36:58Ce n'est pas un problème qui date de cette année.
00:37:00C'est un problème récurrent.
00:37:02Mais on discute et on va vouloir modifier
00:37:06le cursus scolaire éducatif
00:37:08et on ne s'intéresse jamais à la gestion.
00:37:10En France, il y a la santé et l'éducation,
00:37:12on s'interdit de gérer.
00:37:14C'est les deux budgets qui ont doublé
00:37:16et dans le même temps, la qualité a été divisée par deux.
00:37:18Il serait peut-être temps de s'occuper
00:37:20de la gestion de l'éducation nationale.
00:37:22La gestion et le recrutement également.
00:37:24Je voulais vous faire écouter ce témoignage de Cécile Chabot
00:37:26qui est une enseignante
00:37:28qui témoignait ce matin sur notre antenne.
00:37:30Elle affirmait que l'école est aujourd'hui
00:37:32malade de ses professeurs.
00:37:36Je voudrais qu'il y ait des professeurs
00:37:38mais qu'il y ait des bons professeurs.
00:37:40Il faudrait qu'il y ait un gros coup de pied dans la fourmilière
00:37:42parce qu'il y a beaucoup de professeurs.
00:37:44L'école est aussi malade de ses professeurs.
00:37:46Je vais me faire taper sur les doigts par certains collègues
00:37:48mais enfin, c'est un secret de polychinelle,
00:37:50tout le monde le sait, les parents le savent,
00:37:52les élèves le savent, les élites le savent,
00:37:54les professeurs le savent.
00:37:56Il y a des professeurs qui ne sont pas à leur place
00:37:58dans l'éducation nationale et qui sacrifient les enfants.
00:38:00Alors, au mieux,
00:38:02ils sont fumistes,
00:38:04au pire,
00:38:06ils n'aiment pas les enfants, ils n'aiment pas leur métier
00:38:08et ils sont là uniquement pour
00:38:10profiter de leur statut de fonctionnaire.
00:38:14Il y a certaines personnes qui sont professeurs
00:38:16pour profiter de leur statut de fonctionnaire.
00:38:18Cécile Chabot y va fort,
00:38:20si je puis dire, Anne Coffinier.
00:38:22Est-ce que, effectivement, c'est une question
00:38:24qu'il faut mettre sur la table aujourd'hui ?
00:38:26Alors, la plupart des professeurs
00:38:28font correctement leur métier.
00:38:30Simplement, moi, ce qui me frappe le plus,
00:38:32c'est plutôt que
00:38:34le système autour d'eux, à commencer par
00:38:36le proviseur, tout le système administratif
00:38:38autour d'eux, en réalité, ne les soutient pas.
00:38:40Donc, à chaque fois
00:38:42qu'il y a une décision à prendre, par exemple, de l'ordre de la discipline,
00:38:44c'est certainement le point qui marche le moins bien,
00:38:46lorsqu'un professeur sévit,
00:38:48l'administration autour de ce professeur
00:38:50va dire, en fait, vous avez un problème d'autorité.
00:38:52Au lieu de le soutenir
00:38:54et dire, effectivement, il faut exclure cette personne.
00:38:56Et pourquoi l'administration agit comme ça ?
00:38:58Parce qu'elle-même est jugée sur la capacité
00:39:00à ne pas faire de vagues.
00:39:02Donc, à chaque fois que vous faites des sanctions, partout,
00:39:04à chaque fois que vous prenez une sanction,
00:39:06vous vous faites mal voir. Et comme chacun pense
00:39:08à sa propre carrière, ça ne fonctionne pas.
00:39:10Vous prenez la question sur le harcèlement.
00:39:12Théoriquement, maintenant, c'est le harceleur qui doit être
00:39:14exclu, de manière à ce que
00:39:16le harcelé puisse rester dans son établissement.
00:39:18En réalité, ça ne marche
00:39:20pas réellement. Pourquoi ? Parce que souvent, c'est des groupes
00:39:22de harcèlement. Or, un proviseur
00:39:24ne peut pas se permettre de virer
00:39:264, 5, 6 personnes
00:39:28pour sa propre carrière. Ça ne tient pas.
00:39:30Donc, en réalité, il va en virer
00:39:32un, mais il va laisser le reste du groupe
00:39:34harceleur auprès du harcelé.
00:39:36Et tout est comme ça pour des raisons, en fait, de fonctionnement
00:39:38du système en tant que tel.
00:39:40Et si on reprend tout à l'heure la conférence
00:39:42de Nicole Belloubet,
00:39:44le mot le plus important de tout ce qu'elle a dit, parce qu'elle a expliqué
00:39:46surtout tout ce qu'elle n'allait pas faire,
00:39:48c'est que le budget n'est pas là.
00:39:50L'argent n'est pas là. Elle l'a dit.
00:39:52Elle a clairement dit qu'en fait, il n'y avait pas
00:39:54les lignes budgétaires pour faire le peu de choses
00:39:56qu'elle a annoncées. Donc, en réalité,
00:39:58on a un système complètement
00:40:00fantomatique, où c'est devenu
00:40:02le ministère des mots.
00:40:04Ça parle, ça parle, ça parle.
00:40:06Et puis derrière, il y a les
00:40:08pauvres professeurs qui se battent, qui font ce qu'ils
00:40:10peuvent, et en général, contre
00:40:12l'administration, qui ne leur apporte
00:40:14que des problèmes.
00:40:16Et ça, c'est quelque chose de fou, et ça fait
00:40:18largement le succès du privé,
00:40:20qui est plus simple, de ce point de vue-là.
00:40:22Donc, effectivement, c'était
00:40:24effectivement
00:40:26très inquiétant de savoir qu'aujourd'hui,
00:40:28il n'y a pas le budget pour
00:40:30l'éducation nationale. On saura que
00:40:32demain, les professeurs seront là, ils vont se débrouiller comme
00:40:34ils veulent, mais au fond, ministre ou pas ministre,
00:40:36c'est absolument rien. C'est pas vrai. La réalité,
00:40:38c'est que c'est... Pardonnez-moi, je vais être clair,
00:40:40c'est géré n'importe comment.
00:40:42C'est-à-dire qu'il ne faut pas oublier qu'en France,
00:40:44on a créé les couches de collectivités
00:40:46publiques, et puis une fois qu'on les a créées,
00:40:48on leur a donné des démissions. Et c'est comme ça
00:40:50qu'on s'est retrouvés dans ce système unique au monde,
00:40:52dans lequel on a les maternelles qui sont dans les mairies,
00:40:54l'école primaire, qui est l'éducation nationale,
00:40:56et puis les collèges, qui sont les départements,
00:40:58les lycées, qui sont les régions, l'université,
00:41:00qui est l'État, et après, on vous dit, ah oui, ça ne fonctionne
00:41:02pas très bien. Est-ce que vous ne croyez pas qu'à un moment,
00:41:04il faudrait quand même pouvoir tout poser sur la table ?
00:41:06Pardonnez-moi, mais comment on le fait en entreprise ?
00:41:08C'est-à-dire, voilà, on est dans un pays qui s'appelle la France,
00:41:10on a 12 millions d'élèves à scolariser.
00:41:12Comment on fait ? Déjà, je peux vous dire que la réponse,
00:41:14c'est qu'on divise par 3 l'administration.
00:41:16Mais pourquoi on ne le fait pas, alors ?
00:41:18C'est pas moi qui vous pose la question.
00:41:20C'est vrai que lorsqu'on compare les statistiques
00:41:22des encadrants, je crois, je parle sous le contrôle
00:41:24d'Anne Coffinier,
00:41:26dans nos écoles, en France,
00:41:28publiques, par rapport à l'Allemagne,
00:41:30par exemple, on est avec des
00:41:32taux d'encadrement absolument pléthoriques.
00:41:34Et les résultats
00:41:36ne sont absolument pas les mêmes,
00:41:38ils sont très inférieurs.
00:41:40Il y a aussi toute une politisation, pardon Marc, des professeurs.
00:41:42C'est-à-dire qu'en réalité, vous avez toute une partie des professeurs
00:41:44qui sont syndicalisés, qui sont syndiqués,
00:41:46qui ont des dispenses d'horaire,
00:41:48donc c'est un volume horaire colossal.
00:41:50Il y a aussi toutes sortes
00:41:52de structures dont personne ne connaît très bien l'utilité,
00:41:54mais qui sont pléthoriques,
00:41:56comme par exemple la ligue de l'enseignement,
00:41:58qui elle-même repose sur des professeurs qui ne sont pas devant les classes.
00:42:00Donc en fait, le nom de professeur
00:42:02qui ne sont pas devant les classes est considérable.
00:42:04Bien plus considérable que chez nos voisins.
00:42:06C'est certain.
00:42:08Et au-delà des professeurs syndiqués,
00:42:10il y a une partie des professeurs qui sont politisés.
00:42:12Je pense que
00:42:14cette preuve que vous avez
00:42:16montrée n'a pas
00:42:18d'élément objectif pour dire que
00:42:20une proportion des professeurs
00:42:22n'aiment pas les enfants.
00:42:24Je pense qu'elle ne peut pas le prouver,
00:42:26et que c'est assez injuste de balancer
00:42:28une accusation comme celle-là,
00:42:30c'est tellement dur, tellement insupportable.
00:42:32En plus, si vous n'aimez pas les enfants, à mon avis,
00:42:34vous craquez.
00:42:36Mais tellement mal payés.
00:42:38Mais on peut très bien,
00:42:40tout en aimant les enfants,
00:42:42adhérer à des idéologies.
00:42:44Je pense notamment
00:42:46à celle que véhicule la France insoumise,
00:42:48puisque le vote
00:42:50des enseignants pour la France insoumise
00:42:52est beaucoup plus élevé
00:42:54que celui de la moyenne nationale.
00:42:56C'est vraiment...
00:42:58L'enseignement, c'est un vivier
00:43:00d'extrême-gauche et de la France insoumise
00:43:02en particulier.
00:43:04Avec...
00:43:06Sauf dans certains bastions,
00:43:08comme par exemple dans l'enseignement professionnel.
00:43:10Oui, tout à fait.
00:43:12C'est là que, par exemple, la proportion
00:43:14de professeurs qui votent Rassemblement National
00:43:16est la plus élevée.
00:43:18Mais oui, le Rassemblement National
00:43:20a fait une percée assez récente dans le monde enseignant.
00:43:22Mais ça reste...
00:43:24C'est aussi parce que ce sont beaucoup des enseignants
00:43:26d'entreprise. C'est une autre matrice.
00:43:28Oui, vous avez raison.
00:43:30Quand même, l'idéologie
00:43:32selon laquelle
00:43:34l'enfant, quand il naît
00:43:36dans ce qu'on appelle
00:43:38les quartiers sensibles,
00:43:40en fait, les quartiers où l'immigration
00:43:42est en proportion plus importante
00:43:44que dans le reste du pays,
00:43:46est une victime et que donc
00:43:48ce n'est même pas la peine
00:43:50qu'il travaille à l'école, parce que quels que soient
00:43:52les efforts qu'il fournit la société
00:43:54et intrinsèquement
00:43:56racistes, coloniales, etc.
00:43:58Ca, c'est délétère
00:44:00quand c'est un enseignant qui diffuse
00:44:02ce genre de victimisation.
