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La présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse appelle les partis d'opposition à se hisser "à la hauteur de la situation" pour débloquer la situation politique en France. Elle souhaite un gouvernement en mesure de faire des économies et redresser les comptes publics. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-05-septembre-2024-7049080

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00:00Et l'invité du grand entretien est donc la Présidente Les Républicains de la région
00:05Île-de-France.
00:06Amis auditeurs, amies auditrices, vos questions, réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application
00:12de France Inter.
00:13Valérie Pécresse, bonjour !
00:15Bonjour !
00:16Et bienvenue à ce micro, on va évoquer avec vous les dossiers qui concernent votre région,
00:21la rentrée scolaire, l'accessibilité dans les transports en commun, les retombées des
00:26Jeux Olympiques et Paralympiques, mais d'abord, évidemment, la situation politique en France
00:32qui n'a toujours pas de Premier Ministre ce matin.
00:35Vous étiez à ce micro le 5 août dernier, il y a donc un mois pile, et vous nous aviez
00:42dit « si j'avais été élue Présidente de la République, j'aurais sans doute choisi
00:46Xavier Bertrand à Matignon ». Vous le redites ce matin, Valérie Pécresse, ce serait la
00:52bonne personne au bon endroit ?
00:54Ecoutez, ce n'est pas moi qui choisis le Premier Ministre, parce que comme vous l'avez
00:58compris, le Président de la République est une autre personne.
01:01Le sujet aujourd'hui, il est très clair, c'est qu'il y a une majorité de blocage
01:07au Parlement.
01:08Une majorité de blocage, c'est une situation qu'on n'a jamais connue, il n'y a plus
01:12de majorité d'action.
01:13Et aujourd'hui, on est dans une situation assez terrifiante où il faut trouver un Premier
01:20Ministre qui soit une personnalité d'assez large consensus pour faire une politique
01:25qui, elle, ne va pas être consensuelle.
01:27Parce que la situation de la France en termes financiers, vous le savez, est une situation
01:31extrêmement complexe, extrêmement délicate, et pour faire un budget pour le pays, il va
01:37falloir prendre des décisions difficiles, des décisions politiques.
01:42Donc on est dans une équation qui est extrêmement compliquée.
01:46Et là, on a aujourd'hui un certain nombre de partis politiques qui jouent la politique
01:51du pire.
01:52On ne peut pas jouer la politique du pire avec la France.
01:55Donc je crois qu'il faut absolument que les partis politiques aujourd'hui au Parlement
01:59se hissent à la hauteur de la gravité de la situation.
02:02Quand j'entends le Rassemblement National, pour ne pas le citer, dire qu'il va falloir
02:08pour qu'ils donnent leur non-blocage, puisque ce n'est pas un soutien, leur non-blocage,
02:14qu'il va falloir que le candidat s'engage à tripatouiller les scrutins, à faire de
02:20la proportionnelle pour, en réalité, les intérêts politiciens d'un parti politique,
02:25je leur dis que ce n'est pas à la hauteur des enjeux.
02:27Donc à un moment donné, il va falloir un Premier ministre à la France.
02:31Et il va falloir que les partis de gauche, comme du Rassemblement National, acceptent
02:36que ce ne soit pas forcément quelqu'un issu de leur rang, qui leur convienne.
02:39Hier, c'était l'option Xavier Bertrand, mais d'ores et déjà le RN et le NFP, le
02:45Nouveau Front Populaire, avaient prévenu qu'ils le censuraient.
02:49N'est-ce pas normal que le Président ait hésité à nommer un homme qui pourrait être
02:55censuré le lendemain de sa nomination ?
02:57Ce que je crois, c'est que les Français, eux, jugeront très sévèrement les partis
03:03qui prendront l'option de mettre la France dans le chaos.
03:07Et je pense que les Français sont inquiets, quel que soit leur vote aux législatives
03:13dernières, quel que soit le parti pour lequel ils ont voté, je pense qu'aujourd'hui
03:17ils sont inquiets.
03:18Je pense qu'ils veulent de la stabilité, je pense qu'ils veulent un budget, un projet
03:23de loi de financement de la Sécurité Sociale, ils veulent que la France soit gouvernée.
03:27Et il y a une vraie inquiétude aujourd'hui.
