Cette vidéo rend hommage à Delio Onnis, légende du football et meilleur buteur de l'histoire du championnat de France. Surnommé "un cœur en rouge et blanc" pour son attachement à l'AS Monaco, le club où il a marqué l'essentiel de ses buts, le documentaire retrace sa carrière impressionnante. De ses débuts à son ascension comme l’un des attaquants les plus prolifiques de l’histoire du football, la vidéo met en lumière son style de jeu, ses exploits sur le terrain, et l’héritage qu'il a laissé dans le monde du sport.
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00:00Le match dans le match accueille ce soir une légende de l'AS Monaco, lendemain du centenaire
00:08de l'institution.
00:09Le goléador Délio Onis nous fait l'honneur d'être avec nous.
00:12Bonjour Délio, merci.
00:13Bonjour, c'est un plaisir d'être parmi vous.
00:17Comment ça va ?
00:18Bah écoutez, ça va assez bien, assez bien, ma relation avec Délio ça va bien.
00:23Délio, on va revenir sur toute votre histoire finalement avec Monaco.
00:29Quel est votre premier souvenir de Monaco avant même de signer à l'AS Monaco en 1973 ?
00:35Mon souvenir, oui, c'est un souvenir très beau et je jouais à Reims parce que je suis
00:46arrivé en France au stade de Reims et un jour on est venu jouer contre Monaco donc c'est
00:54un souvenir, une anecdote.
00:56Quand j'ai connu, on intervient à Nice évidemment, quand j'ai connu tout ça, j'ai écrit une
01:03carte postale, s'il vous plaît, une carte postale à l'époque.
01:07Ça se fait plus beaucoup.
01:08Oui, non, pas du tout, à mes parents et je dis, dans cette carte postale je dis, si
01:15un jour Monaco, ils me demandent, j'y vais en marchant tellement ça m'avait plu, la
01:21principauté spécialement mais la région aussi.
01:26Et puis, à un moment donné, l'année d'après, Monaco, ils m'ont demandé et je suis venu
01:31à Monaco.
01:32Donc, vous pouvez imaginer le content que j'étais et le content que je suis parce que depuis
01:4250 ans ou plus de 50 ans, je vis ici malgré mes déplacements dans les autres clubs, je
01:49suis souvent à Monaco.
01:51Mes trois enfants sont nés à Monaco.
01:55Je suis très content, très content de vivre ici.
01:59Je suis très content de connaître le pain salvé et famille, je connais d'abord son
02:07père.
02:08Donc, tout va bien pour moi ici.
02:12On va remonter le temps, le 30 octobre 1971, vous jouez au Stade de Reims.
02:18Ce jour-là, vous jouez contre Monaco à Reims et vous marquez contre Monaco.
02:22Vous vous souvenez de ce but ?
02:24Un à un ?
02:25Un partout et vous marquez le but, Raymond.
02:27Non, je ne me souviens pas le but.
02:30Non, je ne me souviens pas le but.
02:33C'est incroyable.
02:34Mais bon, c'est comme ça.
02:35Non, non, je ne me souviens pas, non.
02:37Donc, votre premier match contre Monaco, c'était à Reims et vous marquez avec Reims
02:41contre Monaco qui est devenu, après votre club, de cœur.
02:45Donc, c'est finalement en 1973 que vous posez vos valises sur le rocher.
02:50Oui.
02:51Comment ça s'est passé les tout premiers contacts avec Laïs Monaco ? Qui vous a contacté ?
02:56C'est-à-dire que Monaco est monté de deuxième division en première division.
03:05Et là, j'ai été contacté par le président de l'époque, que je ne me souviens pas son
03:13nom, mais si vous me le dites, je vais me souvenir tout de suite.
03:16Ce n'était pas M. Campora, c'était un autre monsieur.
03:19M. Campora s'est arrivé après.
03:20Oui.
03:21Campora est arrivé après.
03:23Et puis, bon, on a parlé très peu parce que j'ai déjà dit, j'avais déjà connu
03:32Monaco et je voulais venir jouer ici.
03:35Oui, mais c'est un club qui monte de deuxième en première.
03:38Ce n'est pas grave, je vais.
03:39Et puis voilà, c'est passé comme ça.
03:42Et votre premier match avec les Rouges et Blancs, c'est contenant ces premiers matchs,
03:46premier but en division ?
