• il y a 2 mois
"Les routes de l'impossible" présente un reportage sur les conditions de vie difficiles en Amazonie brésilienne, en se concentrant particulièrement sur les "ribeirinhos" (riverains) et leurs enfants qui vivent le long du fleuve. Voici les principaux points abordés :
La vie des "ribeirinhos"
Les "ribeirinhos" sont des habitants des rives de l'Amazone qui n'ont souvent aucune existence légale. Ils survivent grâce au commerce avec les bateaux qui passent sur le fleuve.
Les jeunes piroguiers
De jeunes enfants, âgés de 5 à 15 ans, jouent un rôle crucial dans l'économie locale :

Ils naviguent sur des pirogues et s'accrochent aux flancs des navires de passage.
Ils parcourent ces bateaux pour vendre des produits de la jungle en échange de quelques reals

.
Certains, comme Jesse, 14 ans, ont appris à nager et à manœuvrer une pirogue avant même de savoir marcher

.

L'importance du fleuve
En Amazonie, le fleuve est l'artère principale pour le transport des personnes et des marchandises
. Cette dépendance au fleuve façonne la vie quotidienne et l'économie de la région.
Les défis de la vie en Amazonie
Le reportage met en lumière les conditions de vie difficiles dans cette région :

La subsistance précaire des familles dépendant du commerce fluvial.
Les risques associés à la navigation pour les jeunes piroguiers.
L'isolement des communautés riveraines.

Ce documentaire offre un aperçu saisissant de la réalité quotidienne des habitants de l'Amazonie brésilienne, en particulier des enfants qui jouent un rôle économique crucial malgré leur jeune âge.

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Voyages
Transcription
00:00Musique rythmée
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00:50Au nord du Brésil,
00:52le fleuve Tajapuru,
00:54en Amazonie.
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01:38A moins d'un mètre sous eux,
01:40l'hélice du ferry.
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01:52C'est la corde par là. Les remonts sont trop forts, la pyramide va chavirer.
02:03Je ne vais pas me laisser faire.
02:12Tous ces efforts pour vendre des conserves et des fruits aux passagers
02:15contre quelques réals, la monnaie brésilienne.
02:18Combien tes coeurs de palmiers, petit, 75 centimes d'euro.
02:25Ils sont bons. Tu les achètes ou tu les fais toi même?
02:30Je ne les achète plus sur le fleuve.
02:32Ils ne sont pas variés.
02:36Non, il y a des conservateurs et des sulfates.
02:43Le Rio Tadjapourou est unique.
02:45Il n'y a qu'ici qu'on peut rencontrer ses petits vendeurs en pleine jungle,
02:50au coeur du delta de l'Amazone.
02:54À cet endroit, le fleuve est très étroit.
02:56Les bateaux passent plus près des rives.
02:59C'est pour cela que les piroguiers parviennent à les aborder.
03:03Une dizaine de pirogues se sont accrochées au bon Jésus.
03:06Le capitaine n'a pas ralenti son allure.
03:08Il a un horaire à respecter.
03:10Des coeurs de palmiers, donne moi un pot, s'il te plaît.
03:1275 centimes d'euro.
03:15Avec un bateau de cette taille, on risque sa vie en s'y frottant.
03:24Ce sont des bateaux énormes.
03:27Ils passent très vite.
03:30Mais c'est comme ça qu'on gagne notre pain de chaque jour.
03:33Qu'on gagne notre vie.
03:39Jesse et ses amis sont des habitués de ces bateaux qui les font vivre.
03:43Ils ont été adoptés par l'équipage.
03:46Donne moi à manger, s'il te plaît.
03:49Sur le bon Jésus, à chaque fois, on leur garde une assiette.
03:57Vas-y, mange.
04:06Il y a des accidents parfois, vous savez.
04:10Alors, on leur donne un coup de main.
04:15C'est dangereux. On fait très attention à eux.
04:19Parmi la trentaine d'enfants qui sont montés à bord, il y a des tout-petits.
04:22Cela inquiète le capitaine Santos.
04:27Je tiens un registre et je note tous les noms des enfants.
04:33J'en vois de plus en plus depuis un certain temps.
04:36Cela me préoccupe beaucoup, surtout parce qu'il y en a énormément.
04:39Et des tout-petits, de 6 ans.
04:42Et nous, on accompagne.
04:43Je fais un rapport aux autorités.
04:47La nuit, c'est vraiment trop dangereux.
04:49Je leur ai dit à tous de ne pas aborder le soir.
04:51Le jour, encore, ça va, je veux bien.
04:53Mais la nuit...
04:56D'après le code fluvial brésilien, le capitaine est responsable en cas d'accident.
05:01Fais attention, prends bien la corde au milieu.
05:08Attache, attache. Allez, t'es prêt ? Vas-y, lâche.
05:13C'est très dangereux à l'arrière.
05:23C'est le pire, on se sent nerveux.
05:25J'ai des sueurs froides à chaque fois.