00:44:04On trouve aussi beaucoup de professeurs
00:44:06qui sont issus eux-mêmes de l'immigration
00:44:08qui luttent contre ce discours-là.
00:44:10C'est ça qui est intéressant.
00:44:12J'en ai connu à Marseille,
00:44:14plutôt dans le privé, d'ailleurs.
00:44:16Ou même dans le 9-3, il y a des professeurs
00:44:18issus de l'immigration, notamment en Maghrebine,
00:44:20qui savent très bien que ce discours-là est un discours
00:44:22qui conduit à l'échec
00:44:24des populations issues de l'immigration.
00:44:26Et donc c'est souvent les plus courageux
00:44:28et c'est souvent eux-mêmes
00:44:30qui disent stop à ce discours-là.
00:44:32Et eux, ils sont arrivés un peu plus à se faire entendre.
00:44:34Mais il y a quand même une complaisance
00:44:36généralisée qui conduit aujourd'hui
00:44:38le professeur, le système
00:44:40à ne plus du tout fonctionner.
00:44:42Et ce qui est impressionnant, c'est lorsque par exemple
00:44:44le président Macron à Marseille
00:44:46a lancé l'idée de l'autonomie d'établissement,
00:44:48c'est une bonne idée.
00:44:50Mais ce n'est pas juste une chose qu'on lance comme ça
00:44:52et puis on n'en parle plus.
00:44:54C'est une idée à prendre au sérieux mais de manière conséquente.
00:44:56Évidemment que ça peut être une bonne piste.
00:44:58Parce qu'aujourd'hui, qu'est-ce qui manque le plus
00:45:00pour les professeurs ?
00:45:02Il manque déjà que la discipline soit assurée.
00:45:04Ça, c'est la chose de base.
00:45:06Même un professeur d'extrême-gauche,
00:45:08il a envie de pouvoir faire son cours.
00:45:10Ce n'est pas très compliqué pour le coup.
00:45:12Mais ça ne fonctionne pas.
00:45:14Et ensuite, il y a besoin d'un peu de stabilité.
00:45:16Quelle est cette farce ?
00:45:18D'aller modifier les programmes
00:45:20du cycle 1, du cycle 2,
00:45:22en français, en mathématiques
00:45:24et puis l'ensemble des cycles, je crois,
00:45:26sur l'éducation morale et civique ?
00:45:30Il faut rendre hommage
00:45:32à ces professeurs, je crois,
00:45:34parce qu'ils prennent vraiment
00:45:36de plein fouet et ils assument, eux,
00:45:38le résultat de la société
00:45:40que nous avons construite en France
00:45:42depuis 30 ou 40 ans.
00:45:44C'est-à-dire des jeunes qui ne respectent
00:45:46rien ni personne.
00:45:48Vous parliez des problèmes de discipline dans les classes,
00:45:50ce n'est pas un vain mot.
00:45:52Qui se tiennent n'importe comment.
00:45:54Qui sont d'une insolence
00:45:56parfois incroyable.
00:45:58Et les professeurs
00:46:00assument leur rôle auprès de cette population
00:46:02qui n'est pas toujours facile, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:46:04Ça dépend évidemment des établissements.
00:46:06Mais c'est généralement très difficile.
00:46:08Et ils le font avec beaucoup
00:46:10d'abnégation et de dévouement
00:46:12et un courage qui va parfois
00:46:14jusqu'au sacrifice de leur vie, on l'a vu.
00:46:16J'ai des espérances chez les professeurs,
00:46:18notamment parce qu'ils ont le sentiment
00:46:20pour beaucoup
00:46:22de devenir maltraitants.
00:46:24C'est intéressant parce que c'est le même sentiment
00:46:26que chez les infirmières et les infirmiers.
00:46:28C'est-à-dire que structurellement,
00:46:30indépendamment de leur volonté de bien faire,
00:46:32de leur implication, de leur engagement,
00:46:34ils deviennent maltraitants.
00:46:36Vu comme c'est organisé, par exemple,
00:46:38mettre des enfants qui n'ont pas le niveau
00:46:40du tout dans une classe.
00:46:42Il y a eu sept heures par jour dans cette classe,
00:46:44pas bouger, alors qu'ils sont largués.
00:46:46C'est pas du tout leur niveau, c'est pas leur vocation.
00:46:48Mais on leur dit quand même qu'il faut qu'ils restent là
00:46:50parce que c'est comme ça, on passe automatiquement d'une classe à l'autre.
00:46:52C'est de la maltraitance. Et ils le savent.
00:46:54Et leur mettre une bonne note, c'est un mensonge.
00:46:56Et sur du mensonge, on construit
00:46:58une sorte de destruction de la confiance
00:47:00dans les institutions et dans le monde des adultes.
00:47:02Donc en fait, on fait un travail destructeur
00:47:04par cette espèce de manière de vouloir avoir l'air généreux.
00:47:06On est généreux de rien du tout,
00:47:08en m'entendant à des jeunes. Et ils le savent.
00:47:10Et donc ils sont pris dans une sorte de logique.
00:47:12S'ils notent comme les enfants méritent
00:47:14d'un coup les enfants se retrouvent avec deux et trois,
00:47:16puis personne ne comprend ce qui se passe.
00:47:18Et d'ailleurs, ça serait injuste pour les enfants concernés
00:47:20puisque tout le monde surnote.
00:47:22Et s'ils surnotent, ils entretiennent
00:47:24une sorte de putréfaction généralisée
00:47:26du système où les enfants se perdent.
00:47:28Et ça, ils sont pris là-dedans.
00:47:30Et ils sont malheureux à cause de ça.
00:47:32Parce qu'ils savent qu'ils contribuent à quelque chose qui ne fonctionne plus.
00:47:34Il faudrait pas grand-chose parce que la plupart
00:47:36des professeurs, je suis d'accord avec Judith,
00:47:38ils ont vraiment la vocation.
00:47:40Sinon on rentre pas là-dedans.
00:47:42En tout cas, il était important
00:47:44de faire cette longue parenthèse.
00:47:46C'était l'occasion, cette rentrée scolaire,
00:47:48de parler justement
00:47:50du mal-être au sein de l'éducation nationale.
00:47:52Il est 23h. Si vous nous rejoignez sur
00:47:54CNews, on va faire un point
00:47:56sur les toutes dernières actualités. Avec vous,
00:47:58Adrien Spiteri. Et puis on reviendra
00:48:00sur cette terrible nouvelle,
00:48:02la mort de Camilla. On l'a appris
00:48:04ce soir. Rebonsoir, mon cher Adrien.
00:48:08Rebonsoir, Olivier. Rebonsoir
00:48:10à tous dans la prison de Gradignan,
00:48:12près de Bordeaux. Trois surveillantes
00:48:14étaient blessées hier après une agression
00:48:16commise par un détenu. Il s'agit
00:48:18de la troisième en moins d'une semaine
00:48:20dans cet établissement. Sur place,
00:48:22la surpopulation chronique est régulièrement
00:48:24dénoncée par les syndicats.
00:48:26Les épreuves de triathlon des Jeux
00:48:28paralympiques ont été reportées à deux mains
00:48:30en raison de la qualité de la scène trop polluée.
00:48:32Onze épreuves étaient prévues
00:48:34aujourd'hui. La délégation française
00:48:36a de nombreuses chances de médailles
00:48:38dans la discipline. Et puis en Allemagne,
00:48:40l'extrême droite a remporté pour la première fois
00:48:42un scrutin régional dans un contexte
00:48:44tendu après l'attentat perpétré
00:48:46à Solingen. Le parti alternatif
00:48:48pour l'Allemagne est arrivé en tête
00:48:50dans un lander de l'est du pays.
00:48:52Un résultat qui fragilise encore un peu
00:48:54plus le chancelier Olaf Scholz.
00:48:56Merci
00:48:58beaucoup, mon cher Adrien. On vous retrouve à minuit
00:49:00pour l'édition de la nuit.
00:49:02À la une de l'actualité
00:49:04ce soir, la nouvelle était redoutée.
00:49:06La fillette de
00:49:08sept ans, Camilla Fauché, souvenez-vous
00:49:10par un motard dans la commune de Valorise
00:49:12dans les Alpes-Maritimes, les faits se sont déroulés
00:49:14jeudi, est décédée
00:49:16malheureusement ce dimanche.
00:49:18C'est ce qu'a annoncé son père.
00:49:20Son père qui
00:49:22avait organisé un rassemblement
00:49:24ce soir. Je vous propose de l'écouter.
00:49:34Après l'émotion, c'est la colère,
00:49:36l'incompréhension. Au lendemain
00:49:38de l'annonce de la libération sous contrôle judiciaire
00:49:40du chauffard qui a percuté Camilla,
00:49:42la famille effondrée s'indigne.
00:49:44Le père de la fillette fait part de sa déception.
00:49:46Merci la justice
00:49:48française. À partir de demain,
00:49:50les citoyens qui n'ont pas été arrêtés en flagrant délit,
00:49:52ils savent qu'ils peuvent rouler comme ils veulent.
00:49:54Faire les fous sur la route,
00:49:56tuer. Aucun respect pour notre fille
00:49:58ni pour nous-mêmes.
00:50:00À Valorise, l'affaire suscite une vague d'émotions
00:50:02et de solidarité. À l'annonce de la libération
00:50:04du motard de 19 ans, les habitants
00:50:06ne comprennent pas cette décision.
00:50:08C'est pas normal. Moi, je me dis
00:50:10qu'ils devraient payer quand même.
00:50:12Cette petite fille, elle ne va pas revenir à elle.
00:50:14Et ce monsieur, il peut traîner
00:50:16dans la rue avec un bracelet électronique.
00:50:18Et ça, c'est vraiment dégueulasse.
00:50:20C'est dégueulasse, il n'y a pas d'autre mot.
00:50:22C'est une honte. La famille pleure
00:50:24tous les jours. Franchement,
00:50:26tout Valorise est touché de ce qui s'est passé.
00:50:28Le parquet de Grasse, qui avait demandé à l'origine
00:50:30une détention provisoire, a fait appel
00:50:32de cette décision. La chambre d'appel d'Aix-en-Provence
00:50:34a annoncé que la demande sera examinée
00:50:36dans les meilleurs délais.
00:50:40Alors effectivement, ça a été la colère tout au long
00:50:42de la journée après cette décision de justice.
00:50:44Et puis, c'est ce soir
00:50:46que le père a annoncé la mort de sa fille.
00:50:48On va l'écouter et puis
00:50:50on va en parler après.
00:50:54On m'a dit qu'elle n'a pas souffert.
00:50:56C'est le plus important.
00:51:00Et même dans sa mort, elle n'a pas pleuré.
00:51:02Elle n'a pas pleuré pendant 7 ans.
00:51:04Elle n'a pas pleuré quand elle est morte.
00:51:06Et c'est pour ça
00:51:08aujourd'hui que je refuse qu'on pleure
00:51:10ou qu'on montre de la tristesse.
00:51:12Juste pas.
00:51:14Pour respect pour elle.
00:51:18Marc Varnot, effectivement,
00:51:20ce soir, l'incompréhension,
00:51:22la tristesse, la colère et la suivante,
00:51:24c'est que la souffrance
00:51:26de la famille est telle, et on peut la
00:51:28comprendre, que finalement
00:51:30de savoir ce mis en cause
00:51:32en liberté, aujourd'hui,
00:51:34n'est pas audible.