03:49Oui, on a gagné 2-1, 3-1, je ne me souviens pas bien.
03:532-1 ?
03:54Oui, 2-1.
03:55Et vous marquez ?
03:56Oui, oui, j'ai marqué.
03:57Qu'est-ce que ça fait de marquer pour son premier match avec Monaco ici ?
04:03Et ça fait déjà énormément plaisir.
04:07Et puis après, pour un buteur, débuter dans un nouveau club avec un but, ça fait
04:16toujours du bien au moral.
04:18Vous le disiez, Monaco qui venait de monter, division 2, saison compliquée, vous flirtez
04:23avec la relégation, mais vous vous maintenez finalement.
04:26Dernier match de la saison, contre Reims, 8-4 et vous marquez 4 buts.
04:32Et Bianchi 5.
04:34Oui, oui, je me souviens parfaitement de tout ça.
04:37C'est bon, malgré tout, c'est un bon souvenir.
04:42Oui, c'est ça.
04:43Même si on a pris 8, c'est un bon souvenir parce que c'était quelque chose de bizarre
04:47étant donné que cette année-là, nous, on jouait la descente, mais en même temps,
04:51on a joué la finale de la Coupe de France.
04:53Donc c'était un peu bizarre.
04:55Mais bon, en général, et avec le temps, c'est un bon souvenir.
05:01Justement, qu'est-ce que vous tirez de cette année ? Il y a certes cette période, ce
05:06championnat compliqué, mais cette finale en Coupe de France, c'est beau pour un club
05:10qui monte de division 2 à division 1 de faire une finale de Coupe de France.
05:14C'était la finale et sincèrement, on a gardé un goût amer.
05:21Oui, parce que les gens vont se dire, oui, mais vous avez perdu contre Saint-Etienne,
05:25c'est normal, parce que Saint-Etienne, il dominait le football français à cette époque.
05:30Mais j'invite à ce jour-là à regarder le match en entier et vous allez voir qu'on
05:36aurait pu changer le résultat.
05:39Mais bon, le football, il le fait comme ça.
05:41En tout cas, on était déjà content de rester en première division.
05:45Et la finale de la Coupe de France, c'était un petit gâteau.
05:50La cerise sur le gâteau.
05:52La cerise sur le gâteau, oui.
05:53L'année suivante, vous marquez 30 buts et êtes meilleur buteur de division à vous
05:59entrer, déjà pour votre deuxième saison dans la légende de l'AS Monaco.
06:02Qu'est-ce que vous tirez de cette saison ?
06:04Ce que je tire de cette saison-là, c'est ce que je tire depuis 7 ou 8 ans que je jouais
06:14à Monaco.
06:15C'est du plaisir.
06:17Même quand on est descendu, je ne veux pas dire que j'étais content.
06:22Evidemment que non.
06:23On en parlera un peu plus tard.
06:25Mais bon, je ne sais pas, le seul fait de jouer en principauté et tellement j'aimais
06:32cet endroit-là, ça me faisait moins amer cette descente-là.
06:39Voilà.
06:40On va en reparler l'année suivante, l'année après vos 30 buts, Monaco descend en division
06:452.
06:46Vous êtes un des meilleurs joueurs du championnat à cette époque.
06:49Est-ce que vous vous songez à quitter Monaco pour aller dans un autre club et rester dans
06:52l'élite ?
06:53Jamais.
06:54Jamais ?
06:55Même le jour que je quittais Monaco, je ne voulais pas le quitter.
06:58J'ai eu des problèmes avec Ampora, qui après s'est devenu pour moi un super monsieur.
07:04Mais pendant cette époque-là, je n'étais pas d'accord avec lui.
07:07Et donc je suis parti en pleurant, en pleurant s'il vous plaît, avec ma femme à Tours.
07:14Où j'ai été reçu comme un roi.
07:20Jamais vu, jamais vu.
07:22Magnifique, magnifique.
07:25C'est le football, c'est la vie.
07:28Derrière cette saison en division 2, qui se passe très bien puisque vous faites l'ascenseur
07:32en fait, vous remontez tout de suite, vous terminez meilleur buteur, vous.
07:35Oui, 29 buts je crois.
07:3730 même.
07:3830 oui.
07:39Ça a été un tournant cette saison dans la décennie de la Lice Monaco.
