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« Ce qu’on faisait sur la plage en Guadeloupe, on l’a carrément ramené ici. Rien n’a changé. » Dinah, alias la boss des bokits, cuisine aujourd'hui cette spécialité guadeloupéenne en métropole ! ✨ Didi Bokit

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00:00Tout le monde nous connaît en tant que marchand de sorbet, de Boquit en Guadeloupe.
00:05Et maintenant, on a décidé de ramener ça sur Paris.
00:07Le Boquit est le mail le plus populaire en Guadeloupe.
00:10Sandwich par excellence que tu trouveras partout.
00:12Soit du poulet, soit un complet, soit de la morue.
00:15En Guadeloupe, si tu y vas, t'es obligé de manger un Boquit.
00:17C'est comme si tu vas en Italie et tu manges pas de pizza ou tu manges pas de pâtes.
00:21On va dire la boss des Boquits, c'est Didi.
00:24Non, je rigole, mais c'est vrai, je fais des Boquits depuis toujours.
00:28Sur la plage de Sainte-Anne, toute mon enfance, c'était notre vie, quoi.
00:31En fait, ce qu'on faisait sur la plage de Sainte-Anne en Guadeloupe,
00:34on l'a ramené carrément ici.
00:36Rien n'a changé.
00:37Ici, on est dans le QG des Boquits, à Didi Boquit.
00:40C'est un restaurant familial.
00:42Vous allez retrouver tout ce qui est spécialité de la Guadeloupe.
00:45Les Boquits, les agoulous, sans oublier le sorbet coco ou bien maracuja.
00:50La photo que vous voyez ici, là, c'est notre camion sur la plage de Sainte-Anne.
00:55C'est ma mère.
00:56Tout le monde l'appelait Doudou.
00:57Et ici, c'est moi.
00:58Ça fait toujours chaud au cœur.
01:00Comme ça, on n'oublie pas d'où on vient.
01:01Tout le monde peut faire une pâte à Boquits.
01:03C'est simple.
01:04Il y a de la farine, de l'eau, le sel et de la levure.
01:07On fait le mélange.
01:08Il faut bien pétrir sa pâte.
01:10Si on veut avoir un bon résultat, il faut y aller comme on dit.
01:13Au temps de l'esclavage, les Boquits, c'était pour satisfaire la fête de tout le monde.
01:18Il n'y avait pas grand-chose.
01:20Il y a de la farine.
01:21Eh bien, allez-y, on fait une pâte.
01:23Une fois que la pâte est pétrie, vous prenez des petites parts.
01:26Et ensuite, on étale.
01:28Mon huile, elle est déjà chaude.
01:30Et je fais gonfler.
01:31Il faut que l'huile soit chaude, bien chaude.
01:33À la bonne température, pour que le Boquit ne puisse pas rester longtemps.
01:37Sinon, elle va boire de l'huile et ce ne sera pas bon.
01:40S'il y en a trop, c'est bourratif.
01:42Elle gonfle.
01:43Elle change de forme.
01:44Ton Boquit, il va rester deux minutes.
01:45Deux minutes de cuisson, c'est bon.
01:47Voilà.
01:48En deux minutes, il est prêt.
01:50Regarde comment il est beau.
01:51Là, maintenant, on peut couper et garnir.
01:53Il n'y a pas beaucoup de mie.
01:54Comme ça, ça descend tout seul après.
01:57Aux Antilles, ces poulets sont chers.
01:59C'est la meilleure.
02:00Dans ma famille, depuis trois générations, on n'a jamais mangé de porc.
02:04Donc, pour nous, arriver ici, c'était une évidence.
02:08On propose la viande à l'ail.
02:10Ce qui permet aussi que toutes les populations puissent goûter à ce qu'on fait.
02:15Un peu d'exquisité.
02:16Tomate, salade verte.
02:17Et voilà.
02:18Votre Boquit est prêt, madame.
02:20Bon appétit.
02:22Moi, je connais ça depuis les Antilles.
02:24Je fais des Boquits de temps en temps à la maison.
02:26J'ai vu ça, j'ai dit, je vais venir manger ça.
02:28Et avec la sauce des Antilles.
02:29Sauce chien.
02:30Je sais déjà, l'odeur, elle me dit que c'est bon.
02:32Tout à l'heure, je disais, un kebab, m'en mieux.
02:34Tout est bon.
02:35Même les frites, ce n'est pas des frites McDo.
02:37Sauce maison, je ne sais pas exactement ce qu'il y a dedans, mais elle est délicieuse.
02:39On a envie qu'il y en ait partout.
02:41Mais on est de Grenoble et il n'y a rien du tout qui ressemble.
