Olivier Faure invité de franceinfo soir

  • il y a 2 semaines
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, est l'invité de franceinfo soir le 2 septembre 2024 pour évoquer la situation politique

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00:00France Info soir, l'invité, Agathe Lambret.
00:05Bonsoir Olivier Faure, bonsoir Agathe Lambret, vous êtes premier secrétaire du Parti Socialiste
00:11et nous avons aujourd'hui une nouvelle piste pour Matignon, le nom du président du conseil
00:15économique, social et environnemental Thierry Baudet est pressenti, alors il est réputé
00:21proche des partenaires sociaux, on dit que c'est un homme de dialogue, il s'était
00:25opposé à la loi immigration, c'est difficilement contestable pour vous cette fois non ?
00:30Son CV n'est pas contestable, vous venez de rappeler ses états de service et donc
00:36j'entends ce qu'il est, je le connais très peu mais surtout je ne sais pas quelles sont
00:42les options politiques qu'il défend, on veut depuis des jours et des jours tourner
00:47autour de la question du qui et la réalité c'est que les français s'intéressent essentiellement
00:52à pourquoi faire.
00:53C'est à dire que selon le programme de Thierry Baudet, si c'est élu, vous pourriez le censurer
00:58lui aussi ?
00:59La réalité c'est qu'on nous donne des noms et nous on veut un projet, mais la réalité
01:08si on revient d'un instant sur ce qui s'est passé depuis le 7 juillet, le 7 juillet vous
01:11avez un vote avec une majorité relative accordée au Front Populaire, le Front Populaire a une
01:18candidate et nous avons aussi un projet que nous avons planté pendant l'élection.
01:22Nous sommes les seuls à présenter en fait ces trois éléments qui sont essentiels en
01:26démocratie.
01:27Mais vous n'avez pas de majorité absolue pour mener à bien votre projet, les autres
01:30reconnaissent qu'ils ne l'ont pas non plus, est-ce que vous reconnaissez que vous allez
01:33devoir discuter, vous mettre autour de la table, par exemple sur la réforme des retraites
01:38?
01:39Mais sur la réforme des retraites c'est un peu particulier parce que là pour le coup
01:41il y a une majorité à l'Assemblée, il y a une majorité dans le pays qui sont très
01:45claires.
01:46Donc il n'y a pas besoin de se poser beaucoup de questions sur cette réforme-là.
01:49En revanche, pour le reste j'entends très bien que...
01:52La réforme des retraites pour vous il faut l'abroger forcément, on ne pourrait pas la
01:55geler comme le réclame Jérôme Guelch qui souligne que vous n'avez pas gagné, vous
02:00n'avez pas la majorité absolue, donc est-ce que ce ne serait pas logique plutôt de la
02:03suspendre et de discuter avec les partenaires sociaux si Thierry Baudet par exemple se lançait
02:06dans une telle entreprise ?
02:07Est-ce que vous y participeriez ?
02:08Je vous rappelle que la réforme des retraites a été adoptée par 49-3, qu'il y avait
02:12une majorité à l'Assemblée pour la repousser dès cette époque, qu'aujourd'hui cette
02:15majorité est évidemment hostile à cette réforme des retraites, que dans l'opinion
02:21publique 93% des Français la réprouvaient.
02:24Donc je souhaite que l'on puisse commencer par abroger cette réforme et ensuite réfléchir
02:29aux moyens du financement de nos retraites par d'autres canaux que ceux qui avaient été
02:33utilisés à l'époque.
02:34Ça c'est le premier point.
02:35Ensuite, je n'ai pas de raison particulière de dire de faire le procès a priori de Thierry
02:40Baudet.
02:41Une chose c'est que je ne connais pas son projet, quel est le projet sur lequel il
02:45viendrait à Matignon.
02:46Je ne sais pas qui sont ses soutiens.
02:48Il n'a pas été soutenu par une coalition et donc à partir de là, c'est très compliqué
02:53de donner une réponse.
02:54Lucie Castex n'est pas non plus soutenue par une coalition, elle n'a pas de majorité
02:59absolue comme Thierry Baudet.
03:01Non plus.
03:02La réalité, c'est qu'il y a une force qui est arrivée en tête et c'est le Front
03:05populaire.
03:06Et donc la logique aurait voulu qu'on commence par le commencement.
