Category
📚
ÉducationTranscription
00:00:00Ces gens-là, tous ces soumis que j'ai connus, je les connais tous et je connais tous leurs moments de bascule.
00:00:05Vous voyez, c'est du balzac. Ils sont tous pourris de l'intérieur.
00:00:09C'est-à-dire, c'est comme ce que dit le Christ.
00:00:12C'est-à-dire qu'apparemment, ils sont bien toilettés, bien habillés et de l'intérieur, ils puent la mort, le cadavre et la merde.
00:00:20Bonsoir à tous, très heureux d'être avec vous et très heureux de recevoir Dieudonné et Alain Soral sur Le Média en 4K2 pour ce trop, c'est trop, le retour.
00:00:35Donc, vous l'aurez compris, ce soir, c'est du costaud puisque non seulement nous allons ensemble refaire la chronologie des événements jusqu'à aujourd'hui avec des inédits, des révélations.
00:00:44Et franchement, ce soir, on se dit tout, on met tout sur le tapis, pas de chichi, c'est le moment ou jamais.
00:00:50Et je vous le dis tout de suite, tout y passera.
00:00:53Ça va causer deux balses, la quenelle, les agressions, la liste antisioniste, la création d'égalité, réconciliation, le CRIF, la Libye, etc.
00:01:02Ce soir, c'est votre soirée.
00:01:04C'est la mienne aussi pour le coup parce que vous imaginez bien qu'en l'invitant Dieudonné et Alain Soral en même temps pour annoncer leur grand retour,
00:01:12il y a des fortes chances que demain matin, ça frappe à la porte.
00:01:14Donc, si ça tapote au bercail, autant que ce soit pour quelque chose, surtout que Mme Marcel n'est pas du tout matinale, c'est plutôt ça qui m'inquiète.
00:01:21Donc, là, je vous le dis tout de suite, foutu pour foutu, on va mettre le paquet pour le retour en force des deux ennemis numéros un en France
00:01:29et on va profiter de votre présence, messieurs, afin de vous poser 1000 questions.
00:01:34Comme annoncé dans l'intitulé, Dieudonné et Alain Soral font leur grand retour et nous verrons en fin de cette émission s'il y a réconciliation ou pas.
00:01:43Mais en attendant, cette soirée s'annonce mémorable et pour le bon déroulement de cette émission,
00:01:48nous aurons en régie notre patloguenne à nous avec Rudy et j'aurai à mes côtés notre journaliste que vous connaissez tous, Kate,
00:01:56avec sa voix hypnotisante dans toutes nos interviews et dans nos capsules avec Pierre Jovanovic, Youssef Indi ou encore Gilles Lartigot, que nous saluons chaleureusement.
00:02:06Bonsoir, Kate.
00:02:07Bonsoir, Marcel. Quel plaisir d'être à tes côtés pour cette émission spéciale.
00:02:12Bonsoir, Rudy. Bonsoir, Alain Soral. Bonsoir, Dieudonné Mbala Mbala.
00:02:17Ravi d'être parmi vous et merci de votre confiance à tous les deux.
00:02:22Marcel a très bien expliqué le concept de cette soirée.
00:02:25C'est l'occasion pour nous tous de revenir sur l'acharnement judiciaire et médiatique que vous subissez depuis plus de 20 ans.
00:02:33Trosser trop le retour, c'est aussi l'occasion de prouver combien vous étiez précurseur dans vos domaines de prédilection,
00:02:41combien vous avez énormément dérangé et provoqué et vous nous direz aussi si à certains moments vous avez regretté quelques paroles.
00:02:51Et ce sera peut-être l'heure de la réconciliation, mais ça on le saura en fin d'émission.
00:02:56Mais avant de commencer, on va laisser s'exprimer Alain Soral et Dieudonné Mbala Mbala pour dire quelques mots aux spectateurs
00:03:03et nous expliquer pourquoi cette émission et pourquoi avoir choisi Le Média en 4-4-2 pour faire votre grand retour ensemble.
00:03:12Si, retour, il y a. Puis nous ferons une courte présentation de vous deux.
00:03:18On échange quand même de temps en temps avec Dieudo et là ce qui s'est passé en Palestine depuis le 7 octobre
00:03:25nous a quand même incité à échanger un peu plus vu la gravité de la situation.
00:03:31Et comme beaucoup de gens s'amusent et sont contents des fâcheries qui existent parfois dans ce qu'on a appelé la dissidence
00:03:41puisque le principe je dirais de l'ennemi c'est quand même de pousser toujours à la division par tous les moyens.
00:03:46J'ai trouvé à la fois moral et stratégique et Dieudonné aussi puisque ça n'aurait pas pu se faire que dans un seul sens
00:03:54que nous affichions notre solidarité aujourd'hui avec cette idée que face à ce qui se passe dans le monde
00:04:02et notamment à Gaza et même aujourd'hui en France avec les législatives et puis avec mon actualité aussi
00:04:08qui n'était pas encore présente quand on a discuté de cette émission.
00:04:12Je parle de mon arrestation récente en Suisse également.
00:04:15Ça me paraissait une bonne idée, on l'a partagé avec Dieudo, de nous montrer ensemble à nouveau avec cette idée un peu
00:04:24du comité national de la résistance, c'est-à-dire que face aux Allemands il n'y a plus de royalistes ou de communistes,
00:04:32il y a des patriotes et que même si on a des petits différents comme tout le monde en a,
00:04:37face à l'urgence, face à l'essentiel, il n'y a pas à tortiller et je le répète ici,
00:04:45ce qui a pu nous opposer à certains moments, Dieudo et moi, est bien bien plus minime que ce qui nous rassemble
00:04:51et puis il y a aussi, il ne faut pas oublier, 20 ans de lutte commune, ce qui n'est pas rien,
00:04:55de camaraderie, de souvenirs, de moments épiques et ça, ça ne s'efface pas d'un trait de plume ou d'un trait de gomme
00:05:03et puis je crois que ça c'est plutôt l'idée de Dieudonné, je laisserai parler sur l'idée du pardon et de la réconciliation,
00:05:08c'est vrai que moi j'ai suffisamment d'ennemis et de méchants sur le dos pour dépenser de l'énergie à me taquiner
00:05:15avec Dieudo sur des sujets qui sont quand même très périphériques et puis même anecdotiques,
00:05:22donc voilà, que nos ennemis le sachent, face aux combats prioritaires et essentiels,
00:05:30Dieudonné et moi sommes la main dans la main, on va dire comme on l'est,
00:05:35comme camarades de combat dans une tranchée face à l'ennemi.
00:05:40Oui, je ne peux que confirmer, c'est vrai que là je suis moi-même sous bracelet électronique,
00:05:48on a poussé l'exercice au bout avec Alain qui vient d'être interpellé, aussi arrêté, harcelé,
00:05:57d'une tentative d'asphyxie générale, moi ce que j'apprécie c'est qu'on est en vérité, qu'on se parle vraiment,
00:06:06je crois qu'on est attaché à quelque chose de difficile à traduire avec des mots d'ailleurs,
00:06:12c'est quelque chose qui ressemble à une sorte de vérité face à soi-même,
00:06:17et j'ai rencontré pas mal de gens, mais Alain fait partie de ces gens qui quand même s'amusent à ne pas se mentir,
00:06:25donc on ne se ment pas, on est là, on est face à face, et puis on est dans un monde qu'on observe,
00:06:32on est à la fois acteur et spectateur, je pense qu'on a été effectivement précurseur,
00:06:37on est cité maintenant à maintes reprises, lorsque des jeunes étudiants manifestent leur solidarité au peuple palestinien,
00:06:46on fait toujours référence à Soral et Dieudonné, ce sont les enfants de Soral et Dieudonné,
00:06:52donc il était normal que pour nos enfants, on puisse se rassembler et se dire,
00:06:57voilà pourquoi on en est là aujourd'hui, on a tenté plein de choses,
00:07:04et je crois que c'est important pour tous ces jeunes gens qui aujourd'hui manifestent leur solidarité à la Palestine,
00:07:12qu'ils sachent qu'il y a des anciens, et on est ces anciens, et on a travaillé,
00:07:18et on peut aussi leur expliquer des choses, et leur expliquer aussi d'où on vient,
00:07:24comment les choses se sont passées, ça a été très très très très violent,
00:07:28ça a tiré à balles réelles, et on est encore là, on est vivants,
00:07:33et c'est déjà un exploit, parce qu'il y en a certains qui sont morts,
00:07:38et je pense notamment à notre ami commun Stéphane Blais, qui n'a pas survécu à ces pressions.
00:07:47Merci, merci à vous deux, en tout cas ce sera l'occasion justement de revenir sur tous les événements
00:07:54qui ont marqué toute une génération.
00:07:56Alors on va débuter cette émission avec un petit portrait,
00:08:00Marcel et moi-même avons chacun, nous nous sommes attelés à faire Marcel le portrait d'Alain Soral,
00:08:09et moi celui de Dieu Donne M'bala M'bala, donc je laisse la parole à Marcel.
00:08:14Alain Soral, vous avez 65 ans, franco-suisse, sociologue, mais pas d'État, essayiste, comédien,
00:08:20réalisateur et président de l'association Égalité et Réconciliation.
00:08:24On rappelle que vous venez du Parti communiste et faites un passage au Front National
00:08:29pour y insuffler votre ligne gauche du travail, droite des valeurs,
00:08:33qui ne sera pas la ligne de Marine Le Pen, plus portée à réintégrer l'arc républicain.
00:08:39Du coup, vous quittez le Front National,
00:08:41vous critiquez le féministe et les communautarismes homosexuels et juifs,
00:08:46vous avez un don pour toucher aux sujets interdits,
00:08:49on vous connaît comme le maître du logos pour votre ton provocateur,
00:08:53pour vos livres qui se vendent comme des petits pains,
00:08:55et aussi pour distribuer des torgnoles à qui veut bien présenter la joue.
00:09:01Mais Alain Soral, c'est aussi un palmarès de plus de 85 procès,
00:09:0523 condamnations définitives, 22 en France et une en Suisse,
00:09:09plus de 530 000 euros d'amende.
00:09:12À ce jour, Alain Soral a été condamné à un emprisonnement correctionnel
00:09:16d'une durée de 6 années, 3 mois et 10 jours.
00:09:20Alain Soral, bonsoir.
00:09:23Merci pour ce récapitulatif.
00:09:26Moi-même, je ne me souviens plus de tous les détails.
00:09:29Et c'est vrai qu'entre le moment où on s'est parlé pour organiser cette émission
00:09:32et aujourd'hui, moi qui croyais être un peu sanctuarisé dans ce pays
00:09:36qui est la Suisse, qui normalement est une terre d'asile pour les persécutés,
00:09:40je me suis retrouvé exactement dans la même situation qu'en France
00:09:43il y a un peu plus de 4 ans, raison pour laquelle j'avais quitté le pays,
00:09:47c'est-à-dire de voir débouler chez moi à l'improviste 8 cow-boys
00:09:54qui m'ont mis en état d'arrestation, perquisition,
00:10:00saisie de tout mon matériel de travail, carnet, téléphone, ordinateur,
00:10:05c'est ça le plus important, mis en garde à vue, interrogé pendant 4 heures,
00:10:09comme toujours pour incitation à la haine.
00:10:12On est toujours dans cette espèce de vie de juridique qui permet tout.
00:10:18Et puis là, je suis effectivement dans la même situation que j'étais en France,
00:10:23c'est-à-dire sans doute devant un long parcours judiciaire
00:10:29qui peut me conduire, compte tenu de la loi Suisse, jusqu'à 3 ans de prison ferme.
00:10:36– Et on va y revenir très longuement justement sur cette garde à vue,
00:10:42et on y reviendra, vous aurez l'occasion de vous exprimer.
00:10:46Alors Dieu Donné, M'bala M'bala, c'est à votre tour,
00:10:49vous avez 58 ans, vous êtes franco-cameroonais, humoriste, comédien, réalisateur,
00:10:54votre humour noir est bien souvent provocateur, a suscité moult réactions.
00:10:59Quant à vos prises de position politique,
00:11:01elles vous ont valu les foudres d'un système que vous aviez peut-être minimisé.
00:11:06Vous avez débuté votre carrière dans les années 1990 en tant qu'humoriste,
00:11:11en duo avec Alice Seymoun et Kel Duo.
00:11:14Vous avez ensuite entamé une carrière solo,
00:11:16le début de sketchs engagés, polémiques et politisés,
00:11:20au point de déranger et de bousculer les codes d'un humour lissé.
00:11:25Un sketch en particulier sera le point de bascule.
00:11:28Désormais, vous savez ce que signifie « on ne peut pas plaire à tout le monde ».
