Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00Dites-moi, qu'avez-vous pensé donc de la nomination de Michel Barnier et de la passation des pouvoirs hier ?
00:07J'ai l'impression que depuis quelques temps, quelques mois, voire quelques années,
00:12la politique s'est devenue un immense film,
00:15avec de très mauvais acteurs, donc on fera jamais un grand film.
00:17Là aujourd'hui, j'aurais jamais pensé parler comme ça un jour.
00:23J'ai toujours voté, je suis toujours allé voter,
00:26et là j'ai l'impression qu'on prend le citoyen et l'électeur pour un abruti.
00:30Donc mes prochaines élections, je vous le dis, c'est très simple,
00:33je vais vous dire pour qui je vais voter, je vais voter pour l'enveloppe blanche.
00:36Mon enveloppe sera blanche, je ne mets plus rien dans mon enveloppe.
00:38C'est fini, c'est fini, c'est fini.
00:40Ils se fichent de nous, alors là vous allez voir.
00:42Je vous annonce ce qui va se passer,
00:44donc il y a M. Barnier, avec tout le respect que je lui donnerai, qui est Premier ministre,
00:46donc il va nommer ses ministres,
00:49ça va être du cheveu blanc à tir l'arrigo, on va retourner sous l'air Chirac.
00:53Le pays ne va pas avancer, ça va rester calme jusqu'en 2027.
00:56LFI, ils vont nous faire leur cirque à toutes les assemblées,
01:01ils commencent déjà demain, ils vont manifester pourquoi, je n'en sais rien.
01:04Manifester suite à l'élection, je n'ai toujours pas compris.
01:07Eux, c'est faire du bruit, de toute façon ils vont faire du bruit,
01:08comme quand ils parlent, ils ne font que du bruit, ça n'amène à rien du tout.
01:11J'en ai marre, c'est quoi ce pays ?
01:14Comment voulez-vous que nous, citoyens, on comprenne quelque chose
01:17et qu'on soit motivés à se lever tous les matins quand on voit ce qu'il y a au sommet ?
01:22Le bordel que c'est, je n'ai pas d'autres mots, je suis désolé, c'est un peu trivial comme mot.
01:25Vous ne voyez pas par exemple, avec Michel Barnier hier, sa nomination,
01:29vous ne voyez pas une inflexion différente ?
01:32Ah non, là je fais un retour vers le futur.
01:34J'ai l'impression qu'on vient de me mettre une grande claque
01:36et que je viens de me réveiller en 1992 ou fin des années 80.
01:40J'ai l'impression d'être revenu à l'adolescence
01:42et que je vais revoir tous les anciens ministres.
01:44Il n'y a qu'à mettre aussi Philippe Bouvard à la culture, il va être disponible bientôt.
01:47Enfin non, je veux dire, il faut arrêter.
01:51Moi, tant qu'à faire, si c'était pour continuer jusqu'en 2027,
01:53alors que je suis électeur du RN, comme ça, moi, ça pose le décor.
01:57J'étais pour, pour vous dire, ça va peut-être vous faire tomber de votre chaise,
02:01j'étais pour laisser Gabriel Attal jusqu'en 2027.
02:03En fait, on continue comme ça, il ne va rien se passer.
02:06Et là, il a nommé, parce qu'il n'a jamais été élu,
02:10M. Barnier a des postes clés nationaux,
02:13il a nommé quelqu'un juste pour faire,
02:15allez, on fait calme plat, on tire tranquille jusqu'en 2027,
02:17on conserve ce qui a été mis dans la table ces derniers mois.
02:20Mais il y a eu la dissolution, c'était impossible, Gabriel Attal,
02:23il n'y avait pas de majorité, il était censuré.
02:26Oui, mais la dissolution, moi, qu'est-ce qu'il a fait ?
02:30Alors, s'engage que moi à ce que je dis, qu'est-ce qu'il a fait, M. Macron ?
02:32Il a dit, allez, tant qu'à faire, pour que ça se vende, le bazar,
02:36je vais diviser comme ça, moi, je vais mûreigner, c'est moi qui vais tout décider.
02:39Et qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, il a tout divisé,
02:41et c'est lui qui décide.
02:43Il décide qu'est-ce qu'il va faire.
02:45Le NFP a pu se...
02:47Il y a pu y avoir le NFP qui a créé, soi-disant, des grandes voix et tout,
02:50et que depuis le début, ils disent qu'ils sont arrivés majoritaires,
02:53alors que non, celui qui est arrivé premier, c'est le RN.
02:55Je suis désolé, en termes de voix, c'est le RN.
02:58Et donc, il y a eu le NFP pour contrer le RN,
03:00tout le monde a voté contre,
03:02et le NFP, il croyait être au poste de Premier ministre
03:05avec Mme Castex, là, qui arrive d'où on ne sait où,
03:09et du coup, il s'en prend une des oreilles,
03:11on les renvoie dans le coin,
03:13et M. Macron, il a dit, maintenant, ça sera M. Barnier,
03:15je mets un monsieur,
03:16parce que c'est quand même un monsieur, il a de la stature, M. Barnier,
03:19et maintenant, c'est nous qui allons diriger, et vous, vous allez vous taire.