07:43Est-ce que quelque chose de nouveau s'est créé le fait de descendre pour remonter ?
07:47Non, pas dans la décennie.
07:49Dans l'histoire.
07:50Dans la vie de la Lice Monaco, c'était vraiment un changement.
07:54Parce que jusque-là, on jouait l'ascenseur.
07:57On montait, on descendait.
07:59Et à partir de cette Lice Monaco, il est devenu un club déjà du premier rang,
08:08disons en première division en France.
08:11En plus, on a commencé à donner plus de force à la Coupe d'Europe.
08:20Parce que quand je jouais à la Lice Monaco, la Coupe d'Europe, pour nous, c'était
08:25juste un petit gâteau, c'est tout.
08:28Et donc oui, à partir de là, je crois qu'il y a eu un changement définitif à la Lice Monaco.
08:40Qu'est-ce que ça vous fait de revoir de telles photos ?
08:44Ça vous rappelle de beaux souvenirs ?
08:47Oui, oui.
08:49On ne parle même pas de ça.
08:51Par contre, ce que je vois là, ce garçon-là, avec une photo de la Lice Monaco,
09:01je ne me souviens pas bien de cette photo-là.
09:04C'était en 1980.
09:06L'année de la victoire en Coupe d'Europe.
09:08L'année de la victoire en Coupe d'Europe.
09:10Oui, oui, c'est de très bons souvenirs.
09:15Après être remonté de division 2, année magnifique, saison magnifique pour la Lice Monaco,
09:23vous réalisez quelque chose d'inouï en fait.
09:26Être promu et derrière, champion de France de division 1.
09:29Oui.
09:30Avant le début de la saison, quelles étaient vos ambitions à vous et au club ?
09:33Non, je pense que les ambitions, les nôtres, les joueurs de football et celles du club, c'était les mêmes.
09:39C'était le maintien.
09:40C'était le maintien.
09:41À quel moment on a commencé à penser au titre ?
09:43À quel moment ? Je vous dirai à quel moment.
09:47Parce que c'est accroché à une anecdote.
09:50Je dirais, le moment, c'était la cinquième journée du championnat.
09:56Vous allez me dire pourquoi la cinquième journée.
09:58Pourquoi la cinquième journée ?
10:01La première journée du championnat, on va jouer à Bastia.
10:05À Bastia, s'il vous plaît.
10:08La première journée.
10:09Match calme, ambiance calme.
10:13Promu, première journée à Bastia.
10:19Dans le bus qui nous amène de l'hôtel à 6h30 du soir au stade,
10:28je réunis mes copains derrière.
10:31On se réunissait toujours derrière.
10:34On avait toujours le même.
10:36Roland, il était là, mais il y avait Jeannot Petit, Dalger et compagnie.
10:40Que je salue, évidemment.
10:44Et donc je lui dis, écoutez, je viens de rêver, pendant la sieste,
10:50qu'on va gagner cinq matchs d'affilée.
10:53Donc tout le monde me regardait.
10:56Sûrement qu'ils se sont dit, mais celui-là, il est un peu fou.
11:00Toujours est-il que je dis ce que j'avais rêvé.
11:05Et en plus, le sixième match, c'était à la maison.
11:09Donc on me demandait, pourquoi cinq, pas six ?
11:12Si le sixième, il est à la maison.
11:13Et je ne sais pas, c'est un rêve.
11:18Comment se finit l'histoire ?
11:20On a gagné les cinq premiers matchs et les cinq derniers matchs de championnat.
11:25Les six derniers même.
11:27Et les six, et on était champion de France.
11:29C'est fabuleux, cette série.
11:31C'est un peu plus que fabuleux, c'est magnifique.
11:35On parlait de quadruplé tout à l'heure sur cette série de six victoires,
11:38il y en a un autre de quadruplé, c'est face à Metz,
11:41lors de l'avant-dernière journée.
11:43Vous vous en souvenez de ce match ?
11:45Je crois qu'on a gagné 6-5-1, un truc comme ça.
11:48Non, 4-0.
11:49Ah, 4-0, oui.
11:504-0, 4 buts de Deleonis.
11:52Oui, c'était un jour de pluie, il tombait.
11:55Oui, je me souviens.
11:57Oui, je me souviens.
11:59Qu'est-ce que vous voulez que je rajoute là ?