00:11:33Puis vient la quenelle, pas celle que l'on mange, celle que l'on pointe du bras.
00:11:38Au début, elle est bien sympathique cette quenelle,
00:11:41reprise par bon nombre de personnalités.
00:11:44Elle sera très vite connotée à caractère antisémite,
00:11:47et ce sera le début de l'enfer.
00:11:49Condamnations judiciaires, interdictions de se produire sur scène,
00:11:52violences physiques et agressions verbales.
00:11:55Vos détracteurs auront tout tenté pour vous faire taire à jamais.
00:11:59Pas de chance pour eux.
00:12:00Vraisemblablement, vous n'êtes pas adepte des balades à moto,
00:12:04et encore moins des petits tours délicos, envers et contre tous.
00:12:08Et malgré cette attache à la cheville, vous continuez de vous produire sur scène,
00:12:13d'être présent sur les réseaux sociaux,
00:12:15et d'avoir votre propre plateforme de vidéos en ligne.
00:12:19Vous signez là votre grand retour,
00:12:22aux côtés de votre partenaire de presque toujours.
00:12:26C'est parti pour une rétrospective en images et en explications
00:12:30de « Trop, c'est trop, le retour ».
00:12:35Alors on va commencer tout de suite cette émission
00:12:38par la chronologie des événements.
00:12:41Depuis votre rencontre à tous les deux,
00:12:43Alain Soral et Dieudonné Mbala Mbala,
00:12:45jusqu'à aujourd'hui,
00:12:47l'émission s'annonce vraisemblablement très, très dense.
00:12:51Et je tiens tout de suite à remercier Marcel
00:12:54pour son aide précieuse et son soutien,
00:12:56sans qui cette émission aurait été très compliquée à préparer pour moi.
00:13:00Donc merci Marcel.
00:13:02Et puis on verra, on attend la fin de cette émission
00:13:05pour voir s'il y aura réconciliation entre tous les deux.
00:13:09Alors Marcel, c'est à toi.
00:13:11En 2002, nous sommes au tout début des années 2000.
00:13:14Dieudonné, vous sollicitez le Centre national de cinématographie, le CNC,
00:13:19pour financer un film sur le code noir.
00:13:22Pourquoi faites-vous cette demande ?
00:13:25Alors ce n'était pas une demande, on va dire, de coproduction.
00:13:32C'était simplement pour pouvoir aborder un sujet
00:13:36qui n'avait pas encore été abordé dans le cinéma français.
00:13:40J'interrogeais le Centre national de la cinématographie
00:13:44pour être simplement partenaire sur ce projet.
00:13:48Et j'ai été très, très étonné d'avoir la réponse que j'ai obtenue.
00:13:55C'est-à-dire que ça n'est pas un sujet de film,
00:13:58mais ça pourrait faire un film d'animation, pourquoi pas un dessin animé.
00:14:04Et donc j'ai été très étonné parce que la plupart des gens qui étaient au CNC,
00:14:08je crois que Bernard-Henri Lévy devait être, je ne sais pas s'il était directeur
00:14:12ou en tout cas une personne influente dans cet organisme,
00:14:15avait, lui, de son côté, financé une bonne partie de ses films grâce notamment au CNC.
00:14:23Et c'est là que je me suis aperçu qu'il y avait une véritable compétition victimaire,
00:14:27une vraie hiérarchisation.
00:14:29C'est-à-dire qu'après cette volonté de pouvoir faire le premier film français
00:14:34sur le sujet du code noir, qui était quand même un sujet un peu assez incroyable.
00:14:39Je ne sais pas qui l'a lu ici, mais je vous recommande la lecture de cet ouvrage.
00:14:44C'était le mode d'emploi, si vous voulez, de l'asservissement
00:14:49qui donne une réalité juridique à l'esclave qui devient un bien meuble,
00:14:54qui peut se céder, s'hériter.
00:14:56Enfin bon, bref, c'était quand même intéressant.
00:14:59Et j'ai bien compris qu'il y avait une politique de hiérarchisation victimaire.
00:15:06Et c'est là que j'ai commencé à dénoncer cette dérive.
00:15:10J'ai fait des sketchs là-dessus.
00:15:13Moi, je n'ai fait que rire non pas de la souffrance,
00:15:16mais de la hiérarchisation et de l'instrumentalisation des souffrances.
00:15:20Et j'ai été témoin de cela grâce à cette expérience du CNC.
00:15:26Donc c'est vrai que ça a été le point de départ pour moi,
00:15:30pour bien comprendre que nous étions dans une société
00:15:34entièrement sous le contrôle d'un petit groupe d'individus
00:15:38qui prétendent représenter l'opinion publique,
00:15:42qui quelque part manipulent cette opinion publique,
00:15:46en tout cas parlant notre nom.
00:15:48Et voilà, ça a commencé par là, effectivement.
00:15:52Puis ensuite, j'ai fait rire en m'amusant de cela.
00:15:58Et beaucoup de gens, je me suis aperçu qu'énormément de gens
00:16:02étaient sensibles à cet humour.
00:16:04Énormément de gens voyaient bien qu'il y avait un problème,
00:16:08que cette compétition victimaire organisée jusqu'à l'éducation nationale
00:16:14créait un malaise profond, en fait.
00:16:17Et puis là est arrivé Lacanel, Shoananas,
00:16:20qui encore une fois sont des expressions humoristiques
00:16:24de ce malaise social profond.
00:16:29Personne n'est dupe aujourd'hui du deux poids, deux mesures.
00:16:33Il suffit de voir, effectivement,
00:16:35et ça a été aussi à l'origine de ces retrouvailles-là,
00:16:39suite à ce qui se passe en Palestine,
00:16:42enfin en Palestine occupée, à Gaza même,
00:16:45c'est assez hallucinant, le traitement des médias,
00:16:49le deux poids, deux mesures,
00:16:52c'est comme le dit le titre de cet entretien,
00:16:57c'est trop, c'est trop, c'est trop, c'est trop.
00:17:00Et je pense qu'on est nombreux aujourd'hui,
00:17:02et il y a toute une jeunesse qui se reconnaît maintenant
00:17:06dans ce parcours que nous avons vécu,
00:17:09et qui dit, enfin, on comprend mieux,
00:17:11on comprend mieux Soral, on comprend mieux Dieudonné,
00:17:14on comprend mieux ce qu'ils ont vécu,
00:17:17parce qu'ils sont jeunes, ils sont étudiants,
00:17:19et qu'ils se retrouvent aujourd'hui traités d'antisémites.
00:17:21On a aussi une bonne partie de ceux qui nous traitaient d'antisémites,
00:17:25d'ailleurs, LFI et compagnie,
00:17:27qui aujourd'hui se voient affublés de ces joyeux sobriquets.
00:17:33Ce qui est terrible, c'est que ça nous a coûté très, très cher,
00:17:37encore une fois, et que nous avons survécu par notre talent.
00:17:42Je pense que nous avons mis notre talent à l'épreuve ultime
00:17:45de ce feu sioniste,
00:17:48et c'est rare de survivre, effectivement.
00:17:53Et justement, pour bien comprendre les choses,
00:17:55on va rester sur cette année 2002,
00:17:58ce moment où vous demandez un financement.
00:18:00Alors, vous expliquez là que ce n'est pas vraiment un refus,
00:18:03c'est juste une proposition de ne pas en faire un film,
00:18:07c'est ça, et plutôt un dessin animé, si je comprends bien.
00:18:10C'est ça.
00:18:11Et vous en faites des sketchs, et là, ça ne plaît pas,
00:18:16et on a notamment Thierry Ardisson, que vous connaissez bien,
00:18:20et notamment Alain Sorel, qui là va dire quelque chose,
00:18:22alors qu'il est interrogé par un journaliste,
00:18:25pour certainement un reportage, il va dire, je le cite,
00:18:28« Il n'a pas trouvé d'argent pour le réaliser,
00:18:31et il en a déduit que finalement, lui, parce qu'il était noir,
00:18:34il ne trouvait pas les moyens de réaliser son film,
00:18:37alors que beaucoup de gens trouvaient de l'argent
00:18:39pour réaliser des films sur la Shoah,
00:18:41et donc il ajoute, je pense qu'il est antisémite. »
00:18:44Alors, on est en 2002, là, on est en 2002,
00:18:48c'est quoi l'état d'esprit ?
00:18:49Voilà, Thierry Ardisson, qui dit ça de vous ?
00:18:54On aimerait bien comprendre…
00:18:57C'est important pour les jeunes et pour ceux dont vous dites aujourd'hui,
00:19:00qui comprennent peut-être ce qui vous est arrivé,
00:19:03à vous et Alain Sorel, voilà.
00:19:05Je pense que Thierry Ardisson voulait faire du cinéma,
00:19:08Alain le connaît mieux que moi,
00:19:10il voulait faire du cinéma,
00:19:12et à ce moment-là, il se rapprochait de certains producteurs,
00:19:17et il s'est cru plus malin que les autres,
00:19:21et il a cru qu'en se servant de nous,
00:19:24comme de marche-pieds, moi ou Alain,
00:19:27il allait pouvoir effacer de la mémoire de nos adversaires,
00:19:33son passé, son histoire,
00:19:35et Thierry Ardisson, effectivement, en a fait trop,
00:19:41il a été outrancier,
00:19:43et ce qui est outrancier devient dérisoire,
00:19:46c'est-à-dire qu'en réalité,
00:19:49après le parcours que j'ai eu,
00:19:52je vois bien qu'il s'est trompé,
00:19:54mais il a réagi comme il a pu,
00:19:56parce qu'il était face à un système qu'il croyait inamovible,
00:20:03il n'a jamais été en résistance,
00:20:05il a tenté de collaborer,
00:20:07mais ça ne lui a pas porté chance,
00:20:09d'ailleurs, il a plus ou moins disparu,
00:20:12alors que nous, nous sommes encore là.
00:20:14Justement, Alain,
00:20:16comment expliquer ce refus,
00:20:18enfin, ça n'a pas l'air d'être un refus,
00:20:20mais un refus déguisé, on va dire, du CNC,
00:20:22parce qu'après tout, on se dit,
00:20:24on ne voit pas où est le problème pour pouvoir traiter ce sujet,
00:20:27qu'est-ce qui freine le CNC,
00:20:30et que pensez-vous des propos de Thierry Ardisson ?
00:20:34Vous le connaissez très bien.
00:20:36Il y a deux sujets que je connais bien,
00:20:38je connais bien le CNC,
00:20:40parce que moi aussi, j'ai un passé de réalisateur de courts-métrages
00:20:42et même de longs-métrages,
00:20:44j'ai fait ce parcours,
00:20:46alors au début, on est un peu innocent,
00:20:48on se dit, il y a du cinéma d'État,
00:20:50c'est pour que l'État aide le talent,
00:20:52et donc, on y va,
00:20:54et moi, en plus, je suis allé demander l'aide sélective,
00:20:56notamment aux courts-métrages,
00:20:58pour faire un petit court-métrage,
00:21:00et puis après, j'ai eu l'Européen scripton,
00:21:02donc de temps en temps,
00:21:04il est possible de ramasser un petit peu d'argent,
00:21:06et moi, j'ai vraiment eu par miracle,
00:21:08parce que peut-être que j'avais un peu de talent,
00:21:10c'est possible,
00:21:12mais je me suis intéressé après au CNC long-métrage,
00:21:16et là, j'ai vu que c'était un copinage très très fermé,
00:21:18on avait par exemple, à un moment donné,
00:21:20Isabelle Adjani, qui était présidente du CNC,
00:21:22et qui donnait deux sessions complètes
00:21:24à Bruno Nuiten pour faire son film
00:21:26sur Camille Claudel,
00:21:28c'est-à-dire que là, j'ai découvert
00:21:30ce que c'était que l'entre-soi de l'art d'État,
00:21:32qui malheureusement pose un gros problème,
00:21:34c'est-à-dire que ça arrive toujours et résulte à l'inverse,
00:21:36ça finit par faire de l'art officiel,
00:21:38qui est donc de l'art de complaisance,
00:21:40et ça, c'est triste,
00:21:42c'est-à-dire qu'en fait, c'est les périodes d'effondrement
00:21:44d'aide d'État qui peut relancer à un moment donné
00:21:46une branche artistique,
00:21:48la renaissance du cinéma anglais,
00:21:50c'est l'effondrement tachérien des aides publiques,
00:21:52si on veut se rappeler d'une certaine époque
00:21:54d'un cinéma anglais intéressant dans les années 80,
00:21:56donc ça, c'est le premier sujet.