03:29Donc je pense que le parti qui choisirait, les partis qui choisiraient, de bloquer pour
03:35bloquer, parce que c'est bloquer pour bloquer, à un moment donné, ils bloquent des noms,
03:39mais en fait la personnalité du Premier ministre est beaucoup moins importante que la politique
03:44qu'il va faire.
03:45Et la politique qu'on va faire est une politique qu'on va faire sous pression, sous pression
03:51des organisations internationales, sous pression des milieux économiques et financiers.
03:56Pardon, mais de vous dire qu'au mois de juillet, déjà, l'activité en France a ralenti
04:02parce que les investisseurs se disent qu'on ne va plus créer d'emplois en France.
04:06Donc la situation, elle est gravissime.
04:08Donc à un moment donné, il faut arrêter de jouer et il faut être responsable.
04:13Et vraiment, j'en appelle à tous les parlementaires, il faudra à un moment donné s'entendre
04:17sur un nom.
04:18Et qu'est-ce qu'il faut comme politique pour la France ? Parce que c'est quand même
04:20le sujet.
04:21C'est la question.
04:22Vous le savez, le Nouveau Front Populaire, le groupe est arrivé en tête, estimait que
04:29c'était à lui de gouverner avec Lucie Castex à Matignon.
04:32Sur le fond de leur politique, ils veulent l'abrogation de la réforme des retraites,
04:37la hausse du SMIC, le retour de l'ISF pour ne prendre que quelques mesures.
04:40Il pourrait y avoir ça avec un Xavier Bertrand ou un Michel Barnier à Matignon, puisque
04:47maintenant on parle de Michel Barnier, ou c'est exclu ?
04:50Rétrospectivement, je pense qu'il y a eu une erreur d'analyse du président de la
04:54République à l'issue de cette dissolution ratée.
04:57Je pense qu'il faut que le président de la République change de méthode et qu'il
05:02accepte l'idée que le futur Premier ministre ne sera plus son collaborateur.
05:07Il n'est plus maître aujourd'hui du jeu.
05:09Et je pense rétrospectivement qu'il aurait sans doute dû, il y a quelques semaines,
05:16prendre le nom de Mme Castex, c'est effectivement le NFP et est effectivement la première coalition
05:20au Parlement.
05:22Dire à Mme Castex ou dire au Nouveau Front Populaire, écoutez, essayez d'avoir une
05:28majorité, vous êtes le premier groupe, essayez d'avoir une majorité, revenez, dites-moi
05:32si vous avez trouvé cette majorité de non blocage et si c'est le cas, je nommerai un
05:37Premier ministre issu du NFP.
05:40Pourquoi ? Parce que c'est comme ça que ça marche dans les démocraties parlementaires,
05:44dans les grandes démocraties parlementaires.
05:46S'il avait fait ça, on se serait rendu compte très vite que le NFP, en réalité, n'a
05:51pas la majorité, que la politique de gauche aujourd'hui, telle qu'elle est présentée
05:55par le NFP, c'est-à-dire effectivement, on va dire, une politique qui mènerait la
06:01France à la faillite économique, on n'a plus un rond, on n'a plus d'argent, voilà.
06:05J'ai dit en 2022 qu'Emmanuel Macron avait cramé la caisse, c'est la vérité, personne
06:09n'a voulu l'entendre.
06:10Vous le redites ce matin.
06:11Bien évidemment, et ça se voit aujourd'hui.
06:12Donc en réalité, cette politique, nous n'avons pas les moyens de la faire, il faut faire
06:16autrement.
06:17C'est-à-dire une politique à dimension sociale, mais avec des fondamentaux de droite.
06:22Je peux vous expliquer comment ça marche, mais c'est-à-dire une politique où, effectivement,
06:26on baisse des dépenses inutiles pour pouvoir redonner du pouvoir d'achat et que les Français
06:31aient des salaires qui augmentent, parce que c'est ça la grande aspiration aujourd'hui,
06:35des Français vivent dignement de leurs salaires.
06:37Mais la politique du NFP, il n'aurait pas trouvé de majorité.
06:40Mais si on leur avait dit, faites-le, faites ce gouvernement, allez-y, trouvez la majorité.
06:45En réalité, je pense que le Président serait beaucoup moins dans les cordes aujourd'hui,
06:49parce que la gauche, les électeurs de la gauche, auraient vu que finalement, on avait
06:55respecté leur vote, on avait donné sa chance au NFP, mais qu'il n'avait pas la majorité.