03:09Et la logique républicaine, la logique de toutes les démocraties européennes, c'est
03:13de nommer dans le camp qui a gagné l'élection ou qui a remporté le plus grand nombre de
03:18suffrages.
03:19Néanmoins, un profil issu de la société civile comme Thierry Baudet, est-ce que ça
03:24va dans le bon sens pour vous ?
03:25Vous mettiez en avant le fait que Lucie Castex était la candidate de la société civile
03:29organisée.
03:30Ça aussi, c'est un bon point pour ce type de profil.
03:32Mais je ne contesterai jamais le profil de Thierry Baudet.
03:35Je trouve qu'il a un parcours qui plaide pour lui.
03:38Il a été patron de l'AMGEN, Mutuel de l'éducation nationale.
03:41Il a ensuite été patron de la mutualité française, puis patron du Conseil économique
03:45et social et environnemental.
03:47Donc, tout ça plaide pour lui.
03:49Il a aussi mené des conventions citoyennes qui n'ont pas toujours eu le destin qu'elles
03:54auraient dû avoir.
03:55Mais ça, c'est du fait du chef de l'État.
03:58Donc, tout ça plaide pour lui.
03:59Je ne dis pas que son profil est un profil qu'il faut rejeter, évidemment.
04:03Donc, si demain, il est nommé, vous êtes prêts à discuter avec lui et discuter aussi
04:07avec les Républicains autour de la table, avec d'autres partis ?
04:09Vous êtes prêts à discuter ?
04:10Mais quel que soit le nom qui me sera suggéré, je ne me prononcerai jamais sur les noms.
04:17Je me prononcerai uniquement sur les projets.
04:19Si ces gens-là nous disent qu'on abrogera la réforme des retraites, on fera en sorte
04:23que les salaires soient augmentés, le SMIC et au-delà, faire en sorte que l'on puisse
04:27avoir des services publics qui fonctionnent, qu'on puisse rétablir la police de proximité
04:31pour permettre à la tranquillité publique de refaire son apparition dans les quartiers
04:37qui sont aujourd'hui délaissés.
04:38Si on peut expliquer tout ça, par exemple, et engager la transition écologique...
04:42Votre programme, rien que votre programme.
04:44Mais ce n'est pas rien qu'on programme.
04:45C'est un peu intransigeant.
04:46Jérôme Guedj dit qu'on pourrait envisager un gel et pas une abrogation.
04:50Vous, vous dites qu'il faut l'abrogation de la réforme des retraites.
04:52Vous n'êtes pas vraiment ouvert à la discussion.
04:54Mais il y a des sujets sur lesquels...
04:55C'est du jamais vu de revenir sur une réforme des retraites.
04:57François Mitterrand l'avait fait, mais François Hollande avait dit qu'il le ferait.
05:00Et finalement, il ne l'a pas fait.
05:02Comme vous le dites, en fait, François Mitterrand l'avait fait.
05:04Et ça coûte de l'argent.
05:05Ça coûte de l'argent.
05:06Il y a des choix politiques qui peuvent être faits dans la vie.
05:08Et on peut choisir le fait de supprimer une réforme injuste.
05:11Et ce n'est pas la première fois qu'on supprimerait une réforme injuste
05:13pour aller vers une réforme qui permette plus de justice sociale.
05:16Donc, oui, je défends sur cette question-là une forme d'intransigence,
05:21comme vous le dites, parce qu'il y a eu non seulement...
05:25Le vote des Français est très clair sur cette question,
05:27que les forces politiques, bien au-delà de la gauche,
05:30sont associées à cette question et qu'il y a là une volonté évidente de changement.
05:34Sur le reste, est-ce qu'on est d'accord pour dire qu'il y a des compromis qui sont nécessaires ?
05:38Bien sûr qu'il y a des compromis nécessaires.
05:39Personne n'a jamais dit le contraire.
05:40Si vous écoutiez Lucie Casté depuis plus d'un mois,
05:44elle n'a cessé de dire et même d'écrire aux chefs de groupe à l'Assemblée
05:48en leur disant « je suis prête à entrer en dialogue avec vous »
05:50parce que personne n'a de majorité absolue.
05:52Ça suppose donc qu'on trouve des compromis
05:54et qu'on puisse avancer, mais sur une base qui doit être celle du Front Populaire.
