• il y a 2 mois
Charles Fournier

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00:00Ici, c'est France Bleu.
00:04Il y a une question ce matin dans l'actualité.
00:07Michel Barnier est-il le bon choix comme Premier Ministre ?
00:11Bonjour Charles Fournier.
00:12Bonjour.
00:13Vous êtes député écologiste de la première circonscription d'André Loire.
00:16C'est quoi votre sentiment ce matin après la nomination du LR, justement, Michel Barnier
00:20comme Premier Ministre ?
00:21Le sentiment immédiat, c'est la colère.
00:23On a un président de la République qui, après avoir fait passer des budgets en 49-3, une
00:29réforme des retraites contre l'avis des Français, une loi immigration contre l'avis
00:32de la majorité des Français, réinterprète les résultats des élections.
00:3570% des gens ne voulaient pas du RN.
00:38Il établit, il choisit un Premier Ministre de droite qui a l'aval de l'extrême droite.
00:4370% Charles Fournier, on en rappelle ce front républicain qui a été mis en place aussi.
00:49Mais 70% des Français ont voté pour ce front républicain, donc contre le RN, c'est exactement
00:53ce que je dis.
00:54Ils nous ont placé la gauche en tête, ont choisi un Premier Ministre de droite, un Premier
00:58ministre d'un parti qui a fait 3,5% au deuxième tour des élections législatives.
01:01Donc on est dans le déni du résultat de l'élection, parce qu'Emmanuel Macron a une
01:06obsession qu'on ne touche pas à la politique qu'il a engagée, la politique pour les plus
01:10riches, la politique contre une majorité des Français.
01:11Vous vous êtes fait voler votre victoire ?
01:13Je ne suis pas de ceux qui disaient que nous avions gagné de manière écrasante et que
01:19nous avions toutes les légitimités, mais il y a une habitude dans notre pays, rappelez-vous
01:22d'ailleurs en 2022, la majorité relative des macronistes, et ça n'a posé de problème
01:28à personne qu'Emmanuel Macron nomme un Premier Ministre de son camp, là nous étions dans
01:32une majorité relative.
01:33Il aurait dû, selon la tradition républicaine, nous confier la responsabilité, quitte à
01:38nous censurer.
01:39Mais je vais vous dire quelque chose, il disait c'est pas possible, il y aura une censure
01:41immédiate.
01:42Mais il suffisait qu'il dise à son camp de ne pas censurer la gauche et il n'y avait
01:44pas de censure immédiate.
01:45Donc vous voyez bien que c'est un choix contre la gauche, c'est un choix contre les politiques
01:50que nous voulions porter, qui étaient les politiques de rupture au service des Français
01:52et des Français.
01:53On entend beaucoup de réaction et d'opposition vis-à-vis de ce choix, Fabien Roussel dit
01:57que c'est un bras d'honneur qui est fait à tous les Français, cette déclaration
02:01c'est la vôtre aussi ?
02:02Alors je n'utiliserai pas les mêmes mots que Fabien Roussel parce qu'on est deux personnes
02:06différentes, mais je trouve que c'est un non-respect du choix des Françaises et des
02:11Français.
02:12J'ai rappelé les résultats de l'élection et c'est une réinterprétation au service
02:16d'un homme.
02:17C'est la verticalité du pouvoir, on sort des limites d'une démocratie qui fonctionne
02:21normalement, on est dans une démocratie illibérale, finalement le Président de la République,
02:25la toute-puissance, c'est lui qui donne le résultat de l'élection, ce n'est plus
02:28les Françaises et les Français, et ça c'est inacceptable.
02:3061 jours où il ne se passe plus rien aujourd'hui, est-ce qu'il ne faut pas avancer ? On a
02:35entendu Sabine Thier le dire, maintenant allons-y quoi.
02:38Petite nuance, il ne se passait pas plus rien puisque dans ces 61 jours, le gouvernement
02:43démissionnaire continuait à nommer des personnes, continuait à faire des coups de sangle sur
02:46de nombreux sujets.
02:47En tout cas pas de capitaine à bord je veux dire.
02:48Oui bien sûr, mais il y avait besoin de nommer quelqu'un, mais depuis le début il y avait
02:51une solution, la coalition arrivait en tête la plus cohérente, contrairement à ce que
02:57disait d'ailleurs ma collègue, qui disait qu'il y avait des dissensions à gauche, je
03:00les invite à regarder toutes les dissensions dans les déclarations suite à l'arrivée
03:04de Barnier comme Premier ministre, et donc du coup il devait nommer, voilà c'est le
03:08résultat, il devait y avoir une cohabitation, il devait respecter ce résultat et il y avait
03:12eu un premier.
03:13Mais ce matin, le résultat, ce n'est pas aussi l'échec de la stratégie du nouveau
03:15Front Populaire de dire là il lui s'y castait ou rien ?
03:18Mais comment ? On nous reproche de ne pas être cohérents, et quand on a un choix cohérent
03:22on nous reproche d'avoir un choix cohérent.