02:43Et là, on va finir le repas avec un incroyable sordet coco préparé sur place.
02:49C'est une tradition antillaise.
02:51Et c'est fidèle.
02:52Vraiment, je ne m'attendais pas.
02:53J'étais un peu sceptique.
02:54C'est incroyable de pouvoir regoûter ça en métropole.
02:56C'est la glace la plus populaire chez nous.
02:58C'est notre glace traditionnelle.
02:59Partout où tu iras, tu auras du sordet coco.
03:01Le matin, je me souviens, ma mère, elle nous prenait vers 4-5 heures du mat.
03:06Et on partait dans tout le quartier pour aller récupérer des noix de coco.
03:10Sur tous les cocotiers.
03:11C'était vu comme une corvée avant.
03:13On passait l'été à faire ça.
03:15Sur la plage, on tournait tout le temps.
03:16Ça prend une sacrée ampleur.
03:18J'ai du monde de Clermont qui est venu.
03:20Des gens d'Alsace.
03:21Des gens de Marseille.
03:22De Nice.
03:23C'est un bonheur.
03:24Un bonheur.
03:25Un bonheur pour moi.
03:26Un bonheur pour nous.
03:27On est en plein Paris.
03:28On prépare un sordet coco.
03:29Moi, je suis arrivée ici.
03:30Je suis venue avec ma sorbetière.
03:32Avec l'idée de faire découvrir le sordet coco.
03:35Le bouquin.
03:36À toute communauté.
03:37Il n'y a pas que la communauté antillaise.
03:40On a l'impression qu'on fait quelque chose d'important.
03:42Il faut exporter.
03:43On ne peut pas rester seulement à notre petite communauté.
03:46Il faut s'élargir.
03:48Je pense qu'un jour, même aux Etats-Unis,
03:50on va pouvoir faire découvrir le fameux bouquin dans la Guadeloupe.
03:54Je pense que le rêve de beaucoup de personnes,
03:56c'est de réussir à ouvrir un commerce en métropole et en Guadeloupe.
04:00Quand quelqu'un vendait des bouquins,
04:01c'est qu'il n'avait pas forcément les moyens
04:03ou bien les diplômes d'aller travailler dans un bureau
04:05ou d'avoir un salaire comme tout le monde.
04:08Nous qui y baignons depuis petit,
04:10on sait comment ça se passait et comment c'était vu avant.
04:12Quand tu es allé à l'école,
04:13la fiche que tu remplissais,
04:14on te disait quel est le boulot de tes parents.
04:16Mes copains, ils écrivaient à ma mère,
04:18les secrétaires, les RH, les comptables.
04:21Et moi, je venais, je disais, ma mère vendait des bouquins.
04:24Ça faisait un peu tâche.
04:26Aujourd'hui, je me suis rendu compte
04:28que ma mère avait déjà la vision d'entreprendre depuis des années.
04:32Pour moi, c'est comme si je ne sais pas faire autre chose que les bouquins.
04:36Et pourtant, je fais autre chose.
04:38Mais les bouquins, pour moi, c'est primordial.
04:40Parce que j'ai baigné là-dedans.
04:42Et j'ai vu, par exemple, les touristes
04:44qui venaient sur la plage de Saint-Anne,
04:46comment ils aimaient les bouquins, qu'ils appréciaient.
04:49Donc, je me suis dit, moi, je viendrai à Paris pour faire les bouquins.
04:52C'est à partir de là qu'elle a commencé à insérer l'idée dans la tête
04:55de faire un restaurant à Paris.
04:57Au début, j'écoutais, mais ça rentrait là, justement.
05:00Ça ne sortait de l'autre côté.
05:01On a tellement fait ça qu'on était aux Antilles
05:03que pour moi, c'est fini.
05:05J'ai quitté les Antilles, j'ai quitté la Guadeloupe.
05:07Force est de constater qu'on peut quitter le bouquin,
05:10mais le bouquin ne nous quitte pas.
05:11Je me souviens, lorsqu'il est parti,
05:13quand il m'a appelée pour la première fois,
05:15la première question que je lui ai posée,
05:17« Combien de camions de bouquins que t'as déjà rencontrés? »
05:20Il m'a dit, « Mais non, maman, ça lui va trop fort! »
05:22Mais moi, je n'avais aucune idée.
05:24Je ne savais pas que c'était un truc qui n'était pas facile.
05:26Mon rêve s'est réalisé à tel point que mes amis en Guadeloupe me disent,
05:31« Ah, Dina, tu le disais tout le temps.
05:34T'as réalisé ton rêve. »
05:35Et c'est vrai, c'est un rêve que j'avais depuis mon jeune âge.
05:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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