05:59Mais elle n'est pas isolée à gauche, Lucie Casté,
06:01justement sur cette éventuelle capacité à discuter au-delà de la gauche ?
06:05Est-ce que vous avez vraiment l'impression que, notamment la France Insoumise,
06:08est prête à discuter ?
06:09Mais vraiment, vous ne lisez pas.
06:11Parce que si vous aviez lu le courrier adressé par Lucie Casté...
06:14Oui, je vous parle de la différence entre Lucie Casté et...
06:16Mais ce courrier, il est signé par qui ?
06:18Il est signé par Lucie Casté et par les quatre chefs de groupe à l'Assemblée.
06:22Et donc, ça engage non seulement Lucie Casté,
06:25mais aussi le groupe Insoumis, le groupe Socialiste,
06:27le groupe Communiste et le groupe Vert.
06:29La volonté de chercher des compromis, parce que, à l'évidence,
06:32personne ne peut expliquer qu'il peut s'engager tout seul
06:35à aller sur tout le programme, avec le programme,
06:37puisque nous n'avons pas de majorité.
06:38Et que nous, de surcroît, nous avons expliqué
06:40que nous n'utiliserions pas le 49-3.
06:42Olivier Faure, si on se permet d'en douter,
06:44c'est parce que vous êtes même de la gauche,
06:46j'ai l'impression qu'entre vous, vous avez du mal à trouver des compromis.
06:48Emmanuel Macron a reçu Bernard Cazeneuve ce matin.
06:52Son nom, ce n'est toujours pas imposé pour Matignon.
06:54Est-ce que c'est vous qui l'avez tué politiquement ?
06:57Non, mais vous me prêtez un pouvoir que je n'ai pas.
07:01Je ne nomme ni ne dénomme qui que ce soit.
07:03Vous l'avez soupçonné de vouloir prêter allégeance au président.
07:06Vous avez laissé entendre que vous pourriez le censurer.
07:09Est-ce que, finalement, vous n'avez pas...
07:11J'ai toujours dit la même chose, je n'ai jamais parlé de Bernard Cazeneuve.
07:13En particulier, j'ai dit que nous censurerions
07:15toute forme de prolongation du macronisme.
07:18Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que...
07:21Bernard Cazeneuve a toujours dit qu'il mènerait une politique de gauche.
07:24Il n'a jamais dit qu'il mènerait une politique macronienne.
07:26Mais moi, je ne sais pas très bien ce que Bernard Cazeneuve aurait obtenu
07:29s'il avait dit, je reviens avec la liste des courses
07:32et que, en fait, voilà ce que je vais faire
07:34et voilà ce sur quoi j'ai un accord du président de la République.
07:36Il aurait mis tout le monde d'accord,
07:38y compris celles et ceux qui, par le passé, l'ont contesté.
07:42La question n'est pas une question de personne.
07:45La question, encore une fois, c'est une question de fond.
07:48Est-ce que nous allons être fidèles
07:50aux électeurs qui nous ont fait confiance le 7 juillet ?
07:53Parce que, je le rappelle quand même,
07:55on a demandé aux Français de se mobiliser comme jamais.
07:57Et si maintenant, on leur explique que
07:59voter ou pas voter, c'est la même chose,
08:01parce que de toute façon, on ne tiendra jamais compte
08:03de leur avis et qu'on fera de toute façon
08:05ce qu'il avait été prévu de faire,
08:07alors, je vous le prédis,
08:09ce ne sera pas difficile de le comprendre,
08:11il y aura demain plus de gens qui s'abstiendront,
08:13y compris moins de gens qui organiseront
08:15le front républicain
08:17et vous aurez ce que tout le monde a cherché
08:19à empêcher cette fois-ci,
08:21vous aurez, à un moment, la victoire de l'extrême droite
08:23faute de combattants.
08:25Là, Olivier Faure, il y avait une personnalité de gauche
08:27qui était pressentie pour Matignon.
08:29Nous ne nous donnons pas les moyens
08:31de gouverner, a déploré la semaine dernière
08:33la socialiste et élue Hélène Joffroy,
08:35que vous connaissez bien.
08:37En fait, Olivier Faure, est-ce que, comme les Républicains,
08:39vous ne voulez pas gouverner ?