00:21:58Deuxièmement, Ardisson,
00:22:00je le connais très bien puisque je travaillais
00:22:02pour lui comme journaliste pendant des années,
00:22:04et d'ailleurs,
00:22:06tout le monde le sait à peu près aujourd'hui,
00:22:08puis ceux qui ne le savent pas vont le découvrir,
00:22:10il partageait totalement nos idées, à moi et à Dieudonné,
00:22:12sur certaines hiérarchies,
00:22:14sur certains lobbies, et de toute façon,
00:22:16quiconque, je le dis, vit à Paris
00:22:18et travaille dans le milieu des médias.
00:22:20Moi, pourquoi j'ai eu
00:22:22la vision du monde qui est la mienne,
00:22:24je suis arrivé à Paris
00:22:26comme un petit Savoyard,
00:22:28un peu comme Jean-Jacques Rousseau, plein d'innocence,
00:22:30ou comme Rastignac,
00:22:32plutôt Rubinpré,
00:22:34à moi la grande ville,
00:22:36et puis j'ai découvert des réalités,
00:22:38c'est-à-dire des réseaux de pouvoir,
00:22:40etc.,
00:22:42et j'ai vu
00:22:44que ça fonctionnait
00:22:46comme ça dans la mode,
00:22:48ça fonctionnait comme ça dans le journalisme,
00:22:50ça fonctionnait comme ça dans l'édition,
00:22:52ça fonctionnait comme ça
00:22:54dans le cinéma, c'est-à-dire que
00:22:56dans tous ces métiers-là, pour ne pas voir comment ça marche,
00:22:58il faut être aveugle,
00:23:00ce qui veut dire que tous les gens qui sont dans ces milieux-là
00:23:02savent exactement la même chose que nous
00:23:04sur les hiérarchies, donc aussi sur
00:23:06certains mensonges égalitaires,
00:23:08et se taisent par soumission ou par collaboration.
00:23:10Donc déjà, ça faut être clair.
00:23:12Il n'y a pas d'ambiguïté sur
00:23:14« on se trompe, on est paranoïaque, on n'a rien compris ».
00:23:16Tout le monde est d'accord avec nous,
00:23:18il n'y a aucun problème.
00:23:20Après, c'est souvent le message qu'on m'a dit,
00:23:22« Sois malin,
00:23:24prends la vague ».
00:23:26Et Ardisson,
00:23:28ce qui était marrant, c'était que dans ce milieu-là,
00:23:30avec Jean-Édernalier à l'époque,
00:23:32on est sur les années 80,
00:23:34la mémoire est très courte aujourd'hui,
00:23:36on est dans du cerveau TikTok, les gens ne savent même pas
00:23:38que tout ça existait, mais à l'époque,
00:23:40il y avait Jean-Édernalier, il y avait Thierry Ardisson,
00:23:42qui étaient plutôt des gens qui résistaient
00:23:44un peu à ce système
00:23:46qui était devenu de plus en plus brutal
00:23:48et dont le marqueur est l'avènement des nouveaux philosophes,
00:23:50l'avènement du film Shoah
00:23:52de Claude Lanzmann, avec l'avènement même de ce nom
00:23:54qui n'existait pas avant.
00:23:56Et ce qui s'est mis en place
00:23:58et dans lequel on est toujours, peut-être qu'on est en train
00:24:00peut-être d'en sortir, qui était
00:24:02de surmédiatiser
00:24:04la persécution des Juifs
00:24:06par l'Allemagne nazie
00:24:08entre 1933 et 1945,
00:24:10pour s'en servir de bouclier,
00:24:12pour qu'Israël puisse continuer
00:24:14à prospérer
00:24:16dans une période antiraciste et décoloniale,
00:24:18alors que c'était de plus en plus
00:24:20ouvertement et bibliquement
00:24:22et concrètement un pays
00:24:24qui fonctionnait sur du racisme,
00:24:26sur de la colonisation
00:24:28et même d'ailleurs sur de la théologie,
00:24:30c'est-à-dire sur de la religion.
00:24:32Et en fait,
00:24:34cette tentative
00:24:36de faire rentrer
00:24:38quelque chose dans autre chose,
00:24:40c'est-à-dire à une période
00:24:42décoloniale et antiraciste
00:24:44que toute une gauche française
00:24:46puisse être derrière Israël
00:24:48tout en incarnant la gauche antiraciste,
00:24:50c'est, comment dirais-je,
00:24:52cette aberration, cette disjonction,
00:24:54cette contradiction maximale
00:24:56qui a surdéterminé toute l'époque,
00:24:58qui a justifié toute la persécution
00:25:00à moitié donnée et qui a fait aussi
00:25:02personnellement moi, qui suis quelqu'un
00:25:04attaché à la logique et à la morale,
00:25:06ma colère quelque part
00:25:08et mon refus de me soumettre.
00:25:10Je trouvais que c'était d'une grande obscénité.
00:25:12Et en fait, toute l'époque,
00:25:14ça a été ça. Et contrairement
00:25:16à ce qu'on croit, Ardisson a essayé
00:25:18dans son milieu, dans son monde,
00:25:20et compte tenu de sa position,
00:25:22à essayer de ruser pendant un certain temps.
00:25:24Parce que moi, je travaillais pour lui,
00:25:26donc j'étais à l'intérieur du système. Il avait sur le dos
00:25:28notamment Patrick Bruel, qui était son pire ennemi
00:25:30et qui était très très puissant dans la communauté organisée.
00:25:32Et il a longtemps résisté.
00:25:34Et à un moment donné, quand il a vu
00:25:36que ça lui coûtait trop cher
00:25:38et qu'il avait trop à perdre,
00:25:40effectivement, il a jugé
00:25:42stratégique, au détriment
00:25:44de la morale, de s'essuyer les pieds sur
00:25:46moi qui étais un ami de 20 ans.
00:25:48Sur Dieu donné, peut-être qu'il connaissait moins.
00:25:50Alors qu'il nous invitait régulièrement,
00:25:52comme il invitait d'ailleurs
00:25:54très régulièrement dans son émission des pro-palestiniens
00:25:56ou des français d'origine immigrée,
00:25:58de confession musulmane. Il faut vérifier
00:26:00tout cet historique. Et puis à un moment donné,
00:26:02il a cédé, il s'est soumis. Et il y a
00:26:04rien de pire qu'un type qui trahit,
00:26:06il trahit son camp, on le sait très bien, parce qu'il balance,
00:26:08il se déshonore.
00:26:10Et ce qui est très triste, c'est que toute l'époque
00:26:12qu'on a vécu, moi Dieu donné, c'est l'histoire
00:26:14de gens qu'on pousse à se déshonorer et à trahir
00:26:16pour limiter
00:26:18la punition ou pour ne pas
00:26:20être déclassé, c'est-à-dire pour ne pas être sorti
00:26:22du jeu confortable du médiatique.
00:26:24C'est-à-dire que toute cette époque, pour moi,
00:26:26est surdéterminée par ça.
00:26:28Un groupe de gens qui ont imposé la loi
00:26:30de la laideur, de la trahison
00:26:32et du mensonge à tout le reste
00:26:34de la population initiée, parce que je pense
00:26:36que les braves gens, ça leur passe complètement
00:26:38au-dessus de la tête. Et moi,
00:26:40malheureusement, j'avais rien demandé.
00:26:42Je suis arrivé dans le Paris des années 80
00:26:44et c'est cette vague que je me suis pris dans la gueule.
00:26:46Et comme j'avais sans doute
00:26:48été élevé aux vraies valeurs de la République,
00:26:50ça m'a trop choqué
00:26:52pour que j'accepte de tourner la tête, de
00:26:54fermer les yeux ou d'en prendre ma part
00:26:56comme beaucoup, beaucoup de gens.
00:26:58Parce que j'ai connu toute la génération
00:27:00qui est en poste aujourd'hui. C'est ma génération
00:27:02qui est en place aujourd'hui.
00:27:04Je les ai tous connus et je les ai tous
00:27:06vus se soumettre,
00:27:08trahir, mentir, se déshonorer
00:27:10et ça donne la France d'aujourd'hui
00:27:12et c'est quelque chose de profondément triste.
00:27:14C'est ça le plus triste. C'est pour ça que, à la limite,
00:27:16les gens comme moi, comme
00:27:18Dieudonné, qui ont tenu
00:27:20la dragée haute par rapport à tout ça,
00:27:22sont des gens qui, quelque part,
00:27:24sont restés...
00:27:26n'ont pas été
00:27:28dégradés, c'est ça que je veux dire.
00:27:30Même si on a pris beaucoup de coups,
00:27:32l'intérieur est resté propre.
00:27:34C'est ça qu'il faut voir.
00:27:36C'est ce que dit le Christ
00:27:38dans l'évangile selon Saint Matthieu.
00:27:40Il le dit bien. En apparence,
00:27:42vous êtes impeccables et
00:27:44dedans, tout est pourri, tout est vermoulu.
00:27:46C'est cette réalité
00:27:48dont on est peut-être sur le point de sortir.
00:27:50C'est pour ça que c'est intéressant cette réunion
00:27:52aujourd'hui. Parce que quand on a commencé
00:27:54ce combat avec Dieudonné, on pensait qu'on y laisserait
00:27:56notre peau. On l'a fait pour l'honneur
00:27:58et pour le panache, c'est certain. Parce qu'on était
00:28:00en 2002-2003.
00:28:02On a tenu plus de 20 ans. Et on nous disait
00:28:04toujours qu'on allait disparaître demain.
00:28:06On était menacés en permanence.
00:28:08Et peut-être qu'à un moment donné,
00:28:10la défaite n'est pas certaine.
00:28:12Et ça, ça veut dire que
00:28:14il faut tenir. Mais malheureusement,
00:28:16ce sont des combats de très longue durée par rapport
00:28:18à une mentalité d'adolescent
00:28:20ou une mentalité cinématographique. Dans un film,
00:28:22ça dure une heure et demie.
00:28:24En réalité, c'est un combat
00:28:26dans lequel Dieudonné est toujours.
00:28:28D'ailleurs, on ne peut pas en sortir
00:28:30d'une certaine manière. On ne vous lâche jamais.
00:28:32Et il ne faut jamais tourner le dos.
00:28:34Le seul truc, c'est de rester de face. C'est un combat
00:28:36qui dure depuis plus de 20 ans. Imaginez ce que c'est
00:28:38que 20 ans de lutte.
00:28:40On est dans des échelles, toutes proportions gardées
00:28:42à la Mandela. C'est à un moment donné,
00:28:44pour pouvoir passer,
00:28:46je ne dirais pas à la caisse, mais
00:28:48avoir enfin raison,
00:28:50on est sur des séquences, sur des durées.
00:28:52Ce n'est pas 3 mois, ce n'est pas 1 an, ce n'est même pas 5 ans,
00:28:54ce n'est même pas 10 ans, c'est plus de 20 ans.
00:28:56Voilà.
00:28:58Que les gens aient bien conscience de ça ici.
00:29:00Plus de 20 ans. On démarre à 20 ans,
00:29:02on y est encore à 40.
00:29:04Vous voyez, j'en ai 65 aujourd'hui,
00:29:06et j'en prends encore plein la gueule
00:29:08cette semaine.
00:29:10J'ai rendez-vous
00:29:12dans quelques jours pour mon bracelet,
00:29:14pour savoir si je fais de la cellule ou du bracelet,
00:29:16parce que j'ai une condamnation ferme en Suisse.
00:29:20On va en parler tout à l'heure.
00:29:22Oui, voilà,
00:29:24c'est des combats de très longue durée,
00:29:26et qui demandent de l'endurance,
00:29:28de la constance,
00:29:30parce que c'est ultra violent, ultra vicieux,
00:29:32et ça n'arrête jamais.
00:29:34Et c'est aussi l'objet de cette émission,
00:29:36et je pense que les spectateurs vont s'en rendre compte.
00:29:38Là, pour l'instant, on est juste encore en 2002,
00:29:40on n'a pas encore vraiment avancé,
00:29:42déjà, et on en a dit beaucoup.
00:29:44Et justement, on va continuer
00:29:46sur cette année 2002,
00:29:48parce qu'en 2002,
00:29:50Alain sera l'abécédaire
00:29:52de la bêtise ambiante,
00:29:54et vous n'êtes pas forcément d'accord
00:29:56avec Dieudonné M'Bala M'Bala.
00:29:58Et d'ailleurs, vous en parlez,
00:30:00vous l'évoquez, en tout cas, il y a un passage
00:30:02sur lui dans lequel vous n'êtes pas
00:30:04vraiment tendre. Alors, pour quelle raison ?
00:30:06Tout ça a à voir avec ce qu'on appelle
00:30:08en France le combat antiraciste.
00:30:10Dieudonné, à un moment donné, par antiracisme,
00:30:12s'était présenté contre
00:30:14le candidat du Front National,
00:30:16Adreux, contre Stirbois.