12:02Je rajoute un merci à mes copains qui m'ont toujours aidé pour marquer des buts.
12:06Parce que, c'est pas pour dire, mais c'est comme ça.
12:09Si on n'est pas aidé, on peut s'appeler comme on veut.
12:12Je n'aurais pas marqué le but que j'ai marqué si je n'aurais pas eu,
12:18et là je ne veux pas nommer parce que je veux oublier du monde.
12:21Beaucoup de garçons qui ont joué à mes côtés.
12:25Ça fait quoi quand on est avant-centre de marquer un quadruplet ?
12:29Ça fait énormément plaisir, évidemment, que je dise ça.
12:35Ça fait plaisir parce qu'il y a des matchs où on ne marque pas et on aurait pu marquer.
12:44Par exemple, j'ai une anecdote, je la raconte toujours.
12:48Un jour, en jouant à Tours, un match, je ne me souviens pas contre qui,
12:53on gagnait 5-1 et je marque 3 buts.
12:57Bon, le soir après le match, je ne pouvais pas dormir.
13:00J'étais énervé que je ne pouvais plus.
13:02Donc, j'ai raconté cette histoire.
13:04Mais pourquoi tu étais énervé ? Tu as marqué 3 buts.
13:07Et si, j'étais énervé parce que j'aurais dû marquer 6 ou 7,
13:13et je n'avais raté un paquet, donc j'étais malade.
13:16Donc, à l'arrivée, c'est quoi ? On va l'appeler une maladie, marquer 2 buts.
13:22Mais bon, c'est une maladie normale, parce que quand on est attaquant,
13:26en plus ma place, c'était marquer 2 buts, il n'y a rien à faire.
13:30C'est ça qui m'a fait vivre, donc c'est comme ça.
13:34Mais, toujours, je n'oubliais jamais ce que j'avais à côté de moi.
13:40Jamais, ni à Tours, ni à Reims, ni à Toulon, et moins encore à Monaco.
13:47Vous étiez surnommé le renard des surfaces, ou El Tano,
13:51parce que vous aviez cette science du but.
13:53Vous étiez attiré naturellement par les filets ?
13:56On dirait que oui.
13:58Les numéros, ils parlent d'eux-mêmes.
14:02En plus, les buts, c'est très bien.
14:06Mais, il y a aussi que j'ai eu pas mal de chance.
14:10Quand je dis pas mal de chance, ce n'est pas simplement dans le jeu.
14:14Quand je parle de chance, c'est à ne pas être blessé.
14:17Parce qu'en avançant, ou en attaquant tout simplement,
14:22qui est souvent blessé, ou même qui est de temps en temps blessé,
14:262 mois, 3 mois, vous savez, ça ne va pas loin tout ça.
14:30Donc là, j'ai eu une seule grave blessure.
14:34De 3 mois, j'ai été opéré.
14:37Mais bon, il y a eu 15 ans de carrière.
14:40Donc, c'est pas mal.
14:42Heureusement, je n'ai pas été blessé.
14:45Deux ans après votre titre de champion de France avec l'AS Monaco,
14:48vous terminez une nouvelle fois meilleur buteur du championnat.
14:51Et il y a surtout cette victoire en Coupe de France face à Orléans en finale.
14:56Vous vous souvenez de cette épopée en Coupe de France ?
14:59Ah oui, évidemment.
15:007 ans après la défaite contre Saint-Etienne, ça y est, vous remportez cette Coupe de France.
15:04Ah oui, oui, oui, je me souviens très bien.
15:075 buts pour vous sur la compétition, dont un en finale.
15:10Non, je ne me souviens pas de ça.
15:13Ça, non.
15:14Oui, on l'a chassé, on l'a chassé, on l'a chassé, et puis on est arrivé pour la trouver.
15:22Belle cette photo.
15:23Oui, mais ça, c'est pas mon époque.
15:25Là, je ne jouais pas.
15:27Là, il y a le petit Bravo à Monaco.
15:31Ça, c'est l'Argentin.
15:33C'est la Coupe de France suivante remportée par l'AS Monaco.
15:36Je ne me souviens plus.
15:37Jeune génie.
15:38Je n'ai pas joué avec eux, là.
15:39C'est la Coupe de France suivante remportée par l'AS Monaco.
15:41Parce qu'il n'y a pas beaucoup de photos, finalement, de l'époque.