00:51:36Non, ce n'est pas audible parce que d'un côté,
00:51:38on a la loi qui
00:51:40malheureusement ne permet pas de mettre
00:51:42en détention provisoire facilement
00:51:44l'auteur des faits. Et d'un autre côté,
00:51:46on a une opinion publique
00:51:48dans laquelle je me reconnais moi à titre personnel
00:51:50qui trouve scandaleux ce qui se passe.
00:51:52Et moi, je me souviens d'un sondage qui avait été fait
00:51:54au mois de juillet dernier, je crois que c'était
00:51:56par CSA,
00:51:58qui montrait que 87% des Français
00:52:00demandaient une justice
00:52:02plus sévère.
00:52:04D'abord, ce qui m'étonne, c'est qu'il n'y en a que 87,
00:52:06il y a 13% qui trouvent que la justice fonctionne bien.
00:52:08Donc ça, ça m'étonne toujours, mais bon,
00:52:10il y en a quand même 87%, et c'est vrai
00:52:12que fait d'hiver après fait d'hiver, drame après
00:52:14drame, on se rend compte, malheureusement,
00:52:16extrêmement régulièrement, que
00:52:18la justice n'est pas rendue
00:52:20comme on souhaiterait qu'elle le soit.
00:52:22C'est-à-dire qu'on a toujours l'impression
00:52:24que la justice se soucie
00:52:26énormément des auteurs et pas forcément
00:52:28des victimes, et que pour le commun
00:52:30des mortels, de voir que quelqu'un
00:52:32qui faisait un rodéo a tué
00:52:34une petite fille, le savoir
00:52:36dehors et pas en prison,
00:52:38c'est quelque chose qui est insupportable.
00:52:40– Je vous propose d'écouter
00:52:42Benjamin Cohen à date, qui intervient
00:52:44régulièrement sur le plateau
00:52:46de CNews, et lui, sa fille
00:52:48également a été victime d'un accident
00:52:50dans des conditions similaires,
00:52:52il témoignait, nous comprenons bien
00:52:54que cette douleur,
00:52:56elle reste à vie,
00:52:58ce traumatisme est gravé à vie, écoutez-le.
00:53:00– J'ai une fille qui s'est fait renverser,
00:53:02elle avait 6 ans, à Paris,
00:53:04par un scooter, en traversant
00:53:06un passage piéton il y a quelques années.
00:53:08Et je le vis quasiment
00:53:10chaque fois que je passe dans cet endroit,
00:53:12je la vois par terre,
00:53:14avec les pompiers autour d'elle,
00:53:16dans un état critique, et on se pose plein de questions
00:53:18à ce moment-là, et surtout vous,
00:53:20est-ce qu'on a tout fait ? Est-ce qu'on était vraiment dans les clous ?
00:53:22Et pourquoi ce scooter, qui était dans la
00:53:24voie des vélos,
00:53:26n'a pas respecté le feu rouge
00:53:28et a accéléré au moment
00:53:30du passage piéton ? Néanmoins,
00:53:32c'est un drame
00:53:34qui vous suit tout le temps, et moi je comprends
00:53:36l'émotion du père,
00:53:38l'incompréhension du père de voir
00:53:40ce jeune dehors, bien entendu,
00:53:42mais le droit, ce qui nous
00:53:44protège aujourd'hui, c'est le respect du droit,
00:53:46et ce qu'il faut, c'est changer le droit,
00:53:48et non pas avoir une justice
00:53:50expéditive, mais une justice
00:53:52juste. Alors, est-ce qu'aujourd'hui,
00:53:54notre droit protège
00:53:56les citoyens de ce type
00:53:58d'événements ? Peut-être pas,
00:54:00et certainement non. Est-ce que ça met du baume
00:54:02au cœur des familles ? Non.
00:54:04Vous aurez toujours cela dans la tête,
00:54:06et moi je peux vous dire, près de 24 ans après,
00:54:08à chaque fois, je vous le dis,
00:54:10à chaque fois qu'avec mon épouse,
00:54:12c'était un matin, l'accompagnant à l'école,
00:54:14puisque vous parliez de la rentrée des classes,
00:54:16à 8h20,
00:54:18à 5 minutes de l'école, tous les jours,
00:54:20quand je passe, chaque semaine,
00:54:22quand je passe à cet endroit qui est au cœur de mon domicile,
00:54:24je pense à ce moment-là que je n'oublierai jamais.
00:54:26Ce qu'on entend,
00:54:28Judith Vintraud, finalement, dans ce témoignage,
00:54:30c'est que la douleur des victimes
00:54:32aujourd'hui n'est pas suffisamment prise
00:54:34en compte par la justice.
00:54:36Oui. Maintenant, il y a un débat sur,
00:54:38à mon avis, sur
00:54:40ce qu'il faut changer et ce qu'il faut encore rajouter
00:54:42des lois. Moi, je trouve qu'il y a vraiment
00:54:44une inflation
00:54:46de lois en ce qui concerne la justice,
00:54:48en ce qui concerne le code pédale
00:54:50qui a explosé
00:54:52depuis sa création
00:54:54par Napoléon. Vraiment, c'est devenu un truc
00:54:56qui, finalement,
00:54:58n'est pas efficace. Pourquoi ?
00:55:00Parce que le problème,
00:55:02ce n'est pas de
00:55:04catégoriser au plus près
00:55:06chaque infraction,
00:55:08chaque délit, voire chaque crime commis.
00:55:10C'est d'avoir des catégories
00:55:12efficaces et des juges
00:55:14qui appliquent
00:55:16la loi dans toute la sévérité
00:55:18qu'elle offre. Or, les lois françaises
00:55:20sont, dans de nombreux domaines,
00:55:22tout à fait sévères,
00:55:24voire tout à fait plus sévères
00:55:26que dans des pays voisins.
00:55:28Mais, simplement, on a une proportion,
00:55:30une partie
00:55:32des magistrats qui considèrent
00:55:34qu'ils n'ont pas
00:55:36à aller au maximum
00:55:38de ce que la loi permet
00:55:40et qui sont plus sensibles
00:55:42à des objectifs de réinsertion
00:55:44qui, par idéologie, considèrent,
00:55:46par exemple, qu'envoyer quelqu'un
00:55:48en prison, c'est l'envoyer, vous savez,
00:55:50cette fameuse expression, dans l'école du crime.
00:55:52Alors que si la prison devient
00:55:54l'école du crime, c'est précisément parce qu'il n'y en a
00:55:56pas assez, que les conditions
00:55:58de détention sont déplorables,
00:56:00qu'il n'y a pas de prison
00:56:02dédiée aux courtes peines
00:56:04parce qu'il n'y a pas de courtes peines en France,
00:56:06parce qu'il n'y a pas de prison. Bref, on est
00:56:08dans un cercle vicieux
00:56:10par absence de volonté politique
00:56:12puisque c'est le politique qui décide
00:56:14de la construction de places de prison
00:56:16et d'établissements
00:56:18qui fait que c'est arrêtons
00:56:20de changer les textes,
00:56:22arrêtons d'aggraver les textes.
00:56:24On peut éventuellement
00:56:26se pencher sur les peines planchées
00:56:28qui ont eu,
00:56:30semble-t-il, une certaine
00:56:32efficacité mais qui ont été
00:56:34supprimées tellement vite
00:56:36par François Hollande dès qu'il est arrivé au pouvoir
00:56:38que c'était très difficile
00:56:40d'en juger. Mais en tout cas,
00:56:42les réticences d'une partie de la magistrature
00:56:44se heurteraient à cette obligation
00:56:46de peine minimale.
00:56:48Rémi Jossom,
00:56:50avocat en droit routier,
00:56:52est en liaison avec nous.
00:56:54Maître Jossom, bonsoir. Merci d'avoir accepté
00:56:56notre invitation. Pourquoi ?
00:56:58Pour bien comprendre, ce soir,
00:57:00la mise en cause dans la mort
00:57:02de la petite Camilia. Très concrètement,
00:57:04qu'est-ce qu'ils risquent aujourd'hui ?
00:57:06Alors, ils risquent
00:57:08sept ans d'emprisonnement puisque nous sommes
00:57:10sur, désormais, un homicide
00:57:12involontaire avec au moins une
00:57:14circonstance aggravante.
00:57:16La circonstance aggravante, c'est cette manœuvre
00:57:18acrobatique, c'est la violation
00:57:20d'une obligation de sécurité
00:57:22interdite par le règlement. Puisque,
00:57:24comme vous le savez, il est strictement interdit
00:57:26d'avoir une manœuvre acrobatique
00:57:28avec son véhicule. Donc, on reste
00:57:30sur des peines délictuelles, correctionnalisées.
00:57:32Ces peines-là
00:57:34seront et feront l'objet
00:57:36d'un débat devant le tribunal. Aujourd'hui,
00:57:38nous sommes à la phase
00:57:40de l'instruction du dossier
00:57:42et la question de sa détention est une question
00:57:44effectivement importante,
00:57:46bien que, je vous le dis d'ores et déjà,
00:57:48la décision de remise en liberté
00:57:50sur le plan judiciaire est une décision
00:57:52qui se comprend
00:57:54au regard des critères
00:57:56de détention. Il faut rappeler,
00:57:58c'est important de le rappeler,
00:58:00nous sommes dans un État de droit
00:58:02dans lequel on va
00:58:04privilégier le principe de la présomption
00:58:06d'innocence et que le législateur
00:58:08a donné des critères
00:58:10en rappelant que
00:58:12le juge
00:58:14de la liberté, c'est le principe
00:58:16et de la détention, c'est l'exception,
00:58:18décide souverainement
00:58:20de la détention
00:58:22ou du maintien
00:58:24en liberté de la personne qui est concernée
00:58:26par cet accident. Et après le décès
00:58:28de Camilia, il ne peut pas changer
00:58:30la vie, la situation va rester telle qu'elle.
00:58:32Alors, il y a
00:58:34appel du parquet, donc c'est la
00:58:36Chambre d'instruction qui va statuer
00:58:38de nouveau. Je ne suis
00:58:40vraiment pas certain que la Chambre d'instruction ait
00:58:42une approche différente.
00:58:44Quels sont ces critères ? En quelques mots,
00:58:46c'est d'abord le risque de réitération.
00:58:48Alors, le risque de réitération,
00:58:50il est certain que lorsque l'on va
00:58:52incarcérer une personne, on s'assure
00:58:54évidemment que cette personne ne va pas pouvoir
00:58:56reconduire. Mais il y a d'autres moyens
00:58:58de s'assurer qu'elle ne reconduisent pas, et notamment
00:59:00en lui interdisant de conduire tout véhicule
00:59:02terrestre à moteur, et c'est le cas
00:59:04puisqu'il a cette interdiction-là.
00:59:06Il y a également le risque
00:59:08de fuite, de non-représentation
00:59:10devant un tribunal.
00:59:12A priori, là aussi,
00:59:14on pense avoir contourné
00:59:16ce problème en lui imposant
00:59:18de pointer régulièrement
00:59:20au commissariat.