07:00Ce qui s'est montré, ce qui s'est dévoilé quand le NFP n'a pas pu faire élire un
07:07candidat de gauche à la présidence de l'Assemblée nationale.
07:09Sur la question des retraites, de la réforme des retraites, Dominique Seux disait avec
07:17quasi-certitude qu'elle ne sortirait pas indemne de la crise politique actuelle.
07:22Différents scénarios possibles, suspendre la réforme, la décaler, l'amender, la broger.
07:27Quelle est votre position sur le sujet ? Quelle doit être la position d'un futur gouvernement
07:37disons Barnier-Bertrand ou proche de votre famille politique ? On remet l'ouvrage sur
07:43le métier ou on ne touche à rien ? Vous savez, si je continue de faire de la politique aujourd'hui,
07:50c'est pour dire la vérité. Ce n'est pas pour dire aux Français ce qu'ils ont envie d'entendre.
07:54La réforme des retraites, elle a été mal comprise, elle a été mal expliquée. On peut
07:59toujours l'améliorer. Il y a forcément des aspects de cette réforme qui peuvent être
08:03encore améliorés, notamment pour les personnes qui ont des métiers pénibles, notamment pour les
08:07carrières longues. Donc oui, bien sûr, on pourra l'améliorer. Mais la vérité, la réalité, c'est
08:14qu'aujourd'hui, nous allons vivre plus longtemps. Et que quand on vit plus longtemps, on a besoin de
08:20sauver un régime de retraite qui va coûter plus cher en travaillant plus longtemps. Tous les pays
08:27du monde ont repoussé l'âge de départ à la retraite. Tous. D'ailleurs, autour de nous,
08:32les pays autour de nous qui ont la démographie la plus faible, je pense à l'Allemagne ou à
08:37l'Espagne, sont en train de passer aux 67 ans. Donc on ne peut pas nier cette réalité. Et la
08:44vérité, c'est que le rôle d'un gouvernement, c'est de sauver les retraites. Parce que les
08:47retraites, c'est un acquis social. Et c'est vraiment, voilà, c'est un pacte qu'on fait avec
08:53tous ceux qui travaillent. Vous avez dit Valérie Pécresse qu'il y avait des urgences. J'imagine
08:57que vous pensez aux finances publiques. Vous avez recité vos propres mots sur les caisses
09:02cramées. Elles sont dans un état préoccupant avec un nouveau dérapage de 16 milliards d'euros du
09:09déficit français qui pourrait atteindre 5,6% du PIB pour 2024. Rétablir les comptes, ça fait
09:17partie des priorités selon vous ? C'est au sommet de l'agenda ? La politique qu'il faut mener,
09:23d'abord il nous faut un budget pour 2025. Les services publics français, la France ne peut pas
09:29fonctionner sans budget. Donc il va falloir voter ce budget. Ou il va falloir en faire un. Ça va
09:33nécessiter des choix politiques. Quelle est la bonne politique, à mon sens aujourd'hui, qu'il
09:38faudrait faire ? Il faudrait faire une vraie révision des politiques publiques. Il va falloir
09:43faire des économies. Des économies tout en veillant à ce que ça se traduise par une baisse
09:51des charges pour augmenter les salaires et le pouvoir d'achat des français. Il y a une dimension
09:55sociale dans la politique qui doit être menée, qui est impérative parce que les français le
10:00demandent. Et aujourd'hui, on a des vrais sujets de vivre dignement de son salaire. Mais ça veut
10:05dire des coupes budgétaires, franches ? Et si oui, des coupes où ? Moins d'argent pour l'hôpital,
10:11pour l'école, moins d'argent pour la police, pour les collectivités ? À un moment, il faut bien le
10:16trouver quelque part si les impôts n'augmentent pas. Je vais vous dire aussi une autre chose.
10:20Aujourd'hui, la France d'en haut est bloquée. On a une démocratie dans laquelle le Parlement est
10:25bloqué. Donc le gouvernement qui va être élu va être essentiellement un gouvernement de gestion.
10:30Ce ne sera plus un gouvernement de réforme. Il ne pourra plus faire passer des grandes lois. Donc
10:35on a une démocratie d'en haut qui est bloquée. C'est le moment du lâcher prise de l'État. C'est
10:41le moment d'engager un grand mouvement de décentralisation vers les collectivités locales.