05:35Je suis le fils d'un homme.
05:38J'ai le bon âge pour travailler tout seul.
05:44J'ai perdu un pot de coeur de palmiers.
05:51J'en ai vendu trois.
05:52Jesse ne sait ni lire ni écrire, mais il sait compter ses bénéfices.
05:592,50 euros.
06:01L'argent que Jesse gagne sur les bateaux sert à faire vivre sa famille.
06:05Il est le cadet de 12 enfants.
06:07C'est sa mère, Bénédicte, à 57 ans, qui le réveille tous les matins.
06:13Jesse est né et a grandi dans cette maison sur Piloti.
06:21Son univers, c'est ce fleuve.
06:24Il n'est jamais allé ailleurs.
06:31Mon mari est trop vieux pour travailler.
06:35Parfois, on se réveille et on n'a rien à manger.
06:38Les journées entières sans manger, on attend le lendemain.
06:46C'est comme ça, la vie ici.
06:50Des jours, on mange, des jours, on mange pas.
06:55La famille est nombreuse.
06:5712 adultes et 16 enfants qui ont tous appris à nager avant de marcher.
07:08Le grand-père de Jesse, un colon portugais, s'est installé dans la forêt au début du siècle lors du boum du caoutchouc.
07:16Son père a connu l'essor de l'industrie du bois.
07:22En Amazonie, tout passe par le fleuve, comme ce cargo venu de Nouvelle-Zélande chercher sa cargaison de troncs d'arbres.
07:30Un va-et-vient permanent d'hommes et de marchandises.
07:38Ces barges, ce sont les transports en commun pour les habitants de l'Amazonie.
07:42Le train, le bus, tout à la fois.
08:02Mais les bateaux les plus dangereux à aborder, ce sont les ferries qui transportent les passagers.
08:061500 tonnes, lancées à 30 km heure.
08:12Jesse connaît la meilleure place.
08:15À l'avant, à l'abri des remous.
08:20Derrière, la dernière pirogue est en difficulté.
08:23Elle se remplit d'eau.
08:24Le père rame et l'enfant écope désespérément, mais la pirogue est en train de couler.
08:39Ils se jettent à l'eau tous les deux.
08:46L'important pour eux, récupérer les marchandises.
08:54C'est la faute de mon fils, il n'a pas écouté, il n'a pas écopé assez vite, alors on a coulé.
09:25Ça ne fait pas longtemps que je fais ce travail, à peine deux mois.
09:33Avant, je travaillais dans l'industrie du bois, dans la jungle.
09:41Je gagne entre 7 et 11 euros par jour, mais parfois rien.
09:45Vous gagnez plus d'argent avec la pirogue?
09:48Oui, ici, au moins, je vois la couleur de l'argent, plus que dans le bois, en tout cas.
09:52C'est une grosse perte pour moi.
09:53Je viens de perdre tout l'argent que j'avais, 7 euros.
10:05Vous avez mangé aujourd'hui?
10:07Non, on n'a rien mangé et l'argent que j'avais pour faire les courses, il est tombé à l'eau.
10:15Manuel Fernandez, son fils et le reste de sa famille devront attendre le ferry du lendemain pour gagner un peu d'argent et faire leur course.
10:24Sur le bateau, JC, lui, continue de faire des affaires.
10:29Vas-y, donne moi une douzaine, 60 centimes.
10:46J'ai de la banane, des licoupis, des fruits de la passion et des coeurs de palmiers.
10:51Les passagers sont conscients des risques qu'il prend, mais certains n'ont aucun scrupule à tenter de marchander.
11:01Il n'y a que 6 bananes, non, c'est bon, il y a le compte, il y en a 8.
11:06Donne moi en plus, non, c'est bon comme ça.
11:15C'est très dangereux ce qu'ils font.
11:16Moi, je ne le ferai pas.
11:18S'ils tombent, ils peuvent mourir.
11:20Ils peuvent être aspirés par le bateau.
11:31C'est leur métier. Pour vendre leurs produits, ils abordent les bateaux qui font l'aller-retour à Belem.
11:37C'est leur vie. C'est le commerce du fleuve.
11:43Le commerce du fleuve, JC le pratique 7 jours sur 7 depuis l'âge de 10 ans.
11:48A 14 ans, il n'a passé qu'un mois de sa vie à l'école.
11:53En pirogue, il lui faut plus d'une heure pour y aller.
12:14Ici, il n'y a pas assez de pirogues.
12:18Les parents m'ont dit qu'il manquait de pirogues.
12:21C'est pour cela que les enfants ne viennent pas à l'école.
12:25Mais d'autres enfants ne viennent pas parce qu'ils travaillent.
12:30Ils doivent s'accrocher au bateau pour se nourrir et pour se vêtir.
12:34Donc, ils ne viennent pas en classe.
12:39L'école, il faudrait y aller tous les jours.
12:43Si c'est pour y aller un jour ou deux par semaine, c'est pas la peine.
12:46Je vais m'y arrêter.