08:41Vous ne voulez pas vous abîmer ? Vous voulez vous préserver ?
08:43C'est ça ?
08:45Il faut que je le dise, mais je viens de dire exactement l'inverse.
08:47Je viens de dire que le Front Populaire
08:49veut gouverner.
08:51Que nous voulons gouverner, nous avons un projet,
08:53une majorité relative et une candidate.
08:55Et Bernard Cazeneuve, il n'est pas de gauche pour vous ?
08:57Il ne peut pas porter un projet de gauche ?
08:59Il est de gauche ou pas, Bernard Cazeneuve ?
09:01Bien sûr qu'il est de gauche. Je dis simplement que
09:03Bernard Cazeneuve, je ne sais pas ce qu'il veut porter,
09:05je ne sais pas ce qu'il peut obtenir
09:07et ce que je dis simplement, c'est que je ne vois pas
09:09très bien pourquoi on ne s'engage pas
09:11toutes et tous derrière Lucie Casté,
09:13derrière le Front Populaire, pour obtenir quelque chose.
09:15Mais parce que d'autres à gauche, comme Anne Hidalgo,
09:17comme Raphaël Glucksmann, disent qu'il faut rassembler.
09:19Anne Hidalgo, par exemple, jugeait que
09:21l'option de Bernard Cazeneuve à Matignon était
09:23crédible et sérieuse.
09:25Est-ce que vous êtes en train d'exploser
09:27à gauche ?
09:29Je ne vois pas pourquoi on exploserait.
09:31Et qu'est-ce qui est crédible ? En fait, ce qui est crédible,
09:33c'est d'avoir suffisamment de
09:35soutien pour tenir tête
09:37au chef de l'État. Si vous êtes dans une
09:39situation où vous êtes en train
09:41de morceler la gauche, vous n'avez aucune chance
09:43de lui tenir tête, parce que vous serez dans ses propres mains.
09:45Donc si vous ne voulez pas être dans les mains du chef de l'État,
09:47il faut maintenir l'unité de la gauche
09:49pour qu'elle puisse avancer, créer un rapport de force
09:51et sur cette base-là, bâtir des compromis.
09:53Et est-ce que vous la maintenez, cette unité, Olivier Faure ?
09:55Parce que vous dites que la gauche n'explose pas.
09:57On peut en douter, quand on écoute ce qui s'est
09:59passé à Blois ce week-end,
10:01ça a marqué les esprits, les socialistes
10:03se réunissaient quand la gauche fait huer.
10:05La gauche écoutait ce moment à Blois.
10:07L'idée que Bernard Cazeneuve
10:09ou d'autres,
10:11Karim Bouamrane ou d'autres,
10:13puissent accepter
10:15d'être Premier ministre dans ces conditions
10:17pour non pas assurer
10:19la stabilité du pays, mais pour assurer
10:21la continuité de la politique
10:23d'Emmanuel Macron. Et bien moi je vous le dis,
10:25ça ce n'est pas acceptable
10:27et nous ne l'accepterons pas.
10:29Et vous ne l'accepterez pas.
10:31Voilà, on entend la députée du Nouveau Front Populaire
10:33Clémentine Autain qui fait
10:35une sorte de procès d'intention à Bernard Cazeneuve
10:37et à Karim Bouamrane.
10:39Que faites-vous, vous, à ce moment-là ?
10:41Vous êtes chef de la famille politique ?
10:43Oui, c'est un meeting du Front Populaire,
10:45vous avez raison de le rappeler.
10:47Si l'extrait avait été complet, là il ne l'est pas,
10:49c'est que, en fait, c'est
10:51le chef de l'État qu'elle fait siffler
10:53et ensuite elle dit qu'aucun
10:55homme politique de gauche ne peut
10:57accepter d'être l'otage,
10:59prisonnier du chef de l'État
11:01parce qu'il n'aurait pas les moyens
11:03de mener une politique de gauche.
11:05Elle n'a jamais réclamé d'être prisonnier
11:07du chef de l'État.
11:09Vous regrettez de ne pas être intervenu à ce moment-là,
11:11Olivier Faure ?