10:45Pourquoi ? Parce que nous, les collectivités locales, les régions, les départements, nous
10:50avons des majorités. Nous, nous fonctionnons tout à fait bien avec des personnalités qui sont en
10:55général assez expérimentées pour mener des vraies politiques. L'État dit que le dérapage,
10:59le dernier en date du déficit, c'est les collectivités. Alors ça, c'est une vaste
11:05blague, M. Demand. C'est une vaste blague. Je vous explique comment ça marche. En fait,
11:10en décembre 2023, l'État nous dit voilà mes prévisions de croissance. Et à partir de ces
11:20prévisions de croissance, voilà ce que vous allez toucher en termes d'impôts. Et donc nous,
11:25les collectivités, on abattit nos budgets 2024 sur ces prévisions de croissance de M. Bruneau,
11:30le maire du budget de l'État. Typiquement, pour la région Île-de-France, pour donner un exemple
11:35concret, l'État m'a promis 80 millions d'euros de TVA de plus que ce que je vais avoir. Donc,
11:42en août, j'ai reçu une notification de Bercy me disant « ah ben finalement, c'est 80 millions de
11:48TVA en moins, Mme Pécresse ». Donc évidemment, si mécaniquement, je continue mes dépenses,
11:53ça veut dire que j'aurais théoriquement un déficit de 80 millions d'euros. Mais ce n'est pas de ma
11:58faute, c'est de la faute des fausses prévisions de l'État. Et toutes les collectivités sont dans
12:03la même situation. Alors évidemment, quand on est la région Île-de-France, on a les épaules
12:07solides, on peut faire 80 millions d'économies en 6 mois. Mais une commune qui, elle, dépense,
12:12vous l'avez dit, dans des services de proximité avec des salaires, on ne va pas supprimer le
12:17chauffage, on ne va pas arrêter de payer les fonctionnaires. D'où ce déficit accru des
12:20collectivités locales. Mais qui est dû à quoi ? Qui est dû à une mauvaise anticipation des
12:24recettes. Et là encore, qui est dû aux mauvaises prévisions de croissance du gouvernement qui
12:28savait que ces prévisions de croissance, d'ailleurs, étaient excessivement optimistes.
12:32C'est comme ça que ça s'est passé.
12:33Valérie Pécresse, sur les salaires sur le SMIC, le NFP propose de le porter à 1600 euros. Gérald
12:41Darmanin a dit pendant l'été « l'augmentation du SMIC défendue par la gauche n'est pas un
12:45mauvais débat et nous aurions tort de l'écarter d'un revers de la main ». Vous en pensez quoi ?
12:51Mais je pense, moi, j'ai toujours défendu, vous ne vous en souvenez plus, mais dès 2022,
12:57j'ai défendu l'augmentation des salaires de 10% en disant qu'il faut que les salaires nets
13:02augmentent, il faut que les Français en aient davantage dans leur poche, il faut leur rendre
13:08l'argent, une partie de l'argent. C'est pour ça qu'il faut qu'on arrive à faire des économies
13:12budgétaires. Et là encore, je le dis, dans ma région, j'ai fait 400 millions d'euros d'économies
13:20budgétaires en 10 ans sur des politiques qui n'étaient pas efficaces. Il y a des politiques
13:24publiques qui ne sont que marginalement efficaces. Il y en a beaucoup. Et ces politiques, il faut
13:29apprendre à les supprimer. Et c'est pour ça que je plaide pour la décentralisation, parce qu'il y a
13:34beaucoup de doublons. Dans l'aide économique, dans les aides économiques aujourd'hui aux entreprises,
13:39dans les politiques de l'emploi, il y a des doublons. Donc donnons aux collectivités. Et si
13:45vous donnez aux collectivités, les politiques seront beaucoup plus efficaces. Aujourd'hui,
13:50nous avons en matière de politique du logement, en matière de politique de l'emploi, en matière
13:54de développement économique, la possibilité de reprendre la main. On passe au standard inter.
13:59Philippe, bonjour. Bonjour. Vous avez la parole et vous nous appelez des Alpes-Maritimes, je crois.
14:06Tout à fait. Je vous remercie de me donner la parole. Je vous en prie. Ma question est très
14:09simple. Il y a trois groupes qui, grosso modo, sont arrivés au même nombre de voix aux élections
14:15législatives. Et pour avoir un gouvernement stable, il faut simplement une promesse de non-censure
14:23automatique d'un gouvernement, quel qu'il soit. Pourquoi est-ce que le Centre plus les Républicains
14:30ne peuvent pas promettre, ne serait-ce que la moitié d'entre eux, ça suffirait de ne pas
14:38censurer automatiquement un gouvernement de gauche, c'est-à-dire mené par Lucie Castex,
14:42avec cette promesse de ne pas censurer automatiquement le programme qui est arrivé
14:47en tête et les législatives, on a un gouvernement stable, une arithmétique très simple.