12:48Il faut que tu saches que les études sont très importantes.
12:54Elles t'ouvriront des portes et de nouveaux horizons.
12:59T'es déjà le meilleur pour t'accrocher au navire.
13:00Alors, imagine-toi si tu savais lire et écrire.
13:05Tu serais le roi.
13:08Moi, j'ai vraiment honte.
13:09À mon âge, je ne sais ni lire ni écrire.
13:13Je ne sais même pas écrire mon prénom.
13:18Prendre l'écriture, c'est mon prénom.
13:25L'école de Jesse, c'est le fleuve et la jungle.
13:34Et son meilleur professeur, c'est son grand frère, Toninho, 26 ans.
13:41Mon père m'a appris à faire les cartouches et moi, j'apprends à jesser.
13:52J'ai jamais eu envie d'habiter en ville.
13:55On n'y va que quand on en a besoin.
13:59J'ai eu des propositions de travail en ville, mais j'ai toujours refusé.
14:04Ici, on est libre.
14:09On fait ce que l'on veut, quand on veut.
14:12On a une vie tranquille.
14:14Le plus important, c'est d'apprendre à se débrouiller.
14:19Pour moi, c'est important d'apprendre à faire plein de choses, comme mon frère.
14:26Construire un bateau, travailler le bois, défricher la forêt,
14:33travailler, quoi.
14:40La famille de Jesse a toujours refusé de s'installer en ville.
14:44Ici, sur le fleuve, ils ne vivent que du commerce avec les bateaux et de la chasse.
15:02C'est un serpent benimeux, on l'appelle le con-boy.
15:29Quand on passe, il te mord.
15:33C'est le type de serpent qui attaque les gens.
15:36Cela peut tuer un bon chrétien.
15:39Quand il attaque, c'est la mort.
15:54Il est par là, regarde, je vais aller le chercher.
16:02Sur le ferry, un paresseux comme celui là se vend 30 réals.
16:33Un mai apprécié dans la région, mais celui-ci est trop jeune.
16:40Il aura la vie sauve.
16:44À la ville, j'ai déjà vu beaucoup d'enfants de mon âge fumer de la drogue ou sniffer de la colle.
16:53Ils passent leur journée à attendre l'opportunité de voler.
16:56La police, parfois, les arrête.
17:03Moi, non, j'ai un père et une mère.
17:11Dieu m'éloigne du mauvais chemin, celui du vol.
17:22Sur les bateaux que Jessé voit passer tous les jours devant sa maison,
17:26on rencontre beaucoup d'aventuriers qui viennent chercher fortune au coeur de l'Amazonie.
17:33Comme ce vieil homme, il s'appelle Ulysse et raconte son périple à qui veut l'entendre.
17:39Une histoire de trésors perdus au fond de la jungle.
17:43Un jour, j'ai entendu dire que sur le rio Juma, il y avait une mine d'or, un véritable Eldorado.
17:48C'est un rio en plein milieu de l'Amazonie.
17:50Il n'y a rien là bas.
17:51J'en ai tellement entendu parler de cet endroit que j'ai décidé d'aller voir de plus près.
17:57L'Eldorado, dont parle Ulysse, a fait la une des journaux.
18:01Sa découverte a entraîné la plus grande ruée vers l'or qui est connue le Brésil ces 20 dernières années.
18:07Pour y parvenir, des milliers de mineurs ont emprunté ces bateaux qui s'enfoncent dans la jungle.
18:13Une aventure dangereuse.
18:19Là bas, je suis tombé malade.
18:21J'ai mal au ventre et j'ai de la fièvre.
18:23Je pense que c'est la malaria.
18:27C'est pour ça que j'ai laissé tomber.
18:28C'est fini, je rentre chez moi.
18:34Pour suivre la piste des chercheurs d'or, il faut quitter le fleuve Tadjapourou et remonter l'Amazone vers le cœur du pays.
18:45Apui, 20 000 habitants, quelques rues goudronnées au milieu de nulle part.
18:51Il y a trois mois, personne au Brésil n'en avait entendu parler, mais à 80 kilomètres de là, dans la jungle, quelques chanceux ont découvert de l'or.
19:01Depuis, presque 10 000 mineurs sont passés par ici pour rejoindre l'Eldorado.
19:09Ces deux là viennent juste d'arriver.
19:12Le petit s'appelle Amérigo et le grand Youze.
19:15Ils sont ouvriers agricoles.
19:17Ils ont quitté femme et enfant et parcouru plus de 2000 kilomètres.
19:23L'espoir, c'est de trouver de l'or, trouver de l'or, on va devenir riche.
19:33On a laissé nos familles derrière nous pour devenir chercheurs d'or, mais si on fait ça, c'est pour nourrir nos enfants.
19:39La fièvre de l'or a poussé Amérigo et Youze à vendre tout leur meuble pour payer leur voyage.
19:50Ils n'ont laissé à leur famille qu'une télévision et un sac de riz.