00:59:22Et puis les autres critères, c'est
00:59:24notamment de ne pas
00:59:26se concerter avec des témoins,
00:59:28de ne pas faire pression sur la victime.
00:59:30Donc, d'une manière générale,
00:59:32parce qu'il est primo-délinquant
00:59:34aussi, il faut le rappeler,
00:59:36qu'il n'a pas, a priori, de ce que l'on sait,
00:59:38tenté de fuir au moment de l'accident.
00:59:40Tous ces critères,
00:59:42objectivement, répondent à une décision
00:59:44judiciaire qui est relativement habituelle
00:59:46en la matière. Je le dis,
00:59:48nous ne sommes pas, actuellement,
00:59:50au temps de la punition,
00:59:52au temps du jugement.
00:59:54Nous sommes en phase d'instruction
00:59:56et pendant l'instruction,
00:59:58la question qui se pose au juge,
01:00:00c'est est-ce que je place en détention
01:00:02alors qu'il y a un principe
01:00:04de présomption d'innocence ou alors
01:00:06je maintiens, je laisse en liberté
01:00:08une personne parce que
01:00:10j'ai d'autres garde-fous
01:00:12qui me permettent de m'assurer
01:00:14que l'instruction va bien se dérouler,
01:00:16que cette personne sera présente
01:00:18et cette personne sera présente,
01:00:20simplement, au jour du jugement.
01:00:22– Je fais réagir à Marc Varneau,
01:00:24je vois que vous souhaitiez prendre la parole,
01:00:26mon cher Marc. – Oui, parce qu'il y a quand même
01:00:28un dernier critère dont le juge tient compte,
01:00:30pour ne pas dire que c'est le premier,
01:00:32qui est celui de la disponibilité des places en prison,
01:00:34puisque dans notre beau pays qui s'appelle la France,
01:00:36c'est une gestion hôtelière des prisons que nous avons.
01:00:38Nous avons 115% d'occupation,
01:00:40il n'y a personne qui a le courage de dire qu'il faut
01:00:42qu'on soit à 50 000 places de prison,
01:00:44donc on continue, si vous voulez, à trouver des ersatz
01:00:46de justification pour aller
01:00:48mettre les gens partout, sauf en prison.
01:00:50Donc ça passe par de la sous-qualification,
01:00:52ça passe par des textes qui ne sont pas modifiés,
01:00:54par effectivement l'abandon des peines planchers,
01:00:56enfin, tout est bon pour ne pas mettre les gens
01:00:58en prison en France. Aujourd'hui, pour aller en prison,
01:01:00il faut y aller. Vous êtes quand même
01:01:02dans un pays où il y a plus de 100 000 peines de prison
01:01:04de moins de deux ans qui ne sont pas effectuées.
01:01:06Aujourd'hui, quand vous êtes condamné
01:01:08à de la prison en France, vous n'allez pas forcément en prison.
01:01:10Et vous n'allez pas en prison, pourquoi ?
01:01:12Parce qu'il n'y a pas de place.
01:01:14– Rémi Josson, c'est une réalité, effectivement,
01:01:16et c'est une réalité pour nous.
01:01:18– Non mais monsieur, vous avez en partie raison
01:01:20et vous avez en partie tort.
01:01:22En partie tort parce que, contrairement à vous,
01:01:24le juge, il fait du droit.
01:01:26Il ne fait pas, il ne réagit pas à l'émotion,
01:01:28il ne réagit pas en fonction
01:01:30de l'opinion publique.
01:01:32La problématique des places de prison
01:01:34est une vraie problématique.
01:01:36Je ne vais pas dire que cette problématique n'existe pas,
01:01:38évidemment, mais croyez-moi,
01:01:40le juge, il applique la loi
01:01:42et il ne sanctionne pas en fonction
01:01:44de la disponibilité d'une place
01:01:46ou pas de prison, non.
01:01:48Il applique strictement la loi.
01:01:50Maintenant qu'effectivement,
01:01:52monsieur, vous n'êtes pas d'accord,
01:01:54mais vous n'êtes pas un acteur du monde judiciaire,
01:01:56contrairement à moi…
01:01:58– L'argument, d'accord.
01:02:00– C'est un argument…
01:02:02– On va vous laisser parler tout seul, monsieur Ansicala,
01:02:04mais pardonnez-moi, on a l'habitude de…
01:02:06Malheureusement, tes situations-là,
01:02:08on les commente régulièrement.
01:02:10– Je vous dis simplement, et interrogez les magistrats,
01:02:12on passe là, bien évidemment.
01:02:14Je suis en train de vous dire que oui,
01:02:16il y a un problème de place de prison.
01:02:18Évidemment qu'il y a un problème de place de prison,
01:02:20c'est une évidence,
01:02:22mais ne mettez pas le projecteur,
01:02:24avant toute chose, sur cette problématique-là.
01:02:26Dans ce dossier, le juge ne s'est pas posé
01:02:28la question de savoir s'il y avait ou pas
01:02:30une place de prison dans la prison de grâce.
01:02:32Ce n'est pas la question qui se pose.
01:02:34– Non, bien sûr.
01:02:36– Bien sûr que non, heureusement.
01:02:38– Non, monsieur, mais par contre,
01:02:40on ne peut pas éventuellement, pardonnez-moi,
01:02:42mais pas forcément très bien traiter son dossier
01:02:44et créer une erreur de procédure,
01:02:46et dans ces cas-là, effectivement,
01:02:48la case prison n'est pas cochée.
01:02:50Je citais tout à l'heure l'exemple des violences urbaines,
01:02:52dans lesquelles les juges sous-qualifient volontairement
01:02:54les agressions contre les dépositeurs
01:02:56de la force de l'ordre, pour pouvoir qualifier
01:02:58en trouble à l'ordre public, et pas autrement.
01:03:00Ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
01:03:02– Vous ne pouvez pas dire sur une antenne, monsieur,
01:03:04vous ne pouvez pas dire que les juges
01:03:06créent des vices de procédure pour éviter la case prison.
01:03:08Franchement, vos propos sont totalement inacceptables.
01:03:10– Ce n'est pas ce que je dis.
01:03:12– Si, c'est ce que vous dites.
01:03:14– Non, non, c'est ce que vous comprenez.
01:03:16– Oui, c'est comme ça que je comprends, et tout le monde l'a compris.
01:03:18Donc le juge, il applique la loi, il est indépendant,
01:03:20il est impartial, il applique strictement la loi pénale,
01:03:22et monsieur, si la loi pénale ne nous convient pas,
01:03:24et je dis bien ne nous convient pas,
01:03:26il nous appartient de la modifier,
01:03:28de la faire modifier,
01:03:30et c'est le législateur qui a cette compétence-là.
01:03:32Le juge ne fait pas la loi,
01:03:34le juge, il applique la loi.
01:03:36– J'ai une question très simple à vous poser.
01:03:38Est-ce que les juges sont des êtres humains ?
01:03:40– Fort heureusement madame,
01:03:42les juges ne sont pas des automates,
01:03:44ne sont pas des robots.
01:03:46Ils apprécient en fonction de critères personnels,
01:03:48fort heureusement,
01:03:50et c'est la problématique des peines planchers.
01:03:52Alors vous savez, moi je ne suis pas insensible
01:03:54à ces problèmes de peines planchers
01:03:56parce que je défends des automobilistes,
01:03:58et ça fait des dizaines d'années
01:04:00que les automobilistes sont confrontés
01:04:02à des peines dérogatives,
01:04:04sont confrontés à des peines dérogatoires
01:04:06de droit commun.
01:04:08Donc des peines planchers, on les côtoie,
01:04:10on les connaît en matière de droit
01:04:12et de délinquance routière,
01:04:14les peines automatiques également,
01:04:16les peines de plein droit également.
01:04:18Je dis simplement que les peines planchers
01:04:20c'est la négation de la personnalisation
01:04:22de la sanction, et la peine plancher
01:04:24c'est un signal fort que l'on donne au juge.
01:04:26Ça veut dire que l'on dit simplement au juge
01:04:28qu'il n'est pas suffisamment compétent
01:04:30pour prononcer et individualiser une peine.
01:04:32Non mais c'est bien parce qu'on comprend
01:04:34d'où vous parlez là.
01:04:36C'est pour ça que les juges
01:04:38ne sont pas d'accord avec ces peines-là.
01:04:40Non, pas les juges, certains juges.
01:04:42Non, non, beaucoup de juges
01:04:44ne sont pas d'accord avec les peines planchers
01:04:46parce que c'est leur retirer...
01:04:48Le syndicat de la magistrature est entièrement
01:04:50contre les peines planchers, vous avez raison, par exemple.
01:04:52C'est ce que je vous dis madame,
01:04:54mais beaucoup de juges le sont parce que d'une manière générale
01:04:56ils n'ont pas besoin de ces peines planchers pour appliquer les peines
01:04:58parce que c'est leur enlever la personnalisation
01:05:00de la sanction ou alors...
01:05:02L'individualisation de la peine, oui, d'accord.
01:05:04Voilà, c'est quand même l'élément fondateur
01:05:06de notre droit, fort heureusement,
01:05:08ou alors nous avons des juges robots,
01:05:10des automates...
01:05:12Non, c'est vous, pardon, c'est vous
01:05:14qui décrivez des juges robots, monsieur.
01:05:16Avec des peines planchers, ils le sont, madame,
01:05:18ils le deviennent.
01:05:20Non, pardon, si je peux finir ma phrase,
01:05:22une phrase, c'est vous qui décrivez
01:05:24des juges robots
01:05:26appliquant la loi, toute la loi,
01:05:28strictement,
01:05:30sans aucune opinion personnelle qui interfère,
01:05:32sans aucune idéologie qui interfère,
01:05:34sans aucune vision
01:05:36de la prison, de la justice
01:05:38qui interfère, ça n'est pas possible
01:05:40car les juges sont des êtres humains, voyez-vous.
01:05:42Bien sûr, merci de me l'avoir précisé,
01:05:44ça m'avait échappé.
01:05:46Non, parce que ce n'était pas évident dans votre discours
01:05:48sur l'affaillibilité des juges.
01:05:50Mais toujours est-il, maître Rémi Josson,
01:05:52qu'effectivement la question se pose
01:05:54puisque nous pouvons le rappeler que le juge d'instruction
01:05:56a saisi le juge de la liberté de la détention
01:05:58en sollicitant le placement en détention
01:06:00provisoire, ce dernier ne l'a pas retenu,
01:06:02donc cela montre aussi que dans cette affaire
01:06:04il y avait différentes clés de lecture
01:06:06et c'est pour ça qu'il y a
01:06:08le débat également ce soir sur notre plateau.
01:06:12Oui, encore une fois, le juge de
01:06:14liberté de la détention, je le rappelle,
01:06:16il a un prisme, c'est celui
01:06:18de la liberté, c'est le principe
01:06:20qui est un principe
01:06:22évidemment fondamental.
01:06:24Nous sommes tous présumés innocents
01:06:26jusqu'à ce que notre culpabilité soit
01:06:28reconnue par un tribunal de manière
01:06:30définitive. Les erreurs
01:06:32judiciaires, ça arrive.