03:22– Bon, écoutez, en tout cas, Thierry, c'est un...
03:24– Ce n'est que mon opinion et que ma vision des choses.
03:26– Mais c'est pour ça que cette émission existe,
03:27c'est pour donner son opinion, autrement, ça n'aurait pas d'intérêt.
03:30En plus, je pense qu'il y a pas mal de gens qui peuvent se retrouver...
03:33– Oui, mais ce qui me dérange vraiment, Pascal,
03:35personnellement, ça me dérange vraiment,
03:37c'est ce que je vous ai dit en premier lieu,
03:40c'est que rien ne changera, je ne mettrai aucun butin dans mes prochaines enveloppes,
03:45sauf pour les élections municipales.
03:46– Comme vous voulez, moi, je pense qu'il faut voter, toujours, mais...
03:50– Mais pourquoi faire ? Pourquoi faire, Pascal ?
03:52Regardez, on a voté, là, il y a eu des élections en juin, ça a changé quoi ?
03:55Ça a changé quoi, Pascal ?
03:56– Justement, ça change... Pardonnez-moi, ça change quelque chose,
03:59excusez-moi, je ne partage pas du tout votre avis.
04:02C'est-à-dire que ça change tellement que vous avez, aujourd'hui,
04:05quelqu'un de très à droite, en tout cas, oui, à droite,
04:10ce qui n'était pas le cas avec Gabriel Attal,
04:12et qui est, effectivement, influencé par le Rassemblement national.
04:18– Voilà, donc, en fait, c'est...
04:20– Tu y as posé, quand même, avec ces 11 millions,
04:22parce que les uns et les autres disent
04:25M. Macron est dans les mains de Marine Le Pen,
04:29mais que Marine Le Pen joue un rôle indirect dans la nomination du Premier ministre,
04:36au fond, il y a une forme de logique, puisqu'elle pèse 11 millions d'électeurs.
04:41C'est la moindre des choses !
04:43C'est la moindre des choses, et c'est le Parlement,
04:46c'est le Parlement, maintenant, qui va censurer ou pas.
04:48Quand j'entends « la gauche s'est fait voler l'élection »,
04:52non, le Parlement dira, si le Parlement veut censurer...
04:57– La gauche, elle n'existe pas, Pascal !
04:59– Si, elle existe !
05:01– La gauche, pour moi, c'est le PS.
05:03– Non, la gauche est l'extrême-gauche, si vous voulez.
05:06Mais si les électeurs qui ont été élus,
05:10pardonnez-moi, les députés qui ont été élus par les électeurs,
05:13s'ils veulent censurer M. Barnier, libre à eux,
05:18mais on ne pourra pas dire, s'il n'y a pas de censure,
05:21que la gauche s'est fait voler l'élection
05:23et que les représentants n'ont pas censuré M. Barnier.
05:27Ça me paraît un raisonnement absolument impossible !
05:29C'est le Parlement et la représentation du vote du 7 juillet.
05:36– D'accord. Alors moi, pour faire simple, Pascal,
05:38en fait, pour imager le truc, vous avez commandé une bière,
05:41on vient de vous servir un panaché, voilà.
05:43– Oui, non, parce que vous n'avez, hélas,
05:47quoi hélas, puisque vous êtes un électeur du RN,
05:50le RN a gagné le premier tour, il n'a pas gagné le deuxième tour.
05:54Donc le RN n'est pas non plus en situation de gouverner seul,
05:58simplement il peut influencer le choix d'un Premier ministre
06:01et c'est ce qui s'est passé.
06:02Comme le PS aurait pu influencer le choix d'un Premier ministre,
06:05mais ils n'ont pas voulu le faire avec M. Cazeneuve.
06:07Donc après, si le PS s'était détaché de la France Insoumise,
06:12il y avait une possibilité pour Emmanuel Macron
06:14de créer un bloc central avec une partie de la gauche.
06:17Là, le bloc central, il sera fait avec une partie de la droite.
06:20Mais ce que je dis là répond à la logique arithmétique
06:26du vote du 7 juillet, ni plus ni moins, Thierry.
06:30Donc ça a quand même changé quelque chose, me semble-t-il.
06:32– Pour moi, alors, c'est quelqu'un de droite qui vous dit ça,
06:36mais pour moi, le PS aurait dû garder son entité,
06:38quitte à être très bas, tant pis, mais il se reconstruisait
06:40et on revenait un peu dans une politique réelle droite-gauche,
06:43que là, c'est du n'importe quoi.
06:45Je suis un petit peu à gauche, mais un peu à droite.
06:47Je suis à droite, mais pas trop.
06:49Je suis à gauche, mais je suis avec l'extrême-gauche,
06:51mais je ne partage pas l'extrême-gauche.
06:52C'est n'importe quoi.
06:53– Et c'est pour ça qu'on échange ensemble.
06:55Je dis souvent cette formule, c'est parce qu'on n'est pas d'accord,
06:58on n'a pas la même analyse,
06:59et peut-être est-ce vous qui avez la bonne.