15:44Lui, c'est Simon, l'Argentin.
15:46Oui, mais bon, ils avaient une drôle d'équipe.
15:50Ça jouait bien au ballon.
15:52Il y a eu beaucoup de grandes équipes à Monaco.
15:54Oui, oui, oui.
15:55À la longue, il y a eu pas mal de bonnes équipes.
15:58Et en général, ça jouait bien au ballon.
16:01En général.
16:03Quelques semaines après cette victoire en Coupe de France,
16:06vous quittez Monaco, vous le disiez, en pleurant,
16:10à cause de problèmes avec le président de l'époque, Jean-Louis Campora.
16:14Écoutez, c'est un peu long.
16:16Si vous permettez, je vais raconter l'histoire.
16:18Oui.
16:21D'abord, je vais commencer par M. Campora.
16:24J'ai eu de gros problèmes avec lui, justement pour ça.
16:28Mais après, le temps passait, en réfléchissant bien,
16:32je me suis rendu compte que même si j'étais pas d'accord avec lui à cette époque-là,
16:39c'était devenu pour moi un grand monsieur
16:42et peut-être le dirigeant, jusque-là, le plus important de l'AS Monaco.
16:49C'est-à-dire que j'arrivais à la fin d'un contrat.
16:54Et je savais que Monaco, mais le dirigeant, il ne savait pas que je le savais.
16:58Le dirigeant, ils étaient en Espagne et j'ai des amis en Espagne.
17:02Ils étaient chercher un avant-centre, un crack vraiment super joueur
17:07qui s'appelait Krankel.
17:09Je crois qu'il jouait à Barcelone à cette époque-là.
17:12Donc, eux, ils ont été... Parce que moi, je venais d'une blessure.
17:16La seule blessure que j'ai eue.
17:18Mais j'ai récupéré de la blessure.
17:21Je jouais les derniers trois mois, je crois.
17:24Donc, malgré ma blessure, je finis premier buteur.
17:27Mais j'étais en fin de contrat.
17:29Donc, j'avais 31 ans.
17:33Et Monaco, il va changer Krankel.
17:36Il ne me parle pas, on ne me dit rien.
17:38Mais moi, je suis au courant de la situation.
17:40À tel point qu'un jour, je vois Krankel balader son chien
17:44là où j'habitais, au Bahia.
17:47Je dis oui, bon, ça y est, il va saigner, il va saigner.
17:50Bon, un dimanche, il y a M. Campora qui m'appelle.
17:54Il me dit, Délire, qu'est-ce que tu fais ?
17:56Je dis rien, je suis chez moi.
17:58Il n'y avait plus de maths, j'étais en vacances.
18:01Il me dit, écoute, tu descends, il faut que je te parle.
18:03Je dis, ouais.
18:04Donc, je descends, je monte dans la voiture,
18:07on commence à tourner vers Monaco.
18:09Il me dit, écoute, Délire, je viens penser,
18:12on va te faire signer un contrat.
18:14Ouf, quand il me dit comme ça,
18:16j'étais super content, super tranquille.
18:19Bon, ma femme ne voulait pas partir d'ici et tout ça.
18:22On va te faire signer un an.
18:25Je regarde, un an ?
18:29Et c'est quoi le cadeau ?
18:31Un an.
18:32Parce que lui, il parlait de cadeau.
18:35C'est quoi un an ?
18:37Je n'arrête pas de marquer de but, je me blessais.
18:40Ils vont venir pour un an ?
18:42Parce que j'ai 30 ans, 31 ans ?
18:44Sinon, parce que, ouais, Délire, mais c'est comme ça.
18:48Donc, on est passé 15 jours,
18:51oui, non, oui, non, oui, non.
18:55Entre temps, j'ai essayé de parler
18:58avec notre père, là-haut, au rocher.
19:05Et à chaque fois que je téléphonais là-haut,
19:08on me coupait la communication.
19:12Non, il n'est pas, bim, bim, bim.
19:14Ce n'est pas vrai, c'est tout fait.
19:18Donc, j'étais en contact avec Tour.
19:22Et à un moment donné, je lui ai dit,
19:24non, attends, on va voir.
19:26Parce que j'avais toujours l'espoir
19:28et l'envie de jouer ici.
19:30Comme j'allais de Monaco, j'allais aller à Tour.