14:52Merci Philippe pour cette question. Valérie Pécresse vous répond.
14:58Je crois qu'aujourd'hui, le programme qui est porté par le NFP, sous une domination intellectuelle de la
15:07France insoumise, n'est pas acceptable aujourd'hui pour la droite. Je crois qu'il ne l'est pas non plus,
15:12mais je ne parlerai pas pour eux, par le parti du Président de la République. Nous, ce que nous
15:18avons accepté, nous l'avons dit, c'est éventuellement la nomination d'un Premier ministre de gauche.
15:24À un moment, le nom de Bernard Cazeneuve est arrivé, et je crois sans me tromper que Gérard
15:31Larcher, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont dit que par principe, ils ne sanctionneraient pas
15:37une personnalité de gauche, à condition que celle-ci ne remette pas en cause un pilier fondamental
15:44pour nous de l'équilibre de la France et du pacte social français qu'est la réforme des retraites.
15:51Venons-en aux Jeux Paralympiques qui s'achèvent dimanche, fermant la parenthèse olympique parisienne.
15:59En mai dernier, le comité d'organisation des Jeux a publié les résultats d'une étude estimant à 9
16:06milliards d'euros les retombées économiques de l'événement en Ile-de-France, selon un scénario
16:10intermédiaire, je le précise. À ce stade, Valérie Pécresse, que pouvez-vous nous dire de ces retombées
16:16économiques ? Sont-elles aussi élevées qu'espérées ou sont-elles en demi-teinte ?
16:23Alors d'abord, ce qu'il faut dire, c'est qu'on a réussi les Jeux. Et ça, c'est quand même une formidable
16:27source de fierté. Je sais que, voilà, quand on fait quelque chose de bien, on n'en parle jamais, donc voilà,
16:32j'en parle, j'en parle parce que c'est quand même, ça doit être une source de fierté pour tous les
16:36Français, de se dire que quand on se met ensemble, et c'est peut-être une leçon aussi à retenir pour
16:41ce futur gouvernement, quand on se met ensemble et qu'on y va ensemble, pour la France, on gagne.
16:46Et on restera quelque chose de ça ? On a réussi les Jeux, mais maintenant, il faut réussir l'héritage
16:51des Jeux. Et c'est aujourd'hui en partie ma mission, c'est-à-dire les retombées économiques, les retombées
16:56sociales, les retombées touristiques. Donc, on s'y met. Dès ce matin, nous allons nous retrouver avec
17:08l'Association des Paralysés de France pour travailler ensemble sur ce projet qui doit être un
17:13héritage des Jeux, qui est un métro pour tous. La semaine prochaine, lundi prochain, avec Pôle
17:18Emploi, nous allons ouvrir une plateforme Mon Emploi après les Jeux, puisque nous avons des dizaines
17:24de milliers de Français qui sont venus travailler pour les Jeux Olympiques et il faut leur offrir un
17:28emploi, une formation, une carrière. Donc, on va lancer cela. Et par ailleurs, évidemment, il y a les
17:34retombées touristiques de long terme, de long terme des Jeux. Ces retombées économiques et touristiques,
17:40elles vont être importantes. Alors, sur le tourisme, j'ai très peu de doutes que nous allons connaître une
17:45vraie flambée touristique à l'issue de ces Jeux, parce que les images, les cartes postales que nous avons
17:51envoyées au monde étaient extraordinaires. Sur les retombées économiques, évidemment, la dissolution fait que
17:56tout cela est un petit peu en demi-teinte et un petit peu suspendu à la stabilité du gouvernement de la France.
18:01Vous avez annoncé, avant le début des Paralympiques, cette volonté de lancer le métro pour tous. Je rentre
18:10dans les détails. C'est un plan pour rendre le métro « historique » accessible aux personnes handicapées ou
18:18aux personnes âgées ou aux maires avec poussette. Il faut dire qu'on est très en retard par rapport à
18:23d'autres capitales. Ça a un coût. 20 milliards d'euros sur 20 ans. Vous voulez partager ce coût en trois.
