À Corbeil-Essonnes (91), le lycée Robert Doisneau, l'un des plus grands d'Île-de-France, est un vaste chantier. Élèves et professeurs dénoncent des emplois du temps sans queue ni tête, livrés à la toute dernière minute par la direction
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00:00En fait, là, on commence à 7h30 et on a 15 minutes pour manger.
00:03Je me dis peut-être que c'est un bug, mais j'ai pas l'impression que c'est un bug.
00:07Psychologiquement aussi, ça nous dérègle, on va dire, un peu comme ça.
00:10On n'a pas eu notre salle jusqu'à hier soir, vers 23h, donc c'est un peu compliqué pour aller en cours.
00:16C'est un peu chaotique parce que les emplois du temps, c'est galère.
00:19On ne connaît pas vraiment notre emploi du temps, on ne connaît pas nos salles.
00:22J'ai des trous pas possibles. Le mardi, ça va jusqu'à 7h de trou.
00:26Le lycée Robert Douaneau de Corbeil-Essonne, l'un des plus gros d'Île-de-France avec ses 3000 élèves,
00:31vit une rentrée très chaotique, avec des emplois du temps surréalistes,
00:35reçus à la toute dernière minute par les professeurs et les élèves.
00:39Il n'y a pas un collègue qui ne reçoit pas un texto, un mot d'un élève ou d'un ancien élève en disant
00:44« est-ce que vous saviez que ça allait bouger, on ne comprend pas, on ne peut pas manger ».
00:47On a un élève qui, trois fois par semaine, termine à 19h, qui a 20 minutes pour manger le lundi, le mardi,
00:54et qui, le jeudi, a 1, 2, 3, 4, 5 heures de trou.
00:59Il y a des élèves qui ont 5 heures de maths d'affilée dans une journée,
01:02et un collègue qui fait des cours à 35 et 4 heures d'affilée.
01:05On ne peut pas faire du bon boulot, ce n'est pas possible.
01:08Ce n'est pas habituel. On a été habitués à des rentrées vraiment qui se passaient très bien.
01:12Beaucoup de stress en plus, en fait, cet emploi du temps.
01:14On se dit qu'on va rentrer chez nous, il sera 20h, c'est bien couac.
01:17Après, ça arrive, ce n'est pas grave, mais il faut que ça se règle.
01:20L'éducation, l'éducation, finalement, il n'y a rien d'une autre.
01:22C'est comme les hôpitaux. Vous avez vu les hôpitaux ?
01:25En fait, on est en train de vivre, comme dans les hôpitaux,
01:27quelque chose qui est de l'ordre de la dégradation complète du service public et du mépris.
01:31Là, on ne veut pas des élèves qui meurent scolairement.
01:33J'ai regardé les 30 emplois du temps individuels de mes élèves.
01:36On les a découverts du temps des élèves hier,
01:38et il n'y en a aucun, sur les 30 élèves, tenez-vous bien, il n'y en a aucun qui est mort.
01:41On n'avait pas de salle hier, on a reçu un mail à 1h41
01:44pour nous dire les salles dans lesquelles on devait recueillir les élèves.
01:46Les enseignants mobilisés ont déposé un préavis de grève
01:49et demandent une fermeture du lycée pour remettre à plat classe et emploi du temps.
01:54On sait que la réforme est un facteur aggravant,
01:56que l'absence de moyens suffisants, alors qu'on a des effectifs en hausse,
01:59est un moyen aggravant.
02:00On n'est même pas dans la possibilité d'accueillir,
02:02ne serait-ce que légalement, je ne sais pas comment dire, les élèves.
02:06On attend aujourd'hui une réponse en urgence.
02:09Les enseignants ont saisi la directrice académique des services de l'éducation nationale
02:14du rectorat de Versailles qui les a reçus en urgence.
02:17Ils disent avoir obtenu que les deux prochaines journées de cours
02:20soient banalisées pour les premières et les terminales.
02:23Selon eux, les classes et emplois du temps devraient aussi être réaménagés
02:27pendant plusieurs semaines pour corriger ces lourdes incohérences et difficultés.
02:32Le rectorat indique de son côté qu'il partage le diagnostic de la situation
02:36et qu'il procède à des aménagements.