19:55Après 10 jours sur les routes, leurs économies sont déjà presque à sec et il faut encore payer un 4-4 pour parcourir les 80 kilomètres qui les séparent de la mine d'or.
20:09Si on arrive à trouver de l'or assez vite, on rentrera plutôt chez nous.
20:13Sinon, eh bien, on continuera à essayer parce que le peu qu'on avait, on l'a mis dans le voyage et on a laissé nos familles sans aucune ressource.
20:29Moi, je n'ai aucune préparation ni aucun outil pour travailler dans une mine d'or.
20:34J'ai juste mon courage.
20:36C'est peu, mais c'est ce que j'ai.
20:39Chercher de l'or, c'est une vraie aventure.
20:42On ne sait pas si on va y arriver.
20:43C'est dangereux. On joue avec la chance, on risque notre vie.
20:52Au bout de la piste, quelques tentes le long d'un rio perdu.
20:57Mais le voyage n'est pas encore terminé.
20:59Ce bras d'eau qui s'enfonce dans la jungle, c'est le rio Juma, celui qui mène à l'Eldorado.
21:06Et là aussi, il faut payer pour continuer.
21:08Prix du ticket pour le rêve, 40 réals, pratiquement 15 euros pour deux heures de barque.
21:21On a peur parce que dans les mines d'or, beaucoup de malheurs peuvent nous tomber dessus.
21:25Nos familles doivent se faire beaucoup de soucis parce qu'on ne peut pas leur donner de nouvelles.
21:29Ils n'ont aucune idée de ce qui peut se passer dans la mine et nous non plus.
21:36Après 20 kilomètres, quelques bâches de couleurs apparaissent au travers des arbres.
21:40Voilà l'Eldorado qui a fait rêver des milliers d'aventuriers.
21:45A première vue, l'endroit à tout du bidonville.
21:53Des cabanes de fortune, des sacs poubelles en guise de toiture.
21:58Aujourd'hui, il serait trois ou quatre mille à vivre ici, en pleine jungle.
22:06Une petite ville champignon avec ses bistrots, ses petits commerces, son coiffeur et même son dentiste.
22:19Ici, on peut même suivre le championnat de foot grâce à des groupes électrogènes qui tournent en permanence.
22:24La mise minimum est à un gramme la grille, car ici, on paye en poudre jaune.
22:39Tout est fait pour que l'or des mineurs ne reste pas longtemps dans leur poche.
22:45Amerigo et Yusei sont un peu perdus dans cette cohue qui ne ressemble pas vraiment à ce qu'ils s'imaginaient.
22:55Il y a même une grande épicerie où l'on trouve de tout à condition d'y mettre le prix.
23:00Tout est deux fois plus cher qu'en ville.
23:03Mercedes, la patronne, a été la seule à oser s'installer ici.
23:07Alors, elle en profite des boîtes de concerts, des thermos, des boissons.
23:14J'en vends beaucoup de sucreries.
23:17Et ça marche bien aussi.
23:21Du café, des soupes, des nouilles.
23:26Je vends même des radios.
23:31Moi, ça fait longtemps que je suis commerçante.
23:33J'ai ça dans le sang.
23:34J'adore vendre des choses.
23:37Mais ici, c'est en achetant de l'or que l'on fait le plus facilement du bénéfice.
23:43Et voilà comment Mercedes gagne le plus d'argent, presque sans rien faire.
23:48Elle achète cash, l'or des mineurs, presque 14 euros le gramme.
23:52Mais ces paillettes, elle va les revendre 10% plus cher en ville.
23:58Amérigo et Youzé n'en reviennent pas.
24:00Ce qu'on dit de l'Eldorado serait donc vrai, la richesse à portée de tous.
24:06De l'or, eux aussi, ils veulent en trouver.
24:09Et il n'y a pas de temps à perdre.
24:12Direction le gisement principal.
24:14Il est à 3 kilomètres.
24:16Au bout de ce sentier qui s'enfonce dans la jungle.
24:25La forêt toute entière est devenue un chantier.
24:28Partout, des cabanes improvisées et des puits creusés dans la boue.
24:37Au bout du chemin, ce champ de bataille était il y a trois mois encore
24:41un ruisseau qui coulait à travers la jungle.
24:4312 heures par jour, des centaines d'hommes retournent le sol à la pelle.
24:54D'autres mineurs lavent la terre sans relâche pour en extraire
24:57quelques paillettes.
25:02Aveuglés par la fièvre de l'or, certains s'enfoncent toujours plus
25:06profondément sans se soucier des risques d'éboulement.
25:09Ça fait six jours que je creuse, six jours de boulot.
25:17Pour l'instant, on n'a pas trouvé beaucoup d'or, mais on espère
25:22qu'il y en aura plein.
25:25On en est quasiment certains parce qu'on a déjà trouvé quelques paillettes.
25:31Pour Yuse et Amérigo, le rêve commence à prendre des allures de bagne.
25:36Ma première impression, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui souffrent ici.
25:44Un mauvais pressentiment qui va très vite se confirmer.
