• il y a 3 mois
Avec plus de 100 000 abonnés sur Instagram, Sophie-Hélène Zaimi, jeune radiologue à l’hôpital Cochin, s’est créée une large communauté. Passionnée d’actualités médicales et toujours présente pour donner des conseils aux étudiants, elle est également la première à prendre la parole sur des sujets qui lui tiennes à coeur. Dans son livre « Docteure, médecine aux rayons X » elle raconte tout : ses études de médecine, les traditions carabines, le sexisme à l’hôpital, l’intelligence artificielle ou encore les désert médiaux. Rencontre avec une médecin engagée et brillante !

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Transcription
00:00« Docteur avec un E », je sais que le titre ne fait pas plaisir à tout le monde.
00:03Pour moi, ce qui est important, c'est qu'on donne la parole aux femmes,
00:07aux femmes médecins, parce que les femmes sont de plus en plus nombreuses
00:09dans la sphère médicale.
00:19La première partie, c'est les études de médecine avec mes témoignages personnels,
00:22des conseils pour les étudiants de la première année jusqu'à la fin de l'internat.
00:26Ensuite, la deuxième partie, c'est une vie à l'hôpital.
00:28Je parle un peu des traditions carabines, les deux sous d'une garde,
00:31être une femme médecin à l'hôpital.
00:32Ensuite, la dernière partie, c'est plutôt sur les défis de notre génération
00:36avec l'arrivée de l'intelligence artificielle,
00:37les modifications des rapports médecin-patient, les déserts médicaux,
00:41tous les problèmes politiques qu'il y a autour.
00:46Je trouvais ça intéressant, justement, d'avoir un double regard.
00:49Moi, avec ma caméra de médecin, étudiante en médecine,
00:52et d'avoir la caméra d'un moldeur médecine,
00:55parfois, ce que je dis est à l'opposé des dessins.
00:58Jules, il voit ça avec les clichés qu'il peut avoir sur les étudiants de médecine
01:02ou sur le monde des médecins en général.
01:03Et moi, je dis justement quelle est la réalité.
01:09La fait que les étudiants de médecine, quand ils sont en grève,
01:11ils mettent un brassard, ils sont toujours en train de bosser à l'hôpital.
01:14Le fait aussi qu'on est sous-payé pendant les études,
01:16que les études de médecine, c'est un certain budget.
01:18J'explique aussi que les déserts médicaux sont un peu le résultat des ingérences politiques
01:22et que c'est nous qui devons en payer les frais.
01:24Je parle aussi du burn-out, qui est un sujet tabou et qui est méconnu.
01:27Je parle aussi du fait d'être médecin sur les réseaux sociaux.
01:32Je sais que le titre ne fait pas plaisir à tout le monde.
01:35J'ai reçu quelques critiques de la part de certaines personnalités masculines.
01:40Pour moi, ce qui est important, c'est qu'on donne la parole aux femmes, aux femmes médecins,
01:44parce que les femmes sont de plus en plus nombreuses dans la sphère médicale
01:48et que les rapports entre collègues sont ainsi en train d'évoluer.
01:52J'ai entendu plein de filles qui ont été victimes de choses,
01:54mais qui n'osent pas en parler parce qu'elles ont peur d'être mal vues,
01:57elles ont peur qu'on invalide leur stage.
01:58Et moi, justement, j'ai voulu dépoussiérer un peu ces choses-là,
02:01qui ne sont pas des sujets faciles à aborder.
02:03Je sais que je ne me fais pas forcément des amies en faisant ça,
02:05mais pour moi, c'est important justement d'avoir un engagement
02:08et de défendre ma prise de position là-dessus.
02:13Mon compte, c'est vraiment une immersion dans la vie d'une jeune radiologue.
02:18D'abord, c'était pendant mes années d'internat.
02:20Je racontais comment se passaient mes gardes, comment ça se passait une semaine type,
02:23mais aussi de rappeler des choses pour ceux qui sont plus âgés.
02:26Des petits rappels de cours, avec des vidéos un peu didactiques, avec des images de radio.
02:30Parfois, je parle de faits d'actualité médicales,
02:33parfois, je pousse des coups de gueule,
02:34parfois, je parle de bien-être et de santé mentale.
02:39Je suis devenue addicte à l'actualité.
02:41J'aime beaucoup regarder ce qui se passe en France du point de vue politique,
02:44du point de vue culturel, du point de vue social.
02:47Quand moi, j'étais en médecine, en fait, j'avais des œillères
02:49et j'étais focus sur mes cours et je ne savais pas du tout ce qui se passait.
02:52Et donc, ce que j'essaye d'apporter avec ces informations d'actualité médicale,
02:56c'est d'ancrer les étudiants dans l'actualité,
02:58sans que ce soit vraiment réverbatif et ennuyeux.
03:04J'aimais bien l'ophtalmologie dans les livres,
03:06mais je trouvais qu'on était trop focus sur l'œil.
03:08J'aimais bien la dermatologie, mais c'était trop focus sur la peau.
03:11Je voulais continuer à faire de la médecine générale de tout le corps.
03:14Et ce qui est bien, c'est que le radiologue, une pierre angulaire dans la prise en charge du patient,
03:18c'est à partir des images que l'on voit que la prise en charge du patient découlera.
03:23L'IA, c'est un outil d'aide de diagnostic.
03:25C'est comme quand vous faites une recherche Google
03:27ou que vous faites une recherche sur le chat de GPT,
03:29vous lui posez une question, il vous répond.
03:30Pour le radiologue, c'est la même chose.
03:31On va demander à l'IA de compter les nodules dans un poumon
03:34et donc, l'IA va nous donner une réponse.
03:36Nous, on regarde l'examen et après, on regarde ce que l'IA a dit.
03:39Si on est d'accord avec l'IA, tant mieux, ça nous conforte dans notre diagnostic.
03:42Mais si on n'est pas d'accord avec l'IA,
03:44là, du coup, on va peut-être demander un avis à notre collègue.
03:47Il y a des études qui ont montré que l'IA seul, c'était bien,
03:50radiologue seul, c'était bien,
03:51et que les deux combinés, ça faisait un super médecin.
03:54Donc, il faut voir ça comme une innovation technologique
03:57qui va nous permettre justement de mieux prendre en charge les patients
04:01et non pas comme un outil de compétition qui va nous écraser.
04:04On n'est pas dans un film de science-fiction.
04:09Je me suis cassé le radius quand j'avais 11 ans à la patinoire avec mes potes.
04:13La fracture était déplacée, il fallait la réduire.
04:15C'était vendredi, en attendant le chirurgien,
04:16je passais tout le week-end avec mon attel à attendre d'être opérée.
04:19C'était vraiment difficile.
04:23Le succès n'est pas définitif, l'échec n'est pas fatal.
04:26Ce qui compte, c'est d'avoir le courage de continuer,
04:28et c'est une phrase que je me suis toujours répétée.
04:30Qu'on soit dans l'échec ou dans le succès,
04:32il ne faut pas se reposer sur ses lauriers
04:33et il ne faut pas non plus se lamenter dans les moments difficiles.
04:36Il faut apprendre à danser sous la pluie, comme disait Sénac.
04:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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