00:30:18Dieudonné avait tendance à être
00:30:20dans ce logiciel antiraciste
00:30:22qui était, je le rappelle, mené par
00:30:24SOS Racisme,
00:30:26on sait exactement qui est derrière,
00:30:28et avait tendance à traiter, je dirais,
00:30:30le français de souche blanc de raciste.
00:30:32Et moi, j'avais fait un texte pour lui dire, Dieudonné,
00:30:34ces Français, soi-disant blanc raciste
00:30:36que tu critiques un peu, ont fait de toi
00:30:38le comique préféré de France.
00:30:40Donc, ils ne sont pas si racistes que ça. En revanche,
00:30:42il y a des gens
00:30:44que tu ne cites pas,
00:30:46qui, eux, sont peut-être beaucoup plus méprisants
00:30:48de toi,
00:30:50mais qui, malheureusement, sont ceux qui tiennent
00:30:52ton métier. Le texte existe,
00:30:54il suffit de le retrouver. Et Dieudonné,
00:30:56pour ce texte, m'avait demandé à me rencontrer.
00:30:58Et donc, à un moment donné,
00:31:00on s'est retrouvés au Théâtre de la Main d'Or
00:31:02avec le livre ouvert devant.
00:31:04Nous allons parler de ce texte
00:31:06où je le critiquais, évidemment.
00:31:08Et je laisse, à la limite, Dieudonné conclure
00:31:10ce qui s'est passé lors de cet entretien,
00:31:12puisqu'à la limite, que chacun fasse sa part
00:31:14de son travail.
00:31:16Oui, bien sûr. Et surtout, Dieudonné,
00:31:18pourquoi, à ce moment-là,
00:31:20vous demandez à rencontrer Alain Soral ?
00:31:22Est-ce que c'est toujours dans cette
00:31:24démarche, dans cette
00:31:26dynamique de pardon
00:31:28ou d'échange ?
00:31:30Vous êtes déjà en 2002.
00:31:32C'est un peu plus tard, d'ailleurs, que vous vous rencontrez.
00:31:34C'est un peu plus tard.
00:31:36En fait, j'ai toujours été
00:31:38curieux
00:31:40par nature.
00:31:42Alain a parlé de laideur.
00:31:44Moi, je pense que, et c'est Nougaro qui me disait,
00:31:46on est gangster de la beauté.
00:31:48On est attaché au raffinement
00:31:50et surtout
00:31:52à la vérité, aux éclats de vérité.
00:31:54Alors, moi, j'ai rencontré Alain
00:31:56parce que je voulais simplement connaître
00:31:58son point de vue.
00:32:00J'étais sincère dans ma démarche antiraciste.
00:32:02Je ne savais pas, à ce moment-là,
00:32:04que j'étais à ce point
00:32:06instrumentalisé par cette gauche
00:32:08et que l'antiracisme était
00:32:10un argument politique
00:32:12pour convaincre les gens
00:32:14des quartiers ou les gens d'origine
00:32:16africaine comme moi
00:32:18de voter pour la gauche.
00:32:20Mais j'ai été, je me suis aperçu
00:32:22assez rapidement ensuite,
00:32:24élevé dans la haine
00:32:28envers
00:32:30le Front National, envers Jean-Marie Le Pen.
00:32:34Mais j'étais quand même curieux
00:32:36de savoir. Et c'est en discutant
00:32:38avec Alain, puis ensuite
00:32:40avec Jean-Marie Le Pen en personne,
00:32:42que je me suis aperçu qu'effectivement
00:32:44de l'ampleur de la manipulation
00:32:46et donc
00:32:48que j'ai évolué.
00:32:50Et Alain m'a aidé, par rapport
00:32:52en tout cas au Front National
00:32:54et à l'extrême droite,
00:32:56à cerner
00:32:58un peu plus la manipulation.
00:33:00Et c'est vrai que
00:33:02aujourd'hui encore d'ailleurs,
00:33:04on le sent,
00:33:06il reste un enjeu important
00:33:08le racisme,
00:33:10l'immigration, maintenant c'est
00:33:12les théories du genre et autres
00:33:14qui sont instrumentalisées, utilisées
00:33:16à des fins politiques.
00:33:18Et souvent,
00:33:20là aujourd'hui, ce sont les trans
00:33:22ou les homosexuels qui sont
00:33:24sacrifiés en première ligne
00:33:26sur le terrain
00:33:28de la politique.
00:33:30Et c'est ce que j'étais.
00:33:32J'étais effectivement
00:33:34dans cet univers artistique
00:33:36et bien,
00:33:38on y croyait,
00:33:40sincèrement.
00:33:42Et puis j'ai évolué,
00:33:44en rencontrant et en parlant.
00:33:46Et j'incite aujourd'hui les jeunes gens
00:33:48qui nous écoutent à en faire de même.
00:33:50Interrogez-vous,
00:33:52n'écoutez pas ce qu'on vous dit,
00:33:54faites-vous votre opinion par vous-même,
00:33:56allez rencontrer les gens.
00:33:58Donc Alain m'a aidé à rencontrer effectivement
00:34:00ces gens qui pour moi étaient
00:34:02le mal incarné.
00:34:04Je veux dire, à l'époque, il faut se souvenir que
00:34:06Jean-Marie Le Pen,
00:34:08qui va être présent
00:34:10au second tour des élections,
00:34:12c'était un tremblement de terre,
00:34:14c'était le retour des nazis, les bruits
00:34:16de bottes. J'ai vécu
00:34:18ces périodes-là
00:34:20et c'est vrai
00:34:22que je me suis interrogé
00:34:24sur ce sujet-là.
00:34:26Alain m'a aidé dans ma réflexion,
00:34:28c'est certain.
00:34:30Et si je peux
00:34:32compléter,
00:34:34moi en fait je ne venais pas du tout de l'extrême droite,
00:34:36je venais de la gauche sociale,
00:34:38puisque je suis passé par le parti communiste
00:34:40et j'ai une formation marxiste. Mais dès 85,
00:34:42j'avais compris que le diable
00:34:44Le Pen servait en fait
00:34:46à cacher que la gauche au pouvoir,
00:34:48la gauche mitterrandienne, était sortie totalement
00:34:50du programme commun et de la défense
00:34:52des travailleurs, et se servait
00:34:54de l'épouvantail antiraciste
00:34:56et donc raciste, pour cacher
00:34:58qu'elle avait abandonné la gauche sociale
00:35:00au profit de ce que j'ai appelé la gauche sociétale.
00:35:02Et en fait c'est comme ça moi
00:35:04que je me suis non pas rapproché
00:35:06du Front National, mais j'ai compris
00:35:08la manipulation de ces gens
00:35:10qui étaient quand même des gens assez inoffensifs
00:35:12d'un point de vue du poids politique
00:35:14et qui faisaient plutôt partie d'un certain folklore
00:35:16avec même un charme.
00:35:18Et moi,
00:35:20effectivement, en 2002
00:35:22j'avais déjà fait ce parcours
00:35:24de comprendre que le Front National était
00:35:26instrumentalisé pour cacher
00:35:28qu'en fait le vrai fascisme c'était plutôt
00:35:30le mondialisme financier
00:35:32qui avait rallié la gauche PS
00:35:34voire même la gauche PC
00:35:36et donc j'avais cette petite avance
00:35:38sur Diodo qui était une avance de 1985
00:35:40à 2002
00:35:42et donc effectivement j'ai servi un peu d'accélérateur
00:35:44pour ça à Diodo
00:35:46et après on a eu le projet
00:35:48on va peut-être pas avancer trop vite
00:35:50de faire quelque chose
00:35:52enfin moi j'ai adoré faire se rencontrer
00:35:54Diodonné et Le Pen
00:35:56parce que c'était normalement la rencontre interdite
00:35:58et impossible selon les termes
00:36:00de l'anti-racisme institutionnel.
00:36:02Ces gens-là étaient soi-disant voués à la haine
00:36:04réciproque
00:36:06et là on a été d'une très grande subversion
00:36:08et en même temps d'une très grande humanité
00:36:10parce qu'il n'y a rien de plus beau que de faire rencontrer
00:36:12deux personnes qui soi-disant sont vouées
00:36:14à se haïr et à pousser
00:36:16leurs adeptes à se battre et à montrer
00:36:18en réalité qu'ils ont beaucoup plus de points communs
00:36:20et d'affinités que ceux qui les manipulent
00:36:22de chaque côté
00:36:24et que d'ailleurs la solution
00:36:26puisque le but de la politique c'est le bonheur
00:36:28que la solution c'était à un moment donné
00:36:30qu'ils se disent nous sommes tous
00:36:32d'excellents français
00:36:34et nous sommes très heureux de vivre ensemble
00:36:36c'est-à-dire que nous on a essayé d'accomplir SOS Racisme
00:36:38la France Black Blanbeur
00:36:40on a essayé de la faire
00:36:42l'extrême droite me le reproche encore aujourd'hui
00:36:44et quand on a essayé de la faire
00:36:46ceux qui soi-disant l'avaient
00:36:48produite
00:36:50comme programme se sont mis
00:36:52à se jeter sur nous de manière
00:36:54hyper violente et c'est là qu'on a compris
00:36:56que SOS Racisme comme l'a dit Baudrillard
00:36:58que je connaissais aussi à l'époque c'est comme SOS Baleine
00:37:00c'était pas pour lutter contre le racisme
00:37:02c'était pour être sûr qu'il perdure dans une France
00:37:04qui l'était très peu
00:37:06je refermerai la parenthèse là-dessus
00:37:08On va avancer
00:37:10on va aller en 2003 justement
00:37:12on parle des rencontres
00:37:14et cette rencontre avec Alain Soral
00:37:16va vous permettre d'être soutenu au fil
00:37:18des années et vous en aurez bien besoin
00:37:20puisque un événement majeur va arriver
00:37:22le 1er décembre 2003
00:37:24lors de l'émission On peut pas plaire à tout le monde
00:37:26animée par Marc-Olivier Faugiel
00:37:28Dieudonné vous interprétez un sketch
00:37:30où vous incarnez un colon israélien
00:37:32extrémiste, dans ce sketch
00:37:34vous lancez un appel en plaisantant
00:37:36aux jeunes des cités à rejoindre
00:37:38l'axe du bien, l'axe américano-sioniste
00:37:40qui offre beaucoup de débouchés
00:37:42ce qui entraîne une vague
00:37:44de protestations
00:37:46Quelle a été votre intention
00:37:48en interprétant le personnage
00:37:50du colon israélien extrémiste
00:37:52ce jour-là ?