25:48Partout, on leur fait la même réponse.
25:50Il n'y a plus de travail pour les nouveaux arrivants.
25:54Moi, je regrette déjà d'être venu.
25:56Ici, il n'y a presque plus rien.
25:59Nous, on a réussi à trouver ce boulot.
26:01Combien il nous donne?
26:02Deux grammes d'or par jour.
26:04Ça ne fait pas de quoi vivre.
26:07J'ai quand même de l'espoir et surtout la foi.
26:12Si Dieu nous donne la santé, on y arrivera.
26:18Retour au campement.
26:19Au milieu de la jungle, il vaut mieux être riche si l'on veut survivre.
26:237 réals l'assiette au lieu de 3 réals en ville.
26:26C'est le dernier repas qu'ils peuvent s'offrir.
26:29Dans les restaurants, un DVD tourne en boucle.
26:32Celui du reportage qui a propagé la fièvre de l'or dans tout le Brésil.
26:37Une équipe de télévision arrive pour la première fois au lieu où se passe
26:41une nouvelle et spectaculaire course de l'or,
26:44bien au cœur de la forêt amazonienne.
26:57Comme Amérigo et Youssef, c'est en voyant ces images de pépites ramassées à la pelle
27:02que tous ceux qui sont ici ont traversé le pays, hypnotisés.
27:06Par le mirage de l'Eldorado.
27:12Ils ont fait de la publicité mensongère.
27:15Et moi, je trouve que c'est un crime, un crime.
27:21Il y a un mec ici qui m'a raconté qu'il avait vendu sa propriété
27:24et quitté sa famille pour venir ici en pensant qu'il allait trouver plein d'or.
27:29Et vous, vous venez d'arriver?
27:34Oui, on arrive à l'instant.
27:36Il faut vraiment qu'on trouve du boulot parce que là, on n'a plus d'argent pour manger.
27:46Moi, ça fait 15 jours que je suis là.
27:48J'ai chargé du travail, je n'ai rien trouvé.
27:50Il n'y a plus de place pour travailler.
27:52Personne ne te donne de boulot.
27:54Personne.
27:58On n'a même plus assez d'argent pour faire demi tour.
28:00Donc maintenant, il faut qu'on se batte pour trouver de quoi repartir.
28:03Trouver de quoi partir d'ici.
28:07Maria, elle aussi, n'a plus que cette ambition.
28:10Elle survit en parcourant la jungle pour vendre des bouteilles d'alcool aux mineurs.
28:16Allez, achetez mes bouteilles.
28:19Tu les veux ou tu les veux pas?
28:20Allez, aide moi, mon frère.
28:22Je suis morte de fatigue.
28:24Tu n'as pas d'argent pour acheter.
28:29Il n'a fallu que quelques jours à Maria pour se rendre compte que la mine d'or
28:33était un piège.
28:37Mon alliance, je l'ai mise en gage 25 euros pour payer mon passage en barre
28:41jusqu'ici. 25 euros et maintenant, je me tue au travail pour récupérer
28:47cet argent, reprendre ma bague et me payer un billet de retour.
28:53Comme des milliers d'autres, c'est en voyant le reportage sur la mine
28:56d'or que Maria a cru qu'elle pouvait faire fortune.
28:59Elle pense aujourd'hui que seule la télévision peut défaire l'illusion
29:02qu'elle a créée, une rivière d'or à la portée de tous.
29:08Tout le monde au Brésil pense qu'il y a de l'or ici, alors qu'en fait,
29:12il n'y en a presque pas.
29:14Moi, j'en ai pas vu un seul gramme depuis mon arrivée, pas un seul.
29:20Et pourtant, ici, il y en a qui tirent leur épingle du jeu.
29:25Pour les trouver, il faut monter tout en haut du gisement.
29:28Les mineurs ont surnommé cet endroit la Grotta Rica, le filon riche.
29:34C'est ce terrain qui donne le plus d'or.
29:38Ici, 12 propriétaires accaparent la production.
29:41Ils ont formé une coopérative toute puissante que personne n'ose
29:44contester, un véritable clan qui fait travailler des dizaines de
29:49mineurs pour deux grammes par jour.
29:55Luciana est l'une de ces 12 propriétaires.
29:58Elle a laissé ses trois enfants en ville à la garde d'une nourrice.
30:02Sur la mine, Luciana est devenue une patronne respectée.
30:08On a creusé la montagne sur cette portion et on a enlevé toute la
30:12terre qu'il y avait ici et on l'a mise là.
30:16Et c'est là dedans qu'il y a de l'or.
30:23Ici, c'est la prochaine étape.
30:25On retourne la terre, on la mélange bien pour en faire une pâte fluide.
30:30C'est important, car ensuite, on va la laver avec de l'eau pour la
30:34dissoudre. Ça se passe dans cette machine.
30:37On appelle ça un entonnoir.
30:40L'or reste concentré ici, dans ce tamis et là aussi sur ce tapis.
30:47Parce qu'il est plus lourd que la terre et que l'eau.