01:06:34Vous savez, j'ai eu le cas d'un
01:06:36détenu qui a fait huit mois
01:06:38de détention provisoire à la suite
01:06:40de ce qu'on appelle un homicide routier
01:06:42et il a été finalement relaxé par le tribunal
01:06:44et le tribunal a estimé qu'il n'avait
01:06:46commis aucune faute.
01:06:48Croyez-moi, je pense que cette personne
01:06:50aurait préféré...
01:06:52Ça veut dire simplement que la détention
01:06:54provisoire, c'est une
01:06:56exception, notamment
01:06:58sur des cas...
01:07:00Madame, surtout sur des cas
01:07:02où il y a des faits non intentionnels,
01:07:04je ne suis pas en train de vous parler
01:07:06de criminalité, je ne suis pas en train de vous parler
01:07:08d'actes volontaires, je suis en train de vous parler
01:07:10d'actes involontaires
01:07:12où il y a effectivement
01:07:14certainement des négligences ou des imprudences
01:07:16mais simplement, ce n'est
01:07:18pas parce que vous échappez, entre guillemets,
01:07:20à la case prison dans le cadre
01:07:22de l'instruction que vous n'irez pas en prison
01:07:24ultérieurement dans le cadre
01:07:26du jugement et de la condamnation.
01:07:28Merci beaucoup, en tout cas, Rémi Jossom
01:07:30d'avoir accepté notre invitation,
01:07:32d'avoir également débattu,
01:07:34on le voit bien à quel point la question
01:07:36est sensible et des interrogations
01:07:38se posent. Nous nous posions la question du législateur
01:07:40puisque effectivement c'est aussi
01:07:42aux politiques aujourd'hui de changer les lois
01:07:44si effectivement il y en a besoin.
01:07:46Karl-Olive, député Renaissance des Yvelines,
01:07:48s'est exprimé justement
01:07:50après ce drame et dans le cadre plus global
01:07:52de la question des rodéos urbains.
01:07:54Dans cette affaire-là de Valoris,
01:07:56la justice a considéré que ce n'était pas un rodéo
01:07:58urbain, précisons-le.
01:08:00Et selon Karl-Olive, il faut appliquer,
01:08:02je le cite, la présention de culpabilité et mettre
01:08:04en place un délit de criminalité.
01:08:06Qu'en pensez-vous ? Je vous pose la question tout de suite
01:08:08mais nous allons écouter Karl-Olive.
01:08:10D'abord,
01:08:12je veux avoir une pensée pour cette
01:08:14famille, je veux avoir aussi une pensée
01:08:16pour les forces de sécurité qui font le maximum
01:08:18justement pour ne pas que ces luttes
01:08:20contre les rodéos urbains tournent au fiasco.
01:08:22Moi, ce que je souhaite,
01:08:24c'est qu'on soit vraiment très ferme par rapport à ça.
01:08:26Je suis pour un délit
01:08:28de criminalité, je suis
01:08:30pour une présomption de culpabilité.
01:08:32Je pense à Camilia, je pense à ses parents
01:08:34mais je pense aussi au fils de Yannick
01:08:36Allénaud qui lui aussi, malheureusement,
01:08:38a perdu la vie à cause d'un
01:08:40voyou, il n'y a pas d'autre mot. Il faut
01:08:42vraiment que nous changions encore une fois le logiciel.
01:08:44Un délit de criminalité, arrêtons
01:08:46la présomption d'innocence, allons vers la
01:08:48présomption de culpabilité. On
01:08:50change la charge de l'épreuve.
01:08:52Faut-il, Anne Coffinier,
01:08:54finalement, arrêter de parler de présomption
01:08:56d'innocence en allant vers la présomption
01:08:58de culpabilité ? Je reprends les mots de Karl-Olive
01:09:00pour changer la charge de la preuve. Voilà
01:09:02ce qu'il propose ce soir. Non, moi ça,
01:09:04je ne suivrai pas là-dessus du tout.
01:09:06Je pense que la présomption d'innocence
01:09:08est quelque chose de très important
01:09:10qui structure notre société
01:09:12mais ça ne me paraît pas du tout incompatible
01:09:14de maintenir la présomption d'innocence
01:09:16avec une politique d'application
01:09:18des peines, là je parle d'un sujet un petit peu différent
01:09:20mais qui soit ferme, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui.
01:09:22On les réduit, on les réduit, on les réduit.
01:09:24Avec le fait de construire des places de prison,
01:09:26de ne pas avoir peur de la prison mais aussi de l'adapter.
01:09:28Il se trouve que
01:09:30dans mes fonctions passées, j'ai passé des jours en prison
01:09:32volontairement. J'ai pu voir de l'intérieur
01:09:34comment c'était. C'est un dysfonctionnement
01:09:36dont on ne prend pas la mesure.
01:09:38C'est quelque chose de phénomène. Effectivement,
01:09:40c'est vraiment aujourd'hui
01:09:42une fabrique à criminalité, une accélération de criminalité.
01:09:44C'est réel.
01:09:46La première des choses à faire, c'est construire des places de prison,
01:09:48les spécialiser,
01:09:50mettre le personnel qui va bien,
01:09:52faire un effort de réinsertion,
01:09:54créer une politique de réinsertion réelle à la sortie de prison
01:09:56sinon c'est retour à la case départ
01:09:58en s'appuyant sur le réseau développé en prison,
01:10:00précisément.
01:10:02Là, il y a un gros travail à faire.
01:10:04Mais non, notre droit,
01:10:06ça ne peut pas fonctionner sur
01:10:08un délit criminalité. Je ne comprends même pas
01:10:10ce que ça peut vouloir dire, un délit criminalité.
01:10:12Pourquoi pas un crime de délit,
01:10:14de délectualité. Pour moi, ça ne veut rien dire.
01:10:16Par contre, il y a un climat
01:10:18général en France
01:10:20qui est entretenu par certains
01:10:22médias qui donnent la parole
01:10:24à des gens qui me semblent criminels
01:10:26dans leurs propos. Je pense à cette
01:10:28chercheuse du CNRS
01:10:30qui s'était illustrée...
01:10:32Nous allons voir ses propos d'ailleurs.
01:10:34À propos de Crépole,
01:10:36Crépole avait comparé
01:10:38avec Roméo et Juliette.
01:10:40Et là, elle a comparé ce drame
01:10:42cette fois-ci
01:10:44avec West Side Story.
01:10:46Lorsqu'on présente les rodéos urbains,
01:10:48lorsqu'on présente des activités
01:10:50qui mettent manifestement en danger
01:10:52la population
01:10:54innocente sur place des passants, des riverains,
01:10:56lorsqu'on considère que c'est normal,
01:10:58que c'est une forme esthétique
01:11:00d'expression du mal-être
01:11:02ou du vivre ensemble ou de je ne sais quoi,
01:11:04on contribue à un climat global
01:11:06qui est criminogène.
01:11:08Et ça, ça doit être sanctionné.
01:11:10Je pense que cette personne-là,
01:11:12c'est scandaleux ce qu'elle a dit,
01:11:14ça doit être sanctionné.
01:11:16Les propos de cette directrice du CNRS
01:11:18qui s'était exprimé hier,
01:11:20ce ne sont pas des voyous.
01:11:22L'idée du Covid est intéressante.
01:11:24Ils s'ennuient. Ils n'ont pas de distraction.
01:11:26C'est West Side Story. On se retrouve dans des bandes.
01:11:28On fait des bêtises.
01:11:30Ça a parfois des conséquences épouvantables.
01:11:32Mais nous pouvons aussi
01:11:34nous souvenir des propos d'Emmanuel Macron.
01:11:36Exactement.
01:11:38Ils ne sont pas partis en vacances.
01:11:40La culture de l'excuse,
01:11:42c'est quoi ?
01:11:44La culture de l'excuse,
01:11:46c'est refuser d'assumer ses responsabilités.
01:11:48C'est le refus de l'autorité.
01:11:50C'est le refus de l'autorité de l'État.
01:11:52C'est le refus de tout ce qui fonctionne
01:11:54et qui fait fonctionner un pays, un État.
01:11:56Moi, je suis désolé.
01:11:58Si on sort du délai routier,
01:12:00par exemple,
01:12:02quelqu'un dans le sud de la France,
01:12:04qui, avec un bateau à moteur puissant,
01:12:06décide d'aller à 40 nœuds,
01:12:08à 60 à l'heure,
01:12:10à 30 mètres de la plage et qui tue un baigneur,
01:12:12est-ce que c'est un accident ?
01:12:14Est-ce que c'est un accident ?
01:12:16Bien sûr que non, ce n'est pas un accident.
01:12:18Ce n'est pas un accident. C'est criminel.
01:12:20Quelqu'un qui fait une roue arrière avec une moto
01:12:22et qui va brûler un passage piéton
01:12:24le matin à l'heure de l'entrée des classes,
01:12:26est-ce que c'est un accident ?
01:12:28Dans le cas du fils de M. Allénault
01:12:30qui était tué à Avenue Bosquet,
01:12:32quelqu'un qui vole une voiture
01:12:34qui décide sciemment de percuter
01:12:36à vive allure un scooter
01:12:38qui est arrêté à un feu rouge
01:12:40et qui tue le fils d'Allénault,
01:12:42est-ce que c'est un accident ?
01:12:44Ce n'est pas un accident, c'est un meurtre.
01:12:46Il faut arrêter de toujours,
01:12:48avec cette espèce de sémantique polie,
01:12:50vouloir sous-qualifier les choses.
01:12:52Aujourd'hui, une voiture, une moto,
01:12:54un bateau, ça peut être une arme par destination.
01:12:56Ce n'est même pas sous-qualifier les choses
01:12:58dans le cadre des rodéos urbains.
01:13:00Marc Baudrier s'est même parfois glamourisé
01:13:02ces pratiques-là.
01:13:04On se souvient d'ailleurs de cette réalisatrice.
01:13:06Il y a une responsabilité
01:13:08de la gauche,
01:13:10de la politique, de nos responsables politiques
01:13:12et de nos responsabilités de gauche
01:13:14en particulier, qui me paraît
01:13:16écrasante. Cette réalisatrice,
01:13:18de fait, elle est accompagnée
01:13:20par tout un monde politique.
01:13:22Christiane Taubira, on s'en souvient,
01:13:24en 1980,
01:13:26lorsque la gauche est arrivée au pouvoir,
01:13:28elle a complètement désorganisé la magistrature
01:13:30et organisé le gauchissement
01:13:32du recrutement des juges.
01:13:34Tout ça a été écrit, documenté depuis très longtemps.
01:13:36Et aujourd'hui,
01:13:38cette culture de l'excuse,
01:13:40elle irrigue complètement tout le milieu judiciaire
01:13:42et elle fait des ravages.
01:13:44Or, c'est la responsabilité de l'État
01:13:46de protéger les citoyens.
01:13:48C'est même sa première responsabilité,
01:13:50bien avant de faire
01:13:52un tas de tâches, bien avant
01:13:54l'enseignement, par exemple.
01:13:56C'est de faire en sorte que les gens ne perdent pas leur enfant
01:13:58ou leurs parents pour des raisons
01:14:00idiotes.
