Sophie Taillé-Polian, députée "Écologiste et social", était en direct dans le Déj' Info ce lundi 2 septembre.
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00:00Ce n'est pas une question de personne en réalité, je n'ai absolument rien, je ne vois aucune hostilité à Thierry Baudet en tant que personne,
00:08mais de qui tiendrait-il sa légitimité ? Du président de la République ? Exclusivement.
00:13Or le président de la République et sa politique ont été défaits dans les urnes.
00:18Donc comment pourrait-il faire, comment pourra-t-il faire, lui qui n'est pas connu,
00:24qui n'a pas de rapport de force, qui vienne de son action antérieure, de soutien dans la population ?
00:30Comment pourrait-il faire pour imposer à un chef de l'État qui n'a pas envie de changement,
00:34le changement que les Françaises et les Français attendent ?
00:37Moi, c'est ma réflexion.
00:39Je ne serais pas la première fois qu'un homme inconnu ou peu connu du grand public accède à Matignon.
00:47Bien sûr, mais en général, cela se fait en plein accord avec un président qui est doté d'une légitimité démocratique forte.
00:54Or là, la légitimité démocratique de M. Macron à mettre en œuvre des politiques, elle est extrêmement mise à mal.
01:03Il a été défait par deux fois de suite dans des élections, dont les dernières, les législatives qu'il a lui-même provoquées.
01:10Donc moi, je dis quelles seraient les marges de manœuvre de M. Baudet pour mettre en œuvre une politique que les Français attendent.
01:16C'est une politique de rupture.
01:18Et on sait qu'il y a des éléments très importants qui sont extrêmement majoritaires parmi les Françaises et les Français,
01:24notamment la progression de la réforme des retraites ou l'augmentation des salaires.
01:28Du coup, dans le cas de Baudet, vous n'attendez même pas de voir le programme, par exemple ? Vous censurez tout de suite ?
01:37Écoutez, de toute manière, nous, nous avons été très clairs.
01:40Il nous semble que la légitimité, la logique institutionnelle, la logique des urnes, la logique démocratique donnait au Nouveau Front populaire
01:48le droit à tenter une expérience dans la recherche de compromis, mais en partant de son programme.
01:56À partir du moment où ce n'est pas le cas, ça nous met dans une position, je dirais, d'opposants malgré nous.
02:01Bon, donc après, M. Baudet, nous ne le connaissons pas. On verra ce qu'il dit s'il est nommé.
02:07S'il nous disait abrogation de la réforme des retraites, s'il nous disait augmentation des salaires et rétablissement des services publics,
02:14mais ce ne sera pas le cas. Nous le savons bien parce que c'est ce que ne veut surtout pas le président de la République.
02:20Le problème dans lequel nous sommes aujourd'hui, c'est bien plutôt l'instabilité provoquée par le refus d'Emmanuel Macron de prendre acte du résultat des élections.
02:31Donc ça, c'est valable pour Thierry Baudet, c'est valable également pour Bernard Cazeneuve, j'imagine ?
02:37Tout à fait. C'est la même logique qui ne découle pas d'une personnalité ou d'une autre, mais qui découle d'une orientation politique qui sera imprimée par le nouveau Premier ministre.
02:50Et qui ne peut être incarnée, selon vous, que par Lucie Castex ?
02:53En réalité, qui ne peut certainement pas être incarnée par une personnalité qui n'a pas, de par son expérience, de par son vécu, de par ses actions antérieures, de légitimité propre.
03:06Et c'est tout à fait le cas de M. Baudet, de M. Cazeneuve et encore plus de M. Baudet que personne ne connaît.
03:13Donc il tiendrait l'intégralité finalement de sa nomination des mains de M. Macron.
03:18Donc ça en ferait, j'ai rien contre lui encore une fois, et c'est un homme éminemment respectable, mais une marionnette d'Emmanuel Macron.