11:13Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
11:15J'étais à la tribune,
11:17on a des gens différents qui prennent la parole,
11:19qui s'expriment, je m'en suis expliqué avec elle ensuite,
11:21je lui ai dit que ce n'était pas forcément très adroit
11:23et ni même très agréable
11:25que de venir dans un sénacle
11:27socialiste, parler des socialistes de cette façon-là,
11:29mais je ne vois pas
11:31de quoi il faudrait... Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
11:33Que j'interrompe le meeting ?
11:35Que je dise maintenant on s'en va ?
11:37Vous êtes chef de la famille politique de la gauche,
11:39vous auriez pu intervenir en rassembleur
11:41Mais c'est ce que j'ai fait,
11:43je suis intervenu ensuite,
11:45j'ai dit en fait ce qu'il en était,
11:47j'ai dit que nous n'avions pas d'abord
11:49à être nous-mêmes dans la supposition,
11:51moi je ne savais pas si Barack Obama avait été
11:53vraiment candidat pour Matignon ou pas,
11:55je ne savais pas ce qu'Emmanuel Macron
11:57pouvait être amené à faire,
11:59et qu'il ne fallait pas se prêter à ce jeu,
12:01c'est un jeu qui est essentiellement fait pour diviser les socialistes.
12:03Et quand je vois aujourd'hui,
12:05qu'on nous explique qu'en réalité la décision de Thierry Baudet
12:07aurait été prise mercredi
12:09ou jeudi dernier,
12:11c'est-à-dire bien avant ce meeting, bien avant
12:13Blois, bien avant que les socialistes ne se réunissent,
12:15je dis quand même, on n'est pas obligé
12:17de devenir à chaque fois
12:19les fers-valoirs de la Macronie,
12:21et de le laisser jouer avec nous comme un chat
12:23qui jouerait avec son jouet entre ses pattes.
12:25Vous pensez que c'était un leurre pour vous piéger ?
12:27Vous pensez que c'était pour diviser la gauche ?
12:29On n'est pas obligé de se laisser piéger,
12:31on n'est pas obligé à chaque fois de courir
12:33après tous les hochets qui nous sont tendus.
12:35Et la réalité, elle est simple,
12:37c'est si vous voulez gouverner
12:39et imposer un rapport de force
12:41à Emmanuel Macron, vous devez le faire
12:43avec l'ensemble de la gauche.
12:45Si vous êtes vous-même, et c'est d'ailleurs ce que j'ai dit dans le meeting,
12:47j'ai dit, j'ai pris mon propre exemple,
12:49j'ai dit imaginez que ce soit moi qui soit appelé
12:51par Emmanuel Macron, et qu'il me dise « Allô Olivier, est-ce que tu voudrais pas être ? »
12:53Et que je disais « Oui, ok, je suis Premier ministre. »
12:55Est-ce que vous pensez sincèrement
12:57que, venant tout seul, sans avoir le soutien
12:59de quiconque, et que j'explique
13:01qu'avec mes petits bras, je vais réussir
13:03à plier la volonté du chef de l'État,
13:05est-ce que quelqu'un, sincèrement, pense que c'est possible ?
13:07La réponse, chacun la connaît,
13:09c'est non. Parce qu'il n'y a pas de possibilité
13:11d'engager quoi que ce soit
13:13sans rapport de force. Et le rapport de force,
13:15c'est l'unité de la gauche qui le permet,
13:17et c'est la raison pour laquelle je la défends.
13:19Ça n'est pas simplement pour défendre tel ou tel profil,
13:21mais Bernard Cazeneuve,
13:23s'il veut le soutien de la gauche,
13:25qu'il vienne la rencontrer et qu'il vienne dire
13:27ce qu'il défend. Moi, je n'ai pas entendu de Bernard Cazeneuve.
13:29Il a été contre le Front Populaire,
13:31il est ensuite venu,
13:33il ne m'a pas appelé, il ne m'a pas dit ce qu'il voulait.
13:35Donc j'ai de l'amitié pour
13:37Bernard Cazeneuve parce que nous avons partagé
13:39de longs combats ensemble. Je n'ai rien contre lui,
13:41simplement je dis qu'on ne peut pas
13:43vouloir s'engager dans ce type
13:45de mission sans s'assurer que derrière,
13:47on a les soutiens nécessaires.
13:49C'est comme ça qu'on arrive à convaincre, c'est comme ça qu'on arrive
13:51à gagner, et le chef de l'État est trop
13:53malin pour qu'on le laisse jouer.

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