00:37:54Moi
00:37:56j'étais face à Jamel Debbouze
00:37:58qui
00:38:00était très
00:38:02populaire mais
00:38:04pour qui j'étais un repère
00:38:06sur le plan humoristique
00:38:08et donc je me devais de lui transmettre
00:38:10ce qui me paraissait être
00:38:12la bonne direction parce que je le voyais
00:38:14s'enliser dans une sorte
00:38:16de collaboration qui allait
00:38:18éteindre la flamme
00:38:20de création
00:38:22qu'il avait en lui. Parce que moi
00:38:24je reste, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:38:26c'est Nougaro qui était un peu mon maître
00:38:28dans l'écriture et qui me disait
00:38:30il faut se
00:38:32mettre en risque pour créer
00:38:34on ne peut pas être des
00:38:36artistes d'état et d'être drôle
00:38:38et puis il faut
00:38:40aller sur les terrains qui nous excitent
00:38:42que l'on trouve beau
00:38:44il y a du panache, il y a du raffinement
00:38:46à aller sur des
00:38:48terres inconnues et donc j'ai
00:38:50toujours aimé ces espaces-là et là
00:38:52j'avais beaucoup
00:38:54des années d'avance effectivement mais bon
00:38:56on en parlait aussi, je n'étais pas le seul
00:38:58mais en tout cas dans mon univers à moi
00:39:00qui est celui de l'humour, j'étais
00:39:02un des rares à m'aventurer
00:39:04sur la question du sionisme
00:39:06sur la question d'Israël
00:39:08et je voulais que
00:39:10ça aurait été extraordinaire d'être
00:39:12repris par Jamel Debbouze
00:39:14et de transmettre
00:39:16ce relais à quelqu'un qui
00:39:18comme lui était en train d'exploser
00:39:20sur la scène humoristique
00:39:22bon le lendemain
00:39:24il a renié
00:39:26toute espèce de relation
00:39:28avec moi, il a choisi
00:39:30il a choisi d'être celui
00:39:32qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire
00:39:34je crois qu'il a un spectacle mais que
00:39:36les gens ne veulent plus aller
00:39:38voir parce que
00:39:40parce qu'il a choisi
00:39:42dans un premier temps
00:39:44il t'a soutenu
00:39:46il y a eu un moment
00:39:48le voir monter sur scène et justement dire
00:39:50il cache un peu on sent que
00:39:52voilà
00:39:54Jamel Debbouze et sa famille
00:39:56pensent exactement comme nous
00:39:58il faut le comprendre, après
00:40:00il y a un moment où on comprend pourquoi
00:40:02Jamel Debbouze bascule et trahit
00:40:04Dieudonné, c'est parce qu'il est menacé sur une affaire
00:40:06d'enfance que vous connaissez
00:40:08et à un moment donné
00:40:10peut-être que tout le monde ne la connait pas
00:40:12peut-être que tout le monde ne la connait pas
00:40:14il était en tant que jeune mec des banlieues
00:40:16sur un quai de RER
00:40:18ou de métro
00:40:20pour une histoire de blouson il aurait poussé un gamin
00:40:22qui serait mort, un petit comorien je crois
00:40:24qui serait mort
00:40:26réunionnais
00:40:28et à un moment donné
00:40:30comme Jamel soutenait quand même Dieudonné
00:40:32a commencé à circuler ce bruit
00:40:34qu'il avait tué quelqu'un
00:40:36pratiquement un jeune
00:40:38et c'est de là que venait son infirmité du bras
00:40:40d'ailleurs, je crois que tout ça est réel
00:40:42et il a commencé à avoir des banderoles
00:40:44dans certains endroits, notamment des dom-toms
00:40:46quand il voulait aller jouer
00:40:48on a commencé à lui faire comprendre que s'il voulait garder
00:40:50sa place, les gens qui avaient
00:40:52le moyen de faire la promotion du spectacle
00:40:54et les gens qui tiennent le milieu du spectacle
00:40:56lui ont dit, voilà, soit tu soutiens Dieudonné
00:40:58et on te détruit, soit tu trahis
00:41:00Dieudonné et tu continues ta carrière
00:41:02mais sous contrôle
00:41:04et en fait, il a fait un choix en conscience
00:41:06c'est très précis tout ça
00:41:08c'est assez évangélique
00:41:12ça ressemble à toutes les histoires
00:41:14et cette histoire, les gens ne la connaissent pas
00:41:16il a été soumis
00:41:18et sommé
00:41:20de trahir
00:41:22parce qu'il avait des casseroles de jeunesse
00:41:24qu'il aurait pu assumer
00:41:26et que pour sauver sa carrière
00:41:28ceux qui
00:41:30avaient les moyens de le détruire
00:41:32ou de le faire prospérer dans la carrière
00:41:34le monde du show business
00:41:36lui ont intimé l'ordre de se soumettre
00:41:38et de trahir Dieudonné et comme tant d'autres, il l'a fait
00:41:40et nous on a vécu ça
00:41:42parce qu'on était dans les
00:41:44on sait tout ça, les arrières plans
00:41:46qui ne sont jamais connus du grand public
00:41:48alors lui il a dit
00:41:50pour cacher cette explication
00:41:52parce qu'il aurait pu presque
00:41:54la faire comprendre, il a dit oui ma mère m'a expliqué
00:41:56c'était ça les termes, ma mère m'a expliqué
00:41:58Dieudonné était une ordure
00:42:00il s'est appuyé sur sa mère, que ce que je n'avais pas compris
00:42:02et or maintenant que j'ai compris
00:42:04je le laisse à sa laideur
00:42:06et à ses fautes
00:42:08mais la vraie histoire elle est là, il a été menacé
00:42:10et on l'a menacé sur sa carrière
00:42:12parce qu'il avait une fragilité
00:42:14dans sa biographie
00:42:16et que les gens qui nous persécutent, leur spécialité
00:42:18c'est toujours de chercher
00:42:20les fragilités que vous avez dans votre biographie
00:42:22pour vous faire du chantage avec ça
00:42:24et ça c'est des mécanismes qu'il faut bien comprendre
00:42:26c'est ça comprendre les rapports de force
00:42:28la politique et la réalité
00:42:30et c'est ça les arrière-plan de toutes les trahisons
00:42:32que nous avons subi Dieudonné et moi
00:42:34année après année, les retournements etc
00:42:36c'est toujours cette mécanique
00:42:38Alors justement
00:42:40on va revenir à ce sketch
00:42:42ça entraînera une plainte de la LICRA
00:42:44de l'UEGF et du consistoire pour diffamation raciale
00:42:46mais une chose
00:42:48que le public ne sait pas
00:42:50ou ne se souvient pas
00:42:52c'est que vous avez été relaxé
00:42:54en première instance, en appel
00:42:56et en cassation le 3 avril
00:42:582007
00:43:00ma question est la suivante
00:43:02comment expliquer aujourd'hui encore
00:43:04que dans l'inconscient collectif
00:43:06c'est vous le coupable
00:43:08alors que vous avez été totalement
00:43:10innocenté
00:43:12je ne me souviens pas en fait
00:43:14que vous avez été
00:43:16innocenté
00:43:18et ça va encore plus loin que ça
00:43:20Marc-Olivier Frogiel lui a été condamné
00:43:22on va en parler
00:43:26c'est dans le même temps
00:43:28dans l'émission qui va suivre
00:43:30Marc-Olivier Frogiel va faire écrire
00:43:32un sms
00:43:34injurieux sur l'odeur des Noirs
00:43:36en me disant, et si on faisait un sketch
00:43:38sur l'odeur des Noirs
00:43:40qu'est-ce que tu en penserais ?
00:43:42quelque chose comme ça
00:43:44et donc c'est quand même incroyable
00:43:46que parce que
00:43:48j'ai fait ce sketch, j'ai été
00:43:50relaxé, parce que dans un premier temps
00:43:52le droit
00:43:54de la presse
00:43:56était un droit à peu près
00:43:58respecté
00:44:02et donc
00:44:04c'est vrai que j'ai été relaxé
00:44:06mais j'ai fait condamner
00:44:08Frogiel et sous le prétexte
00:44:10d'avoir été ensuite condamné
00:44:12moi on m'a interdit toutes les émissions de télé
00:44:14lui est devenu directeur général
00:44:16de BFM, c'est quand même extraordinaire
00:44:18cette histoire
00:44:20j'ai fait condamner Arthur
00:44:22qui m'avait traité de pourriture
00:44:24c'est extraordinaire
00:44:26c'est
00:44:28tous ces gens qui ont été condamnés
00:44:30et qui pérorent
00:44:32aujourd'hui encore
00:44:34sur ces médias
00:44:36subventionnés, qui nous coûtent
00:44:38de l'argent d'autres
00:44:40et qu'on ne regarde pas en plus, parce que ce sont des gens
00:44:42je prends l'exemple d'Arthur
00:44:44qui s'est risqué à la Seine un jour
00:44:46et qui a fait un bide
00:44:48total, c'est à dire que
00:44:50évidemment quand on est imposé
00:44:52comme ça
00:44:54on a la sensation de faire rire
00:44:56un public
00:44:58mais c'est pas la réalité du monde
00:45:00ils vivent dans un monde qui n'est pas réel
00:45:02et c'est vrai que moi j'ai vraiment
00:45:04la sensation
00:45:06j'ai la chance d'avoir fait un travail
00:45:08la Seine, le spectacle vivant
00:45:10où j'ai la sensation
00:45:12de jouer en première division, on ne peut pas
00:45:14tricher
00:45:16en plus
00:45:18on peut peut-être rappeler, si on prend l'exemple d'Arthur
00:45:20c'est que
00:45:22la fortune d'Arthur vient au départ
00:45:24de ce qu'on appelle le scandale des animateurs producteurs
00:45:26dit scandale El-Kabache
00:45:28où c'est des gens en plus
00:45:30qui arrivent à monter des empires, qui leur donnent
00:45:32une puissance médiatique supérieure
00:45:34à la puissance du tribunal
00:45:36et de la loi réelle, et que quand on remonte
00:45:38à l'origine de ces montages
00:45:40il y a presque toujours des escroqueries
00:45:42c'est pour ça que
00:45:44c'est intéressant
00:45:46de faire un travail de journalisme
00:45:48en profondeur, ce que plus personne ne fait aujourd'hui
00:45:50parce qu'il n'y a plus les moyens
00:45:52et puis que de toute façon vous vous marginalisez
00:45:54si vous vous intéressez au sujet qu'il ne faut pas
00:45:56mais en fait, tous ces gens qui ont permis
00:45:58d'inverser la réalité par rapport à
00:46:00Dieu Donné, de le faire passer pour le coupable
00:46:02alors qu'il avait été relaxé
00:46:04par le tribunal de la République
00:46:06ce sont des gens qui effectivement
00:46:08ont pris le contrôle du tribunal médiatique
00:46:10et souvent ils l'ont pris
00:46:12comme dans les mauvais films, de manière frauduleuse
00:46:14c'est un peu la phrase de Balzac
00:46:16montrez moi une fortune
00:46:18ou une réussite et je vous raconterai
00:46:20un meurtre
00:46:22la citation n'est pas exacte, mais c'est ça le sens
00:46:24on est face
00:46:26à des gens qui se font passer pour des
00:46:28justiciers, alors qu'en fait quand vous regardez
00:46:30leur CV, ce sont des voyous
00:46:32et c'est ça la réalité, et nous on nous fait passer pour des voyous
00:46:34parce qu'on a essayé de rester dans la justice
00:46:36en réalité, et je dis bien la justice
00:46:38qu'on avait apprise à l'école
00:46:40c'est à dire qu'en fait on est quelque part à la fois
00:46:42des orgueilleux et des naïfs, des naïfs parce qu'on a cru
00:46:44à liberté, égalité et fraternité
00:46:46là ça nous fait de nous des naïfs
00:46:48et orgueilleux parce que
00:46:50on a voulu quand même
00:46:52maintenir
00:46:54rester fidèle à cette idée
00:46:56alors qu'on a très bien compris très vite que si on
00:46:58voulait que la vie soit plus simple
00:47:00il fallait se soumettre, et moi souvent on m'a
00:47:02reproché de manquer de modestie, genre
00:47:04tu sais très bien comment ça marche, ferme ta
00:47:06grande gueule, pour qui tu te prends
00:47:08pour qui tu te prends, tu te prends pour le Christ
00:47:10ou des trucs comme ça, on se fait critiquer
00:47:12parce qu'effectivement on ne se soumet pas
00:47:14et c'est vrai que nous sommes entourés de gens
00:47:16beaucoup plus modestes que nous, qui savent que
00:47:18voilà, c'est ce qu'avait dit d'ailleurs
00:47:20je crois
00:47:22Djamel Debbouze à Diodo, je m'en rappelle
00:47:24de nos conversations
00:47:26qu'est-ce que tu crois Diodo, c'est eux les patrons
00:47:28ils sont beaucoup plus forts que nous
00:47:30enfin voilà, rabasant
00:47:32un peu sur ton orgueil, voyez, on a été
00:47:34qualifiés
00:47:36de salauds par les gens qui ne savent