01:14:02Et là, l'État
01:14:04est complètement défaillant, à la fois
01:14:06parce que les députés
01:14:08n'ont pas voté de loi suffisamment sévère,
01:14:10parce que les gouvernements ne les appliquent pas
01:14:12et parce que nous n'avons plus
01:14:14les moyens, ensuite, d'emprisonner
01:14:16les gens. Je rappelle qu'Emmanuel Macron
01:14:18avait prévu
01:14:20d'augmenter les places de prison
01:14:22de 15 000 places en 2017
01:14:24et qu'on en est aujourd'hui à 5 000.
01:14:26On n'atteindra pas les 15 000 places
01:14:28qui étaient promises pour 2027.
01:14:30C'est vrai qu'on vous dira que les maires des communes ne veulent pas
01:14:32également que des prisons
01:14:34s'implantent dans leurs communes.
01:14:36Bref, c'est un autre débat.
01:14:38C'est vraiment une fausse excuse.
01:14:40Vous, non, mais effectivement,
01:14:42certains...
01:14:44Je voulais dire que même si on se place
01:14:46dans cette inversion
01:14:48des valeurs et qu'on considère
01:14:50que le délinquant
01:14:52est plus important
01:14:54que la victime, même
01:14:56sous cet angle-là, sous ce prisme-là,
01:14:58c'est une erreur d'être contre la prison.
01:15:00Vous parliez tout à l'heure,
01:15:02comme j'en parlais, de l'état des prisons
01:15:04qui, effectivement, est tellement
01:15:06abominable
01:15:08que les gens y arrivent avec des casiers
01:15:10longs comme deux bras
01:15:12ou en ayant commis des délits
01:15:14très graves, puisque
01:15:16rappelez-vous, il y a eu une étude
01:15:18menée par l'Institut pour la Justice
01:15:20qui a été publiée en décembre
01:15:222023, chiffre du
01:15:24ministère de la Justice, 41%
01:15:26des condamnés
01:15:28à la prison ferme
01:15:30ne mettent jamais les pieds en prison.
01:15:32C'est le chiffre que je citais tout à l'heure.
01:15:34C'est précis, hein, c'est 41%
01:15:36corroborés par le
01:15:38ministère de la Justice.
01:15:40C'est comme ça que vous fabriquez
01:15:42des multirécidivistes,
01:15:44puisque, comme ils ne vont pas
01:15:46en prison, il n'y a pas de raison que ça s'arrête.
01:15:48Et donc un sentiment d'impunité, bien évidemment,
01:15:50derrière.
01:15:52Et j'ajouterais une chose, pour construire des prisons
01:15:54pour accueillir des détenus
01:15:56condamnés à des peines légères,
01:15:58ce n'est ni le même coût,
01:16:00ni les mêmes contraintes immobilières
01:16:02que des prisons de haute
01:16:04sécurité ou des prisons
01:16:06pour des condamnés à des peines longues.
01:16:08Ça coûterait aussi beaucoup moins cher.
01:16:10Tout simplement, il faudrait le vouloir.
01:16:12C'est vrai, alors, il y a deux problèmes.
01:16:14Il y a ceux qui sont condamnés à des peines de prison
01:16:16et qui ne les font pas, les chiffres fluctuent,
01:16:18mais c'est plus de 100 000. Et puis derrière, vous avez quand même
01:16:20les 200 000 personnes
01:16:22qui ont 20 cas au casier
01:16:24ou au-delà et qui, eux, n'ont même pas été condamnés.
01:16:26Et quand on sait que 5%
01:16:28des délinquants font 50%
01:16:30de la délinquance, on se rend bien compte
01:16:32qu'en réalité, en construisant
01:16:34quelques dizaines de milliers de places de prison,
01:16:36en les spécialisant, que l'on pourrait mettre
01:16:38un coup d'arrêt à au moins 50% de la délinquance.
01:16:40Ce sont des mathématiques.
01:16:42Il y a aussi un autre chiffre dans cette étude,
01:16:44c'est que ceux qui y vont vraiment
01:16:46font en moyenne 65% de leurs peines.
01:16:48Nous aurons l'occasion
01:16:50d'y revenir, bien évidemment,
01:16:52de suivre de très près l'évolution de cette affaire
01:16:54dans les prochains jours, des réactions politiques
01:16:56et également, à mon avis, le débat
01:16:58va se poursuivre. Je souhaitais, à présent,
01:17:00vous entendre sur cette terrible
01:17:02découverte. Encore, les corps des 6 otages
01:17:04enlevés lors de l'attaque terroriste du Hamas
01:17:06du 7 octobre en Israël ont été
01:17:08retrouvés dans la bande de Gaza.
01:17:10Une annonce de l'armée israélienne ce matin.
01:17:12Ersh Goldenberg-Pauline,
01:17:14Carmel Gat, Eden Yerushalmi,
01:17:16Alexander Lobanov,
01:17:18Almog Sarouzi et Ori Danino.
01:17:20Ce sont leurs noms.
01:17:22Joe Biden, le président américain, a promis
01:17:24deux vrais pour la libération de
01:17:26ce toujours retenu. Le Premier ministre
01:17:28israélien Benjamin Netanyahou,
01:17:30lui, a promis au mouvement terroriste,
01:17:32je cite, de lui régler son compte.
01:17:34Sarah Varney.
01:17:38C'est lors d'une opération spéciale de Tzahal
01:17:40que 6 otages ont été assassinés
01:17:42en captivité par les membres du Hamas.
01:17:44Les corps ont été retrouvés
01:17:46dans un tunnel à 20 mètres de profondeur
01:17:48à Rafah, à seulement un kilomètre
01:17:50du lieu où avait été sauvé un otage
01:17:52en début de semaine.
01:17:54Ils ont donc été brutalement assassinés
01:17:56peu avant l'arrivée des soldats israéliens
01:17:58qui tentaient de les sauver.
01:18:00Les terroristes les ont assassinés de sang-froid
01:18:02sans doute pour décourager
01:18:04Tzahal de lancer des opérations de sauvetage
01:18:06comme celle de la semaine dernière.
01:18:08Malgré ce drame, l'objectif
01:18:10de l'armée israélienne reste à changer.
01:18:12Tzahal a pour mission
01:18:14de tout faire
01:18:16et nous faisons tout pour ramener les otages.
01:18:18Encore une fois, c'est une mission
01:18:20extrêmement sensible
01:18:24et au-delà de cela, comme vous voyez,
01:18:26il y a des missions
01:18:28dans lesquelles nous arrivons
01:18:30à ramener et à sauver les otages.
01:18:32Le Premier ministre Benjamin Netanyahou
01:18:34a menacé ce dimanche
01:18:36de régler son compte au Hamas.
01:18:38Il estime qu'en tuant des otages,
01:18:40le mouvement islamiste palestinien
01:18:42ne souhaite pas d'accord pour un cessez-le-feu
01:18:44et la libération des otages israéliens
01:18:46en échange de prisonniers palestiniens.
01:18:50Emmanuel Macron a réagi
01:18:52il y a quelques minutes.
01:18:54Nous allons découvrir ensemble sa réaction
01:18:56sur les réseaux sociaux.
01:18:58Stupeur et indignation à la découverte
01:19:00des six otages tués par le Hamas à Gaza.
01:19:02Il faut immédiatement cesser le feu
01:19:04et la libération de tous les otages
01:19:06dont nos compatriotes
01:19:08Ouad Eyalomi et Ofer Calderon.
01:19:10La guerre doit s'arrêter.
01:19:12Avant de vous entendre,
01:19:14je vous propose d'écouter
01:19:16une autre réaction, celle de
01:19:18Benjamin Netanyahou.
01:19:24Alors qu'Israël mène
01:19:26des négociations intensives
01:19:28ces derniers jours avec les médiateurs,
01:19:30c'est un effort suprême
01:19:32pour parvenir à un accord.
01:19:34Le Hamas continue de refuser
01:19:36toutes les propositions.
01:19:38Pire encore, au même moment,
01:19:40le Hamas assassine six de nos otages.
01:19:42Quiconque assassine des otages
01:19:44ne veut pas d'un accord.
01:19:46Nous ne nous reposerons pas.
01:19:48Nous ne nous tairons pas.
01:19:50Nous vous traquerons.
01:19:52Nous vous attraperons
01:19:54et nous réglerons votre compte.
01:19:56On vient de l'entendre,
01:19:58Benjamin Netanyahou,
01:20:00après cette terrible découverte,
01:20:02reste sur sa ligne,
01:20:04une ligne dure, si je puis dire,
01:20:06alors qu'on sait, on l'a vu,
01:20:08il y a des appels à la grève,
01:20:10il y a eu des manifestations.
01:20:12Avec une dimension politique,
01:20:14quand on connaît
01:20:16la vie politique israélienne,
01:20:18croire qu'ils ne font ça que
01:20:20dans le souci de la vie des otages,
01:20:22c'est de la naïveté pure.
01:20:24Est-ce que Benjamin Netanyahou
01:20:26va pouvoir continuer
01:20:28aujourd'hui sur cette ligne ?
01:20:30Un mot sur la réaction
01:20:32d'Emmanuel Macron.
01:20:34C'est sa stupeur qui me stupéfie.
01:20:36Il ne s'attendait pas à ça
01:20:38de la part de gens du Hamas,
01:20:40tellement respectueux de la vie humaine
01:20:42et dont on sait qu'ils n'utilisent pas
01:20:44les vies
01:20:46des Palestiniens en premier
01:20:48pour se protéger.
01:20:50Il est stupéfait, c'est curieux.
01:20:52L'ordre dans lequel il fait
01:20:54ses demandes, c'est cesser le feu
01:20:56et libération des otages.
01:20:58C'est le contraire.
01:21:00Immédiatement,
01:21:02les opérations israéliennes
01:21:04s'arrêteraient.
01:21:06Mais ça, on ne le répète pas assez.
01:21:08Effectivement, la priorité reste
01:21:10de libérer les otages vivants.
01:21:12Un but très compliqué
01:21:14pour le moment à atteindre.
01:21:16Je le disais,
01:21:18la société israélienne
01:21:20commence à se diviser.
01:21:22Quelle est votre clé de lecture ?
01:21:24Le Hamas a pris
01:21:26250 otages.
01:21:28Un certain nombre ont été assassinés,
01:21:30exécutés, libérés.
01:21:32Aujourd'hui, il reste environ
01:21:34une centaine d'otages.
01:21:36La réalité, c'est que
01:21:38cette centaine d'otages,
01:21:40il n'y a sans doute pas plus de 25 ou 30
01:21:42qui sont encore vivants.
01:21:44Le Hamas se sert de ce chiffre de 100
01:21:46pour pouvoir laisser à penser
01:21:48qu'il a une monnaie d'échange.
01:21:50La semaine dernière,
01:21:52l'armée israélienne a libéré
01:21:54un bédouin qui était otage
01:21:56du Hamas depuis le 7 octobre.
01:21:58Ça a eu un effet considérable.
01:22:00Le Hamas, en conséquence,
01:22:02dès qu'il y a un risque de libération d'otages,
01:22:04il a exécuté les 6 otages dont on parle
01:22:06à bout portant, je crois,
01:22:08il y a 24 ou 48 heures.
01:22:10Cette seule information devrait scandaliser le monde entier.
01:22:12Or, je n'ai pas entendu
01:22:14le président Macron s'exprimer
01:22:16sur le rôle du Qatar, de l'Egypte ou de la Turquie.