30:50Avec ce système, les ouvriers qui travaillent pour Luciana ne voient
30:57jamais un gramme de poussière d'or, car c'est sous le tamis, à l'abri
31:01des regards, que tombent les paillettes.
31:03Le seul moyen de les recueillir, c'est d'arrêter la machine et de
31:07la démonter. Un privilège réservé aux propriétaires.
31:12Impossible de savoir combien Luciana gagne exactement.
31:15Je ne peux pas vous donner une somme exacte de ce que je gagne.
31:20Vous comprenez ? C'est imprévisible.
31:24Un jour, ça peut donner 10 grammes, un autre 20 ou 30 ou 40.
31:31Luciana en a trop dit.
31:33Un autre propriétaire va discrètement la rappeler à l'ordre.
31:45Luciana avoue un rendement de 10 à 40 grammes par jour.
32:15Son voisin possède une parcelle quasiment identique, mais quand on
32:18lui pose la question, voilà ce qu'il répond.
32:20Ici, en vérité, nous sommes tous pauvres.
32:48On cherche juste à gagner notre pain quotidien.
32:51On a tous une famille avec des enfants et une femme.
32:55Loi du silence oblige, le propriétaire n'en dira pas plus.
32:59Mais il est clair que sur l'Eldorado, il y a bien ceux qui gagnent
33:03et l'immense majorité qui ne fait que rêver.
33:10Et pour ceux qui parviennent à trouver quelques grammes, la nuit
33:14est une tentation redoutable.
33:17Dans les bars du campement, l'alcool coule à flot.
33:21Les fortunes d'un jour se défont en quelques heures.
33:30À cette table de casino improvisé, on joue sa paye d'un coup de
33:34dé. Evidemment, à la fin, c'est la banque qui rafle la mise.
33:40Il y a même quelques filles pour ceux qui ont les moyens.
33:55Dans cette cour des miracles, un nom revient sans cesse.
33:59Zeca Peta, Joe le Diable, un nom redouté.
34:03Joe le Diable, ici en chemise bleue, c'est le parrain.
34:07Il se prétend l'unique propriétaire de toute la mine.
34:11Ne pas se fier à son allure banale, tous les mineurs doivent lui
34:14payer un impôt de 8 %, une loi qu'il a su faire respecter.
34:20Ceux qui connaissent la loi de la mine, ils savent que le
34:23pourcentage du propriétaire, c'est sacré.
34:26Mais malheureusement, au début, il y a aussi des gens qui sont
34:29venus chercher de l'or et ils m'ont fait des problèmes.
34:33Aujourd'hui, tout le monde paye sans protester.
34:35Et Joe le Diable affiche sa réussite sans aucun complexe.
34:39Jusqu'à maintenant, j'ai touché 4 kilos d'or sur l'exploitation.
34:43Mais si tout ce que l'on dit est vrai, je devrais avoir touché
34:46beaucoup plus que ça.
34:48Ça me met en colère les choses qu'on raconte dans la presse,
34:50qu'on dise que j'ai touché autant d'or.
34:52Ça, c'est vraiment n'importe quoi.
34:54OK, c'est vrai, je ne suis pas à plaindre parce que le pourcentage
34:57que j'ai touché m'a permis d'acheter une petite maison à ma famille.
35:02Et ça, je n'aurais pas pu le faire avant.
35:04C'est vrai.
35:07Les 4 kilos d'or que Joe le Diable veut bien avouer,
35:10cela représente tout de même 60.000 euros.
35:14Pour Amerigo et Yusei, cette somme est tout simplement inconcevable.
35:19Eux ont dépensé leur dernier billet.
35:21Ils n'ont pas trouvé de travail, alors ils ont échoué tout en bas
35:24du bidonville, au bord du fleuve.
35:29Si on avait l'argent, on serait déjà reparti.
35:34Mais de toute façon, on n'en a plus.
35:36Ouais, c'est un cauchemar.
35:38Ce qu'on a rêvé, ce qu'on espérait, ça s'est transformé en déroute.
35:48Déjà qu'on souffrait, maintenant, on va souffrir encore plus.
35:53Amerigo et Yusei ne sont pas prêts de rentrer chez eux.
35:56Comme des centaines d'autres oubliés de l'Eldorado,
36:00il leur faudra sans doute des semaines pour parvenir à gagner
36:03et de quoi s'évader de la jungle.
36:09Retour sur le Rio Tadjapuru, le fleuve où vivent les petits
36:13piroguiers. A quelques kilomètres de la maison de Jesse,
36:18des mendiants ont fait leur apparition.
36:23La plupart sont des enfants.
36:25Beaucoup ont à peine cinq ans.
36:27Ils sont trop jeunes pour aborder les bateaux.
36:30Alors ils crient pour attirer l'attention des passagers.
36:34C'est pour ces enfants qui sont là.
36:36Regarde comme ils sont petits dans cette pirogue.
36:43C'est pour ces petites pirogues là, ce sont des vêtements.