00:47:38par les gens qui ne comprennent pas
00:47:40et pour les gens qui comprennent
00:47:42qualifiés d'orgueilleux, parce qu'effectivement
00:47:44les gens de notre entourage
00:47:46ça les vexe qu'on tienne alors qu'on lâchait
00:47:48donc c'est à un moment donné
00:47:50ou alors pense à ta famille
00:47:52des trucs comme ça, moi j'ai tout eu
00:47:54pense à ta famille, sois un peu modeste
00:47:56arrête de la ramener, à quoi bon
00:47:58j'ai entendu des trucs, on n'arrête pas un TGV avec le bras
00:48:00on n'arrête pas un TGV avec le bras
00:48:02on nous a tout fait
00:48:04alors Dieu donnait, c'est vrai qu'il y a eu
00:48:06ce sketch, Fogiel a été condamné
00:48:08pour un faux en 2005
00:48:10pour un jure à caractère racial
00:48:12mais il n'y a pas que lui, il y a le PDG Marc Tessier
00:48:14et deux responsables
00:48:16de production aussi, et c'est vrai que le parallèle
00:48:18est incroyable
00:48:20puisque à l'origine
00:48:22vous êtes innocent et Fogiel coupable
00:48:24pourtant aujourd'hui vous êtes sous
00:48:26bracelet électronique, interdit de médias
00:48:28interdit de faire vos spectacles, quant à Fogiel
00:48:30lui il est devenu directeur
00:48:32général de BFM TV
00:48:34c'est vrai que la promotion
00:48:36c'est incroyable dans la tête des gens
00:48:38on se dit alors il faut faire quoi
00:48:40c'est complètement dingue
00:48:42je crois qu'il y a eu un grand
00:48:44basculement
00:48:46par la justice
00:48:48en fait, c'est Alain Jakubowicz
00:48:50qui disait au départ
00:48:52dès qu'il m'a attaqué
00:48:54la LICRA, il était président
00:48:56de la LICRA à ce moment là
00:48:58il disait les médias l'ont condamné
00:49:00la justice devra suivre
00:49:02et effectivement
00:49:04c'est ce qui s'est passé en fait
00:49:06il suffit d'observer
00:49:08les lois, évidemment
00:49:10il y a la loi Guesso
00:49:12qui a été une loi
00:49:14liberticide
00:49:16qui a donné le ton
00:49:18et la direction
00:49:20aujourd'hui, moi j'ai
00:49:22ma propre ordonnance dieudonnée
00:49:24du conseil d'état du 9
00:49:26janvier 2014
00:49:28qui interdit a priori
00:49:30les spectacles
00:49:32ce qui était une première
00:49:34et donc je pense que c'est vraiment
00:49:36la pression qui a été mise
00:49:38sur la magistrature
00:49:40qui fait que
00:49:42à un moment donné tout a
00:49:44complètement basculé
00:49:46c'était sous le gouvernement Hollande
00:49:48c'est là où j'ai senti moi
00:49:50avec Valls, que là on était rentrés
00:49:52dans une autre dimension
00:49:54il y avait vraiment une instrumentalisation
00:49:56de la magistrature
00:49:58prétendument indépendante
00:50:00et qui devenait entièrement sous le contrôle
00:50:02des adversaires
00:50:04de la liberté
00:50:06qui devenait les maîtres censeurs
00:50:08donc je pense que c'est quand même important
00:50:10de dire que la justice
00:50:12a évolué énormément entre
00:50:142000 et 2010
00:50:16ça a complètement basculé
00:50:18encore, je me souviens même
00:50:20de Robert Faurisson qui avait des débats
00:50:22il réussissait à discuter
00:50:24avec des juges
00:50:26et puis ils ont fait une loi
00:50:28et puis après ils ne débattent plus
00:50:30il n'y a plus de débat de toute façon
00:50:32il n'y a plus de discussion
00:50:34de toute façon, on m'a demandé l'autre jour
00:50:36si moi je croyais
00:50:38dans l'existence des chambres à gaz
00:50:40j'ai répondu que
00:50:42évidemment, puisque c'est la loi
00:50:44donc il n'y a pas de débat
00:50:46alors on m'a dit
00:50:48mais non, mais enfin quand même, Dieu donné
00:50:50je ne le demande pas
00:50:52au niveau de la loi
00:50:54j'ai un bracelet électronique, laisse-moi être dans le cadre
00:50:56de la loi, je ne vais pas commencer
00:50:58à développer en dehors de cet espace
00:51:00donc moi je suis dans la loi
00:51:02et c'est vrai que c'est étonnant
00:51:04qu'aujourd'hui le législateur
00:51:06que la loi
00:51:08détermine l'histoire
00:51:10mais bon, ça ne m'appartient pas
00:51:12mais voilà, je pense que la justice
00:51:14est devenue
00:51:16aujourd'hui un élément de censure
00:51:18c'est-à-dire que
00:51:20la pression médiatique
00:51:22la phrase de Jakubowicz
00:51:24est passionnante, c'est-à-dire
00:51:26les médias l'ont condamné
00:51:28la justice devra suivre
00:51:30en fait la justice ne fait qu'enteriner
00:51:32maintenant les décisions
00:51:34médiatiques
00:51:36Après l'épisode de l'émission
00:51:38de Fogiel, on vous retrouve
00:51:40sur scène avec le spectacle
00:51:42Mes excuses, qui est une pure merveille
00:51:44et justement, on va regarder
00:51:46un extrait
00:52:17Ah si si, si si
00:52:19Ben si, je sais ce que je dis
00:52:21L'autre, je sais ce que je dis, je te dis que j'ai bien cru
00:52:23que je ne reverrai plus le public
00:52:25Je ne sais pas si
00:52:27mais ici déjà, quand je suis arrivé, ils me font chier
00:52:29mais en France, j'ai été rossé comme la dernière
00:52:31des crevures
00:52:33Ils m'ont laissé pour mort d'ailleurs
00:52:35Mais d'embarque, j'ai fait le mort
00:52:37J'ai fait l'émission
00:52:39j'ai fait un sketch sur un colon israélien
00:52:41j'ai bien vu que ça ne plaisait pas à tout le monde
00:52:43Alors à la fin du sketch, je suis tombé, j'étais mort
00:52:47J'ai attendu la fin de l'émission, puis j'ai rampé
00:52:49tu sais, comme une larve, jusqu'à la sortie
00:52:51Eh ! En fin de la guerre
00:52:59Parce que le problème, c'est que dès que
00:53:01dès que vous touchez un petit peu
00:53:03à...
00:53:05Ah ouais, je regarde, je sais pas, on ne sait jamais quand même
00:53:09Ouais, ben ça arrivera par derrière, de toute façon, c'est le genre
00:53:17Ah, mais j'ai pas peur de dire ce que je pense
00:53:21C'est vrai que dès que vous touchez un petit peu à Israël
00:53:23Bon, ben là, t'es parti pour un tour de Grand VIII
00:53:26Moi, à mon niveau, j'ai dansé la polka pendant trois mois
00:53:30Accroche-toi jaloux, puis il va en souffle et il va dire
00:53:32Faut tenir la barre
00:53:34J'étais devenu l'axe du mal à moi tout seul
00:53:36Non, non, non, j'ai fait le con
00:53:38Parce que le problème, c'est que devant Israël
00:53:40ils baissent tous plus ou moins leurs frocs
00:53:42Ben, c'est le deuxième fabricant d'armes du monde
00:53:44Les gens ont peur, certainement
00:53:46Ça doit jouer, ça doit jouer
00:53:48Non, non, mais j'arrête, j'arrête
00:53:50Non, non, non, je sais pas, je vais regarder les envergues
00:53:54Ça vous fait quoi de...
00:53:56De...
00:53:58De...
00:54:00De...
00:54:02De...
00:54:04Ça vous fait quoi de revoir ces images-là ?
00:54:08Ben, j'étais jeune
00:54:10Mais c'est vrai que c'était...
00:54:12C'était...
00:54:14C'était tellement moderne
00:54:16et en même temps actuel
00:54:18C'est ça qui est fou
00:54:20Beaucoup de jeunes humoristes viennent me voir
00:54:22et me disent que je les ai inspirés
00:54:24Et surtout, après ce qu'il s'est passé, là
00:54:26dans le massacre, le génocide
00:54:28organisé dans la bande de Gaza
00:54:30il y en a plein qui viennent
00:54:32me dire
00:54:34Ben ouais, vous étiez vraiment en avance
00:54:36Vous et Soral
00:54:38Et c'est vrai, on était très en avance
00:54:40C'est ce que je voulais que je vous dise
00:54:42On était... Pourquoi ?
00:54:44Moi, je vous l'ai dit, je pense que c'est
00:54:46c'est ma recherche
00:54:48Moi, c'est parce que je suis un artiste, peut-être
00:54:50et j'étais vraiment dans une recherche
00:54:52comme si mon spectacle
00:54:54chaque spectacle était le dernier
00:54:56et je cherchais la chose la plus vraie
00:54:58la plus étincelante
00:55:00qui me paresse
00:55:02et donc
00:55:04je sentais bien que ce sujet-là
00:55:06il était dans l'air du temps
00:55:08et puis effectivement, comme je vous l'ai dit
00:55:10la justice a complètement basculé
00:55:12En fait, la puissance sioniste
00:55:14en France est devenue
00:55:16incroyable, hallucinante
00:55:18Même nous, on ne pouvait pas l'imaginer
00:55:20On ne pouvait pas imaginer
00:55:22qu'ils aient
00:55:24une telle force
00:55:26Une telle puissance
00:55:28C'était un signal quand même
00:55:30du fait que tout le gouvernement
00:55:32tous les politiques
00:55:34arrivaient au garde-à-vous là-dedans
00:55:36On se disait
00:55:38Et puis la loi du silence
00:55:40tout autour de cette mafia
00:55:42Alors attention, ça ne représente pas
00:55:44encore une fois, je le précise maintenant
00:55:46cette mafia ne représente pas
00:55:48les juifs de France, nos compatriotes
00:55:50mais c'est une mafia composée
00:55:52essentiellement de juifs
00:55:54et avec des méthodes mafieuses
00:55:56hallucinantes
00:55:58et je dirais même criminelles
00:56:02Et c'est vrai que
00:56:04on l'avait dénoncé
00:56:06on était les seuls et même quand on regarde
00:56:08dans le rétroviseur, on n'est pas nombreux
00:56:10C'est vrai que
00:56:12je regarde s'il y a Guillaume Meurisse
00:56:14qui s'est fait virer du service
00:56:16public parce qu'il a dit que
00:56:18Netanyahou était un nazi sans prépuce
00:56:22C'est marrant parce que c'était un peu
00:56:24ce qu'on disait
00:56:28Le 5 février 2004, avec vous
00:56:30Dieu Donné, suite à la diffusion de l'émission
00:56:32vous êtes à Lyon
00:56:34vous jouez un spectacle
00:56:36et là il y a une manifestation
00:56:38qui a lieu à l'extérieur
00:56:40avant le début du spectacle
00:56:42c'est l'UEJF
00:56:44l'Union des étudiants juifs de France
00:56:46qui est allée à l'initiative
00:56:48de ce mouvement
00:56:50avec des banderoles et des slogans
00:56:52un anti-sioniste est un anti-sémite
00:56:54Dieu Donné, facho
00:56:58Qu'est-ce qui se passe dans votre tête
00:57:00à ce moment-là
00:57:02quand on vous dit finalement
00:57:04que tu vas jouer ton spectacle
00:57:06mais là, dehors, il y a une manifestation
00:57:10Je découvre
00:57:12parce que je ne savais pas
00:57:14trop
00:57:16C'était une époque où il existait
00:57:18le BÉTARD, la LDJ
00:57:20une organisation
00:57:22prétendument juive d'ailleurs
00:57:24qui ne devait pas représenter
00:57:26tous les juifs
00:57:28mais certainement des membres
00:57:30d'une mafia, je dirais, plutôt sioniste
00:57:32et qui était
00:57:34effectivement très actif
00:57:38ça a disparu depuis
00:57:40mais j'ai été agressé
00:57:42plusieurs fois, là ils avaient blessé
00:57:44une personne de mon public à Lyon
00:57:46ils avaient balancé un truc
00:57:48une boule de gaz, je ne sais pas ce que c'était exactement
00:57:50une boule bartisanale
00:57:52la jeune fille était allée
00:57:54à l'hôpital
00:57:56et en toute impunité
00:57:58sous la protection de la police
00:58:00c'est ça qui nous a apparus
00:58:02le plus étonnant, j'étais sur scène
00:58:04je m'en souviendrai toujours
00:58:06et il y a le responsable de la police
00:58:08qui m'a dit qu'il fallait arrêter le spectacle
00:58:10je lui ai dit non, on va continuer, on venait le dire
00:58:12j'étais déjà dans cette
00:58:14résistance-là
00:58:16en fait, grosso modo
00:58:18j'ai compris aussi
00:58:20à ce moment-là
00:58:22que c'était hallucinant pour moi
00:58:24mais qu'on était face
00:58:26à
00:58:28quelque chose de sans foi
00:58:30ni loi, une violence
00:58:32gratuite
00:58:34et je vous dis encore une fois
00:58:36ça s'est calmé après
00:58:38mais je pense que moi et Alain
00:58:40on a vécu
00:58:42puisque moi j'ai été agressé en Martinique
00:58:44à Fort-de-France
00:58:46par 4 ressortissants israéliens
00:58:48on va en parler
00:58:50on va en parler
00:58:52mais c'est vrai que
