Le journaliste scientifique Michel Chevalet était l’invité de La Matinale, ce lundi 9 septembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la volonté d’Elon Musk d’envoyer un premier vol habité vers la planète Mars en 2028 : «Il fonctionne étape par étape, il ne faut jamais dire que cela ne marchera jamais. Il faut que la fusée Starship puisse décoller, revienne dans l’atmosphère sans brûler et que ses étages soient agrippés par une pince géante lors de l’atterrissage en attendant un nouveau lancement».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Michel Chevalier, comme ça, ça paraît farfelu, c'est court quatre ans.
00:04C'est du Elon Musk pur et dur.
00:06Si vous voulez, Elon Musk, il faut comprendre comment il fonctionne, c'est un marchand de rêve.
00:10Et qu'il vous lance des choses totalement irréalistes,
00:13mais qu'il met tous les moyens pour le réussir.
00:16La preuve, c'est qu'il a dit on va faire une fusée récupérable, tout le monde se barrait.
00:19Moi je me souviens, les experts français, ça ne marchera jamais.
00:22Pouf, sept ans après, vous avez vu, ils se reposent ou mettent prêt.
00:27Maintenant, il a dit, je vais faire une fusée géante Starship, on va aller vers la Lune.
00:31Ouais, on verra.
00:33Maintenant, on va aller vers Mars.
00:34Ouais, on verra.
00:35Eh ben non.
00:36Et alors, il procède étape par étape.
00:38Tenez, la prochaine, on attend le lancement de Polaris Dawn,
00:42qui est reporté sans arrêt, c'est une mission, c'est un vol touristique.
00:47Mais, mais, mais, mais, il va envoyer quatre hommes non professionnels à 1400 km de la Terre.
00:51Pourquoi 1400 km ?
00:52C'est pour les exposer au rayonnement d'un voyage Terre-Mars.
00:56Eh ben oui, c'est le gros problème.
00:58Et puis surtout, il va faire une sortie dans l'espace de deux personnes
01:01pour tester les nouveaux scaphandres, beaucoup plus légers, beaucoup plus confortables,
01:06pour, en vue d'aller sur la Lune et surtout d'aller vers Mars.
01:09Vous voyez, il fonctionne étape par étape.
01:13Et donc, il ne faut pas dire, ça ne marchera jamais avec lui, il faut faire attention.
01:16Plus concrètement, il faut encore qu'il réussisse un vol de sa fusée géante Starship.
01:20Eh ben voilà qui est derrière vous.
01:22Et là, il faut, un, que les deux éléments reviennent dans l'atmosphère sans brûler.
01:28Et le deuxième, surtout, c'est la grande nouveauté,
01:30c'est qu'il va falloir que ces étages soient agrippés,
01:35quand ils ne vont pas se poser sur le sol, comme le micro,
01:39mais il faut qu'ils soient agrippés par une espèce de pince géante,
01:42vous voyez, qui est derrière vous, vous vous rendez compte,
01:44alors qu'il va se poser, toc, ils vont l'aider,
01:46et le poser sur la table de lancement en attendant un nouveau lancement.
01:49Tout ça pour abaisser le coût.
01:51Le coût, lui, c'est à dire, il faut faire l'espace économique, réalisable,
01:57et envoyer des flottes de véhicules en direction de la Lune, en direction de Mars.
02:01Alors, c'est du rêve, mais il faut faire très attention avec lui, du rêve à la réalité, eh bien, eh oui.
02:08Et ce que j'essaierai de dire, à la limite, que ce soit 4 ans, 5 ans, 6 ans, ou même 10 ans,
02:14ce n'est pas le sujet à l'échelle de l'humanité,
02:16mais ça veut dire qu'il y a quelqu'un qui met des moyens, et il en a, des très gros,
02:21pour atteindre cet objectif.
02:25Alors, après, que ce soit dans 10 ans, 4 ans, 5 ans, ça ne change pas grand-chose à l'histoire.
02:29Mais c'est une déchéance à 2030 de devoir l'habiter, non, ça se fera, peut-être que c'est ça.
02:35Moi, je dis, en résumé, c'est un marchand de rêve, et comme Jules Verne nous a fait rêver,
02:41Elon Musk nous fait rêver, et c'est bien nécessaire.
02:46Sous-titrage Société Radio-Canada