01:22:18Pourtant, ces trois pays
01:22:20ont un rôle prédominant
01:22:22dans éventuellement une fin de conflit.
01:22:24Je rappelle quand même que
01:22:26la discussion actuellement entre Israël
01:22:28et le Hamas bute sur un point
01:22:30qui est très précis, qui est celui
01:22:32de ce qu'on appelle l'axe fidèle-égyptie
01:22:34qui est la route
01:22:36qui longe la frontière égyptienne.
01:22:38Cette route qui longe la frontière égyptienne
01:22:40a permis au Hamas, via
01:22:4270 à 150 tunnels,
01:22:44mais Israël a détruit au moins
01:22:469 tunnels qui étaient routiers,
01:22:48a permis au Hamas, évidemment, de faire rentrer
01:22:50des armes en quantité
01:22:52astronomique. Donc, il est fondamental
01:22:54pour Israël de contrôler
01:22:56cet axe pour éviter que des tunnels soient
01:22:58construits. Le Hamas
01:23:00s'y oppose. Assez bizarrement,
01:23:02l'Egypte s'y oppose aussi aujourd'hui.
01:23:04Donc, Israël, dans une situation
01:23:06où ils sont complètement coincés,
01:23:08c'est-à-dire que d'un côté, ils veulent récupérer
01:23:10évidemment leurs otages, d'un autre côté,
01:23:12s'ils arrêtent la guerre, le Hamas
01:23:14a quelque part en partie gagné
01:23:16et en même temps, ils ont une pression internationale
01:23:18qui leur dit, attention, pour récupérer
01:23:20vos otages, il faut vous arrêter.
01:23:22Ce qui est complètement dingue,
01:23:24c'est-à-dire qu'on se rend bien compte que la position
01:23:26d'Israël aujourd'hui est intenable. Dans le même temps,
01:23:28Judith l'a rappelé, mais c'est important,
01:23:30il y a une partie
01:23:32de la classe politique israélienne
01:23:34qui rêve que d'une seule chose,
01:23:36c'est d'être calife à la place du calife et que
01:23:38M. Netanyahou s'en aille pour lui prendre sa place.
01:23:40Donc à chaque prétexte,
01:23:42à chaque fois qu'ils estiment que le moment est venu,
01:23:44grève générale, manœuvre,
01:23:46manifestation, etc. Donc c'est une situation
01:23:48qui est extrêmement compliquée aujourd'hui
01:23:50pour Israël et
01:23:52on ne voit pas très bien quelle est l'issue parce que
01:23:54évidemment, la guerre ne peut pas s'arrêter
01:23:56parce qu'Emmanuel Macron le décrète
01:23:58ou parce que le Hamas le décide. La guerre peut
01:24:00s'arrêter aussi et surtout si les Israéliens
01:24:02récupèrent leurs otages vivants,
01:24:04là effectivement, elle s'arrêterait le lendemain.
01:24:06C'est la clé effectivement, la libération
01:24:08des otages bien évidemment. On va écouter
01:24:10Aurore Berger, ministre démissionnaire de l'égalité
01:24:12entre les femmes et les hommes. Elle s'exprimait justement
01:24:14sur la guerre à Gaza. Elle revenait notamment
01:24:16sur le 7 octobre. Écoutez-la.
01:24:20Le vrai point de déblocage de la situation
01:24:22humanitaire terrible à Gaza,
01:24:24c'est d'abord la libération des otages.
01:24:26Et beaucoup, malheureusement,
01:24:28aimeraient oublier cet
01:24:30enchaînement de responsabilités. Donc c'est un appel
01:24:32que vous lancez encore ce matin entre nous et Europe 1.
01:24:34Et à l'appel à la responsabilité
01:24:36des uns et des autres. Ensuite,
01:24:38ce qui est terrible, c'est les conséquences
01:24:40que ça a eues dans notre pays. Malheureusement, d'ailleurs,
01:24:42pas que dans notre pays, dans beaucoup de grandes
01:24:44démocraties. C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir
01:24:46immédiatement un mouvement qui aurait dû être
01:24:48un mouvement d'empathie au regard
01:24:50d'actes terroristes insupportables,
01:24:52on a eu un mouvement de regain
01:24:54d'antisémitisme.
01:24:56Le 7 octobre, effectivement,
01:24:58depuis regain d'antisémitisme, et puis aussi
01:25:00une guerre de communication aujourd'hui, comme si
01:25:02en France, mais également au niveau international,
01:25:04comme si ce 7 octobre n'avait jamais
01:25:06existé. Ça aussi, c'est important à souligner
01:25:08pour la part de
01:25:10certains, Marc Baudrier.
01:25:12Oui, on voit bien que
01:25:14ce conflit, il est importé en France
01:25:16à cause de la politique
01:25:18d'immigration qui a été menée dans notre pays
01:25:20depuis longtemps.
01:25:22Et donc, nous avons aujourd'hui
01:25:24des gens qui sont complètement
01:25:26alignés sur la position du Hamas
01:25:28et qui se croient
01:25:30finalement sur un terrain de conflit
01:25:32et s'en prennent à des innocents
01:25:34complets en France,
01:25:36tout en essayant de faire de l'agitation
01:25:38partout.
01:25:40On paye
01:25:42les rêves mondialistes de nos
01:25:44gouvernants depuis pas mal d'années
01:25:46qui, en France, vont entrer
01:25:48sans regarder n'importe qui.
01:25:50Je voulais également vous faire
01:25:52écouter cette réaction
01:25:54ce matin de Mohamed Sifawi. Pour
01:25:56recontextualiser, c'est un journaliste,
01:25:58écrivain, franco-algérien,
01:26:00qui est venu pour sa lutte contre l'islamisme
01:26:02et il a pointé du doigt vivement
01:26:04la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon,
01:26:06notamment, dans cette situation. Écoutez-le.
01:26:10Jean-Luc Mélenchon cherche la fragmentation
01:26:12de la société française. C'est un irresponsable
01:26:14égotique qui cherche la fragmentation
01:26:16de la société française. Et de ce point de vue,
01:26:18il est dangereux. Il est dangereux pour nous tous.
01:26:20Il est dangereux pour les musulmans
01:26:22parce qu'il les prend pour des idiots, il les manipule.
01:26:24Il est dangereux pour les juifs parce que
01:26:26il fait générer
01:26:28de l'antisémitisme. Il est dangereux
01:26:30pour la République parce qu'il la déstructure
01:26:32et la dévitalise. Il est dangereux
01:26:34pour le débat public parce que tout passe
01:26:36par l'outrance et par la provocation et la polémique
01:26:38depuis déjà plusieurs mois. Il est
01:26:40dangereux, enfin, pour les institutions républicaines
01:26:42parce qu'on voit,
01:26:44il fait partie de ceux qui
01:26:46arrivent aujourd'hui à
01:26:48mépriser
01:26:50la représentation nationale.
01:26:52Et, enfin,
01:26:54il a réussi un coup de maître.
01:26:56C'est qu'il a réussi à faire détester la gauche
01:26:58ou cette gauche-là plus
01:27:00qu'être détestée, plus que doit être détestée
01:27:02l'extrême droite.
01:27:06Alors, Mohamed Sifawi,
01:27:08c'est pas n'importe qui parce que
01:27:10Mohamed Sifawi, c'est un franco-algérien
01:27:12qui est arrivé en 1999 à la fin de la
01:27:14guerre civile en Algérie où il a été
01:27:16menacé. Il a été un des premiers
01:27:18en 2003. Il avait fait une vidéo
01:27:20à l'époque parce qu'il avait infiltré un mouvement
01:27:22terroriste. Il a eu un prix
01:27:24journalistique important. C'est quelqu'un qui s'est mouillé
01:27:26très vite et donc qui a été menacé et protégé très vite.
01:27:28Et c'est quelqu'un, il est proche de
01:27:30Manuel Valls, mais c'est quelqu'un qui a toujours eu
01:27:32un parler clair, un parler
01:27:34honnête et il est un des premiers à mettre
01:27:36en cause ouvertement le Qatar,
01:27:38le double de jeu du Qatar, en précisant
01:27:40que le Qatar, et bien derrière
01:27:42les grands sourires,
01:27:44il y avait un financement
01:27:46à fond perdu des frères musulmans et
01:27:48qu'il fallait quand même un tout petit peu s'y intéresser.
01:27:50On a mis 20 ans à découvrir qu'il avait raison.
01:27:52Mohamed Sifaoui, ce n'est pas quelqu'un qui dit n'importe quoi.
01:27:54Mohamed Sifaoui, c'est quelqu'un
01:27:56qui s'est mis en danger pour dire
01:27:58la vérité et qui, ce qu'il dit
01:28:00sur Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui,
01:28:02doit s'inscrire dans une suite de positions
01:28:04qu'il a prises et je partage totalement ce qu'il dit.
01:28:06Il s'est exprimé également sur
01:28:08Rima Hassan. Écoutez-le.
01:28:13Pourquoi Rima Hassan est devenu
01:28:15l'égérie de la France insoumise ? Parce que
01:28:17tout simplement, Mélenchon l'a décidé
01:28:19et Mélenchon l'a décidé pour que la question
01:28:21israélo-palestinienne soit au cœur
01:28:23de la polémique franco-française
01:28:25et pour participer justement à
01:28:27fragmenter et cliver encore davantage
01:28:29cette société. D'une certaine manière, oui.
01:28:31Mais aujourd'hui, on voit Rima Hassan
01:28:33en roue libre, elle va tellement loin
01:28:35qu'elle commence à gêner, y compris
01:28:37ses propres camarades. On le voit
01:28:39que, dans leur attitude, ce n'est plus
01:28:41ce qu'ils exprimaient
01:28:43il y a de cela deux ou trois mois.
01:28:45Rima Hassan, c'est quoi ? Une ennemie de la République ? De la démocratie ? Une antisémite ?
01:28:47Pareil comme Mélenchon ?
01:28:49Pareil. Je m'étonne
01:28:51comment cette femme a pu être naturalisée
01:28:53française. Elle a été élevée dans ce que
01:28:55j'appelle l'idéologie des
01:28:57camps de réfugiés. C'est une
01:28:59idéologie victimaire.
01:29:01Il faut la connaître, elle est spécifique.
01:29:03Judith Vintreau, est-ce que vous rejoignez
01:29:05ce constat ? C'est-à-dire, au fond, Rima Hassan
01:29:07marionnette de Jean-Luc Mélenchon pour davantage
01:29:09fracturer la société ? Oui, tout à fait.
01:29:11Il le dit dans
01:29:13le Figaro Magazine, puisqu'il nous a accordé une interview
01:29:15à l'occasion de la sortie de son
01:29:17livre sur le
01:29:19Rambas plongé au cœur
01:29:21d'un groupe terroriste, qu'il faut lire
01:29:23absolument. Très bon livre.
01:29:25Très bien informé.
01:29:27Et effectivement, il
01:29:29décortique tout ça et ça
01:29:31conforte tout à fait ce que
01:29:33nous, journalistes politiques,
01:29:35avions observé.