36:46Vous leur jetez de la nourriture aussi?
36:47Non, seulement des habits.
36:48Parfois on jette de la nourriture, parfois des vêtements.
36:51Moi, je prépare toujours des sacs pour jeter aux enfants.
36:54Un peu plus loin, les petits vendeurs du fleuve sont toujours
37:05aussi nombreux à affronter les ferries pour quelques réals.
37:15Donne moi un sac de crevettes.
37:17Une dizaine de pirogues se sont accrochées aux ferries.
37:27Mais curieusement, Jesse manque à l'appel.
37:30Pourtant d'ordinaire, il ne rate jamais l'occasion d'aborder
37:33un bateau pour vendre ses fruits.
37:39Il se passe quelque chose sur le fleuve, l'atmosphère a changé.
37:43Les ferries se laissent encore aborder par les piroguiers,
37:45mais les équipages des barges de marchandises, eux,
37:48sont devenus très agressifs.
37:50Ces enfants vont en faire la mère expérience.
37:54Sur cette barge, il ne semble pas les bienvenus.
38:03Pas question d'espérer vendre quelque chose.
38:06Pire encore, au goût de l'équipage, il ne se décroche pas assez vite.
38:09Couteau à la main, un autre homme se précipite pour sectionner la corde.
38:15Trouillard !
38:21T'as vu comment il nous a coupé la corde ?
38:24Il a eu peur de nous, le mec, là-haut.
38:29Ça arrive très souvent.
38:31Ils ne veulent pas nous laisser nous accrocher.
38:34C'est dangereux, mais on le sait quand même.
38:37On n'a pas peur d'eux, nous.
38:40Toutes les saloperies qu'ils nous disent, on leur répond.
38:43Moi, ça me donne envie de leur filer des coups de rame.
38:53Ils ont peur des voleurs.
38:54Ils pensent qu'on va attaquer la barge.
38:57C'est arrivé qu'ils sortent des revolvers pour nous impressionner.
39:01Mais nous, on leur montre nos machettes et là,
39:04ils n'ont plus le même courage.
39:07On leur dit de tirer, mais ils ont peur de nous.
39:11Si la tension est montée d'un cran, c'est que depuis quelques mois,
39:14des pirates ont fait leur apparition sur le fleuve.
39:17Leur spécialité, l'attaque des bateaux à main armée.
39:21Les pirates utilisent les mêmes pirogues que les enfants et frappent en pleine nuit.
39:24Alors, sur les barges, c'est la psychose.
39:28Le soir, personne n'a le droit d'aborder.
39:30Absolument personne.
39:32Parce que la nuit, sur le fleuve, il y a beaucoup de danger.
39:37Il y a eu déjà beaucoup d'attaques.
39:39Alors, maintenant, on est obligé de se méfier des petites pirogues.
39:47Sur ce fleuve, à cet endroit, c'est déjà arrivé.
39:50Chez les amis qui se sont fait braquer,
39:51il y a même des gens qui ont été tués dans ces attaques.
39:55Notre seule protection, c'est Dieu.
39:57On a peur, mais il faut bien qu'on travaille.
40:02Sur les bords du rio Tadjaporou, la famille de Jesse est en deuil.
40:09Le petit piroguier a été abattu par un patron de barge il y a quelques semaines.
40:16Jesse était devenu pirate.
40:18Il a été tué alors qu'il tentait d'attaquer une barge comme celle-ci,
40:21les armes à la main.
40:28Zé Claudio, l'un des frères aînés de Jesse, a lui aussi participé à l'attaque.
40:33Il n'a rien pu faire pour sauver son frère.
40:36Il était en train d'accrocher la pirogue et quand il a fini,
40:40il est monté sur la barge.
40:41Et là, il y a un mec là-haut qui lui a tiré dessus.
40:46Je pensais qu'il rigolait quand il m'a dit mon frère, ils m'ont eu.
40:49Je lui ai répondu mais tu es fou.
40:51Il m'a répondu non, c'est vrai.
40:53La balle était rentrée de haut en bas dans la gorge.
40:56Mais comme il avait la main comme ça, ses doigts cachaient la blessure.
41:00Il s'est mis à courir et il a sauté à l'eau.
41:06Et quand il est remonté à la surface, le mec l'a vu et il lui a tiré dans le dos.
41:10Toute la famille de Jessé savait qu'il était devenu pirate.
41:31Benedicta, sa mère, a toujours senti que les choses finiraient mal.
41:36Dieu nous avait averti que ça devait arriver dans notre famille.
41:40C'était une prophétie et moi, je fais confiance en la parole de Dieu.
41:45C'est pour ça que je me suis résignée.
41:47Grâce à Dieu, je suis résignée aujourd'hui.
41:53Parfois, depuis ma porte, je regarde les barges qui passent et je prie.
41:58Je demande à Jésus qu'il protège les enfants qui s'accrochent au bateau.
42:03Que Dieu empêche que ce qui est arrivé à mon fils leur arrive aussi.