19:33En plus, Tour, c'était un autre équipe
19:35qui montait des deuxièmes divisions en première division.
19:38Parce que mon histoire,
19:40il dit que j'ai joué dans quatre clubs.
19:43Reims montait des deuxièmes en première.
19:46Monaco, des deuxièmes en première.
19:49Tour, des deuxièmes en première.
19:51Et Toulon, des deuxièmes en première.
19:54Mes quatre premières années dans ces quatre clubs.
19:57Donc, il y a le directeur sportif de Tour
20:01qui commence à me dire,
20:03bon, Dario, il faut que tu nous donnes une réponse.
20:06Je disais, mais comment je veux les jeux ?
20:08Je ne peux pas les jouer à Tour.
20:10Et Monaco, c'est beaucoup plus joli que Tour.
20:14Et tout et tout, ma femme, elle pleurait.
20:17C'était une catastrophe.
20:19Donc, à un moment donné,
20:21il me donne un rendez-vous à l'aéroport de Nice.
20:23Il me dit, bon Dario,
20:25dis-moi combien tu veux gagner.
20:27Mais aujourd'hui, c'est oui ou c'est non.
20:30Et j'ai dit, écoute, tu m'attends une seconde ?
20:33Il m'a dit oui.
20:35Monsieur Yvon Jublot, directeur sportif de Tour à l'époque.
20:39Tour voulait faire l'effort sur un seul joueur.
20:42Il voulait le faire sur moi.
20:44Donc, je quitte la table.
20:47Je vais dans une cabine téléphonique,
20:49parce qu'à l'époque, il n'y avait pas d'aide.
20:52Et j'appelle M. Campora.
20:54M. Campora, je suis à l'aéroport de Nice.
20:57Je suis prêt à signer un contrat avec un club.
21:00C'est toujours un an ?
21:02Moi, je veux deux ans. C'est toujours un an ?
21:04Il m'a dit oui, Dario, c'est toujours un an.
21:06Ok, président. Bon, j'ai coupé.
21:08Je suis derrière la table et j'ai signé.
21:12Et donc, les premiers jours, les premiers mois,
21:15on pleurait avec ma femme.
21:17Tout le temps, la pluie, tout.
21:19Et ça et l'autre, bon.
21:22Mais aujourd'hui, le temps passait.
21:25Je n'ai aucun regret.
21:28C'était des gens merveilleux, merveilleux.
21:31Ils m'ont fait la fête.
21:33Ils m'ont pardonné tout.
21:35Même les matchs mal joués, les buts ratés.
21:38J'étais le bon Dieu pour eux.
21:41Et ça, je ne l'oublierai jamais.
21:43Jamais.
21:44Et en plus, un truc que j'ai oublié.
21:50Quand on doit aller parler d'argent,
21:52je ne me souviens pas le chiffre, évidemment.
21:54Je leur ai dit une somme énorme
21:56pour qu'ils disent non.
21:58Un club qui venait deuxième ou première.
22:00N'importe quoi, je leur ai dit.
22:03Ils m'ont dit ok.
22:06Donc là, il n'y avait plus d'échappatoire.
22:10Et puis, j'ai dû signer à tout.
22:14Mais aujourd'hui, je ne le regrette pas.
22:18Je ne le regretterai jamais.
22:19C'est des gens que je vais aimer toute ma vie.
22:21L'histoire retiendra que vous aurez marqué 299 buts en première division.
22:26223 toutes compétitions confondues avec l'AS Monaco.
22:31Vous êtes une légende, non seulement de l'AS Monaco,
22:34mais également de la première division.
22:37Merci beaucoup, Delio, d'avoir été l'invité du match dans le match.
22:41Je pense que vous allez être occupé toute l'année avec cette année de centenaire.
22:45Oui, oui, volontiers.
22:47Avec beaucoup de plaisir.
22:49Parce que je sais que je vais me rencontrer avec des gens que j'aime beaucoup.
22:52Parfait, on vous souhaite une bonne année.
22:55Vous êtes le bienvenu quand vous voulez sur le plateau de TV Monaco.
22:58Merci beaucoup.
22:59Merci à vous.
23:00Merci à vous également de nous avoir suivi le match dans le match.
23:03C'est terminé.
23:04On se revoit très vite pour du sport avec TV Monaco.
23:07Excellente soirée à toutes et à tous.
23:09Salut.