03:24Il y a un problème, nous avons discuté, nous nous sommes mis d'accord pour que Lucie
03:28Castex soit notre première ministre, qui était une première ministre qui je crois
03:31portait le service public, qui avait les communs chevillés au corps et qui répondait, qui
03:36mettait d'accord l'ensemble du nouveau Front Populaire, dont tout le monde annonçait dès
03:40le premier jour, dès le deuxième jour qu'il allait exploser, et ce n'est toujours pas
03:42le cas.
03:43Et donc on ne peut pas nous reprocher d'avoir fait cette proposition, c'est le Président
03:46de la République qui n'en a pas voulu, et il porte la responsabilité une nouvelle fois
03:49de la situation dans laquelle nous sommes.
03:50C'est quoi la suite ? Est-ce que vous allez appeler comme la France Insoumise à la destitution
03:55d'Emmanuel Macron ?
03:56Moi je n'ai pas signé l'appel à la destitution, mais je trouve que le débat mérite d'exister,
04:02parce qu'Emmanuel Macron ne respecte plus nos institutions de nombreuses manières,
04:06et j'ai rappelé le parcours, moi je suis député de la France, je n'ai pas voté un
04:10seul budget de notre pays.
04:12Vous vous rendez compte ? Qu'est-ce que ça veut dire ? J'ai été élu pour ça, je ne
04:15vote pas les budgets parce qu'on enquille les 49.3 et ça va continuer, parce qu'on
04:18imagine bien que ça sera la même situation dans quelques mois.
04:21Et donc on a à un moment donné un Président qui ne respecte plus nos institutions, moi
04:25j'invite à une réflexion sur le sujet.
04:26Ma position n'est pas tranchée, pour l'instant c'est la censure du gouvernement de Michel
04:31Barnier.
04:32Bien évidemment je soutiendrai une motion de censure parce que c'est un déni du vote
04:37des Françaises et des Français.
04:3802.47.38.10.20, ce matin vous avez la parole, Michel Barnier est-il un bon choix selon vous
04:44pour être Premier Ministre ou est-ce qu'au contraire c'est un choix que vous critiquez
04:48fermement ? 02.47.38.10.20, vous nous appelez, vous avez la parole.
04:53Emmanuel, bonjour.
04:54Bonjour.
04:55Emmanuel, votre position, c'est le bon choix ou pas ?
04:58Non, rien ne va changer, moi je me base sur le nord-ouest du 37 pour avoir des services
05:05publics, parce qu'on nous envoie à Chinon, donc il va appliquer la politique de l'Union
05:10Européenne de Bruxelles comme demandé, donc de continuer les restrictions dans les services
05:14publics.
05:15Les hôpitaux, l'éducation vont être encore plus asséchées en moyen qu'ils ne le sont
05:20aujourd'hui, donc rien ne va changer, et puis j'ai même de fortes craintes pour la démocratie
05:26française.
05:27Aujourd'hui le système électoral français est complètement à revoir, on élit un Président
05:32de la République avec 38,50% des inscrits, qui décide de tout sans prendre en compte
05:38ce que le peuple vote, le vote blanc n'est pas reconnu, les gens qui ne sont pas d'accord
05:43avec que ce soit ARN et tout ça ne sont pas entendus, donc se pose également par cette
05:48décision la question de l'utilité d'aller voter avec un système électoral tel qu'il
05:53est aujourd'hui.
05:54Vous vous acquittiez totalement ?
05:55Moi je partage tout ce qui a été dit, vous vous rendez compte, beaucoup de françaises
05:58et de françaises se sont déplacées, des gens qui n'allaient plus voter, mais c'est
06:01quoi le risque, c'est qu'ils disent ah non, moi j'ai voté pour rien finalement, mon vote
06:04n'est pas respecté.
06:05C'est un marche-pied pour l'extrême droite ?
06:08Pour l'abstention et pour l'extrême droite, mais même au sein du, je regardais des réactions
06:11des lecteurs et électrices du RN, eux aussi se semblent floués, ils disent ah ben nous
06:15on vote contre le macronisme pour le RN, et finalement Marine Le Pen donne un blanc-seing
06:21à un gouvernement Michel Barnier, vous voyez tout le monde est floué dans cette affaire-là,
06:25et les réactions ne sont juste.
06:26J'entends ce que dit M. Bouchnard sur les services publics, je partage totalement la
06:34situation dans le Nord-Ouest pour accompagner une enquête sur l'état des services publics
06:38dans le Nord-Ouest de notre département, c'est une catastrophe, le service public
06:42c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont plus, et on est dans une situation où finalement
06:45beaucoup de gens n'ont plus de services publics et particulièrement les plus vulnérables
06:49seront les premières victimes de l'absence de services publics.
06:51Emmanuel, on vous a coupé, allez-y.