42:10La mort de Jessé est dans toutes les têtes.
42:13Lorsqu'il passe à proximité du cimetière au bord du fleuve,
42:17les petits piroguiers ont pris l'habitude de s'arrêter sur sa tombe.
42:21Misaël, 13 ans, était le neveu préféré de Jessé.
42:24C'est lui qui a pris la relève avec son frère Simiel et son cousin Claudio,
42:3012 ans tous les deux.
42:50Il était sympa avec nous.
42:53Dès qu'il avait un peu d'argent, il nous aidait.
42:56C'est lui qui m'a appris à m'accrocher au bateau.
42:59J'allais avec lui dans la pirogue et il me montrait comment m'accrocher
43:03le long de la coque.
43:06Et comme ça, j'ai appris petit à petit.
43:10A moi aussi, il m'a appris à m'accrocher.
43:12Il m'achetait des choses, il m'offrait des vêtements.
43:22C'était mon oncle préféré.
43:31Mais malgré le drame, le commerce du fleuve doit continuer.
43:34Car pour les enfants du Rio, il n'y a pas d'autre choix.
43:38Ce qui rapporte le plus sur les ferries, c'est la vente d'inga,
43:43des fruits de la jungle qu'on ne trouve qu'ici et dont les passagers
43:46raffolent. Misael, Claudio et Simiel savent où les trouver.
43:52Mais l'accueillette est périlleuse.
43:58Il faut aller chercher les ingas à la cime des arbres, à plus de 30 mètres.
44:07Un réel, les quatre, à peine 15 centimes d'euros.
44:16Ça, ça se vend très bien sur les bateaux.
44:38Les gens aiment beaucoup.
44:40On ne paie rien pour ça.
44:41On n'a qu'à monter et à le cueillir.
44:44C'est Dieu qui les a laissés dans le monde.
44:47Pour qu'on les cueille et qu'on les mange, pour que les animaux
44:50et les singes les mangent aussi.
45:01Le ferry qui vient de Manaos est à l'heure.
45:16Il faut faire vite, car le bateau est rapide.
45:27Chaque minute qui passe entraîne les enfants un peu plus loin de chez eux.
45:46Ah, t'es costaud, toi.
45:58C'est mieux que ce qu'on achète au supermarché.
46:00C'est bien meilleur.
46:02Ceux-là sont naturels, au moins.
46:05En une demi-heure, les enfants n'ont même pas récolté l'équivalent de 3 euros.
46:097 réals. Non, 8.
46:14Mon frère aussi, il en a ramassé un peu dans sa poche.
46:17Le ferry a parcouru une quinzaine de kilomètres pour éviter de rentrer
46:23à la rame. Misaël guette le passage d'une barge en sens inverse.
46:39Sur celle-ci, les enfants connaissent l'équipage.
46:42Ils peuvent s'accrocher sans risque.
46:46Un taxi gratuit qui leur épargne 4 heures de rame.
46:53On a tué un tatou.
47:19Ce tatou est une très bonne surprise.
47:22Cela fait plus d'un an que Misaël n'en avait pas rencontré.
47:29Je pense qu'il fait presque 10 kilos.
47:34On va les faire bouillir et toute cette partie noire, la carapace s'en va.
47:44On le met dans la casserole et quand ce sera prêt, on va le manger.
47:52Pour les enfants, c'est la fête, car ici, la viande, c'est un vrai luxe.
48:02Cette chasse me fait bien rire.
48:08Ils ont réussi à tuer un tatou sans fusil.
48:12Il y en a plus qu'assez pour toute la famille et pourtant, on est 11 ici.
48:17Il y a beaucoup à manger avec un animal comme ça.
48:20On va en donner un peu aux cousins.
48:21Il nous en restera encore après.
48:26Demain, il y aura de la viande pour tout le monde.
48:30Surexcités par leur chasse, les enfants n'ont aucune envie d'aller au lit.
48:51Mon rêve pour mes enfants, c'est qu'ils puissent un jour sortir de cette vie,
49:02ne plus s'accrocher aux barges, parce qu'ils passent toute la journée sur le fleuve.
49:07Et moi, je me fais trop de soucis pour eux.
49:11J'espère qu'un jour, ils arriveront à sortir de cette vie.
49:21Moi, je n'ai pas envie de devenir pirate.
49:39Je n'ai pas envie d'attaquer les barges, ça ne sert à rien.
49:42Quand je serai grand, je voudrais travailler dans une entreprise de bois.
49:46On touche vraiment l'argent à chaque fin de mois.
49:49On voit la couleur des billets.
49:54Et comme ça, on garde la tête froide.
50:00Moi, quand j'aurai une famille, je veux être joueur de foot.
50:04Marquer des buts comme Zidane.
50:08Je serai le meilleur et comme ça, je pourrai aider mes parents.
50:14Moi aussi, je veux travailler quand je serai grand, travailler sur un bateau.
50:18Je serai commandant et je me marierai.
50:48C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c
51:18c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c

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