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L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, parle de la course à Matignon : «On est en train de ruiner la légitimité de la fonction présidentielle».

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Transcription
00:00Oui, enfin, même plus que grotesque, ça devient dramatique.
00:04Mais c'est la conséquence de cette dissolution qui n'aurait pas dû avoir lieu,
00:12qui n'aurait pas dû en plus avoir lieu dans les circonstances où elle a eu lieu,
00:16avec une campagne raccourcie qui a duré trois semaines.
00:21La dissolution, c'est une arme de dissuasion.
00:25C'est donc quelque chose qu'on n'utilise pas,
00:27sauf si le gouvernement est renversé.
00:30Mais ça sert à dissuasion vis-à-vis de l'Assemblée.
00:34Si vous renversez le gouvernement, vous risquez de retourner devant les électeurs.
00:38Ça n'était pas le cas.
00:39Donc on a commencé par trahir l'esprit des institutions.
00:44Ensuite, on a encore trahi l'esprit des institutions
00:47en ne respectant pas une règle élémentaire du parlementarisme.
00:53Je rappelle que la Vème République, qu'on le veuille ou non, est un régime parlementaire,
00:57puisque le gouvernement est responsable devant l'Assemblée
01:01et que le gouvernement peut dissoudre l'Assemblée.
01:05Donc ça, c'est le propre d'un régime parlementaire.
01:08Donc on a trahi à nouveau l'esprit des institutions
01:12en ne convoquant pas à l'Élysée les principaux responsables de la coalition
01:19en nombre de sièges, en leur demandant un nom.
01:23Après, ils étaient capables ou pas.
01:25S'ils n'étaient pas capables, on passait à autre chose.
01:27Et s'ils en étaient capables, le Président de la République se devait de le nommer.
01:32– Qu'est-ce que vous êtes en train de nous dire, Henri Guaino ?
01:34Lucie Castex devrait être à Matignon ce soir ?
01:36Depuis un bon moment déjà ?
01:37– Ou même, il aurait pu décider de nommer Mélenchon parce qu'il était le…
01:41Mais la question n'est pas de savoir si ça nous plaît.
01:45La question n'est pas de savoir si ça plaît au Président de la République.
01:47Le Président de la République n'est pas là pour prévenir une motion de censure.
01:52Il est là pour tirer les leçons de ce qui vient de se passer
01:58et de façon arithmétique.
02:00La question est celle du nombre de sièges.
02:02On sait bien qu'il n'y a pas de majorité.
02:04Il n'y a qu'une chose qui est certaine dans ce qu'ont dit les Français.
02:07C'est plutôt deux choses.
02:09Un, ils ne veulent plus du tout qu'il soit de droite, de gauche ou d'ailleurs.
02:14Ils ne veulent plus que les choses continuent comme elles continuent depuis 40 ans.
02:18Et deuxièmement, ils ont voté une motion de défiance au Président de la République
02:23et à sa majorité relative.
02:25Donc le Président de la République, il n'est pas là pour choisir le Premier ministre
02:29qui lui plaît dans ces circonstances-là.
02:31Il n'est pas là pour choisir celui qui éventuellement ne sera pas renversé.
02:35Il n'est pas là pour composer sa propre coalition.
02:38Il est là pour en tirer les conséquences et c'est à l'Assemblée.
02:41Il est là pour que ça tienne.
02:43Non, non, non, non, non, non, non.
02:46Je suis le dernier remarque.
02:49Dans les circonstances qui sont celles-ci, il n'est pas là pour que ça tienne.
02:55Il désigne quelqu'un et c'est à l'Assemblée à décider si elle s'en sert ou pas.
03:01Une fois qu'elle aurait fait la démonstration que cette solution n'était pas possible
03:06et tout le monde sait que très probablement le gouvernement aurait été censuré,
03:11alors à ce moment-là, il a les mains un peu plus libres et c'est plus légitime.
03:15Là, on est en train de ruiner la légitimité de la fonction présidentielle.

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