00:58:54on a connu cette époque-là
00:58:56ensuite ça s'est calmé
00:58:58je pense qu'ils ont compris
00:59:00que c'était pas la bonne direction
00:59:02et donc
00:59:04mais bon ça aussi
00:59:06ça demande un certain
00:59:08courage effectivement
00:59:10physique
00:59:12puisque là c'était des agressions
00:59:14directes, physiques
00:59:16bon j'ai jamais été vraiment
00:59:18effrayé mais bon c'était
00:59:20il faut le vivre
00:59:22pour le croire quoi
00:59:24en préparant justement
00:59:26cette émission
00:59:28on a regardé les images
00:59:30on voit bien que vous essayez de communiquer
00:59:32essayer d'échanger
00:59:34mais devant
00:59:36c'est vraiment un mur
00:59:38ça passe pas
00:59:40il n'y a pas de discussion
00:59:42c'est ça et puis
00:59:44ils se cachent derrière
00:59:46la population juive de France
00:59:48mais c'est une organisation
00:59:52de bandits
00:59:54de voyous
00:59:56c'est un gang
00:59:58c'est une mafia
01:00:00on peut revenir sur l'exemple de la LDJ
01:00:02puisque la LDJ était très active à l'époque
01:00:04en France et nous agressait
01:00:06alors que c'était une organisation
01:00:08qui était interdite en Israël et aux Etats-Unis
01:00:10comme organisation terroriste
01:00:12et c'est là qu'on a quand même découvert un truc
01:00:14c'est que d'une certaine manière
01:00:16le sionisme compris comme ça
01:00:18était plus puissant en France qu'aux Etats-Unis
01:00:20et même qu'en Israël parce qu'en Israël
01:00:22il y a une gauche intellectuelle israélienne
01:00:24et laïque
01:00:26avec laquelle il est tout à fait possible de discuter
01:00:28qui sont souvent d'accord avec nous
01:00:30en fait l'endroit
01:00:32où il est le plus difficile de critiquer
01:00:34ce qu'on appelle le sionisme
01:00:36ce que Golnadel m'appelait
01:00:38la communauté organisée dont l'objectif
01:00:40est quand même de défendre Israël
01:00:42par tous les moyens
01:00:44la plus grande violence
01:00:46elle est en France pratiquement
01:00:48en fait la capitale mondiale du sionisme
01:00:50pour moi c'est plutôt Paris
01:00:52et ce qui est incroyable
01:00:54c'est que vous pouvez vous faire agresser par des gens
01:00:56avec la police qui regarde à quelques mètres
01:00:58quand vous portez pointe
01:01:00vos plaintes sont classées
01:01:02sans suite
01:01:04et puis la mécanique qui a été mise en place petit à petit
01:01:06c'est la mécanique du trouble à l'ordre public
01:01:08vous organisez une manifestation
01:01:10ces gens là vous menacent de vous agresser
01:01:12on dit donc qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public
01:01:14et on vous empêche ou on vous chasse
01:01:16moi j'ai été chassé de Sciences Po
01:01:18par le directeur
01:01:20on va y venir aussi
01:01:22par les élèves
01:01:24on me disait que j'étais menacé d'agression par la LDJ
01:01:26et qu'il ne fallait pas que je vienne
01:01:28on va y venir et on va même voir les images
01:01:30ça ne me fait pas chasser par la police
01:01:32parce que comme je suis menacé d'agression
01:01:34je mets en danger les autres écrivains
01:01:36j'ai travaillé les montages
01:01:38sophistiques et mensongers
01:01:40pour vous faire chasser
01:01:42par la police
01:01:44par des gens
01:01:46qui vous menacent en réalité
01:01:48alors que vous êtes invité par les élèves
01:01:50dans un événement ouvert au public
01:01:52on m'interdit même de rester dans la rue devant
01:01:54c'est à dire qu'on est totalement hors de tout cadre légal
01:01:56à l'époque
01:01:58aujourd'hui c'est peut-être un peu plus difficile
01:02:00c'est tellement loin que ça commence à agacer
01:02:02parce qu'en fait tout ça finit par agacer
01:02:04mais pour que ça commence à agacer
01:02:06il faut que ça aille très très loin
01:02:08et ça a duré très longtemps
01:02:10et ça c'est des choses qu'on a découvert
01:02:12parce qu'on était dans l'idée d'une certaine neutralité de la justice
01:02:14d'une certaine logique de la police
01:02:16et on a découvert des choses inouïes
01:02:18c'est à dire qu'on vous frappe
01:02:20et c'est vous qui êtes embarqué
01:02:22et c'est contre vous qu'est la plainte
01:02:24des trucs comme ça
01:02:26et ça provoque chez vous un effet volontaire de sidération
01:02:28vous savez
01:02:30qui est censé générer un abattement
01:02:32vous savez un abattement
01:02:34un sentiment d'absurdité
01:02:36et qui est censé produire de la dépression
01:02:38et le plus gros combat
01:02:40qu'il a fallu mener je pense aussi
01:02:42c'est un combat contre la dépression
01:02:44par rapport aux trahisons, à la malhonnêteté de l'adversaire
01:02:46aux mensonges
01:02:48aux inversions de valeurs, de sens etc
01:02:50arriver à se maintenir
01:02:52en essayant de recoller les morceaux
01:02:54pour ne pas avoir un sentiment d'absurdité
01:02:56parce que ça aussi
01:02:58de se dire on est dans un combat
01:03:00face à une organisation qui a une stratégie
01:03:02qui a des fondamentaux
01:03:04et après on comprend, on s'instruit
01:03:06et moi je fais depuis des années d'expliquer
01:03:08quelle est la logique de l'adversaire
01:03:10à quoi ça mène globalement
01:03:12et que in fine
01:03:14ça sera mauvais pour tout le monde
01:03:16ça a toujours été ça nos conclusions
01:03:18et qu'en plus l'histoire le prouve
01:03:20qu'en plus l'histoire le démontre
01:03:22et on en est toujours là
01:03:24la semaine dernière je me suis encore fait embarquer
01:03:26pour la même raison
01:03:28parce que je fais un travail de pédagogie
01:03:30et qu'il y a des gens qui ne veulent pas que les gens comprennent
01:03:32en fait il y a des gens qui ne veulent pas que les gens comprennent
01:03:34voilà
01:03:36alors Dieudonné j'aimerais vous demander
01:03:38est-ce que après cette agression
01:03:40vous avez porté plainte ou pas ?
01:03:44oui
01:03:46j'ai porté plainte
01:03:48et le responsable si je ne m'abuse est mort depuis
01:03:50il est parti en Israël ensuite
01:03:52donc l'affaire a été
01:03:54il était en Israël
01:03:56donc il était intouchable
01:03:58et on va le voir
01:04:00comme dans beaucoup d'autres affaires
01:04:02qui vont suivre
01:04:04en tout cas cette agression
01:04:06vous avez décidé de la mettre en scène
01:04:08et ça fait partie
01:04:10de votre spectacle
01:04:12Mes excuses
01:04:14et on a décidé d'en montrer
01:04:16un autre extrait justement
01:04:18la menace socioniste
01:04:20et soldats de l'autre vieille connasse
01:04:22de Yavé qu'on a au Mickey
01:04:24depuis le mois de janvier
01:04:26ah ils sont méchants
01:04:28les gars
01:04:30sur Paris ils sont méchants
01:04:32ils ont blessé des gens dans le public
01:04:34moi j'ai joué à Lyon, je ne sais pas si vous n'êtes pas au courant
01:04:36mais ils sont venus, ils sont rentrés
01:04:38j'étais 150
01:04:42mais qu'est-ce qu'il se passe ?
01:04:45oui c'est moi
01:04:47mais qui êtes-vous ?
01:04:52on ne comprend pas
01:04:54mais c'est quoi le projet ?
01:04:56votre projet c'est quoi ?
01:05:02il s'est énervé
01:05:04parce qu'il ne s'attendait pas à cette question
01:05:08alors ils se sont regardés
01:05:10ils étaient deux, il y avait un copain à lui
01:05:14ah
01:05:18j'ai vu, je voyais bien qu'il se faisait l'image
01:05:20j'ai dit non mais arrête, arrête
01:05:22je vais te poser la question à quelqu'un d'autre
01:05:24et là il en avait marre
01:05:26alors il s'est retourné
01:05:28il avait fabriqué une petite bombe artisanale
01:05:30chez lui, il l'a jetée sur une petite fille
01:05:32une marocaine
01:05:36en France t'as droit
01:05:38sur une marocaine t'as droit
01:05:40tout le monde s'en fout
01:05:42c'est pour savoir
01:05:50elles prennent du sioniste
01:05:52c'est qu'il est excessif
01:05:54moi j'essaye de discuter
01:05:56alors ici ils ont l'air de vouloir parler
01:05:58alors le problème à Paris tu peux pas discuter
01:06:00toi j'ai essayé une fois
01:06:02calme toi
01:06:06oui mais c'est pas moi qui est venu te chercher
01:06:08c'est à moi
01:06:12mais qu'est-ce qu'il y a à toi
01:06:14j'ai quand même le droit de marcher là quand même
01:06:16non c'est à moi
01:06:18mais attends, promis c'est à moi
01:06:22comment ça
01:06:32non mais Julien qui t'a promis ça déjà
01:06:38il a un problème
01:06:42tu peux pas discuter
01:06:44moi j'ai essayé de parler tout pour sa gueule
01:06:46il veut pas partager
01:06:50sous prétexte que pépé et mémé en ont chié
01:06:52il veut faire chier la terre entière
01:06:54non mais attends moi aussi pépé et mémé
01:06:56ils en ont chié
01:06:58ah merde je m'énerve là dis donc
01:07:02alors tout à l'heure on parlait des artistes
01:07:04de Jamel Debbouze
01:07:06est-ce que Jamel Debbouze c'est pas la
01:07:08parce qu'au début les gens
01:07:10comme il y a quand même beaucoup de gens qui vous soutiennent
01:07:12voilà c'est pas comme aujourd'hui
01:07:14mais Jamel Debbouze
01:07:16est-ce que c'est pas la première victime
01:07:18pour dire aux autres artistes
01:07:20le premier qui bouge
01:07:22voilà c'est terminado
01:07:24ouais sûrement
01:07:26c'est du temps de l'esclavage c'est un peu la méthode
01:07:28des béquets
01:07:30ils prenaient un esclave
01:07:32et puis ils le mettaient en place publique et ils le lynchaient
01:07:34pour faire comprendre aux autres
01:07:36qu'il y avait des limites
01:07:38alors c'est certainement ce qui nous est arrivé
01:07:40et je pense de toute façon
01:07:42que j'ai un bracelet
01:07:44aujourd'hui à la cheville
01:07:46Alain bientôt demain
01:07:48mais en fait tout le monde est entièrement sous contrôle
01:07:50avec les portables
01:07:52avec les cartes bleues
01:07:54bon nous on est
01:07:56les révélateurs chimiques
01:07:58de la censure
01:08:00de la
01:08:02de notre condition d'esclave
01:08:04on l'a vu avec
01:08:06les obligations vaccinales
01:08:08c'est à dire qu'on est vraiment rentré
01:08:10dans une ère
01:08:12quelque chose d'étonnant
01:08:14une véritable
01:08:16dictature
01:08:18hallucinante
01:08:20dont je pense qu'on ne pouvait pas
01:08:22s'imaginer qu'elle arriverait
01:08:24à cette vitesse là
01:08:26et donc c'est vrai
01:08:28qu'en regardant, en écoutant ce sketch
01:08:30c'est fou parce que
01:08:32il est extrêmement
01:08:34moderne
01:08:36il explique
01:08:38la situation dans laquelle nous nous trouvons
01:08:40et ça c'est
01:08:42qu'est ce que vous voulez que je vous dise alors en l'écrivant et en jouant
01:08:44à l'époque et puis je me dis
01:08:46c'est vrai que c'était
01:08:48il y a 20 ans
01:08:50c'est même
01:08:52il est même beaucoup plus
01:08:54réel aujourd'hui
01:08:56qu'à l'époque quand tu l'as fait
01:08:58mais aujourd'hui c'est flagrant
01:09:00même quand on écoute
01:09:02Alain Seural à l'époque
01:09:04les gens réagissent aujourd'hui
01:09:06c'est plutôt pas mal
01:09:08nous ce qu'on fait en ce moment c'est qu'on rediffuse
01:09:10des vidéos
01:09:12ou des audios
01:09:14d'explications parce que moi
01:09:16mon boulot c'est comprendre et expliquer
01:09:18c'est le titre de mes bouquins d'ailleurs
01:09:20j'essaye de comprendre et après quand j'ai compris j'explique
01:09:22avec une espèce de vertu pédagogique de masse
01:09:24c'est à dire que c'est pas trop compliqué
01:09:26et les gens disent
01:09:28putain il a dit ça en 2012
01:09:30il a dit ça
01:09:32dès 2012 en gros même avant
01:09:34la synthèse était faite
01:09:36et il suffisait d'attendre que l'histoire nous rattrape
01:09:38parce qu'en réalité l'histoire va lentement
01:09:40mais la logique on la comprend très vite