18:32Un tiers pour la région, un tiers pour l'État, un tiers pour la ville de Paris. Réponse de la ville de Paris.
18:38Les transports sont une compétence de la région. Pécresse file la facture aux voisins pour éviter de la payer
18:43elle-même. Vous répondez quoi ? Que c'est indigne. C'est indigne parce qu'aujourd'hui, l'accessibilité, c'est l'affaire de tous.
18:52Dans les projets d'infrastructures de transport, ça ne se passe pas du tout comme ça. Les projets d'infrastructures
18:59de transport sont en général co-financés par l'État et la région, mais avec ce qu'on appelle une participation
19:06du bloc local. Le bloc local, c'est les villes et les départements. Chaque projet de transport est en général
19:11financé à hauteur d'un tiers par les départements. Mais je vais vous donner un exemple très concret.
19:15Mais Anne Hidalgo dit dans Brest France qu'il faut augmenter très fortement les impôts pour payer ça.
19:20Attendez, Monsieur Delannoye et Madame Hidalgo ont voulu que le tramway de Paris soit fait avant les tramways de banlieue.
19:28Et bien, ils ont payé la facture. Et donc, qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ont payé 60% du tramway.
19:33Donc quand il s'agit de faire un tramway, la ville de Paris est prête à payer 60% de la facture. Quand il s'agit de faire
19:38l'accessibilité du métro, elle n'est pas prête à payer ce que paye d'habitude le bloc local, c'est-à-dire un tiers.
19:43C'est inacceptable, c'est indigne. Et j'ajoute une chose, c'est que tout le monde comprend bien que l'accessibilité du métro,
19:49ce n'est pas seulement un travail qu'on va faire sur le métro. C'est aussi tous les trottoirs de Paris qu'il va falloir
19:54casser pour mettre des ascenseurs. La voierie est une compétence communale. Donc, bien évidemment, on ne peut rien faire
20:00sans la mairie de Paris et on ne pourra rien faire sans...
20:02La mairie de Paris dit qu'elle n'a pas un milliard par an. Voilà, je rends...
20:05Elle n'a pas un milliard par an, c'est 250 millions d'euros par an sur 20 ans. Écoutez, mettons-nous autour de la table
20:12et travaillons au moins à ce qu'on le réalise ce projet, à ce qu'on le fasse. Négocions. Mais dire, je ne mettrai pas un COPEC
20:19quand il s'agit de l'accessibilité. Pourquoi l'accessibilité est un sujet majeur ? On a déjà fait énormément. Là aussi,
20:26bon, on s'intéresse qu'aux trains qui n'arrivent pas à l'heure. Nous avons fait 300 gares accessibles en Ile-de-France.
20:33Nous avons multiplié par 5 l'accessibilité des transports. Nous avons rattrapé Londres. Nous sommes à 56% d'accessibilité sur toute la région.
20:39Mais le métro historique, lui, reste le point noir. Et il concerne le cœur de Paris. Il concerne les Parisiens.
20:46Sinon, il n'y aura plus de familles. Sinon, il n'y aura plus de personnes âgées qui pourront prendre les transports.
20:51Sur l'héritage matériel et symbolique des Jeux, la vasque, les anneaux sur la Tour Eiffel, vous êtes favorables à ce qu'il reste en place ?
21:00Moi, je trouve que ce serait assez logique qu'on garde les anneaux jusqu'à 2028, c'est-à-dire jusqu'à Los Angeles.
21:07Mais au-delà, je ne vois pas bien. On n'est pas non plus une grande enseigne de promotion des Jeux olympiques.
21:14On a eu les Jeux olympiques. On est la ville olympique jusqu'à 2028. Donc moi, ça ne me choquerait pas qu'il reste jusqu'en 2028.
21:20Par ailleurs, j'ai demandé à ce qu'on puisse garder aussi les agithos des Jeux paralympiques.
21:26J'ai même proposé, nous on n'est pas un monument historique, donc ça posera moins de problèmes, qu'on les mette sur la façade du conseil régional à Saint-Ouen.
21:36Parce que Saint-Ouen est une ville olympique et par ailleurs, ça nous obligerait sur cette question de l'accessibilité universelle de la région.
21:43Merci infiniment Valérie Pécresse d'avoir été à notre micro ce matin. Je rappelle que vous êtes la présidente Les Républicains de la région Île-de-France. Merci.

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