06:53Oui, je disais que ça me fait bien rire également le Front Républicain quand des partis se
07:00dressent contre le Front National, ou en appelant à voter pour le moins pire, ben le moins
07:08pire on voit très bien ce qu'il fait aujourd'hui, donc ça aujourd'hui on voit très bien que
07:11le Front Républicain aujourd'hui ne fonctionne plus, parce qu'il met au pouvoir des gens
07:14qui n'en ont que faire de ceux qui ont appelé à voter pour eux, Mme Thillet je l'ai entendu
07:18tout à l'heure, elle n'en a rien à faire que le Front de gauche l'a appelé à voter
07:23pour elle, et aujourd'hui elle va les envoyer balader, et donc aujourd'hui le Front Républicain
07:27on peut le remettre en question, donc la démocratie en France est même très très entamée aujourd'hui
07:32avec ces décisions, avec ce qui se passe depuis que Macron est arrivé au pouvoir, moi j'étais
07:37gilet jaune, je me bats sur le territoire nord-ouest pour améliorer les conditions
07:41des gens via des associations, via des choses, et quand on voit ce qui se passe aujourd'hui
07:45on peut dire qu'on n'est plus en démocratie, c'est l'Union Européenne qui décide de tout,
07:49et Barnier il a été deux fois commissaire européen...
07:51– Il a été aussi ministre Michel Barnier, mais Emmanuel, Charles Fournier, vous parlez
07:56de réflexion, remise en question de la démocratie, l'urgence aujourd'hui c'est aussi le vote
08:01de budget, c'est aussi que la France avance, est-ce qu'il n'y a pas une partie de la population
08:05aussi qui a envie que maintenant on se pose et qu'on puisse réfléchir, qu'est-ce que
08:09c'est la suite, parce que vous me dites on va réfléchir, je vois etc., est-ce que par
08:13exemple il faut sortir dans la rue comme appelle M. Mélenchon ?
08:16– Non mais il ne faut pas faire que ça, moi je vais vous dire une chose, j'ai aussi
08:19un agenda de parlementaire, il n'y a pas de majorité écrasante, pour Michel Barnier
08:25il aura du mal à faire passer un terrain de mesures, donc évidemment que moi je me
08:28mets au travail, je vais déposer deux propositions de loi à la rentrée dès le mois de septembre,
08:32une pour donner de la place aux salariés dans les conseils d'administration des entreprises,
08:36et puis une autre sur la sécurité sociale alimentaire, c'est une manière de répondre
08:39à des sujets très très concrets de vie des Français.
08:41– Ce n'est pas de l'avenir de la France, vous pouvez avoir tout ce que vous voulez,
08:43mais en fait la politique n'avancera pas non plus tellement.
08:46– Mais mon rôle est aussi de faire des propositions qui seront soumises, et si elles sont validées
08:50ça sera aussi l'avenir de la France.
08:51– Si elles sont validées, c'est à la difficulté dans une instabilité politique.
08:54– Quand vous faites une proposition, vous ne partez pas du principe que…
08:56– Oui mais là je vous parle d'un Premier ministre que vous voulez censurer aujourd'hui,
08:59qu'est-ce que l'on fait ? La question elle est claire en fait.
09:01– Mais s'il est censuré ou il ne l'est pas, on comprend qu'il ne le sera probablement
09:05pas puisque le Rassemblement National ne va pas soutenir cette censure-ci, il est censuré,
09:08il y aura un autre gouvernement, et peut-être qu'à un moment donné on reviendra à la
09:12solution qui initialement aurait dû être prise, qui est Lucie Castey comme Première Ministre.
09:15– Donc vous êtes prêts à accepter plusieurs gouvernements, plusieurs ministres qui vont
09:18être nommés avant que Lucie Castey soit nommée pour finalement dire oui quoi ?
09:22– Mais même si Lucie Castey est nommée, vous savez très bien que la situation dans
09:23laquelle on est, on a un problème avec le fonctionnement de nos institutions, et j'en
09:26suis pas un responsable puisque depuis fort longtemps j'appelle à la proportionnelle,
09:29depuis fort longtemps j'appelle à une réforme de nos institutions, mais on a une situation,
09:33les Français ont choisi de la proportionnelle dans un pays qui ne l'est pas, dans des institutions
09:37qui ne le sont pas, donc on a un problème, c'est comme les enfants quand on leur a
09:39fait mettre des ronds dans des carrés, on est un peu dans cette situation, ça ne rentre
09:43pas, moi je n'emporte pas la responsabilité, ce que je vais faire c'est à la fois dénoncer
09:47la situation dans laquelle nous sommes, mais aussi faire des propositions pour que nous
09:50avançions tant sur une évolution de nos institutions que sur des sujets qui préoccupent
09:54les Françaises et les Français, que ça soit le travail, que ça soit la question des services
09:59publics, la santé, c'est ça aussi qui est important, nous ce n'est pas un gouvernement,
10:02seulement c'est un gouvernement qui agit pour le bien des Français et des Françaises.
10:05Vous serez dans la rue demain ?
10:06Oui je serai dans la rue, je n'étais pas un fan d'un appel à manifestation, là tout
10:13de suite j'aurais préféré qu'on se mette tous d'accord et qu'on travaille mieux là-dessus,
10:15mais là maintenant je crois qu'effectivement il faut aller dire dans la rue ce que nous
10:18pensons de la situation et de ce vol démocratique.

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