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[#CoupDeLibération] Récit du 30 Août 2023 : témoignage ⁠de Carlos Okinda


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Transcription
00:00Et il y a lieu de savoir que le Gabon veut faire son petit chemin.
00:06Dieu ne nous a pas donné les droits de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire.
00:13Moi j'ai une famille, les membres de ma famille me reconnaissent comme tel.
00:17Il bouge, il bouge !
00:18Et le PDG au pouvoir n'a pas l'intention de vous passer le relais.
00:22Ce jour, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité,
00:28avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.
00:38Je vous remercie, permettez-moi aussi de remercier Gabon Media Times
00:42de me permettre ce jour, ce jour important pour le peuple gabonais,
00:46de me permettre de m'exprimer sur cet anniversaire, un an, un an c'est déjà beaucoup,
00:53sur cet anniversaire d'un an du coup de libération.
00:57Maintenant, ce coup de libération du 30 août 2023 a été un événement marquant pour moi,
01:04pas seulement pour moi mais pour tout le peuple gabonais,
01:07car ce jour, j'ai ressenti personnellement un mélange d'émotions.
01:12D'une part, il y avait une certaine surprise voire de l'incertitude face à la situation qui prévalait ce jour.
01:21Après des décennies de pouvoir sur le régime précédent,
01:25voir l'armée, l'armée prendre le pouvoir et les commandes du pays,
01:33a suscité pour moi des questions sur l'avenir de notre pays,
01:38l'avenir de mon pays le Gabon et sur notre démocratie,
01:43parce que c'est quand même l'armée et c'est la démocratie en face.
01:47Cependant, d'autre part, il y avait aussi au fond de moi une lueur d'espoir,
01:52espoir que cette action qui était en cours puisse marquer le début d'une ère nouvelle pour notre pays,
02:01de plus de justice, de plus de transparence.
02:04C'est une nouvelle qui a inspiré le peuple gabonais depuis un certain nombre de temps.
02:11C'était un moment de transition qui était en cours,
02:14où l'on pouvait sentir un tournant possible vers un renouveau pour notre pays,
02:20bien que, parce que c'était l'armée, il y avait quand même une incertitude
02:24sur ce que voulaient vraiment les dirigeants qui étaient en train de prendre le pouvoir.
02:33Un an après la prise de pouvoir du comité pour la transition et la restauration des institutions,
02:40force est de dire que le bilan apparaît mitigé aujourd'hui.
02:46D'un côté, il est indéniable que certaines réformes ont été entreprises
02:50pour restaurer la confiance des Gabonais dans leurs institutions.
02:54C'est indéniable, je le conçois.
02:57Des efforts ont été faits pour combattre la corruption, on l'a tous vu,
03:00améliorer la transparence dans la gestion des affaires publiques
03:04et engager un dialogue avec les différentes composantes de la société.
03:07Nous avons vu le dialogue qui s'est passé il y a quelques mois.
03:10Le président de la transition a montré une volonté de stabiliser le pays,
03:14de poser les bases d'une gouvernance plus inclusive.
03:17Il faut noter qu'il a fait le tour du Gabon en un an,
03:20qu'il a vu chaque département de notre pays
03:24et je pense qu'aujourd'hui il a la véritable photo du pays qu'il est censé gouverner aujourd'hui.
03:31Cependant, il faut le reconnaître, les défis restent nombreux.
03:35Le processus de transition semble avancer lentement
03:38et il existe des inquiétudes quant à la réelle volonté
03:42de conduire le pays vers des élections libres et démocratiques.
03:46En effet, jusqu'à aujourd'hui, les partis politiques,
03:50dont je suis l'un des représentants puisque je suis secrétaire exécutif
03:54du parti gabonien du centre indépendant,
03:56les partis politiques sont un peu mis en veille.
04:00Nous sommes mis en veille et nous attendons de pouvoir nous remettre sur le terrain
04:06parce que c'est nous qui sommes en contact, en principe,
04:09avec le peuple gabonais, avec le peuple qui sont nos adhérents.
04:13Et là, on a comme l'impression qu'il n'y a toujours pas cet appel
04:17à nous permettre d'aller discuter avec les adhérents, avec les nôtres sur le terrain.
04:24Il y a des critiques qui estiment que les promesses initiales de réformes profondes
04:28n'ont pas encore été réalisées
04:30et que des efforts supplémentaires sont nécessaires
04:33pour répondre aux attentes du peuple gabonais.
04:35L'une des critiques en ce moment,
04:38c'est par exemple que nous allons dans quelques mois
04:41vers une élection référendaire qui va nous permettre
04:45de dire oui ou non à la nouvelle constitution après le dialogue.
04:50Et jusqu'à aujourd'hui, malheureusement, nous n'avons pour la majorité,
04:55d'entre nous, nous ne sommes pas au courant de ce pourquoi
04:58nous allons voter pour oui ou pour le non.
05:02Parce que ça, le peuple gabonais a besoin de savoir exactement
05:05qu'est-ce qui est mis dans cette constitution
05:07pour pouvoir sereinement aller aux élections
05:10et voter massivement.
05:12Je suis certain que le oui sera massif
05:14parce que nous avons besoin,
05:16des nouvelles autorités ont besoin de la confiance
05:18que le peuple gabonais pourrait leur accorder
05:20en votant cette constitution.
05:22En résumé, bien que des progrès aient été réalisés,
05:24il est encore trop tôt pour juger pleinement
05:27le succès de cette transition.
05:29Le Président de la transition, Son Excellence Oligi Ngema,
05:32Présecrétaire, doit encore prouver qu'il est capable
05:35de mener à bien les changements escomptés
05:38pour un véritable Gabon, renouvelé,
05:41et afin que notre espoir vers la félicité soit réel.

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