01:29:37D'ailleurs,
01:29:39ce n'était pas très difficile au départ de l'observer
01:29:41puisque tout ça a été théorisé
01:29:43par Éric Coquerel
01:29:45notamment en 2017
01:29:47après l'échec de Jean-Luc Mélenchon
01:29:49qui dit, il nous a manqué, je ne sais plus si c'est
01:29:51300.000 ou 400.000 voix
01:29:53et ces voix-là, on va les trouver
01:29:55dans les banlieues. Et donc, c'est de là
01:29:57que date la
01:29:59stratégie élaborée
01:30:01avec l'accord, bien sûr, de Jean-Luc Mélenchon
01:30:03mais sous le haut patronage
01:30:05d'Éric Coquerel
01:30:07devant président de la commission
01:30:09des finances de l'Assemblée nationale
01:30:11qui
01:30:13considère
01:30:15que le moyen le plus sûr
01:30:17d'arriver
01:30:19à l'avènement de la France insoumise
01:30:21et de Jean-Luc Mélenchon, c'est de
01:30:23faire voter les quartiers
01:30:25parce que les quartiers votent très peu.
01:30:27La France insoumise
01:30:29rafle tous les sièges
01:30:31de députés en Seine-Saint-Denis par exemple
01:30:33mais en fait, le grand gagnant, c'est l'abstention
01:30:35donc il n'y a qu'eux qui se battent
01:30:37et comment rafler ce vote
01:30:39de ceux qui votent
01:30:41en utilisant
01:30:43ce discours
01:30:45en projetant la haine sur Israël
01:30:47en désignant Israël
01:30:49et les Juifs
01:30:51comme les responsables de tous les maux
01:30:53dont souffrent ces quartiers.
01:30:55Nicolas Sarkozy, un coffinier qui a également
01:30:57visé la France insoumise
01:30:59c'était vendredi dans les colonnes du Figaro
01:31:01l'extrême gauche dans notre pays ne veut pas gouverner
01:31:03il s'agit bien davantage à une tentative
01:31:05de coup d'État de la France insoumise
01:31:07que d'une volonté d'alternance
01:31:09démocratique face à une situation
01:31:11parlementaire impossible
01:31:13à dénouer. Il revenait sur la situation
01:31:15politique actuelle bien évidemment
01:31:17que nous avons largement commentée
01:31:19ce soir. Vous rejoignez également
01:31:21ce constat de Nicolas Sarkozy ou pas tentative de coup d'État ?
01:31:23C'est le terme adéquat ?
01:31:25Oui, je trouve que son analyse est assez
01:31:27juste
01:31:29à un double titre, c'est-à-dire qu'on voit
01:31:31bien qu'il y a une immense irresponsabilité
01:31:33chez LFI
01:31:35il y a presque un style d'être irresponsable
01:31:37ce qui ne prédispose pas tellement
01:31:39à l'exercice du pouvoir
01:31:41et puis il y a aussi
01:31:43une manière
01:31:45d'aller à la facilité
01:31:47parce que
01:31:49jouer sur
01:31:51l'antisémitisme c'est la facilité
01:31:53et une facilité
01:31:55qui ne peut rien donner de bon
01:31:57qui détruira tout sur son passage
01:31:59donc je crois
01:32:01que là-dessus l'ancien président
01:32:03a raison
01:32:05et c'est quand même assez
01:32:07éminable comme évolution quand il n'y a pas d'autres termes
01:32:09que celles qu'on assiste
01:32:11aujourd'hui à LFI
01:32:13ils ont quand même lors des élections
01:32:15fait le meilleur score
01:32:17et ils montrent un vrai visage
01:32:19qui est un visage
01:32:21d'autodestruction
01:32:23en même temps et de destruction
01:32:25d'à peu près tout sur leur passage
01:32:27donc je comprends
01:32:29la perplexité du président, c'est assez
01:32:31difficile de leur donner le pouvoir
01:32:33parce qu'il ne resterait rien des institutions
01:32:35et nous verrons, nous en parlerons
01:32:37oui c'est dommage que le camp du président
01:32:39est encouragé mais Emmanuel Macron
01:32:41n'était pas forcément d'accord avec ses stratégies
01:32:43je parle plutôt de Gabriel Attal
01:32:45à faire barrage
01:32:47au Rassemblement National en faisant élire
01:32:49dans certaines
01:32:51circonscriptions des députés
01:32:53Nouveau Front Populaire
01:32:55voire LFI
01:32:57il nous reste un peu plus de 4 minutes
01:32:59un peu plus léger
01:33:01les prises de parole d'Anne Hidalgo
01:33:03alors que les Jeux Olympiques
01:33:05ont pris fin et que les Jeux Paralympiques
01:33:07battent leur plein
01:33:09la maire de Paris a accordé une interview
01:33:11à nos confrères de Ouest France
01:33:13et elle détaille notamment l'héritage des Jeux Olympiques
01:33:15qu'elle souhaite conserver dans la capitale
01:33:17et notamment les anneaux
01:33:19sur la Tour Eiffel
01:33:21qu'en pensent les parisiens ?
01:33:23on vous a posé la question, on verra également
01:33:25l'avis de Rachida Dati
01:33:27Rachida Dati, on écoute
01:33:31ce serait préférable de les enlever
01:33:33parce qu'une fois que les Jeux sont finis
01:33:35après la Tour Eiffel doit rester
01:33:37comme elle est, neutre, simple
01:33:39juste avec de la lumière
01:33:41je trouve que ça fait un peu tâche
01:33:43sur le monument
01:33:45et je trouve pas l'utilité
01:33:47de garder les anneaux dessus
01:33:49ça reste un ornement qui sert
01:33:51à célébrer un événement sportif
01:33:53et là l'événement sportif se clôture
01:33:55je trouve ça pas stupide
01:33:57mais je trouve ça un peu bizarre
01:33:59de vouloir les maintenir sur ces structures
01:34:01Rachida Dati, je vous le disais
01:34:03a réagi sur les réseaux sociaux
01:34:05à cette annonce d'Anne Hidalgo
01:34:07les Jeux Olympiques et Paralympiques
01:34:09sont un moment de joie
01:34:11qui rassemble tous les français
01:34:13la protection de notre patrimoine commun
01:34:15sur la durée les unit également
01:34:17la Tour Eiffel est un monument protégé
01:34:19rappelle-t-elle ?
01:34:21le respect de son geste architectural
01:34:23et toute modification substantielle
01:34:25une autorisation de travaux
01:34:27et une évaluation de l'impact
01:34:29conformément au code du patrimoine
01:34:31donc avant toute prise de décision
01:34:33et toute annonce en la matière
01:34:35il est important que toutes les procédures
01:34:37et consultations visant à la protection
01:34:39du patrimoine soient respectées
01:34:41une annonce finalement qui fait pchit
01:34:43d'Anne Hidalgo
01:34:45les Jeux Olympiques se sont
01:34:47très bien déroulés
01:34:49les Jeux Paralympiques partent très bien
01:34:51les séquences glorieuses sont même
01:34:53largement entamées
01:34:55c'est pas si fréquent
01:34:57les séquences glorieuses comme ça
01:34:59dans ces mandats
01:35:01pour qu'elles ne veuillent pas en conserver
01:35:03le souvenir et remarquer
01:35:05qu'elle prend la parole
01:35:07mais qu'elle n'est pas candidate à Matignon
01:35:09c'est quand même à saluer
01:35:11chez une socialiste
01:35:1350 km heure également
01:35:15elle veut limiter la vitesse
01:35:17sur le périph à 50 km heure
01:35:19par les Franciliens
01:35:21son obsession de légiférer
01:35:23sur la circulation automobile
01:35:25elle vient d'une erreur fondamentale
01:35:27qui a été faite par François Hollande
01:35:29en janvier 2017
01:35:31qui a donné les prérogatives de la circulation
01:35:33et du stationnement à la mairie de Paris
01:35:35ce qui aurait réclamé les maires de Paris depuis 20 ans
01:35:37ce qui leur était interdit, ce qui a permis à Mme Hidalgo
01:35:39de faire tout ce que l'on connait
01:35:41or aujourd'hui
01:35:43il suffirait d'ailleurs que si Emmanuel Macron
01:35:45était choqué
01:35:47par la politique de Mme Hidalgo
01:35:49il pourrait retirer les prérogatives de la voirie, du stationnement à la mairie de Paris
01:35:51donner la préfecture de police
01:35:53et on en s'en tirerait
01:35:55sur la périphérique, oui à 50 km heure
01:35:57sauf que sur le périphérique
01:35:59elle a trois problèmes
01:36:01le premier c'est que même si elle a le dernier mot
01:36:03en termes de décision
01:36:05le périphérique est utilisé aujourd'hui à 80%
01:36:07par des banlieusards
01:36:09donc là les communes hautes que Paris
01:36:11iront en justice et certains
01:36:13pour essayer de faire annuler ces décisions
01:36:15le troisième point, le plus important
01:36:17c'est que le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, avait prévenu
01:36:19que si jamais elle voulait passer en force
01:36:21sur le 50 km heure, que de toute façon
01:36:23comme c'est la préfecture de police de Paris
01:36:25qui règle les radars et qui éventuellement
01:36:27constate les infractions, qu'il ne serait pas
01:36:29forcément d'accord. Et puis dernier point
01:36:31elle aurait un nombre de recours
01:36:33incalculable puisque
01:36:35déjà les associations diverses et variées
01:36:37font la queue en prévenant que dès
01:36:39qu'elle déciderait de limiter le 50 km heure
01:36:41eh bien il bloquerait la décision
01:36:43donc madame Hidalgo
01:36:45sur sa décision, 50 km heure du périphérique
01:36:47c'est pas gagné. Pas gagné
01:36:49non plus comme les anneaux, donc finalement
01:36:51les annonces d'Anne Hidalgo
01:36:53pourraient faire cheat, je le répète
01:36:55Marc Baudrier peut-être pour conclure
01:36:57Oui on a l'impression vraiment d'une
01:36:59femme politique qui essaie d'exister
01:37:01qui essaie de tirer la corde
01:37:03et l'avantage des Jeux Olympiques
01:37:05la couverture à elle
01:37:07de plus possible
01:37:09et le plus longtemps possible avec ses anneaux
01:37:11sur la Tour Eiffel et puis quant au périphérique
01:37:13c'est vraiment
01:37:15un os pour les écologistes
01:37:17qui réclament ça
01:37:19depuis très longtemps mais
01:37:21en réalité ça va plutôt
01:37:23embêter les gens qui rendent des services
01:37:25à Paris, tous ceux qui ont besoin d'aller
01:37:27à Paris pour des raisons professionnelles
01:37:29notamment, y compris
01:37:31ceux qui réparent
01:37:33qui travaillent
01:37:35dans Paris
01:37:37tout cela est extrêmement
01:37:39idéologique et politique
01:37:41100% politique
01:37:43touche à sa fin, un grand merci
01:37:45à tous les 4, Judith d'Entremont merci
01:37:47Anne Coffinier, Marc Varneau
01:37:49Marc Baudrier, merci à tous les 4
01:37:51merci à Coralie de Leplace
01:37:53de m'avoir aidé à préparer cette émission
01:37:55l'actualité qui continue sur notre
01:37:57antenne dans un instant, l'édition de la nuit
01:37:59avec Adrien Spiteri
01:38:01je vous souhaite une excellente
01:38:03semaine sur notre antenne, je vous retrouve
01:38:05vendredi prochain, à très vite sur CNews
01:38:09Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org