Regardez Les pourquoi de l'info avec Florian Gazan du 02 septembre 2024.
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00:00Pourquoi de l'info, Florian Gazan, c'est aujourd'hui, on le disait tout à l'heure dans le journal, qui a rendu un hommage national à Éric Comines.
00:07C'est le gendarme tué à Mougins lundi dernier.
00:09Et vous allez nous expliquer ce matin pourquoi un hommage national, c'est différent des obsèques nationales.
00:15Oui Jérôme, mais avant les différences, parlons du point commun.
00:18Dans tous les cas, c'est le Président de la République qui en décide et par décret, en plus pour les obsèques nationales.
00:23Avec une exception quand même, si les obsèques sont les siennes.
00:26Évidemment, dans ce cas-là, c'est le deuxième homme le plus important de l'État qui en décide, il fallait le dire.
00:31Le Président du Sénat, autre point commun, il faut l'accord des familles pour les hommages nationaux.
00:37C'est pour ça qu'Alain Delon n'en a pas eu.
00:39Pour les obsèques nationales, seul le défunt peut s'y opposer.
00:42C'est pour ça que sous la Ve République, l'unique Président à y avoir eu droit, c'est Jacques Chirac.
00:46Les autres, De Gaulle, Pompidou, Mitterrand, Giscard, avaient fait inscrire sur leur testament qu'ils n'en voulaient pas.
00:51Et les différences, quelles sont-elles alors ?
00:53La première, c'est la prise en charge. Les obsèques nationales sont entièrement payées par l'État.
00:58Et ça peut être cher, pour vous donner un ordre d'idée.
01:00Les obsèques nationales du Général Leclerc, l'homme qui a libéré Paris, avaient coûté en 1947 l'équivalent de 25 millions d'euros.
01:0825 millions d'euros ?
01:10Ah oui, les invitations, tout ça.
01:12Pour rappel, le prix moyen des obsèques en France, c'est 3 800 euros.
01:16Pour les hommages nationaux, on sollicite des tiers, notamment les familles quand elles le peuvent.
01:21Donc, la première différence, c'est la prise en charge. Et quelle est l'autre différence ?
01:24L'autre, c'est qui y a droit ? Car là aussi, c'est très codifié.
01:27Les obsèques nationales sont réservés aux hautes personnalités de l'État,
01:30comme Léon Gambetta, le premier qui y a eu droit en 1883,
01:34ou des hommes et des femmes qui ont marqué l'histoire de notre pays,
01:37par le rapport culturel, le cas de Colette, la première femme à avoir eu droit à ses honneurs en 1954,
01:43ou par leur bravoure, comme le dernier en date à avoir eu des obsèques nationales en 2008,
01:47Lazare Ponticelli, le dernier poilu de 14-18.
01:50Et donc, les hommages nationaux, c'est pour les autres ?
01:52C'est un peu ça. Ils sont apparus avant les obsèques nationales, à la Révolution française.
01:55A l'origine, ils sont exclusivement réservés aux militaires morts au service de la France,
02:00comme l'adjudant Comines, avec un protocole assez précis.
02:03C'est pour ça, d'ailleurs, que pour Johnny Hallyday, comme on voulait quelque chose d'un petit peu différent,
02:06on a appelé ça un hommage populaire.
02:09L'hommage national, aujourd'hui, on l'a étendu aux civils connus, style Charles Aznavour,
02:13ou inconnus, comme le professeur Samuel Paty.
02:15Et il faut le dire, le président Emmanuel Macron souffre d'une hommage nationalite aiguë.
02:2030 cérémonies depuis son arrivée à l'Elysée, c'est deux fois plus que François Hollande,
02:24et sept fois plus que Nicolas Sarkozy.
02:26Manifestement, le président Macron a moins de mal à trouver des hommages nationaux que des premiers ministres.