01:09:42il y a une mécanique de base
01:09:44et puis après il y a la pesanteur du réel
01:09:46et puis ça là on est sur des réels de masse
01:09:48des états
01:09:50des zones culturelles
01:09:52et en fait on avait déjà tout compris
01:09:54et tout expliqué très vite
01:09:56avec Dieudo puisqu'on a fait la liste anti-sioniste
01:09:58on y reviendra en 2009 je crois
01:10:00et si vous regardez la fiche il y a tout dedans déjà
01:10:02il y a tout dedans
01:10:04et c'était une belle épopée d'ailleurs
01:10:06et à l'époque on pouvait encore faire ça
01:10:08aujourd'hui je pense que
01:10:10on pourrait même plus
01:10:12mais c'est peut-être plus la peine puisque
01:10:14je pense que tout le monde a quand même compris là en ce moment
01:10:16ce qui se passe mais
01:10:18c'est toujours cette histoire de
01:10:20comprendre vite
01:10:22expliquer longtemps
01:10:24et attendre encore plus longtemps avant que les gens comprennent
01:10:26que vous disiez la vérité
01:10:28et ça c'est vrai que c'est une
01:10:30c'est pas une revanche posthume parce qu'on est toujours vivant
01:10:32mais il faut attendre très longtemps
01:10:34j'ai aujourd'hui des gens qui
01:10:36me disent quand je pense que je vous détestais à l'époque
01:10:38je vous prenais pour ceci je vous prenais pour cela
01:10:40et finalement vous aviez raison
01:10:42vous tentiez quelque chose qui finalement
01:10:44était relativement honorable
01:10:46alors qu'on pensait que et c'est vrai que ça fait plaisir
01:10:48mais on se dit quand même
01:10:50j'étais pas
01:10:52j'avais pas prévu de vivre cette vie là
01:10:54moi je pensais que
01:10:56ces choses là allaient de soi pratiquement
01:10:58vous voyez
01:11:00et on a été pris Dieudonné et moi dans un truc
01:11:02parce qu'au départ Dieudonné il faisait
01:11:04des sketchs sur des tas de choses si vous regardez
01:11:06son épopée de comique
01:11:08le divorce de Patrick ça parle pas d'Israël
01:11:12on tire sur un fil
01:11:14et puis au lieu que ça vienne facilement ça vient pas
01:11:16on tire on tire et puis là il y a tout un
01:11:18cul au verre qui vient et puis on est 20 ans encore après
01:11:20en train de tirer sur le fil et on découvre
01:11:22que la plotte est grosse comme un
01:11:24comme une planète quoi
01:11:26et c'est ça qui est incroyable c'est le recul que j'ai
01:11:28en ce moment je me dis Alain
01:11:30j'ai des flashs qui me reviennent de quand j'ai 20 ans
01:11:32j'essaye de faire des choses
01:11:34qui n'ont rien à voir et puis je me dis à un moment donné
01:11:36je me suis trouvé à m'intéresser à ce sujet là
01:11:38pour des raisons que je pourrais raconter
01:11:40d'ailleurs des discussions avec Jean-Édernalier
01:11:42par rapport à Philippe Solaire c'est Bernard-Henri Lévy
01:11:44parce que j'ai connu tous ces gens là physiquement
01:11:46et puis
01:11:48à un moment donné l'erreur
01:11:50de s'intéresser à un sujet
01:11:52et puis de ne pas lâcher de se dire
01:11:54à un moment donné on comprend c'est très intéressant on y va
01:11:56parce qu'on dit oulala c'est très intéressant tout ça
01:11:58j'en ai pas entendu vraiment parler
01:12:00et puis à un moment donné il y a le signal
01:12:02d'alarme c'est intéresse toi à autre chose
01:12:04moi c'est ce que des gens de la communauté m'ont dit
01:12:06Alain t'es très intelligent mais faut que tu t'intéresses
01:12:08à d'autres sujets
01:12:10il y a des sujets très bien pour toi d'ailleurs on pourrait t'aider
01:12:12la drague
01:12:14etc etc j'ai eu ce genre de discussion
01:12:16mais là ce sujet là ça serait dommage
01:12:18de gâcher ta carrière
01:12:20c'est pas intéressant lâche
01:12:22et à un moment donné c'est ça qu'on vous dit on vous dit pas tu te trompes
01:12:24on vous dit pas c'est mal
01:12:26on vous dit
01:12:28tu vas te retrouver en but
01:12:30à des puissances qui te dépassent
01:12:32et ces gens là même te préviennent
01:12:34et ça serait dommage de gâcher
01:12:36ta vie pour ça et en plus
01:12:38on te dit pour des gens qui n'en valent pas la peine
01:12:40et puis il y a cette idée
01:12:42de se soumettre à quelqu'un
01:12:44que vous ne respectez pas et que vous ne trouvez pas respectable
01:12:46c'est
01:12:48il y a quelque chose qu'on sent que c'est pire que la mort
01:12:50parce que là on est dans la
01:12:52moi j'étais très ami avec Yann Moix
01:12:54j'aimerais pas aujourd'hui être à la place de Yann Moix
01:12:56qui est un ami de jeunesse
01:12:58je me sens moins malheureux même en garde à vue
01:13:00dans une cellule comme la semaine dernière
01:13:02que lui en train de plastroner à la télé
01:13:04et ça c'est difficile
01:13:06c'est difficile d'expliquer pourquoi
01:13:08cette idée de
01:13:10de préférer
01:13:12prendre des coups que d'être
01:13:14gangréné de l'intérieur, de pourrir de l'intérieur
01:13:16ces gens là, tous ces soumis
01:13:18que j'ai connus, je les connais tous
01:13:20et je connais tous leur moment de bascule, c'est du balzac
01:13:22ils sont tous
01:13:24pourris de l'intérieur
01:13:26c'est comme ce que dit le Christ
01:13:28c'est à dire qu'apparemment
01:13:30ils sont bien toilettés, bien habillés
01:13:32et de l'intérieur
01:13:34ils puent la mort, le cadavre et la merde
01:13:36et moi j'ai le nez fin
01:13:38le problème nous c'est qu'on est
01:13:40on est artistes
01:13:42et c'est ce que disait Céline, ils sont lourds
01:13:44on est raffinés en réalité
01:13:46c'est un mot célinien, on est raffinés
01:13:48et c'est comme la mauvaise musique, le mauvais cinéma
01:13:50quand c'est de la merde
01:13:52ça pue la merde et il n'y a rien de pire
01:13:54que de rester dans un endroit qui pue la merde
01:13:56et en fait ça pue la merde
01:13:58ce monde
01:14:00dont on nous a chassés
01:14:02et de toute façon dans lequel on n'avait pas
01:14:04envie de rester dès lors qu'on a compris
01:14:06on s'en est retiré de ce monde là
01:14:08on n'a pas eu vraiment besoin
01:14:10de nous en chasser, parce que ça puait trop
01:14:12la merde
01:14:14mais à quel prix ?
01:14:16ouais ça se discute
01:14:18je veux dire
01:14:20là je vois qu'il y a un type, le patron
01:14:22de Reporters Sans Frontières
01:14:24qui vient de mourir
01:14:26il avait 10 ans de moins que moi, c'était un de mes fans
01:14:28c'était un de mes fans
01:14:30si je te disais tous les noms des mecs
01:14:32qui me mangeaient dans la main dans les années 80
01:14:34je vois qui c'est
01:14:36Christophe Deloire je crois qu'il s'appelait
01:14:40on a relayé son décès
01:14:42il est mort d'ailleurs d'un cancer fulgurant jeune
01:14:44c'était un apologète
01:14:46du vaccin et de tout ça
01:14:48alors qu'au départ c'était un de mes fans
01:14:50il avait à peu près tout compris
01:14:52et puis la lente dérive de la carrière
01:14:54entre guillemets
01:14:56et puis finalement aujourd'hui
01:14:58il est mort et il y en a plein d'autres comme ça
01:15:00qui sont morts
01:15:02qui ont cru passer à la caisse
01:15:04est-ce qu'ils sont vraiment passés à la caisse ?
01:15:06est-ce que leur vie a été intéressante ?
01:15:08est-ce que ça valait vraiment ça ?
01:15:10la question se pose
01:15:12Dieudonné et moi même si on en prend plein la gueule
01:15:14on a des vies intéressantes
01:15:16on est respecté par des tas de gens
01:15:18on n'est pas non plus dans la misère
01:15:20on n'est pas à Gaza
01:15:22dans les détritus et sous les bombes
01:15:24donc à un moment donné quand les gens vous disent
01:15:26ah c'est dommage tu aurais pu, tu as gâché ta vie
01:15:28j'aurais pu être quoi ? animateur de télé ?
01:15:30journaliste à Canal Plus ?
01:15:32j'ai jamais vraiment rêvé de ça non plus
01:15:34quand je rêvais de cinéma
01:15:36je rêvais plutôt d'être Antonioni
01:15:38quand je rêvais de journalisme
01:15:40je rêvais plutôt d'être Albert Londres
01:15:42on est dans une période qui interdit
01:15:44qui finalement a le mieux réussi
01:15:46sa vie d'homme ?
01:15:48il n'y a pas de problème
01:15:50c'est ça qu'il faut se dire
01:15:52ça aussi c'est très important
01:15:54on ne nous a pas volé notre vie d'une certaine manière
01:15:56et on n'a pas raté notre vie à cause de ce combat
01:15:58quelque part on a suivi un chemin
01:16:00qui était
01:16:02le chemin pour lequel on était destiné
01:16:04et moi c'est le mot que j'intègre
01:16:06en permanence même quand j'étais en garderie
01:16:08je dis Alain c'est ton destin
01:16:10il faut simplement te hisser au niveau
01:16:12de ton destin c'est tout
01:16:14d'être à la hauteur c'est tout
01:16:16et c'est comme un sportif
01:16:18et je me dis finalement si un jour
01:16:20on fait un film sur ce qu'a été la France
01:16:22dans 50 ans ou 100 ans
01:16:24une période dramatique de la France honteuse et merdique
01:16:26de 80 à 2020
01:16:28et bien peut-être qu'on dirait
01:16:30qu'il y a des mecs qui se sont bien tenus
01:16:32et qui seront les héros du film
01:16:34et il y aura Dieudonné et Soral
01:16:36on sera les héros du film, ce ne sera pas Yann Moix
01:16:38ce ne sera pas Bernard-Henri Lévy
01:16:40ce ne sera pas Pascal Praud
01:16:42ce ne sera pas Thierry Ardisson
01:16:44ils auront tous les mauvais rôles dans le film
01:16:46le rôle des traîtres, le rôle des vendus
01:16:48et c'est un peu ça qu'il faut penser
01:16:50moi c'est à ça que je pense quand je suis en garderie
01:16:52sans chaussettes, sans ceinture
01:16:54que ça pue la merde dans la cellule
01:16:56je ferme les yeux
01:16:58et je réfléchis, je me dis
01:17:00Alain un jour dans cette ville de Lausanne
01:17:02qui te persécute
01:17:04et dans cette Suisse qui te persécute
01:17:06un jour tu auras une plaque
01:17:08dans la rue où tu as habité
01:17:10et il y aura une rue à ton nom, parce qu'en Suisse il n'y a personne
01:17:12tu vois ce que je veux dire, il n'y a pas de héros
01:17:14un jour tu seras un petit Jean-Jacques Rousseau
01:17:16et je me dis ça
01:17:18et c'est ce que je dis d'ailleurs pratiquement aux policiers qui m'interrogent
01:17:20je dis mais de toute façon
01:17:22je serais fier de dire que vous m'avez interrogé
01:17:24et puis vous mentirez un peu en disant
01:17:26j'ai été
01:17:28en relation avec Alain Soral
01:17:30et c'est comme ça qu'il faut voir les choses
01:17:32c'est de façon très positive
01:17:34c'est très important aussi
01:17:36pour les jeunes qui nous regardent, le reste c'est de la merde
01:17:38franchement le reste c'est de la merde
01:17:40alors donc là on va avancer
01:17:42et on va terminer ce chapitre
01:17:44concernant l'agression
01:17:46lors de votre spectacle
01:17:48en mentionnant tout de même
01:17:50l'un de vos adversaires les plus farouches
01:17:52au dieu donné, qui était
01:17:54Alex Moïse, alors il faut se rappeler
01:17:56membre de la fédération
01:17:58des sionistes de France et porte-parole
01:18:00du Likoud en France, Alex Moïse
01:18:02s'était publiquement flatté d'avoir
01:18:04obtenu l'annulation de plusieurs
01:18:06de vos spectacles, il avait
01:18:08également affirmé recevoir
01:18:10des menaces antisémites sur son
01:18:12téléphone portable en raison
01:18:14de son action en faveur de ses
01:18:16annulations, cependant
01:18:18une enquête de police
01:18:20a révélé que c'était Alex
01:18:22Moïse lui-même qui s'envoyait
01:18:24ces menaces, il a été condamné à
01:18:26deux mois de prison avec sursis et
01:18:28750 euros d'amende, alors est-ce
01:18:30que
01:18:32est-ce qu'on est au début
01:18:34d'une longue liste
01:18:36d'autosémitisme ?
01:18:38Oui, oui